Colon, Vous avez dit colon ?
Michel Lévy 22 mars 2005
Le terme de Colon
a pris un sens péjoratif à la fin du XX ième siècle,
aujourd'hui on préfère parler d'expatrié en Afrique.
Si les juifs vivant sur la terre d'Israël sont des colons, alors
ils sont étrangers , ce qu'ils refusent vu qu'ils y cherchent leurs
racines. |
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1-Une colonie est une population humaine, ethniquement homogène, qui a émigré dans un pays étranger et s'y est installée durablement. 2-Une colonie est une unité administrative sous la domination politique d'une autre entité (le plus souvent un État autonome) généralement géographiquement distante.
La
communication arabe appelle «Colonie» les
villages juif. Dans le jargon arabe, un
immigrants Syrien n'est pas un colon, sauf s'il est juif. |
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Lorsqu'on
parle de colonialisme, on pense avant à l'unité administrative.
Le Yshouv (*) juif de Palestine n'a
pas été une colonie, car le mouvement sioniste n'a jamais été placé sous
la domination d'une puissance politique étatique quelconque. La Côte d'Ivoire
était une colonie Française, le Canada une colonie Anglaise, mais le sionisme
ne s'est jamais inscrit dans un logique impériale quelconque.
La
première définition est plus proche de la réalité du Proche Orient, les
Yshouvims,
telles que je les ai vus au Nord de Jérusalem, possèdent une population
homogène malgré des origines géographiques très variés. Leur cohésion
très forte se base sur une culture, une histoire, une langue et une religion
commune.
Entre
Naplouse et Ramallah, on est sur le Territoire de la Tribu de Benjamin,
ou en Samarie, donc dans la terre promise. Les «colons» sont autant
chez eux que s'ils habitaient Tel Aviv, et plus qu'à Ashdod qui
était Phillistin aux temps biblique. |
(*) Yshouv terme hébreux désignant une implantation. On appelait Yshouvim l'ensemble des implantations juives de Palestine avant la création de l'État d'Israël, c'est par ce terme que les habitants des territoires appellent les villages qu'ils habitent au delà de la ligne de démarcation de 1948 |
Il
n'y a pas de différence de légitimité entre les villages juifs de Cisjordanie,
de Galilée, ou de la plaine côtière. Certains bédoins protestent contre
des implantations dans le Négev, les villageois arabes de Galilée ne voient
pas tous d'un bon oeil la présence de nouveaux villages exclusivement juifs
à côté les leurs. Pour eux, tous les juifs venus habiter la région
sont des colons. Il suffit de se promener sur Internet pour en être convaincu.
Si les juifs sont étrangers en terre sainte, alors, les Yshouvims sont des colonies. Refuser toute présence juive en Samarie, au niveau des principes c'est refuser la présence juive partout ailleurs. |
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Aujourd'hui, l'évacuation israélienne de la bande de Gaza semble acquise, mais celle de Cisjordanie ne l'est pas, et pour cause, ce seraient des centaines de milliers de personnes qu'il faudrait déplacer, cette hypothèse fait frémir, et tous les habitants juifs des territoires manifestent leur solidarité avec ceux de Gaza, comme le propriétaire de cette voiture qui hisse un drapeau orange, sur lequel on peut lire «Samarie avec le Goush Katif».
Les
nationalistes juifs considèrent donc cette terre comme leur, et
ont bien l'intention, de toute la conquérir en installant des «mobile-home»
sur tous les sommets disponibles. Certaines personnes ont acheté leur
maison, puis des mobiles homes. Ils louent leur propre maison, afin de
pouvoir en pionnier s'installer dans un endroit qu'ils jugent stratégique.
Ainsi une implantation,
ce n'est pas uniquement un village ou un bourg
habité par des «rurbain», c'est à dire des citadins venus vivre
à la campagne tout en travaillant en ville (qui généralement est à l'intérieur
des frontières de 1967), mais un bourg avec une multitude de hameaux et
qui occupe une superficie maximu. |
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A
Eli,
comme dans tout le district de Benjamin, les villages possèdent une
communauté
importante d'immigrés récents, et on
entend beaucoup parler en français, parfois anglais ou russe et tout le
temps... hébreux. S'il existe dans le village des gens non religieux, ils
sont discrets, car tout le village vit au rythme de la Thora.
Ne cherchez pas une école laïque, il n'y en a pas. Les cours commencent par la prière, les garçons sont tenus d'avoir un chapeau sur la tête, et les filles sont priées d'avoir une jupe longue. Si un débat sur le voile devait avoir lieu à Eli, ce serait «Devons nous accepter une fille qui refuse de porter une jupe longue en classe ? » Si l'école maternelle est mixte, à partir du primaire, il y a école pour filles et pour garçons, la piscine a ses heures pour les uns et les autres. L'école est très gaie, les chefs d' oeuvres des enfants tapissent les murs des classes. A l'école primaire, de grands panneaux thématiques illustrent les travaux des enfants : la ronde des saison, le système solaire, le cycle de l'eau, les fêtes religieuses. On y trouve pas de messages «politiques». Pour les plus grands, il y a la Yeshiva : les jeunes gens passent leur bac à 18 ans environ, puis, ils sont astreint à trois ans d'armée, après l'armée, ils éprouvent le besoin de changer d'air, à Tel Aviv ou à Haïfa, ils prennent un billet d'avion et font une grande virée de plusieurs mois très loin, aux Indes, en France, en Amérique. Mais les jeunes des milieux religieux passent un an dans des Yeshivoth (pluriel de Yeshiva), où ils étudient à temps plein le Talmud.
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