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À chaque catégorie sociale son candidat
La nouvelle lutte des classes se cache dans les intentions de vote :
Source Atlantico
Par Yves-Marie Cann
Yves-Marie Cann est politologue, spécialiste de l'Opinion publique. Il a dirigé les études d'opinion (Politique, société et affaires publiques) au sein de l'Institut CSA. Il est désormais Directeur des études politiques chez Elabe, cabinet d'études et de conseil.
Suivez Yves-Marie Cann sur Twitter : @yvesmariecann
Virginie Martin
Virginie Martin est docteur en sciences politiques, professeure-chercheure à Kedge Business School et présidente du Think Tank Different.
Pour chacun des candidats suivants à la présidentielle 2017, nous avons demandé à Yves-Marie Cann, directeur des études politiques chez Elabe, de dresser un portrait de la sociologie de son électorat, en tenant compte du niveau de revenus et du niveau d'études. Virginie Martin a ensuite commenté ces résultats.
Contrairement aux précédentes élections présidentielles, celle de 2017 ne présente pas la caractéristique d'être la grande messe du rassemblement du peuple français. Au contraire, elle apparaît comme cristallisant les divisions, ainsi que le révèle la sociologie électorale des cinq principaux candidats.
François Fillon
Après plusieurs semaines sous le feu des soupçons d'emplois fictifs, le principal candidat de la droite et du centre a vu son socle électoral s'éroder assez sensiblement.
Sa baisse semble toutefois être enrayée, révélant à cette occasion le profil sociologique de son noyau dur électoral. Plus précisément, les intentions de vote exprimées en faveur de François Fillon mettent à jour un double clivage. Le premier s'avère générationnel : il recueille plus de 40% des intentions de vote exprimées par les personnes âgées de 65 ans et plus, tandis qu'il ne parvient pas à dépasser les 20% dans les autres classes d'âge. S'ajoute à ceci un clivage socioprofessionnel au sein de la population active : si 21% des classes moyennes et supérieures ont l'intention de voter pour François Fillon, il ne recueille que 9% parmi les milieux populaires, plus exposés aux aléas économiques et davantage touchés par le précariat.
Emmanuel Macron
L'électorat potentiel d'Emmanuel Macron apparaît nettement plus hétérogène que celui des autres candidats au premier tour de l'élection présidentiel. Alors qu'il vise à dépasser les clivages politiques traditionnels, l'amplitude des scores s'avère assez faible d'une classe d'âge à l'autre, par comparaison avec les principaux candidats. Il recueille ainsi 23% des intentions de vote chez les 18-24 ans, 19% chez les 35-49 ans, et 15% à 16% chez les plus de 50 ans. De même, s'il obtient ses meilleurs scores auprès des classes moyennes et supérieures (24%), Emmanuel Macron atteint des niveaux non négligeables auprès des catégories populaires (16%) regroupant les employés et les ouvriers, devant Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon (14% chacun).
Marine Le Pen
L'électorat potentiel de Marine Le Pen est le plus typé à ce stade la campagne présidentielle, avec un double clivage : à la fois générationnel et socioprofessionnel. Toutes classes d'âge confondues, elle recueille son plus mauvais résultat auprès des personnes âgées de 65 ans et plus (16%) alors qu'elle tutoie, voire dépasse les 30% dans toutes les autres classes d'âge. Mais c'est au sein de la population active qu'apparait la fracture la plus nette : Marine Le Pen recueille jusqu'à 43% des intentions de vote chez les ouvriers, contre seulement 15% chez les cadres et les professions intellectuelles supérieures.
Benoît Hamon
L'électorat de Benoît Hamon présente, à ce stade de la campagne électorale, peu d'aspérités. Il recueille 14% d'intentions de vote dans les milieux populaires et jusqu'à 18% chez les classes moyennes et supérieures. Plus précisément, c'est auprès des professions intermédiaires (à forte proportion d'emplois publics issus des secteurs de l'éducation et de la santé) qu'il obtient son meilleur score aujourd'hui (21%). S'il séduit une proportion non négligeable d'actifs, il peine en revanche à convaincre les retraités, parmi lesquels seuls 9% expriment une intention de vote en faveur du candidat du Parti socialiste et de ses alliés de la "Belle alliance populaire".
Jean-Luc Mélenchon
Le candidat de la "France insoumise" talonne aujourd'hui Benoît Hamon dans les enquêtes d'intentions de vote, phénomène qui se vérifie en analysant de façon plus détaillée la composition de son électorat potentiel.
