Pascal Boniface
est allé trouvé Elisabeth Chemla pour lui proposer d'écrire
un livre en commun, cette rencontre, ce choc pourrait a fait des étincelles,
puissent-elles nous éclairer ! !
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Une conférence au cercle Bernard Lazare |
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Elisabeth
Chemla était l'invitée du cercle Bernard Lazare,
elle devait venir accompagnée de Pascal
Boniface, le co auteur, mais ce dernier en déplacement au
Canada n'a pu être présent.
Pour ceux qui
ne connaissent pas le cercle, sachez qu'à partir de 19 h 30 vous
avez
toujours un super plat chaud, et un non moins super plat froid à
déguster, puis une présentation de l'actualité du
cercle avec ses activités récentes et futures présentées
par David Fuchs.
Elisabeth Chemla,
commença par expliquer pourquoi elle fermait Proche Orient Info.
Il lui fallait 3000 souscripteurs ferme, elle a obtenu 3100 promesse,
mais malheureusement, 750 personnes n'ont pas réalisé leurs
promesses. Une augmentation de capitale était indispensable, avec
l’entrée de nouveaux actionnaires. Parmi lesquels David
de Rothschild et Marc Fiorentino,
qui n’ont bien sûr pas manqué à leur parole.
En revanche, deux autres actionnaires se sont désistés à
la dernière minute - au sens propre du terme – après
avoir par ailleurs fait défaut pour amener des sponsors, mettant
ainsi sciemment en péril l’équilibre prévisionnel
de l’entreprise.. Enfin, PO info n'a pu renouveler un contrat avec
un de nos importants clients pour les produits dérivés.
Je crois, continua Elisabeth, qu'il est dommageable pour notre démocratie
que cette presse disparaisse, et beaucoup de personnalités en portent
la responsabilité, c'est regrettable compte
tenu de ce que nous aurons à défendre dans l'avenir.
(Mivy partage tout à fait cette inquiétude).
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Les co auteurs de ce livre |
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Elisabeth
Chemla est journaliste, elle a longuement travaillé au Nouvel
Observateur, fille d’un médecin d’Alger elle a été
très marquée dès son enfance par la guerre d’Algérie.
Son père avait des idées proches d’Albert
Camus, il luttait pour l’égalité de tous, musulmans
et non musulmans, il combattait l’injustice, la peine de mort, la
répression, mais ne pouvait pas pour autant rejoindre ceux qui luttaient
contre les abus français pour imposer les abus musulmans. Sa fille
a continué son combat pour une société plurielle, elle
a crée Proche Orient Info, site internet qui a eu un rôle moteur
dans le combat contre les idées islamistes. Elle a participé
activement à empêcher la diffusion en France d’Al
Manar organe du Hezbollah qui diffusait l’antisémitisme
et la haine de l’occident.
Pascal Boniface est le directeur
d’un institut de Géostratégie : l’IRIS, (Institut
de Recherche Internationale et Stratégique), il est militant socialiste,
issu du PSU, il fut au début de l’intifada un des principaux
consultants des chaînes de radio et de télévision,
il a pris systématiquement des positions violentes de mise en accusation
d’Israël dans tout ce qui se passait. Au sein du PS il a rédigé
une note qui est paru dans «Le Monde» , dans cette note
à Lionel Jospin on a compris
qu’il disait qu’en tant que professeur, il voyait que les
jeunes soutenaient souvent les thèses arabo-musulmanes, en fonction
de leurs origines ou par conviction, donc qu’il fallait cesser de
protéger les juifs, les autres étant plus puissants électorallement
parlant. Cette thèse a été dénoncée,
mais malgré la montée des actions antisémites,
Pascal Boniface a continué à enfoncer le clou. Il
a finit par être mis sur la touche. L’Iris était financée
par le Quai d’Orsay qui est devenu plus prudent à son égard,
Dominique de Villepin dès
son arrivée aux affaires a coupé les vivres à l’Iris.
Pascal Boniface a considéré que ces mesures étaient
injustes, et ne les a pas comprises. A côté de ceci, Pascal
Boniface est un expert en foot, et a animé des émissions
sportives de qualité.
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L’origine du livre |
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«Pascal Boniface
m’avait demandé, dans le cadre d’un numéro spécial
qu’il voulait sortir si je pouvais produire un article. J’ai
rendu le texte qui a donné lieu à un colloque, puis il m’a
demandé si pouvait écrire un livre ensemble. J’ai été
étonnée, et attirée, car je sentais qu’il allait
y avoir de la castagne dans l’air. J’ai consulté des
gens en qui j’ai confiance, même si je ne partage pas toujours
leurs position, Elisabeth Badinter
et Alain Finkelkraut, et tout deux
m’ont conseiller de me lancer, cela tombait bien, par ce que j’avais
envie de me lancer.
Je pense que pendant toutes ces années,
nous avons eu un discours parallèle, qui ne se sont jamais croisés.
On a jamais débattu, ni affirmé nos points de vue en prenant
le temps de la réflexion. Tout avaitété passionnel,
mais cela n’avait rien fait avancer.
Proche Orient Info n’a
jamais réussi à avoir de crédibilité avec des
confrères qui ont toujours refusé de nous donner la parole.
Écrire avec Pascal Boniface ouvrait
les portes des médias. Je suis passé une fois à France
Info en cinq ans, je pouvais faire la démonstration que mon expertise
pouvait être au moins aussi convainquante que celle de Pascal Boniface.
Je voulais démontrer à un public qu’on ne rencontre
pas qu’on est pas anti arabe même si on défend Israël.
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Un accouchement difficile |
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La rédaction
a duré des mois, qui furent difficiles, il n’y eu aucun problème
pour décider du découpage, ni des grands thèses,
nous étions d’accord pour dire que le conflit avait été
importé du Proche Orient, que le grand problème était
les relations avec l’Islam, nous avons eu un incessant va et vient
entre le Proche Orient et la France, et nous avons refusé d’avoir
un intermédiaire ou un médiateur.
Les grands thèmes évoqués furent :
- Histoire du conflit
- L’antisionisme est-il une forme masquée de l’antisémitisme
- l’Islamophobie
- Le terrorisme
- Dieudonné et Finkelkraut
- Les grands défis français
- A Août nous avons conclu par une article sur le Liban
Ce fut très
dur, ce fut un dialogue sans concessions, nous étions conscients
l'un et l'autre qu'après le temps des coups est venu celui de l'échange.
Même si nos positions sont irréductibles en bien des points,
nous croyons nécessaire de nous expliquer rudement mais calmement.
Je lui ai dit que c’était la première fois que je
m’étais sentie juive. Je me suis demandée
pourquoi Pascal Boniface avait voulu faire ce livre, je pense qu’il
n’avait pas compris ce qui lui était arrivé, qu’il
est de bonne foi. Il a été exclu du Parti Socialiste, et
l’a vécu en tant que victime. Il a donc voulu faire ce livre
à cause de cette incompréhension et a été
surpris que j’accepte. Il a du être surpris qu’il existait
parmi les défenseurs d’Israël des gens à qui
on pouvait parler.
Un auditeur a demandé
« A-t-il changé après le livre
? » Elisabeth a répondu je ne sais pas, et je ne peux
pas répondre pour lui car il n’est pas là. Alors l’auditeur
lui a dit, « Et vous, avez-vous changé » Moi ? pas
du tout répondit Elisabeth sans hésiter. Je n’ai pas
réussi à percer ce mystère : d’où vient
cette phobie envers les juifs.
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