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Résumé : Le trois juin 2009, Barak Obama a fait un important discours à l'université du Caire, voulant marquer un tournant dans les relations entre les États Unis et le monde musulman. | ||||
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Discours d’Obama au Caire (texte intégral en traduction française) par Barack Obama The Guardian, 4 juin 2009 http://www.guardian.co.uk/world/200... Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant Je suis honoré de me trouver dans la ville éternelle du Caire, et d’être accueilli par deux remarquables institutions. Depuis plus de mille ans, al-Azhar joue le rôle de phare de l’érudition musulmane, et depuis plus d’un siècle, l’Université du Caire est l’une des sources du progrès de l’Egypte. Ensemble, vous représentez l’harmonie entre tradition et progrès. Je vous suis reconnaissant pour votre hospitalité, et pour l’hospitalité du peuple égyptien. Je suis également fier d’apporter avec moi la bonne volonté du peuple américain et un salut de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : assalaamou aleikoum. Nous nous rencontrons en une période de tension entre les Etats-Unis et les musulmans partout dans le monde, une tension inscrite dans des forces historiques qui dépassent tout débat politique en cours. Dans la relation entre l’islam et l’Occident, il y a eu des siècles de coexistence et de coopération, mais aussi un conflit et des guerres religieuses. Plus récemment, cette tension a été nourrie par le colonialisme qui a privé de nombreux musulmans de leurs droits et de leurs chances, et par une guerre froide où des pays à majorité musulmane ont été trop souvent considérés comme des sous-traitants, sans égard pour leurs propres aspirations. De plus, les changements énormes provoqués par la modernisation et la mondialisation ont conduit d nombreux musulmans à considérer l’Occident comme hostile aux traditions de l’islam. De violents extrémistes ont exploité ces tensions chez une minorité réduite mais puissante de musulmans. Les attentats du 11 septembre 2001 et les violences continuelles de ces extrémistes contre des civils ont conduit certains, dans mon pays, à percevoir l’islam comme irrémédiablement hostile, non seulement à l’Amérique et aux pays de l’Occident, mais aussi aux droits de l’homme. Cela a renforcé encore la peur et la méfiance. Tant que notre relation sera définie par nos différences, nous renforcerons ceux qui sèment la haine et non la paix, et qui promeuvent le conflit plutôt qu’une coopération qui peut aider nos peuples à parvenir à la justice et à la prospérité. Ce cycle du soupçon et de la discorde doit cesser. Je suis venu chercher un nouveau oommencement entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur un intérêt et un respect mutuels ; qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence. Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs : justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres humains. Les stéréotype caricaturant l'islam aux USA, ou l'amérique dans le monde islamique doivent être combattus. Je fais cela en ayant conscience que le changement ne peut pas s’effectuer en un jour. Un discours seul ne peut éradiquer des années de méfiance. Et je n’ai pas non plus de réponse immédiate à toutes les questions complexes qui nous ont amenés au point où nous sommes. Mais je suis convaincu que pour avancer, nous devons dire ouvertement ce que nous avons sur le cœur et que, trop souvent, nous ne disons que derrière des portes fermées. Il doit y avoir un effort soutenu pour s’écouter, apprendre l’un de l’autre et chercher des terrains d’entente. Comme le dit le sait Coran ; « Sois conscient de Dieu et dis toujours la vérité. » C’est ce que je me propose de faire : dire la vérité du mieux que je peux, humble devant la tâche qui nous attend, et ferme dans ma croyance que les intérêts que nous partageons en tant qu’êtres humains sont beaucoup plus forts que les forces qui nous séparent. Cette conviction est en partie liée à ma propre expérience. Je suis chrétien, mais mon père venait d’une famille kenyane qui comprend plusieurs générations de musulmans. Enfant, j’ai vécu plusieurs années