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Les mozabites en danger


vendredi, 14-Fév-2014
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La cohabitation à Ghardaïa entre les deux communautés ne pose pas de problème
La cohabitation à Ghardaïa entre les deux communautés ne pose pas de problème © Louiza Ammi

La région de Ghardaïa cultive ses différences avec le reste du pays. Non sans quelques crispations avec les arabophones.

Point kilométrique 555 de la RN1, sur la route reliant Alger à Ghardaïa. Berriane, porte d’entrée de la vallée du Mzab. Le voyageur qui traverse la ville retrouve l’atmosphère qu’il a laissée dans le Nord : dispositif miliaire impressionnant et innombrables check points. Casques et matraques, boucliers et bombes lacrymogènes à portée de main, une compagnie des forces anti-émeutes est déployée le long de la route nationale qui coupe la ville en deux parties. L’une est occupée par les Ibadites, des Berbères convertis à ce rite de l’islam, l’autre par les Malékites, majoritairement arabes.

Depuis mars 2008, les deux communautés se regardent en chiens de faïence, se livrant épisodiquement à une vendetta. Maisons incendiées, commerces pillés. Agressions et représailles. Mosquée contre mosquée. Il faut parcourir 45 kilomètres en direction du sud pour que le lourd climat de Berriane se dissipe. La région de Ghardaïa cultive ses différences avec le reste du pays. Non sans quelques crispations avec les arabophones.

Point kilométrique 555 de la RN1, sur la route reliant Alger à Ghardaïa. Berriane, porte d’entrée de la vallée du Mzab. Le voyageur qui traverse la ville retrouve l’atmosphère qu’il a laissée dans le Nord : dispositif miliaire impressionnant et innombrables check points. Casques et matraques, boucliers et bombes lacrymogènes à portée de main, une compagnie des forces anti-émeutes est déployée le long de la route nationale qui coupe la ville en deux parties. L’une est occupée par les Ibadites, des Berbères convertis à ce rite de l’islam, l’autre par les Malékites, majoritairement arabes. Depuis mars 2008, les deux communautés se regardent en chiens de faïence, se livrant épisodiquement à une vendetta. Maisons incendiées, commerces pillés. Agressions et représailles. Mosquée contre mosquée. Il faut parcourir 45 kilomètres en direction du sud pour que le lourd climat de Berriane se dissipe.

La région de Ghardaïa cultive ses différences avec le reste du pays. Non sans quelques crispations avec les arabophones.

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, en 1982, Ghardaïa, « la pentapole du désert », fascine. Au plus fort des « années noires », Tagherdayt, en berbère, a continué à attirer de téméraires touristes étrangers. Fondée en 1048 par des Berbères traqués et harcelés par leurs congénères car convertis au rite ibadite, Ghardaïa est aujourd’hui une cité où vivent plus de 160 000 habitants. Tous ne sont pas des Berbères, même s’ils constituent une large majorité.

Kamel, arabophone originaire de Tiaret, est réceptionniste dans un hôtel privé. Il assure que la cohabitation avec les Ibadites est plus aisée qu’on ne le pense : « Si l’étranger respecte un certain nombre de conditions, il est accueilli à bras ouverts. Il ne doit pas pénétrer l’une de leurs mosquées, regarder d’un œil lubrique leurs femmes, ni se mêler de leur business ou faire du prosélytisme. » De par leur histoire, les Ibadites sont enclins au consensus. Réputés dociles à l’égard du pouvoir central, ils n’en demeurent pas moins intransigeants sur leur particularisme. Ultraconservateurs, ces Berbères du Mzab ont mis en place une organisation sociale sans faille qui a donné naissance à une société très égalitaire.

