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La définition de travail de l’antisémitisme de l’IHRA
Ce document a pour but de fournir un guide pratique permettant d’identifier les incidents à caractère antisémite, de rassembler des données et d’encourager la mise en oeuvre et le renforcement de la législation contre l’antisémitisme.
Définition de travail: « L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, pouvant s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives. »
En outre, l’Etat d’Israël, perçu comme une collectivité juive, peut aussi être la cible de ces attaques. Dans les affirmations antisémites, il est fréquent que les juifs soient accusés de conspiration contre l’humanité. Ce type d’accusation est souvent utilisé pour rendre responsables les juifs de « tout ce qui va mal ». L’antisémitisme peut être exprimé par le biais de discours, d’écrits, de formes visuelles et d’actions, et fait appel à des stéréotypes sinistres et des traits de caractère négatifs.
Exemples actuels non exhaustifs d’attitudes antisémites dans la vie publique, les médias, les écoles, au travail et dans la sphère religieuse:
- Appeler à tuer et à faire souffrir les juifs, de même que soutenir ou justifier ces exhortations, au nom d’une idéologie radicale ou d’une vision religieuse extrémiste.
- Faire des allégations mensongères, déshumanisantes, diabolisantes ou stéréotypées sur les juifs en tant que tels ou sur le pouvoir des juifs en tant que collectivité –par exemple les mythes sur une conspiration mondiale juive ou sur les juifs contrôlant les médias, l’économie, le gouvernement ou les autres institutions de la société–.
- Accuser les juifs en tant que peuple d’être responsables des méfaits réels ou imaginaires commis par une seule personne juive ou un seul groupe juif, ou même d’actes commis par des non-juifs.
- Nier le fait, l’objectif, les mécanismes (par ex: les chambres à gaz) ou l’intention du génocide à l’encontre du peuple juif par l’Allemagne national-socialiste, ses défenseurs et ses complices au cours de la Seconde Guerre Mondiale (l’Holocauste).
- Accuser les juifs en tant que peuple, ou Israël en tant qu’Etat, d’inventer ou d’exagérer l’Holocauste.
- Accuser les citoyens juifs d’être plus loyaux à l’égard d’Israël, ou de priorités juives supposées dans le monde, au détriment des intérêts de leurs propres nations.
Exemples non exhaustifs de réflexions antisémites en rapport avec l’Etat d’Israël:
- Nier au peuple juif le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’Etat d’Israël est une entreprise raciste.
- Faire preuve d’une double morale en exigeant d’Israël un comportement qui n’est attendu ni requis d’aucun autre pays démocratique.
- Utiliser des symboles et images associés à l’antisémitisme classique (par ex: l’affirmation que les Juifs ont tué Jésus ou les meurtres rituels) pour caractériser Israël et les Israéliens.
- Faire des comparaisons entre la politique actuelle israélienne et celle des nazis.
- Tenir les juifs de manière collective pour responsables des actions de l’Etat d’Israël.
Toutefois, les critiques à l’égard d’Israël comparables à celles exprimées à l’encontre d’autres pays ne peuvent être qualifiée d’antisémites.
Les actes antisémites sont criminels lorsqu’ils sont définis comme tels par la loi (par exemple, la négation de l’Holocauste ou la propagation de documents antisémites dans certains pays).
Les actes criminels sont antisémites quand les cibles des attaques, que ce soient des individus ou des biens -comme des bâtiments, des écoles, des lieux de culte ou des cimetières- sont choisis car ils sont juifs, ou perçus et assimilés comme tels.
La discrimination antisémite est le fait de refuser aux juifs les opportunités ou services disponibles aux autres. Elle est illégale dans de nombreux pays.
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Un groupe de députés voulait en faire une proposition de loi, mais de très nombreux responsables politiques s'y sont opposés.
Ils avaient prévu de présenter leur proposition à l'Assemblée nationale mardi. Un groupe d'une trentaine de députés, qui a déclaré travailler sur le sujet depuis des semaines, souhaitait faire de l'antisionisme un délit au même titre que l'antisémitisme. "La haine d'Israël est une nouvelle façon de haïr les juifs [...] On peut critiquer le gouvernement d'Israël, mais pas remettre en cause l'existence même de cet État", a expliqué lundi Sylvain Maillard, président du groupe d'études.
Le député de Paris soutient alors que les six vice-présidents de ce groupe, issus des rangs de LR, de l'UDI-Agir, du MoDem ou encore de Libertés et Territoires, soutiennent à "l'unanimité" cette proposition. Une unanimité qui a rapidement volé en éclat. Sitôt annoncée lundi, la proposition du député s'est heurtée à l'opposition quasi unanime des responsables politiques, y compris du gouvernement.
"Délit d'opinion"
"Il faut faire attention à ce que l'on veut condamner", affirme prudemment, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, sur France 2 dans la foulée de cette annonce, et est rapidement soutenue par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, sur Franceinfo.
