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Textes sur la Syrie
dimanche, 18-Déc-2011 |
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Pourquoi la révolte syrienne se démarque-t-elle des autres révolutions du monde arabe ?LEMONDE.FR | 13.05.11 | 17h20 • Mis à jour le 13.05.11 | 21h08 Depuis plus de deux mois, un mouvement de révolte, qui a fait plus de 850 morts selon l'ONU agite la société syrienne et met en danger le régime autoritaire de Bachar Al-Assad. Si cette mobilisation s'inscrit dans le cadre du printemps arabe, elle se différencie du modèle des révolutions tunisienne et égyptienne à de nombreux égards. Pour l'historien et politologue Hamit Bozarslan, ancien directeur de l'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman, cette contestation se démarque "moins par sa nature que par la nature du régime syrien". Le mouvement de révolte en Syrie est-il comparable aux révolutions de Tunisie et d'Egypte ? Hamit Bozarslan : Le monde arabe connaît une attente démocratique et réclame la fin des régimes autoritaires depuis des années. Une aspiration qui se combine avec la passion d'une nouvelle génération pour la liberté, l'égalité et la dignité. De ce point de vue-là, ce qui se passe en Syrie fait partie d'une contestation qui dépasse le simple cadre du pays. La différence avec les autres pays révolutionnaires ne s'explique donc pas tant par la nature de la contestation que par la nature du régime. Dans le cas de la Tunisie et de l'Egypte, étaient installés au plus haut niveau ce que l'on appelle des "Etats cartels". Ces réseaux, constitués autour d'un prince, sont composés de différents organes, notamment l'armée, une partie de la bourgeoisie et de la bureaucratie. Dans ces systèmes, le prince a pour rôle principal de garantir la survie de ce cartel, mais les différentes composantes, et principalement l'armée, disposent d'une autonomie considérable. C'est pour cette raison qu'en Tunisie et en Egypte, l'armée a pu se dissocier du prince et conduire à la chute du régime. En Syrie, la relation entre l'armée et le pouvoir est infiniment plus forte et plus encadrée. Et l'organisation de l'Etat, très réduit autour de la famille du président et d'un petit clan de la minorité alaouite, s'apparente davantage en ce sens à l'ancien régime de Saddam Hussein en Irak. D'un point de vue géographique, en quoi la contestation syrienne se démarque-t-elle ? Dans le cas de l'Egypte et de la Tunisie, on observait que les villes du Caire et de Tunis étaient centrales. Il y avait également des contestations locales, mais l'avenir des deux pays s'est joué dans ces deux grandes agglomérations. En Syrie, les dynamiques locales sont infiniment plus importantes. Damas, qui devrait jouer un rôle central, ne parvient pas à émerger comme tel. Cette inertie s'explique par la forte surveillance militaire mais aussi par une différence sociologique par rapport aux autres révolutions arabes. C'est avant tout une révolte des provinces. Pourquoi la répression du régime syrien semble-t-elle plus efficace ? Les pratiques coercitives sont très différentes d'un pays à l'autre. En Syrie, on a évidemment un exemple sinistre des pratiques du pouvoir avec l'épisode de Hama, en 1982 [les troupes du président Hafez Al-Assad, père de l'actuel président, avaient réprimé dans le sang une insurrection orchestrée par les Frères musulmans]. Aujourd'hui, le régime syrien se montre très efficace car il parvient à fracturer l'espace et le temps de la contestation, à imposer son rythme. En déplaçant ses chars d'une ville à l'autre, en faisant régner la terreur dans différents lieux successifs, le pouvoir syrien réussit à empêcher la création d'une dynamique commune de l'opposition. Ce que n'avait pas réussi à faire Ben Ali et Moubarak. De ce point de vue, je crains que le temps joue en faveur du pouvoir. Plus les autorités imposent leur rythme, plus elles rendent la contestation diffuse. Existe-t-il en Syrie une force d'opposition cohérente ? Il est très difficile de définir aujourd'hui l'opposition syrienne, même si on dispose d'énormément d'éléments. Il s'agit visiblement d'une coalition hétéroclite dans laquelle on trouve des intellectuels, des jeunes de la classe moyenne, des exclus du système informel, des membres de courants libéraux, une opposition conservatrice, voire islamiste. A