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L'Ethique face à l'humain
lundi, 14-Sep-2009->->
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Ceux et celles veulent échapper à leur destin de couple stérile se heurtent à des marchands sans scrupules, et à la rigidité morale de gens qui pensent que le renoncement est la voie de la rédemption. Les femmes ne sont libres de leur corps que dans le cadre limité par l'éthique du jour. Ici aussi, la rigidité bien pensante des riches se traduit par des dérives dans les pays où la nécessité à brisé toutes les barrières morales.
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Le besoin de se reproduire, est un point commun entre l'espèce humaine, et toutes les autres espèces de vivants.
Les hommes en ont toujours eu conscience, et le premier commandement de la bible n'est-il pas " croissez et multipliez !» ?
Chacun d'entre nous a fantasmé sur le désir d'enfant dès sa toute première enfance, les poupées sont des jouets indémodables. J'ai été frappé lors d'un voyage à Venise, de voir un groupe de touristes japonaises tout émoustillées à la vue de tout petits italiens qui passaient à proximité. Un bébé, c'est un passeport pour le pays du sourire.
Dans le judaïsme alsacien, nous avons une belle coutume, celle de la Mappa, jadis, les bébés étaient enveloppés comme des momies, au bout de huit jours avait lieu la circoncision, et quand l'enfant avait trois ans, on considérait qu'il était hors de danger, alors, on apportait le lange brodé à la synagogue, où il servait à entourer le livre de la Thora.
Dessus on décrivait traditionnellement, l'essentiel des commandements, l'étude de la thora, le mariage... la transmission de la vie, le but premier.
Le désir d'enfant est universel, intemporel, et lié à l'espèce.
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L'absence d'enfant a toujours été vécu comme un drame
Les cas de stérilité sont très nombreux dans la bible, dans l'antiquité, la stérilité masculine ne se concevait pas, l'infertilité était considérée comme une punition pour l'épouse qui risquait en plus d'être répudiée. Déshonoré et souffrante, la femme sans enfant se réfugiait dans la prière, ou cherchait des subterfuges, par exemple, trouver une mère porteuse :
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« La femme d'Abraham, Saraï, ne lui avait pas donné d’enfant. Mais elle avait une servante égyptienne, nommée Agar, et Saraï dit à Abraham : Vois, je te prie : H' n’a pas permis que j’enfante. Va donc vers ma servante. Peut-être obtiendrai-je par elle des enfants. Et Abraham écouta la voix de Saraï.»
Sautons quelques siècles, nous autres occidentaux sommes devenus individualistes, celles qui n'ont pas de descendance ne sont plus montrées du doigt, les couples se défont et se recomposent, la liberté de chacun est fortement revendiquée, les femmes ont pris le pouvoir de grands corps d'état comme la Justice et l'éducation, elles revendiquent la libre disposition de leur corps. Cependant le besoin d'enfant reste le même.
Quand l'enfant ne vient pas naturellement, on cherche tous les moyens pour en avoir : la médecine a fait d'énormes progrès, en cas d'échec, on utilise des moyens de fécondation artificiels de plus en plus compliqués, des don d'ovules de lovocytes pour une Fécondation in Vitro (FIV). Mais cela ne marche pas à tous les coups, alors on se retourne vers l'adoption, quand c'est possible et en cas d'échec vers des mères porteuses qui sont chargées de mettre au monde un enfant pour autrui.
Les chiffres en France sont éloquents, dans nos sociétés un nombre impressionnant de couples sont en mal d'enfant pour des raisons divers, Les difficultés de l'adoption s’accentuent d'année en année.
- Les demandes annuelles d’adoption sont de 28 000 (parents disposant de l’agrément et en attente de pouvoir adopter)
- 4000 enfants sont adoptés chaque année, venant tant de France que de l’étranger
- 800 enfants sont adoptables annuellement en France alors que 2100 sont placés de manière durable.
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On parle de mères porteuses dans la bible
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Avoir un enfant est-il un droit ? reservé à qui ?
Personne ne met en doute la légitimité d'avoir un enfant naturellement. Si l'enfant vient, peut importe l'état de santé psychique, physique, mental, ou économique de la famille. On recommandera simplement de "jeter", d'empêcher de naître la vie qui serait arrivée dans de trop mauvaises conditions.
L'Église reconnait que la stérilité du couple est une souffrance, mais qu'elle ne doit pas être pansée sur le dos d'un enfant qui n'a rien demandé. L'Église reconnait l'adoption mais rejette la gestation pour autrui. Le Judaïsme est plus nuancé, les rabbins sont partagés, depuis 2006, le Grand Rabbin d'Israël Shlomo Amar, l'a autorisé, à condition que la gestation pour autrui soit un dernier recours, et non un choix de confort. L'Islam rejette la gestion pour autrui qui entraîne une grossesse en dehors de la légitimité du mariage.
