Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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La guerre de Gaza

mardi, 07-Avr-2009  

Le traumatisme ! On a vu en direct à la TV pour la première fois, des scènes choisies de champ de bataille urbain. Du sang à la Une ! L'émotion remplaçant la réflexion, des humanistes sont venus soutenir les djihadistes ! Que sortira-t-il de cette confusion ?

Lors du retrait unilatéral de Gaza, Sharon avait espéré se débarrasser du problème, en claquant la porte sans trop se soucier de ce qu'il laissait derrière lui :

L'analyse publiée sur Mivy peut être relue à la lumière du dernier drame. On y trouve les espoirs et les craintes de chacun, la stratégie du Hamas y figurait déjà, on trouvait cette citation qui avait retenue mon attention :

«Si notre peuple et le Hamas ont réussi à réaliser le retrait, pourquoi laisserions-nous la résistance ? c'est le seul moyen pour obliger l’ennemi sioniste à se retirer »  Dr Moussa Abou Marzouq, numéro deux dans le mouvement de la résistance islamique "Hamas" Août 2005

Rappel historique

Pour le Hamas, le retrait israélien de Gaza était une fuite devant la révolte arabe, Israël s'était déjà sauvé du Liban, maintenant il s'échappe de Gaza, la victoire de l'Islam est là, la piste était tracée : les négociations ne mènent à rien, seul le combat paie.

Un drame a illustré la tendance qui allait se développer : L'évacuation de Gaza par Sharon a eu lieu en Août 2005, le 5 septembre de la même année, Didier François de Libération décrit un incident prémonitoire "lors d'un «défilé de la victoire», les véhicules flambant neufs des brigades Ezzedine al-Qassem paradent sur les pistes défoncées du camp de Jabaliya. Un nid-de-poule provoque la chute d'un missile artisanal. Le détonateur percute, entraînant des réactions en chaîne. Les badauds sont criblés d'éclats. Bilan : plus de dix morts et une centaine de blessés. La direction du Hamas accuse, là encore, Israël. Sans attendre, ses miliciens lâchent une salve de roquettes sur la ville de Sdérot.

Le choix de Sharon de se retirer unilatéralement de Gaza a probablement été une erreur stratégique. L'unilatéralité n'a pas permis au clan des nationalistes palestiniens pragmatiques de prouver que la négociation était plus efficace que la lutte armée.

La répression de l'Intifada des mosquées avait ruiné l'appareil d'état de Palestine en formation : bâtiments et ordinateurs détruits, leaders mouillés dans l'insurrection éliminés ou en fuite, éparpillement des forces armées etc... L'anarchie régnait à Gaza. A côté de cette faiblesse, le Hamas s'était bien structuré, moins corrompu et plus discipliné que les autres milices, le mouvement islamiste est apparu aux yeux de la plupart, comme le seul capable de remettre de l'ordre à Gaza.

Les occidentaux avaient imposé à l'autorité Palestinienne de prouver son sens de la démocratie en organisant des élections libres. Tout le monde a joué le jeu, Israël, l'Autorité Palestinienne et le Hamas.
Menant une campagne électorale habile, cachant son refus de négociation et d'avancer vers la paix, mais mettant en avant la corruption de ses adversaires et sa capacité à rétablir l'ordre, le Hamas a été élu triomphalement à la stupéfaction de tous ceux qui ne connaissaient pas la situation sur le terrain.
Cependant, on estime que seuls 15 à 20 % des électeurs partageaient les options philosophiques et religieuses du Hamas, on avait voté pour lui car il semblait seul capable d'assurer un gouvernement digne de ce nom.

L'autorité palestinienne négocie avec les dirigeants israéliens l'espace suffisant pour permettre de constituer un état. Israël exige un calme suffisant pour rassurer son opinion. Une évacuation sera impopulaire, surtout s'il n'y a pas de perspective de paix crédible pour la justifier.
Or le Hamas ne veut pas d'accord négocié. Il provoque régulièrement des incidents. Israël a demandé au Fatah de faire la police, mais il en était bien incapable, chaque fois qu'il a tenté de faire respecter ses propres engagements, il est passé rapidement pour un traître, pour un «collaborateur».

