A l'origine un empire aux multiples peuples
Le Proche Orient turque était une terre d'empire, comme l'Autriche Hongrie ou la Russie, il n'y avait ni état, ni nation, mais un empereur qui gouvernaient de nombreux peuples qui parlaient des langues multiples et avaient toutes les religions.
L'empire turc comportait plein de chrétiens, grecs, arméniens, syriaques, maronites, arméniens etc.. . Il y avait aussi partout des communautés juives, toujours urbaines, parlant espagnol, turc ou arabe, Jérusalem était par exemple à majorité juive. La société était clanique, il y avait de grandes tribus musulmanes, des familles où l'individu se soumettait au patriarche qui lui même appartenait à un clan faisant partie d'une tribu. Ce qu'on appelait la Palestine n'était que la partie Sud de la Syrie, la capitale était Damas, et la province était découpée en sandjak à cheval sur les frontières actuelles. Historiquement, l'espace a appartenu à toutes sortes d'empires, Chaldéen, Perse, Grec, Romain, Byzantin, Arabe, Turc, Anglais... l'idée d'un peuple ou d'un état palestinien juif ou arabe n'était pas encore née.
L'espace délimité par les frontières de la Palestine Britannique était très peu peuplé. En tout, 462 000 habitants en 1882, dont une petite minorité de juifs habitant surtout Jérusalem. Moins de 10 % de la population.
Malgré une immigration importante, il n'y avait que 757 000 habitants en 1922 dont 12 % de juifs.
Montée simultanée du nationalisme arabe et juif
Le nationalisme arabes, et juif (appelé sionisme) sont nés simultanément à la toute fin du XIX ième siècle. Les nationalismes ont été exacerbés pendant la première guerre mondiale, quand les anglais ont réveillé le nationalisme arabes pour combattre l'empire Ottoman allié des allemands (Laurence d'Arabie), et le nationalisme juif, en promettant de créer un foyer national juif en Palestine (Déclaration Balfour)
Les drames du XX ième siècle ont conduit à un accroissement spectaculaire de l'immigration juive, révolution russe de 1905, révolution bolchevik en 1917, montée du nazisme, montée de l'antisémitisme au Yemen et en Irak. Les juifs ont développé le pays, attirant de très nombreux arabes, et excitant des jalousies, et des incompréhensions dues à un choc culturel très important.
Pendant l'entre deux guerre, l'hostilité entre les deux nationalisme s'est exacerbée, sous l'influence des frères musulmans, et des nazis. Les anglais incapables de donner le pays à la fois aux arabes et aux juifs ont eu une politique ambigüe qui a fini par fâcher les deux protagonistes. En 1939, sous la pression arabe, les anglais finirent par fermer la porte de la Palestine aux juifs, alors que les portes d'Auschwitz s'ouvraient.
En 1948, il y avait 1,9 millions d'habitants, dont 33 % de juifs.
La panique explique la fuite des arabes de Palestine
En 1947-48, suite à la décision de créer un état juif en partageant la Palestine, les arabes se sont révoltés et ont attaqué les villages juifs, ils ont été encouragés par les états voisins, qui ont envoyé des troupes lourdement armées en renfort. De colonnes de soldats, réguliers et irréguliers se sont heurté aux forces juives régulières (haganah) ou non (groupes dissidents ).
Les nationalistes juifs (sionistes) ont gagné contre toute attente, et cette victoire a provoqué la fuite d'environ 750 000 arabes. Rappelez vous qu'en 1922, il n'y avait pas 800 000 habitants juifs et arabes confondus dans toute la Palestine. On peut en déduire qu'un certain nombre de personnes ayant fuit étaient aussi des arrivés récents.
- La propagande israélienne explique cet exode par le haut commandement arabe qui aurait conseillé aux arabes de fuir afin de permettre une contre offensive victorieuse, et de libérer le pays de la présence sioniste. Les historiens s'accordent à penser que si de telles consignes ont pu être données localement, elles n'expliquent pas l'exode.
- La propagande arabe parle d'un plan "dalet" visant à expulser tous les arabes afin de laisser de la place aux réfugiés juifs. Si localement certaines expulsions ont pu avoir lieu, elles n'ont pas été générales, et les arabes n'ayant pas fuit n'ont jamais été ni chassés ni menacés. Il n'y a jamais eu d'ordre d'expulsion.