Le plus important n'est pas énoncé. Parmi les gens qui ne peuvent avoir d'enfants naturellement, il y a bien sûr ceux qui ont des handicapes médicaux ou des infirmités, mais aussi les homosexuels. C'est probablement dans ce sens qu'il faut interpréter certaines positions, par exemple, l'hostilité viscérale aux mères porteuses venues de personnalités comme le professeur Bernard Debré qui résume bien le point de vue de ceux qui sont contre :
« Tribune Juive : Selon vous, faut-il refuser la légalisation de la GPA et la modernité au nom de l'éthique et de notre morale judéo-chrétienne.
Bernard Debré : Légaliser la gestation pour autrui pour dix mille cas de couples homosexuels et cent couples stériles est une folie. Cette loi serait transgressive en matière éthique, sociale et religieuse. Cela serait permettre la marchandisation de la femme. Le fait de couper l'enfant du lien biologique, de ses racines dont il aura besoin plus tard pour grandir et affirmer une identité stable, me choque. Il n'y a qu'à regarder la Bible : Sarah, femme d'Abraham, était stérile. L'esclave Agar a porté l'enfant d'Abraham. Et cela a fait naître de nombreux problèmes dans le couple. Finalement, comme c'est parfois le cas, la jalousie de Sarah a provoqué chez elle une réaction biologique et elle est tombée enceinte. Puis elle a demandé à Abraham de chasser la servante et son fils Agar. On connait la suite de l'histoire. »
Le désir d'enfant des homosexuels gêne, et heurte de front la tradition biblique. Leur combat dans notre société est loin d'être gagné, en effet beaucoup craignent que leur façon d'être deviennent la norme. On sait qu'en chaque homme il y a une part de féminité, et réciproquement, et nos sociétés préfèrent que les hommes efféminés épousent des femmes un peu trop masculines. En ouvrant trop grande la porte à l'égalité homo-hétéro sexuels, on risquerait de multiplier le nombre de couples homos, et de perdre un des repères de base pour notre société.
En attendant une éventuelle et problématique égalité, certains couples homo utilisent des subterfuges, par exemple, suite à un accord monayé ou non, une mère accouche sous X d'un bébé à la maison, très peu de temps après, un homme déclare être le père du bébé, le reconnaît et en réclame la garde. Puis il vit avec son bébé officiel en compagnie de son compagnon ou de sa compagne. Il restera une instabilité juridique, aucun lien ne liera le conjoint à l'enfant. En cas de décès ou d'empêchement l'enfant sera orphelin. Pour cela les députés préparent une loi régissant le statut du beau père.
Le droit français a expressément interdit les mères porteuses en modifiant le code civil en 1994.
En 1991, la Cour de cassation s’est prononcée contre la procréation pour autrui au titre de l’indisponibilité de l’état des personnes et du corps humain.
En 1994, les lois dites bioéthiques ont amalgamé la gestation pour autrui et la procréation pour autrui en interdisant la pratique.
Code civil : 16.7. Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui est nulle.
L'incompréhension reste très grande entre les familles en quête d'enfant, et leurs contempteurs qui affirment qu'ils n'y ont pas droit. Ils sont traités d'homos par le professeur Debré, d'exploiteur de la misère du monde par Gisèle Halimi, et d'égoïstes par d'autres. Pourtant quelle différence avec celui qui recherche une prothèse pour complèter ou remplacer un organe absent ou endommagé ?
Ne pas avoir d'enfant peut être vécu comme une véritable mutilation, certains donneraient un bras ou une jambe pour avoir une famille.
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Cheela, les rabbins tolèrent sous condition la gestation pour autrui. |
Les évêques
sont contre ! |
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Les femmes sont-elles libres de leur corps ?
En mai 1968, la pilule et les préservatifs se sont généralisés, les bébés ne sont arrivés que lorsque la mère le voulait bien. Simone Weill en 1974 a fait voter l'interruption volontaire de grossesse. Certains y ont vu la consécration du droit des femmes à disposer de leur corps, mais la mesure avait pour but de légaliser et surtout d'encadrer des pratiques clandestines présentant de nombreux risques sanitaires et moraux.
Un corps, y compris un corps féminin ne peut plus faire l'objet de commerce depuis la fin de l'esclavage. Nous ne sommes pas libre de vendre notre corps, il ne nous appartient donc pas totalement, vu que nous ne pouvons pas l'aliéner. Mais peut-on le prêter ou le louer ?
L'aliénation est parfois légitimes, comme le mariage, le concubinage, le PACS. Le corps du conjoint est mis à disposition de l'autre en échange réciproque d'amour, de bons traitements etc... Refuser son corps à son conjoint est depuis toujours une cause de répudiation ou de divorce. La personne mariée a bien passé un contrat contraignant sur la libre disposition de son corps. Il n'en n'est plus vraiment maître, il doit le mettre à disposition, au moins de temps en temps.
L'aliénation peut être tolérée du bout des lèvres.
Je pense à la prostitution : Une personne met son corps à disposition d'autrui moyennant finance. Certaines personnes parlent de vente, alors qu'il ne s'agit que de location temporaire, de service rendu, parfois très minuté. (Rue Saint Denis à Paris on parlait des «cocotte minute»).
Si la prostitution peut relever de l'esclavage, c'est parfois un choix temporaire, il existe des agences d'«escortes» où les employées louent leurs services fort cher et mènent la carrière qu'elles ont choisi sans contrainte. Pourtant selon la loi, les clients sont punissables, et le raccolage passif est proscrit.