Une politique de paix, suppose une collaboration israélo-palestinienne tournée vers l'économie et le bien-être des populations. Sans collaboration, il ne peut pas y avoir de paix.

Israël, s'il veut la paix, ne peut pas laisser les laïques et pragmatiques palestiniens, c'est à dire les «collaborateurs» se faire trucider par le Hamas, ni accepter sans réagir les tirs continuels de Qassam sur son territoire. Il a donc réagit violemment en cherchant à tuer les fauteurs de troubles, parfois, avec la bénédiction ou l'aide probable de certains membres du Fatah. Les tensions interpalestiniennes n'ont fait que monter, mais le Hamas était le plus fort et le mieux structuré, il a finit par faire un coup d'État et à imposer sa dictature sur le territoire

Le danger des armes du Hamas n'était pas un utopie

Cela faisait huit ans que le Hamas lançait des fusées Qassam. Ces fusées de conception palestiniennes se composent d'un tube d'explosif, une petite tête, et une petite queue, (n'y voyez aucune allusion érotique).

Elles visaient (si on peut dire ) les implantations de Gaza, et les villes frontières en Israël. Ces produits locaux, artisanaux appelés Qassam ne disposant pas de dispositif de guidage, tombaient à peu près n'importe où, dans les champs, sur des maisons, dans des cours.

Généralement elles ne faisaient ni victime ni dégâts, mais parfois, c'était le drame.

Or des ingénieurs palestiniens, aidés par des spécialistes venus d'Iran on mis en place une structure industrielle, chargée de monter sur place des fusées d'une autre génération conçue et fabriquée en Iran. Les Grad qui pouvaient désormais atteindre Ashdod, et Beer Sheva. Des dispositifs de guidages étaient en train d'être mis au point, en même temps que les charges devenaient plus lourdes.

A travers les tunnels, le Hamas importaient des fusées Grad et Fajr qu'il montait sur place.

On pouvait donc s'attendre, d'ici un an ou deux, à une attaque complète, menée du Liban par le Hezbollah qui s'est largement réarmé et du Hamas. Ainsi, c'est Tel Aviv, Haïfa, Beersheva qui étaient directement sous la menace des islamistes. L'existance d'Israël était en danger.

Le calendrier était propice

La fin du règne Bush permettait d'agir sans salir le nouveau président des États Unis qui serait probablement content de voir un problème règlé avant son entrée en fonction.

Après la guerre, Israël pourrait être amené à faire de lourdes concessions, plus facile à obtenir s'il est en position de force. Pour cela l'administration américaine n'a pu voir que d'un bon oeil cette action.

Le calendrier électoral aussi a du jouer, une victoire militaire attendue, compte tenu des rapports de force devrait renforcer le parti au pouvoir en coupant l'herbe sous le pied de l'opposition de droite qui accusait les ministres de faiblesses face au pilonnage continuel du sud-ouest d'Israël.

On ne peut pas dire que cette guerre avait un but électoral. Sans tire de Qassam, il n'y aurait jamais eu d'action militaire, élection ou pas

Cette opération s'est arrêté avec une victoire militaire pour Israël, et une victoire médiatique pour le Hamas

 

Israélien et palestiniens ont crié "victoire", les combats se sont arrêtés le jour de la prise de pouvoir de Barak Obama, qui ne voulait pas avoir à gérer ce problème. Si le Hamas n'a pas été détruit et l'a prouvé en continuant à lancer des roquettes, sa structure militaire a été ébranlée, Gaza a terriblement souffert, et la "résistance" n'a rien obtenu. Si bien que la population gronde contre le régime qui doit renforcer sa répression.

Pour Ziad Medoukh, il ne fait aucun doute que « l’opération israélienne va participer à la montée du Hamas. C’est peut-être le but de cette nouvelle guerre ? Or, ici à Gaza, le vrai poids du Hamas est de moins de 30 %. Plus de 50 % des habitants ne sont pas pour lui. Beaucoup de gens s’y opposent. Mais les bombardements israéliens vont à coup sûr renforcer le mouvement islamiste. Il apparaît comme la seule force de résistance à l’occupation sur laquelle Israël prétend s’acharner. À la longue, je dirais que le Hamas est en train de gagner. Car au-delà des sensibilités des uns et des autres, ces bombardements vont souder la population de Gaza autour des islamistes. »

Israël n'a subit que très peu de pertes, alors que les forces du Hamas sont sérieusement entamées, mais la guerre aujourd'hui ne se gagne pas sur le terrain. Elle se gagne dans l'opinion et dans les chancelleries.

