|
|
|
Attentat de Bruxelles. L’imam Chalgoumi : « C’est honteux de voir
des Musulmans descendre dans la rue contre Israël mais pas pour
dénoncer ces attentats »
©
Photo : Igor Pliner
LMJ : Nous sommes rue des Minimes à Bruxelles juste devant le Musée Juif de Bruxelles, vous êtes venus, Monsieur l’iman Chalghoumi, accompagné de dix imans de France, vous recueillir et prier en mémoire des quatre victimes juives de cet attentat antisémite qui a eu lieu, ici-même, dites-nous en quoi, pour vous, c’est important de venir aujourd’hui ?
Hassen
Chalghoumi : C’est très important, la présence de la communauté
musulmane montre ainsi sa solidarité avec les familles de victimes et
la communauté juive belge, et aussi pour montrer avec force que nous
condamnons cet attentat, que nous disons ; non !
Ce n’est pas
ça l’Islam, ça n’a rien à voir avec l’islam, ça n’a rien à voir avec la
cause palestinienne et aussi parce que l’assassin était un français,
alors , ce sont des imans français qui sont venus condamner cet acte
terroriste, accompagnés de personnalités françaises qui ont un travail,
un gros travail à faire , c’est un désastre, Merah que nous avons aussi
condamné fermement en France, et la, malheureusement, à Bruxelles,
demain, on ne sait pas où, quelles cibles seront visées … Alors on est
venu dire : réveillez-vous ! Pour que la communauté musulmane
sorte de son silence et il ne faut pas faire l’amalgame avec l’Islam et
ses concitoyens musulmans européens, et avec ces fanatiques
LMJ : En février dernier, vous
avez organisé un séminaire pour éviter que de jeunes Français ne
partent rejoindre les groupes islamistes en Syrie. Pensiez-vous déjà
qu’un drame comme celui de Bruxelles pouvait nous frapper si vite ?
H. C.
: Je suis optimiste, un iman normalement est un homme de foi, il voit
le positif, mais si je parle de la réalité non, nous ne sommes pas à
l’abri ! Sur les 2200 européens qui sont actuellement en Syrie,
dans des camps, non, on n’est pas l’abri, lors de leur retour en
Europe, est ce que c’est pour une vie normale ou malheureusement pour
une vie de haine et de djihâd ?
LMJ : On entend souvent dire
que ces Islamistes extrémistes ne sont qu’une minorité, cependant, lors
des meurtres de Merah, ou lors de ceux perpétrés par Mennouche, les
Musulmans de France ou de Belgique ne sont pas descendus dans les rues
pour dénoncer avec force ces massacres, alors que quand il s’agit de
manifester contre Israël, ils sont des centaines de milliers. Comment
l’expliquez-vous ?
H.
C. : Vous savez lorsque j’ai vu des Musulmans assassinés en
Afrique, plus de 15000 morts assassinés, je n’ai pas vu la
mobilisation, 280 mosquées détruites, je n’ai pas vu la mobilisation,
en 7 mois, j’étais sur place et rien, pas de mobilisation ! Mais
dès qu’il s’agit d’Israël oui ! Et c’est honteux pour moi de voir
des Musulmans descendre dans la rue contre Israël mais pas pour
dénoncer ces attentats. Il faut que les Musulmans sortent de ce
silence, car le silence de cette majorité qui n’a rien à voir avec ces
fanatiques, fait du tort à leur image, et à l’image du véritable Islam,
il faut qu’ils se réveillent ! Ce silence fait beaucoup trop de
tort à notre communauté musulmane
LMJ : Pour certains experts,
les prisons françaises sont, depuis plusieurs années, un terreau
favorable à la conversion des délinquants et criminels musulmans au
djihadiste. Estimez-vous que l’État français n’ait pas pris au sérieux
ce défi de l’intérieur ?
H.
C. : Malheureusement, c’est une question, je pense, de moyens,
d’effectifs ; il y a plus de 700 aumôniers chrétiens pour 130
aumôniers musulmans, autre chose, manque de place par manque toujours
de moyens, on mélange de jeunes délinquants avec d’autres prisonniers
qui ont déjà des relations, un jeune délinquant qui entre en prison
entre quatre murs, il pense à la religion, au lieu de choisir une foi
vers la modernité, une religion de paix, vers la paix , il choisit la
haine, la vengeance, et on voit les dégâts ; Merah par exemple est
passé par la prison et ce fanatique Mennouche, c’est la même chose.
