J'ai écrit
sur le forum "Mejliss", proche des milieux islamistes ceci :
«Pensez vous que l'Iran souhaite la paix avec
les arabes, ou souhaite reconstituer l'empire à sa botte ? obsvervez
ce qui se passe en Irak, la menace chiite dans les émirats, le
sur armement du Hezbollah, la bombe iranienne, le leadership croissant
d'Ahmadinedjad sur la Oumma et peut être verrez vous certaines choses
qui se préparent.»
et on m'a répondu :
« tu sais c'est pas nouveau
, y'avait une sorte de passe d'arme pendant toutes l'histoire du monde
musulmans entre sunites et chiites / une fois c'était les chiite
qui prenaient le dessus et le pouvoir du monde musulmans et une autre
fois c'était les sunites et le monde musulmans se portait bien,
je ne vois pas où est le problème.
Si les sunites sont faibles aujourd'hui
autant que les chiites prennent le relais en attendant le reveil des sunites.
»
Ce petit dialogue résume à lui
seul la situation. Le conflit douloureux que nous venons de vivre est
inscrit dans une guerre de longue durée menée par un islam
conquérant, dont Libanais et Israéliens sont victimes.
Cette action militaire
a eu comme conséquence de souder les peuples libanais et israéliens.
L'afflux des réfugiés, l'ampathie provoquée par leur
détresse a crée des rencontres improbables au Liban
entre chiites et chrétiens, et en Israël, où des laïques
de gauche se sont réfugié chez des religieux habitant les
territoires.
Si les deux peuples
en sortent plus soudés, les libanais semblent plus anti israéliens
que jamais, tandis que les israéliens s'apprêtent à
chasser Ehud Olmert pour le remplacer par un nationaliste encore plus
dur, dont la politique a grandement participé à radicaliser
l'opinion palestinienne contre les accords d'Oslo.
C'est l'heure
des règlements de compte sur la scène politique israélienne,
on repproche surtout l'aspect "tactic", ordres et contre ordres,
réservistes peu entraînés et mal équipés,
insuffisance des services de renseignements, indécisions etc...
mais on reste discret sur la stratégie. On continue à tapper
tout azimuth à Gaza, comme si le pouvoir était aux mains
de l'armée.
On se dispute pour
savoir qui a gagné,
- Israël n'a atteint aucun de ses buts, (retour des prisonniers,
désarmement du Hezbollah, guerre donnant une piètre image
de Tsahal)
- L'affaiblissement militaire de la milice chiite, et ses conséquences
se verra quand le nuage de fumée de la propagande de dissipera.
Les miliciens saluent avec le V de la victoire, d'autres libannais expliquent
« les deux doigts, c'est pour dire qu'il ne reste que deux maisons
debout chez eux ! »
- Tout se jouera sur la scène politique intérieure
libanaise. Si les pro-occidentaux, ceux qui préfèrent
la plage au bunker gagnent, le Liban et Israël auront la paix et
le bonheur, même s'ils continuent à se faire grise mine
un certain temps, dans le cas inverse on est bon pour une nouvelle manche
avec des drames pour tous.
Cette aventure a peut-être sauvé
Israël :
- L'ennemi est débusqué, ses dispositifs ont été
mis à découvert, et ses intentions agressives ne font
plus de doutes.
- Les faiblesses des services de renseignement ont été
mis en évidence, il sera donc possible d'y remédier.
- Israël a entre ses mains les dernières armes russes. Tsahal
va pouvoir les imiter, et renforçer ses moyens de défense,
par exemple en modifiant ses chars Merkava dont il a compris la faiblesse.
- Cette action a peut-être évité une action téméraire
contre l'Iran aux conséquenses incalculables.
- Donc Israël en sortira plus fort, mieux informé et plus
prudent.
Rappel de l'histoire des événements
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iq |
Lorsque
le 13 juillet 2006 Israël passe à l'attaque, tout le monde
est surpris. Des négociations étaient en cours à
Beyrouth, sous l'initiative du Général
Aoun pour intéger le Hezbolah dans l'État Libanais
et son désarmement prévu par l'ONU semblait possible par
une intégration au sein de l'armée libanaise.
Les
Beyroutins tombaient des nues, «Quelle idée à pris
à ces c... du Hezbolah de faire une telle provocation juste au
moment où la saison touristique promettait d'être exceptionnelle
? Pourquoi Israël nous punit-il, nous ? qu'avons nous fait ?
»
J'ai
été perturbé, l'enlèvement audacieux de deux
soldats israélienspar le Hezbollah en appuie aux actions du Hamas
à Gaza ne pouvait justifier à lui seul une opération
aussi dévastatrice pour le pays des Cèdres; j'ai eu l'impression
d'une action spontanée unilatérale et ne tenant absolument
pas compte de l'avis de la majorité des libanais qui ne rêvent
pas de voir le pays de la joie de vivre transformé en République
Islamique.
