Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Derière mise à jour 07-Déc-2024
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Encore des violences

Le rejet de la judaïsation de Jérusalem Est, a ulcéré la population de Sheikh Jarrah un quartier aujourd'hui musulman, provoquant des émeutes violentes à Jérusalem, et des aggressions racistes entre habitants de villes israéliennes à populations mélangées comme Lod ou Acco.
.       Le pays, sans gouvernement s'est laissé surprendre par les milliers de roquettes lancées depuis Gaza.
        Israël comme d'habitude a gagné la bataille, mais pas la guerre.   On rêve à cette heure d'un nouveau gouvernement israélien, ayant l'inspiration nécessaire pour consolider l'unité nationale, et pour trouver le compromis magique qui réunira palestiniens et israéliens autour d'un même projet de développement économique et humain.

Israël a profité de la menace Turque et Iranienne sur les pays arabes, pour s'imposer comme un allié intéressant, en raison de sa puissance militaire et technologique. La réussite du pays pour dompter l'épidémie de Covid a été saluée sur la scène internationale. Toutefois, du côté de la politique intérieure, rien n'allait plus. Benjamin Nethanyahu ne réussissait pas à former de gouvernement stable, malgré quatre élections successives donnant à peu près les mêmes résultats. Cette fragilité a été aggravée par les ennuis judiciaires du premier ministre, qui devait à tout prix conserver sa place s'il voulait se mettre à l'abri. Dans de telles conditions, le pouvoir a été obligé de s'allier avec un peu n'importe qui s'engageait à le soutenir, et ce fut malheureusement des personnages sulfureux, comme Bezalel Smotrich ou Itamar Ben-Gvir, partageant le but avoué de chasser les arabes du pays.

On avait oublié les arabes de Palestine

Plus personne ne pensait aux arabes de l'ancienne Palestine, et on pouvait lire souvent sur Facebook, que les Palestiniens n'existaient pas, que leur patrie c'était la Jordanie. Lâchés par les Émirats, par l'Égypte, peu soutenus par la Jordanie, et encore moins par la Syrie ou le Liban en ruine, les palestiniens semblaient ne plus avoir les moyens de se faire entendre.

Donc tout allait bien, et on allait défiler pour Yom Yerushalaïm, la grande fête qui célèbre la conquête, appelée «réunification» de Jérusalem. Au cours de cette fête, des juifs défilent avec de nombreux drapeaux dans le centre ville, y compris dans les ruelles de la vieille ville arabe, en chantant et en dansant.

 

Pendant qu'on préparait Yom Yerushalaïm, Sheikh Jarah bouillait

Sheikh  Jarah était un vaste terrain, au milieu il y avait une grotte, là a été enterré Simon le Juste, un grand prêtre vivant au III ième siècle avant l'ère chrétienne. En 1876, la propriété est acheté pour 16 000 Francs-Or par deux communautés juives de Jérusalem, afin de faciliter les pélerinages sur cette tombe qui avaient lieu depuis le moyen âge. En 1890 on y a construit un quartier juif, et en 1916, il y vivait plus de cent familles. En 1948, les anglais évacuent les populations juives menacées par la légion arabe. Effectivement elle conquiert Sheikh Jarah qui devient jordanien. En 1958, le Roi Hussein y installe des réfugiés palestiniens, en leur louant les maisons pour 1 dinar symbolique par an. En 1967, Sheikh Jarah devient israélien.

« La Knesset fait passer une loi en 1970, autorisant les Juifs ayant été expropriés en 1948 et disposant d’un titre de propriété à réclamer leur bien (…). Or quasiment aucune des actions en justice n’a été initiée par les descendants des Juifs expulsés en 1948, mais par des groupes de colons juifs qui ont retrouvé les descendants en question pour leur racheter leur titre de propriété et entamer les procédures». (https://www.philomag.com/articles/conflit-israelo-palestinien-lettre-de-jerusalem cité par Jean corcos dans Temps et Contretemps)

Des accords sont signés, puis dénoncés, ils devaient permettre aux associations juives de récupérer les logements, afin de rejudaïser le quartier. Les associations sont allé jusqu'à garantir aux occupants arabes le droit d'y demeurer jusqu'à la fin de leur vie pour un loyer nul ou symbolique. D'autres propositions sont faites, toujours favorables aux occupants mais refusées pour des raisons nationalistes. Jérusalem est leur ville, et ils n'acceptent  pas les tentatives israéliennes de chasser les populations arabes pour les remplacer par des habitants juifs.  

A ce jour vingt familles ont quitté leur logement en tout, et ont été remplacé par des familles juives, à la plus grande colère des résidents arabes du quartier qui y voient une tentative pour les chasser de la ville.

Il faut dire que la loi Israélienne n'est pas juste, car elle admet que les anciens propriétaires juifs spoliés en 1948 récupèrent leurs biens, mais ne permet pas aux anciens propriétaires arabes spoliés en 1948 de récupérer les leurs. Une bonne justice doit être aveugle, et ne pas tenir compte, ni de la richesse, ni des origines, ni du genre, ni de la religion des justiciables.

