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Émeutes dans le Rif (Maroc)
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Le RIF dans la Journée du souvenir dédiée à toutes les victimes de la guerre chimique

 

29 AVRIL 2016 | PAR RACHID IMHAOULEN

Aujourd'hui, vendredi 29 Avril 2016, Journée du souvenir dédiée à toutes les victimes de la guerre chimique, la Journée a été actée par l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC), un organe de l'Organisation des Nations Unies, en date de 11  Novembre de 2005.

Il convient d'honorer toutes les victimes d'armes chimiques, ainsi que l'engagement renouvelé par les États membres de l'Organisation envers la politique de la multipolarité, écarter le risque des armes chimiques, ainsi que la promotion d'une culture de la paix et de la sécurité dans le monde.  La première Guerre mondiale, a été la première étape historique qui a vu l'usage à grande échelle des armes chimiques, au cours de la bataille d'Ypres, le 22 Avril 1915, quand les les Allemands ont bombardé les unités canadiennes et algériennes françaises de chlore. Depuis lors, les deux parties ont été exposées à plus de 50.000 tonnes de chlore, phosgène et du gaz moutarde. Les  chiffres officiels  parlent de près de 1.200.000 blessés et 85.000 personnes directement touchées en tant que victimes de l'attentat des matières chimiques. Juste après la fin de la guerre, la plupart de ces pays ont cherché à arrêter le saignement et ce fut dans le traité  de Versailles, qui a interdit l'utilisation d'armes chimiques entièrement.

Les  peuples kurdes et arabes se sont rebellé en Mésopotamie en 1920 contre l'occupation britannique qui a subi alors d'énormes pertes.  A chaque fois que les victoires Arabes et Kurdes  se multipliaient, les britanniques ripostaient intensément par le bombardement. Dans la mesure où Winston Churchill lui-même, qui était secrétaire des colonies, a autorisé l'utilisation des produits chimique, gaz moutarde en général, contre la résistance locale.

Winston Churchill  a  fait une  sortie médiatique  pour  dire au peuple britannique:« Je ne comprends pas ces réticences à l'emploi du gaz. Je suis fortement en faveur de l'utilisation du gaz toxique contre les tribus barbares… L'effet moral sera bon. On diffusera une terreur vivace »… « Heureusement , une forte opposition publique en Grande-Bretagne a empêché cette étape inquiétante dans  la Mésopotamie.
Cela est dû à ce que le peuple britannique n'avait pas encore oublié les pertes humaines  et  les déformations physiques durant la Grande Guerre. Cela a poussé les principaux Etats à la signature du protocole de Genève qui met un terme à l'utilisation du gaz et des armes bactériologiques.

Cependant, après tous ces traités, une entreprises allemande a osé aider l'armée espagnol,  à superviser la recherche, la production et l'utilisation d'armes chimiques dans  le RIF  contre différents sites peuplés de civils. Ainsi, l'armée espagnole est devenue,  sous le commandement de Primo de Rivera et le roi Alfonso, la première armée à utiliser des armes chimiques contre des civils. Les RIFAINS ont subi de très lourdes pertes humaines, et sans aucune résistance dans les milieux politiques et espagnols européens.

Le gaz moutarde, l'ypérite et le phosgène ont été utilisés pour arroser les rifains, et sans la reddition salvatrice du résistant Mohamed U Abd el-Krim  » Pour que vivent les rifains« , a-t-il dit, cela aurait  pu conduire à un génocide.

Ce fut entre 1923 et 1927 et les effets des bombardements sur la santé et l'économie du RIF  sont toujours d'actualité à ce  jour. Depuis lors, et jusqu'à présent,  ni le RIF ni les RIFAINS n'ont vu aucune démarche d'excuse ni dé réparation dans le RIF  par l'Espagne-  Celle d'après 1978- démocratique, membre de l'Union Européenne pour ce qu'elle a commis. Sebastian Balfour, de la London School of Economics, n' a aucun doute  sur la responsabilité criminelle de l'Espagne: «  au moins l'Espagne aurait due s'excuser pour l'usage de bombes chimiques et reconnaître la souffrance  qu'elle a causé »

 

Maroc : la contestation populaire ne faiblit pas à Al Hoceima et dans d'autres villes du royaume



 
31 mai 2017, 15 h 07 min    Oumma.com 

Située en plein cœur de la région du Rif, Al Hoceima est le théâtre de grandes manifestations protestataires qui, depuis dimanche 28 mai, ont fait tache d'huile dans plusieurs villes du royaume de l'Atlas, dont Marrackech, Casablanca, Fès, Oujda, appelant, sans faiblir, à la libération de Nasser Zefzafi (photo ci-dessus), le leader de la fronde nord-marocaine interpellé lundi par les forces de l'ordre.

Alors que la grogne est montée d'un cran tout au long d'un week-end houleux dans la capitale de la province du Rif, marqué par l'arrestation d'une trentaine d'activistes et émaillé de heurts avec la police marocaine, les milliers de manifestants en colère ont dénoncé le tournant sécuritaire pris pour mettre fin au mouvement citoyen Hirak, actif depuis six mois, né de la contestation populaire que la mort atroce du poissonnier Mouhcine Fikri, broyé par une benne à ordures, a déclenchée en décembre dernier. Le malheureux homme contestait la saisie et la destruction de sa marchandise avant que cela ne tourne au drame.

Aux cris de « Nous sommes tous Zefzafi », « Dignité pour le Rif » ou encore « Halte à la militarisation », et sous des banderoles à l'effigie de l'insurgé charismatique du Rif marocain qui s'est attiré les foudres des autorités pour avoir récemment interrompu un prêche de la grande prière dans une mosquée d'Al Hoceima, des milliers de personnes ont envahi à nouveau les rues de la ville, proclamant « Libérez les prisonniers, ou mettez nous tous en prison ! », tout en interpellant durement ceux qui les gouvernent, au risque d'être accusés de crime de lèse-majesté : « Êtes-vous un gouvernement ou une bande de corrompus ? ».

Pour Nezha, une jeune fille de 20 ans d'origine berbère, la stigmatisation insupportable de sa communauté est institutionnalisée : « Avec le gouvernement, il n'y a rien qui marche, toujours les mêmes problèmes, toujours la pauvreté, tu n'as pas le choix. On est toujours rejetés », déplore-t-elle vivement, tandis que pour Adeal, la quarantaine, un acteur associatif dans le milieu culturel, témoigner de sa solidarité était essentiel « non seulement à l'égard des Rifains, mais à l'égard de tous les Marocains ». « Il s'agit de services publics, d'éducation, de santé, de justice. On ne comprend pas qu'il y ait des injustices sociales, alors que nous ne sommes pas un pays si pauvre que cela », a-t-il insisté.

De son côté, Omar, un activiste proche du 20-Février, le mouvement contestataire qui a fleuri lors des « printemps arabes », considère que les événements d'Al Hoceïma sont tragiquement révélateurs. « Ce qui se passe dans la région du Rif est d'une gravité exceptionnelle vu le degré de militarisation de la région et le retour de l'arbitraire », pointe-t-il du doigt, avant de renchérir : « On est plus au moment des promesses du roi pendant l'année 2011 d'un avenir meilleur radieux, etc. D'où le besoin de solidarité, de monter des résistance".

 

Commentaires des lecteurs d'Oumma.com à cet article :

En observant les incidents, et en les analysant dans un contexte global, on pourrait clairement constater la reproduction des scénarios tunisien, lybien et syrien.

       Le timing et la succession des incidents ne sont- ils pas suspects? Alors que le Maroc reçoit des délégations politiques et économiques, venues constater de près, la stabilité économique et sociale du pays, et explorer les différentes opportunités qu'il offre aux investisseurs étrangers.

