Historique ! La Coupe à une équipe arabe-israélienne
(info #
021805/4) [scoop sportif]
Par Ilan Tsadik à Rafah © Metula News Agency
Cela s’est passé le 18 mai 2004
La finale de la coupe d’Israël
vient de se terminer sur le score de
4 à 1 pour Sahnine contre Hapoel Haifa. Sahnine est une ville
arabe d’Israël située en Galilée. Elle représentera
le pays l’an prochain dans la coupe d’Europe.
A la fin de la rencontre, l’équipe de Sahnine a fait un tour de
terrain pour remercier le public en brandissant le drapeau d’Israël.
Moshé Katsav a ensuite remis la coupe au capitaine de l’équipe
victorieuse. Le journaliste sur le terrain qui s’appelle Moshé
Primo a fait quelques interviews de joueurs de l’équipe
de Sahnine (composée de Juifs et d’Arabes) à la
fin de la rencontre.
Voila deux extraits d’interviews de footballeurs arabes :
Question
: alors vous allez représenter Israël l’an prochain
dans la coupe UEFA ?
Réponse
: Oui. On représentera les Arabes d’Israël et l’Etat
d’Israël du mieux qu’on pourra.
Interview
du capitaine :
Question
: on vous a vu au début du match vous envelopper dans le drapeau
d’Israël.
Réponse
: Et bien oui. Je suis Israélien. C’est mon pays. Je l’ai
dans la peau.
Ces Arabes
là, Thierry Thuillier ne les a pas vu……ou n’a
pas voulu les voir. Les médias français n'en ont pas parlé.
(Alain Legaret pour Primo Europe)
Voici ce qu'en dit Ilan Tsadik, journaliste de Metula News Agency, et membre
des commandos en ce moment à Rafah parmi les troupes qui recherchent
et détruisent les tunnels de contrebande d'armes
Cadeau
de l’état major, j’ai pu voir la seconde mi-temps
de la finale de la Coupe d’Israël. Petit poste TV, 40 soldats
autour et des images d’une qualité qui n’a rien à
voir avec les écrans géants pro de la Ména. Mais
le plaisir y était, peut-être même plus grand encore.
Et les contrastes de folie aussi, en pagaille, à faire mal à
la tête.
On venait
de revenir d’une journée de guerre contre des Palestiniens
et voilà que tous les soldats applaudissent comme des possédés
aux exploits d’une équipe arabe. Et, sur un décor
de feu d’artifice royal – je ne veux pas être lourd
mais je vous assure qu’on pensait tous au bruit des bombes qui
nous avaient pété aux oreilles depuis hier matin –
le joueur de Bneï Sakhnin, Lior Assoulin, auteur de deux buts durant
le match, enveloppé dans le drapeau israélien, littéralement
ovationné par 40'000 spectateurs dont au moins 25'000 Arabes
israéliens.
L'avant centre brésilien de la petite ville de Galilée, Gabriele
Lima, au faîte de sa joie, qui insiste pour embrasser le Président
Katzav. Et surtout, surtout une ambiance sud-américaine au stade
de Ramat-Gan, des supporters exemplaires, dignes, sportifs.
Sur la
pelouse aussi, ce fut la fête du foot et de la fraternité,
la fête du mélange aussi. Avec des équipes si bigarrées
dans leurs compositions, qu’on n’y reconnaissait plus les
Juifs, les musulmans, les chrétiens de Galilée, les Druzes
et les nombreux mercenaires africains. (Eux si, quand même, rectification
par l’auteur).
Le capitaine
Abbas Suan soulève la coupe dans une ambiance indescriptible
Et je puis vous assurer que dans la baraque où on regardait la
rencontre, la plupart des soldats ressentaient un étrange sentiment
de fierté à voir l’équipe d’une ville
musulmane remporter la Coupe d’Israël. J’en ai même
vu un ou deux retenir des larmes.
Sakhnin
les représentera en Coupe de l’UEFA la saison prochaine,
c’est géant. Notre ami, le président du club Mazen
Ganaïm, affirmait en fin de rencontre : "Si la cohabitation
existe, elle est à Sakhnin" et le maire, Mohamad Bachir,
"ne parvenait pas à décrire ce qui se passait dans
son coeur". C’est un moment historique, dit-il, Sakhnin fait
partie intégrante de l’Etat d’Israël.
Heureux
et fier comme un Arabe en Israël, ce soir où ils sont les
rois. Où on les voit à la télévision fêter
leur victoire sportive dans toutes les villes, les bourgs et les villages.
Une vraie fantasia. Justifiée. Eloignée des images de
Rafah autant que la lune est éloignée du soleil.
Et le Président
Katzav, rayonnant, visiblement heureux de serrer dans ses bras Mazen
Ganaïm et de féliciter un à un les joueurs de l’équipe
victorieuse.
Je crois
que cela aussi est important et réellement historique: tous les
habitants d’Israël ont l’air content de la victoire
de Sakhnin. C’est dur à expliquer, et je ne veux pas interpréter
intempestivement la joie des autres, mais cet événement
sportif me semble prouver que "c’est possible", que
cette victoire au football d’une petite ville musulmane de 22'000
âmes a amené la preuve que le rêve de l’Israël,
patrie de tous les gens qui y vivent, est possible. C’est même
peut-être, comme l’ont affirmé des supporters de
Sakhnin, l’une des premières vraies victoires d’Israël.
La suite
sur www.menapress.com
|