Nous lisons dans le Midrash Berechit - Rabba 3-5 :
« Rabbi Yehuda. fils du Rabbi Simun
dit:
Nous ne lisons pas dans la Genèse qu'il soit soir et matin , mais qu'il fut soir et matin
On en conclut que la succession du temps a précédé la création actuelle.
Rabbi Abahu : Ceci prouve que Dieu créait du mondes et les détruisait jusqu'à ce qu'enfin il ait produit
l'univers tel qu'il est maintenant, et
alors il dit : Celui ci me plait, ceux là
ne me plaisaient pas. Rabbi Phinèes ajoute :
Rabbi Abahu se fonde particulièrement sur ce texte [Genèse , 1-31) :
Et Dieu regarda tout ce qui avait
fait, et il le trouva très bon; c'est à dire qu'il prononça ces paroles : ce mode me plait, les autres ne me plaisaient pas. »
De ceci nous pouvons déduire que la Torah acceptée les dinosaures, première espèce animale.
Les oiseaux et les poissons sont crées le cinquième jour, les mammifères les reptiles et l'homme le sixième . Le premier commandement est commun "croissez et multipliez"
כח וַיְבָרֶךְ אֹתָם, אֱלֹהִים, וַיֹּאמֶר לָהֶם אֱלֹהִים פְּרוּ וּרְבוּ וּמִלְאוּ אֶת-הָאָרֶץ, וְכִבְשֻׁהָ; וּרְדוּ בִּדְגַת הַיָּם, וּבְעוֹף הַשָּׁמַיִם, וּבְכָל-חַיָּה, הָרֹמֶשֶׂת עַל-הָאָרֶץ
Pourquoi ce décalage ? pour dire à l'homme qu'il ne doit pas s'enorgueillir, même le vers de terre a été crée avant lui.
L'homme est crée à part, on lui ordonne de dominer les animaux, mais le verbe utilisé est descendre (Ourdou de Yared וּרְדוּ). C'est le verbe clé.
Le mot hébreu est YARED ; le sens de sa racine est descendre. Si l'homme, avec sa puissance descend sur l'animal, il le domine en pesant sur lui ; mais s'il descend vers l'animal, il peut aussi se mettre à son niveau ; ainsi peut-il être amené à le considérer comme son prochain. Or, le respect et l'amour des animaux constituent le fondement d'une écologie éthique ». (Francis Weill)
Le Zohar a à cette égard une réponse nuancée : (T III, 191a) : il retient l'idée de domination (Gn. 9 :2), et l'explique par le fait que quand l 'animal regarde l'homme il voit en lui l'image et la ressemblance de D.ieu, selon lesquelles il a été créé ; dès lors l'animal se sent dominé; mais si l'homme cesse de marcher dans les voies de la Torah, il perd cette aura ; alors l'animal peut dominer l'homme C'est donc le tigre qui va dévorer l'homme plutôt que le contraire.
Mais on peut aussi voir cette approche sentimentale, les relations que l'homme entretiens avec ses animaux domestiques.
Tous ont une âme "Nefèche H'aya" . tous sont fait de la glèbe,
L'Éternel-Dieu avait formé de matière terrestre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel. Il les amena devant l'homme pour qu'il avisât à les nommer; et telle chaque espèce animée serait nommée par l'homme, tel serait son nom. 20 L'homme imposa des noms à tous les animaux qui paissent, aux oiseaux du ciel, à toutes les bêtes sauvages; mais pour lui-même, il ne trouva pas de compagne qui lui fût assortie.
Les mauvais esprit diront que la femme, pour les ancien était considéré à mi chemin entre les animaux et l'homme ! !
Donner un nom est un signe de domination, toutefois, cette domination n'est pas absolue, des textes postérieurs la relativise.
Ecclésiaste 3,19-20 : Considérés en eux-mêmes, les hommes sont comme les animaux ; car telle est la destinée des fils d'Adam, telle est la destinée des animaux. Leur condition est la même, la mort des uns est comme la mort des autres ; un même souffle les anime ; la supériorité de l'homme sur les animaux est nulle, car tout est vanité… Qui peut savoir si l'esprit des fils d'Adam monte en haut, tandis que le souffle des animaux descend vers la terre ?