La loi n'ose pas interdire la prostitution, elle est tentée de le faire mais elle sait qu'elle ne l'empêchera pas.
Faudrait-il comme l'avait fait Simone Weil pour l'interruption volontaire de grossesse, légiférer pour encadrer ?
La société accepte mal qu'une femme use de son corps comme elle l'entend.
L'aliénation est parfois strictement interdite.
Le don d'organe n'est toléré que s'il s'agit d'un don compassionnel à l'attention d'un proche. Autrement, c'est interdit. La loi protège la vie et la santé des plus démunis en empêchant en France des pratiques s'apparentant au cannibalisme. Vider le pauvre de sa substance pour permettre la vie ou le confort de vie d'un plus riche.
Il reste un cas en France, où l'utilisation du corps d'une femme est totalement interdit, un cas où le commerce ET le don sont prohibés sans aucune exception, c'est la gestation pour autrui. Non seulement aucune femme n'a le droit de le faire pour de l'argent, alors qu'elle a le droit de se prostituer pour la même cause, mais le don compassionnel est interdit. Ainsi en France, une mère de six enfants, n'a pas le droit d'en concevoir un septième qui serait confié à sa sœur stérile.
En conséquence, comme pour l'avortement avant Simone Weil, des françaises en mal d'enfant font le voyage par exemple aux États Unis ou en Ukraine, où moyennant des sommes importantes, un couple part seul et revient avec un bébé.
Il existe donc un commerce toléré dans certains pays, et une sélection des clients par l'argent, et à l'autre bout, parfois un eugénisme, une sélection des mères porteuses, ce qui rappel de mauvais souvenirs. Peut-on faire une sélection des mères porteuses comme on sélectionne les meilleurs vaches laitières ?
Ces cliniques spécialisées espèrent voir leur chiffre d'affaire augmenter rapidement, car l'adoption est de plus en plus difficile outre mer, où les opinions publiques choquées par des abus insupportables (cas de rapt et corruption généralisée), est de plus en plus rétissante à accepter l'adoption d'enfants par des l'étrangers. Cela entraînera le malheur des gamins des rues qui auraient pu trouver une famille d'accueil en mal d'amour, ils risquent de se retrouver dans des situations d'esclavage ( voir Slumdog milliardaire)
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Quelles conséquences psychologiques pour l'enfant ?
Nous nous posons tous des questions existentielles sur nos origines et notre hérédité. Et malgré tout, nous nous construisons en complémentarité-opposition avec nos parents. Les adolescents s'affrontent avec leurs parents avant de pouvoir résoudre leurs propres problèmes et devenir des adultes indépendants. Cette période n'est jamais simple, et dans les cas de naissance légitime, rien n'indique que tout se passera bien.
Or en cas d'adoption ou de mère porteuse, l'effort du jeune pour accepter l'idée d'avoir été choisi, et de ne pas être comme les autres est sûrement difficile à vivre, et complique l'adolescence. Il est plus facile d'admettre qu'on est né par malchance suite à un accident de préservatif que d'avoir été choisi par des étrangers qui souhaitaient vous aimer.
Nous connaissons l'importance des échanges entre la mère et le fœtus sur son développement physique, psychique et affectif. On peut craindre les effets délétères des séparations précoces sur la vie entière de l'enfant.
On peut répondre qu' une mère porteuse contrairement à une mère qui accouche sous X est connue, et on peut faire en sorte qu'elle puisse continuer à avoir des relations avec le bébé. Ce serait une sorte de Nounou prénatale, ou de marraine.
On brandit le risque de traumatisme de l'enfant né d'un GPA pour l'empêcher de naître. Avec un tel raisonnement, il faudrait forcer les mères alcooliques ou mariées à des alcooliques à avorter ! ! en voulant éviter les risques on entrerait dans un monde totalitaire, où la mort est préférable aux dangers de la vie.
Selon le CLARA, les expériences aux USA ou la Gestation pour Autrui ests autorisée depuis plus de vingt ans, montre que les enfants nés ainsi ont conservés de bonnes relation avec la mère porteuse, et sont plutôt mieux équilibrés que les enfants nés plus naturellement.
Les députés vont prochainement voter une nouvelle loi de la Bioéthique, comme le lecteur attentif l'aura remarqué, Mivy souhaite l'autorisation de la gestation pour autrui, à condition qu'elle soit correctement encadrée, par exemple que les mères porteuses soient des femmes ayant déjà eu des enfants à eux, ou qu'elles soient autorisées à conserver des rapport avec les bébés qu'elles ont porté. J'ai toutefois recueilli les avis de personnes qui pensent le contraire, je vous invite à lire une revue de presse en suivant ce lien Michel Lévy |
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Etre parent ne signifie pas que l’on puisse disposer à sa guise de l’enfant, mais que l’on est responsable de lui. De ce point de vue, la GPA ne constitue pas un don ou une vente d’enfant, mais la transmission des droits et devoirs parentaux de la mère gestationnelle à la mère intentionnelle (qui peut être aussi la mère génétique). |
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