N'est-il pas surprenant de voir apparaître soudainement, un homme en tenue militaire, s'adressant aux marocains, de l'extérieur du pays, en les manipulant et les remontant et appelant à sortir manifester. Des manifestations qui permettront à des traîtres vendus, de profiter des mouvements de foule, pour scander des slogans haineux, commettre des actes de vandalisme, et même des meurtres, avec l'objectif de les mettre sur le dos des autorités.

Le coupable du drame du jeune rifain, est un autre citoyen comme lui, qui a commis un crime, pour lequel, il sera jugé et puni. Comme l'a été le criminel de Meknes, ayant transformé le corps de sa victime, en viande hachée, et qui a été consommée par beaucoup de gens. Et comme le serait chaque criminel. Vouloir à tout prix, impliquer les autorités, semble évident, et les agendas cachés sont plus que visibles.

Ces mêmes agents d'autorité qui assuraient la sécurité des citoyens, ont subi beaucoup de pression au nom des libertés, et ont été accusés d'oppression. Jusqu'à donner tous les droits aux vrais criminels, et transformer nos rues en dangereuses scènes de violence, où nous ne pouvons plus nous aventurer sans risque. Voilà le résultat d'une liberté sans contrôle et sans limites.

La même liberté que les syriens et lybiens ont réclamé, quand ils ont été manipulés et qu'ils sont sortis manifester, sous couvert de slogans idéalistes. Aujourd'hui, ils vous invitent à sortir manifester dans la rue, et dans un avenir proche, ils vont s'introduire dans les foyers, violer mères, et sœurs. Le pseudo- médecin militaire, qui tente de manipuler les plus crédules, à travers ses vidéos, n'est rien d'autre qu'un mercenaire, parti s'approvisionner en armes, avant de s'auto-proclamer leader de la révolution.

C'est à ce moment précis, que nous expérimenterons la vraie répression. Quand les maisons seront détruites, proches tués, errant sur terre, méprisés et ignorés de tous.
Qu'Allah nous en préserve

Le peuple ne demande pas la supression du roi Il demande une monarchie CONSTITUTIONNEL et c'est légitime d'autant que lors des "printemps arabes" le pouvoir avait promis une évolution dans ce sens !

Encore un autre Robot qui défend la position de la dictature et de la tyrannie du Makhnez et incriminer les pauvres citoyens qui revendiquent des hôpitaux ( notamment un centre d'oncologie pour le diagnostique précoce du CANCER ),des routes,des autoroutes ,tout simplement LA DIGNITÉ …

Nasser ZAFZAFI n'a pas pillé les richesses du pays " Phosphate " et plusieurs dizaines de MINES qui fonctionnent à plein régime pour les comptes de la famille alaouite sans que les habitants en profitent d'une miette surtout à IMIDAR …Le Changement des rôles c'est une Méthodologie et un mode opératoire chez Les Dictateurs et les Tyrans et leurs sbires qui rodent sur les réseaux sociaux et les médias pour justifier L'INJUSTICE au nom de L'ISLAM en plus régulièrement !! ,ils sont COUPABLES de la gestion catastrophique de L'ÉTAT et quand il y a une protestation,où une contestation ,

LE MAKHZEN qui vole les richesse du peuple ainsi que son " cabinet noir " approximatif du palais qui fait office d'un " gouvernement secret " le vrai gouvernement Illégal constitutionnellement ,illégitime démocratiquement créent au complot et à ce genre de propagandes dont vous êtes convaincu force est de relever ,compte tenu du contenu du poste qui fait l'objet de ma réplique…

L'arrestation du vaillant et du valeureux intrépide Nasser Zafzafi n'est pas la fin de la bataille,c'est le début de la grande bataille qui mettra à genoux le makhzen et se acolytes criminels qui s'accaparent l'économie marocaine,et les revenus des exportations du Phosphate et des Mines d'OR + COBALT+FER+…LE MAROC N'EST PAS UN PAYS PAUVRE,mais APPAUVRI par la monarchie alaouite qui exploite la religion pour dominer le peuple et le faire terre…LE BUDGET DU MINISTRE DES AFFAIRES ISLAMIQUE dépasse celui l'éducation et de la santé,on 57.000 mosquées au Maroc qui ont coûté des Milliards !

On construit des mosquées au lieu de nourrir les pauvres ! c'est normal ? où de construire des hôpitaux! où des universités !

Les RIFAINS sont des MUSULMANS SUNNITES depuis l'arrivée de l'islam dans les territoires du Maghreb, vous les accusez d'être " CHIITES " ou manipulés par les " CHIITES " ! dans quel but un agent du makhzen déséquilibré politiquement apparentement un dénommé " Manar Slimi " qui réside sur les plateaux de télévisions fait une telle déclaration ? ce n'est pas une FITNA = SÉDITION celle-là ?

Le Makhzen est sur la voie de disparaitre par ce qu'il est STUPIDE toit simplement…

Voilà notre devise : ALLAH – PATRIE – PEUPLE …. Nos principes sont : Liberté+Justice+Dignité…

Bien sur il s'agit d'un complot americano-sioniste ourdie avec l'aide de l'Arabie saoudite et de l'Iran.

Omar, il faut redescendre sur terre. Le peuple rif fait un certain de demande et l'état y réponds par la violence. Alors si demain le Maroc deviens la Syrie ou la Libye comme tu le dis, sa sera la responsabilité du pouvoir. Les demandes ne sont exceptionnel.
        Une université, pour étudier un jeune d'al hoceima doit faire 400km pour aller soit à oujda soit à tetouan. Al hoceima est la ville ou la vie est la plus chère du pays. Le chômage y est le double par rapport à la moyenne national. Un hopital, al hoceima est la ville du pays ou il y a le plus de cancer.

Et l'essentiel la pèche, Al hoceima est le deuxième port du pays en terme de pécheur (1000 personne) . Et en ce moment, tous les grands bateaux ont quittés le port pour aller dans d'autre ville à cause du dauphin noir qui détruit les filets. L'état n'apporte aucune solution puisque cette espèce est protégé. De même, la mort de Mohsin Fikri est arrivé car on voulait lui detruire sa marchandise parce que l'espadon est une espèce protégé. Décidément, dans ce pays, on respect plus le droit des animaux à ceux des hommes.

Et bien sur, on condamné des personnes, le chauffeur du camion etc. Mais ou sont les vraies coupables ? L'espadon à été péché à nador, il a quitté le port, puis revendu avant d'arriver dans les mains de Mohsin Fikri. Alors que la pèche de l'espadon est interdit.

Voila des considerations beaucoup plus terre à terre pour expliquer ce qui se passe à al hoceima. Mais mon cerveau ne doit pas être aussi sophistiqué que le tien …

 

Nous sommes en 2017…Un siècle après le premier gazage chimique d'une population civile avec les conséquences que l'on connait (cancer,…), les rifains revendiquent des droits élémentaires:

-éducatifs, et oui sans éducation, difficile de s'insérer professionnellement
-des hôpitaux…utile, pratique, evite de transporter des personnes atteintes de cancer jusqu a Rabat
-economique: industrialisation de la région avec un regime fiscal de faveur si possible pour attirer des investisseurs.
-culturel : excusez les rifains de s'interesser à leur langue, à leur patrimoine, etc
-de la dignité, les rifains sont autochtones et un peu de respect serait bienvenu, se faire traiter de fils d'espagnol par l'armée et ses gendarmes à chaque check point est trés vexant.