La cour suprême devait se prononcer sur un n ieme recours, pouvant aboutir à l'expulsion de dizaines de familles palestiniennes, qui seraient remplacées par des familles juives. Les futurs occupants ne sont pas les héritiers des anciens habitants, mais des familles choisies par les associations juives en général parmi leurs militants.

En attendant la décision de la cour suprême, la rue grondait à Sheikh Jarah. Les quelques habitants juifs qui s'étaient déjà installés là, étaient menacés. Itamar Ben Gvir, un député farouchement nationaliste est venu en personne sur place, pour affirmer la légitimité juive d'habiter Sheikh Jarrah. Il y a installé «un bureau parlementaire»  juste en face des habitants du quartier, qui  avaient sorti les tables pour célébrer le repas  nocturnes – l'Iftar, en ll'honneur de la rupture du jeûne pendant le mois sacré du ramadan. Compte tenu des idées d'Itamar Ben Gvir, et du climat actuel, sa venue était une provocation.

Bien entendu, tout cela s'est terminé en pugilat, lancement de projectiles divers, et intervention de la police avec bombes lacrymogènes, et de nombreuses arrestations.

L'affaire s'est reportée autour de la mosquée Al Aqsa

Vendredi 7 mai, pendant le Ramadan, la foule est venue nombreuse à la mosquée, Al Aqsa à Jérusalem, et la colère grondait. Ce que les autorités ne savaient pas, c'est que des fidèles avaient stocké "des munitions". Des pierres et des feux d'artifice étaient là pour permettre de se faire entendre.   Dès le soir, les fidèles musulmans ont bombardé les fidèles juifs qui célébraient le Yom Yerushalaïm (Jour de jérusalem) en contre bas, devant le mur occidental.

La police est intervenue, et la foule a affronté les forces de l'ordre, avec violence, il y a eu plus de deux cents blessés, pour la plupart des arabes, un arbre sur l'esplanade a pris feu. On a cru un moment qu'on avait mis le feu à la mosquée. Des images ont circulé sur le web, la vue des policiers israéliens dans le troisième lieu saint de l'islam a excité le monde arabo-islamique. Partout, on s'est mobilisé pour défendre Jérusalem. D'immenses manifestations ont eu lieu, en particulier au Maroc, où les islamistes n'ont toujours pas digéré les accords de normalisation avec Israël

De nouvelles violences sont parties de Gaza.

C'est alors que le Hamas, depuis Gaza lance un ultimatum à Israël, le sommant de retirer ses policiers de la mosquée, c'était osé, mais derrière le Hamas, il y a l'Iran, et l'organisation islamiste a aussitôt mis ses menaces à exécution. Elle a lancé des milliers de roquettes sur Israël, dix à vingt pour cent ont échoué, et sont tombées sur  le territoire Gazaoui, faisant des victimes civiles, les autres ont atteint Ashkelon, et les villes autour de Gaza. Toutefois, certaines fusées plus puissantes sont arrivées à Jérusalem et à Tel Aviv. 90 % des roquettes dangereuses ont été détruites en vol par le système "dôme de fer", mais plusieurs ont frappé des logements à Ashkelon et ailleurs faisant des victimes juives pour la plupart, mais aussi arabes.

Israël n'a pas tardé à réagir en bombardant le "métro", c'est ainsi que l'état major de Tsahal appel le réseau de souterrains très dense qui coure au dessous de Gaza. Dans ces tunnels, sont stockés les roquettes, leurs servants, et des centres de commandement militaire. De nouvelles bombes perforatrice ont détruit près de cent kilomètres de tunnels, on ignore combien de miliciens ont été enterrés vivants. En même temps, Israël s'est attaqué aux dirigeants du Hamas, qui ont été visés personnellement par des drones, ou par des attaques aériennes visant juste leurs logements, ou leurs déplacements. Rassurez vous, les plus haut dirigeants s'étaient réfugiés au Qatar ou en Turquie avant de déclencher les hostilités, on est jamais trop prudent ! .
L'immeuble de six étages d'où émettait Al Djézira a été soufflé, après que ses occupants aient été avertis.

Au bout de quelques jours, l'Égypte a obtenu un cessez le feu sans condition, qui a été accepté par les deux parties, on peut penser que les pressions internationales ont jouées leur rôle dans cette décision.

Tout observateur sérieux sait que ces milliers de roquettes ont coûté une fortune, et que la construction du "métro" a aussi un prix exorbitant. Or Gaza compte 50 % de chômeurs, on le décrit comme un camp de concentration à ciel ouvert.
D'où les deux questions :
Si l'argent gaspillée en arme avait servi au développement économique, Gaza serait-il aussi pauvre  ?
A quoi sert le soi-disant blocus israélien, si les armes iraniennes arrivent quand même à Gaza ?  Voir à ce sujet un article de Shaul Schmukler

Le racisme gagne du terrain en Israël.