Les segments de force et de faiblesse de Jean-Luc Mélenchon s'avèrent ainsi comparables à ceux de Benoît Hamon en termes de classes d'âge. En termes de catégories socioprofessionnelles, on notera en revanche que la personnalité et le positionnement de Jean-Luc Mélenchon séduisent une fraction non négligeable d'ouvriers (17%) alors qu'il peine à convaincre les cadres et les professions intellectuelles supérieures (9%).
Comment analysez-vous ce retour d'un vote déterminé en fonction du niveau d'étude & de revenus des électeurs ? Quelles en sont les raisons, et à quand pourrait-on faire remonter le phénomène ?
Virginie Martin : Au regard de ces données, on voit combien il y a une sorte de segmentation de l'électorat. C'est un peu comme si chaque candidat avait sa niche électorale, pas vraiment un grand rassemblement derrière lui.
Les variables d'explication du vote rappellent une sorte de combat de classe surtout entre insiders et outsiders. C'est en quelque sorte ce qu'il se joue. Face à cette fracture, le FN s'en sort très bien auprès des outsiders ; comme depuis des années, le parti des Le Pen séduit fortement les plus démunis et notamment les ouvriers, autrement dit les classes populaires. Jean-Luc melenchon séduit aussi les ouvriers mais pas autant que Le Pen, loin s'en faut. Benoit Hamon au regard de cette étude parait à la fois retrouver l'électorat classique du PS via les classes moyennes, mais plaît beaucoup aux CSP + et à la catégorie professions intellectuelles, autrement dit il est plus du côté des insiders. Macron lui, plaît quasiment exclusivement à ces fameuses CSP favorisées et donc aux super insiders. Quant à Fillon, il séduit les retraites et pénètre parfaitement un électorat plus âgé.
Autant dire que la segmentation est extrêmement importante, c'est comme si chaque candidat avait son segment électoral, mais qu'aucun d'entre eux n'arrivait à transcender ces variables et séduire à la fois ouvriers, cadres, professions intellectuelles… ou bien réduire l'écart entre les insiders et les outsiders.
Ceci est plutôt du à cette tendance sociale qu'à un éventuel manque d'envergure des candidats.
Quels en sont les dangers pour la démocratie ? Plus globalement, quelles en sont les conséquences politiques, notamment pour le Président qui sera élu dans les semaines à venir ?
Virginie Martin : Il y a là une fracture importante révélée par ces données dont la classe sociale et le niveau d'études peuvent être des marqueurs en effet. Mais finalement, il y a une sorte de continuum entre outsiders, insiders et super insiders si je puis dire. Autrement dit, certains semblent être capables de faire avec ce monde complexe, d'autres se sentent fragilisés. De façon grossière on pourrait dire qu'il y a deux mondes qui n'arrivent plus à faire société. Or, la politique est de faire société.
L'homme ou la femme politique qui pourra triompher sera celle ou celui qui sera capable de raconter une histoire politique, une vision que les classes sociales diverses pourront entendre, de même que ceux qui sont fortunés ou non. La politique étant de faire société, cette segmentation que l'on peut observer n'est pas des plus rassurantes. D'autant plus que la fragilisation de toutes les classes sociales peut nous faire poser l'hypothèse que le clan des outsiders grandit tous les jours ; car même chez les cadres on constate des sorties de route pour burn out ou mise au chômage. il n'empêche qu'aujourd'hui il semble que dès qu'un candidat parle aux outsiders, les insiders n'entendent pas et réciproquement, cette dialectique immobilisée est un sacré défit pour les candidats.
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Affaire Fillon : le Parquet national financier ouvre une information judiciaire
Après un mois d'enquête préliminaire, le PNF a décidé de confier le dossier à trois juges d'instruction qui devront décider d'une éventuelle mise en examen du candidat Les Républicains.
Le Parquet national financier (PNF), après une longue hésitation, a finalement tranché : il a ouvert vendredi 24 février une information judiciaire pour « détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d'influence et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique », contre personnes non dénommées – il s'agit, bien sûr, de François Fillon, son épouse, deux de ses enfants et de son suppléant, Marc Joulaud. Le fait qu'ils ne soient pas nommés permet simplement au juge d'étendre les poursuites si d'autres mis en cause étaient découverts. Le communiqué du PNF, comme à l'ordinaire, est bref.
