Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Derière mise à jour 25-Fév-2024
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Le statut de Victime
Richard Preschel

L'enseignement de la Shoah n'est pas nécessairement une bonne idée, montrer les atrocités peut contrairement à ce qui est attendu provoquer une émulation. On a vus chez certains Juifs, le rappel incessant de leur passé de victime provoque la méfiance et l'hostilité envers tout ce qui n'est pas eux. En règle général se considérer comme victime, c'est faire reporter sur les autres la cause exclusive de son malheur.

Il faut savoir parfois se remettre en cause pour rebondir, et surtout ne jamais oublier que notre passé ne détermine pas notre avenir. Nous devons toujours tenir le volant !

Personne n'est une victime héréditaire, ni les Algériens, ni les Palestiniens, ni moi.

après les horreurs du 7 octobre se multiplier les agressions antisémites bien loin de Gaza.

 

J'ai trouvé une contribution de Richard Preschel, un ami Facebook avec qui j'ai toujours eu un grand plaisir à discuter depuis de nombreuses années. Richard, comme moi anime un "blog", dont voici le lien.

Nous avons discuté de son article, et j'ai le plaisir de vous transmettre ses réflexions qui me semblent si enrichissantes.

Richard Preschel :

L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE DE LA SHOAH: Une fausse bonne idée.

 Un aspect très inquiétant des manifestations contre l’antisémitisme et/ou en faveur d’Israël en France, le Royaume-Uni et l’Allemagne est la faible participation des jeunes. Certains observateurs évoquent une moyenne d’âge autour de 50 ans parmi les participants.

Quand je suis arrivé en France à la fin des années 80, il était beaucoup question de l’instauration systématique de cet enseignement.

J’étais contraire à l’instauration de cet enseignement parce que je le considérais contre-productif, car je craignais que même s’il pouvait susciter plus de sympathie envers les juifs, cela se ferait au prix de présenter les juifs comme vulnérables et faciles à persécuter. 

Je crois que j'avais hélas raison, et que les événements qui se déroulent depuis la tragédie qui a commencé le 7 octobre, le confirment.

Jamais depuis 1945, les hostiles se sont attaqués aux juifs et leurs biens avec autant d’outrecuidance, comme c’est le cas présent où toutes les institutions juives, des crèches, des maternelles, écoles à tous les niveaux, les synagogues, les musées, les monuments, cimetières ne peuvent fonctionner que sous l’étroite protection des forces de l’ordre. Sans parler des personnes qui doivent se passer de cette protection et sont souvent exposées à toutes formes de harcèlement anti-juif.

Dans la manifestation du 25 novembre contre les violences faites aux femmes, les féministes intersectionnelles, dont plusieurs brandirent des drapeaux palestiniens, étaient prêtes à en découdre physiquement avec les 200 femmes juives qui voulaient se joindre au cortège pour protester contre les viols atroces commis par le Hamas pendant le massacre du 7 octobre. La police a dû séparer les femmes juives du cortège pour les protéger.

Ce qui me frappe est la propension à agresser qu’avaient ces féministes acariâtres, comme si elles étaient sûres qu’avec peu de risque et d’effort, elles pourraient réduire en miettes les femmes juives.

D’où leur vient cette assurance ? Où ont-ils et elles appris qu’on pouvait écraser les juifs comme des cafards ? Qui leur a mis cette notion dans la tête ?

Ma réponse est l’éducation nationale, plus précisément de l’enseignement de l’histoire de la Shoah.

Parce que, excusez le lieu commun, le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions. Des bonnes intentions de compréhension, tolérance et empathie qui inspirent cet enseignement, reste surtout l’infernale notion que les juifs sont vulnérables et faciles à attaquer.

En tout cas, l’immense majorité des manifestants anti-juifs, qui sont millenials et génération Z,  ont reçu cet enseignement et cela n’a pas apporté en eux une attitude critique vers l’antisémitisme.

Si l’intention de l’enseignement de l’histoire de la Shoah est de réduire l’antisémitisme et si après 30 ans de l’application de cet enseignement on est en droit de tirer un bilan, on doit constater que l’antisémitisme n’a fait qu’augmenter et que si des effets il en a, ils sont pervers car ils encouragent les agressions antisemites dans la mesure où ils véhiculent l’idée que les juifs sont une proie facile.

Mivy

L' enseignement de la Shoah dès la maternelle en Israël est problèmatique, cela risque d'inculquer l'idée que tous les non juifs sont de probables méchants antisémites. Cela accélère la paranoïa naturelle chez trop de juifs, et celui nuit à tous les efforts poussant à connaître les autres, et à s'en faire des amis.

Cela joue en faveur des idées nationalistes et contre la paix.

Richard Preschel

Yeshayahou Leibowitz disait que le pire message éducatif est d'enseigner aux gens qu'ils sont des victimes.


Le professeur Leibowitz est considéré comme l'un des intellectuels les plus marquants de la société israélienne, et l'une de ses personnalités les plus controversées pour ses avis tranchés sur la morale, l’éthique, la politique, et la religion.

L'éducation palestinienne excelle aussi dans ce domaine, enseignant aux enfants qu’ils sont les plus grandes victimes de la plus grande injustice commise dans l’histoire.

Plus largement, nous sommes dans une civilisation fondée sur la croyance en un Dieu (Jésus) qui est une victime.

Tout le monde se sent confortable dans la position de victime. La victime est exemptée d’assumer la responsabilité pour ses problèmes. Tous que va mal dans la vie de la victime est de la faute aux autres.

Les Algériens, soumis depuis 60 ans à une tyrannique oligarchie militaire cleptomane, apprennent à l’école que tout ce qui va mal dans leur pays est la faute à la colonisation.

L'Algérie n'est qu'un exemple. Cela s'applique à toute l'Afrique et l'Amérique latine. Peter Thiel soutient que toute l'idéologie 'woke' est fondée sur le culte de la victime.

Mivy

Le point qui me semble le plus important c'est la volonté de se définir en victime qui ferme les portes à la fraternité et évite de se poser des questions sur ses propres responsabilités.

Richard

Oui, et le fait que chacun de nous n'a qu'une vie à vivre et c'est à chacun de nous d'en faire le mieux pour nous-mêmes et ceux que nous aimons.

À chacun de prendre son destin en main. Je trouve que c'est un gâchis énorme d'une existence de passer sa vie à être un réfugié victime d'une injustice. Mes parents ont été réfugiés de 39 à 45. Le mot « réfugié » n'avait jamais été prononcé par eux.

Ce que je voudrais dire aux palestiniens est « cessez d'être réfugiés, établissez-vous et faites quelque chose de vos vies parce que après la mort il n'y a rien »