l'inverse des mouvements tunisiens et égyptiens, on entend dans les cortèges le slogan "Allah akbar" [Dieu est le plus grand]. Ce qui ne signifie pas nécessairement un mot d'ordre islamiste : le slogan est aussi un appel à la résistance depuis un siècle et demi dans le monde arabe. L'organisation de la contestation est-elle différente ? Comme en Tunisie et en Egypte, la contestation se joue sur le plan virtuel, sur Internet et avec les réseaux sociaux. Mais la différence principale réside dans la faculté d'organisation sur le terrain. La Tunisie et l'Egypte présentaient ce paradoxe qu'ils étaient des pays très ouverts : ils accueillaient des millions de touristes, ils avaient une diaspora très importante et une forte influence. A condition de ne pas toucher la personne du prince, les intellectuels pouvaient se rassembler, la vie universitaire était très vivace… En Syrie, ce n'est pas du tout le cas. Si l'Etat s'est effectivement retiré de certains domaines sociaux comme la "soupe populaire" ou les dispensaires, l'encadrement de la société demeure très fort. La peur des moukhabarat, la police secrète syrienne, est bien plus forte que celle qui existait en Tunisie ou en Egypte. Comment s'explique le manque de réactivité de la communauté internationale ? Il y a cinq ans, la Syrie a été réhabilitée par la communauté internationale. Une décision commune qui trouve de nombreuses justifications, parmi lesquelles la stabilisation de la frontière entre la Syrie et l'Irak, ou encore la pacification du Liban. Ces facteurs expliquent en grande partie l'inertie actuelle de la communauté internationale, qui ne parvient pas à trouver une position commune. Il faut rappeler qu'Israël joue aussi un rôle important car la Syrie représente un peu son "meilleur ennemi". Le régime de Bachar Al-Assad, bien que très hostile évidemment à l'Etat d'Israël, est relativement encadré, notamment grâce à l'influence de Washington. Or le remplacement du régime Al-Assad pourrait représenter un grand danger pour les Israéliens. |
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Courriers Humour |
Syrie : huit mois de révolte ont mis l'économie à genouxLEMONDE.FR avec AFP | 10.11.11 | 13h42 • Mis à jour le 12.11.11 | 14h42 |
EditRegion10 | ||||
Pourquoi la révolte en Syrie peut chambouler le Proche-Orient30/03/2011 à 18h50 Marie Kostrz Rue89Verrouillée sur le plan politique et médiatique, la Syrie reste méconnue. Pourtant, la révolte qui y gronde représente un enjeu majeur pour le Proche-Orient. Le pays étant le principal allié de l'Iran, coincé entre le Liban et l'Irak, la Palestine et Israël, un changement de régime aurait des conséquences bien au-delà des frontières de l'Etat. La Syrie était déjà célèbre pour son système répressif. En écrasant depuis quinze jours la contestation grandissante à son régime, Bachar el-Assad ne dément pas cette réputation. L'annonce le 29 mars de réformes et de la dissolution du gouvernement n'est pas suffisante pour faire oublier la mort, depuis le 15 mars d'une centaine de manifestants. Le discours prononcé par le président ce mercredi 30 mars n'est pas porteur d'espoir pour le futur : tout en se déclarant favorable à des réformes, Bachar el-Assad n'a pas annoncé la levée de l'état d'urgence. Il a en outre fait allusion à une grande conspiration et affirmé sa détermination à rester au pouvoir : « Nous ne voulons pas de batailles et le peuple syrien est pacifique, mais nous n'hésiterons pas à défendre nos causes, nos intérêts et nos principes. » Les risques de tensions communautaires Face à la répression des manifestations hostiles à Bachar el-Assad, le camp occidental reste pour le moment timide. Interrogée par la chaîne CBS dimanche soir, Hillary Clinton a déclaré qu'une intervention militaire en Syrie n'aurait sans doute pas lieu : « Cela ne va pas se produire, parce que je ne pense pas que nous sachions exactement ce qui se passerait, ce que ça déclencherait. » La communauté internationale redoute en effet que le scénario du chaos irakien se répète en Syrie, véritable mille-feuille communautaire. Principalement peuplée de sunnites, elle est dirigée par un président alaouite (branche du chiisme). Au nord-est du pays, dans la Djezireh, vit une population kurde. A cela s'ajoutent également des minorités chrétienne et druze. Jean-François Daguzan, rédacteur en