À Beni Izguen, l’un des sept ksour qui constituent Ghardaïa, rien ne permet de distinguer la maison du patron de celle de son employé. Fortement hiérarchisée, la communauté dispose d’un Comité des sages qui gère les affaires de la cité et tranche sur les litiges. Elle possède son propre système éducatif, accorde des bourses d’études à l’étranger pour ses élèves les plus méritants. Résultat : une cité bien tenue, l’une des plus propres d’Algérie, la seule où le tri des ordures est quasi quotidien. De vieux barils d’huile en acier sont installés dans les ruelles (les ksour sont de véritables labyrinthes) pour recueillir les objets en plastique. Le tout en bonne intelligence avec l’administration. « On écoute le wali [préfet], reconnaît Rostom, jeune guide touristique, mais on prend nos instructions auprès de nos sages. » Avant d’ajouter : « Vous ne croisez jamais de mendiant dans nos ksour. Cela ne signifie pas que nous n’avons pas de pauvres, mais personne ne tend la main car les défavorisés sont pris en charge par la communauté. » 

Violences épisodiques

Mais comme les autres villes du Mzab, Ghardaïa connaît ses poussées de fièvre avec des affrontements entre Berbères et Arabes. De Beni Izguen, en 1975, à Berriane actuellement, la wilaya de Ghardaïa a connu des tensions confessionnelles faisant à chaque fois des victimes : en 1985, en 1990, et une dernière fois en 2004. Ces derniers événements ont valu à Kamaledine Fekhar, militant du Front des forces socialistes (FFS), tracasseries policières, incarcération et poursuites judiciaires. Cela ne l’a pas empêché de lancer une pétition pour l’officialisation du rite ibadite. Il revendique quatre mille signatures. « Depuis l’indépendance, le Mzab a été le théâtre de violences intercommunautaires. La meilleure protection que l’on puisse accorder à notre minorité religieuse réside dans l’officialisation de notre rite. »

Ce discours est étrangement absent du média le plus influent de Ghardaïa : Radio Mzab, une station publique algérienne qui ne diffuse que des émissions religieuses en alternance avec des bulletins d’informations locales en tamzabit.

« La menace qui pèse sur nous n’est ni la communauté arabe ni le pouvoir, mais la mondialisation, estime pour sa part Hadj Daoud, négociant en produits textiles. Nos jeunes désertent nos écoles pour surfer sur Internet, tournent le dos à la charia et changent leurs habitudes vestimentaires. Le jean et la casquette de base-ball se sont substitués au saroual et à la araqia (une coiffe blanche, NDLR). Ce n’est pas un hasard si la criminalité, l’usage de drogues et autres fléaux sociaux ont contaminé notre société, jadis pure », conclut-il. Idéalisation d’un passé révolu ? Sans doute. Propos excessifs ? Certainement. Car dans leur large majorité, les hommes, jeunes et vieux, portent saroual, araqia et abaya. Quant aux femmes, lorsqu’elles sortent – rarement – du domicile familial, c’est couvertes d’un drap blanc de la tête au pied. Ce conservatisme ultrareligieux contraste avec l’émancipation des femmes dans les autres communautés berbérophones. En Kabylie, la femme participe activement à la vie sociale. Quant aux Touaregs, leur société est matriarcale…



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Mozabite civilisation unique depuis des millénaires

 

 

 

Nous ne dirons jamais assez combien des hommes ont pu lutter à contre-courant pour préserver dans un climat délétère généralisé, des vertus et des valeurs ancestrales.
C'est le cas de l'admirable communauté mozabite. Les Algériens peuvent, en effet, se flatter de compter parmi eux des hommes parmi les plus vertueux, les plus utiles et les plus intègres de toute l'humanité. Leur discrétion et leur grande humilité sont telles que ces compatriotes sont très peu connus ou alors si mal. Les Mozabites habitent cinq villes, dont Ghardaïa dans la vallée du M'zab, au nord du Sahara, où ils se sont réfugiés après la terrible destruction de Tahert la Rostémide.

Les Mozabites sont très pratiquants, mais sans aucune ostentation. Ils sont très solidaires les uns des autres et vous ne verrez jamais l'un des leurs mendier ou être contraint de voler pour nourrir les siens. Ils sont presque tous des commerçants très actifs aux quatre coins du pays.

