Voyage à Jérusalem24 février 2005 |
Pour Appuyez sur le nez |
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La
ville de Jérusalem n'existe que dans notre imaginaire, la nouvelle
métropole israélienne grandit à vue d'oeil et se
modernise, de grands boulevards avec une circulation dense sillonnent
les collines et entourent des refuges ou notre mémoire se plait
à rêver. Pour réagir : | ||
" " Nous sommes partis ce matin en autobus pour Jérusalem, le bus était en retard, aussi, dans le froid, une bonne dizaine de personnes se gelaient, des jeunes filles en jupe longue jusqu’au pied, des jeunes gens avec de gros sac à dos et une petite « kipa » , une mère de famille la tête dûment couverte.
" " Nous admirons à quelques centaines de mètres les villages arabes avec de grandes villas dont les toits de brique parsemés à chaque à chaque étages évoquent irrésistiblement les pagodes chinoises. Nous voyons aussi et surtout des maisons modestes, qui semblaient de loin bien entretenues, couvertes d’antennes et de paraboles de télévision, et des bidons d’eaux utilisés avec les plaques pour une chauffage solaire, et qui se blottissaient autour du minaret.
" " Juste avant d’entrer dans Ramalah, l’autobus change de route, et s’oriente vers Jérusalem, nous longeons alors la barrière de sécurité, en fait une route de terre longée par des rouleaux de fil de fer barbelés. Puis nous arrivons à un « check point » une véhicule type espace, moderne avec une publicité verte en lettre arabe, et des passagers de même allure est bloquée, visiblement les soldats se méfient, alors que sur la file d’à côté, tout le monde passe sans misère, et sans attendre, que les véhicules soient palestiniens ou israéliens. " " Nous n’avons pas vu de « mur », il existe bien, nous le verrons plus tard de loin, lors de notre promenade en ville, il fait un peu muraille de Chine, et limitait, de notre point de vue, une zone dense de population et une zone de garrigue méditerranéennes.
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Passé le barrage, nous sommes aussitôt plongé
au cœur d’une ville moderne, à la circulation dense, nerveuse,
et rapide. Sans se tromper, le bus fonce vers la gare centrale, et là
un gardien à nouveau lui ouvre la porte, et nous nous arrêtons
dans une gare souterraine.
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Après le contrôle nous débouchons sur
un centre commercial animé, propre, lumineux au centre duquel
trône un café confortable. Nous le traversons pour entrer
en ville, après une petite promenade nous nous trouvons face
au marché. La population est bigarrée, et j’ai été
frappé par le pourcentage de personnes qui marquaient ostensiblement,
pour reprendre la formule à la mode, un signe d’appartenance
au judaïsme orthodoxe.
" " Nous avons pris un taxi pour aller vers la vieille ville, le prix négocié à 40 NIS (new israeli shekels = 10 €) le chauffeur nous a conduit rapidement, sans discuter en aucun sens du terme à bon port, d’après son nom, il devait être arabe comme d’ailleurs le taxi du retour qui ne s’était pas montré beaucoup plus loquace. |
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" " Un pèlerinage « au mur » est un must pour tout visiteur d'origine juive, à l’entrée chacun fait la queue devant le check point et les sacs sont fouillés, nous pénétrons alors sur une grande esplanade en pente au fond de laquelle se dressait le mur du temple, les minarets et le dôme de la mosquée Al Aqsa. " " Nous sommes accueillis par une mezouza monumentale et par une musique qui emplissait les lieux, la musique provenait de la mosquée où les hauts parleur sont allumés à fond, du côté juif du sanctuaire, c’était plutôt le silence. Une partie du mur est réservé aux femmes, un autre plus important aux hommes. Un panneau signalait en plusieurs langues que l’endroit était sacré qu’il était donc interdit d’y profaner les chabbat et les jours de fête, d’être en tenue vestimentaire inappropriée, d’y emmener des animaux, et de se livrer à la mendicité.