A l'origine l'homme était végétarien
Dans le jardin d'Eden, on ne parle que de fruits, et lorsqu'Adam se rend compte qu'il est nu, suite à l'incident de la pomme, il se couvre d'une feuille de vigne (Genèse 3.07). Or quand il est chassé du paradis, il se couvre d'une tunique de peau. (3.21)
On remarque que Cain offre des fruits, et Abel va tuer un mouton pour l'offrir en sacrifice, Dieu préfère le sacrifice, serait-il cruel ? ?
Abel n'aurait-il pas pu offrir de la laine et du fromage ? ?
L'alliance divine, scellée après le déluge, concerne non seulement l'humanité, mais aussi tous les animaux :
En effet, en vertu de l'Alliance universelle conclue entre le Créateur et la Création, l'homme a le devoir de se conduire avec la plus grande compassion à l'égard de l'animal:
«וְזָכַרְתִּי אֶת-בְּרִיתִי אֲשֶׁר בֵּינִי וּבֵינֵיכֶם וּבֵיןכָּל נֶפֶשׁ חַיָּה, בְּכָל-בָּשָׂר… וּרְאִיתִיהָ, לִזְכֹּר בְּרִית עוֹלָם, בֵּין אֱלֹהִים וּבֵין כָּל-נֶפֶשׁ חַיָּה בְּכָל בָּשָׂר אֲשֶׁר עַל-הָאָרֶץ» (בראשית ט', ט"ו-ט"ז).
«Je me souviendrai de mon alliance avec vous et tous les êtres animés… L'arc étant dans les nuages, je le regarderai et me rappellerai le pacte perpétuel de Dieu avec toutes les créatures vivantes qui sont sur la terre » (Gen. 9, 15-16).
Car les animaux eux même sont responsables, on le voit dans le déluge, à Sodom ou à Ninive (Jonas), où tout être vivant est détruit ou menacé de l'être.
La thora ordonne de bien traiter les animaux :
צער בעלי חיים Tsaar Baalei 'Haïm traduit par Société protectrice des animaux. Baalei H'aïm : maitre de la vie => animal
L'obligation de bien traiter les animaux se retrouve dans beaucoup de passage biblique :
- La souffrance animale est une souffrance que tous les hommes sur terre doivent éviter, dès les noha'ides il est précisé qu'on ne peut pas manger d'un animal vivant.
- Les animaux font partie de la famille, ils ne doivent pas travailler le shabbat, et ils doivent manger avant les humains. Ne disons nous pas tois fois par jour dans le "shema" la bénédiction promise si nous suivons la Torah : " «Je donnerai de l'herbe à tes animaux, tu mangeras et tu seras rassasié»
- Même le shabbat peut être relativisé pour éviter la souffrance, on a le droit de traire par exemple.
- Pas de souffrance au travail : interdiction de mettre ensemble un âne et un cheval pour faire rouler la meule ou tirer la charue, ou de museler le boeuf qui tourne pour l'empêcher de manger
- Les mauvais traitements sont interdit, comme la castration, ou le gavage des oies. Pourtant sur ce point les responsables de la cacherout ne sont pas très regardnt.
- Les animaux ne doivent pas subir les conséquences des disputes humaines, si tu vois l'âne de ton frère s'abattre sur la voie publique, tu dois le relever.
- Les animaux sont sensibles, on ne peut pas tuer le veau le même jour que sa mère.
- Le fait d'être bon pour les animaux, de s'en occuper avec amour est un très grand mérite,
« Pendant que notre maître Moïse prenait soin du troupeau de Jéthrodans l'étendue sauvage, un agneau s'enfuit loin de lui. Il courut après lui jusqu'à ce qu'il atteint Hasuah. Alors qu'il atteignait Hasuah, il arriva à un point d'eau où l'agneau s'arrêta pour boire. Lorsque Moïse arriva à lui, il lui dit : « Je ne savais pas que tu courrais parce que tu avais soif. Tu dois être fatigué. » Il le plaça sur son épaule et commença à marcher. Le Saint Béni-soit-Il, le bénit et dit : « Tu es compatissant dans la conduite des troupeaux appartenant aux mortels ; Je fais le serment que tu seras de la même façon le berger de mon troupeau Israël. » (Exode Rabbah 2,2)
Le Talmud explique que l'obligation de soulager un animal de la souffrance ou de lui éviter un danger prévaut sur les ordonnances rabbiniques relatives au Shabbat.