«Dans le prolongement de l'enquête préliminaire ouverte le 25 janvier 2017 concernant, notamment, monsieur et madame Fillon, le Parquet national financier a décidé d'ouvrir, dès ce jour, une information judiciaire en raison de l'ancienneté d'une partie des faits concernés et de l'exigence de la mise en œuvre de l'action publique résultant de l'article 4 de la loi adoptée définitivement le 16 février 2017 », indique-t-il.
Il y avait en effet une difficulté, et une sérieuse menace qui pesait sur l'enquête préliminaire : la toute récente loi sur la prescription pénale, votée le 16 février, risquait de fragiliser les poursuites, en prescrivant tous les faits de l'affaire Fillon antérieurs à 2005. Son article 4, censé éviter toute rétroactivité sur les affaires en cours, avait au contraire semé le doute par sa rédaction maladroite. Il disposait, de façon un peu obscure, que « la présente loi ne peut avoir pour effet de prescrire des infractions qui, au moment de son entrée en vigueur, avaient valablement donné lieu à la mise en mouvement ou à l'exercice de l'action publique à une date à laquelle, en vertu des dispositions législatives alors applicables et conformément à leur interprétation jurisprudentielle, la prescription n'était pas acquise ».
Un mois d'enquête préliminaire
En clair, la réforme de la prescription des délits ne pourra pas s'appliquer rétroactivement à des affaires qui ont déjà donné lieu à « la mise en mouvement de l'action publique » au moment de la promulgation de la loi – prévue pour la fin du mois de février. L'enquête préliminaire, lancée le 25 janvier, est-elle une « mise en mouvement » de cette action publique ? Ce n'est pas certain. Des juristes soutiennent qu'elle n'intervient en fait qu'au moment de la saisine d'un juge d'instruction ou du jugement d'un tribunal. Après avoir longuement réfléchi, les trois magistrats du PNF ont décidé de ne pas prendre de risque, en ouvrant une instruction quelques jours avant l'entrée en vigueur attendue de la loi – laissant du même coup trancher la chambre de l'instruction de la cour d'appel, et probablement la Cour de cassation.
Après un mois d'enquête préliminaire – aucun délai n'est fixé par la loi –, confiée aux enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), Eliane Houlette, la cheffe du Parquet national financier, a donc confié le dossier à trois juges d'instruction. Elle avait estimé lors d'un précédent communiqué, le 16 février, que « les nombreux éléments déjà recueillis ne permettaient pas d'envisager, en l'état, un classement sans suite de la procédure ». Il lui restait à décider de renvoyer directement l'ancien premier ministre devant un tribunal correctionnel, ou à ouvrir une information judiciaire.
Il lui sera immanquablement reproché de renvoyer ce dossier épineux à une autre juridiction ; le PNF répond par avance, et en conclusion de son communiqué, que « dans une tout autre affaire ayant donné lieu à une enquête préliminaire le Parquet national financier a pris la même décision ».
Lire notre décryptage : Affaire Fillon : la récente réforme de la prescription peut-elle aider le candidat ?
La plus-value des juges d'instruction, au regard des faits, risque d'être mince, mais la saisine de magistrats instructeurs a un double mérite :
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décharger en partie le parquet du soupçon d'avoir saboté la campagne du candidat de la droite à l'élection présidentielle – avec toujours ce soupçon des liens du parquet avec l'exécutif, faute d'une réforme constitutionnelle –
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et, surtout, purger la procédure de tous les vices que dénoncent les avocats de la famille Fillon, qui jugent l'enquête radicalement « illégale ».
C'est, pour François Fillon, une bouffée d'oxygène. Les magistrats instructeurs ne pourront que donner suite à l'immanquable demande de saisine de la chambre de l'instruction de la cour d'appel, dont les délais de réponse à Paris sont très longs. Puis les conseils de l'ancien premier ministre ne manqueront pas, en cas d'échec, de saisir les mois suivants la Cour de cassation – ce qui laisse largement le temps à François Fillon de concourir à l'élection.
S'il est élu, il sera à l'abri des poursuites, en raison de l'immunité présidentielle. Pour cinq ans – voire dix, s'il est réélu. En revanche, son cas pourra être disjoint de l'information judiciaire, et son épouse, Penelope Fillon, deux de ses enfants et son suppléant Marc Joulaud pourraient fort bien être renvoyés devant le tribunal pendant son mandat.
