dernière mise à jour : jeudi, 31-Aoû-2006

Pour m'écrire :     

      Sur l'emblème du Hezbollah est écrit, au-dessus d'une main tenant un AK-47, un verset extrait du Coran (V, 56); « Et quiconque prend pour alliés Dieu, son messager et les croyants, [réussira] car c'est le parti de Dieu qui sera victorieux. »                   

      Fondé en 1982 avec l'appui de la Syrie, et surtout de l'Iran, le Hezbollah est rapidement devenu la principale organisation militaire et civile contrôlant le Sud du Liban et la plaine de la Bekaa, il continue à se présenter comme le mouvement de résistance à l'occupation israélienne qui d'ailleurs est terminée depuis l'an 2000.

S'opposant au déploiement de l'armée nationale libanaise à la frontière sud du pays, formant un état dans l'état, ce mouvement avait choisit dès 1982 de chasser l'occupant israélien en le  harcellant militairement afin de l'obliger à partir sans accord ni contre partie, tandis qu'il acceptait de bon coeur la main mise syrienne sur le pays.
En l'an 2000, après huit ans d'occupation, Israël jugeant ses pertes inutiles, a évacué sans gloire le Sud Liban. Sans le Hezbollah, Israël serait rentré dans ses frontières dès 1983, et la paix reignerait depuis longtemps entre les deux voisins.
Le Hezbollah a constitué au Liban une force retoutable et redoutée face à laquelle les libannais sont divisés, les chiites sont souvent acquis (ou vendus) à ce mouvement qui les nourrit et qui leur apporte une fierté qui leur a beaucoup manqué, et les autres sont dans la craintes. La plupart des dirigeants souhaitaient trouver la formule miracle permettant d'intégrer ce mouvement dans la nation. De fait les relations sont ambigües, le Hezbollah fait partie de l'Etat, mais il n'est pas l'Etat tout en l'étant. Selon Georges Corm, ancien ministre des finances libanais :
     «Le Hezbollah n'est pas l'État dans l'État que l'on décrit. Il occupe la place que l'État libanais lui laisse ocuper. Il a toujours travaillé en coopération avec l'État, ses services de sécurité, ses institutions sociales et judiciaires. Aujourd'hui il met en oeuvre des pratiques de reconstructions rapide (livraison de matérieuax et aide financière) afin que les intéresssés reconstruisent eux-même leurs habitations. Le retour des personnes dans les régions bombardées ne peut attendre la mchine bureaucratique de l'État encore allourdie par ses réseaux d'influence. » (Charlie Hebdo 26/8/06 propos recueillis par Marianne Dautrey)

Le Hezbollah réunit diverses mouvances, principalement le Amal Islamique (une dissidence d'Amal) et la branche libanaise du parti Ad-Daawa. À l'époque, les objectifs déclarés du parti étaient d'étendre la révolution islamique iranienne, et de créer un état islamique au Liban, ce qui leur donna le nom de « parti de Dieu » (Hezbollah). En cliquant sur les logos dans la marge de gauche, vous apprendrez des choses intéressantes :

 è Le 23 octobre 1983 le Hezbolah serait à l'origine des attentats anti américains et anti français ayant provoqué le départ des contingents internationaux du Liban
è En 1985 Le Hezbollah a pris des otages français, dont Michel Seurat qui est mort entre leur main
è En 1985 et 1987, Après avoir chassé par les armes, l'autre milice chiite (Amal) du Sud Liban, grâce à l'appui iranien, le Hezbollah l'expulse aussi de Beyrouth en 1989. Les affrontement font 600 morts en deux semaines.

Site officiel du
Hizbollah

Le Hizbollah par "Terrorwatch"

Organisation civile :      

       Au sommet, se trouve le Conseil du Jihad, formé dans les années 1990 - 1991. Le parti est représenté à la Chambre par neuf députés parmi lesquels un sunnite et un chrétien. Il gère de nombreuses associations à caractère social et caritatif parmi lesquelles on peut citer :

- L'association el-Jarih (aide aux blessés et handicapés de la guerre contre Israël) qui assure la rééducation physique et psychologique des blessés et organise leur réinsertion en leur offrant études ou formations professionnelles. Depuis 1989, ce sont ainsi 3 000 blessés et 500 handicapés qui ont été pris en charge. L'association fabrique également les prothèses qui permettent d'appareiller les handicapés par fait de guerre.