Car si l'antisémitisme se définit comme la haine des juifs, en tant que groupe "racial" - et est à ce titre un délit comme n'importe quelle forme de racisme - l'antisionisme est différent : il s'agit de l'opposition à une idéologie politique qui prône l'existence d'un État, d'un territoire, peuplé par les juifs.
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"L'antisionisme est une pensée politique et n'a donc rien à voir avec le fait de développer la haine des juifs", a expliqué Dominique Vidal, journaliste et écrivain, à Franceinfo. Pénaliser l'antisioniste, "ce serait comme si les communistes demandaient une loi pour réprimer l'anticommunisme ou si les libéraux demandaient une loi pour réprimer l'altermondialisme", selon lui.
Jean-Christophe Lagarde, président du groupe UDI-Agir, déclare ainsi qu'il est "vrai qu'il y a une part de l'antisémitisme qui se cache derrière l'antisionisme". "Mais l'antisionisme, c'est en réalité être contre une politique" et "c'est une opinion, pas un délit", estime-t-il. L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, au diapason de plusieurs élus socialistes, défend la même position sur France inter mardi matin : "Il n'est pas nécessaire pour condamner des délits [d'antisémitisme] de donner le sentiment qu'on est prêt à instaurer un délit d'opinion".
Arsenal juridique "suffisant"
La France insoumise y est également catégoriquement opposée. Le député Insoumis Éric Coquerel a dénoncé une "instrumentalisation" sur Franceinfo mardi. "On doit pouvoir critiquer la politique de M. Netanyahu [le Premier ministre israélien], comme on doit pouvoir critiquer une politique de théocratie islamiste sans passer pour un antimusulman ou sans passer pour un antisémite", a-t-il ajouté.
D'autres avancent par ailleurs que l'arsenal juridique actuel est suffisant pour lutter contre l'antisémitisme, même lorsqu'il s'exprime sous couvert d'antisionisme. C'est le cas de Richard Ferrand, président LREM de l'Assemblée national, qui a appelé sur BFMTV et RMC à une "réflexion très approfondie avant de faire des annonces intempestives".
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Sur la même ligne, le chef de file des députés LR, Christian Jacob, a considéré que la loi "condamne [déjà] aussi bien l'antisémitisme que l'antisionisme" et il n'y a pas "besoin d'un texte législatif supplémentaire". "Le juge a déjà la possibilité de condamner au cas par cas un antisionisme qui s'apparenterait à de l'antisémitisme", a aussi estimé devant la presse Isabelle Florennes, porte-parole MoDem. Il serait toutefois "intéressant d'évaluer la loi Gayssot (de 1990)" pour "adapter l'arsenal".
Macron dit non
Jusqu'à mardi midi, les déclarations s'enchaînent. Le groupe d'études de Sylvain Maillard devait décider dans la journée s'il déposerait une résolution - une déclaration de principes non contraignante - devant l'Assemblée, ou bien une proposition de loi qui, une fois votée, aurait véritablement créé un délit antisioniste. Mais Emmanuel Macron a définitivement enterré le débat avant qu'ils ne rendent leur décision.
"Je ne pense pas que pénaliser l'antisionisme soit une solution", a déclaré le président de la République devant la presse mardi midi, juste après la profanation du cimetière juif de Quatzenheim. "Mais je confirme que ceux qui, aujourd'hui dans le discours, veulent la disparition d'Israël sont ceux qui veulent s'attaquer aux Juifs. Je pense néanmoins que lorsqu'on rentre dans le détail, la condamnation pénale de l'antisionisme pose d'autres problèmes", a-t-il précisé.
Le groupe d'études a finalement abandonné l'idée. Il travaille désormais à "une proposition de résolution" qui puisse "faire avancer la reconnaissance de ce qu'est l'antisémitisme au XXIe siècle", en reprenant la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'holocauste (IHRA), a expliqué Sylvain Maillard devant la presse. Le député pense qu'une résolution votée par l'Assemblée permettrait "une annonce politique forte" sur le sujet. |
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COMMENT PEUT-ON ÊTRE ANTISIONISTE?
Par Steve Nadjar, paru dans l’édition n°1246 d’Actualité Juive du 28 février 2013
« L’antisionisme est antisémite par essence et le restera toujours ».Cette phrase puissante, attribuée à Martin Luther King, a connu une « seconde vie » dans la décennie 2000, notamment suite à une campagne de l’Union des étudiants juifs de France.
Ces quelques mots associés à une personnalité à la fois progressiste et noire devaient permettre de répondre au « moment Dieudonné », autrement dit à cette séquence où l’antisionisme prit la forme d’un pseudo-humour radical et qui connut un certain succès dans certaines couches de la population.