chef de la revue Maghreb-Machrek, affirme que le risque de déstabilisation est bien réel : « C'est un argument sans cesse brandi par le régime pour se maintenir au pouvoir mais il est vrai qu'en dirigeant le pays d'une main de fer, il assure aussi l'équilibre des religions. » Le système clientéliste instauré par Hafez el-Assad en 1970 a perduré. En cas de chute du régime, des règlements de compte sont à craindre. Le chercheur explique : « Depuis quarante ans, le pouvoir a été confisqué par la minorité alaouite. Les frustrations engrangées risquent de ressortir au grand jour : la majorité sunnite, marginalisée, peut décider de se venger. » François Valter, auteur de « La Construction nationale syrienne » et directeur de l'Institut des langues et des civilisations (Ilco) au Havre, précise : « Le gouvernement a empêché la persécution des minorités, qui sont perçues par certains comme des privilégiées. Même si elles ne sont pas alliées au pouvoir, elles sont vues comme telles par une partie de la population. » C'est cette carte que semble jouer Bachar el-Assad pour affaiblir ses détracteurs. Dans le discours prononcé ce mercredi, le leader a dénoncé des « conspirateurs » qui renforceraient le sectarisme. Or, personne aujourd'hui n'a intérêt à ce que le chaos s'installe en Syrie. L'Iran ne veut pas perdre son principal allié dans la région, les Etats-Unis, empêtrés en Irak et à la tête de l'intervention militaire en Libye, n'ont pas besoin d'un conflit supplémentaire. Jean-François Daguzan ajoute : « La Syrie est en état de guerre avec Israël, cela ne risque pas de changer même si le régime tombe. Israël se dit que Bachar el-Assad est son ennemi, mais un ennemi qu'elle connaît. » L'allié numéro un de l'Iran Autre élément important : la Syrie est l'allié principal de l'Iran au Proche-Orient. Scellée en 1979, l'alliance entre les deux pays a été solidifiée au cours des trente dernières années. A l'époque, Damas n'est pas fâché de voir le régime pro-américain du Shah s'effondrer. Signés la même année, les accords de Camp-David, qui réconcilient l'Egypte et Israël, privent la Syrie de son allié majeur au Proche-Orient. Elle se rapproche donc de l'Iran. Unis dans un front occidental, les deux pays vont resserrer leurs rangs après l'invasion américaine en Irak. Dans son ouvrage « L'Exception syrienne », Caroline Donati explique : « Les deux pays ont au départ intérêt à soutenir une résistance irakienne active afin de détourner l'attention des Américains. Le combat contre l'hégémonie américaine ainsi que la question kurde rassemblent aussi Téhéran et Damas. » Damas soutient alors le droit au nucléaire de l'Iran quand la République islamique supporte la position anti-israélienne de la Syrie. Selon Pierre Berthelot, chercheur associé à l'Institut d'études orientales (Ideo-Bordeaux III) et à l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas), l'Iran serait le principal perdant en cas de chute du régime syrien : « Privé de son allié dans la région, l'Iran aurait certainement une position plus accommodante sur le nucléaire, même si ce n'est pas exclu qu'il effectue une fuite en avant. » Le soutien au Hezbollah L'axe syro-iranien a un moyen de pression de taille : il supporte le Hezbollah, parti chiite libanais intrinsèquement anti-israélien. L'organisation dépend en partie de l'aide que lui apporte la Syrie. Créée en 1982 en pleine guerre civile, elle est dévouée à la révolution islamiste, ce qui est très utile à l'Iran dans sa quête d'influence régionale. La Syrie a elle aussi intérêt à soutenir le Hezbollah, devenu un parti politique à l'influence croissante en 1992. Soutenir le parti permet à la Syrie de contrer l'influence pro-occidentale au Liban, un pays où elle a de nombreux intérêts politiques et économiques. Le coup de main de Damas au Hezbollah est logistique : des camps d'entraînement ont été créés en Syrie pour ses combattants, le pays lui a ouvert ses portes pour le test de missiles, les armes en provenance d'Iran transitent par son territoire. Pierre Berthelot rappelle que le soutien syrien est avant tout d'ordre politique : « Certaines forces politiques libanaises sont restées loyales à la Syrie : le parti Amal de Nabih Berri, Michel Aoun et son Courant patriotique libre (CPL), Soleimane Frangié, ancien président lui aussi chrétien... Le Hezbollah peut compter