D'après Oumma.com | |
Ce que dit Oumma.com : Il y avait d'autres témoins lors de la fusillade de Netzarim : des journalistes de Reuter et de l'Associated Press.
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Le carnaval des imposteursPar Guillaume Weill-Raynal
Ainsi donc, la cour d’appel a tranché : il est permis de dire que le reportage de Charles Enderlin sur la mort de Mohamed Al Doura, diffusé au JT de France 2 le 30 septembre 2000 était une « supercherie », une « mascarade », une « imposture ». Et tant pis si les magistrats, considèrent en même temps que ces accusations présentent bien un caractère diffamatoire, leurs auteurs n’ayant pas rapporté la preuve de ce qu’ils avançaient : le bénéfice de la bonne foi peut néanmoins leur être accordé en raison du caractère « sérieux » de leur enquête… Sérieux, avez-vous dit ? Qu’on en juge : une fusillade éclate au carrefour de Netzarim dans la bande de Gaza. Les caméras de France 2 sont présentes, mais aussi celles de Reuters, d’Associated Press, et d’autres encore. Les blessés et les morts auront ainsi le « privilège » d’être filmés sous plusieurs angles par des journalistes de différentes agences et chaînes de télévision française, anglaise et américaine. Des plans larges montrent les centaines de personnes qui se dispersent sur un carrefour grand comme le rond-point des Champs Elysées. Last but not least, les militaires israéliens, partie prenante à la fusillade, ne contesteront pas qu’elle se soit effectivement produite, et pour cause ! Mais Philippe Karsenty, dont la cour estime qu’il a réalisé une « enquête sérieuse » se lève et dit : regardez cet homme touché à la cuisse, sa blessure est en contact direct avec la civière, c’est impossible, il devrait se tordre de douleur ! Jamais aucun médecin n’a validé une pareille absurdité, et d’ailleurs, une autre caméra que celle de France 2 nous montrait quelques secondes auparavant le même homme trainé au sol, par les ambulanciers, alors que les impacts visibles de balle rebondissaient sur la chaussée autour d’eux, à 20 centimètres à peine… Mais Karsenty Diafoirus sait de quoi il parle et il affirme que le blessé est un faux blessé qui joue la comédie et que toute cette fusillade n’est donc qu’une gigantesque rigolade. D’ailleurs, n’en est-il pas de même pour Mohamed Al Dura ? Regardez bien, il ne saigne pas, ce n’est qu’un chiffon rouge qu’il sort de sous sa chemise ! N’importe quel être humain normalement constitué peut constater à l’œil nu qu’il s’agit bien d’une tache et pas d’un chiffon (mais une tache de quoi, diront les esprits forts, de peinture, de ketchup, de fraises Tagada écrasées dans la poche de l’enfant ?), mais plus c’est gros, plus ça passe : Karsenty Gérard Majax nous dévoile le truc du foulard en soie, et Pierre-André Taguieff, directeur de recherches au CNRS, puis Richard Prasquier, Président du CRIF applaudissent à l’enquête sérieuse et abondent dans le même sens, qui dans les colonnes de l’Arche, qui dans celles d’Actualité Juive. Il y a pire, et là, on touche le fond. Enderlin avait déclaré naguère à Télérama avoir coupé la scène de l’agonie de l’enfant : mais depuis quatre ans, Denis Jeambar, ancien directeur de l’Express, Daniel Leconte producteur à Arte, et Luc Rosenzweig qui ont pu visionner les rushes dès 2004 nous le clamait triomphalement sur tous les tons : cette scène d’agonie n’existe pas. Et Karsenty Sherlock Holmes d’apporter le coup de grâce comme une cerise sur le gâteau : regardez-bien sur cette image, l’enfant bouge encore, il lève le coude, « alors que quelques secondes auparavant Enderlin nous affirmait qu’il était mort ». Sauf que cette scène n’est pas dans le récit d’Enderlin, puisqu’elle… fait partie des rushes, c’est-à-dire ce qui est coupé au montage : en clair, il s’agit de la fameuse agonie, dont ces esprits forts nous répètent, hilares, depuis quatre ans qu’elle n’existe pas. On pourrait sourire de ces arguties infectes si elles n’avaient pour effet de nier, par des méthodes de raisonnement qui associent délire malsain et mauvaise foi euphorique, la mort d’un enfant. Certains s’offusquent de la comparaison avec Faurisson ou Thierry Meyssan. Je ne vois pourtant rien d’autre qui s’impose aussi immédiatement à l’esprit. Reste à