en Indonésie et j’entendais l’appel du muezzin à l’aube et à la tombée du jour. Jeune homme, j’ai travaillé dans des communautés de Chicago où beaucoup ont trouvé dignité et paix dans leur foi musulmane. Instruit en histoire, je connais aussi la dette de la civilisation envers l’islam. Ce fut l’islam - dans des endroits comme l’Université al-Azhar - qui a porté la flamme de l’étude pendant plusieurs siècles, montrant la voie en Europe à la Renaissance et aux Lumières. Ce fut l’esprit d’innovation qui soufflait sur les communautés musulmanes qui a produit l’algèbre, nos compas et outils de navigation, notre maîtrise de l’imprimerie, notre compréhension de la transmission des maladies et des moyens de la soigner. La culture musulmane nous a donné des arches majestueuses et des spirales élancées, une poésie éternelle et une musique magnifique ; une calligraphie élégante et des endroits de paisible contemplation. Dans son histoire, l’islam a fait la preuve, par les paroles comme par les actes, que la tolérance religieuse et l’égalité raciale étaient possibles. Je sais aussi que l’islam a toujours fait partie de l’histoire américaine. Le Maroc a été le premier pays à reconnaître notre nation. En signant le Traité de Tripoli en 1796, notre deuxième président, John Adams, avait écrit : « Les Etats-Unis n’ont aucune trace d’hostilité envers les lois, la religion et la tranquillité des musulmans. » Et depuis notre fondation, les musulmans américains ont enrichi les Etats-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi au gouvernement, lutté pour les droits civiques, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, excellé dans nos sports, été lauréats de prix Nobel, construit nos immeubles les plus hauts et allumé la torche olympique. Et lorsque le premier musulman américain a été élu au Congrès, il a fait le serment de défendre notre constitution sur le même Coran que l’un de nos pères fondateurs, Thomas Jefferson, avait conservé dans da bibliothèque personnelle. Ainsi, j’ai connu l’islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé. Cette expérience guide ma conviction qu’un partenariat entre l’Amérique et l’Islam doit être fondé sur ce qu’est l’Islam et non sur ce qu’il n’est pas. En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent. Mais ce même principe doit s’appliquer à la manière dont les musulmans perçoivent l’Amérique. De même que les musulmans ne correspondent pas à un stéréotype grossier, l’Amérique n’est pas le stéréotype grossier de l’empire mû par ses seuls intérêts. Les Etats-Unis ont été l’une des plus grandes sources de progrès que le monde ait jamais connues. Nous sommes nés d’une révolution contre un empire. Nous avons été fondés sur un idéal selon lequel tous sont créés égaux, et nous avons versé du sang et lutté pendant des siècles pour donner un ses à ces mots - à l’intérieur de nos frontières et partout dans le monde. Nous sommes formés de toutes les cultures, attirés vers tous les bouts de la Terre et dévoués à une idée simple : « E pluribus unum. » On a beaucoup parlé du fait qu’un Afro-américain du nom de Barack Hussein Obama pouvait être élu président. Mais mon histoire personnelle n’est pas si exceptionnelle. Le rêve des occasions pour chacun ne s’est pas réalisé pour tous en Amérique, mais cette promesse existe pour tous ceux qui viennent chez nous - et cela comprend les presque 7 millions d’Américains musulmans de notre pays qui bénéficient d’un revenu et d’une éducation qui sont au-dessus de la moyenne. En outre, la liberté en Amérique ne peut être séparée de la liberté de pratiquer sa religion. C’est la raison pour laquelle il y a une mosquée dans chaque Etat de l’Union, et plus de 1 200 mosquées à l’intérieur de nos frontières. C’est la raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis a été au tribunal défendre le droit des femmes et des filles de porter le hijab, et punir ceux qui le leur refusent. Alors, qu’il n’y ait aucun doute : l’islam est une partie de l’Amérique. Et je crois que l’Amérique recèle la vérité qui dit que, sans égard à la race, la religion où la position sociale, nous tous partageons les mêmes aspirations : vivre en paix et en sécurité, bénéficier d’une éducation et travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. Ce sont des choses que nous partageons. C’est l’espoir de toute l’humanité. Un risque local affectera la planète Bien sûr, le fait de reconnaître notre humanité commune n’est que le commencement de notre tâche. Les mots seuls ne peuvent répondre aux besoins de nos peuples. Ces besoins ne seront satisfaits que si nous agissons avec audace dans les années à venir, et si nous comprenons que les défis auxquels nous faisons face sont partagés et que nous ne les surmontons pas, nous en serons tous affectés. Car l’expérience récente nous a appris que lorsqu’un système financier s’affaiblit dans un pays, la prospérité est affectée partout. Quand une nouvelle grippe infecte un seul être humain, tous sont en danger. Quand une nation cherche à obtenir l’arme nucléaire, le risque d’une attaque nucléaire augmente pour toutes les nations. Quand des extrémistes violents opèrent dans une chaîne de montagnes, des gens sont en danger de l’autre côté de l’océan. Et quand des innocents en Bosnie ou au Darfour sont massacrés, c’est une tache sur notre conscience collective. Voilà ce que signifie partager dans ce monde du XXIe siècle. Là est la responsabilité que nous avons l’un envers l’autre en tant qu’êtres humains. C’est une responsabilité difficile à comprendre. Car l’histoire humaine a souvent été une suite de nations et de tribus s’assujettissant les unes les autres pour servir leurs intérêts propres. Or, dans cette ère nouvelle, pareilles attitudes iraient à l’encontre du but recherché. Compte tenu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui élèverait une nation ou un groupe au-dessus des autres échouera inévitablement. Alors, quoi que nous pension du passé, nous ne devons pas en être prisonniers. Nos problèmes doivent être résolus par le partenariat, le progrès doit être partagé. Les tensions entre les USA et le monde islamique
Cela ne veut pas dire qu’il faille ignorer les sources de tension. En fait, cela signifie le contraire : il faut regarder ces tensions en face. Et c’est dans cet esprit que je vais maintenant parler, aussi clairement et simplement que possible, de certaines questions dont je pense qu’il nous faudra les affronter ensemble. La première question que nous devons affronter est celle de la violence extrémiste sous toutes ses formes. A Ankara, j’ai dit clairement que l’Amérique n’est pas et ne sera jamais en guerre contre l’Islam. Néanmoins, nous affronterons sans relâche la violence extrémiste qui menace gravement notre sécurité. Car nous rejetons ce que les hommes de toutes les fois rejettent : le meurtre d’innocents, hommes, femmes et enfants. Et mon premier devoir de président est de protéger le peuple américain. La situation en Afghanistan met en lumière les objectifs de l’Amérique et notre besoin de coopérer. Il y a plus de sept ans, les Etats-Unis ont pourchassé al-Qaida et les talibans avec un large soutien international. Nous n’y sommes pas allés par choix mais par nécessité. Je sais que certains mettent en doute ou justifient les événements du 11 septembre. Mais soyons clairs : ce jour-là, al-Qaida a tué près de 3 000 personnes. Les victimes étaient des innocents, hommes, femmes enfants, d’Amérique ou d’autres nations, qui n’avaient fait de mal à personne. Et al-Qaida a choisi de les assassiner sans pitié, a revendiqué ces crimes et déclare même sa détermination à tuer sur une grande échelle. Il a des alliés dans de nombreux pays et tente d’augmenter son influence. Il ne s’agit pas là d’opinions dont on peut débattre, mais d’actes qu’il faut traiter. Ne vous y trompez pas : nous ne souhaitons pas que nos troupes restent en Afghanistan. Nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires. Il est très douloureux pour l’Amérique de perdre nos jeunes femmes et nos jeunes hommes. Il est coûteux et difficile politiquement de poursuivre ce conflit. Nous ramènerions avec plaisir chacun de nos soldats à la maison si nous pouvions avoir la certitude qu’il n’y aura pas d’extrémistes violents en Afghanistan et au Pakistan, déterminés à tuer le plus d’Américains possible. Mais ce n’est pas encore le cas.
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