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Derière mise à jour
27-Sep-2024
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Fête des prémices Hag Habikourim; Nombres-Bamidbar, XVIII, 26).
On trouve aussi cette fête mentionnée dans le Lévitique-Vaykra 23, 17 à 21 et le deutéronome-Devarim 16 9 à 12. (Ki tavo)
«Lorsque tu viendras dans le pays que l'Eternel ton D.ieu te donne en héritage, que tu l’auras occupé et que tu t’y seras établi, tu prendras des prémices des tous les fruits de la terre que tu auras récoltés du sol que l'Eternel ton D.ieu te donne, tu les mettras dans une corbeille et tu te rendras à l’endroit que l'Eternel ton D.ieu aura choisi pour y faire résider Son Nom » (Devarim 26, 1-2).
Fête des moissons Hag Hakatsir dans l'exode ; Exode, XXIII, 14-17 = vehag hakatsir bikouré ma’assékha asher tizera bassadé, « La fête de la moisson, fête des prémices de tes biens que tu auras semés dans la terre ».)
Fête des semaines : Shavouoth dans l'exode 34 il est dit "Et la fête des semaines, tu réaliseras pour toi à l'éppoque des prémices de la moisson du blé "
Cette différence veut dire que même si nous ne pouvons plus récolter par ce que nous sommes plus dans agriculteur dans le pays d'Israël, nous devons quand même fêter les semaines, et le temps, pour nous rappeler l'époque où nous attendions les moissons.
Seule la tradition rabbinique situe le don de la Torah au sixième jour du mois de Sivan (Ex 19,1-16) don de la Thora sur le Mont Sinaï . Ce n'est marqué nul part dans la Thora. La thora dit bien qu'on doit faire la fête cinquante jours après Pâques, mais ne dit pas pourquoi, les rabbins en ont déduit qu'il s'agissait du don de la thora, mais ce n'est qu'une déduction, il s'agit bien de la fête des récoltes.
La durée même de la fête s'explique aussi par par le calendrier agricol, alors que le travail au champ est léger en automne ou au début du printemps, il est dense en juin, donc on a pu faire sept jours de fête pour Pessah et Souccot, mais un jour était le maximum possible à Shavouoth. La thora tient donc compte des impératifs économiques.
On célébre la thora lors de la fête des moissons, et non l'inverse, car La moisson consiste à arracher le blé du sol, symboliqument, la thora sert à arracher l'âme de sa condition matérielle.
La date précise de Shavouoth n'est pas explicite, on parle de sept semaines, mais on ne sait pas si le décompte part du Shabbat, ou de la fin de la fête de Pessah. Ce n'est que vers l'an 1000 de notre calendrier qu'on s'est fixé sur le 6 Sivan. On ne sait pas non plus avec précision où est le mont Sinaï, rien ne nous dit qu'il s'agit de la plus haute montagne, comme le veut la tradition chrétienne, c'est peut être une colline de 400 ou 500 mètres d'altitudes. Donc la Torah a été donnée, on ne sait quand, et on ne sait où, elle est en dehors du temps et de l'espace.
Shavouoth se situe au temps de la moisson, temps de la promesse accomplie, rendue possible par la rencontre de deux engagements : celui de Dieu et celui d'Israël. C’est d'ailleurs l'une des explications fournies par notre tradition au nom de Shavouoth.
Elle propose de lire,
La fête où deux serments ont été prêtés. Le premier serment est celui du Saint-béni-soit-Il qui a promis Israël qu'Il ne l’échangerait jamais contre une autre nation. Le second serment est celui d'Israël qui a promis au Saint-béni-soit-I1 que jamais il ne Le changerait pour une autre divinité.
C'est pour une raison identique que le livre de Ruth est lu à Shavouoth, son action se situant l'époque des moissons, donc de l’accomplissement d'une promesse.
Là aussi, nous assistons à l'engagement entre Dieu et Ruth sur la base de 1'acceptation par Ruth de la loi divine de la Torah, engagement qui concernera toute la descendance de Ruth et de Boaz jusqu'au Messie.
La principale promesse que l'Eternel a faite aux enfants d'Israël et de leur donner la terre d'Israël.
« A l’Éternel appartient la terre et tout ce qu’elle renferme » (Téhilim 24, 1).»