De même David était berger, et c'est son attention pour son bétail qui a fait que Samuel a pensé qu'il serait un bon berger pour le peuple d'Israël.
Les animaux ont-ils des droits ?
Si l'on refuse d'admettre les discrimination, on en arrive à dire que les animaux et les hommes ont les mêmes droits. Il est donc très important de distinguer ce qui est humain et qui a des droits, de ce qui n'est pas humain et n'en a pas.
Quand les limites sont estompées et que le vie de l'homme et celle de l'animal sont toutes les deux considérées sacrées au même degré, cela peut initier une philosophie dangereuse considérant que tuer un être humain n'est pas plus odieux que tuer une bête.
Si on ne fait plus de différence entre les hommes et les animaux, alors on en fait entre les hommes, et il est logique dans de telles conditions que ce soient les nazis qui les premiers ont donné des droits aux animaux, dès 1933 les nazis interdisent l'abattage rituel.
Chef de la SS et végétarien, Heinrich Himmler détestait la chasse : "Comment pouvez-vous prendre plaisir à tirer par surprise sur les pauvres bêtes innocentes et sans défense qui broutent paisiblement à l'orée des bois ? A bien y regarder, c'est de l'assassinat pur et simple..." Hitler se présentait lui aussi comme "l'ami des bêtes", titre d'une carte postale diffusée en 1934 où le Führer s'exhibe en train de nourrir des biches au milieu de la forêt. Promulguée au lendemain de son arrivée au pouvoir, la loi fondamentale de protection des animaux, l'une des plus "avancées" d'Europe, restera en vigueur jusqu'en... 1972. L'obsession animalière des nazis est une composante essentielle de leur Weltanschauung, vision du monde nourrie d'emprunts au darwinisme et à la biologie. Hommes et bêtes sont l'expression d'un ordre divin fondé sur les lois de la race et de l'hérédité, la violence, l'élimination des faibles.
L'électorat Front National apprend que Mme Montel, propriétaire « de cinq chats, d'un lapin, d'un lévrier », a inscrit la défense des animaux dans ses priorités. « J'ai souvent le mari de Brigitte Bardot au téléphone à ce sujet », confia-t-elle. Ce n'est pas par ce qu'on aime les animaux qu'on aime les gens, (ou qu'on ne les aime pas), mais le judaïsme privilégie l'amour des êtres humains.
Pour le judaïsme, si les animaux n'ont pas de droit, car ils n'ont pas de devoir, les hommes ont les deux, ils ont le devoir de bien traiter les animaux. Il est interdit de posséder un animal, si on est incapable de le nourir, ou de lui laisser un espace suffisant où il puisse s'épanouir. Si on déclarait un jour que les singes en fait seraient des êtres humains, on pourrait les incorporer dans notre groupe, car ils auraient aussi des devoirs, ce n'est pas le cas, alors respectons la limite.
Rabbi Yossef Albo (14ème siècle) soutient que cette doctrine trouve ses sources dans l'histoire biblique de Caïn et Abel. La Genèse (Chapitre 4) raconte que Caïn apporta en offrande des produits de la terre alors que son frère Abel immola des premiers-nés de son bétail en sacrifice à D.ieu. Rabbi Yossef Albo explique que Caïn estimait que les animaux étaient égaux aux hommes et par conséquent, jugeait qu'il n'avait aucun droit de les tuer.
C'est alors qu'il poussa cette logique erronée à l'extrême: les hommes et les animaux étant selon lui égaux par essence, s'il est permis de mettre à mort un animal, il est également licite d'ôter la vie à un de ses semblables.
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