Enfin, je dirais que c'est une grande débilité de réclamer une autonomie, le rif a assez souffert.
La nouvelle génération veut s'ouvrir, travailler, fonder un toit etc etc
Le gouvernement marocain ne doit pas rater l'occasion de répondre à ces revendications de façon intelligente, c'est à travers ces moments de crise que se consolide les liens et l amour pour la patrie.
Enfin, je dirais qu'il ne faut pas tomber dans un piège très dangereux: la peur de manifester.On a reproché aux rifains de destabiliser le pays et un parallele avec la syrie a été fait.Chaque situation est différente; il n y a pas d'avancées sans lutte malheureusement…

Personnellement, je pense que la majorité des marocains qui s'expriment sur ce qui se passe dans le Nord du Maroc font preuve d'une vraie ignorance et d'une légèreté quant aux problèmes que rencontrent les habitants de cette région. Ils se jettent comme des chiens affamés sur des os dépourvus de moelle. Ils interagissent avec un sujet dont ils ignorent les tenants et les aboutissants.

"Je suis un rifain comme on dit". Je suis originaire de Mezkitem située à 70 km au nord de Taza. Je parle couramment le rifain mais ce n'est pas pour autant que je me comporte comme un sectaire en ne recherchant à communiquer qu'avec les gens issus de cette région. Bien au contraire, je me sens un marocain parmi d'autres et je me considère plutôt comme un citoyen du monde , un homme qui prône l'universalité et la fraternité humaine.

J'ai grandi dans cette région où il n'y avait ni eau courante ni électricité ni même une route digne de ce nom. Oui, j'y suis né au lendemain de "l'indépendance !" une fois que ma mère était de retour des montagnes du rif où elle s'abritait des bombardement effectués par l'occupant, pendant que mon père que Dieu ait son âme était au front entrain de combattre. 60 ans plus tard, cette région n'a connue aucun changement. Elle est restée dans l'abondon pour des raisons que nous les rifins nous connaissons et que vous les "autres" vous vous forcez d'ignorer. Oui rien n'a changé à tel point que si l'armée française venait à revenir sur ces lieux elle serait choquée de voir le statu quo.
À quoi a donc servi cette indépendance virtuelle pour les gens de mon village ? Je sais que votre réponse est déjà prête car vous n'êtes que des vrais hypocrites et des vrais arrivistes à défaut d'être de vrais amnésiques.

Quand on vous présente nos doléances, tout ce qui vous vient à l'esprit, c'est de nous rétorquer par la seule phrase que vous avez apprise par cœur :"vive le roi et vive le drapeau du Maroc" en essayant explicitement encore une fois de nous offenser comme à l'accoutumée.
      Mais ce que vous ignorez espèces d'hypocrites, c'est que nos parents ont acté cette Maxime de "vive le roi et vive le drapeau" sur le champ de bataille et sur le champ d'honneur par leurs actes héroïques et leurs sacrifices incommensurables et non comme les vôtres qui sont restés cachés dans la paille ou affalés comme ils l'étaient sur un canapé entrain de siroter un café.
        Ce que révèle cet incident du Nord, c'est l'extrême rejet dont vous faites preuve à l'égard du berbère, cet homme libre et fier de sa langue ancestrale et de sa culture millinaire. Ce que révèlent ces moments que notre pays vit c'est aussi votre ignorance de vos origines et de votre histoire. Vous avez perdu la mémoire et vous vous êtes déconnecté de votre matrice en occultant cette Maxime qui dit : "pour savoir où on va il faut savoir d'où l'on vient".
       
        Arrêtez donc votre fond de commerce qui consiste à impliquer notre Roi dans chacune de vos affaires et à chaque fois que vous avez failli à vos responsabilités et que vous êtes en difficulté. Si comme vous le prétendez que vous aimez réellement notre Roi et notre pays, alors servez le sans se servir. Expliquez nous vous qui êtes des fidèles où a disparu cet hôpital d'oncologie d'Al Houceima dont sa Majesté a ordonné la construction ?
Au lieu de cela, vous préférez jeter l'anathème sur les rifains en les accusants de séparatistes ? C'est facile ainsi !

Si vous aimez réellement notre Roi alors vous devriez faire ce qu'il vous ordonne de faire à savoir faire preuve d'éthique et d'honnêteté dans vos démarches et cesser de piller les richesses des nobles citoyens de ce pays.
Allez donc en enfer vous qui n'êtes que des hypocrites et des traîtres.

Moi Rifain fils de résistant et puis de militaire qui a donné sa vie à la partie (Al Watan) et qui a glorifié Dieu (Allah) et qui a toujours été fidèle au Roi (Al Malik) par ses actes quotidiens, je te dis va au diable. Trouve toi un autre fond de commerce autre que celui où tu impliques systématiquement notre Roi. Je te conseille de profiter de ce mois sacré pour au moins prendre conscience que tu n'as ni le droit ni la stature de toucher au sacré car tu n'es qu'un homme profane qui risque de profaner tout ce qu'il touche.

Rassure toi, les rifains sont des hommes libres qui ont choisi de leurs propres volonté d'être de vrais citoyens de ce pays. Des citoyens qui adorent leur Patrie, des citoyens marocains qui seront toujours fidèles et prêts à mourir pour ce tryptique cher à leurs coeurs, un tryptique inscrit sur le fronton de leur Temple intérieur où il est inscrit et gravé à jamais : " DIEU – PATRIE – ROI "
Mohammed EL Khourouj

Driss Benjelloun     Driss Benjelloun Sur Bladi.com

Faut intervenir et sévèrement contre cette bande de zefzafi merde alors qui sont ces connards qui veulent foutre la merde dans notre pays? Faut les massacrer

Azzis Yazin   Azziz Yazzin ·  Tétouan   Sur Bladi.com

Le gouvernement devrait interdire la manifestation dans la ville interdire de sortir un autre drapeau que se lui du maroc ils faut être ferme avec ses salopards de.zafzafi et ses camarades escrocs qui.ont vendu leurs âme aux alge-rien honte à vous les escrocs 
Vive le roi et son.vrai peuples pas comme. Zafzafi et ses.marionnette
 

Le cannabis, dangereux eldorado pour le Rif marocain

 

http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7055.html

Dans les montagnes marocaines, la production de cannabis génère énormément de devises. Pourtant, la misère perdure… tout au moins chez les agriculteurs.

Davina FERREIRA      11 / 2006

Le Maroc, fournisseur numéro 1 de l'Union Européenne

Le Rif, région montagneuse donnant sur la Méditerranée, est traditionnellement producteur de cannabis utile à son artisanat, tel que le tressage de paniers. Sous le protectorat français, seul le gouvernement espagnol continue à autoriser sa production, alors que le « Maroc français » a déjà signé une convention internationale interdisant sa commercialisation (1932). Avec le mouvement de libération des mœurs des années 60 en Europe, la demande en haschisch augmente de façon incontrôlée. D'abord importée du Liban, jusqu'au milieu des années 1980, la drogue est de plus en plus souvent achetée au Maroc, si bien que ce dernier devient le premier fournisseur du marché européen. Le commerce du kif, de l'arabe kef qui signifie plaisir, génère vingt-deux milliards de dollars à l'année, à raison de 6 à 7 dollars le gramme. Le Maroc consacrerait en moyenne 150 000 hectares de terre à la culture du cannabis, principalement dans les montagnes du Rif et dans la région de Souss.

Le kif et l'argent du kif

La région du Rif est par nature une région peu propice aux cultures agricoles. La chaîne montagneuse qui la traverse d'est en ouest en occupant la plus grande partie du territoire, ses pentes très prononcées, ses hauts sommets, ses encaissements et ses précipices rendent difficile le développement d'une agriculture de rente qui puisse aller au-delà de l'auto-consommation. Avec 130 habitants au km2, la population du Rif, très élevée pour de telles conditions naturelles, vit essentiellement de la culture du cannabis. Pourquoi ? Parce que le cannabis requiert peu d'espace pour une rentabilité inégalée. Certes, les paysans ne gagnent que de 1 à 5% de sa valeur finale sur le marché, mais les 10 000 à 70 000 dirhams (900 à 6300 euros) qu'ils touchent à l'année sont bien plus élevés que ce que pourrait leur rapporter une culture traditionnelle. Quant aux trafiquants, ce sont eux les mieux lotis, avec des revenus atteignant des millions, voire des milliards. Si tout le monde semble heureux, où est donc le problème ? Les implications de ce commerce sur la société rifaine et sur son territoire sont très nombreuses et critiques.