- L'association el Shahid (le martyr) a pour vocation l'assistance aux familles des hesbollahis morts au champ d'honneur et celles des prisonniers de guerre. Actuellement, l'association prend en charge 1900 familles qui perçoivent chacune une indemnité mensuelle de $ 200, ainsi que la scolarisation de1500 enfants pour un coût annuel et par enfant de $ 1500.

- L'association Jihad et Binaa, destinée à la reconstruction ou la réhabilitation des sites détruits par les bombardements israéliens.

Le Hezbollah entretient aussi un vaste réseau d'écoles, de dispensaires et d'hôpitaux dont la fréquentation est ouverte à toutes les communautés, gratuitement ou pour un prix symbolique. Une station de radio, une chaîne de télévision (Al Manar) et une activité éditoriale complètent le dispositif.

(source Med Intelligence, publié en l'an 2002, n'est pas mis à jour depuis).

La télévision du Hezbollah Al Manar :  

Proche-Orient.info a fait la veille médiatique d'al-Manar, je n'ai pas le droit de recopier l'intégralité de la veille, aussi en voici quelques courts passages, qui montrent la complicité du gouvernement libannais avec le Hezbollah, la main mise de l'Iran sur le mouvement, son agressivité constante envers Israël et les juifs. Le Hezbollah ne réagit pas à une situation, il la crée.

Al Manar est une arme

Le journal télévisé du 7 décembre s'est clos par cette déclaration de H. Nasrallah : « La caméra est une arme, et Al-Manar en fait partie » vous pouvez la regarder ici :

              http://www.proche-orient.tv/direct-almanar.html

Le 11 décembre 2004, la chaîne faisait l'éloge du jihad et lançait des diatribes contre la laïcité   Le « Salon culturel » émission hebdomadaire d'al-Manar a été dédié, le 11 décembre, à un meeting organisé au Liban Sud par le Hezbollah. Lors de cette manifestation, Massouf Idrissi, ambassadeur d'Iran au Liban, a fait l'éloge des « principes du jihad et de la résistance qui doivent se perpétuer ».  Un autre volet de ce « salon culturel », a été consacré au dernier ouvrage de l'une des vedettes de la chaîne, cheikh Mirzaï, théologien de Qom, en Iran. Celui-ci vient en effet de publier « Al-Islah oual Taghyir » (La réforme et le changement) - une violente diatribe contre la laïcité.   Le livre est publié par la maison d'édition du Hezbollah.

Le 12 décembre 2004   La télévision du Hezbollah se dote d'une nouvelle mission : sauver la France et les principes de la Révolution française, soumis aux pressions sionistes.

     Le Premier ministre libanais Omar Karamé dénonce « la campagne sioniste américaine ». Cette intervention est d'abord lue par le présentateur, avant d'être redite par le Premier ministre. Un autre jour, le ministre libanais de l'Information, Elie Ferzli, appelle Arabsat à se porter partie civile contre le gouvernement français et contre Eutelsat.
Les mini-reportages se succèdent.   À Gaza, le syndicat des journalistes palestiniens dénonce « la guerre d'extermination qui vise al-Manar »

Al Manar ment pour attiser la haine.

    Le 8 décembre 2004, diffusé à 20h. puis à 23 h Un mini-film, en images de synthèse, montre des soldats israéliens tirant un blessé qui se débat avant de le tuer. Une voix off explique : « Le rabbin Shlomo Abnir, l'un des responsables des rabbins des colonies, a promulgué une fatwa autorisant le meurtre des blessés palestiniens ». Est-il nécessaire de préciser que ce rabbin n'existe pas, qu'il n'y a pas d'organisation des rabbins des colonies, que le respect de la vie est sacrée dans le judaïsme, et que les hopitaux israéliens soignent tout le monde sans distinction, et qu'on y a même vu dans la même chambre terroriste et victime du terroriste... ce qui a quand même posé des problèmes aux familles.