sur elles pour ne pas être isolé. » Selon le chercheur, cette loyauté envers la Syrie ne disparaîtra pas avec le renversement du régime, mais il est clair que cela « portera un coup » au Hezbollah, surtout si le changement est plus profond qu'une simple révolution de palais. Hassan Nasrallah, qui n'avait pas raté l'occasion de se prononcer sur les révoltes tunisiennes et égyptiennes, est pour le moment silencieux. Le leader du Hezbollah sait qu'en cas de chute du régime syrien, l'influence iranienne diminuera dans la région, entraînant son affaiblissement. Pierre Berthelot est formel : « Quelle que soit l'issue de la révolution syrienne, cela aura des conséquences sur l'équilibre politique de son voisin libanais. » Avec l'ouverture d'une ambassade à Beyrouth, la Syrie a franchi en 2009 une étape symbolique : elle a officiellement reconnu la souveraineté de son petit voisin libanais. Il n'en a pas toujours été ainsi. Composants d'une même entité territoriale, le « Bilad el Cham », les deux pays ont été créés de toute pièce par la France lors de sa conquête du territoire, en 1920. La Syrie n'a jamais digéré cette division qui a donné naissance à un Etat libanais indépendant. Elle a gardé de nombreux alliés pour qui elle a une légitimité historique au Liban. Les 29 ans de présence syrienne au pays du Cèdre (1976-2005) ont également renforcé sa position d'acteur incontournable de sa scène politique et économique. François Valter rappelle que pour Damas, le Liban est une scène indispensable d'affrontement indirect avec Israël : « La Syrie ne peut se confronter en face à face avec l'Etat hébreux, elle cherche donc à influencer la politique libanaise pour être sûre qu'aucune force politique qui lui soit hostile n'arrive au pouvoir. » En se retirant du gouvernement d'union nationale mené par le pro-américain Saad Hariri en janvier dernier, le Hezbollah, allié de la Syrie, a entraîné sa chute. Le chercheur ajoute : « Le parti chiite, principal accusé dans l'attentat de Rafic Hariri en 2005, voulait que le gouvernement désavoue le travail du tribunal spécial pour le Liban, chargé d'élucider le meurtre et qui s'apprêtait à rendre ses conclusions. » Ce coup de force et la nomination d'un nouveau Premier ministre proche de Bachar el-Assad prouve que l'influence syrienne est toujours importante au Liban. Dans un pays où toute opposition politique a été écrasée depuis quarante ans, l'après-Bachar el-Assad effraye. Ecrasés en 1982 lors du massacre d'Hama, les Frères musulmans regagnent peu à peu du terrain. François Daguzan précise : « Même s'il est très difficile de mesurer l'ampleur du phénomène puisque le parti est interdit, il est incontestable qu'il a une influence croissante depuis trois ans. » La proximité de l'Irak a aidé le parti islamiste à se reconstituer clandestinement. La présence d'une insurrection irakienne de chaque côté de la frontière et l'afflux massif de réfugiés irakiens a déstabilisé la Syrie : « Même si elle a repris les choses en main, les germes d'une contestation sont bien présents, si le régime tombe il est clair que les islamistes s'engouffreront dans la brèche. » Le soutien aux mouvements de résistance palestiniens La résolution du conflit entre la Palestine et l'Etat hébreux importe beaucoup à la Syrie. La présence de nombreux réfugiés palestiniens et la question du Golan, territoire syrien conquis en 1967 par Israël et qu'elle souhaite récupérer, font du conflit un enjeu majeur pour la Syrie. Dans les années 80, Yasser Arafat, leader palestinien, avait selon la Syrie une ligne trop pro-occidentale. Afin de protéger ses intérêts face à Israël, Damas a décidé d'accueillir les mouvements de résistance palestiniens tels que le Hamas ou le Djihad islamique qui sont opposés à l'Autorité palestinienne. Khaled Mechaal, leader du Hamas, habite ainsi à Damas. Jean-François Legrain, chargé de recherche au Gremmo et spécialiste de la question palestinienne, précise : « Le régime ne les autorise pas à recruter des membres dans les camps de réfugiés syriens, il ne s'agit que d'une représentation politique. Mais selon l'approche pro-américaine, cela donne à la Syrie une capacité de nuisance. » Un bouleversement politique en Syrie ne serait donc pas sans conséquences, d'autant plus que le Hamas est au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza.