Une
fois de plus, Israël jouait en solo.
Rapidement,
on a pu remarquer que cette action n'était pas improvisée,
John Walker Bush, et Jacques
Chirac pour une fois sur la même longueur d'onde (même
si cela ne devait pas durer), ont tous deux justifié l'action comme
étant de l'auto défense. Plus surprenant, contrairement
à leur habitude, ni l'Égypte, ni l'Arabie n'ont dénoncé
l'«ennemi sioniste», et la Russie et la Chine sont restés
muets. L'Égypte n'a pas rappelé au Caire son ambassadeur.
Non, tous, sauf bien sûr Bush se sont contentés de dénoncer
le caractère «disproportionné»
de la riposte. N'était-ce pas un indice laissant supposé
que l'action avait été préparée, sinon encouragée
par la «communauté» internationale ?
Un claque au Hezbollah faisait visiblement plaisir
à tous.
Les médias
ont été eux-aussi surpris, non pas par le coup de main chiite,
ni par l'attaque violente d'Israël, mais par sa justification par
le président Chirac, du coup, pour la première fois Israël
ne s'est pas fait «assassiné» par les journalistes
pendant la première partie de la guerre. On a entendu sur RTL ou
Europe, des émissions défendant l'action de l'état
hébreux, TF1 et Antenne 2 ont été relativement neutres,
seule FR3 s'est montré dès le premier
jour odieuse, sans aucun respect ni pour les faits, ni pour les gens.
De l'antijournalisme digne d'une presse à la botte d'un Mussolini,
ou d'un Ahmadinedjad.
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La
guerre n'a pas été fulgurante. Israël a cru qu'une
action aérienne sur les infrastructures du Hezbolah suffirait,
mais il a fallut probablement tardivement se décider à une
réoccupation du Sud Liban, tandis qu'à la surprise générale,
le Hezbolah a lancé des milliers de missiles à courte et
moyenne portée sur Israël.
Les
ravages de la guerre se feront sentir pendant de longues années,
afin d'empêcher la circulation du Hezbola, Israël a détruit
la plupart des ponts, les centrales électriques, les relais Herziens
ont été systématiquement bombardés. Il s'en
est suivit une marée noir le long des côtes libanaises.
. Pendant ce temps, des missiles
atteignaient 'Haïfa, Beith Shéan, faisant des victimes surtout
parmi les arabes israéliens. Ces derniers se sont montrés
divisés, les uns soutenant le Hezbolah malgré tout, les
autres le maudissant. Heureusement les maisons récentes, avaient
des abrits sous terrain, et la population qui n'avait pas fuit a vécu
des mois sous terre. Pendant ce temps les superbes forêts de Gallilée
étaient en feu. La nature est toujours première victime
des guerres.
Le
traumatisme psychologiques des gens qui de Tripoli au Nord Liban à
Haïfa en Israël ont senti les bombes exploser à côté
d'eux sera long à s'effacer
Un
raid particulièrement meurtrier à Kfar Cana au Liban
a ému l'opinion et retourné une bonne partie de la presse.
Des missiles ont été lancé contre Israël derrière
une maison, l'aviation en cherchant à atteindre les combattants
a foudroyé l'immeuble, ne laissant aucune chance à ses occupants.
Bilan, des dizaines de morts, surtout des enfants et des femmes. Le Hezbollah
a montré avec plaisir ces victimes pour faire pencher l'opinion
dans son sens. On a écrit que le mouvement fasciste avait mis dans
cette maison beaucoup d'handicappés et d'autres personnes qu'il
ne considérait pas, les envoyant volontairement à la mort,
mais est-ce vrai ? ? ?
Au
bout d'un mois, les américains ont sifflé lafin de la récréation.
Israël a foncé sur le fleuve Litani juste avant le
cessez le feu, les dernières batailles ont été les
plus féroces. Puis conformément au protocole, l'armée
libanaise est en train de récupérer les positions de Tsahal,
pendant que les Israéliens se replient de l'autre côté
de la frontière.
Israël
n'a pas obtenu la promesse d'un désarmement du Hezbollah, mais
seulement son éloignement de la frontière. A l'origine une
force internationale de 15000 hommes, dotée d'armes lourdes, devait
contrôler la "ligne bleue", et faire usage de ses armes
contre toute incursion malveillante d'un belligérant. La France
devait fournir le gros du contingent, et en prendre la direction. Mais
elle n'a envoyé que 200 hommes. En réaction, les israéliens
ont demandé aux Italiens de prendre la tête des casques bleus...
devant les critiques, Jacques Chirac fait demi tour et une force
de 2000 français s'apprête à prendre la tête
des casques bleus, (26 août), et les italiens devraient en
envoyer un peu plus et prendre la tête de la coalition dans quelques
mois... (à suivre ! )
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