Les prémices sont un rite destiné à rappeler à toutes les générations que la possession du pays est soumise à un contrat, la terre nous est donnée à condition que nous le méritions. Le rite des prémices est donc une reconnaissance de notre vassalité face au seigneur qui nous confié cette terre.
«Lorsque tu viendras dans le pays que l'Éternel ton D.ieu te donne en héritage, que tu l’auras occupé et que tu t’y seras établi, tu prendras des prémices des tous les fruits de la terre que tu auras récoltés du sol que l'Éternel ton D.ieu te donne, tu les mettras dans une corbeille et tu te rendras à l’endroit que l'Éternel ton D.ieu aura choisi pour y faire résider Son Nom » (Devarim 26, 1-2).
Chaque année à l’époque du Temple, il était donné à chacun des membres du peuple juif d’accomplir la mitsva des Bikourim (les prémices de la nouvelle récolte).
Un soixantième au moins d’une récolte de l’un des sept produits de la terre d’Israël devait être ainsi déposé dans un panier puis amené de cette manière jusqu’au Temple, entre la fête de Chavouot et celle de Souccot. Là-bas, cette partie de la récolte était consommée par le Cohen.
וְלָקַחְתָּ מֵרֵאשִׁית כָּל-פְּרִיהָאֲדָמָה Et tu prendras des prémices de chaque fruit…» (Devarim, 26, 2).
Les Sages du Midrach enseignent que la mitsva des Bikourim a pour fonction de relier le peuple juif au « réchit », c’est-à-dire à la genèse du réel, à son a priori.
« Rabbi ‘Haya qui s’exprimait au nom de rabbi Matna a dit en effet que c’est par le mérite de trois choses que le monde fut créé : par le mérite des prémices, par le mérite des dîmes, et par le mérite du prélèvement rituel de la pâte.
Par le mérite des prémices, comme il est dit : "Béréchit bara Elokim – Au commencement, D.ieu créa".
Or, il n’y a pas d’autre commencement que celui des prémices, comme il est écrit : "Les prémices nouvelles de ton sol, tu les apporteras à la maison de l’Éternel ton D.ieu" (Chémot, 23, 19)… » (Midrach Raba, Béréchit 1, 4).
Lier, comme le fait la Torah, la présence du peuple juif à sa terre à la mitsva des bikourim, c’est nous rappeler la nécessité de rattacher notre existence à son point d’origine, au réchit où elle s’enracine, à l’être premier d’où elle tire sa vitalité et dont elle est l’expression ici-bas.
Les sages s'étaient demandé pourquoi la Thora commençait par :
בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ
Au commencement, l'Éternel créa le ciel et la terre.
On aurait pu commencer par exemple par les dix commendements, ou par autre chose. Rachi explique c'est par ce que les goym vont vous dire, "vous êtes des voleurs, vous avez pris la terre aux cananéens, alors vous leur direz la terre a été crée par Dieu qui l'a donné à qui il a voulu" .
Il y a donc lien, serment réciproque,
Dieu nous a loué cette terre en échange de bonne conduite.
La fête doit se dérouler dans le temple, seul les hommes solides peuvent y accéder.
"... Tu te réjouiras en présence de l'Eternel ton Dieu, toi ton fils, et ta fille, ton serviteur et ta servante, le lévite qui sera dans tes murs, le prosélyte, l'orphelin et la veuve qui seront près de toi dans l'enceinte que l'éternel ton Dieu aura choisie pour y faire résider Son nom. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et tu observeras fidèlement es lois"
Or le Talmud contredit la thora et affirme :
Tous ont l'obligation d'apparaître devant Dieu excepté les sourds, les fous et les enfants, la personne de sexe incertain, l'androgyne, les femmes et les travailleurs non affranchis, le boiteux, le non voyant, le malade, le vieillard et celui qui ne peut pas monter au Temple avec pieds. Qu'appelle-t-on un enfant (dans le cadre de l'accomplissemnt de cette injonction ? c'est celui qui ne peut chevaucher sur les épaules de son père et monter depuis Jérusalem jusqu'au mont du temple.
Ce sont les paroles de l'école de Shamaï, c'est celui qui n'est pas capable de tenir la main de son père, et de monter jusqu'à Jérusalem jusqu'au mont du temple, ainsi qu'il est dit "Trois régalim"
Pourquoi le talmud interdit-il de monter au temple aux infirmes et aux femmes ? par ce qu'il s'agit d'offrir et non de recevoir. Dans la tradition juive la femme reçoit de l'homme, non seulement la semence, mais aussi le nécessaire pour vivre, ainsi dans la bénédiction du mariage, l'homme s'engage à pouvoir à tous ses besoins, alors que la femme ne s'engage à rien. Par contre tous peuvent assister à la fête, si tous ne peuvent pas monter à pied jusqu'au temple, la famille attend au "camp de base", et après le sacrifice, l'homme revient avec sa portion de viande, alors, tout le monde faisait la fête.