Les enquêteurs n'ont en effet pas trouvé de preuves tangibles du travail de Penelope Fillon, que ce soit comme assistante parlementaire de son époux (de 1988 à 1990, puis de 1998 à 2000 et de 2012 à 2013) ou de son ancien suppléant, Marc Joulaud, de 2002 à 2007 – ces salaires représentent un montant total de 831 440 euros, selon Le Canard enchaîné. De même, deux enfants Fillon ont été payés en tant que collaborateurs parlementaires alors qu'ils étaient encore étudiants.
Procédure « sereine »
L'OCLCIFF n'a pas été plus convaincu par les deux notes de lectures de l'épouse du ministre à La Revue des deux mondes, où Penelope Fillon aurait perçu 100 000 euros de 2012 à 2013. Les enquêteurs auraient même fait, selon Mediapart, « quelques découvertes surprenantes ». Pour des sommes, indique une source proche du dossier, assez « misérables ».
De leur côté, les avocats de François Fillon ont fait savoir, dans un communiqué, qu'ils considéraient que l'ouverture d'une information judiciaire était la preuve que le parquet n'avait pas pu démontrer la réalité des infractions reprochées au candidat de la droite à l'élection présidentielle. « La procédure d'enquête préliminaire, non contradictoire et émaillée de fuites à charge préjudiciables à l'exercice serein de la justice, était inacceptable, surtout à quelques semaines de l'élection présidentielle », expliquent-ils, assurant ne pas douter que l'innocence de François Fillon et de son épouse sera reconnue à l'issue d'une procédure désormais « sereine ».
Le poids de la loi sur la prescription
Le 16 février les députés ont voté une réforme des délais de prescription pénale, dont certaines des dispositions ont allégé le champ de la répression pénale de la délinquance financière. Si cette réforme a été pensée avant l'irruption de l'affaire Fillon dans la campagne, elle aurait pu avoir des conséquences sur les investigations si le parquet n'avait pas ouvert une information judiciaire avant sa promulgation.
Les contours de cette réforme, dans les cartons depuis 2007, ont été actés dès l'automne 2016 au Sénat, bien avant les révélations du Canard Enchaîné. Elle allonge la plupart des délais de prescription pour les délits et les crimes, sauf pour les infractions « occultes et dissimulées », qui recouvrent une bonne partie des délits financiers. Ceux-ci ne pourront désormais plus être poursuivis au-delà de douze ans après les faits, alors que la jurisprudence de la Cour de cassation actuellemenent en vigueur ouvre le déclenchement de la prescription à la découverte des faits par la justice (soit trois ans après).
Concrétement, si l'affaire Fillon avait été découverte après l'entrée en vigueur de la loi, tous les fais antérieurs à 2005 (douze ans avant la découverte des faits) auraient été prescrits. la décision du parquet d'ouvrir une instruction garantit donc la poursuite de l'ensemble des investigations
Lire notre décryptage complet sur la réforme : Les députés ont-ils fait un cadeau aux délinquants en col blanc ?
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PenelopeGate: les indemnités de licenciement de Penelope Fillon dévoilées
Le 07.02.2017 à 17h08
https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/penelopegate-les-indemnites-de-licenciement-de-penelope-fillon-devoilees_452942
En pleine contre-attaque de François Fillon, plongé dans la tourmente depuis les révélations sur les emplois de sa femme, le Canard enchaîné dévoile le montant total des indemnités de licenciement touchées par Penelope Fillon et payées par l'Assemblée
Deux semaines après les premières révélations sur les emplois de Penelope Fillon et l'ouverture d'une enquête à ce sujet, le Canard enchaîné dévoile de nouveaux éléments: l'épouse de François Fillon, Penelope, soupçonnée d'emplois fictifs comme assistante parlementaire, a touché, en deux fois, 45.000 euros d'indemnités de licenciement, payées par l'Assemblée nationale, affirme le journal satirique dans son édition de mercredi 8 février.
Mme Fillon a perçu en août 2002 "16.000 euros d'indemnités, soit l'équivalent de cinq mois de salaire", alors qu'elle avait retrouvé un mois plus tôt un emploi auprès de Marc Joulaud, alors suppléant de l'actuel candidat de la droite à la présidentielle, selon l'hebdomadaire satirique, qui assure qu'elle a "cumulé deux salaires durant un peu plus d'un mois".
"La législation ne prévoit pas un tel niveau d'indemnités de licenciement pour un collaborateur parlementaire", affirme encore Le Canard. Ces indemnités portent sur la période 1998-2002, pendant laquelle Mme Fillon a été rémunérée comme assistante parlementaire de son époux (165.686 euros net de salaires sur cette période, selon le site internet du candidat Fillon).