Cette citation était fausse ; Martin Luther King n’a jamais prononcé ou écrit une telle phrase. Pour autant, plus de dix ans après cette fameuse opération de l’UEJF, la question du rapport entre « antisionisme » et « antisémitisme » suscite encore le débat. Peut-on s’affirmer antisioniste sans se compromettre dans la judéophobie ?
L’antisionisme, une opinion comme une autre ?
Si beaucoup y sont indifférents, rares sont ceux qui, en dehors de la communauté juive, affichent une critique claire de l’antisionisme. Là est peut-être la première victoire des adversaires de l’État d’Israël. Ils sont parvenus à intégrer cette idéologie dans le débat public et à lui faire obtenir ses galons d’opinion légitime. Et face à ceux rappelant les résonances douteuses de cette pensée, les thuriféraires antisionistes se pressent d’évoquer un « intolérable chantage » ou encore une « confusion malsaine », à l’instar de Pascal Boniface, directeur du centre de recherches IRIS et auteur du fameux « Est-il permis de critiquer Israël ? » (2003).
Mais qu’est donc au fond l’antisionisme ? Où plongent ses racines ? Dans un article éclairant publié il y a près de 30 ans dans la « Revue française de science politique », le politologue Yohanan Manor travaillait la notion d’antisionisme à la lumière des formes successives d’hostilité aux Juifs. Chacune de ces haines reposait sur une rationalité bien particulière, reflet des pensées et des peurs suscitées par l’époque :
- rationalité religieuse (symbolisée par l’accusation de la mort du Christ) ;
- rationalité moderniste ensuite dans laquelle le Judaïsme est pensé comme un ennemi des Lumières ;
- rationalité socio-économique à partir du XIXe siècle – les Juifs défenseurs du capital –
- et enfin rationalité raciale – les Juifs comme membres d’une race inférieure et menace pour la race aryenne. Mais par-delà leur diversité, toutes ces idéologies préservaient néanmoins un « fond commun », des réflexes de pensée qui, nonobstant leurs différences, assuraient le lien entre les époques.
Pour Y. Manor, « un thème revient constamment : celui de la démonisation d’Israël et du Judaïsme, et du mythe paranoïde de la conspiration juive pour asservir et dominer le monde ».
Le « test des 3 D »
L’antisionisme entre-t-il dans cette catégorie de pensées ? Cette idéologie conteste aux Juifs le droit à l’autodétermination, rejette l’aspiration des Juifs à exercer leur souveraineté sur leur territoire ancestral. Pour ce faire, il peut avoir recours à la négation de la présence historique des Juifs en Eretz Israël, voire refuser tout simplement aux Juifs le statut de collectivité nationale. C’est tout le sens du pamphlet au succès troublant de Shlomo Sand, « Comment le peuple juif fut inventé » (2008). Dès lors, dans sa version radicale, l’antisionisme est animé par le principe de discrimination appliqué aux seuls Juifs, privés du droit à l’autodétermination.
C’est la première tare de l’antisionisme dont la rationalité est aussi politique. Mais c’est également dans les modalités que prend sa critique d’Israël que l’antisionisme se pare d’allures antisémites. Au fond, ce n’est pas tant l’opposition à la politique de tel gouvernement israélien qui caractérise ces idéologues ; l’objectif est plus large. Natan Sharansky proposait, dans un article paru en 2003, d’utiliser le « test des 3 D » pour distinguer la « critique légitime d’Israël de l’antisémitisme » :
- 1) le test de la diabolisation ;
- 2) le test du deux poids deux mesures ;
- 3) le test de la délégitimation.
Il importe en effet de ne pas stigmatiser toute critique de choix politiques que prendrait un gouvernement israélien ; c’est le sort de tout État et de tout dirigeant. Et brandir l’accusation d’antisémitisme à mauvais escient peut s’avérer aussi bien injuste que dangereux. Mais l'antisionisme n'est pas de l'ordre de la critique ordinaire d'une politique. Pour le politologue Pierre-André Taguieff, auteur d’ouvrages de référence sur la nouvelle judéophobie, « l’antisionisme radical se reconnaît à son argumentation, dont la finalité est de légitimer la destruction d’Israël, en banalisant l’assimilation polémique d’Israël à un « État raciste », ou d’« apartheid », « colonialiste » et « criminel », qu’il est dès lors justifié de boycotter à tous les niveaux (…) » (« Propalestinisme et judéophobie en France. 20002012 », Outre Terre, 2012). L’antisionisme constitue dès lors une opinion mortifère.
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Pénaliser l’antisionisme n’est pas un bon moyen de combattre l’antisémitisme
Plutôt que de chercher à écorner encore un peu plus la liberté d’expression, ce qui, pour le législateur, correspond à la solution de facilité, il devient de plus en plus urgent d’assurer la sécurité publique de tous les citoyens.
Par Claire Libercourt. dans Contrepoints
Les provocations antisémites de ces dernières semaines, qui ont culminé avec les insultes adressées à Alain Finkielkraut ont suscité une émotion légitime dans le pays.