Un pèlerinage est une démarche qui marqueune rupture, un détachement avec la vie quotidienne, à la recherche d'autre chose, d'une identité, sans doute de soi.
C'est le sédentaire qui devient nomade, cette dualité est la caractéristique du peuple juif selon Claude Riveline
Les rituels qui s'y tenaient étaient nombreux et variés, mais leur finalité peut se résumer en peu de mots : il s'agissait d'arracher les hommes aux sujétions de la nature et à leurs péchés involontaires, et de gérer l'identité collective de la Nation à l'abri des urgences et des contraintes du politique.
Dans certains kibboutz, on présente les fruits nouveaux, et toutes les prémices de la production du kibboutz sur une belle table décorée de fleurs au millieu du kibboutz
Comme nous le savons, la tradition juive a compté 613 commandements, on peut aujourd'hui les trouver sur Internet. Les obligation anciennes ont été mises en suspens, pourtant elles ne sont pas abrogées. C'est la prière qui remplace les offrandes
La bénédiction et la malédiction de la thora est liée à la terre, ce passage de Devarim est si important qu'il figure dans le texte du Chema, (devarim 11 : 13-21) qui est lu tous les jours matin et soir :
יג וְהָיָה אִם-שָׁמֹעַ תִּשְׁמְעוּ אֶל-מִצְוֹתַי אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוֶּה אֶתְכֶם הַיּוֹם לְאַהֲבָה אֶת-יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם וּלְעָבְדוֹ בְּכָל-לְבַבְכֶם וּבְכָל-נַפְשְׁכֶם. יד וְנָתַתִּי מְטַר-אַרְצְכֶם בְּעִתּוֹ יוֹרֶה וּמַלְקוֹשׁ וְאָסַפְתָּ דְגָנֶךָ וְתִירֹשְׁךָ וְיִצְהָרֶךָ. טו וְנָתַתִּי עֵשֶׂב בְּשָׂדְךָ לִבְהֶמְתֶּךָ וְאָכַלְתָּ וְשָׂבָעְתָּ. טז הִשָּׁמְרוּ לָכֶם פֶּן יִפְתֶּה לְבַבְכֶם וְסַרְתֶּם וַעֲבַדְתֶּם אֱלֹהִים אֲחֵרִים וְהִשְׁתַּחֲוִיתֶם לָהֶם. יז וְחָרָה אַף-יְהוָה בָּכֶם וְעָצַר אֶת-הַשָּׁמַיִם וְלֹא-יִהְיֶה מָטָר וְהָאֲדָמָה לֹא תִתֵּן אֶת-יְבוּלָהּ וַאֲבַדְתֶּם מְמֵעַל הָאָרֶץ הַטֹּבָה אֲשֶׁר יְהוָה נֹתֵן לָכֶם ה אֲש
Si tu observe mes commandemens, il pleuvra, et tu récoltera ton blé, ton vin et ton huile. La bénédiction donnée au peuple juif est agricole, puis la malédiction, donnée à voix basse, si on refuse d'obérir, se termine par vous serez chassé du bon pays que L'Éternel vous a donné
וַאֲבַדְתֶּם מְהֵרָה, מֵעַל הָאָרֶץ הַטֹּבָה, אֲשֶׁר יְהוָה, נֹתֵן לָכֶם.
Quand on s'installe, on a tendance a oublier le passé, on a donc inventé une journée pour se rappeler les origines de la nation : ex le 14 juillet. Le 14 juillet 1790, tous les français ont accepté d'abandonner les privilèges, les castes pour former une seule nation, c'est l'acte fondateur de la république. C'est pour ce rappeler cet événement qu'on a crée la fête nationale, la thora fait de même, et organise des commémorations, pour ce rappeler d'où nous venons, comment nous en sommes arrivé là, et ce que nous avons gagné depuis cet acte fondateur.