Par ailleurs, lorsque M. Fillon a mis fin, en novembre 2013, au dernier contrat de son épouse à l'Assemblée nationale, celle-ci a perçu "29.000 euros" d'indemnités de licenciement pour 17 mois de travail (rémunérés 65.839 euros net, selon le site internet de M. Fillon).
Le Lab d'Europe 1 relève également une information du Canard enchaîné de demain sur les activités de Marie Fillon: "La petite, 23 piges à l'époque, devait être une incroyable bête de travail. En janvier 2006, elle entrait à l'Ecole de formation du barreau (EFB) et entamait en parallèle, un stage d'avocate payé 11.035 euros brut par an. Et voilà que papa lui confie un travail à plein temps d'assistante parlementaire!" écrit le Canard enchaîné cité par le Lab d'Europe 1. Comme Challenges l'avait déjà relevé, Marie Fillon sur sa page Linkedin omet la fonction d'assistante parlementaire sur son CV mais indique son stage d'avocate ainsi que l'Ecole de formation du barreau.
Contre-attaque de Fillon
Des nouvelles révélations qui interviennent alors que François Fillon a lancé lundi une contre-offensive. François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, a d'ailleurs dénoncé mardi "les mensonges du Canard enchaîné", qui affirme dans sa nouvelle édition que son épouse Penelope a touché 45.000 euros d'indemnités de licenciement, payées par l'Assemblée nationale. "Les éléments publiés ce (mardi) soir dans l'édition du Canard Enchaîné datée du 8 février ne sauraient en rien constituer une information nouvelle et comportent des erreurs manifestes", affirme l'ancien Premier ministre dans un communiqué intitulé "Les mensonges du Canard enchaîné".
M. Fillon indique ainsi que "les chiffres qu'(il a) rendus public lundi comprenaient bien entendu la totalité des sommes figurant sur les bulletins de paye de (son) épouse, y compris les indemnités diverses de fin de contrat". Ces sommes "ont bien été prises en compte dans le calcul de son salaire moyen sur une période de 15 ans, soit 185 mois, qui s'élève bien à 3.677 euros net mensuels", détaille-t-il.
Par ailleurs, "la somme reçue par Mme Penelope Fillon en novembre 2013 n'est pas de 29.000 euros, comme le prétend le Canard, mais de 7.754,02 euros, comprenant les congés payés", ajoute le texte. Le journal "confond certainement avec une somme de 29.565,43 euros qui correspond au total du bulletin de paye du mois d'août 2007 au terme de cinq ans de collaboration avec Marc Joulaud (suppléant de M. Fillon, NDLR). Quant à la somme de +16.000 euros+ dont Le Canard enchaîné prétend qu'elle l'aurait reçue en août 2002, elle lui a en fait été payée en juin 2002, à l'issue de 51 mois de collaboration en tant que ma collaboratrice parlementaire et s'élève exactement à 16.616,93 euros", écrit encore M. Fillon.
"Enfin, chacune de ces trois sommes inclut le salaire du mois concerné, les indemnités ne représentant qu'une partie de la somme figurant sur le bulletin de paye", selon l'ancien Premier ministre. "Non seulement, Le Canard enchainé essaye de remettre en cause, à tort, le calcul du salaire net moyen de mon épouse mais il commet de nombreuses erreurs dans l'analyse des informations figurant sur les bulletins de paye. Seule la volonté de nuire peut expliquer cette présentation mensongère", conclut-il.
L'avocat de François Fillon a par ailleurs déclaré mardi à des journalistes que des irrégularités dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de l'ancien Premier ministre, Penelope Fillon, la rendaient "nulle". Dans une note adressée lundi au parquet national financier (PNF), Me Antonin Levy estime que "le parquet national financier n'a pas compétence" pour mener l'enquête. "La conséquence de leurs fautes, c'est la nullité de l'enquête", ajoute-t-il.
(Avec AFP)
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POURQUOI LE PARLEMENT EUROPÉEN RÉCLAME 340.000 EUROS À MARINE LE PEN?
France soir, par la rédaction de francesoir.fr
Le Parlement européen a demandé à Marine Le Pen de rembourser les salaires indûment versés de deux assistants parlementaires: 340.000 euros, dont une majeure partie doit être rendue avant ce mardi soir. Ce que la présidente du FN refuse. Une "manœuvre politique" selon son entourage. D'ailleurs, en parlant d'entourage, Jean-Marie Le Pen a eu les mêmes "soucis" l'an dernier.