Profitant de l’indignation générale, un député de la majorité présidentielle a proposé sur Twitter de pénaliser l’antisionisme au même titre que l’antisémitisme.
Dans un cas comme dans l’autre, l’opinion serait plus qu’une opinion, un appel à la haine envers les membres de la communauté juive qu’il faudrait prévenir comme tout discours visant à attenter aux personnes et à leur réputation. Cet antisémitisme n’est pas imaginaire, et les colonnes des journaux se remplissent régulièrement des exactions et persécutions racistes perpétrées contre les Juifs en France.
Mais le regain de l’antisémitisme dans la population doit être distingué du débat sur le sionisme, aussi sulfureux et passionnel soit-il.
Remarquons d’emblée que les deux termes ne sont pas synonymes : l’antisémitisme est un racisme dirigé contre les Juifs en tant que groupe ethnique ou religieux, tandis que l’antisionisme est la contestation de la légitimité de l’État d’Israël.
Comme le remarquent la plupart des observateurs, au fil du temps, et particulièrement avec la persistance du conflit israélo-palestinien, le terme antisioniste s’est chargé de sens : il est devenu pour certains un mot code, une manière euphémisée de renouer avec l’antisémitisme sans subir l’opprobre morale dans l’arène publique. C’est bien entendu à la fois moralement abject et intellectuellement malhonnête.
Seulement, la liberté exige à la fois que nous gardions le calme des vieilles troupes et qu’on en finisse avec une certaine hypocrisie normative en termes de liberté d’expression.
Antisémitisme et antisionisme
L’antisionisme n’est pas nécessairement un antisémitisme, et il est dangereux de faire du législateur le juge de sa signification. Il devrait être de la liberté de chacun d’admettre ou non la légitimité de l’existence de l’État d’Israël, comme de celle de la France, de la Belgique ou des États-Unis.
Rien n’interdit aux hommes de trouver l’existence des nations absurdes et leurs pratiques immorales ou criminelles. Dans la grande famille des libéraux, les plus radicaux estiment mêmes que les États-nations sont des entreprises criminelles comparables à des mafias : celui d’Israël ne fait pas exception, et travaillerait contre la nation juive elle-même comprise comme communauté culturelle.
Le débat sur le sionisme ne se limite d’ailleurs pas à la France : il est très vigoureux en Israël, en particulier à la suite des travaux portés par les « nouveaux historiens » dont l’historien Shlomo Sand s’est fait le héraut. Ces nouveaux historiens « postsionistes », devenus plus connus au début des années 2000, peu de temps après la seconde intifada, se sont attachés à « déconstruire » l’idéologie sioniste. Hérité du passé, l’État d’Israël ne serait qu’un avatar du nationalisme européen du XIXe siècle, voire une entreprise coloniale.
La version radicale du « postsionisme », portée par l’ultra-gauche, s’oppose aux prémices comme au bilan du sionisme : l’État israélien doit être « désionisé », tout comme son peuple1, ce qui porte la gauche israélienne à trouver des alliés parfois peu recommandables qui, tout comme eux, envisagent à demi-mot la disparition par assimilation du peuple juif.
De la réflexion à l’instrumentalisation du débat, il n’y a bien souvent qu’un pas qu’une large partie des ennemis d’Israël n’a pas hésité à franchir : les plus vocaux, tout en condamnant les atteintes régulières aux droits de l’homme de l’État hébreu, se gardent bien d’appliquer les mêmes standards à leurs propres alliés, qui aujourd’hui parlent le langage de l’indigénisme et du « décolonialisme ».
À côté de cette version radicale existe une version plus « libérale » qui, comme le dit Denis Charbit, est « profondément réformiste, ouvert au changement et à l’innovation, favorable au renforcement d’une conscience civique qui transcendent les identités nationales sans toutefois les renier2. » Cette version critique du sionisme est moins oublieuse de l’histoire longue de la nation juive3, et cherche à intégrer les transformations profondes de l’Etat hébreu depuis ces 30 dernières années.
Est-ce au législateur de mettre un terme aux discussions sur la question, sous prétexte qu’elle est instrumentalisée par les ennemis irréductibles du peuple juif ? Non seulement cela peut agir comme un frein à la liberté d’expression, mais c’est aussi prêter au législateur un pouvoir et une légitimité qu’il n’a pas : il devient le juge des intentions des participants au débat public, et en limitant le débat sur le sionisme, il ne supprimera pas l’antisémitisme lui-même. On confond les causes et les conséquences.
L’antisionisme comme code pour l’antisémitisme
Si l’antisionisme est utilisé par les antisémites comme un code pour s’exprimer dans le débat public, la suppression du mot code ne changera rien : ils en trouveront un nouveau. La stratégie rhétorique ne fera que changer de forme, repoussant le problème dans le temps sans en revenir aux racines essentielles. Plus encore, pousser vers la clandestinité la parole antisémite, comme toutes les paroles de haine, pourrait avoir l’effet inverse que celui escompté. Il deviendra encore plus difficile pour ceux qui combattent le racisme de déceler véritablement le racisme dans un monde où tout le monde avance masqué.
