|
La durée
La pensée
Les arts
Généalogie
|
Sondage: La majorité des jeunes s'opposent au
Retrait Aroutz du 22 juillet
(Ynet est le site internet du quotidien israélien Yediot Aharonot)
Ynet, 21 juillet 2005
L'Etat de Yesha (1)
Par Yaron London
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Là-bas, en Cisjordanie, un pays s'est développé, avec ses propres lois, qui
s'est séparé de la nation mère par ses coutumes et par ses croyances.
Ce pays possède son propre système éducatif, ses mouvements de jeunesse,
son
ministre des Finances, ses héros, ses colonies et sa langue propre.
Israël demande à ce pays qu'il obéisse à ses lois. Or, non seulement il
les
viole, mais il présente ses propres exigences, demandant à la nation mère
qu'elle renonce à une part de sa souveraineté.
Comme tous les Etats agresseurs, Yesha se présente comme porteur de paix, et
exige de pouvoir se révolter, sans quoi ses extrémistes recourraient à une
violence fatale.
Une langue différente
La langue de ce pays étranger fait partie de la famille des langues
sémitiques, et ressemble beaucoup à l'hébreu.
Mais les mots ont un sens différent.
Prenez par exemple l'expression : " tentative de faire échouer les décisions
d'un gouvernement élu". Cela donnera : "manifestation
non-violente". Exiger
de "reconnaître la violation de la loi comme une forme légitime de
protestation" devient "de la démocratie", et "révolution"
se traduit par
"obéir aux commandements de la Torah", tels qu'ils sont compris par
des
rabbins d'ailleurs payés par la nation mère.
Une "violation en masse d'une zone militaire fermée", c'est en réalité
"aider nos frères héroïques du Goush Katif", et les
"officiers de Tsahal"
sont des "salauds de soldats qui ont troqué leurs principes contre de
l'argent et des promesses d'avancement".
"Déménager des gens à une courte distance de leurs maisons, avec des
indemnités généreuses en dédommagement de l'inconfort ainsi créé"
est un
"transfert". Un "beau quartier dans l'un des endroits les plus
agréables
d'Israël" est un "camp fermé", "Knesset" signifie
"antre de la corruption",
et "gouvernement" veut dire "la mafia de Sharon".
Les Cassandre de gauche avaient raison
Les vieilles prédictions du camp de la gauche anti-occupation sont en train
de se réaliser sous nos yeux : l'Etat colon a fini par devenir extrêmement
puissant, et au moment de vérité, il se révolte contre l'Etat d'Israël.
On pouvait s'y attendre, car c'est ce qui s'est produit dans d'autres pays
qui ont établi des colonies, comme l'"Algérie française" qui a
tenté de
renverser la République.
Comme les colons d'Algérie, nos colons ont développé leurs intérêts
propres,
en contradiction avec ceux de la nation mère. Ils se sont institués en
autonomie, prétendent protéger l'intérêt national au sens large, accusent
le
pouvoir central de trahison et encouragent l'armée à se rebeller.
Comme les colons français d'Algérie, les gens du Yesha affirment qu'au lieu
de négocier avec des musulmans, il faut "laisser l'armée gagner",
et leurs
extrémistes appellent à s'en prendre à des musulmans afin que la totalité
de
l'énergie de la nation soit utilisée à empêcher les attentats de masse.
De plus, leur rapport au dirigeant élu d'Israël, un officier de carrière
charismatique qui les a déçus, ressemble assez au cas français. Bien sûr,
nous n'avons pas encore découvert de projet clandestin dont l'objectif soit
de tuer des représentants du gouvernement, mais nous nous attendons à ce que
cela arrive.
Ici comme en France naguère : nous devons manifester, en appeler sincèrement
à l'unité et à la responsabilité nationales. Ce serait une faiblesse que
de
reconnaître à nos voisins le droit à exister. Nous ne devons pas laisser
nos
voisins de Yesha créer l'Etat de Yesha.
(1) Yesha acronyme pour les mots "Yehouda" (Judée), "Shomron"
(Samarie) et
"'Aza" (Gaza). Le Conseil de Yesha est le conseil représentatif des
colons
des Territoires occupés.
|