Tout d'abord, la monoculture du cannabis depuis de longues années a nettement dégradé les terres, qui sont aujourd'hui pratiquement stériles. En effet, la hausse de la demande a provoqué le besoin en terrains encore cultivables. Le résultat en est l'extension de la production vers les régions voisines, une fulgurante hausse des prix de vente des parcelles, et surtout la destruction d'hectares de forêt et des espèces qu'elles abritaient. En 20 ans, la surface forestière de la région à diminué de 40%.

La société rifaine, quant à elle, se trouve totalement destructurée par ce fonctionnement. Même si les millions de dollars générés ont permis aux paysans d'accéder à la « vie moderne », de s'acheter des voitures et autres biens de consommation, ceux-ci n'en restent pas moins analphabètes. Cette hausse des conditions de vie, sans la hausse du niveau de vie, a marqué un changement considérable dans la pyramide sociale, et notamment la perte des valeurs traditionnelles communautaires. Cette nouvelle « élite » aisée n'a ni l'intérêt ni la capacité à contribuer à un développement économique dans les montagnes du nord. Le Rif n'est plus auto-suffisant, l'abandon de l'agriculture et de l'élevage traditionnel l'a rendu dépendant des importations, et ses souks ne vendent plus de produits régionaux, sinon des produits venus du sud ou de l'extérieur.

Enfin, les familles de cultivateurs vivent chaque jour dans la peur de la répression. Le haschisch est un produit illicite, rappelons-le.

Un dialogue de sourd

En octobre 1992, et sous la pression de la CEE pour que cesse la production du kif, le roi Hassan II reconnaît l'ampleur du phénomène : 50 000 hectares à ce moment-là. Cette reconnaissance était nécessaire pour que son pays continue à toucher des aides européennes, pour ne pas mettre quelques 200 000 paysans au chômage, et sortir le Rif de l'extrême pauvreté. Le doute persiste toujours quant à la volonté réelle du Roi de restreindre cette activité. En effet, le gouvernement marocain permet la culture du cannabis dans certaines zones, et exerce une répression totalement aléatoire, décidant de la diminution de l'espace cultivable à tout moment et sous tous les prétextes, et ne s'en prenant toujours qu'au petit paysan plutôt qu'aux contrebandiers.

Des cultures alternatives

Le CERAI est une ONG créée en 1994 qui cherche à transformer le monde rural et agraire dans un esprit de développement durable, de solidarité, de respect des droits humains et de la démocratie participative. Entre 2000 et 2003, l'ONG a participé avec l'Union Européenne à un projet d'« introduction et de développement de cultures alternatives dans le Rif marocain » qui prétendait trouver des solutions agricoles pour des milliers de paysans cultivateurs de cannabis. Il s'agissait essentiellement d'un projet pilote, qui consistait à aider une demi-douzaine de paysans dans la création d'exploitations « modèles », de façon à inciter leurs voisins à emprunter la même voie pour substituer l'économie du cannabis. Des enquêtes ont été réalisées, des possibilités ont été étudiées et finalement, seuls quelques vignobles et amandiers ont pu être plantés. On y a aussi fait la promotion de l'élevage de chèvres. Les résultats ont montré qu'il est réducteur de n'aborder le problème de la culture du cannabis d'un point de vue uniquement agricole. Le contexte géographique, culturel et économique de la culture du cannabis, suggère qu'il est extrêmement difficile d'envisager des cultures alternatives et même des projets de développement intégral.

Le CERAI a alors mené à bien un projet de promotion de la femme rifaine, avec la création d'une coopérative féminine d'exploitation de mines de sel. Elle est aujourd'hui fonctionnelle et la vente du sel permet à ces femmes et à leurs familles d'obtenir un petit salaire, même s'il est minime, qui ne provient pas du cannabis. Dans le même axe, la création d'une coopérative textile féminine est en projet

ALMEDIO - 2, traverse Baussenque, 13002 Marseille, FRANCE Almedio Consultores. Norma 233, Maitencillo. Comuna de Puchuncaví. Va Región, CHILI - Fono: (56)32 277 2231 - Chili - www.almedio.fr - info (@) almedio.fr

APMM (Association des Populations des Montagnes du Monde) - 50 boulevard Malesherbes, 75008 Paris, FRANCE - Tel:+33.1.42.93.86.60 – Fax:+33.1.45.22.28.18 - France - www.mountainpeople.org - contact (@) mountainpeople.org

 

Maroc : de videur à leader de la contestation, l'ascension fulgurante de Nasser Zefzafi

 
France info TV  Yacha Hajzler franceinfo France Télévisions
Mis à jour le 31/05/2017 | 11:19 publié le 31/05/2017 | 10:46

Le leader de la vague de protestation qui secoue le nord du pays depuis plus de six mois, a été arrêté le 29 mai pour avoir violemment interrompu le prêche d'un imam à Al Hoceima, dans la région du Rif. 

Depuis sept mois, le Rif, la région qui couvre le nord du Maroc, est le théâtre d'une contestation populaire qui ne faiblit pas. Le mécontentement continue d'agiter Al Hoceima, une ville de 56 000 habitants, dans une région enclavée le long de la côte méditerranéenne au lourd passé protestataire. Appelé Hirak chaabi, ce mouvement de contestation multiplie les manifestations depuis la mort d'un marchand de poissons au cours d'une opération de police à l'automne 2016. Le leader de la contestation, Nasser Zefzafi, a été arrêté lundi 29 mai, trois jours après avoir fait irruption dans une mosquée. Il a interrompu le prêche de l'imam, hostile au "hirak" (la mouvance), et qui aurait reproché aux manifestants de semer la discorde parmi les croyants, explique l'Association marocaine des droits humains (AMDH) citée par Le Figaro.

D'après le mandat d'arrêt diffusé contre lui, il est accusé d'avoir "insulté le prédicateur" et "semé le trouble". La dernière action spectaculaire d'un homme qui les multiplie ces derniers temps.

Le gars du Rif qui défie l'Etat

Mais ça n'a pas toujours été le cas. Avant octobre 2016, Nasser Zefzafi n'était qu'un simple Rifain de 39 ans, qui enchaînait les petits boulots. On lui prête des emplois de serveur, de videur de boîte de nuit, et même la paternité d'une petite boutique de téléphonie, fermée depuis, car criblée de dettes.

Tout bascule le 28 octobre 2016, lorsque le poissonnier Mouhcine Fikri meurt broyé dans une benne à ordures en essayant de récupérer sa marchandise, saisie par la police. La thèse de l'accident, voire du geste suicidaire, se heurte aux accusations de certains médias, qui affirment que la police a elle-même mis en marche le mécanisme de la benne. Ce drame, filmé par des passants, a été diffusé sur les réseaux sociaux. S'ajoutent, depuis 2011, des cas de suicides liés aux conditions de vie difficile d'une partie de la population de cette région. C'est de ce contexte et de ce drame aux circonstances troubles que naît le mouvement de contestation populaire, Hirak chaabi.

Nasser Zefzafi, gaillard athlétique, se mêle à ce mouvement, et s'impose peu à peu. Très populaire parmi les jeunes dans sa ville natale d'Al Hoceïma, il coordonne tambour battant des manifestations contre le pouvoir, rappelle France 24. "Il a été l'un des militants les plus actifs pour demander la lumière sur la mort de Mouhcine Fikri, et surtout il a bénéficié du fait d'être un des premiers à réclamer une forme de justice sociale, que l'Etat tienne ses promesses en terme de développement. Il le fait avec force, un certain charisme, c'est toujours un peu inexplicable, l'attrait d'un leader...", explique à franceinfo Youssef Ait Akdim, envoyé spécial à Al Hoceima pour Le Monde Afrique.

