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Derière mise à jour
27-Sep-2024
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L'argent, c'est de la liberté frappée, a dit Dostoïevski, celui qui contrôle le budget d'un personne, lui retire toute indépendance. Aussi longtemps que nos enfants dépendent de nous financièrement, ils ne sont pas vraiment libres de faire ce qu'ils veulent. Ainsi, je profite de ma liberté, pour contrôler toutes mes dépenses.
Depuis trente ans, je tiens mes comptes sur ordinateur. Mon épouse en fait de même, elle veut savoir ce que nous avons en banque, et si la banque ne s'est pas trompée. Pour ma part, je regarde où part l'argent, et si au jour le jour, nous dépensons plus que nous gagnons.
Surpris comme bien de mes concitoyens par la hausse de prix cette année, j'ai comparé mes revenus aux sommes dépensées pour se nourrir. Ce n 'est pas simple, car en trente ans tellement de choses ont changées, mes enfants ont pris leur indépendance, je travaillais et je suis parti en retraite, j'habite Dijon où l'alimentation est moins chère qu'à Paris, .
Pour vous, j'ai comparé l'évolution de mes revenus salariaux ou de retraite, avec les dépenses d'alimentation du ménage entre 1992 et 2023, soit 31 ans de comptabilité au jour le jour. Et voici le résultat :
- Le salaire a bien augmenté jusqu'en l'an 2000, puis a plafonné jusqu'à la retraite en 2008, j'avais 64 ans et demi. Les revenus ont alors baissés de 30 % .
Depuis, la retraite n'a pas bougée jusqu'en 2019. Voilà trois ans, qu'elle augmente, mais comme le graphique le montre, moins bien que les dépenses de nourriture.
- Les dépenses d'alimentations étaient élevées, elles ont sensiblement baissé suite au départ de mes enfants qui ont volé de leurs propres ailes.
En l'an 1998, c'est la fin de la baisse, les enfants sont partis, et l'Euro arrive en l'an 2000. On ne remarque pas de rupture, l'Euro n'a ni accéléré ni réduit l'inflation, ni bien sûr modifié mes habitudes de consommation. A partir de 2021 on voit une augmentation très nette des dépenses, elles sont dues avant tout à la hausse des prix
- La comparaison des deux courbes montrent que depuis la retraite le reste à vivre, une fois la nourriture payée est en baisse tendancielle.
(Voir annexe méthodologique)
Trente ans de bons repas
Ce graphique additionne deux choses : la hausse des prix, et l'évolution des habitudes de consommation. Trente ans entre les deux valeurs...
- Les conserves-cuisinés comprennent aussi l'épicerie sèche, farine, sucre, toutes les boîtes de conserve, sauf les poissons et charcuteries, les pizzas ramenées à la maison, et autres spécialités gourmandes. Nos habitudes n'ont guère changées, l'évolution est surtout due à l'inflation.
- Les boissons et gâteaux sucrerie restent probablement stables en euros constants.
- On voit que les repas au restaurant administratif de France Télécom représentait un budget, et qu'aujourd'hui, quand je mange dehors, c'est plutôt pour me payer un restaurant, ce qui entre dans les loisirs.
- Forte augmentation des dépenses de viande et poissons, (y compris œuf, charcuterie et poissons en boîte). L'inflation doit être très forte pour cette rubrique, car nous mangeons ne moins en moins de viande, et même le poisson frais se réduit compte tenu des prix.
- Les dépenses de fruits et légumes explosent, je vais le mardi et le vendredi au marché, et profite des maraîchers et forains qui vendent des produits locaux ou exotiques. C'est un plaisir que je peux encore me payer, pourtant les prix sont de moins en moins attractifs. Ce n'est pas la marge des marchands qui explique l'inflation, car ils ne s'enrichissent pas, et je constate à ma plus grande tristesse que beaucoup cessent leur activité ou se reconvertissent. Depuis 15 jours par exemple un marchand de fruits et légume s'est reconverti en traiteur et vend du couscous fait maison.
- Le montant en Euro courant des fromage n'a pas bougé en trente ans, et c'est du à une forte baisse de consommation. Mon épouse et moi le digérons moins bien.
- Nous mangeons probablement autant de pain qu'il y a trente ans, nous étions quatre en 1993, nous ne sommes plus que deux, et les prix montent raisonnablement.
Les plus grosses dépenses (en indice)
La chronique année par année montre que les dépenses de fruits et légumes sont restées stables jusqu'en 2004, que l’augmentation s'est accélérée jusqu'en 2018, et que puis les prix se sont envolés.
Note technique : Revenus et alimentation
- Les graphiques sont en indice, base 100 pour la moyenne de l'année 1992. Les sommes en francs ont été converties en €uro. Tout est en Euros courant.
- Les revenus ne comprennent que mes salaires, primes, et retraites.
Mais il y avait un problème : la mutuelle était prise en charge par France Telecom, mon employeur, et à la retraite, j'ai lu la payer. Comme elle était et de loin la plus grosse part des dépenses de santé, j'ai retiré sur toute la période les dépenses de santé des revenus.
- J'ai donc pris uniquement mes revenus salariaux, ceux de mon épouse étaient périodiques et aléatoires ils donnaient une mauvaise idée de l'évolution des salaires. J'y ai retiré les dépenses de santé.
- A côté de cela, j'ai représenté les dépenses d'alimentation, avec les mêmes règles, en excluant les cafés-restaurants classés comme loisirs, mais le restaurant collectif de midi pris sur le lieu de travail, ou les sandwichs pris à midi par nécessité avant ou après la retraite figurent bien dans l'alimentation.