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Derière mise à jour
27-Sep-2024
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https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00139/conference-de-presse-du-27-novembre-1967.html de la 27ième minute à la 37ième…. L’extrait donne l’intégralité du discours concernant le Proche Orient, l’Europe, la Grande Bretagne et d’autre sujets ont été abordés. La conférence a durée 70 minutes.
Je me suis permis d'ajouter des sous titres, afin de mieux faire apparaître la structure du discours du Général qui a été retranscris intégralement, le plus scrupuleusement possible.
- Mon Général, la guerre a éclaté au Moyen Orient, il y a six mois. Elle s'est aussitôt terminée comme on sait. Que pensez-vous de l'évolution dans ce secteur depuis le mois de juin dernier ?
L'établissement, entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque-là, l'établissement d'un foyer sioniste en Palestine et puis après la deuxième Guerre mondiale, l'établissement d’un État d'Israël, soulevait, à l'époque, un certain nombre d'appréhensions. On pouvait se demander, en effet on se demandait même chez beaucoup de juifs si l'implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n'allait pas entraîner d'incessants, d'interminables frictions et conflits.
Certains même redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tous temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de son ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils, formaient depuis dix-neuf siècles. « L’An prochain à Jérusalem »
Cependant, en dépit du flot tantôt montant tantôt tôt descendant des malveillances qu'ils provoquaient, qu’il suscitaient plus précisément dans certains pays et à certaines époques, un capital considérable d'intérêt et même de sympathie fut accumulé en leur faveur, surtout, il faut bien le dire, dans la Chrétienté; un capital qui était issu de l'immense souvenir du testament, nourri à toute les sources d'une magnifique liturgie, entretenue par la commisération qu'inspirait leur antique malheur et poétisait chez nous la légende du Juif errant, accru par les abominables persécutions qu'ils avaient subies pendant la Deuxième Guerre mondiale, et grossi, depuis qu'ils avaient retrouvé une patrie par leurs travaux constructifs et le courage de leurs soldats.
C'est pourquoi, indépendamment des vastes concours en argent, en influence, en Propagande que les Israéliens recevaient des milieux juifs d'Amérique et d'Europe, beaucoup de pays dont la France, voyaient avec satisfaction l'établissement de leur État sur le territoire que leur avaient reconnu les Puissances, tout en désirant qu'ils parviennent, en usant d'un peu de modestie, à trouver avec ses voisins un "modus vivendi" pacifique·
Il faut dire que ces données psychologiques avaient quelque peu changé depuis 1 956 à la faveur de l'expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître, en effet, un État d'Israël guerrier et résolu à s'agrandir. Ensuite, l'action qu'il menait pour doubler sa population par l'immigration de nouveaux éléments donnait à penser que le territoire qu'il avait acquis ne lui suffirait pas longtemps et qu'il serait porté, pour l'agrandir, à utiliser toute occasion qui se présenterait.
C'est pourquoi d'ailleurs, la Ve République s'était dégagée, vis-à-vis d'Israël, des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet État et s'était appliquée, au contraire, à favoriser la détente dans le Moyen-Orient.
Bien sûr, nous conservions avec le gouvernement israélien des rapports cordiaux et, même, nous lui fournissions pour sa défense éventuelle les armements qu'il demandait d'acheter, mais, en même temps, nous lui prodiguions des avis de modération, notamment à propos des litiges qui concernait les eaux du Jourdain ou bien des escarmouches qui opposaient périodiquement les forces dans deux camps. Enfin, nous nous refusions à donner officiellement notre aval à son installation dans un quartier de Jérusalem dont il s'était emparé et nous maintenions notre ambassade à Tel Aviv.
D'autre part, une fois mis un terme à l'affaire Algérienne, nous avions repris avec les peuples arabes d'Orient la même politique d'amitié, de coopération, qui avait été pendant des siècles celle la France dans cette partie du monde et dont la raison ou le sentiment font qu'elle doit être, aujourd’hui, une des bases fondamentales de notre action extérieure. Bien entendu, nous ne laissions pas ignorer aux Arabes que, pour nous l 'État d'Israël était un fait accompli et que nous n'admettrions pas qu'il fût détruit. De sorte que, on pouvait imaginer qu'un jour viendrait où notre pays pourrait aider directement à ce qu'une paix réelle fût conclue et garantie en Orient, pourvu qu'aucun drame nouveau ne vînt à le déchirer.
Hélas! Le drame est venu.
Il avait été préparé par une tension très grave et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie, et aussi d'une menace de destruction prodiguée contre Israël.
Le 22 mai, l'affaire d'Akaba, fâcheusement créée par l'Égypte, allait servir de prétexte à ceux qui rêvaient d’en découdre.