Il multiplie ses diatribes contre le pouvoir marocain sur les réseaux sociaux dans des vidéos très populaires, parfois filmées depuis le salon familial. Nasser Zefzafi finit par prendre la tête du Hirak chaabi. "Les Rifains ont vraiment confiance en lui, il a énormément d'influence", confie un journaliste marocain, que franceinfo a joint alors qu'il revenait du Rif. 

Un argumentaire sans concessions

Car en plus de son charisme, Nasser Zefzafi se sert de déclarations choc, et d'une bonne connaissance de la région. Les revendications qu'il porte puisent en grande partie dans les relations tumultueuses qu'entretient cette région berbérophone avec le pouvoir central du roi Mohammed VI.

Il axe son discours sur la dichotomie entre les puissants et le peuple, jugé délaissé, et assure "parler au nom des pauvres". Des paroles qui rencontrent un fort écho dans cette zone du nord du pays où le taux de chômage est bien supérieur à la moyenne nationale, pointe Jeune Afrique, dans un article consacré au Rif. Nasser Zefzafi n'hésite pas à dénoncer "l'exclusion et la marginalisation délibérée" de sa région.

Lors des manifestations, que lui et son mouvement revendiquent pacifiques, Nasser Zefzafi harrangue la foule et déroule son discours. Comme ce 18 mai, où plusieurs milliers de personnes se rassemblent dans le centre-ville d'Al Hoceima. Une grande banderole affichant le mot d'ordre "Etes-vous un gouvernement ou un gang ?" ne passe pas inaperçue. Car s'il critique le sous-développement de la région, il intègre également dans son discours la "corruption" du gouvernement et des élites locales, l'esprit répressif du régime ou encore les "mafias" locales.

Des prises de position qui le rendent très populaires mais qui en font également une cible. "Quand je l'ai rencontré, il avait des gardes du corps, des jeunes de la région qui se sont portés volontaires pour assurer sa sécurité. Il a reçu des menaces de mort, ses parents aussi. Bien sûr, il y a des gens contre ce mouvement", raconte Youssef Ait Akdim.

Important, donc controversé

Et à mesure que Nasser Zefzafi s'impose comme le visage de la contestation rifaine, son discours est de plus en plus décrypté et, parfois, remis en cause. Son rapport à l'islam apparaît ainsi assez flou pour certains. Il n'hésite pas à dénoncer un gouvernement "d'islamistes". Il n'a d'ailleurs pas hésité à interrompre une prière, s'indignant du prêche de l'imam, qualifiant même ce dernier de "charlatan". Cependant le site marocain Telquel pointe la rhétorique "ultra-conservatrice" de son intervention à la mosquée : il s'en est pris au festival de musique Mawazine, dont il a critiqué les "habits dénudés, les corps nus, (retransmis) sur des chaînes officielles, d'un pays qui se prend pour un pays musulman". Une irruption du religieux dans le discours politique néanmoins habituelle dans le débat public marocain nuance Youssef Ait Akdim : "Tout le monde ici puise dans l'argument religieux pour appuyer tel ou tel point, même le roi le fait, ce n'est pas propre à Nasser Zefzafi."

Son discours sur les droits des femmes est également contesté. Dans un portrait réalisé par le quotidien espagnol El País, il affirme vouloir "que la femme rifaine grandisse et vive dans l'égalité des sexes". Mais un autre son de cloche se fait entendre du côté de l'Association marocaine des droits humains. Cité par Le Monde, le responsable de la section d'Al Hoceima, Ali Belmezian, estime, lui, que le mouvement du Hirak chaabi est "sectaire, tribal et passéiste". Et prend pour exemple une manifestation organisée le 8 mars : "Sous couvert de mettre en avant les femmes, c'était une marche encadrée par les hommes."

Nasser Zefzafi est aussi accusé par le pouvoir de velléités séparatistes. Des critiques balayés par le leader des manifestations. " Je suis marocain et je combats l'injustice dans mon pays. Il n'a jamais été question de lever des mots d'ordre de ce genre", répond-il fermement à le site info.com le 22 mai. Le journal Maroc Hebdo affirme pourtant que des relations ont été établies>entre son mouvement et des cellules indépendantistes basées à l'étranger, comme le Mouvement du 18-Septembre pour l'indépendance du Rif, installé à Bruxelles. Mais jusqu'à présent, aucune preuve n'a été fournie par les détracteurs de Nasser Zefzafi. 

Toutefois, malgré ces attaques virulentes contre le pouvoir en place, le leader du Hirak chaabi affirme ne pas souhaiter nourrir le feu d'une révolution. Il réclame avant tout un dialogue direct avec le roi Mohamed VI. "Tous les autres intervenants se sont aliénés notre confiance", ajoute-t-il pour Lesiteinfo.
Il a d'ailleurs refusé d'assister, la semaine dernière, à une rencontre avec une délégation ministérielle qui s'est engagée à accélérer les investissements dans le Rif.
Emprisonné après une courte cavale à la suite de son irruption dans la mosquée d'Al Hoceima, Nasser Zefzafi a été transféré à Casablanca. Il est désormais sous le coup d'une enquête pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat et d'autres actes constituant des crimes en vertu de la loi".

 

Nasser Zefzafi "On m'a frappé, humilié, traité de fils de prostituée et mis des chaussettes puantes au nez et à la bouche !" 

 
  
Source Rifonline     

Abdessadek El Bouchtaoui, membre du collectif de défense des détenus du mouvement contestataire du Rif a donné un peu plus de détails sur sa visite qu'il a effectuée, samedi 3 juin, à Nasser Zefzafi,le chef de file mouvement arrêté lundi dernier et placé en garde à vue au siège de la BNPJ à Casablanca.

« J'ai remarqué que le moral du frère Nasser Zafzafi est très élevé. Il est en bonne santé, malgré qu'il ait été violenté physiquement et moralement lors de son arrestation ».dit-il à Hibapress.

« J'ai constaté une trace de coups à l'œil gauche, blessures au niveau de la tête après avoir été violenté avec un bois. En guise d'humiliation, ils lui ont mis des chaussettes pourries au nez et à la bouche ».Explique l'avocat au barreau de Tétouan.

D'après le Maître El Bouchtaoui, connu pour son soutien au mouvement contestataire du Rif, Nasser Zefzafi a aussi fait l'objet d'une violence verbale, « ils l'ont traité de fils d'espagnols, Awbach (voyous) ou encore fils de prostituée », dénonce-t-il avant de souligner que tous les activistes arrêtés ont eu droit à ce genre de traitement qu'il qualifie de "systématique".


 

LE RIF, L'IMMIGRATION ET LA NATION

http://quid.ma/politique/

PAR DRISS AJBALI    JUN 06 À 13H32
 

Il y a ceux, binationaux et « rifariens » d'occasion, qui expriment leur solidarité en brûlant leurs passeports, oubliant vite qu'ils en ont brûlé autrefois pour l'avoir. Et ceux qui, soi-disant pour défendre le Maroc,  manient honteusement l'insulte et la bannière rouge et verte contre les militants rifains. Plus gravissime est le développement vertigineux du sentiment de défiance envers le Maroc qui, hier encore, faisait exception dans le monde arabe. Il est temps de sortir de l'impasse

« Une nation forte n'est pas une simple agrégation d'individus de toutes racines. Elle est une fiction qui doit faire sens pour tous afin de dépasser les spécificités de chacun », note avec justesse Pascal Bruckner dans son dernier livre, Le Racisme imaginaire. Et cette fiction, qui doit faire sens, doit être préservée, protégée et entretenue par un Etat dont la force prend appui sur une adhésion et non pas sur la force qui, in fine, reste inique. Dans un monde en réseau, transparent jusqu'à l'outrance, la répression finit par se retourner contre son promoteur. Il y a peu, la France, bien qu'en état d'urgence, fut narguée, pendant des mois, par le mouvement Nuit debout. Et bien que puissant, ce n'est pas la force qui a ébranlé ce mouvement. C'est le temps et le calendrier électoral qui l'ont essoufflé.