Depuis quelques temps, on remarque des agressions racistes contre des arabes, contre des mosquées, et même contre des églises. Des leaders ouvertement favorables à l'expulsion de tous les non juifs d'Israël prennent la parole, et le pire d'entre eux a réussi à entrer à la Knesset à la faveur des difficultés de Nathanyahu.

En même temps, le Hamas a réussi à pénétrer une minorités des arabes israéliens, et profitant du conflit, des bandes de voyous se sont répandues dans des villes mixtes. Ils ont brûlé les voitures, et les logements de leurs voisins juifs avec qui ils s'entendaient très bien la semaine précédante. Des synagogues ont été incendiées; Les émeutiers ont la volonté d'empêcher toute cohabitation pacifique entre juifs et arabes. Certaines personnes ont échappé à la mort de justesse. Les racistes juifs se sont mis de la partie, et ont également molesté des arabes, ils arrêtaient des gens, les interrogeaient, et malheur à eux s'ils avaient un accent arabe. A Acco, tous les magasins, tous les restaurants, tous les logements appartenant à des juifs ont été détruits et incendiés par des arabes.

Devant ces violences inacceptables, on a vu des réactions horrifiées, le personnel des hôpitaux ont manifesté leur solidarité réciproque. On a vu des juifs et des arabes ostensiblement marcher ensemble pour se rassurer les uns les autres, ils n'osaient plus rentrer chez eux, de peur de se faire agresser par des voyous arabes ou juifs.

Les réactions internationales

Comme d'habitude les réactions populaires dans le monde islamique ont été violentes, et massives. En Algérie, au Maroc, en Jordanie par exemple la foule a manifesté sa solidarité avec Gaza. Sur la groupe des Amitiés Algérie Israël, nous avons été envahi par des publications hostiles dont la plus courante a été celle-ci, qui a vraissemblablement été conçue par un groupe islamiste.

En France on ne parlait d'Israël que pour le citer en exemple de vaccination réussie. Le conflit a obligé les médias à reparler des palestiniens, mais en général avec modération.

Une manifestation importante pour la défense des palestiniens avait été prévue à Paris, interdite pour des raisons de risque de trouble à l'ordre public, elle a quand même eu lieu, avec une dispertion violente et quelques casses. D'autres manifestations ont eu lieu en province, autorisées elles n'ont pas donné lieu à des débordements. Il n'y a jamais eu de grandes foules, la France ne s'est pas passionnée pour ce conflit, et dès le cessez le feu signé, les médias sont retournés à leurs sujets de prédilection, le COVID, et les futures élections.

Les gouvernements arabes ayant signé des accords de normalisation avec Israël, ont été très inquiets des troubles à Jérusalem, et soutenaient les palestiniens, par contre pas un seul n'a versé la moindre larme pour Gaza. Le Hamas est leur ennemi juré.

A l'ONU, comme d'habitude une énorme majorité condamne Israël, pour avoir bombardé Gaza. Mais au Conseil de Sécurité les États Unis posent leur véto. La situation pourrait évoluer, car la gauche du parti démocrate demande un rééquilibrage de la politique des États Unis.

  
Pendant ce temps, Israël tente de se trouver un gouvernement

La Crise de Sheikh Jarah est basée sur une loi israélienne injuste, la cour suprême a reporté sa décision pour des raisons politiques évidentes. Un juge est là pour dire la loi, et c'est aux politiques de faire des lois qui soient justes. Si Israël réussissait une alternance politique peut-être pourrait-il changer la loi ?

Gaza est un mini état indépendant et surarmé par l'Iran, dirigé par des islamistes violents, son  idéologie totalitaire, raciste, cléricale, et homophobe en fait l'allié naturel de la gauche française, et le chouchou du monde islamique. J'aimerais tellement voir ce territoire dirigé par de vrais patriotes palestiniens travaillant pour le bonheur des populations !

La situation politique en Israël est bloquée en raison de son système électoral trop démocratique. L' alternance envisagée en ce moment, se traduirait par un changement de casting, les nationalistes resteront au pouvoir, il n'y aura pas de révolution. Pourtant un parti arabe-islamiste se dit prêt à partager le pouvoir, et sans lui, pas de majorité !  !  Que cache ce civisme subit ?   Probablement un désire d'améliorer la situation des arabes israéliens, afin d'accroitre la popularité des frères musulmans. Ce n'est pas rassurant.

La situation ainsi décrite, pourrait nous désespérer, mais on dit qu'en Israël, celui qui ne croit pas aux miracles n'est pas réaliste. Alors, on peut rêver qu'une crise de réalisme touche les dirigeants israéliens et palestiniens, et qu'ils mettent de côté leur égo  et leur idéologie, pour penser enfin et sincèrement au bonheur de leurs administrés.

Michel Lévy