Plutôt que de chercher à écorner encore un peu plus la liberté d’expression, ce qui, pour le législateur, correspond à la solution de facilité, il devient de plus en plus urgent d’assurer la sécurité publique de tous les citoyens. Le problème est autrement plus profond et moins médiatique, c’est le capital social français qui est en train de disparaître.
Si les libéraux défendent la liberté d’expression, au risque de tolérer les messages intolérants, racistes, homophobes ou tout généralement complètement crétins, c’est qu’ils estiment que tout le monde dans le débat public doit jouer cartes sur table : il faut en finir avec l’hyper-règlementation dans le domaine, qui a créé cette situation où les groupes d’intérêt haineux avancent masqués, et se servent de stratégies argumentatives acceptables comme des passagers clandestins du débat public. La démocratie exige la transparence pour plus de clarté morale.
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L’antisionisme est une opinion, pas un crime
jeudi 28 février 2019
TRIBUNE PARUE DANS LE JOURNAL LIBÉRATION le 28 février 2019
Pour les 400 signataires de ce texte, l’antisionisme est une pensée légitime contre la logique colonisatrice pratiquée par Israël. Le fait qu’il serve d’alibi aux antisémites ne justifie pas son interdiction.
Monsieur le Président, vous avez récemment déclaré votre intention de criminaliser l’antisionisme. Vous avez fait cette déclaration après en avoir discuté au téléphone avec Benyamin Nétanyahou, juste avant de vous rendre au dîner du Crif.
Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que la Constitution de la République énonce en son article 4 que « la loi garantit les expressions pluralistes des opinions. » Or, l’antisionisme est une opinion, un courant de pensée né parmi les juifs européens au moment où le nationalisme juif prenait son essor. Il s’oppose à l’idéologie sioniste qui préconisait (et préconise toujours) l’installation des juifs du monde en Palestine, aujourd’hui Israël.
L’argument essentiel de l’antisionisme était (et est toujours) que la Palestine n’a jamais été une terre vide d’habitants qu’un « peuple sans terre » serait libre de coloniser du fait de la promesse divine qui lui en aurait été donnée, mais un pays peuplé par des habitants bien réels pour lesquels le sionisme allait bientôt être synonyme d’exode, de spoliation et de négation de tous leurs droits. Les antisionistes étaient, et sont toujours, des anticolonialistes. Leur interdire de s’exprimer en prenant prétexte du fait que des racistes se servent de cette appellation pour camoufler leur antisémitisme, est absurde.
Monsieur le Président, nous tenons à ce que les Français juifs puissent rester en France, qu’ils s’y sentent en sécurité, et que leur liberté d’expression et de pensée y soit respectée dans sa pluralité. L’ignominie des actes antisémites qui se multiplient ravive le traumatisme et l’effroi de la violence inouïe dont leurs parents ont eu à souffrir de la part d’un Etat français et d’une société française qui ont largement collaboré avec leurs bourreaux. Nous attendons donc de vous que vous déployiez d’importants moyens d’éducation, et que les auteurs de ces actes soient sévèrement punis. Mais nous ne voulons certainement pas que vous livriez les juifs de France et leur mémoire à l’extrême droite israélienne, comme vous le faites en affichant ostensiblement votre proximité avec le sinistre « Bibi » et ses amis français.
C’est pourquoi nous tenons à vous faire savoir que nous sommes antisionistes, ou que certains de nos meilleurs amis se déclarent comme tels. Nous éprouvons du respect et de l’admiration pour ces militants des droits humains et du droit international qui, en France, en Israël et partout dans le monde, luttent courageusement et dénoncent les exactions intolérables que les sionistes les plus acharnés font subir aux Palestiniens. Beaucoup de ces militants se disent antisionistes car le sionisme a prouvé que lorsque sa logique colonisatrice est poussée à l’extrême, comme c’est le cas aujourd’hui, il n’est bon ni pour les juifs du monde, ni pour les Israéliens, ni pour les Palestiniens.
Monsieur le Président, nous sommes des citoyens français respectueux des lois de la République, mais si vous faites adopter une loi contre l’antisionisme, ou si vous adoptez officiellement une définition erronée de l’antisionisme qui permettrait de légiférer contre lui, sachez que nous enfreindrons cette loi inique par nos propos, par nos écrits, par nos œuvres artistiques et par nos actes de solidarité. Et si vous tenez à nous poursuivre, à nous faire taire, ou même à nous embastiller pour cela, eh bien, vous pourrez venir nous chercher.