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Face au soulèvement anti-Assad, les chrétiens de Syrie hésitent à prendre positionTandis que le régime durcit la répression contre le soulèvement populaire qui a débuté dans le pays il y a six semaines, les chrétiens de Syrie observent les évènements avec prudence, craignant pour leur avenir.Par Marc DAOU (texte) Dernière modification : 10/05/2011 Alors que le régime syrien s’emploie à réprimer avec violence les manifestations appelant à son renversement et que la contestation s’étend et se radicalise dans le pays, certaines franges de la population syrienne - multiconfessionnelle - observent avec prudence ce mouvement qui bouscule le régime du président Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000. Scénario irakien Depuis le début du soulèvement, les deux millions de chrétiens qui vivent en Syrie (12 % de la population) se sont tenus à l'écart des manifestations, constituées d'une écrasante majorité de sunnites, fer de lance de la mobilisation. "La plupart des chrétiens sont restés en marge de la révolte syrienne, attentistes. Ils craignent une issue défavorable à la crise qui porterait atteinte à leur vie et à leurs biens", explique Mohamed Ajlani, professeur de sciences politiques et de relations internationales au Centre d'études diplomatiques et stratégiques (CEDS), joint par FRANCE 24. Au sein de cette communauté, l'inquiétude de voir se reproduire le scénario irakien est très forte. Beaucoup ont peur d'être contraints à l'exil, comme l'ont été les chrétiens irakiens depuis la chute de Saddam Hussein, victimes de plusieurs attentats meurtriers. "La déstabilisation de la Syrie pourrait compromettre les rapports entre les communautés religieuses et, de la même manière que cela s’est produit en Irak après l’occupation des Américains, nuire aux deux millions de chrétiens qui vivent dans le pays", déclarait récemment le vicaire apostolique catholique latin d’Alep, Mgr Giuseppe Nazzaro, à l’agence missionnaire Misna. Jusqu'à présent en effet, la famille Assad, au pouvoir à Damas depuis 1970 et elle-même issue de la minorité religieuse alaouite (dérivée de l’islam chiite), a placé de facto sous sa protection les minorités chrétiennes et druzes du pays. "Le régime a toujours cherché à entretenir une relation privilégiée avec les chrétiens de Syrie afin d’asseoir sa légitimité interne. En s’alliant avec les minorités, le pouvoir a voulu équilibrer les rôles face à la majorité sunnite, et entretenir son image de rempart contre l’islamisme vis-à-vis de l’extérieur", analyse Mohamed Ajlani. Pris en étau De leur côté, les chrétiens ont été confortés au fil des ans par la nature laïque du régime et par la mise au pas de l’islamisme radical dont ils redoutent la prise de pouvoir en cas de révolution. "Les Assad ont toujours exploité cette carte, prétendant qu'en cas de chute du régime, le chaos règnerait et que les chrétiens seraient les premiers à payer les pots cassés", relève Mohamed Ajlani. En échange de la sécurité et de la liberté de culte, les chrétiens de Syrie ont renoncé à jouer un rôle politique semblable à celui de leurs coreligionnaires libanais. Et ce malgré la présence de quelques-uns de leurs représentants au sein du gouvernement ou du Parlement. C’est au prix de ce marché implicite - et non pas tant par adhésion politique au régime des Assad - que l’une des plus vieilles communautés chrétiennes du monde a réussi à prospérer économiquement dans un climat de tolérance religieuse. "Les chrétiens de Syrie sont une composante très active de la société syrienne, notamment dans les domaines économiques et culturels. Si certains se sont accommodés du régime et ont profité du système pour s’enrichir, d’autres ont choisi l’opposition