Le travail est pour eux un acte de foi. Ils ne pratiquent jamais la tromperie. Ils sont la rectitude même. Ils sont d'une sobriété exemplaire, au point qu'il n'est pas permis aux membres de leur communauté de faire étalage de leurs richesses. Ils préfèrent s'offrir le luxe discret à l'intérieur de leurs demeures ou de leurs maisons d'été et rouler dans des voitures utilitaires, les plus discrètes possibles. Pas parce qu'ils craignent le fisc, mais parce qu'ils abhorrent le gaspillage et qu'ils considèrent comme un péché mortel le fait d'étaler ses richesses devant les démunis. Même leurs mariages sont strictement normalisés.

Il n'est pas permis de régaler les convives plus que les plats convenus. Chorba et couscous. Pour éviter que les moins fortunés ne se ruinent en dépenses superflues. Lors des mariages collectifs, des jeunes, issus de familles riches, se portent volontaires pour la même cérémonie, juste pour que ceux qui ont été mariés par la communauté ne se sentent pas humiliés.

Il règne chez les Mozabites une discipline et une rigueur à toute épreuve. Même les femmes ont leur hiérarchie et leur propre organisation. Malheureusement, la terrible dévastation de la société algérienne n'est pas restée sans impact dans cette remarquable communauté. Ils ont accusé avec beaucoup d'amertume que des jeunes Mozabites aient succombé au chant des sirènes de la débauche et de la vanité.
Mais ils n'ont jamais hésité à se séparer du membre corrompu, même si cela leur a coûté en larmes et en deuil. Leurs autres compatriotes seraient sidérés de les connaître vraiment. Les Mozabites sont dignes du plus grand respect.
Ils ont d'autant plus de mérite qu'ils ont toujours méprisé ce qui est vain et futile. Merci à eux d'exister. article INFOSOIR
Anouar B.

Qui sont les Mozabites ?


http://mozabite.skyrock.com/2828186970-Qui-sont-les-Mozabites.html

Les Mozabites ou béni-M'zab ou béni-Moussab appartiennent aux tribus zénètes et à toutes celles des berbères qui en dépendent. Ils se sont installés dans la vallée enclavée de monticules dénommés CHEBKA au sud d'Alger entre "Laghouat" et "El -Maniàa" ;

Une grande partie de la population y résidant est adepte de l'Ecole Ibadhite ( et jamais Kharédjite et encore moins, secte) étant elle - même une des Ecoles de la jurisprudence musulmane.
Toutes régions porte l'appellation de la population qui s'y trouve: Mizab ou M'zab ou Missab (la lettre "sad" est substituée à la lettre "zaï" et inversement). Il faudrait savoir que le mot Missab désigne une tribu d'origine berbère (Les Berbères Zenétes) comme l'affirme "Ibn - Khaldoun" dans son encyclopédie historique.

«Les beni-Ouassin et leur descendance comme les beni-Mérine et beni-Toujine et béni-Missab se sont enfuis devant les hordes sanhagiennes vers le désert marocain et le Maghreb central entre les régions "Melouiya" et le "Zab" de même qu'en direction des zones désertiques africaines; à cette époque là les populations d'origine arabe n'avaient aucune implantation d'Ecole spirituelle ni de sédentarisation jusqu'au 5ème siècle de l'hégire»

le propos de l'historien vise l'incursion hilalienne en Afrique du Nord après le 4 ème siècle de l'hégire ( 10 ème siècle après J.C).Dans son oeuvre l'histoire générale de l'Algérie de cheikh Abderrahmene Mohammed El-Jilali qui s'est inspiré d'Ibn -Khaldoun; il rapporte ceci:

«le pays dit "M'zab" et l'appellation de la population ayant choisi le lieu pour s" y installer. Les béni-Missab sont des berbères appartenant à la généalogie de "Badin ben Mohammed ben Oueld Zahik ben Ouassine" de la tribu des zénètes qui s'était subdivisée en plusieurs lignées tes béni-Abdeloued, les béni-Mérine, les béni-Toujme, les béni-Missab.. et les béni-Zerdel; ces descendances se rejoignent toutes par alliance à Badine ben Mohammed»

Quant au cheikh Moubarek EI-Mili après avoir rappelé les propos d'Ibn - Khaldoun note ceci :« les béni-Abdelouad qui se trouvent au M'zab sont les descendant des béni-Methar ben -Yemel ben yezguen ben El-Kassim; il se trouve également au M'zab un substrat de tribus lemaya et Senbaja».
Ceci pour ce qui est de rascendance des béni-Mizab.