Chaque propriétaire d'un champ, homme ou femme, devait observer ses cultures, et guetter les premiers signes de fructification, il mettait dès le début du printemps, un fil sur le fruit destiné à être le premier, le plus beau pour l'amener au moment voulu au temple de Jérusalem, Seuls étaient admis les sept fruits pour lesquels la terre d'Isrsaël avait été bénie, la période des pélerinage durait . entre shavouoth et hanouka
La fête de shavouoth ouvrait la saison "A partir de maintenant, vous pouvez apporter vos prémices", et on organisait à partir du village une longue procession, tous le village venait en fête, avec des animaux pour les sacrifices, des boeufs dont les cornes étaient décorées, il y avait de la musique de la musique.
Arrivé à Jérusalem, tout le monde allait à pied (Shlocha régalim), Même le roi Agrippa descendait de cheval et continuait à pied, on envoyait des messagers pour annoncer aux habitants de la ville que tel ou tel village arrivait. Les hérauds le clamaient dans les rues, cela faisait marcher le tourisme et améliorait relations entre provinciaux et ceux de la capitale.
Tout le monde allait vers le prêtre, et le prêtre prenait le panier, le balançait devant l'hôtel, symboliquement il partait vers le ciel, mais en fait cela servait à la nourriture des prêtres qui n'avaient pas de droit de propriété, ils dépendaient de la solidarité de leurs frères.
Au centre de cette cerémonie le deutéronome '16) fixe la phrase que le pélerin doit dire au prêtre qui reçoit l'offrande : " Tu diras d'une voix forte, devant l'Eternel ton Dieu, Mon père est un araméen errant, il est descendu en Egypte, et il a habité là bas en petit nombre, en Egypte, il s'est transformé là en un peuple nombreux, les égyptiens nous ont opprimés et torturés, et nous ont imposé du travail dur, et nous avons crié vers l'Eternel, le Dieu de nos ancêtres, et l'Eternel a entendu notre voix, il a vu nos souffrance, et notre très dur travail, et la manière dont nous étions oppressés, et Dieu nous a fait sortir de l'Egypte avec une main très forte et avec un bras étendu, et avec une grande crainte, avec des signes et des prodiges, et il nous a fait venir jusqu'à cet endroit, et nous a donné cette terre là, Terre où coule le lait et le miel, et maintenant, j'ai amené les prémices des premiers fruits de la terre que tu m'a donné Eternel, et il déposera ces fruits devant Dieu et se prosternera. "
C'est un des textes central de la Hagada.
Or malgré les ordres de la michna avec l'éloignement de la terre d'Israël, la fin du passage a été coupé dans la tradition.
Aujourd'hui certains militent pour remettre ce texte intégral dans les nouvelles Hagadopths s publiées en Israël.
Arami Oved Avi, אֲרַמִּי אֹבֵד אָבִי
Il y a deux traduction, la plus classique «L'araméen voulait perdre mon père», Rachbam petit fils de Rachi, traduit , «mon père était un araméen perdu » , c'était le sort d'Abraham qui errait dans le désert d'Aram.
Nous sommes des nomades, à l'origine de notre histoire, ce qui est négatif dans la manière de décrire l'histoire d'Israël. Cette errance nous amène à descendre en Egypte. Le peuple se forme dans la matrice de l'Egypte.
Qui est la personne à qui on demande d'apporter en reconnaissance de ce qu'il a eu comme récolte, il vient et raconte son histoire. Il confesse 200, 400, 1000 ans après les événements, le peuple juif doit continuer à dire les choses comme s'i elles s'étaient passées hier.
Pour bien comprendre que nous sommes les produits de l'histoire, que le rapport à cette terre n'est pas liée au hasard, c'est inscrit à l'intérieur d'une destiné, je dois rappeler cette destinée, cest un psycho drame. Il y a là une fête nationale particulière, il faudrait célébrer le 14 juillet 1790, fêtet de la fédération, c'est ce que les français devraient réussir à faire le 14 juillet, en préservant la différence des individus. C'est cette exigence qui a été faite pour le peuple d'Israël à Shavouoth. Date de l'enracinement.
C'est bien plus tard quand la relation entre la terre et le peuple d'Israël a été coupé que la fête des moissons est devenu la fête de la thora, tout à coup elle est devenue la fête de la Thora, mais cette explication n'existe pas dans la Thora, c'est très tardif. Shavouoth c'est la fête de l'entrée sur la terre d'Israël. On comprend ainsi beaucoup mieux le rapport entre les shlosha régalim.