et la clandestinité, à l’image des autres communautés", analyse pour sa part Samir Arbache, historien des religions et spécialiste du Proche-Orient à l'université catholique de Lille, joint par FRANCE 24. Prise en étau entre les manifestations appelant à la chute du régime et l’attente d’une solution politique à la crise, la communauté chrétienne hésite donc à prendre position. "Si le régime tombe, on risque de subir, à tort, la colère de tous ceux qui ont été frustrés par le régime des Assad. Si nous participons aux manifestations, le régime risque de nous le faire payer très cher en s’attaquant à nos droits. Dans les deux cas nous sommes perdants !", conclut Sami, un jeune chrétien maronite de Damas. Commentaires (9) laissez-nous tranquilles,quelques centaines ou milliers de personne parmi plus de 23 millions ne veut pas dire que le peuple se révolte. on vous laissera pas détruire notre pays comme vous l'avez fait en Irak et maintenant en Lybie.Musulman et chrétien,On est bien soudé,on est des syriens et c'est vous qui cherche à nous diviser.Les chrétiens d'Irak,on sait tous qui a été à l'origine de leur exil!!c'est un pays occupé par les américains!!!!!!mon pays restera fort,uni et indépendant et on n'a pas besoin de voter démocratie à milles visages. Oui mais a un moment donner Par patriot (non vérifié) - 17/05/2011 - 12:51Oui mais a un moment donner il faut oblier sa relegion et penser dans quel pays on veut vivre nous et surtout nos enfents Certains acceptent que l'on continue à réprimer 80% de la population syrienne sous pretexte que le régime allaouite actuel protége les chrétiens de l'orient. Moi, je ne suis pas d'accord. Tout simplement, parce que moi je ne voudrais privilégier personne, et surtout je ne souhaiterais réprimer personne, ni chrétien, ni alaouite, ni chiite, ni sunnite, ni druze,... Je voudrais protéger tout le monde et je voudrais que tous les syriens ont les mêmes devoirs et les mêmes droits. Les chrétiens sont des Par Anonyme (non vérifié) - 15/05/2011 - 16:50Les chrétiens sont des syriens comme les autres. il est vrai qu'ils ont quelques privilèges sous l'ère El-Assad en tant que minorité. Les minorités ont tendances à s'appuyer sur les autres minorités pour assoir leur régime. Le régime syrien ne fait pas exception. Les syriens tous vivent dans une prison depuis 41 ans y compris les chrétiens... Les chrétiens ne doivent rien craindre de la révolution en cours pour leur liberté, pour leurs droits, même s'ils risquent de perdre quelques privilèges. La Syrie libre de l'emprise de la famille El-Assad et du parti Baas saura protéger tous ces citoyens qui auront les mêmes droits et les mêmes devoirs quelques soit leur religion et leur origine. Vive le peuple syrien. La volonté des chrétiens Par Docteur Sami Yacoub (non vérifié) - 10/05/2011 - 19:33Les chrétiens veulent une nouvelle Syrie, laïque et démocratique. Et ils savent que cela n'est pas possible par les armes, mais uniquement par le dialogue et le travail. Bachar Al Assad a promis des grandes réformes, politiques et économiques. Nous estimons qu'il est de notre devoir, d'attendre ses décisions. Nous chrétiens, et syriens en général, nous ne cherchons pas à défendre ou à protéger un régime ou un président. Mais nous cherchons à défendre et à protéger notre pays. Les armes, la rue, l'intégrisme, n'ont jamais, jamais, su construire un pays. Ils en ont détruit plusieurs. Nous voulons rester ici, et nous resterons, les chrétiens et les autres. Mais pourquoi l'Occident fait tout, directement et indirectement, pour nous déraciner, pour nous mettre dehors? Chrétiens de Syrie Par Anonyme (non vérifié) - 10/05/2011 - 10:23Les chrétiens de Syrie préférent 100% ASSAD aux opposants islamistes je pense que les chrétiens