Quant à leur croyance religieuse et à leurs appartenance à une Ecole de jurisprudence de Droit musulman leur majorité s'apparente à l'Ibadhisme doctrine qui compte les Ecoles spirituelles musulmanes: son leader politique n'est autre que "Abdallah Ibn Ibad" qui vécut entre la fin du I" siècle de l'hégire et le début du second, C'est en Irak que se développa I'Ibadhisme du fan que ce pays était durant le 1er siècle de l'hégire le foyer d'une forte densité de population arabe qui s'était constituée a l'issue de la propagation de l'Islam à "Basra" et "Koufa" . D'autre partie de l'Irak comptait de nombreux compagnons et exégétes; et était le centre d'oppositions armées ce de révolutions contre l'oppression du pouvoir des "Omeyyades". Ces ingrédients réunis donnèrent naissance à une floraison d'idéologies religieuses et de dissension d'ordre politique et sociale

A cette époque là, la discorde de pensée allait de pair avec l'opposition politique et chacun se devait alors d'argumenter ce qui pouvait attester la véracité de ses choix.
L'opposition et l'antithèse ne sont pas une chose singulière mais font partie des canons de la vie et constituent l'une des volontés divines devant régir le Temporel; sans elles la monotonie proche de la mort gagnerait l'existence et la rendrait Insipide c'est pourquoij l'histoire de l'humanité en est le foyer. Par contre la difficulté réside dans le fait qu'il résulte de ces diverses formes de pensée des discordes, des inimitiés et des haines qui ont porté de graves préjudices à l'humanité et ce, sans discontinuité. Malgré cette realité, les musulmans se sentent appartenir à la. même "Oumma" grâce aux commandements que dictent notre livre sacré -le Coran- et qui servent un tant soit par à réduire nos divisions:« Les croyants ne sont rien moins que des frères
Réconciliez donc vos frères [ quand ils sont séparés par un différend ] et craignez Dieu pour [mériter] sa miséricorde » . (Les appartements "El-Hujurat" 49-10). « cette [communauté], c'est votre communauté, une communauté unique et suis votre Seigneur.Craignez-moi » (Sourate les croyants 23-52) .

Intervention de : Cheikh Brahim Mouhammed Tellai (membre du conseil supérieur islamique).
Traduction française : Brahim Nouh Mefnoun.

 

Deux morts, la tension monte dans la ville du désert algérien




http://www.washingtonpost.com/world/africa/2-dead-as-tensions-rise-in-algerian-desert-city/2014/02/08/85d0523e-90da-11e3-878e-d76656564a01_story.html

ALGER, Algérie — Tensions sectaires dans une ville du Sud désertique, qui est en ébulition après la mort de deux berbères il y a quelques jours. Un officiel a dit qu'il avait été prognardé à mort et défigué sous les yeux de la police.

Ghardaia, depuis plus d'un moi est divisé entre Mozabites, des berbères autochtones d'Afrique du Nord, et et suivant une la petite secte islamique des Ibadi d'un côté, et de l'autre la majorité Malekite et arabe. Les troubles entre les groupes ont augmentés dans le sud, là où se trouve la plupart des richesses naturelles de l'Algérie, et aussi la plus grande pauvreté. «Il suffirait d'une seule étincelle pour brûler tout de Ghardaïa» , a dit Mohamed Djelmami, un ancien au journal El Watan.

Des milliers de policiers algériens sont arrivés fin janvier pour calmer la situation, mais la communauté berbère les accuse d'être côté des arabes et d'enflammer la situation. Thousands of Algerian police arrived in late January to calm the situation, but some in the Berber community accuse them of siding with the Arabs and inflaming the situation.