Ce que vit le Maroc dans son Rif à ceci de grave : c'est l'oblitération du récit national marocain sur la réconciliation. Parti d'une action de l'ordre humiliante et une mort atroce, un mouvement a gonflé au gré de l'incompréhensible surdité qu'il a trouvé sur son chemin. En plus de réclamer son droit légitime à la santé, au travail et à l'instruction, il a commencé, peu à peu,  à convoquer sa fiction et ses propres légendes pour exiger la dignité et la singularité. D'où l'accusation de dissidence proférée d'abord par la majorité gouvernementale ; d'où l'intrusion de la mosquée dans un débat qui n'est pas le sien ; d'où l'incident ; d'où les arrestations ; d'où la tâche d'huile ; d'où le cul-de-sac.

Ce qui est aussi insolite, c'est la puissante solidarité dont bénéficie ce mouvement dans une partie de l'immigration marocaine. Si elle est troublante, elle est loin d'être étonnante.

Les Marocains sont présents dans le monde entier. La solidarité, elle, se manifeste là où se trouvent les immigrés d'origine rifaine : la Hollande en particulier où s'agitent, dans l'ombre, de drôles de personnages qui ont des comptes à régler notamment avec Ilyass El Omari (c'est notoire et j'en parle en connaissance de cause puisque j'ai eu à en souffrir) mais aussi en Belgique et en Allemagne.

Un solide sentiment de « cousin feeling »

L'immigration rifaine, plus que toute autre, donne le sentiment d'être puissamment structurée, ce qui est en partie vrai. Mais en partie seulement. Elle est surtout liée par un solide sentiment qu'on pourrait qualifier de « cousin feeling ». Et ce n'est pas leur manquer de respect que de dire qu'il y a souvent chez eux une manière, à peine négligée, de vous faire comprendre, quand vous n'êtes pas rifain, qu'il y a eux et vous.

Le Rifain, même quand il n'est pas né au Maroc, vit son immigration comme un exil forcé. On lui a transmis une mémoire légendée. Il considère son immigration  comme le résultat d'une punition infligée par le pouvoir central. Un châtiment pour le goût de la dissidence de ses ancêtres. D'où un esprit de rébellion rampant.

Les Rifains de l'immigration sont reliés par la légende de la bataille d'Anoual, ce symbole de la bravoure, de la force et de l'unité, promue  par Abdelkrim Khatabi. Cela donne comme une filiation boursouflée d'arrogance narcissique. Ce qui les caractérise le plus, c'est cette obsession de la mémoire, avec ses gloires et ses malheurs. Un imaginaire, comment dire, nourrit par une forme de rancœur et un besoin de réparation. Un imaginaire puisé dans les tragédies vécues par leur région, avec des plusieurs contentieux en suspens :

Avec l'Espagne d'abord. Sa défaite cuisante en 1921, par ce qui allait être un modèle de lutte anticoloniale, a poussé l'Espagne humiliée, aidée par la France et Pétain et les Allemands, livreurs du gaz sarin, à infliger une sale guerre aux populations civiles du Rif. Cet épisode reste l'une des plus tragiques défaites morales de la colonisation espagnole. L'usage de ce gaz « moutarde » resurgit aujourd'hui comme un stigmate indélébile. Un tatouage identitaire. C'est ce  qui légitime la revendication, répétée avec insistance, d'un hôpital pour le traitement du cancer. Hôpital qui apparemment existe sans exister, ce qui, pour le moins, souligne la déficience coupable des responsables politiques de la santé.

Le second contentieux est avec Rabat. Le soulèvement rifain de 1958-1959 est réprimé dans le sang, avec de millier de morts. Les Rifains gardent de cet épisode une rancune tenace contre Moulay Hassan, alors prince héritier et plus tard contre le roi Hassan II. Ils estiment avoir payé le prix fort parce que durement châtiés par le monarque qui leur a infligé une insoutenable marginalisation durant tout son règne. Seuls s'offraient à eux, comme perspectives, le kif puis le haschisch, le trabendi avec les villes occupées et surtout l'émigration. C'est probablement de là que leur vient ce goût pour la transgression.

Le troisième contentieux, dans le prolongement du second, date du 19 janvier 1984. La décision de faire payer 50 drh l'inscription au baccalauréat et 100 drh à l'université fait sortir la rue marocaine. Les élèves, comme le tube dentifrice, sortent plus aisément qu'ils ne rentrent.
Dans le Rif qui, à ce moment là, constituera l'épicentre de la convulsion populaire, les manifestations tournent à l'émeute. Les forces déployées arrosent la foule de balles réelles. Mais ce que la mémoire retient, c'est le discours royal et irréel, l'un des plus implacable de Hassan II. Dans une allocution télévisée, le 22 janvier 1984, Hassan II improvise en darija marocain pour se faire bien comprendre.  Il qualifie les émeutiers de « awbach » (déchets de la société), ce qui est vécu comme un outrage. Et en s'adressant, d'évidence, aux Rifains, il laisse tomber : « Vous avez connu le prince héritier, je ne vous conseille pas de faire connaissance avec Hassan II ».

Sortir de l'impasse

Cette mémoire convulsive existe et nul ne peut la nier. Elle est cependant anachronique. Il faut raison garder. Depuis son avènement, Mohamed VI a montré beaucoup de tendresse et de geste royaux pour cette région. En particulier Al Hoceima où il a passé régulièrement des séjours estivaux.  La région est représentée, aujourd'hui et dans le Maroc officiel, par des personnages de premier plan, dont Hakim Benchamach, troisième personnage de l'Etat, reste l'un des hommes les plus droits que la région a enfanté. Enfin, les dossiers sociaux économiques en souffrance sont légions dans tout le Maroc et non pas simplement dans Al Hoceima enclavée. Il y a, à mon humble avis, une ambiguïté qu'il faudra un jour lever : Le Maroc est une société pauvre avec un Etat puissant et riche à la différence, par exemple de la Grèce qui est un Etat pauvre à la tête d'une société riche.  

Dans plusieurs villes, le Marocain sort dans la rue par solidarité mais aussi pour demander son dû socio-économique. L'immigration, elle, s'est confortablement emparée du virtuel et des réseaux sociaux où le courage s'est banalisé et l'outrage…encouragé. Chacun y va de son quart d'heure warholien pour manifester son humeur. Il y a ceux, binationaux et « rifariens » d'occasion, qui expriment leur solidarité en brûlant leurs passeports, oubliant vite qu'ils en ont brûlé autrefois pour l'avoir. Et ceux qui, soi-disant pour défendre le Maroc,  manient honteusement l'insulte et la bannière rouge et verte contre les militants rifains. C'est une fracture, au sens orthopédique du terme, inédite. Plus gravissime est le développement vertigineux du sentiment de défiance sur le Maroc qui, hier encore, faisait exception dans le monde arabe. Il est temps de sortir de l'impasse.

 
 
 
Livres & études Histoire 

Une guerre coloniale oubliée : le Rif, 1921-1926

par Romain Ducoulombier , le 8 octobre 2008

La guerre qui oppose la République rifaine d'Abdelkrim aux Espagnols et aux Français entre 1921 et 1926 reste largement méconnue. Cette guerre coloniale, extrêmement violente, marque pourtant une étape décisive dans l'histoire de l'anticolonialisme et dans la construction de la nation marocaine.