Par Anonyme (non vérifié) - 10/05/2011 - 08:03je pense que les chrétiens d'Irak ne donneraient pas les mêmes conseils , ne pouvons nous pas attendre que le pays se développe économiquement , faut-il passer par une révolution et s'entretuer car si on vit en Syrie on sait que cela arrivera , trop ethnies qui pour l'instant ne partagent rien .Et si en Égypte il y a les chrétiens et les musulmans ici c'est un nombre incroyable de peuple même les chrétiens sont loin d'être homogèneS et de s'entendre entre eux . Après 7 ans l'Irak ne va toujours pas bien d'ailleurs plus d'un million et demi vivent toujours en Syrie et les gens qui vivaient ensemble depuis des millénaires sont aujourd'hui des ennemi Les Chretiens de Syrie doivent imperativement patienter encore un peu... Beaucoup dans leur jeunesse aimeraient participer a la revolte, mais craignent que le regime de Al assad en profite pour commettre des attentat contre eux et justifier la force absolue de toute son armée pour stopper cela .Le Regime syrien a opter pour la meme methode que le regime de Moubarak, ils ont laisser entre des radicaux sous controle, afin de les utiliser a bon escient . Mais cela ne changera rien a ce qui doit arriver et qui va arriver ... Les arabes ont en plus que ral le bol d'etre a la traine dans la modernité de l'intelligencia (j'ai bien dit intelligencia, et non pas modernité soit disante culturel comme en occident, ou le retour en arriere est plus visible que l'avancé dans les moeurs) Cette fois nous aussi on veut reprendre notre place dans la politique internationale et finit d'etre fragmenter par des regimes qui nous empechent d'avancer et apres ont dit que c'est les arabes qui sont sous evoluer . Facile comme remarque quand des regimes sont en place dans ces pays en question et que les grandes puissances les armes sans vergogne ! Les chretiens de Syrie, je vous le demande pieusement, svp patienter encore un peu, le temps que la revolte commence a prendre le dessus et des que vous rentrer dans le mouvement de contestation, SVP c'est un imperatif, mettez vos quartier sous controle totale de vos hommes . Bon courage a mes freres chretiens, nous musulmans savont que nous avons devoir de vous proteger dans ces terre, se sont les regimes qui profite avec les attentat qui leur permettent d'accentué leur securité sur le territoire et donc d'en avoir la main mise dessus . Le regime commence a ressentir le coup, les proches de Al assad en occident ont preparés leur carton chez eux (info sure et verifiées) . Inch'Allah bientot, nous allons en finir avec tous ces regimes corrompu et inch'Allah les autres peuples du monde suivront egalement ce mouvement . C'est les reveurs de la gouvernance egoiste mondiale qui doivent se ronger les doigts, et actuellement ils en sont aux coudes . Les chrétiens de Syrie sont les plus anciens habitants et ils ont toujours vécu en paix et harmonie avec les autres communautés bien avant l'arrivée de la famille Assad. Ils n'ont rien à craindre de la chute du régime d'autant plus que les manifestants syriens bien que majoritairement sunnites tiennent à l'union de tous les syriens et aux respects de toutes les confessions. Je pense que les chrétiens et toutes les minorités en Syrie doivent au contraire participer massivement au soulèvement pour participer à la construction de la nouvelle Syrie ou ils pourront avoir un rôle politique influant comme des citoyens à part entière. Ils ne doivent pas rester à l’écart à un moment crucial pour la Syrie. |
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Le Hezbollah dans le piège de la révolte syrienneMis en difficulté par l’impopularité de son soutien au régime d’Al-Assad, le parti chiite libanais doit également faire face à des dissensions internes.