Le camp islamique a combattu Israël de toutes ses forces au côté des gazaouis, sacrant de facto le Hamas comme « représentant légitime des palestiniens». La guerre des images a été sans pitié. Nous avons eu droit à une avalanche de films les uns plus sanglants que les autres, avec exhibitions d'enfants décapités, éventrés, mutilés. Des communiqués fallacieux multipliaient le nombre de civils victime des bombardements.

On a publié des horreurs sur le comportement de l'armée d'Israël : par exemple, Tsahal aurait demandé aux enfants de se protéger dans un bâtiment de l'UNWRA, qu'il aurait ensuite bombardé. On parle d'enfant fusillés par sadisme, de soldats ayant occupé des maison et les ayant volontairement maculé d'excréments, que la croix rouge aurait été empêché de venir au secours des blessés, on a décrit des enfants restés trois jours seuls à côté du cadavre de leur mère etc.. Aucune image ne montrait les victimes militaires. On ne voyait que cadavres d'enfants, femmes éplorées, hôpitaux recevant d'urgence des blessés. On a annoncé plus de 1300 morts, civils à 80 %.

Après la tempête, on estime que 300 civils environ ont du être tués et que 600 combattants palestiniens sont morts. Du côté israélien, les pertes sont minimes moins d'une dizaine, dont la plupart par des «tirs amis». Tsahal a cherché à éviter de tuer des civils on prévenant les habitants avant de bombarder leurs maisons. On sait que les militaires ne se sont pas toujours mal comporté dans les maisons qu'ils occupaient , on sait aussi que le Hamas a systématiquement pratiqué la politique du bouclier humain, en cachant son état major et ses armes sous les mosquées, les hôpitaux et les écoles, et en lançant ses actions depuis des appartements occupés.

Les marxistes utilisent un langage anti-impérialiste pour décrire israël. Les arabes préfèrent parler de génocide, les mots ont perdu leur sens.
On sait que le Hamas a menti, mais la communication est une arme de guerre, est-elle moins condamnable que les bombes ?
Le problème est que le mensonge attire les bombes ! !

Résultats : Deux plaintes pour crime de guerre

Instruire l'une en oubliant l'autre serait faire preuve de cécité

Conséquences en Europe et en Amérique

Les scènes d'horreurs, filmées par le Hamas et diffusées en boucle sur les télévisions mondiales ont un impact important sur l'opinion.

On a vu partout dans le monde des immenses défilés condamnant la sauvagerie israélienne. Des amis se sont fâchés, certains ne pouvant pas comprendre comment on pouvait soutenir la barbarie sioniste.

Des foules d'européens et même d'américains ont défilé pour soutenir le peuple palestinien, pour crier son aversion pour la guerre et sa violence, pour demander que les tueries s'arrêtent. Mais à leur côté des foules encore plus nombreuses de musulmans ont défilé pour hurler leur haine d'Israël et des juifs. Peu d'humanistes ont ouvert les yeux, des gens, solidaires du peuple palestinien et laïques se sont rendu compte qu'ils soutenaient leurs ennemis !

Parallèlement, des milliers de gens, juifs pour la plupart, sont venus près de l' ambassade d'Israël manifester leur attachement à la sécurité de l'état hébreux.

Les quelques rares manifestations pacifistes, c'est à dire celles qui déploraient les provocations du Hamas et la réaction israélienne n'ont réuni que quelques centaines de personnes.

En conséquence, vu l'importance de la diaspora islamique, on a vu une montée importante des exactions antisémites, en Belgique, en France, au Canada et ailleurs. Certains comédiens d'origine juive, comme Arthur, sont boycottés par ce que «sionistes» . Or Arthur n'a jamais milité dans des organisations sionistes, comme quasiment tous les juifs ayant un peu vécu dans la tradition, il a une petit faible pour le pays de ses racines.

Aimer, c'est donc interdit ?

Michel Lévy

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