"Le problème à Ghardaia est l'extension des combats qui se déroulent au sommet de l'État à Alger. Qu'ils nous laissent tranquilles et règlent leurs comptes entre eux ", a déclaré Hamou Mosbah, un responsable local du front socialiste d'opposition.

Selon Hamou Mosbah, l'homme tué jeudi, avait 39 ans, il était berbère et père de deux enfants, il a été poignardé sous les yeux de nombreux policiers de Ghardaia. Il a fallu plus d'un jour opur l'identifier, tellement ses blessures étaient importantes.

Un autre berbère Mozabite, étudiant de 22 ans a été tué vendredi au cours d'un combat de rue.

La ville a été calme vendredi, quand berbères, vêtus de blanc en signe de dueil ont envahi les rues, soulevant le cercueil de l'homme plus âgé.

«Le gouvernement est déterminé à appliquer la loi de toute sa force contre quiconque violerait la sécurité ou la propriété individuelle», a affirmé le ministre de l'intérieur Tayeb Belaiz, mardi, à la fin d'un haut conseil de sécurité qui s'est tenu à Ghardaïa, ,nous allons triplé, quadruplé nos efforts, et restaurer le calme définitivement.

Les berbèrers d'Algerie, où Amazigh, forment une communité, qui a sa propre lange, et qui est estimée à 30 % de la population,est souvent en désaccord avec le gouvernement central. Ghardaia est une des rare ville ou des communautés arabes traditionnelles et des berbères vivent paisiblement côte à côte.

Copyright 2014 The Associated Press.

 

Ghardaïa, la déchirure mortelle entre Arabes et Mozabites

VENDREDI 7 FÉVRIER 2014 / PAR FOUÂD HARIT
http://www.afrik.com/algerie-ghardaia-la-dechirure-mortelle-entre-arabes-et-mozabites

 

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Des violences « intercommunautaires » frappent depuis quelques semaines la région de Ghardaïa, au sud d’Alger. Explications d’un conflit entre Algériens et... Algériens.

Quatre morts, plus de 200 blessés et un silence assourdissant du gouvernement... Mais que se passe-t-il à Ghardaïa, cette localité à 600 km au sud d’Alger touchée depuis quelques semaines par de violents affrontements entre Algériens ?

Certains parlent de violences ethniques, opposant la communauté arabe à celles des mozabites, un groupe ethnique berbère vivant principalement dans la région du M’zab et les grandes villes algériennes. Les Mozabites sont connus pour être une communauté « sage » et « pacifique ».

D’autres parlent de violences interconfessionnelles entre Ibadites et Malékites. La plupart des Mozabites sont Ibadites, un courant de l’islam que l’on retrouve tout particulièrement dans le sultanat d’Oman. Fondé près de cinquante ans après la mort du prophète de l’islam, l’Ibadisme prône une pratique puritaine de l’islam. Les ibadites sont réputés pacifistes, d’où le qualificatif de « pacifique » attribué à la communauté mozabite. Et les Arabes de Ghardaïa, issus de la tradition Malékite, l’une des quatre écoles de jurisprudence sunnites.

Toutefois, beaucoup refusent de faire la moindre comparaison entre Mozabites, Arabes, Ibadites ou Malékites. Ils considèrent les habitants de Ghardaïa comme des Algériens et accusent des « criminels, peu importe leur origine » de semer la discorde.

Prémices d’une nouvelle tension

Tout aurait commencé fin décembre avec la destruction du mausolée du père de l’intégration dans la communauté mozabite de Ghardaïa, classé patrimoine mondial de l’Unesco. Le cimetière où repose Ammi Moussa, mort en 1617, a également été profané.

La violence s’est propagée très rapidement entre ces deux communautés. Malgré l’important dispositif sécuritaire déployé à Ghardaïa, l’on dénombre déjà quatre morts côté Mozabites. Les autorités locales semblent être impuissantes face à ce drame. Mais elles sont aussi et surtout accusées, avec la police, d’encourager indirectement les violences faites contre les Mozabites. Des vidéos montrent clairement des casseurs en train de détruire des biens mozabites, sans que les policiers, présents, ne réagissent. Des villes traditionnelles, pourtant gardées par des gendarmes et des notables, ont été pillés et incendiés.