Le numéro 3 du Hezbollah, cheikh Mohammed Yazbeck est un pur parmi les purs, un dur parmi les durs que les Israéliens ont tenté à plusieurs reprises d’assassiner, notamment en bombardant sa maison de Baalbeck, dans l’est du Liban, pendant la guerre de 2006. Représentant le Guide suprême iranien auprès du parti chiite libanais, il est regardé comme l’un des meilleurs alliés de Téhéran comme de Damas. C’est pourquoi le régime syrien est sans doute tombé des nues quand, voici deux mois, il a mis au jour une filière d’armes en provenance du Liban à destination d’un groupe d’opposants et est remonté jusqu’à un fils de… Yazbeck. Explication : celui-ci avait vendu un des dépôts d’armes de son père dans la Bekaa. Après des années de règne sans partage sur les régions chiites et la banlieue sud de Beyrouth, le «parti de Dieu» n’est donc plus un modèle d’intégrité. «Lui aussi s’est laissé gagner par la corruption. Il est passé de l’état de mouvement de résistance à celui de mafia. Et cela lui pose des problèmes de plus en plus aigus», résume l’analyste Samir Fangié, l’un des cerveaux de l’opposition dite du 14 mars (pro-occidentale). «Décrochage». En fait, les ennuis s’accumulent pour le parti qui, pourtant, venait de triompher en faisant chuter en janvier le gouvernement de Saad Hariri. Première grave inquiétude, la Syrie, une question devenue obsédante pour la direction du parti qui a renouvelé son allégeance à Bachar al-Assad. Le 11 novembre, le chef du Hezbollah, cheikh Sayyed Hassan Nasrallah, a encore expliqué que la situation syrienne procédait d’un complot des Etats-Unis, que ceux-ci accentuaient la pression sur ce pays - et l’Iran- pour détourner l’attention de leur «échec cuisant» en Irak. Le problème, relève un diplomate occidental, «c’est que le parti se trouve désormais en porte-à-faux. Il a soutenu les révolutions arabes contre Ben Ali et Moubarak. Aussi, il lui est difficile de faire comprendre à sa base pourquoi il défend à présent le régime syrien. Il y a désormais un décrochage entre l’aile politique, qui veut qu’il évolue sur la question syrienne, et l’aile sécuritaire». D’où un débat à l’intérieur du parti. «Le Hezbollah est dans une situation très particulière. Lui qui a toujours défendu les opprimés dans le monde entier doit justifier son soutien à Bachar mais aussi sa brouille avec les 20 millions de Syriens sunnites. D’un autre côté, si le régime syrien tombe, c’est tout le dispositif mis en place par l’Iran qui s’effondre», ajoute Frangié. Fini alors les livraisons d’armes et les containeurs d’argent qui transitent sur le sol syrien. La seconde inquiétude est le tribunal spécial sur le Liban qui a mis en cause son implication dans l’attentat contre l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. Même si le parti chiite rejette l’enquête internationale, s’estimant victime d’un complot israélien, et si les quatre membres impliqués bénéficient de la présomption d’innocence, le coup est rude. «C’est une épée de Damoclès, car le Liban ne peut vivre en marge de la justice internationale», souligne encore Samir Frangié. Drogue. Ce qui rend sa situation encore plus difficile, c’est sa position dans l’équipe au pouvoir. Il ne possède que deux ministres mais, avec ses alliés, il contrôle le gouvernement de Najib Mikati. Cette position dominante, il ne veut surtout pas la perdre, car elle lui permet de conquérir l’appareil sécuritaire libanais : il contrôle déjà la Sûreté générale, la Sûreté militaire, les douanes, le port de Beyrouth… Mais cela l’amène aussi à prendre des coups, d’autant que les Américains ont décidé de mettre hors-la-loi ce que l’on appelle «le capital chiite». D’ores et déjà, l’une de ses banques, la Lebanese Canadian Bank, a dû fermer en février au prétexte de blanchir l’argent de la drogue - elle a été rachetée par la branche libanaise de la Société générale. Même d’importants diamantaires chiites d’Anvers ont dû fermer. Or, l’argent, c’est le nerf de la guerre pour le parti islamiste qui voit ainsi ses ressources fléchir, l’argent de Téhéran allant désormais aussi au secours des régimes syrien et, dans une mesure moindre, irakien. «A cause de la Syrie et du tribunal, on sent le Hezbollah perdu, ce qu’il n’avait jamais été, indique une haute source sécuritaire libanaise. Et on n’arrive pas à savoir dans quel sens il va réagir. Va-t-il tenter un coup de force à l’intérieur du Liban, une fuite en avant en attaquant Israël ou continuer à discuter ?»«On sent la pression quotidienne du Hezbollah, remarque de son côté le député «14 mars» Marwan Hamadé. Pour obtenir ce qu’il veut, il nous menace de n’être plus responsable de la paix civile [entre communautés, ndlr]». Au sein du Hezbollah, une source indique que le tout-puissant Nasrallah serait à présent contesté et une guerre des chefs engagée entre lui et son cousin Sayyed Hachem Safieddin, qui fait figure de dauphin. Ce dernier aurait désormais constitué sa propre faction. Mais dans le parti le plus opaque du monde, il est évidemment impossible d’avoir la moindre confirmation de source indépendante. |
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