En pleine campagne présidentielle, Marine Le Pen est rattrapée par une affaire qui n'est pas sans rappeler le "Penelope Gate". Des soupçons d'emplois fictifs pèsent en effet sur la présidente du Front national à laquelle le Parlement européen réclame près de 340.000 euros.
Marine Le Pen a jusqu'à ce mardi 31 au soir pour rembourser 296.497,87 euros, et devra ensuite donner 41.554 euros au Parlement européen avant le 28 février. Mais pourquoi? Quels sont donc les assistants parlementaires concernés par ces soupçons d'emplois fictifs? Et surtout, que risque la candidate FN à l'élection présidentielle si elle ne se soumet pas à la demande du Parlement européen?
La somme approchant les 297.000 euros concerne le poste d'assistante parlementaire, accréditée au Parlement européen entre le 3 décembre 2010 et le 15 février 2016, de Catherine Griset, ex-belle sœur de Marine Le Pen. Mais l'OLAF (l'Office européen de lutte anti-fraude) a constaté, au cours de son enquête, que Mme Griset n'avait pas beaucoup mis les pieds à Bruxelles, ville indiquée comme lieu de travail sur son contrat. Les 41.500 euros et quelques sont eux à rembourser suite à un détournement de fonds duquel Marine Le Pen se serait servie pour rétribuer Thierry Légier, son garde du corps durant trois mois, en 2011.
Quels sont les fonds détournés? Klaus Welle, plus haut fonctionnaire du Parlement européen, a expliqué que Mme Le Pen a utilisé des ressources européennes uniquement employées, d'ordinaire, pour les députés européens pour payer Catherine Griset et Thierry Légier.
Marine Le Pen, qui dénonce une "machination politique" refuse payer. Pourtant, elle risque gros si elle ne le fait pas car le Parlement européen pourrait la sanctionner financièrement, en prélevant directement à la source l'argent qu'il réclame. Ainsi, son indemnité parlementaire pourrait être divisée par deux (elle est initialement de 6.200 euros), ses frais généraux entièrement ponctionnés et son indemnité de séjour également diminuée de moitié. Il ne lui resterait ainsi "que" 3.000 euros par mois. A noter qu'elle assure ne percevoir "aucune rémunération du Front national", comme l'a expliqué son avocat Me Marcel Ceccalci, qui a porté plainte contre l'Olaf et Klaus Welle pour "faux et complicité de faux".
La famille Le Pen était déjà dans le collimateur du Parlement européen l'année dernière. C'était Jean-Marie Le Pen qui était visé pour une affaire d'emplois fictifs également. Il devait rembourser 320.000 euros pour des salaires versés à 20 assistants parlementaires. Mais Jean-Marie Le Pen était particulièrement visé pour le poste de Jean-François Jalkh (entre 2009 et 2014), aujourd'hui vice-président du FN et député européen.
Comme sa fille, le président d'honneur du FN avait refusé de payer. A partir du 1er 2016, le Parlement européen avait alors prélevé la somme demandée sur sa rémunération, son indemnité de séjour et supprimé totalement ses frais généraux. Exactement les sanctions pécuniaires dont est aujourd'hui menacée Marine Le Pen. |
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http://actualites.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170224.OBS5758/affaire-fillon-que-va-t-il-se-passer-maintenant.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20170225 |
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http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/02/24/affaire-fillon-le-coup-de-latte-du-parquet_1550972?xtor=EPR-450206&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=quot |
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http://www.lemonde.fr/affaire-penelope-fillon/article/2017/02/24/affaire-fillon-le-parquet-national-financier-ouvre-une-information-judiciaire_5085285_5070021.html |
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https://www.contrepoints.org/2017/02/25/282096-gros-trou-programme-economique-demmanuel-macron?utm_source=Newsletter+Contrepoints&utm_campaign=60d8b1d925-Newsletter_auto_Mailchimp&utm_medium=email&utm_term=0_865f2d37b0-60d8b1d925-114158645&mc_cid=60d8b1d925&mc_eid=c0680bdad2 |
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http://www.cjfai.com/eventmaster/blog/2017/02/24/fn-etre-boycotte-crif/?utm_source=wysija&utm_medium=email&utm_campaign=CJFAI+WORDPRESS |
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http://www.causeur.fr/fillon-parquet-canard-presidentielle-solere-42732.html?utm_source=Envoi+Newsletter&utm_campaign=9493eeffec-Recap_semaine_28_janvier_20171_28_2017&utm_medium=email&utm_term=0_6ea50029f3-9493eeffec-57316257 |
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