LMJ : De nombreux jeunes
musulmans et musulmanes, non connus des services de police, partent
rejoindre les djihadistes en Syrie, qui est selon vous responsable de
leur embrigadement ? -L’Occident a-t-il une part de responsabilité dans
ces départs vers la Syrie, pour avoir fermé les yeux sur ces mouvances
islamistes terroristes qui combattent le régime syrien ?
H.
C. : Tout le monde a sa part de responsabilité, les parents, la
société civile, les hommes politiques, tout le monde, tout le
monde ! Les sites internet, il y a des sites internet de haine,
ils se développent énormément, pourquoi n’a-t-on pas pris une décision
claire pour fermer ces sites internet ? Pourquoi quand la guerre
en Syrie a commencé, il n’y a pas eu une politique claire ; on
soutient les rebelles , on n’est pas d’accord avec le massacre de
civils, mais en même temps, dire clairement qu’on n’est pas d’accord,
qu’aucun citoyen européen ne doit pas du tout partir la bas, si on
avait été clairs, dès le début, il n’y aurait pas eu d’amalgame car
certains jeunes disent : la France, l’Europe sont d’accord et
entendent : allez-y , et pourquoi n’a-t-on pas pris une décision
claire par rapport la politique turque qui laisse passer la frontière a
ces jeunes ? Malheureusement, ce que nous craignons, c’est leur
retour, avec des drames comme celui-là et aussi du racisme contre nous,
les communautés musulmanes, les djihadistes rejoignent l’extrême droite
européenne, ces djihâd et l’extrême droite ont la même ligne.
LMJ : Vous avez déclaré que
l’éducation nationale doit prendre la responsabilité de parler de ce
phénomène. Pourquoi ?
H.
C. : Je trouve que c’est très important parce que malheureusement,
ce sont des jeunes de 13, 14, 16 ans qui parlent du conflit sans le
connaitre et se renseignent alors ailleurs, comme sur ces sites
internet et il faut parler de ça, leur apprendre, il y a là aussi une
faille dans l’éducation nationale qui ne parle pas avec ces jeunes.
Propos recueillis par Igor Pliner –
© Le Monde Juif .info
© Photo : Igor Pliner
|
|
Liège
: un professeur de philosophie menacé de mort par des islamistes pour
ses propos sur le Coran
Geoffrey Wolff et Sophie
Kip Source : Thérese
Zrihen overblog 9 juin 2014
Daniel Salvatore Schiffer, un
philosophe liégeois régulièrement relayé par la
presse internationale, a, suite à la tuerie du musée juif de Bruxelles,
appelé juifs, musulmans, chrétiens et laïcs à dialoguer pour lutter
contre le fondamentalisme. Un appel qui n’a pas plu à des islamistes
liégeois, qui l’ont menacé de mort s’il continuait « à écrire
contre l’islam ».
Daniel
Salvatore Schiffer compte bien poursuivre son combat en faveur de la
démocratie.
« Ne
permettez pas que des fachos invétérés travestissent, pour leurs
macabres objectifs, votre belle culture ; n’acceptez pas que le
Coran, ce livre saint, serve aujourd’hui au plus innommables des alibis
idéologiques, telle naguère la Bible sous l’inquisition, pour trucider,
au nom de je ne sais quel Dieu, vos semblables ! »
Des
prises de position, dont il est coutumier, qui ne lui ont pas toujours
apporté que des amitiés. La semaine dernière, il a ainsi été
ouvertement menacé par des fondamentalistes musulmans alors qu’il
sortait de chez lui, sur les hauteurs de Liège.
« Déjà
pendant la soirée, ma femme avait remarqué un homme assis à une table
de la nôtre qui nous épiait et prenait des notes. Et j’en ai eu la
confirmation un peu plus tard, vers 22h30, quand je suis sorti promener
mon chien devant chez moi. Deux hommes m’ont abordé et m’ont dit
d’arrêter de parler et d’écrire contre l’islam, sinon j’aurais de
graves ennuis. Ils m’ont dit ensuite : « On a déjà caillassé
ta maison et crevé les pneus de ta voiture, si tu ne comprends pas, la
prochaine fois, ce sera toi…
»
|
|
2014 :
44% d'augmentation des actes antisémites recensés en France au premier
trimestre de l'année agressions,
violences, insultes, ...) jusqu'à l'attentat du musée juif de
Bruxelles. (source : Israël info) |
|
11 juin 2014, 09:15 source : http://fr.timesofisrael.com/de-jeunes-juifs-asperges-de-gaz-lacrymogene-pres-de-paris/
11 juin Gaz lacrimogènes à Sarcelles
Deux
jeunes Juifs ont déclaré qu’ils ont été aspergés de gaz lacrymogène au
cours d’une attaque à Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris.