Les Mozabites estiment que la situation actuelle est la « conséquence des retombées d’une politique qui a été menée dans cette région depuis l’indépendance. Les Mozabites, très autonomes vis-à-vis de l’Etat, ont été taxés de « bourgeois réactionnaires » par le FLN après l’indépendance, selon un intellectuel mozabite. Le taux de chômage des Mozabites est faible, voire inexistant, contrairement à la situation de nombreux jeunes châambas (tribu arabe). Il est vrai que les mozabites ont toujours été autonomes vis-à-vis de l’Etat, gérant leurs affaires sur la base notamment d’une solidarité communautaire et économique.

Quatre morts, des centaines de blessés

Le bilan macabre ne cesse de s’alourdir à Ghardaïa. Un jeune mozabite de 22 ans, Baba-Ousmail Azzeddine, a été tué à coups de poignard mercredi. Une victime de plus qui s’ajoute aux trois morts enregistrés à Ghardaïa depuis le début de l’année. Une vidéo choquante montre le lynchage mortel qu’a subi Azzeddine. On l’aperçoit pris à parti par une bande de jeunes dont certains agissent à visage découvert, puis, à la fin de la vidéo, l’un d’entre eux brandit un poignard en direction du défunt.

Ghardaïa a déjà fait l’objet de troubles dans le passé. En 1975, la région avait connu des événements similaires à Béni-Isguen et Guerrara. En 1985, la ville de Ghardaïa fut ébranlée par le même type de violences, puis, respectivement, Berriane en 1991, Béni-Isguen et Melika en 2004, et de nouveau Berriane en 2008 et 2009. Enfin, Guerrara en novembre dernier, pour ne citer que les incidents majeurs. Au cours de l’année 2013, la wilaya de Ghardaïa aura connu, en tout, pas moins de neuf « affrontements intercommunautaires » de différente intensité.

Les Mozabites attendent désormais de l’Etat une réaction ferme et la garantie d’une protection impartiale… FOUÂD HARIT

 

Les Mozabites menacés

Rien ne semble vouloir arrêter la barbarie qui s’abat sur les Mozabites depuis plusieurs mois maintenant. En tous cas, pas les autorités algériennes !

Un Etat hyper-militarisé qui dispose de moyens colossaux, aussi bien sur le plan humain que matériel, ne daigne pas contrôler la violence de quelques bandes de voyous qui sévissent dans le Mzab depuis plusieurs mois. Rien ne peut justifier ni cette défaillance au "devoir" de garantir la protection et la sécurité des citoyens. L’Etat algérien assume cyniquement une volonté délibérée de laisser faire et, par la même, de punir une population qui dérange. En d’autres termes, les événements que vit la Vallée du Mzab ces derniers mois témoignent du racisme de l’Etat algérien, un Etat anti-amazigh qui déploie tous les moyens possibles et imaginables pour achever la politique d’arabisation et d’islamisation qu’il déploie depuis 1962, ce qui ne peut se faire qu’avec l’éradication de l’Amazighité. Sous d’autres cieux, ces événements seraient qualifiés de "haine raciale" et ils seraient à juste titre condamnés.

Alors que les autorités algériennes ont fait croire à un renforcement du dispositif sécuritaire à Tagherdayt (Ghardaïa), c’est le jeune Bachir Bahadi, âgé de 35 ans, père de deux enfants, qui se fait sauvagement assassiné au quartier Babaouldjema de Tagherdayt le 6 février 2014 par des bandes de voyous [?] venues des quartiers Châambas.