Pour éviter les hostilités, la France avait, dès le 24 mai, proposé aux trois autres grandes puissances d'interdire, conjointement avec elles, à chacune des deux parties, d'entamer le combat. Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré, qu'éventuellement, il donnerait tort a quiconque entamerait le premier l'action des armes, et c'est ce que j'avais moi-même, le 24 mai. Déclaré à M. Eban, ministre des Affaires étrangères d'Israël , que je voyais à Paris...
« Si Israël est attaqué, lui dis-je alors en substance, nous ne le laisserons pas le détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative. Certes, malgré l'infériorité numérique de votre population, étant donné que vous êtes beaucoup mieux organisés, beaucoup plus rassemblés, beaucoup mieux armés, que les Arabes, je ne doute pas que, le cas échéant, vous remporteriez un succès militaires, mais, ensuite, vous vous trouveriez engagés sur le terrain, et au point de vue international, dans des difficultés grandissantes, d'autant plus que la guerre en Orient ne peut pas manquer d'augmenter dans le monde une tension déplorable et d'avoir des conséquences très malencontreuses pour beaucoup de pays, si bien que c'est à vous, devenus des conquérants, qu'on en attribuerait peu à peu les inconvénients. .. »
On sait que la voix de la France n'a pas été entendue. Israel, ayant attaqué, s'est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu'il voulait atteindre. Maintenant, il organise, sur les territoires qu'il a pris, l'occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s'y manifeste une résistance contre lui, qu'à son tour, il qualifie de terrorisme.
Il est vrai que les deux belligérants observent, pour le moment, d'une manière plus ou moins précaire et irrégulière, le cessez-le-feu prescrit par les Nations Unies, mais il est bien évident que le conflit n'est que suspendu et qu'il ne peut pas avoir de solution, sauf par la voie internationale.
Mais un règlement dans cette voie, a moins que les Nattons Unies ne déchirent elles-mêmes leur propre charte, un règlement doit avoir pour base l'évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance et la reconnaissance réciproque des États en cause par tous les autres.
Après quoi, par des décisions des Nations Unies, en présence et la garantie et· leurs forces, il serait probablement possible d 'arrêter le tracé précis des frontières, les conditions de la vie de la sécurité des deux côtés, le sort des réfugiés et des minorités et les modalités de la libre navigation pour tous, notamment dans le golfe d'Akaba et dans le canal de Suez. Suivant la France, dans cette hypothèse, Jérusalem devrait recevoir un statut international.
Pour qu'un règlement puisse voir le jour, il faudrait qu'il y eût l'accord des grandes puissances ; (qui entraînerait ipso fado celui des Nations-Unis) et, si un tel accord voyait le jour, la France est d’avance disposée à prêter son concours politique, économique et militaire, pour que l’accord soit effectivement appliqué.
Mais on ne voit pas comment un accord feuilleton pourrait naître tant que l’un des plus grands états ne se sera dégagé d’un conflit qu’il mène ailleurs, car tout se tient dans le monde d’aujourd’hui, sans le drame du Viet Nam, le conflit israélo-arabe ne serait pas devenu ce qu’il est. Et puis si l’Asie du Sud Est voyait renaître la paix, l’Orient l’aurait bientôt reprisé à la faveur de la détente générale qui suivrait un pareil événement.
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Mars 1970 : Le point de vue Palestinien
Les Palestiniens, à travers leurs organisations de résistance, partent du fait indiscutable qu’ils ont été spoliés de leur patrie. Jusqu’en 1967, les solutions proposées, que ce soit celle de M. Nasser à Bandung (retour aux frontières de 1947 ; réintégration des réfugiés palestiniens dans leur patrie d’origine), ou celle exprimée par M. A. Choukeiri, à la veille de la guerre de six jours
Jusqu’au bref programme en sept points d’El Fath du 1er janvier 1969, le seul programme concernant le futur Etat palestinien — libéré après défaite militaire des Israéliens — était le pacte national palestinien adopté au premier congrès palestinien tenu à Jérusalem en mai 1964 et amendé, au Caire, en juillet 1968, lors du quatrième congrès palestinien auquel participaient El Fath et la Saïka. Nous citons les principaux points de cette version amendée :
Article premier. — La Palestine est la patrie du peuple arabe de Palestine et fait partie intégrante de la patrie arabe, et le peuple de Palestine fait partie de la nation arabe.
Article III. — Le peuple arabe de Palestine possède un droit légal sur sa patrie et lorsque sa libération sera achevée, il exercera son droit à l’autodétermination selon sa volonté et son choix.
Article IV. — Les juifs qui vivaient de façon permanente en Palestine avant le début de l’invasion sioniste seront considérés comme Palestiniens.
Ce qui équivalait à ne pas considérer comme Palestinien tout juif émigré après 1947, voire depuis la déclaration Balfour. Le programme d’El Fath du 1er janvier 1969 propose la création d’un Etat démocratique, laïque, sans discrimination raciale ou confessionnelle. Le point V stipule cependant : « La Palestine fait partie intégrante de la patrie arabe. »