" La mendicité s’est d’ailleurs beaucoup développée dans le monde « ‘Harédi » (religieux très pratiquants) depuis quelques années, beaucoup de ces hommes en noir ont une famille nombreuse, et les restrictions budgétaires drastiques dues aux conséquences de l’intifada et à la politique très libérale du gouvernement israélien actuelle ont entraîné une chute vertigineuse des allocations familiales et une augmentation sensible de la misère. Tous ne mangent plus à leur faim.
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La mezouza
est un boiîier, généralement petit qui contient des passages de la
bibles sur un parchemin que la Thora demande expressément de poser sur
les linteaux de ses portes
Pour en savoir plus : Vie Juive.com
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Nous nous sommes restaurés dans un grand bâtiment multi- séculaire, très chaleureux avec des lampes très originales posées sur chaque table et donnant une lumière douce. La musique provenait de la salle en contrebas, ou une famille fêtait une bar mitzva, et chantait des airs qui ont eu leur heure de gloire en Israël il y a un certain temps (pour ne pas dire un temps certain) et qui sont aujourd’hui connus par tous les juifs de diaspora. Le repas était frugal, un potage au maïs, un peu piquant, une sorte de pizza locale aux aubergine avec de petits ramequins de fromage blanc, de tapenade, de poivrons séchés et remis en forme de sauce.. un café pour l’équivalent de 9 € nous n’avions plus faim, et nous étions au cœur touristique de la ville. " " De notre place, j’avais une vue sur la porte voûtée, et je voyais passer les piétons qui allaient et venaient vers l’esplanade du mur ou qui montaient l’escalier qui mène à la ville arabe. Beaucoup de jeunesse, de belles filles arabes les cheveux et le cou caché, des soldats, des groupes encadrés par des moines en tenu de bure, des jeunes gens qui pouvaient être juifs ou arabe, des hommes en noir, quelques enfants très propres sur eux. J’aurais voulu tous les filmer, mais le temps d’apparition par la porte qui me servait de fenêtre était si court ! " " L’ancien quartier juif de la vieille ville est en passe d’être entièrement rénové. Des escaliers et des ruelles serpentent entre des murs de pierres dorées, des placettes ont été aménagées avec souvent quelques arbres pour donner de la couleur, et quelques rabbins-mendiants pour animer les touristes, insensible aux charmes de la violoniste. " " On y rencontre peu de commerces, mais les écoles religieuses fleurissent. Il n’y pas de palais, peu d’édifices remarquables si non les ruines d’une ancienne synagogue surmontée d’un minaret insolite en l’absence de mosquée. L’ancien quartier juif semble peu peuplé, il évoque davantage Saint Paul de Vence que le cœur d’une medinah orientale. Même si on aperçoit du linge qui pend aux fenêtres, une question me taraude, mais où sont donc passés les anciens habitants du quartier ?
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" Nous nous orientons
vers le Cardo, une ancienne voie romaine recouverte d’arcades que les
archéologue ont retrouvée en contre bas d’une rue qui fut très commerçante
; aujourd’hui elle semblerait morte, sans la présence d’une boulangerie
arabe proposant des montagnes de pains et gâteaux parfumant l’air ambiant.