Le processus des shlocha régalim va que le processus se termine par l'entrée sur la terre d'Israël. Les rabbins de la michna voulaient que même en exil, on reste en contact avec la terre d'Israël, en supprimant la fin du texte de la hagada, nous avons perdu une partie de nous même. Nous devons avoir une pensaée pour nos ancêtres, car une propriété n'est rien, elle nexiste qu'à l'intérieur de la collectivité. Ceux qui ont essayé de renouer avec notre tradition authentique, ce sont les non religieux dans les kibboutzim ! les processions devraient être de celle de l'ensemble du peuple d'Israël.
Le nomade, mon père l'araméen, n'était rien, il n'avait rien, pas de culture, pas de richesse, seulement une grande inquiétude, une recherche, il a tout quitté "Lekh Lekha " va pour toi. Et le paradoxe, est la promesse divine, après avoir dit à Abraham la sédentarité est dangereuse pour toi, devient nomade, Hachem lui dit, ta descendance sera sédentaire dans le pays que je lui promet.
Les sédentaires ont mauvaise réputation dans la Thora, le premier était Caïn, et puis on voit le père d'Abraham. Abraham fuit la culture de la ville la plus civilisée du siècle, "Lekh Lekha.." il devient nomade. Le sédentaire organise et prévoit tout, il crée des civilisations puissantes, dont l'égyptienne a été l'arché type. C'est là que la science est née, les grecs sont venus se former en Egypte. Mais cette puissance n'a été possible que par l'asservissement et la supression des libertés.
Les nomades eux ont la liberté, ils ne sont pas esclaves de la rationalité, ils prennent au passage les richesses des uns et des autres, comparent, et ne s'embarassent pas de routines ou de certitudes. Par contre, ils ont du mal à créer eux même, ils prennent, et souvent ont tendance a aimer la violence.
Le peuple juif est passé d'Egypte, le coeur de la civilisation, par le désert pour réapprendre le nomadisme, une fois dans le pays d'Israël, on lui réapprend le nomadisme, par les pèlerinages, par la souccah, par l'année sabbatique qui redistribue les terres, question d'interdire l'enracinement. Dans l'histoire les sédentaires détestent les nomades et réciproquement.
Les juifs ont toujours été les autres des autres, pour les sédentaires, il est nomade, et pour les nomades, sédentaires. La sédentarisation d'Israël pose problème aux arabes nomades par tradition. J'ai fait le tour du monde en mangeant cachère, c'est à dire que j'ai emporté ma culture, ma sédentarité avec moi et mon nomadisme. Ce qui menace le peuple juif, c'est justement d'oublier ses racines. La menace est terrifiante, car un nomade perd sa culture, et se vide tandis qu'un sédentaire s'enferme et s' ankylose. Un juif qui perd ses racines, qui s'oublie devient... rien ! du creux ! Nous avons besoin de notre tradition pour rester les seuls nomades ayant la richesse des sédentaires.
Et c'est pour cela, que le créateur a promis une bonne terre à notre ancêtre pendant qu'il était un araméen perdu, que la promesse d'un Etat Juif a fait rêver nos pères dans l'exil, mais qu'une fois dans notre terre, on nous impose le nomadisme. On se rappelle notre précarité en Egypte (le Séder), l'érrance dans le désert (Souccoth), et au moins trois fois par ans, les sédentaires vont faire un long voyage en abandonnant tout pour se rendre au temple de Jérusalem, en abandonnant champs, coutume et habitudes.
De tous temps et dans toutes les sociétés humaines, qu’elles soient primitives ou développées, l’équilibre communautaire a dépendu de la bonne entente entre « nomades » et « sédentaires ». Pas de société viable sans les deux. De même que dans une entreprise il faut des sédentaires – gestionnaires, gens de R&D ou de production – et des nomades – vendeurs, négociateurs, prospecteurs
Caïn est le sédentaire, l’homme d’ordre, l’agriculteur, l’homme des murailles. Abel est le nomade. Il a appris beaucoup de choses dans ses voyages. Le crime de Caïn est monstrueux mais Abel a des torts. Il dédaigne son frère. Il ne lui parle pas. De là à parler de torts partagés… Retenons que le monde n’est vivable qu’au prix de l’échange, de la discussion et de la conciliation des contraires (CLaude riveline)
Source : AKADEM Ki Tavo : les origines du peuple Juif par Alain Michel
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