Les
jeunes, qui portaient la kippah, ont affirmé qu’ils ont été attaqués
samedi soir, selon un rapport publié lundi sur le site du BNVCA, le
Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme.
L’attaque, qui a été enregistrée par un système de
sécurité à proximité, aurait été perpétrée par un groupe de jeunes âgés
de 8 à 17 ans, d’ « origine maghrébine », selon le BNVCA.
Cette attaque intervient moins d’une semaine après que deux adolescents
juifs aient dit à la police qu’ils avaient été victimes d’une chasse à
l’homme lors de la veillée de Shavouot par un homme armé d’une hache
aidé de trois complices à Romainville, dans la banlieue est de Paris.
Le mois dernier, le BNVCA et le Service de Protection de la Communauté
Juive (SPCJ) avaient fait état d’une agression antisémite violente sur
deux jeunes Juifs à Créteil. Le mois dernier, la police a également
reçu un rapport sur trois hommes qui filmaient l’entrée de l’école
juive locale de Créteil, Otzar Hatorah.
10 juin 2014 Place de la Bastille
Aujourd'hui, place de la République à Paris, une agression antisémite perpétrée par six personnes de type noir africain ont agressé un juif de 15 ans, Raphaël, portant une kippa et les tsitsit.
Un des agresseurs portait une matraque.
Les agresseurs avaient entre 15 ans et 17 ans, ils étaient en train d'électrocuter leur victime, quand *Alexandre B.,voyant la scène s'est précipité sur l'agresseur armée de la matraque, et lui a planté un petit couteau dans le ventre, l'agresseur et ses amis ont pris peur et ont pris la fuite .
Raphael est parti choqué , Il ne doit son salut qu'à *Alexandre également de confession juive.
Ilana Mazouz
*
Alexandre est un pseudonyme. Source
: Alliancefr.com
4 Mai 2014 à Romainville
Le BNVCA dénonce et condamne l'agression de nature antisémite commise dans
la nuit du mercredi au jeudi 4 mai 2014 vers 2 h Place du Marché à
Romainville.
contre 2 jeunes juifs respectivement âgés de 14 et 15 ans identifiés
comme juifs,du fait qu'ils portaient une kippa sur la tête.
Selon les victimes qui ont déposé plainte, B.E et S.E se
dirigeaient vers la synagogue des Lilas en compagnie de leur grand père
pour participer à une cérémonie nocturne , lorsque sur la route, à
hauteur de la place du marché de Romainville, ils ont été poursuivis
d'abord par un individu, décrit de type nord africain,âgé d'environ 25
ans mesurant 1,m85, d'une corpulence athlétique porteur d'une barbe et
d'une moustache bien taillées,armé d'une hachette , avec laquelle il
tentait d'atteindre les deux jeunes juifs qui ont esquivé les coups.
Ceux-ci tentaient de lui échapper,lorsqu'ils ont entendu leur agresseur
siffler pour appeler des comparses qui sont arrivés au nombre de 3.
Les jeunes juifs qui ont rejoint leur grand père sont parvenus à
echapper à leurs agresseurs.Il n'y a eu aucun blessé.
Le BNVCA constate que la liberté de circuler des membres de la
communauté juive est menacée,par des jeunes français ou pas qui veulent
s'identifier aux assassins , islamistes djihadistes dont ils admirent
les actions terroristes antijuives.
Le BNVCA demande aux autorités de police de tout mettre en oeuvre pour
identifier les auteurs antijuifs, et les mettre hors d'état de nuire.
Il est temps que l'Etat prenne des dispositions administratives et
pénales énergiques pour neutraliser tous ceux qui ont une potentialité
antijuive violente, .
Source
: Alliancefr.com
Agression de Créteil : Hollande appelle à la mobilisation contre l'antisémitisme
Publié le 25.05.2014, 10h53 | Mise à jour : 20h59 Le Parisien.fr
Deux hommes «de
confession israélite» ont été agressés samedi soir aux abords de la
synagogue de Créteil (Val-de-Marne), a annoncé dimanche le ministre de
l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué, condamnant cet acte
«avec une très grande sévérité». Le parquet de Créteil a ouvert une
enquête pour «violences volontaires» aggravées par leur caractère
antisémite
Issus
d'une famille très respectée de la communauté juive cristolienne,
selon le responsable religieux de la synagogue Chaaré Tsion, Salomon
Ben Admon, les deux jeunes hommes de 19 et 21 ans se rendaient à
l'office du soir.