La chaine est franchement antisémite.

     Lors du programme quotidien « Sahafat al-Adou », diffusé en boucle, (la presse de l'ennemi : une revue de la presse israélienne), Abdel-Latif Mhanna, responsable du Centre d'Études palestiniennes à Damas, a fait ce commentaire :

« Toute l'histoire juive, selon les critères sionistes, est fondée sur la falsification, dans le but de mettre en exergue la particularité de ces gens, je ne dirais pas de ce peuple, bâtie sur la haine et le rejet de l'autre (…). C'est sur cela qu'est fondée la psychologie juive (…). C'est ce qui leur accorde le droit de faire aux autres tout ce qu'ils font … »

Elle se sert de la religion pour maudire et appeler à la guerre  

« Doua'a »     Il s'agit de prières psalmodiées, d'une durée de dix minutes, qui ponctuent les émissions nocturnes de la chaîne. Celle que nous reproduisons ci-dessous est diffusée une dizaine de fois en moyenne chaque nuit. Les images du clip accompagnant la chanson font alterner des hommes en prière (dont des combattants armés), et des soldats brandissant leurs armes (des soldats israéliens). Les paroles sont répétées en boucle pendant toute la durée du doua'a.
      Extraits :
« Fais que le Paradis soit le seul horizon de leurs yeux » (paroles diffusées pendant que des hommes sont filmés menant le jihad. S'ensuit une longue description du paradis, de ses fleuves de lait et de miel et de ses arbres regorgeant de fruits).  « Donne leur la force pour qu'ils soient sans crainte, et occupe-toi de l'ennemi, sépare l'ennemi de ses armes. Empêche-le de s'étendre, diminue son nombre, et bride ses langues pour qu'il ne puisse parler »

    « Rends les ventres des mères stériles et assèche le sperme des pères afin que, peu à peu, les associateurs (traduction littérale de « mouchrikines, terme utilisé pour désigner tous les croyants non musulmans) et les mécréants disparaissent ». (Associateur à ma connaissance, le terme concerne avant tout les chrétiens qui selon l'islam associent d'autres divinités, pour ces fondamentalistes, les juifs seraient plutôt des faussaires que des associateurs ! ! )

         « Occupe les associateurs avec les associateurs, et envoie-leur les anges, maudis le pays de l'ennemi, envoie-lui la faim et les épidémies ».

      « Mes enfants, mon espoir, ma promesse, Sion l’oppresseur maudit sera exterminée. Nous les enfants, ton espoir, ta promesse, Sion la traîtresse sera exterminée. Jérusalem est à nous les Arabes, ceux qui l’occupent sont exterminés. Exterminés, exterminés, Jérusalem est à nous »

     Ces paroles sont extraites de l’un des innombrables clips musicaux destinés aux enfants qui sont diffusés en boucle par la télévision du Hezbollah émettant à partir du Liban. Le clip est d’ailleurs mignon tout plein, mettant en scène des élèves charmants et leur vieux maître.

 Une émission consacrée à chercher ce qui va mal chez les sionistes

    « Sahafat al-Adou » (La presse de l'ennemi)
Une nouveauté : la bande-annonce qui ponctue les programmes pour annoncer cette émission quotidienne, diffusée du lundi au vendredi à 17h30 (« heure de Jérusalem ») puis rediffusée plusieurs fois pendant la nuit.
« Nous lisons les journaux de l'ennemi. Un programme qui braque la lumière sur les problèmes et les contradictions de la société sioniste, avec de nombreux spécialistes des affaires sionistes ».

Proche Orient Info a fait une veille médiatique sur Al Manar qui a grandement contribué à son interdiction en France.

Les abonnés peuvent consulter en cliquant sur le lien, pour les autres voici quelques extraits.