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Le Sionisme pour les Nuls
Agoravox par George L. ZETER (son site) jeudi 28 avril 2016
"Quand le chef de gouvernement, Manuel Valls, supporté par un nombre certain de ministres apparatchiks et de représentants élus à la solde, qu'il déclare publiquement lors du fameux diner du CRIF, que l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël » ; C'est un nouveau pas qui est franchi dans la dégradation du débat public et c'est aussi l’ensemble des citoyens français de confession judaïque qui se trouvent solidarisé à leur corps défendant avec la politique éminemment critiquable de l’Etat d’Israël.
En réaction à ce jeu d’apprenti sorcier, irresponsable ou cynique, ignoble en tout cas, Je republie ce document ci-dessous, que l'on peut trouver sur Internet :"[i]
Le sionisme pour les nuls...
"Beaucoup de gens pensent que l'idéologie sioniste n'est qu'une doctrine politique encourageant la création d'un état juif en Palestine. En fait c'est une idéologie suprématiste tribale, raciste et coloniale. Pour les sionistes talmudistes, la vie des goys (ou gentils) qu'ils soient palestiniens ou autre, ne représente absolument rien....Seul le "peuple élu" mérite d'exister..."
Pas plus tard que le 26 mars dernier[ii], Le rabbin séfarade d’Israël Yitzhak Yosef a déclaré que ; "les non-juifs ne devraient pas pouvoir vivre en Israël s’ils ne respectaient pas sept lois stipulées par le judaïsme, et ne se mettaient pas au service des juifs." Et histoire d'être bien clair ce religieux enfonce le clou - "Si un "gentil" n’accepte pas d’adopter les sept lois noahides, nous devrions l’expulser vers Arabie Saoudite. Lorsque la véritable et totale rédemption s’accomplira, c’est ce que nous ferons ".
- Lisez donc, les déclarations des leaders israéliens à différentes périodes... Au moins il y a une constance. Vous y trouverez les citations "humanistes" de ces leaders de la "seule démocratie" du moyen orient et de son armée la "plus morale du monde"... Faut-il rire d'un tel cynisme et d'un tel manque d'humanité ? C'est à vous de voir.
Heureusement, il faut citer ce que disait Albert Einstein à propos de l'état d'Israël et de son parti politique dirigeant ? Lorsque Begin, devint 1er ministre :
- "Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétant de notre temps, il y a l'émergence, dans l'état nouvellement créé d'Israël, d'un parti de la liberté (herut), un parti politique très proche, dans son organisation, sa méthode, sa philosophie politique et son appel social, des nazis et partis fascistes"... C'est ce qu'il s'appelle être habillé pour l'hiver !
22 % des français croient au complot sioniste.
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Pourquoi l’antisionisme est un antisémitisme
Être antisioniste, ce n’est pas contester la politique du gouvernement israélien
Être antisioniste, ce n’est pas contester la politique du gouvernement israélien. Être antisioniste, c’est contester l’existence même de l’Etat israélien, parce qu’il est juif. Une tribune d’Oudy Bloch.
Oui, l’antisionisme est bien la forme réinventée de l’antisémitisme. Et ce n’est pas nouveau.
Écoutons le philosophe Vladimir Jankélévitch en 1978 : « L’antisionisme est la trouvaille miraculeuse, l’aubaine providentielle qui réconcilie la gauche anti-impérialiste et la droite antisémite ; l’antisionisme donne la permission d’être démocratiquement antisémite. »
Et Martin Luther King encore un peu plus tôt (1967) : « L’antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tache sur l’âme de l’humanité. Nous sommes pleinement d’accord sur ce point. Alors sache aussi cela : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi. »
Être antisioniste, c’est refuser aux Juifs la qualité de peuple
Être antisioniste, ce n’est pas contester la politique de tel ou tel gouvernement israélien, ce que les Israéliens font assez bien eux-mêmes sans avoir besoin des leçons de morale indigéno-gauchisantes.
Non. Être antisioniste, c’est refuser aux Juifs la qualité de peuple et son corollaire : le droit à l’auto-détermination et à un État. La finalité de l’antisionisme est la disparition de l’État d’Israël. Or, remettre en cause l’existence même de l’État d’Israël – compte tenu de sa spécificité juive – ne peut s’analyser autrement qu’au travers du prisme de l’antisémitisme.
Derrière les attaques contre l’existence même d’Israël au prétexte d’une prétendue solidarité pro-palestinienne, ce sont les Juifs qui sont visés. Si ce n’était pas le cas, d’autres pays seraient également, et plus encore qu’Israël, visés par ces boycotts incessants : le Liban, la Jordanie, la Syrie, l’Irak, l’Égypte… pour leur traitement véritablement discriminatoire des Palestiniens.