Albert Elharrar,
président de la communauté juive de Créteil, est encore sous le choc:
«Je suis en relation depuis samedi soir, 23 heures, avec le commissaire
de police de Créteil. Malheureusement, c'est toujours la communauté
juive qui est ciblée.» Il indique que «les deux frères, habitants de
Créteil, âgés de 19 et 21 ans, allaient prier tranquillement. Le petit
frère a pu se défendre mais le grand a été mis à terre par un violent coup de poing américain à l’œil.»
Leurs agresseurs ont pris la fuite, l'un à pied, l'autre à vélo. Ils
sont activement recherchés. L'enquête a été confiée à la sûreté
territoriale selon le parquet de Créteil.
Une victime toujours
hospitalisée à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil selon Albert Elharrar.
«J'ai pu m'entretenir avec un spécialiste. Le nerf optique n'a pas été
touché, mais l'os de sa pommette s'est déplacé. A 2 mm près, il aurait
pu perdre la vue. Il va maintenant falloir attendre que l'hématome se
résorbe afin qu'il soit opéré dans la semaine.»
VIDÉO. Hommes juifs agressés à Créteil : «Les lieux de culte israélite sécurisés»
une-des-victimes-temoigne-25-05_news
Une «agression à caractère antisémite, c'est indiscutable», selon le maire
La préfecture du Val-de-Marne tient à préciser ce dimanche dans un communiqué que «l'agression
a eu lieu juste avant ces directives mais il n'y a pas de lien entre
les faits belges et ce qui est survenu à Créteil. Deux individus,
d'après les témoignages, ont agressé deux jeunes majeurs qui se
rendaient à la synagogue. Un acte hautement répréhensible.»
Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté territoriale mais «à
ce stade, rien ne permet d'indiquer qu'il s'agit d'un acte antisémite»,
confie-t-on à la préfecture du Val-de-Marne.
VIDÉO. Hommes juifs agressés à Créteil : «Les lieux de culte israélite sécurisés»
En revanche, pour le maire PS de Créteil, Laurent Cathala, «l'agression est à caractère antisémite, c'est indiscutable». De son côté, le président François Hollande,
s'exprimant à Tulle, a affirmé «la volonté de la France pour que tous
les juifs de France se sentent en parfaite sécurité et tranquillité».
Les lieux de culte ou de culture juive sous surveillance
Le
chef de l'Etat a appelé à la mobilisation pour «éviter que des actes se
produisent comme ils s'en sont produits à Créteil». «Nous faisons tout
pour que les auteurs soient retrouvés, ils le seront», a-t-il ajouté.
Dès samedi soir, Bernard Cazeneuve
avait, «donné instruction à tous les préfets de renforcer immédiatement
la sécurisation des établissements liés au culte israélite ou à la
culture juive», ajoute le communiqué, au lendemain d'une fusillade qui
a fait trois morts et un blessé grave au Musée juif de Bruxelles.
Le ministre de l'Intérieur a tenu «àréaffirmer
sa détermination sans faille à combattre celles et ceux qui, par leurs
actes meurtriers ou leurs paroles nauséabondes, propagent le racisme et
l'antisémitisme et mettent à mal la cohésion dont notre société a plus
que jamais besoin».
Néanmoins,Samy Ghozlan,
le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, ne
cache pas son émotion après la fusillade de Bruxelles et cette
agression: «Nous sommes profondément choqués. A Créteil, il s'agit de
deux jeunes frères qui allaient à la synagogue vers 20h30, heure du
commencement de la prière après un long Sabbat, qui ont été agressés
par deux individus à vélo. Ceux-ci les ont frappés avec des poings
américains avant de s'enfuir.»
L'indignation du gouvernement
«Les services de
police et de gendarmerie sont donc ainsi mobilisés sur l'ensemble du
territoire pour veiller au bon déroulement des offices religieux et des
manifestations culturelles publiques», indique Bernard
Cazeneuve, avant d'ajouter apporter aux victimes de l'agression de
Créteil «tout son soutien et à les assurer du plein engagement des
services de police pour identifier et interpeller dans les meilleurs
délais les auteurs de ces actes intolérables».
Rassemblement à 18 heures devant l'ambassade de Belgique
Au lendemain de la fusillade de
Bruxelles et avant que l'agression de Créteil ne soit connue, l'Union
des étudiants juifs de France (UEJF) a appelé à un rassemblement
silencieux dimanche à 18 heures devant l'ambassade de Belgique à Paris,
«pour rendre hommage aux victimes et exprimer de la solidarité à leurs
familles». L'attaque de Bruxelles a été sévèrement condamnée dès samedi
soir par le président François Hollande et par les principaux
responsables de la communauté juive de France, dont le président du
consistoire israélite Joël Mergui et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Roger Cukierman.
