Août 2002  mise à jour 25/2/2004

Promesses

     Le mouvement Chalom Archav, .(La paix maintenant) a invité le public à assister à une séance exceptionnelle du film "Promesses", au cinéma Médicis en Août 2002, avec un débat autour du distributeur.

       Le film a été tourné entre deux intifadas, l'insurrection dite mosquées n'avaient pas encore complètement démoli ce qu'il restait d'espoir de paix et de coopération, mais tous les ingrédients étaient là.

        Justine Shapiro a suivi B.Z. Goldberg, un américain de Jérusalem qui a montré des extraits de la vie quotidienne de sept enfants. 

       Voir les opinions sur ce film (mis en ligne le 28/8/02)

  25/2/2004 : Je viens de trouver sur le web une excellente critique du film : courrez vite la voir : 

http://www.chris-kutschera.com/Promesses.htm

        Depuis la fin de la réalisation du film, la deuxième intifada a commencé, et le miracle est définitivement fini: les Palestiniens du camp de Deheishe ont dit à B.Z. Goldberg qu’il ne fallait pas qu’il vienne montrer son film au camp -- ils lui ont même demandé de ne plus téléphoner: la situation est trop dangereuse...
   

Moïshe, habite Beit-el en Cisjordanie, il rêve de devenir le premier premier ministre religieux. Moishe montre par la Thora que D.ieu a donné la terre aux juifs. Bien qu'il n'ait jamais rencontré d'arabe, il ne les aime pas, et veut les chasser de Jérusalem.  Pendant le tournage, son ami Ephraïm est tué avec sa maman, devant sa tombe, Moishe pense se venger. Perpétuellement endormi, il n'est guère sympathique.
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 A vingt minutes de Beith-elle, Mahmoud, blond aux yeux bleus,  est un sympathisant du Hamas, "Plus on tuera de juifs plus on sera fort", A l'école de Mahmoud, on enseigne le coran, et on apprend que la Palestine appartient exclusivement aux arabes. Mahmoud prie à la mosquée Al Aqusa pour la libération de son pays. Beau gosse, c'est un charmeur, il dit des horreurs, mais on ne peut s'empêcher de l'aimer.

 A côté de la mosquée Shlomo étudie à la Yeshiva, futur rabbi, il passe 12 heures par jour à étudier la thora. S'il n'a pas de conflit avec les arabes, il croit en la paix comme en l'arrivée du messie. Une scène cocasse, lorsqu'il croise un arabe qui le provoque un peu avec humour. La rencontre de l'autre est très dérangeante. Américain plus qu'Israëlien, il plane, comme étranger aux réalités du monde où il vit.
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     Faradj habite le camp de Deheishe. Quand il avait cinq ans, Faraj vit son meilleur ami tué par un soldat israélien. Pour lui, Israël égal meurtrier. Faraj est passionné par l'athlétisme, il rêve de reconstruire le village de ses grands parents, qui a été rasé après la guerre d'indépendance. Il acceptera de recevoir des jeunes israéliens chez lui, on sent qu'il peut vite basculer de la haine à l'amour et réciproquement.

  Deux jumeaux, Yarko et Daniel habitent Jérusalem Ouest, ils ne sont pas religieux, ils comprennent les problèmes des arabes, mais ont peur du terrorisme chaque fois qu'ils prennent l'autobus. Ils cherchent à savoir si leur grand père croit en D.ieu, mais pour eux, le vrai dieu, c'est le volley ! Très sympathiques, les deux jumeaux aspirent à une vie "normale".
Sanabel vit dans le camp de réfugiés de Deheishe, (11.000 habitants)  à 20 minutes de Jerusalem. Elle fait partie d'un groupe folklorique qui relate l'histoire du peuple palestinien en mettant en scène des danses traditionnelles. Le père de Sanabel est journaliste et cadre du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) qui a passé deux ans en prison sans jugement. Je suis si heureuse quand je reçois une lettre de mon papa, commence à expliquer Sanabel, avant de fondre en larmes.

     Promesses a été tourné, avant la seconde intifada, pendant deux ans, on voit les enfants puis on les revoit deux ans plus tard, on montre tout, on explique tout, le Hamas, les attentats, les peurs, le climat. Il m'a parut honnête, lors du débat, la moitié des spectateurs trouvaient le film optimiste, l'autre moitié pessimiste. Oui, il y avait des promesses, mais des promesses de quoi ? de paix ou d'affrontement ? on ne sait pas, mais on sent le danger, et on devine ce qu'il faudrait faire, et qu'on ne fait pas.

    Ce film a obtenu une liste considérable de prix, souvent des prix du public, comme à Rotterdam ou à Cannes, il a été nominé aux Oscars. Ce film a été présenté dans des réunions de la jeunesse Catholique au Canada, en Israël, il a eu un excellent accueil. C'est Le film à montrer à chaque conférence sur la paix.

      Toutefois, après la rencontre entre enfants, il manque celle entre adultes, et c'est bien de là que vient tout le mal. On demande aux français d'importer la cohabitation judéo arabe au Proche Orient, et non de transporter en France le conflit du Proche Orient. En la matière il y a un échec complet du monde enseignant. On s'est servi de ce film pour provoquer des rapprochement judéo arabes en France, en particulier à Aubervillier, devant les communautés juives et musulmanes de la ville. L'accueil a été enthousiaste, mais les jeunes étaient absents. C'est la triste constatation, ceux qui recherchent le dialogue on généralement plus de 30-40 ans. Vers 20 ans on préfère souvent l'affrontement, et des mouvements comme le Betar font le plein.

      Ce film continuera à être projeté tant qu'il n'y aura pas la paix ! annonce son diffuseur. Et il a bien du mérite, car avec ses 20 000 spectateur en France, le déficit de diffusion atteint encore 500 000 F sur un budget de 700 000 ! si 20000 spectateur est peu par rapport aux grands film, c'est quand même un score honorable pour ce type de film-documentaire.

      Une dame dans la salle annonce la création d'une organisation féminine pour facilité la compréhension, la solidarité et l'estime entre arabes et juives. Elle va souvent en Israël, et pense que la culture et l'amitié peuvent faire avancer les esprit, et que les femmes intellectuelles ont un grand rôle à jouer pour reconstruire le dialogue dans les banlieues.

  Son compagnon est un musulman d'Algérie, qui a vécu longtemps rue des Rosiers. Il avait beaucoup d'amis juifs, mais depuis la seconde intifada, il y a eu une brouille généralisée, il ne peut plus considérer comme son ami celui qui soutien Sharon.
       J'ai un enfant de quatre ans, dit-il, un jour il est rentré de l'école en disant, "je me suis battu avec un juif", c'est dramatique. Comment savait-il que son camarade était juif ? déjà des clans à cet âge ! si on commence à se regarder avec des regards de haine à cet âge, quel sera notre avenir ?

Opinion d'Elie Barnavi et de Leila Shahid sur ce film .....  

   La paix maintenant participe à la diffusion de ce film, pour en savoir plus sur ce mouvement :


  Si vous souhaitez présenter ce film dans une association, ou dans une salle commerciale, adressez vous à  :
30 Avenue Marceau  75008 Paris   tel : 01 47 23 00 15