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Spiritualité et santé
Présentation du judaïsme


Mercredi, 07-Avr-2021
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trefle

Corps et âme sont intimement liés, il n'est pas possible de traîter l'un en négligeant l'autre. Tous les bons médecins le savent, sans toujours connaître ni vraiment comprendre l'action de l'un sur l'autre.

Mon âme a soif de toi, comme ma chair... (psaume 63-1)

La médecine ssoigne le corps, et ne peut éviter de soigner l'âme, et souvent aujourd'hui le médecin remplace un peu le prêtre, le curé, le rabbin ou l'imam.

Comment réagit le médecin face à la douleur d'un juif qui souffre ? ? un juif est d'abord un homme commeles autres, crée à l'image de Dieu, et biologiquement, les différences, si elles existent, sont très marginales aléatoires, et ne concernent avec certitude aucun individu. Il sera donc soigné comme les autres.

Par contre l'âme juive a été façonnée au cours des millénaires, par une histoire dramatique, par des mélanges de traditions complexes, par une culture de l'écrit plusieurs fois millénaire, par une religion qui prétend diriger chaque instant de la vie, et par une inquiétude avec son corrolaire l' humour... tout ceci ne peut se comprendre ni se maîtriser à l'aide une présentation d'une heure.

Très modestement, je souhaite vous apporter quelques éléments vous permettant d'envisager l'âme juive, afin que vous puissiez mieux en soigner les corps.

 

Prière de Maimonide

Mon Dieu, remplis mon âme d'amour pour l'art et pour toutes les créatures. N'admets pasquelasoifdugainetlarecherchedela gloire m'influencent dans l'exercice de mon Art, car les ennemis de la vérité et de l'amour deshommespourraientfacilementm'abuser et m'éloigner du noble devoir de faire du bien à tes enfants.

Soutiens la force de mon coeur pour qu'il soit toujours prêt à servir le pauvre et le riche, l'ami et l'ennemi, le bon et le mauvais.

Fais que je ne voie que l'homme dans celui qui souffre. Fais que mon esprit reste clair auprès dulit du malade et qu'il ne soit distrait par aucune chose étrangère afin qu'il ait présent tout ce que l'expérience et la science lui ont enseigné, car grandes et sublimes sont les recherches scientifiques qui ont pour but de conserver la santé et la vie de toutes les créatures.

Fais que mes malades aient confiance en moi et mon Art pour qu'ils suivent mes conseils et mes prescriptions. Eloigne de leur lit les charlatans, l'armée des parents aux mille conseils, et les gardes qui savent toujours tout : car c'est une engeance dangereuse qui, par vanité, fait échouer les meilleures intentions de l'Art et conduit souvent les créatures à la mort.

Si les ignorants me blâment et me raillent, fais que l'amour de mon Art, comme une cuirasse, me rende invulnérable, pour que je puisse persévérer dans le vrai,sans égard au prestige, au renom et à l'âge de mes ennemis. Prête­moi, mon Dieu, l'indulgence et la patience auprès des malades entêtés et grossiers. Fais que je sois modéré en tout, mais insatiable dans mon amour de la science.

Eloigne de moi l'idée que je peux tout. Donne moi la force, la volonté et l'occasion d'élargir de plus en plus mes connaissances. Je peux aujourd'hui découvrir dans mon savoir des choses que je ne soupçonnais pas hier, car l'Art est grand mais l'esprit de l'homme pénètre toujours plus avant.


http://wij.free.fr/maimonid.htm
Traduction tirée de : SOULIER, Du Serment d'Hippocrate à l'éthique médicale, Thèse médecine, Marseille, 1985

Maïmonide ou Moïse Ibn Maïmoun, juif espagnol de culture arabe, est né à Cordoue en 1135 et mort à Foustat en 1204. Il émigre à Fez puis au Caire où il devient grand Rabbin et médecin personnel du sultan Saladin. Homme de grande culture, aussi connu comme philosophe Talmudiste que comme médecin, les juifs le comparent au Moïse de la Bible et les chrétiens lui décernent le titre d'Aigle de la Synagogue.
Partisan du "juste milieu", il considère que les "médicaments ne servent qu'à soutenir la nature dans sa tâche mais ne peuvent se substituer à elle" et n'hésite pas à expérimenter les drogues  sur  lui­même.  La  guérison  est  pour  lui  synonyme  de  retour  à  un  équilibre antérieur momentanément perturbé par la maladie. Un de ses contemporains vantait ainsi ses conceptions : "Gallien, par son art, ne traitait que le corps de l'homme ; celui de Ben Maïmon traite tout à la fois son corps et son esprit".
La Prière Médicale qui lui est attribuée est parue pour la première fois en Allemand en 1783 sans que la trace d'un original en Hébreu ne soit mentionée. Son origine est donc douteuse et pour certains elle aurait été composée à partir de la "Prière médicale d'un médecin juif de Rome" écrite par Jacob Zahalon au 17eme siècle. Il est admis qu'elle correspond bien à l'esprit de Maimonide et à l'esprit des médecins juifs du Moyen­Age