Dimanche, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) estimait dans un communiqué que «les
juifs sont de nouveau en danger dans plusieurs pays de l'Union
européenne», évoquant une «situation inquiétante et persistante due à
la stigmatisation d'Israël, de son armée, de son gouvernement, autant
que des divagations anti-juives de prétendus humoristes, idéologues ,
extrémistes de droite et de gauche, tels que Dieudonné ou Soral».
LeParisien.fr
Agressions antisémites, ce que disent les chiffres
Par Christophe Servant Boulevard Voltaire (Proche du Front National)
Jeudi, à l’appel du CRIF,
plusieurs rassemblements ont eu lieu à Paris et dans diverses villes de
Province, en mémoire des victimes de la tuerie perpétrée parMohamed Merah, il y a deux ans mais aussi en contrepoint à la manifestation du 26 janvier dernier « Jour de colère ».
Le premier ministre Jean Marc Ayrault accompagné du président du Parlement européen Martin Schultz se sont rendus à Toulouse, Manuel Valls était
lui au Trocadéro. « Les actes antisémites sont en progression depuis
quelques années » et ils sont le fait « d’une partie de l’extrême
droite française » a-t-il déclaré.
Vendredi, la presse nous rapporte q’un
enseignant de 59 ans a déposé plainte pour agression antisémite. Il
affirme avoir été traité de « sale juif, sale fils de pute », et frappé
par trois hommes qui lui ont dessiné une croix gammée sur la poitrine.
Il a aussi entendu « mort aux juifs » ainsi que des expressions en
langue arabe qu’il n’a pas comprises. Des faits qui semblent donner
raison aux manifestants, « aux expressions en langue arabe » près, peu
usitées par l’extrême-droite française…
Mais voyons ce qu’il
en est exactement. D’après le Service de protection de la population
juive (SPCJ), organisme crée en 1990 par le Conseil représentatif des
institutions juives de France (CRIF) et qui publie chaque année un
rapport sur l’antisémitisme en France, le nombre d’actes antisémites en
2013 s’est élevé à 423 contre 614 en 2012 et 389 en 2011. Ce chiffre de
423 comprend 105 actions dont un homicide (ou tentative d’homicide) et
318 menaces (1). Comparons ces chiffres au total des crimes et délits
commis en France(2).
Pour la seule France
métropolitaine, le nombre de crimes et délits s’est élevé à 403 433
(chiffre à comparer à 129 en 2011 et 105 en 2013 recensés par le SPCJ)
dont 2 117 homicides et tentatives d’homicides (à comparer à 0 en 2011
et 1 en 2013 recensés par le SPCJ). Les menaces ou chantages se sont
élevés à 84 942 (contre 260 en 2011 et 318 en 2013 recensés par le
SPCJ). Rapportons ces données au nombre de juifs en France (3). En
2012, selon les éléments fournis par le CRIF, il y avait 530 000 à 550
000 juifs en France. Bref, les actes d’antisémitisme représentent 0.03%
du total des crimes et délits tandis que la population juive représente
0.9% de la population française.
Bien évidemment, les membres de la communauté juive sont aussi victimes
d’agression hors caractère antisémite, probablement ni plus ni moins
que les autres français, ce qui donne environ 3 600 crimes et délits.
Il en
ressort bien que les actes à caractère antisémite représentent une
goutte d’eau – moins de 3% – des crimes et délits dont sont victimes
les juifs. Sur le plan quantitatif donc, la disproportion entre les
chiffres et les discours est manifeste, C’est donc l’aspect qualitatif
et seulement celui-là qui est mis en avant par les pouvoirs publics.
Nul
ne saurait nier qu’agresser un être humain pour le seul motif qu’il est
né ceci ou cela est doublement odieux, mais pourquoi plus un juif qu’un
arabe ou un chrétien, et pourquoi plus l’appartenance ethnique que
l’apparence physique ? Combien de citoyens ordinaires sont agressés du
seul fait qu’ils ont une tête qui ne revient pas à leur agresseur,
qu’ils sont vieux ou handicapés et donc des proies faciles, qu’ils
s’habillent comme des bourgeois ou pour les jeunes filles en tenue
légère, pour un simple regard ou encore une cigarette refusée ?
Alors, fléau national ou instrumentalisation d’un mythe, c’est à vous de juger.
i
|
|