- La majorité des départs semble être plutôt dus à des mouvements de panique, (spontanés et parfois provoqués). Je compare avec le départ des français d'Algérie, la France ne leur a pas conseillé de partir, et ils n'ont pas été expulsé par le FLN. Les vaincus de la guerre ont pris peur et se sont sauvés, certains "arabes" s'étaient d'ailleurs arrangé pour faire peur (massacres d'Oran par exemple). Les futurs israéliens ont été tout contents de voir les arabes partir, et ne les ont pas autorisé à revenir.
Lors de la prise du village Deir Yassine par des paramilitaires juifs classés à droite, un crime de guerre ont été commis, (voir annexe). La propagande juive l'a amplifié pour discréditer les paramilitaires de droite. La propagande arabe s'est déchainé tant qu'elle a pu pour discréditer les juifs, les descriptions ont amplifié l'horreur, en parlant de viols et de tortures qui n'ont jamais eu lieu. Ces informations diffusées en boucle sur la radio, ont terrorisé la population, si bien que beaucoup de familles arabes ont fuit avant même l'arrivée des combattants juifs dans leur village.
Il faut noter qu'il y a eu d'autres crimes de guerre, par exemple, à Kfar Etsion, ce sont les arabes qui ont massacré un nombre équivalent de juifs, mais on en a moins parlé, ils ont, au contraire galvanisé les combattants de la Haganah qui ont craint pour leur vie en cas de défaite.
L'exode arabe est important, 725 000 des 900 000 arabes habitant la zone conquise par les juifs de Palestine sont partis, par comparaison, 120 000 des 120 000 juifs d'Irak ont fuit, la plupart pour Israël.
Le retour des réfugiés arabes
L'ONU a voté la résolution 194 en décembre 1948 : "Les réfugiés souhaitant retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins pourraient être autorisés à le faire à une date aussi rapprochée que possible", dit le texte précisant que, "ceux qui décideraient de ne pas rentrer devraient être indemnisés de leurs biens". Cette résolution est restée lettre morte depuis plus de 70 ans. Entre-temps, le nombre de réfugiés palestiniens est passé de 725 000 à 5 millions en 2018.
L'ONU n'a jamais voté de résolution semblable pour les réfugiés juifs ayant fuit des pays arabes, souvent en catastrophe en laissant tous leurs biens, et ils se sont comptés en centaines de milliers, et n'ont bien sûr jamais été indemnisés.
L'ONU n'avait jamais demandé à la Pologne ou à la Tchécoslovaquie d'indemniser ou d'admettre les millions d'Allemands expulsés de chez eux en 1945, et en 1947, elle n'avait pas non plus demandé à l'Inde de réintègrer les six millions de musulmans qui avaient fuit, ni au Pakistan d'accepter ou d'indemniser les quatre millions d'hindous en fuite.
L'ONU a crée deux organismes permanents d'aide aux réfugiés
L'ONU a établi un régime de protection universel des réfugiés au début des années 1950 et dont le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est l’élément opérationnel.
En 2018, ils prennent en charge 19,8 millions de personnes. 57 % proviennent de Syrie, d'Afghanistan, et du Sud Soudan, donc des pays en guerre ces cinq dernières années. Le Budget est de 8,8 md $
Les réfugiés arabes de Palestine en ont été exclus
C’est là une « discrimination positive » voulue par des pays arabes désireux que qu’une distinction soit établie entre les réfugiés couverts par le HCR, qui quittent leur pays par crainte des persécutions et qui, en raison de cette crainte, ne peuvent ou veulent plus y retourner, et les réfugiés palestiniens, dont la solution privilégiée aux yeux de l’ONU elle-même est le retour aux foyers dans les plus brefs délais (résolution 194 de l’Assemblée générale). » (1)
Pour eux L'ONU a crée dès 1949 "L'United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugee in the Near East (UNRWA). Ils sont 5,4 millions aujourd'hui. Budget 1 Md $ dont le tiers est financé par les États Unis.
En attendant leur hypothétique retour, les réfugiés les plus riches ont été accueillis dans tout le monde arabe, et ailleurs, alors que les plus pauvres ont peuplé des camps de misère au Liban, en Syrie, en Jordanie, à Gaza et en Cisjordanie. Et c'est d'eux que l'UNWRA s'est occupé.
Jusqu'en 1952, cet organisme est venu en aides aux réfugiés arabes et juifs à l'intérieur de l'état d'Israël (Israël a accueilli 684 000 réfugiés dont 330 000 venus des pays arabes). Toutefois en 1952, le gouvernement israélien a décidé de se passer de l'aide de l'UNRWA... et pour cause, il n'y avait plus beaucoup de réfugiés, ils étaient devenu des citoyens du nouvel état.