 
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La veille, le 5 février, c’est le jeune étudiant mozabite Azzedine Baba-Ousmail, âgé de 22 ans, qui a fait les frais de la barbarie et de la sauvagerie de ces bandes de voyous. Munis de diverses armes blanches (coteaux, sabres, etc.), ils se sont livrés au lynchage du jeune qui se trouvait au cimetière mozabite du quartier Babaouldjema (voir vidéo ci-dessous). Les quelques images qui ont été filmées de loin montrent l’atrocité et la férocité de ces groupes qui agissent dans l’impunité totale depuis plusieurs mois et souvent en présence des éléments de la gendarmerie et de la police algériennes. Cette barbarie n’est que l’expression de la haine du différent, du mozabite. Une haine entretenue et alimentée par les autorités algériennes qui non seulement laissent faire ce genre de crimes, mais elles donnent un caractère chronique à cette violence : elles en seraient les sponsors. 
Bchir Bahadi

Ces assassinats interviennent alors que les autorités algériennes avaient déjà annoncé le renforcement du dispositif sécuritaire et ce depuis l’assassinat de Belhadj Kebaily, deuxième victime, le 19 janvier 2014. Il est donc difficile de croire à une quelconque volonté des autorités algériennes de mettre fin à ces violences alors que les différents appels à l’aide des Mozabites restent vains.

A titre d’exemple, les bandes de voyous qui ont assassiné Azzedine Babaousmail ont commencé à agir depuis la nuit du 4 février dans le quartier de Babaouldjema où elles sont venues s’attaquer aux biens et patrimoine des Mozabites. La population a fait appel aux forces de police et de gendarmerie, mais ces dernières n’ont pas daigné se rendre sur les lieux et ont laissé faire les bandes qui agissaient, sans aucun doute, sous leur protection !

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Azzedine Babaousmail

Incontestablement, des contingents de gendarmerie sont stationnés au centre-ville de Tagherdayt. Mais voilà que les attaques se font dans d’autres quartiers et ces gendarmes ne sont jamais allés au secours des populations attaquées et qui ne cessent d’appeler au secours. Mais que dire de l’attitude - images à l’appui - (voir notre article et la vidéo) des policiers algériens qui ont achevé Khaled Hadjsaïd ? Alors qu’il gisait par terre après avoir été violemment et sauvagement tabassé par les voyous Châambas, les policiers arrivés sur les lieux se sont acharnés sur lui avec des coups de pieds et des coups de matraques. En revanche, les agresseurs n’avaient pas été inquiétés par ces policiers.

Aussi, comment expliquer le fait que des dizaines de Mozabites ont été arrêtés par la police algérienne alors que, à notre connaissance, les agresseurs et les responsables des dégâts matériels et des assassinats n’ont pas été inquiétés ?

Il n’y a aucun doute quant aux intentions de l’Etat algérien qui, au-delà de l’instrumentalisation qui en sera certainement faite de ces événements en prévision de leur prochaine mascarade électorale, il vient, par-là, donner un nouveau coup frontal à l’Amazighité. C’est un coup par lequel il entend fragiliser et mettre à genou la communauté mozabite dans l’espoir de la pousser à renoncer à son identité amazighe et accepter le dictât de la soumission à l’arabisation et à la "wahabisation".

En attendant, que faisons-nous, nous Imazighen, ou du moins celles et ceux d’entre nous qui refusons la subordination et qui n’avons aucun doute quant à la politique anti-amazighe des régimes en place en Afrique du Nord qui ont programmé notre éradication ?

Allons-nous continuer à compter nos morts ? Allons-nous continuer à nous contenter de condamner et attendre qu’une divinité vienne à notre secours ? Allons-nous continuer à laisser les supplétifs (Amazighs de service), mercenaires ou encore "nos" corrompus agir avec complicité et livrer notre pays à ces agresseurs au service de la pègre de l’arabo-islamisme ?
Si nous n’agissons pas et si nous ne prenons pas conscience de l’extrême gravité de la situation et de ses conséquences désastreuses sur notre pays, notre existence sera compromise et nous aurons ainsi contribué passivement à laisser faire l’éradication de l’Amazighité, notre disparition tout court, sans adjectifs et sans épithètes. 