Vincent Courcelle-Labrousse, Nicolas Marmié, La guerre du Rif. Maroc 1921-1926, Paris, Tallandier, 2008. 365 p., 25€

http://www.laviedesidees.fr/Une-guerre-coloniale-oubliee-le.html

Le 14 juillet 1926, la France du Cartel des Gauches rassemble sous l'Arc de Triomphe la coalition improbable des vainqueurs de la guerre du Rif : un superbe cliché, où semble tenir toute l'histoire de la IIIe République coloniale, immortalise Aristide Briand, président du Conseil, entouré d'Édouard Herriot, Paul Doumergue et Philippe Pétain, du dictateur espagnol Primo de Rivera et du sultan du Maroc Moulay Youssef. « C'est dans le même esprit de paix, avait affirmé Briand à la Chambre en décembre 1925, que nous entendons terminer dans un bref délai les affaires du Maroc et de la Syrie aussitôt qu'auront été réduites les agressions fomentées contre l'oeuvre de civilisation et de traditionnel libéralisme de la France » 

Un an plus tard, victorieux d'Abdelkrim, il reçoit le prix Nobel pour son œuvre de réconciliation internationale. C'est bien une guerre et non une simple « affaire » qui s'est pourtant déroulée dans le Rif, dans laquelle la France a été engagée à partir d'avril 1925, mais que les Espagnols avaient déclenchée en 1920 sans parvenir à la terminer. Une guerre totale, moderne, et oubliée, que restituent avec passion deux auteurs, Vincent Courcelle-Labrousse et Nicolas Marmié. Leur propos, malheureusement, n'est étayé par aucune note de bas de page : malgré la qualité de l'ouvrage, l'administration de la preuve s'en trouve de ce fait affaiblie. Les deux auteurs, certes, ne sont pas historiens de formation. Mais une connaissance, même intime, du Maroc, acquise pendant de longues années d'exercice de leurs métiers respectifs d'avocat et de journaliste, ne peut suppléer à l'absence complète d'apparat scientifique.

Le livre s'appuie sur une bibliographie en langue espagnole qui s'est considérablement renouvelée depuis le milieu des années 2000. Rien d'étonnant à cela : la guerre du Maroc est un enjeu clé de l'histoire espagnole de l'entre-deux-guerres. Elle a porté Primo de Rivera au pouvoir, et constitué pour Francisco Franco une école et un marchepied. Elle a scellé aussi la rencontre entre Philippe Pétain et la droite traditionaliste et philofasciste de la péninsule : sous l'œil attentif du dictateur, le maréchal vainqueur reçoit en février 1926 à Tolède la médaille militaire des mains du roi Alphonse XIII. Auréolé de son prestige acquis pendant la Première Guerre mondiale, Pétain a écarté Lyautey avec la bénédiction de Paul Painlevé, et a transporté au Maroc les méthodes de la guerre européenne. Le besoin était urgent que soit porté le coup de grâce à la « République du Rif », qui menaçait l'équilibre du protectorat marocain.

Aux origines de la guerre du Rif

L'insurrection du Rif à partir de 1921 n'est pas un accident. Elle est la conséquence de la lente progression des Espagnols depuis le milieu des années 1900. En 1909 et 1910, les Espagnols avaient déjà subi une série d'humiliantes défaites, dont l'onde de choc s'était répercutée sur le continent. L'exécution de l'anarchiste Francisco Ferrer en octobre 1909 était la conséquence directe de la grève insurrectionnelle déclenchée en Catalogne contre le rappel des réservistes. C'est donc pour diviser l'ennemi que le Service espagnol des Affaires Indigènes, imité de son homologue français, finance largement un « parti de l'Espagne » et dérègle délibérément le jeu coutumier des relations entre tribus rifaines. L'étude de la stratégie espagnole de conquête du Rif est un aspect passionnant du livre.

La tribu des Beni Ouriaghel, dirigée par le père d'Abdelkrim, est en effet le pilier de cette stratégie : celui-ci s'est engagé à ne pas mobiliser ses troupes et à favoriser les affrontements entre tribus rivales. Malgré le succès initial de cette redoutable politique, les Espagnols, incapables de débarquer en force au Maroc, ne peuvent assurer la sécurité de leurs affidés. L'empoisonnement de son père en août 1920 achève de pousser Abdelkrim à la révolte, au moment même où la conquête du pays semble à portée de main du général espagnol Sylvestre, installé à Melilla. Un an plus tard, en août 1921, le corps expéditionnaire et son chef ont disparu dans une effroyable débâcle, qui scelle l'un des plus grands désastres militaires subis par une armée coloniale.

C'est qu'entre-temps, le pouvoir rifain est né. Il s'est certes constitué grâce au talent d'un homme parvenu à faire oublier son passé de serviteur de l'Espagne. Pour rompre le jeu diviseur des rivalités tribales, Abdelkrim réislamise le Rif en lui imposant un ordre religieux rigoureux où le droit coranique remplace le droit coutumier. Mais cette république éphémère incarne aussi la seule issue offerte au Rif, entre l'encerclement colonial et l'impuissance tribale. Le charisme d'un homme du pays élevé à l'école espagnole et la force de sa tribu ont joué ; mais il a fallu l'idée d'indépendance, bientôt soutenue par la légitimité religieuse et militaire d'un nouvel émir dissident, pour unifier contre l'ennemi ancestral espagnol un peuple qui n'existe pas.

La revendication nationale rifaine a agité le petit monde révolutionnaire de France et d'Europe. Abdelkrim, pourtant, n'est pas communiste ; mais il comprend que cette agitation est un levier sur l'opinion française – peut-être sait-il déjà qu'une guerre coloniale se gagne en métropole. Les communistes, eux non plus, ne sont pas nationalistes, mais le Komintern leur enjoint de lutter pour l'indépendance des prolétariats coloniaux. Étrange dialogue de sourds, dont chacun finalement tire parti. Il est clair, en effet, que l'avènement du bolchevisme a renouvelé en profondeur non seulement les principes, mais aussi les pratiques de l'anticolonialisme. La surenchère communiste contraint d'ailleurs les socialistes à réviser progressivement leur attitude de soutien sans participation au Cartel ; les surréalistes aussi, de leur côté, prennent parti pour le Rif. « Notre première prise de position fut une prise de position en somme anticolonialiste », devait ainsi affirmer Michel Leiris. Toute cette agitation efficace, fondée sur un malentendu, en dit long sur les ambiguïtés de l'anticolonialisme français, motivé en profondeur par le rejet de la société bourgeoise et la recherche de l'exotisme plutôt que par la connaissance positive du Maghreb.

La « République du Rif »

Comme le soulignent avec raison les deux auteurs, le régime éphémère fondé par Abdelkrim dans les montagnes du Rif n'a de république que le nom. Il s'agit en réalité d'une organisation politique qui repose entièrement sur la primauté des Beni Ouriaghel. Les Rifains ne sont pas une nation, mais une constellation de tribus d'origine berbère, privée de centre névralgique. L'intelligence d'Abdelkrim est d'être parvenu à regrouper ces tribus autour de lui en une fédération qu'il tient d'une main ferme, voire brutale lorsque nécessité fait loi. Pour cela, il bénéficie d'un outil de gouvernement efficace et fidèle, dont les chefs sont puisés directement dans son clan, mais où l'on retrouve aussi une poignée d'Européens, marginaux fascinés par le personnage ou déserteurs gagnés à sa cause, qui offrent à son armée une expérience et une formation irremplaçables. D'une efficacité redoutable pour mener la guerre à l'intérieur du Rif, cette organisation tribale chapeautée par un embryon de gouvernement découvre ses faiblesses lorsqu'elle doit se projeter à l'extérieur : pour vaincre, Abdelkrim est obligé de gagner à ses vues, de gré ou de force, les tribus qui le séparent de Fez, auréolé de son statut de ville sainte, véritable enjeu de la guerre qui entre dans sa phase finale avec l'attaque rifaine contre les postes français en avril 1925.