Les camps de réfugiés de palestiniens ne sont plus des camps et n'hébergent plus de réfugiés.
Un camp est un habitat provisoire, en général des tentes, parfois des marabouts, voir des caravanes, ou des containers transformés en logements de fortune, voir des bidonville, aujourd'hui, l'image des camps de réfugiés palestinien est celui de ville pauvre, grouillante de vie, parfois, de simples quartiers de grandes villes, comme Sabra et Chatila, de sinistre mémoire dans la banlieue de Beyrouth.
Ici, vous avez l'entrée d'un camp de réfugié en Cisjordanie, près de Ramallah.
D'autres camps sont des quartiers beaucoup plus modestes, comme celui ci dessous de la banlieue de Beyrouth. .
Mais en aucun cas, on ne peut parler de camp ou de camping.
On est réfugié quand on a du se sauver en catastrophe à cause d'une guerre ou d'une catastrophe naturelle, on le reste le moins longtemps possible, le but de tout réfugié est de refaire sa vie dans le pays d'accueil, ou dans celui de son choix. En aucun cas de rester à la charge de la société. Or on a enfermé les réfugiés modestes dans des camps, en leur interdisant de s'intégrer.
On leur a interdit toutes sortes de fonctions au Liban, en Irak ou en Syrie. Que seraient devenus les Harkis, si on les avaient maintenus dans des camps en attendant que l'Algérie soit reconquise par la France et qu'ils puissent rentrer chez eux ? ?
Aujourd'hui il existe à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Irak et ailleurs des populations d'origine palestinienne, dont certaines sont très pauvres, discriminées, vivant dans des ghettos stigmatisants où des milices sévissent parfois, et l'aide internationale leur est vraiment très utile. Toutefois, il n'y a plus de réfugiés.
Rôle et fonction de l'UNWRA
Le 8 décembre 1949, l'ONU a crée l'UNWRA l'Office de travaux et de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine. Opérationnelle le 1 mai 1950, son mandat a été reconduit jusqu'au 30 juin 2020. Elle s'occupe du bien être et du développement humain de quatre générations de réfugiés palestiniens défini ainsi "Personnes qui résidait habituellement en Palestine entre le premier juin 1946 et le 15 mai 1948 et qui ont perdu leur logement et moyen de subsistance suite au conflit de 1948. Les descendants des refugiés masculins, y compris les enfants adoptés légalement peuvent également être inscrits. (2)
L'UNWRA assure la scolarité de 515 000 enfants, 3,1 millions profitent des soins médicaux, elle prête des fonds, en temps de crise, UNRWA apporte une aide humanitaire (argent liquide, nourriture, abri) et adapte ses services pour continuer à répondre aux besoins nouveaux et existants des réfugiés de Palestine.
Concrètement, cette organisation joue le rôle du ministère bis de l'éducation dans les "camps de réfugiés" en particulier à Gaza, en Cisjordanie, à Yarmouk près de Damas et ailleurs.
Ces écoles ont pour vocation d'aider les jeunes générations à se trouver une place honorable dans la vie, mais les enseignants sont des arabes palestiniens soumis aux pressions politiques du Hamas ou de l'autorité palestinienne, et ils utilisent des livres très orientés qui nient toute légitimité l'existence d'Israël considéré comme un phénomène passager. De toute façon, il ne peut en être autrement, car l'UNWRA a été crée dans l'optique d'un retour en Palestine occupée, et c'est pour cela que les réfugiés palestiniens ne sont pas gérés par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU.
L'UNWRA a été contrainte dans certains cas de fermer les yeux quand les milices palestiniennes utilisaient leurs locaux dans des buts militaires, cet organisme est en territoire arabe, et sa sécurité dépend de la conformité de ses actions avec la politique des gouvernements en place. Plusieurs reportages vidéo conduits par le Center For Near East Policy auprès d'élèves d'écoles de l'UNRWA sont encore plus inquiétants. Aucun enfant, interrogé, ne reconnaît le droit à l'existence d'Israël. Tous, filles comme garçons, rêvent de devenir un jour des martyrs à la cause palestinienne, certains affirment sans honte que leur plus grand souhait est de tuer des Juifs. Interrogés sur la source de leur motivation, la plupart répondent que leurs enseignants leur ont appris l'histoire de leur pays «volé par les Juifs».