comprendre comment la cour d’appel de Paris a pu considérer comme « sérieuse » une enquête que le procureur, et avant lui, le tribunal, avaient qualifiée « d’extrapolations sans fondement ». Chacun est libre d’interpréter. Il m’a semblé, à la lecture de l’arrêt, que la cour s’était quelque peu laissée abuser par les nombreux certificats émanant de « professionnels des médias » (un professeur d’histoire médiévale, un psychanalyste parisien, des universitaires spécialisés dans la sémiologie et le signifiant symbolique…) jurant leurs grands dieux que l’enquête leur paraissait sérieuse et que Karsenty, à leur sens « n’avait pas franchi la ligne jaune » (sic !), motif repris tel quel par la cour. Si c’est des spécialistes qui le disent…. Mais avait-on réellement besoin de leur « expertise », pour constater de visu que la chemise d’un enfant est bien tachée et qu’il ne s’agissait pas d’un chiffon rouge ? Moyennant quoi, la cour, bien forcée de reconnaître que Karsenty n’avait pas rapporté la preuve de ce qu’il avançait et que ses accusations présentaient bel et bien un caractère diffamatoire, lui a malgré tout reconnu le bénéfice de la bonne foi, dont les conditions juridiques essentielles sont, outre l’enquête sérieuse, la mesure et la modération dans l’expression (« supercherie », « mascarade », « imposture »…) et l’absence d’animosité personnelle (« Charles Enderlin et Arlette Chabot doivent être démis de leurs fonctions », c’était le titre de l’article de Karsenty…). Qu’en dira la cour de cassation ? Depuis, le camp des anti-Enderlin exulte. Radio J et RCJ communiquent en boucle sur le sujet. Elisabeth Lévy en appelle « enfin », à un « vrai débat », un débat « de fond » sur ce qui s’est réellement passé à Netzarim le 30 octobre 2000. Appel aussi incantatoire que surréaliste car son site Causeur.fr, a mis en ligne trois articles sur le sujet depuis une semaine. Tous les trois ne font entendre qu’une seule musique. Devinez laquelle. Un dénommé Martin Castelneau que je ne sache pas s’être sérieusement penché sur l’affaire Al Doura depuis huit ans exige sur le ton de la vérité blessée et de la vertu indignée que France 2 mette « enfin », en ligne les fameux rushes. Mauvaise pioche ! Enderlin les a mis sur son blog depuis février dernier. Martin Castelneau, jeune recrue des bataillons karsentystes l’ignorait… On y voit notamment très précisément, pendant la fusillade, les blessures de Jamal Al Doura, père de Mohamed, arrêt sur images, incrust, et commentaire à l’appui. Mais Luc Rosenzweig se fend à son tour d’un bel article : Pourquoi ne voit-on pas les blessures ? Pourquoi ne nous répond-on pas ? Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ! J’ai moi-même proposé à Elisabeth Lévy d’apporter ma contribution à ce débat, pour que les lecteurs de Causeur.fr puissent non seulement entendre les arguments en faveur d’Enderlin mais surtout, pour qu’ils sachent que les preuves factuelles qu’on leur dit être cachées sont en réalité consultables, à la portée de tous : chacun peut facilement se faire son opinion, vérifier ce qu’il en est réellement et de quoi Il retourne. Je n’ai pas reçu de réponse à ce jour. Pendant ce temps, le carnaval des imposteurs continue. * Vous pouvez trouver dans le livre "Les Nouveaux Désinformateurs" de Guillaume Weill-Raynal paru aux éditions Armand Colin, le récit complet de l’affaire Enderlin. Guillaume Weill-RaynalGuillaume Weill-Raynal est avocat. Il est l’auteur d’Une haine imaginaire (2005) et des Nouveaux Désinformateurs (2007), parus aux éditions Armand Colin.Du même auteur, à lire en ligne sur Oumma.com : |
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Pour Charles EnderlinNOUVELOBS.COM | 05.06.2008 | 18:08
Sept ans. Voilà sept ans qu’une campagne obstinée et haineuse s’efforce de salir la dignité professionnelle de notre confrère Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jerusalem. Voilà sept ans que les mêmes individus tentent de présenter comme une "supercherie" et une "série de scènes jouées" , son reportage montrant la mort de Mohammed al-Doura, 12 ans, tué par des tirs venus de la position israélienne, le 30 septembre 2000, dans la bande de Gaza, lors d’un affrontement entre l’armée israélienne et des éléments armés palestiniens.