Si ce qui se passe aujourd’hui dans le Mzab - et qui attend, par ailleurs, l’ensemble des Amazighs -, ne laisse aucun doute quant aux intentions des régimes islamo-arabistes en Afrique du Nord, il doit, en revanche, nous inciter à rompre avec cette résistance passive et renouer avec les luttes que nos ancêtres ont su mener contre les envahisseurs. On ne peut faire l’économie d’une lutte active et offensive face à cette coalition anti-amazighe qui use de tous les moyens pour nous anéantir. Notre survie en dépend. Nous sommes à un carrefour où l’on doit trancher avec cette question : tenons-nous à notre existence ou non ?  

Masin Fekal 

 
 

Extrait du forum des lecteurs :

10 février 18:34, par Mecqan
La majorité des jeunes de des quartiers arabes de Ghardaia ne travaille pas. Très mal instruits et profondément embrigadés par l’arabo-islamisme, ils sont comme cloîtrés, figés et hypnotisés dans leur lieu de prédilection, avec une oisiveté assumée et partagés entre la consommation de la drogue, l’aliénation par la récitation mécanique du Coran aux medersa, l’endoctrinement dans les halaqates salafistes et la prière occasionnelle dans des mosquées toujours en construction et jamais achevées.

Il serait sans doute utile de préciser que pendant que tous les jeunes mozabites de l’Aghrem vaquent à leurs occupations quotidiennes, ceux des quartiers d’en face poireautent, attendant toujours la providence, une utopique renaissance, ou, à défaut, une prochaine compagne de razzia menée dans les riches territoires de l’ennemi d’en face !

Et redoutables qu’ils sont, ils ne se gênent nullement à s’attaquer aux Amazighs mozabites pour s’accaparer, sans conscience aucune, leur biens acquis par dur labeur. Tels des criquets pèlerins saisonniers, de véritables virées quasi terroristes, légitimées par des préjugés idéologiques et des prétextes religieux pompeux, y sont programmées avec une telle hargne et sauvagerie qu’elles ne laissent que vide et désolation derrière elles ! « Nous sommes les premiers habitants de ghardaia. Alors toutes ses richesses nous appartiennent. » prétendent-ils avec leur ignorance de bédouins conquérants incultes.

 

Ghardaia: le siège de la ligue des droits de l'Homme encerclé par la police algérienne

Lundi 10 Février 2014

GHARDAIA (SIWEL) — Le siège de la ligue de des droits de l'Homme à Ghardaia est actuellement encerclé par une centaine de policiers. Selon nos sources, cette démonstration de force « d’intimidation » vise en réalité le Dr Kameleddine Fekhar, dont le discours franc et sans détour, dérange le régime algérien qui n’admet pas que son racisme anti-amazighe et ses méthodes criminelles soient publiquement dénoncées.

La police algérienne, qui est sensé garantir la sécurité de tous, est partie prenante des agressions racistes contre les Mozabites, alors qui va protéger les citoyens Mozabites de la police ?... (PH/DR)
La police algérienne, qui est sensé garantir la sécurité de tous, est partie prenante des agressions racistes contre les Mozabites, alors qui va protéger les citoyens Mozabites de la police ?... (PH/DR)
Selon notre source sur place, cet impressionnant déploiement des services de répression vise le Dr.Kameleddine Fekhar, membre de la ligue algérienne des droits de l’homme à Ghardaia. En effet, la dite ligue avait fait la semaine dernière une déclaration dans laquelle elle dénonçait un véritable appel au lynchage du Dr. Fekhar et où elle tenait également l’État algérien pour responsable de la diabolisation du militant Mozabite des droits de l’homme. 

En effet, le Dr Fekhar est la figure emblématique de la résistance Mozabite au racisme d’État que subissent les Mozabites. Dans un discours qui ne souffre aucune ambiguïté, il nomme, avec les mots appropriés, la réalité des faits, à savoir une connivence manifeste entre les arabes châambas et les « service de sécurités » algériennes. 

Selon notre source, proche de la cellule de crise mozabite, « les intimidations et les répressions ne font que renforcer la détermination du peuple mozabite à aller dans le sens de sa libération. Le mépris, le racisme, la violence et les meurtres n’ont que trop duré » ; « les mozabites sont déterminés à ne plus jamais se laisser faire »