Le président Trump a décidé de ne plus financer l'UNWRA
La décision, de réduire fortement le financement des USA à l'organisation s'appuie sur une évidence : il n'est pas sain de transformer un peuple en assisté perpétuel. Les palestiniens doivent prendre leur destin en main. Ils doivent accepter la cruauté de l'histoire, et ne plus regarder leurs origines, mais leur avenir, Israël est déjà sur peuplé, il n'acceptera jamais le retour de cinq millions d'arabes éduqués dans l'esprit de reconquête, comme les espagnols l'ont été pendant des siècles.
L'existence de L'UNWRA rappelle que les "réfugiés" ont vocation à retourner dans leur village d'origine, qui bien sûr n'existe plus depuis très longtemps, c'est donc logiquement un appel continuel à la guerre.
La population secourue augmente de façon exponentielle, si rien de change, ils seront bientôt dix millions voir le double, et il ne sera plus possible de financer l'organisation. Or le président Trump tient à financer l'Amérique d'abord, et les palestiniens n'ont jamais cessé de combattre l'influence des États Unis au proche et moyen orient.
Alors quel avenir pour l'UNWRA ?
Le rôle éducatif et social accompli par l'UNWRA est indispensable. Toutefois, les populations qui reçoivent cette aide n'ont pas vocation à rester discriminés, enfermés dans des ghettos, et soumis à la tyranie des milices qui y font régner l'ordre.
Comme tous les réfugiés du monde, ils doivent se reconstruire une vie normale, comme tous les citoyens du pays où ils habitent.
Un jour, j'ai demandé à un correspondant Libanais, pourquoi le Liban ne faisait pas la paix avec Israël, vu qu'il n'existe aucun conflit territorial ou autre entre les deux pays. Il m'a répondu "Et les palestiniens, qu'est-ce que j'en fais ? " je lui ai répondu "Des libanais comme les autres", et il m'a rétorqué "Je vous en prie, gardez vos ordures chez vous ! " Ce même libanais revendiquait fièrement la responsabilité du massacre de Sabra et Chatila.
C'est donc par l'acceptation de l'existence d'Israël que le problème pourra être résolu, et c'est aux États Libanais, Syrien, Jordanien, et Israélien de prendre en charge ces populations. Ce sera bien sûr aussi à l'État de Palestine de s'en charger si et lorsqu'il sera établi.
C'est d'ailleurs la démarche que vient de prendre enfin la mairie de Jérusalem, Nir Barkat, le maire s'est enfin rendu dans le "camp de réfugiés" de Shouafat. Shouafat se trouve au Nord de la vieille ville, pas très loin du centre, le quartier est desservi par le tramway... mais le camp est de l'autre côté du mur de séparation ! Le maire est venu accompagner des équipes de nettoyage municipales, qui ont enlevé des tonnes de détritus.
« L’ère de l’UNRWA est révolue », a déclaré Barkat durant sa visite. « L’heure est venue de mettre fin au mensonge des réfugiés à Jérusalem. Il n’y a pas de réfugiés dans notre ville, uniquement des résidents. Ils doivent avoir accès aux services de la ville, comme tous les résidents. »
« Nous appliquons la première phase du plan de l’évacuation de l’UNRWA en endossant la responsabilité de l’entretien du camp, et dans un avenir proche, avec le gouvernement, nous fournirons des services dans les secteurs de l’éducation, du bien-être, de la santé, jusqu’à ce que la souveraineté totale soit appliquée », a-t-il ajouté. « Les Etats-Unis ne veulent pas de l’UNRWA, Israël ne veut pas de l’UNRWA et les résidents ne veulent pas de l’UNRWA. »
Reste à savoir comment gérer une ville unifiée avec un mur qui en isole certains quartiers, et si la volonté affichée sera traduite dans les faits par ses successeurs.
En tout cas, cela me semble la seule voie réaliste, normaliser ces populations, et leur permettre d'accéder à une éducation de qualité, à des soins de santé décents, et à des logements correctes. C'est d'ailleurs ce que les gouvernements arabes voisins devraient faire.
Il n'existe plus de réfugiés palestiniens, il y a des hommes et des femmes à qui on doit donner toutes leurs chance pour se bâtir une vie la plus heureuse possible, c'est le rôle des dirigeants politique, cela doit être financé par l'impôt, ces gens n'ont pas besoin de pitié ni de charité, mais de justice et d'égalité.
Michel Lévy
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