Sur les forum des contestations virulentes se sont fait jour, qu'appelle t-on handicapé ? combien de personnes ont-elles vraiment besoin de vivre en fauteuil roulant, a-t-on besoin d'autant de logements adaptés ? quelle est la probabilité qu'une personne en bonne santé soit victime d'un accident de la vie ? achète-t-on un logement pour toute la vie, n'est-il pas plus raisonnable d'en changer lorsque l'âge nous empêche d'en profiter ?
Plus le logement est petit, plus les contraintes sont lourdes, en effet, comme le plan plus haut le montre, les WC doublent de superficie, les couloirs sont élargis ainsi que la salle de bain, ce qui coûte très cher au prix du m² dans les grandes villes, et se traduit pas des chambres et des séjours beaucoup trop petits. Les logements adaptés fauteuil roulant, deviennent inadaptés pour une personne en bonne santé.
L'application de la loi est parfois absurde, par exemple les ascenseurs sont obligatoire à partir de quatre étages. Les associations militent pour qu'ils soient imposés dès trois étages. Mais on est surpris de voir des normes "fauteuil roulant" imposées dans des logements au premier étage sans ascenseur. Certains promoteurs poussent le zèle jusqu'à installer des judas sur les fenêtres à hauteur du nombril dans ce même premier étage, pauvre judas qui ne verra jamais les yeux d'un homme assis.
Afin de faire des économies, dans des immeubles de bureaux multiservices, on a supprimé les hôtesses d'accueil. Pour entrer, il faut sonner, ou connaître le digicode. En faisant défiler les noms on arrive sur le bon correspondant.
On a jugé bon de le poser à hauteur de fauteuil roulant, ce qui supposer de se plier en quatre pour lire, et quand le soleil tape sur l'écran, je ne vous dit pas la galère.
Combien y-a-t-il de personnes non accompagnées en fauteuil roulant ayant besoin de fréquenter ces bureaux ? imaginez la gène pour le rhumatisant qui n'est pas en fauteuil !
L'idéal serait bien sûr qu'on laisse la porte de l'immeuble ouverte, comme cela se faisait dans ma jeunesse, ou qu'on remette un petit secrétariat vers l'entrée. Peut être cela serait-il moins inhumain, et pire créerait un emploi, mais ce n'est pas dans l'air du temps.
La loi Elan, réduit à 10 % le pourcentage de logements adaptés aux handicapés
Vendredi 1 er juin 2018, les députés ont voté un volet concernant les handicapés de la loi "Elan" (Engagement pour le logement, l'aménagement et le numérique) porté par le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, et son secrétaire d'Etat, Julien Denormandie. En rejetant tous les amendements, les députés ont décidé qu'au lieu de 100 %, ce serait 10 % des logements qui seraient obligatoirement accessibles aux handicapés.
«Ce n'est pas une régression sociale, c'est une avancée. Toutes les parties communes restent et resteront accessibles aux personnes handicapées et l'accessibilité de l'extérieur jusque dans les appartements est maintenue», assure Sophie Cluzel à LCI. «Les 90% restants seront évolutifs». Une notion qui sera précisée dans un décret. "Un texte est à l'écriture pour définir ce que veut dire 'évolutif'", assure-t-on au cabinet de la ministre.
Le décret précisera par exemple où doivent se trouver les tuyaux de canalisation pour permettre de décaler une cloison.
Dans les régions rurales, où de nombreux urbains prennent leur retraite, et où la surface de manquent pas, l'accessibilité handicapés est un argument de vente, et non un obstacle. C'est rentable pour la société, car cela retarde l'obligation d'habiter dans un établissement spécialisé.
Cependant, cette mesure a aussitôt fait hurler les associations qui font valoir que les logements accessibles dans l'ancien sont très rares, et que le taux de 100 % est obligatoire si on veut que les personnes en fauteuil roulant aient le choix. En pratique les logements adaptés sont souvent de très petits logements situés au rez de chaussée. Il est loué à l'handicapé qui veut bien le prendre.
Toutefois, sur les forums, la loi est saluée par la majorité des internautes, qui font remarquer que 100 % est une mesure démagogique qui ne tient pas la route :
- Pourquoi imposer des normes dans des logements de toute façon inaccessibles car à l'étage et sans ascenseur ?
- A quoi rime ce taux de 10 % alors que les handicapés en fauteuil roulant ne représentent pas 2 % de la population
- A quoi bon prévoir tellement logements inadaptés au plus grand nombre ? si l'âge ou le malheur venait à frapper, ne serait-il pas possible de déménager ? A chacun le logement qui lui convient, il faut de la souplesse. Par exemple, une cousine de ma maman âgée de 93 ans habite un rez de chaussée sur élevé, elle n'habiterait pas un logement "accessible" pour un empire, elle préfère et de loin franchir avec peine quatre ou cinq marches que voir les passants admirer ce qu'elle met dans son assiette.
En fait tout est une question d'argent
Mettre au norme en cas de besoin revient plus cher qu'une construction initiale, et beaucoup de personnes contraintes subitement à se déplacer en fauteuil roulant sont désargentés surtout que la venue d'un handicape entraîne souvent une baisse de revenus. L'état moyennant quelques aides permettait aux personnes ayant un accident de la vie ou tout simplement vieillissantes de transformer leur logement à moindre frais en logement handicapé.
Or il n'est prévu aucune aide, et le gouvernement est plutôt dans une logique de réduire au maximum toutes les dépenses sociales. Pour favoriser l'accès aux personnes en fauteuil, on aurait pu par exemple privilégier fiscalement ces logements, une réduction de TVA aurait peut-être eu plus de poids qu'une réglementation autoritaire. D'un autre côté, le coût d'un séjour prolongé en établissement spécialisé est très nettement supérieur à celui de l'adaptation du logement. L'état pourrait faire un petit effort, il serait très rapidement rentabilisé.
Cette loi attire d'autant plus la suspicion, qu'on accuse le gouvernement d'avoir cédé aux puissances d'argent, que d'autres mesures qui peuvent fâcher sont prises au profit des plus riches.
« Avec l'adoption de l'article 29 du projet de loi Elan, les organismes de HLM, vont pouvoir vendre leurs logements partout, y compris dans les communes qui en ont peu. Il sera possible ainsi de céder des logements à Saint-Cloud, Neuilly-sur-Seine, Paris, Cannes… un amendement porté notamment par la corapporteure du texte, Christelle Dubos, députée LREM de Gironde, va permettre à des fonds d'investissement ou des fonds de pension d'acheter en «nue propriété» des immeubles HLM entiers » signale Tonino Serafini dans Libération.
Cette loi corrige des abus d'une loi précédente, contrairement à ce qu'affirment ses détracteurs "politiques" elle n'a pas pour but essentiel de favoriser les profits des promoteurs, toutefois comme toutes les mesures du gouvernement d'Edouard Philippe, il n'y a aucun volet social d'aide pour pallier aux effets indésirables de la nouvelle réglementation, et une fois de plus Emmanuel Macron apparaîtra comme le président des très riches.
Michel Lévy
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