Le pouvoir rifain d'Abdelkrim se nourrit de la guerre. Mais de quelle guerre s'agit-il ? D'une guerre d'indépendance, incontestablement. On aimerait que les auteurs nous en disent plus sur les origines du nationalisme marocain, car la revendication du droit des Rifains à disposer d'eux-mêmes est sans ambiguïté. Quel chemin cette revendication a-t-elle emprunté pour être formulée au début des années 1920 avec une telle clarté ? Abdelkrim promet l'indépendance pour le Rif d'abord, pour tout le Maroc ensuite, s'il parvient à le conquérir. Déclenchée pour empêcher la soumission du Rif aux Espagnols, la guerre prend, au fil d'une implacable logique, une nouvelle dimension, dont Abdelkrim est prisonnier : après ses victoires retentissantes contre les troupes espagnoles, il ne peut plus s'agir seulement d'interdire le Rif à l'Espagne, mais de remporter un djihad contre le sultan du Maroc, solide allié des Français qui protègent son statut sacré de commandeur des croyants. Lyautey l'avait prévu : la victoire contre les Espagnols condamnait les Rifains à la guerre contre les Français.

L'indépendance du Maroc et la déposition d'un sultan soumis aux étrangers s'imposent rapidement comme les véritables buts de guerre d'Abdelkrim. Le risque d'une contagion qui enflammerait le Maghreb est évident. Retranché dans les postes des hauteurs qui ceinturent le pays rifain, les Français ont observé une neutralité bienveillante à son égard, tant que son pouvoir ne nuisait qu'aux Espagnols. Tout change, dès lors que le chef rifain est devenu un émir menaçant la légitimité du sultan « ami de la France ». On hésite d'ailleurs à trancher sur la nature réelle de son pouvoir : s'agit-il du dernier descendant rifain des Almoravides et des Almohades, coulé dans les formes ancestrales de la dissidence religieuse et de l'art de la guerre berbères, ou au contraire d'un pouvoir moderne, nourri par les idées et les normes occidentales ? Abdelkrim est un véritable homme d'État, auréolé d'une grande dignité puisée du fond de l'Islam et qui fascine secrètement Lyautey. Il est un homme-charnière dans l'histoire du nationalisme maghrébin.

Une guerre totale

Abdelkrim gagne la guerre grâce à un redoutable outil militaire : il organise les bandes tribales traditionnelles autour d'un noyau de réguliers bien armés, bien encadrés et bien entraînés. Mais il manque la paix. Aucune puissance européenne, même vaincue comme le sont à nouveau les Espagnols en décembre 1924, lors du désastre de Chechaouen, ne peut accepter ce que demande Abdelkrim : « Nous considérons que nous avons le droit, comme toute autre nation, de posséder notre territoire, et nous considérons que le parti colonial espagnol a usurpé et violé nos droits, sans que sa prétention à faire de notre gouvernement rifain un protectorat ne soit fondée. […] Nous voulons nous gouverner par nous-mêmes et préserver entiers nos droits indiscutables ». La radicalité de sa déclaration des droits condamne la République du Rif à l'anéantissement.

Le conflit revêt immédiatement une brutalité inouïe. Les Rifains victorieux mettent à mort les garnisons espagnoles qui se rendent. Le Tercio de Estranjeros, formé en 1920 et commandé par Franco à partir de 1923, répond par une violence radicale nourrie par un racisme viscéral et par le besoin de gloire frustré des africanistas. Les formes traditionnelles de mise à mort se mêlent à la brutalité exercée envers un ennemi d'autant plus détesté qu'il est insaisissable et perçu comme arriéré. Pour réduire la résistance des vallées rifaines, les gaz de combat sont massivement utilisés par les Espagnols, qui se sont dotés d'un arsenal chimique grâce à un programme lancé avec l'aide allemande en 1921. Lyautey, le grand oriental, sollicite lui aussi l'utilisation de munitions chimiques pour enrayer l'offensive rifaine en 1925. Paul Painlevé, alors président du Conseil, tergiverse, lui accorde ces munitions, qui ne parviennent jamais au Maroc : leur usage serait à l'évidence politiquement catastrophique. C'est une guerre de siège, au fond, que doit soutenir Abdelkrim malgré ses victoires : il a nettoyé le massif des Européens, mais il doit en sortir pour vaincre.

Faut-il voir dans cette radicalité une conséquence de la Première Guerre mondiale ? Ce n'est pas évident. L'Espagne est un pays neutre pendant le conflit ; la guerre était déjà présente dans le Rif avant 1914. Éparpillée dans les postes qui ceinturent le pays rifain, l'armée française de Lyautey n'est pas une armée de métropole. Y aurait-il de ce fait un type propre aux guerres coloniales ? Elles revêtent, il est vrai, des formes d'une brutalité particulière. L'extermination par la faim, envisagée par les Espagnols, possède au moins un précédent, mis en œuvre par les Allemands en pays Herero, dans le Sud-Ouest Africain, au milieu des années 1900. Ce qu'Hannah Arendt appelait l'« impérialisme » génère-t-il une forme de violence spécifique ? Ou faut-il l'attribuer à des facteurs circonstanciels – l'éloignement des théâtres de conflits, la puissance des représentations racistes de l'ennemi, la persistance de formes traditionnelles de guerre et de mise à mort ? Les deux auteurs, qui développent assez longuement les aspects militaires de la campagne du Rif, n'entrent malheureusement pas dans ce débat.

C'est pourtant une armée européenne, formée à l'épreuve de la Grande Guerre et dirigée par Pétain, qui met un terme à la guerre par l'écrasement massif et systématique de la rébellion rifaine. Largement équipée en artillerie et en aviation, le corps expéditionnaire français reçoit, dès la nomination de Pétain, des dizaines de milliers d'hommes en renfort ; c'est un corps d'armée qui reconquiert le Rif à la petite harka d'Abdelkrim – 5 000 guerriers tout au plus. Une reconquête urgente, mais qui n'est pas aussi facile que l'escomptait Pétain, qui a écarté Lyautey auquel Paris avait toujours refusé les hommes nécessaires à une vraie guerre, et non à une « affaire ».

En mai 1926, la guerre est terminée. Il est difficile d'évaluer le nombre des victimes chez les Rifains, mais il est incontestablement élevé, tant chez les civils que chez les combattants. Abdelkrim lui-même est envoyé en exil à Madagascar. Il devait s'en échapper vingt ans plus tard, lors d'une escale à Port-Saïd pendant un transfert. Mais son rêve est mort : « J'ai vu mes idées s'évanouir l'une après l'autre. Comme dans beaucoup de pays d'Orient, l'arrivisme, l'esprit de corruption se sont introduits dans notre cause nationale ». Quel aurait été son Maroc ? En 1925, c'était de toute façon un Maroc impossible. La guerre du Rif est un coup de semonce, plutôt que l'achèvement de la difficile conquête du Maroc par les Européens. Lyautey se retire de la scène en même temps qu'Abdelkrim, tous deux murés dans une splendide amertume. Le Maroc moderne n'est pas qu'une création française ; il n'est pas non plus sorti d'une guerre d'indépendance victorieuse. Il est le fruit d'une synthèse improbable, entre la tradition plusieurs fois séculaire des sultans alaouites portée par le fait national et la modernité occidentale, imposée par le fait colonial.

Aller plus loin

 Un article paru dans la Revue historique des armées sur l'implication de mercenaires américains dans la Guerre du Rif.