Personne ne condamne l’Arabie saoudite
Nombreuses sont les accusations d’État-apartheid contre Israël. Pourtant tous les citoyens israéliens, quelle que soit leur culture, couleur, religion, idées politiques, orientation sexuelle disposent des mêmes droits. Les musulmans, les druzes, les chrétiens israéliens ont le droit de vote, sont députés, juges, hauts-gradés dans l’armée, acteurs, chanteurs, travaillent en Israël, ont le droit de se marier avec des Israéliens de toutes religions, peuvent s’exprimer librement au point de souhaiter publiquement le bombardement de Tel-Aviv par le Hamas même quand ils sont députés comme Hanin Zoabi. C’est un juge arabe, Salim Joubran, qui a condamné Moshé Katsav, ancien président de l’Etat d’Israël, à une peine de prison. Ce sont des arabes israéliennes qui ont représenté Israël à l’Eurovision et au concours de Miss Monde. Alors de quel « apartheid » parle-t-on ?
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Personne ne condamne la Malaisie ou l’Arabie saoudite qui refusent d’accueillir des sportifs israéliens, ni l’Iran ou le Maroc dont les athlètes ont interdiction de concourir contre des athlètes israéliens, ni l’Autorité palestinienne qui, d’après Mahmoud Abbas, interdira la présence d’israéliens dans un éventuel État palestinien. Alors comment expliquer cette focalisation sur Israël si ce n’est en raison de sa spécificité juive ?
Personne ne reproche aux 57 pays de l’Organisation de la coopération islamique d’être officiellement musulmans ni au Vatican d’être catholique ? Pourquoi en serait-il différemment avec Israël ?
L’antisionisme est dirigé contre les Juifs
Qui voudrait encore nous faire croire qu’un Etat binational, comme le souhaitent BDS et consorts, avec une population qui serait vite majoritairement palestinienne et musulmane serait un lieu de coexistence pacifique ? Tous les jours, les Palestiniens de Gaza comme de Cisjordanie sont soumis à une violente propagande anti-juive.
Les prêches et des discours officiels promouvant les « Protocoles des Sages de Sion », les livres scolaires palestiniens qui enseignent depuis des décennies à haïr les Juifs, les programmes télévisés pour la jeunesse dans lesquels de jeunes enfants ânonnent que les Juifs sont les descendants des singes et des porcs et qu’ils souhaiteraient mourir en martyrs en en tuant le plus possible, l’interdiction légale de vendre des terres à des Juifs sous peine de mort, autant d’exemples qui illustrent la volonté des dirigeants palestiniens, qu’ils soient islamistes ou à tendance nationaliste, de ne jamais accepter les Juifs à leur côté.
L’antisionisme ou l’éloge du Juif errant
Alors, refuser aux Juifs l’État d’Israël, c’est les condamner à fuir comme ils ont dû fuir les pays arabes après la création à partir de 1948, non sans avoir auparavant été privés de leurs biens, de leurs commerces, de leur argent. 800 000 Juifs chassés d’Irak, de Syrie, d’Égypte, du Yémen, d’Algérie, du Liban, du Maroc dont personne ne se soucie du retour ni de l’indemnisation.
Les Juifs devront fuir, mais pour aller où ? En France où la foule pogromiste tente d’incendier des synagogues et crie « mort aux Juifs » dans les rues, où les croix gammées fleurissent sur les murs, où les cimetières sont profanés, où les tags antisémites du plus ordurier au plus sinistre « Juden ! » sont désormais quasiment quotidiens, où l’on agonit d’injures un philosophe dont personne n’ignore qu’il est Juif en le traitant de « sale race », « sale sioniste » – comment ne pas faire le lien – ? En Russie où l’on prétend que la guerre en Ukraine est un complot juif ? En Afrique où l’islamisation à l’œuvre dans de nombreux pays laisse libre cours à une propagande antisémite ?
Il n’y a pas si longtemps, sur les quais de Seine, des partisans de BDS déclaraient que les Juifs devaient quitter la Palestine pour retourner « chez eux », c’est-à-dire nulle part précisément. Le Juif errant, voilà le seul juif supportable pour les antisionistes.
Israël est devenu le prétexte commode à la détestation des Juifs.
C’est aussi en tout cela que l’antisionisme confine à l’antisémitisme. C’est aussi pour cela qu’il faut le condamner.
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Delphine Horvileur et l'antisionisme
Le Soir Bruxelles Fraction d'une interview du 2/3/2019
C’est le rapport tortueux d’une certaine gauche à l’antisionisme par exemple, que Macron veut intégrer à la définition de l’antisémitisme…
Je ne suis pas pour l’interdiction du terme « antisioniste » mais je pense qu’on est dans un temps où clairement – et c’est indéniable – beaucoup de gens utilisent le mot antisioniste pour abriter un antisémitisme, qui tout à coup est poli par un vernis d’antiracisme moral.
Cela ne veut pas dire que tous ceux qui se disent antisionistes sont antisémites. Mais dans un contexte ou le terme d’antisionisme sert tellement d’abris à de l’antisémitisme, je pense que plus personne ne peut se revendiquer antisioniste sans expliquer ce qu’il entend par là.