" " Au centre, une reconstitution du chandelier du temple trône avec une mini exposition retraçant la Jérusalem du temps des rois de Juda. Un groupe de soldats dûment encadré s’arrête devant l’exposition où l’adjudant-guide leur fait un exposé probablement patriotique. Mais beaucoup de bidasses semblent trop heureux de pouvoir enfin s’asseoir et rêver un peu. La discipline n'est plus ce qu'elle était ! " " Un peu plus bas dans la rue, on aperçoit des grilles ouvertes destinées à interdire, en cas de besoins, l’entrée du quartier, le magasin suivant propose non seulement des articles de cultes juifs, mais aussi des boites richement ornées de nacre, des narguilés de toute beauté… nous sommes entrés dans un quartier arabe. |
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On le remarque car à côté des objets typiquement juifs, on voit des narguilés, et de la marquetterie fine. Les commerces sont plus nombreux, et le dédale des rues nous emène vers la porte de la vieille ville, nous finissons dans une boutique, où le marchand nous reçoit avec une amabilité toute commerçante. Nous lui achetons des verres, et nous lui demandons d'où viennent ses merveilles. «Les verres sont fabriqués à Jérusalem,» nous dit-il, «ils sont de bonne qualités, c'est du vrai cristal avec beaucoup de plomb, ils sont fait par les arméniens de la ville, rien à voir avec les pâles imitations fabriquées à Hévron que l'on vend ailleurs à vil prix.» Il nous vente des objets fait par des juifs iraniens qui chassés par les Ayatollah ont ramené le meilleur de l'artisanat perse en Israël, les fauteuils, eux sont Syriens, je lui ai demandé s'ils passaient par le Liban, il m'a répondu qu'ils transitent par la Jordanie, c'est pas très légal, mais on se débrouille ! ! Ayant repéré au syndicat d'initiative un tract en arabe, je lui ai demandé s'il y avait ici des touristes arabophones, il m'a répondu, "pas encore, mais avec la mort d'Arafat, on espère". Avec la mort d'Arafat on espère n'est-ce pas tout un programme ? " " Si ce marchand était incontestablement arabophone, peut-être était-il arménien, car nous étions à la limite de leur quartier, et en le traversant j'ai remarqué que les noms des gens étaient toujours écrits en caractère latin. Les arméniens ne se sentiraient-ils ni israélien, ni palestinien, mais simplement commerçants et souriants ? |
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" " Ce qui frappe à Jérusalem, c'est la diversité des quartiers, je ne les ai pas tous visités, et pour cause, la ville devient tentaculaire, et en autobus cela prendrait plusieurs jours. Chaque jour de nouvelles collines sont construites aussi un projet de tramway est-il sur les rails. Je n'ai vu que de loin les quartiers arabes récents, reconnaissables à leurs immeubles en forme de pagode, j'ai apperçu au loin les quartiers d'affaires plein d'immeubles de verre, comme à New York, mais en moins haut, car c'est plus facile à entretenir. Par contre je me suis promené dans l'hyper-centre ou les restaurants sont encore trop rares. On y voit une population très mélangée, avec des élégantes juives ou arabes mais je vous défie de les distinguer ! " " Il ne faut pas manquer le marché, on y entre, comme partout qu'après avoir été fouillé, j'ai remarqué qu'on ne m'a pas demandé mes papiers, alors que deux jeunes femmes arabes en tenue traditionnelles avaient leur carte d'identité à la main pour passer le barrage. Mais le petit désagrément du contrôle s'explique facilement si on se souvient des carnages provoqués par les terroristes. De toute façon nous avons été bien récompensé, et la simple vue de la soldate qui nous a laissé entré m'a suffit pour me mettre de bonne humeur pour toute la journée. " " Au marché, on fait de bonnes affaires, il y a des fruits de la viande congelée et préemballée. On trouve à l'étale le plan du boeuf, découpé en quartiers et chaque quartier a son numéro. Ainsi on ne demande pas un faux-filet mais un morceau de 7. Il faut s'y faire, c'est pas génial pour un cuisinier français, d'ailleurs les restaurant ne le sont pas non plus ! " " Mais le quartier le plus unique au monde de Jérusalem c'est «Gueoula» tout juste avant «méa Shéarim» dont la réputation est un peu surfaite. Vous vous croyez revenu en Pologne avant guerre. Mais avec des chauffes eaux solaires et la clim en plus !
" " Quand vous vous promenez dans le quartier, si vous n'êtes pas vêtu de noir avec un grand chapeau, on vous remarque ! mais ce costume d'un autre âge n'empêche pas la plus-part des habitants d'avoir une activité professionnelle. Par exemple, tout le personnel de la banque où je me suis renseigné était habillé comme ça, et portait haut et fier la barbe, sauf les dames qui préféraient des coiffes souvent très élégantes."
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Et
si je devais résumer Jérusalem en une seule photo ? et
bien je choisirai celle ci :
tout y est la modernité, les chapeaux, une jeune beauté qui
téléphone et la sécurité.
Michel Lévy |
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