Le 19 octobre 2006, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé le principal animateur de cette campagne, Philippe Karsenty, coupable de diffamation. L’arrêt rendu le 21 mai par la cour d’appel de Paris, saisie par Philippe Karsenty reconnaît que les propos tenus par ce dernier portaient "incontestablement atteinte à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information" mais admet, curieusement, la "bonne foi" de Philippe Karsenty qui "a exercé son droit de libre critique" et "n’a pas dépassé les limites de la liberté d’expression". Cet arrêt qui relaxe Philippe Karsenty nous surprend et nous inquiète. Il nous surprend, car il accorde la même crédibilité à un journaliste connu pour le sérieux et la rigueur de son travail, qui fait son métier dans des conditions parfois difficiles et à ses détracteurs, engagés dans une campagne de négation et de discrédit, qui ignorent tout des réalités du terrain et n’ont aucune expérience du journalisme dans une zone de conflit. Il nous inquiète, car il laisse entendre qu’il existerait désormais à l’encontre des journalistes une "permission de diffamer" qui permettrait à chacun, au nom de la "bonne foi", du "droit de libre critique" et de la "liberté d’expression" de porter atteinte impunément "à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information". Au moment où la liberté d’action des journalistes est l’objet d’attaques répétées, nous rappelons notre attachement à ce principe fondamental, pilier de la démocratie et nous renouvelons à Charles Enderlin notre soutien et notre solidarité. Paris, 27 mai 2008 Pour soutenir cet appel, envoyez vos coordonnées par mail en cliquant ici Les premiers signataires Journalistes
Farid Aïchoune (Le Nouvel Observateur), Hervé Algalarrondo (Le Nouvel Observateur), Guillaume Arvault (journaliste), Josette Alia (Le Nouvel Observateur), Claude Angeli (Le Canard Enchaîné), Max Armanet (Libération), Association du Prix Albert Londres, Claude Askolovitch (Le Nouvel Observateur), Florence Aubenas (Le Nouvel Observateur), Nicolas Ancelin (GEO Magazine), Pierre Abramovici (journaliste), Alexandre Boussageon (Le Nouvel Observateur), René Backmann (Le Nouvel Observateur) Bruno Birolli (Le Nouvel Observateur), Luc de Barochez (Le Figaro), Frédéric Barreyre (France Inter), Michel Bessaguet (GEO-Magazine), Michel Boulen (retraité SFP), Nebia Bendjebbour (Le Nouvel Observateur), Michel Bôle-Richard (Le Monde), Christophe Boltanski (Le Nouvel Observateur), Nicolas Brimo (Le Canard Enchaîné), Philippe Bidalon (l’Express), Gilles Cayatte (Documentaliste), Hervé Chabalier (Capa), Alain de Chalvron (France 2), Germain Dagognet (LCI), Jean-Claude Dassier (LCI), Patrice Claude (Le Monde), Maureen Cofflard (AFP), Noëlle Coussinié (Ouest-France), Sylvain Cypel (Le Monde), Thomas Coex (I), Vincent Cotinat (Ouest-France), Olivier Da Lage (RFI), Bernard Dussol (France3), Jean Daniel (Fondateur du Nouvel Observateur, écrivain), Sara Daniel (Le Nouvel Observateur), Christian Dauriac (FR3), Esther Delord (étudiante à Science-Po), Gilles Delafon (Le Journal du Dimanche), Grégoire Deniau (France 24), Jack Dion (Marianne), Mireille Duteil (Le Point), Kathleen Evin (France Inter), Didier François (Europe 1), Pierre Ganz (RFI), Alain Girard (Ouest France), Martine Gozlan (Marianne), Gérard Grizbec (France2), Jean-Claude Guillebaud (Journaliste et éditeur), Henri Guirchoun (Le Nouvel Observateur), Gilles Grandpierre (L’Union de Reims) Vincent Hugeux (L’Express), Jean-Marc Illouz (France 2), Henri Israël (CFDT Magazine), Erwan Jourand (AFP), Jacques Julliard (Le Nouvel Observateur), Sammy Ketz (AFP), Serge Kovacs (France 3) Benjamin König (étudiant en journalisme), Dominique Lagarde (L’Epress), Michel Labro (Le Nouvel Observateur), Jean Lacouture (Ecrivain), Olivia Le Sidaner (Géo)Serge Lafaurie (Le Nouvel Observateur), Loïc Lemoigne (France3), Caroline Laurent-Simon (ELLE),Gwenaëlle Lenoir ( France3 ), Manon Loizeau, Alain Louyot (L’Expansion) José-Manuel Lamarque (France Inter) , Aline Maume (GEO Magazine), Agnès Molinier (Présidente de la Société des journalistes de France 2), Claude Michel (journaliste), Guillaume Malaurie (Le Nouvel Observateur), Gérard Moulinet (RFO), Jean-Paul Mari (Le Nouvel Observateur), Robert Ménard (Reporters sans frontières), , Denis Olivennes (Le Nouvel Observateur), Claude Perdriel (Le Nouvel Observateur), Jean-Marc Pillas (TF1), Pierre Prier (Le Figaro), Yves Quemener (France3), Jonathan Randal (Washington Post), Lois Rousse (photographe), Philippe Rochot (France 2), Pascal Roger-Praud (Journaliste), Morelli Sébastien (Le Parisien), Daniel Salvatore Schiffer (écrivain et journaliste)Georges Sassine (Al-Balad), SCAM (Société civile des auteurs multimédia), Société des Journalistes de France 2, Syndicat SNJ-CGT de France Télévisions, Jean-Luc Slama (journaliste), Maurice Szafran (Marianne), Marcel Trillat (Journaliste) Olivier Touron (journaliste), René Vigié (journaliste honoraire), Olivier Vanlangendonck (journaliste), Pierre Weill (France Inter), Franck Weill Rabaud (RFI), Wiaz (Le Nouvel Observateur). Personnalités
Jean-Yves Camus (chercheur à l’IRIS), Jacques Le Goff (Historien), Internautes
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