Si on veut dire qu’on est critique vis-à-vis de la politique actuelle d’un gouvernement : bienvenue au club ! La vraie question c’est : pourquoi est-ce que la critique des dérives éventuelles d’un gouvernement ultranationaliste justifierait quand il s’agit d’Israël qu’on crée un terme ?
Moi, quand je m’oppose à une politique ultranationaliste en Corée du Nord, ou au Brésil, est-ce que j’ai vraiment besoin de créer un terme pour le définir ? Si par antisionisme, on entend autre chose, à savoir que le peuple juif serait le seul à ne pas avoir de légitimité dans sa demande d’une souveraineté, alors j’aimerais savoir pourquoi. Pourquoi est-ce que souvent, les gens qui se disent antisionistes sont les premiers à défendre la légitimité d’une demande de souveraineté émanant de toute minorité menacée dans le monde… sauf des juifs ? |
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http://infojmoderne.com/index.php/2019/03/01/lantisionisme-cet-antisemitisme-a-visage-humain/?fbclid=IwAR1YSOJZgbqMB64zv-lz_jG46xJOLy4SsrkjvE20ta3BgLwIdKdcdhZRwnI
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Antisémitisme, antisionisme et israélophobie
Par Richard Prasquier sur le site du Keren Kayessod
L’antisionisme ? Je n’aime pas la chose, et je me méfie du mot. J’ai essayé sans succès de promouvoir le terme d’Israélophobie. P.A.Taguieff n’avait pas réussi à faire valoir « judéophobie » à la place du mot « antisémitisme » qui permettait aux amis des islamistes d’esquiver la critique par un grossier tour de passe passe sur les sémites. L’usage limité aux Juifs du terme « antisémitisme » a acquis ses lettres de noblesse ou plutôt de honte. Les prétextes n’y ont jamais manqué bien avant que ce mot n’apparût (1879).
Le Président Macron a souligné que l’antisionisme est une manière codée d’exprimer l’antisémitisme. Dans le passé bien des Juifs ont été antisionistes, assimilationnistes, bundistes ou marxistes, ou bien attendant que le Messie les conduise à la Terre Promise. Ils sont devenus moins nombreux depuis que le XXe siècle a montré jusqu’où pouvait aller la haine contre les Juifs et la faiblesse des réactions des nations contre cette haine. Les Juifs antisionistes d’aujourd’hui, exhibés comme des trophées, sont les idiots utiles d’une idéologie dont les conséquences ne sont plus celles d’avant 1948. L’antisionisme est criminel car il ne vise plus à la disparition d’une idée, mais à la destruction d’un Etat, avec des conséquences humaines épouvantables. Quant à l’antisionisme « peace and love» qui suggère qu’un état binational de tous les citoyens serait possible dans la sérénité de tous, le simple examen de ce qui est et non de ce qu’on voudrait qu’il soit, prouve sa dangereuse inanité. Mais criminaliser cet antisionisme-là serait s’exposer à des contentieux sur la liberté d’expression aux effets très contre-productifs.
L’antisionisme est la part émergée d’un état d’esprit plus largement répandu, l’Israélophobie. L’israélophobe accuse Israël de tous les maux. L’Etat d’Israël a été reconnu par les instances internationales et a d’ailleurs contribué massivement aux avancées scientifiques, techniques et culturelles de ces 70 dernières années, en restant une démocratie vigoureuse. Il existe bien des pays contre lesquels un «progressiste » pourrait protester, ceux dont le passé recèle une épuration ethnique, dont les frontières sont arbitraires, ceux qu’ensanglantent des conflits communautaires ou des régimes dictatoriaux haineux ou fanatiques…..Comment ne pas penser que cette exclusivité de la stigmatisation, que UN Watch va dénoncer sur le plan politique à Genève dans quelques jours, est liée au fait qu’Israël est l’Etat du peuple juif, ce qui blesse l’orgueil des pays de la ligue islamique. La critique d’Israël facilite des alliances électorales ou politiques, c’est pour certains journalistes un viatique d’universalisme et un label contre le nouveau spectre d’islamophobie. Ce n’est pas sur des circuits nauséabonds d’Internet, mais dans les organes d’information «mainstream » que s‘est banalisée l’Israélophobie, qui n’est pas une simple critique des actions du gouvernement israélien.
Liberté d’expression, mais ne pas laisser la désinformation, souvent organisée en sous-main, enfler les bataillons croissants de ceux qui, sous son influence se mettent à détester Israël, cet Etat qui « prend plaisir à tuer des enfants ». Pointer l’antisionisme comme ersatz de l’antisémitisme est excellent, le pénaliser sera difficile. Mais si l’on veut que les Juifs se sentent un avenir en France, et que la France ait un avenir où la vérité de l’information garde sa place, il faut aussi lutter contre la détestation pavlovienne d’Israël et ne pas laisser passer les « fake news » à son sujet sans réparation adéquate.
Dr Richard Prasquier
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