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Derière mise à jour
07-Déc-2024
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Une mission parlementaire française a ét crée sur « La géopolitique de l’eau » la mission était composée de : M. Lionnel Luca, président, M. Jean Glavany, rapporteur, Mme Nicole Ameline, MM. Jacques Bascou, Claude Birraux, Alain Bocquet, Gilles Cocquempot, Jean-Claude Guibal, Jean-Pierre Kucheida, Renaud Muselier et Jean-Marc Nesme.
C'est un rapport très volumineux, de 250 pages, dont une fraction seulement parle du Proche Orient. Le rapport envisage toute la géopolitique mondiale de l'eau, et nous savons que l'eau est précieuse et rare dans toute l'Afrique, en Asie, car elle est indispensable à la vie, et quand elle est polluée elle est porteuse de maladie et de mort.
Mètres cubes par habitant et par an | |
Cisjordanie |
75 |
Gaza |
125 |
Jordanie |
200 |
Israël |
240 |
Liban |
1200 |
Syrie |
1500 |
«Le premier sommet des chefs d’États arabes en 1964 avait pour objet de réunir les Arabes contre le détournement des eaux du Jourdain par Israël. La maîtrise des ressources en eau n’est pas nouvelle dans l’histoire d’Israël. La nécessité de disposer des sources d’eau sur le territoire du futur Etat figurait déjà dans l’esprit de l’Organisation sioniste. Les limites du futur Etat étaient pensées comme devant inclure une partie du Liban, plus précisément le Litani. Il est difficile dans ces conditions de ne pas voir dans les conquêtes territoriales qui suivirent une conquête de l’eau.
À l’issue de la guerre des Six jours, Israël s’emparait de territoires riches en eau : le Golan (les sources du Banias), qui fournit 20 % de l’eau « naturelle » d’Israël, et la Cisjordanie (Jourdain, Yarmouk et aquifères). Le 14 mars 1978, l’opération « Litani » se traduira par une occupation du sud-Liban à nouveau occupé après l’opération « Paix en Galilée » lancée en février 1982. Le barrage de Karaoun est pris, qui représente un réservoir de 220 millions de m 3 Au total, l’eau « naturelle » d’Israël provient pour plus de la moitié de ses frontières d’avant 1967 et un quart des territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie. Voilà pour la conquête des sources d’approvisionnement, sans que ce facteur de conflit l’emporte sur les autres. »
.....
" Le lac de Tibériade est utilisé par Israël en amont pour déverser déchets et eaux industrielles et ce qui reste en aval a été détourné vers le désert du Néguev. L’eau disponible est inférieure au total des droits sur l’eau. Cela prouve que l’accord conclu avec Israël s’adapte mal aux évolutions. La Jordanie se tourne donc vers des projets tendant à augmenter le montant d’eau à répartir afin de préserver les droits de chacun. Il faut donc investir pour produire de l’eau et investir pour l’acheminer. Or, toutes les ressources en eau du pays sont des ressources partagées : la nappe de Disi avec l’Arabie saoudite, le Jourdain avec le Liban, Israël et la Syrie, la mer Morte avec Israël et les Palestiniens et, pour l’eau salée de la mer Rouge, le golfe d’Aqaba avec Israël. "
« L’accord d’Oslo a créé pour la gestion de l’eau en Cisjordanie un Commission Jointe de l’Eau (ou Joint Water Commission - JWC) (article 40§11). Cette commission composée d’un nombre égal d’experts des deux parties est compétente pour traiter de toutes questions relatives à l’eau et l’assainissement (gestion de l’eau, échange d’information, systèmes de surveillance …). Les pouvoirs de cette commission s’étendent sur le territoire de la Cisjordanie mais en ce qui concerne les seuls Palestiniens. Israël conservant toute latitude de manoeuvre pour tout forage aussi bien dans la zone C, qui se trouve en territoire palestinien, que sur la proportion de l’aquifère occidental. Enfin elle fonctionne sur le mode du consensus, ce qui donne de facto à Israël un pouvoir de veto sur toute demande. »
....
Ces accords n’ont cependant pas remis en cause les ordonnances militaires israéliennes. Le 7 juin 1967, l’armée israélienne publie son ordonnance militaire n°92, transférant toutes les ressources hydrauliques de la Cisjordanie et de Gaza sous autorité militaire. Plus tard, le 19 novembre 1967, l’ordonnance militaire n°158 impose l’obtention de permis pour tous les travaux hydrauliques. Le 19 décembre 1968, l’ordonnance militaire n°291 déclare que toutes les ressources hydrauliques sont dorénavant la propriété de l’État, complétant ainsi la confiscation des puits privés. Aujourd’hui, l’administration des ressources hydrauliques de la Cisjordanie reste sous contrôle israélien, en application de près de 2 000 « ordonnances » et « proclamations » militaires. Ainsi, les Palestiniens peuvent seulement creuser jusqu’à 300 mètres. À l’inverse, les puits des colons peuvent avoir une profondeur de 1 500 mètres, et utilisent l’épaisseur entière des nappes phréatiques. Ils sont ainsi plus efficaces et plus puissants. Entre 1967 et 1996, seulement 34 permis domestiques ont été accordés aux Palestiniens et trois permis agricoles(62). "
Israël conduit une politique d’expansion territoriale tendant à s’approprier les ressources en eau. Cette politique se traduit d’abord par une implantation stratégique des colons. Votre Rapporteur a essayé de superposer les cartes des nappes et des colonies. S’il est vrai que le territoire est si petit que la superposition n’est pas totalement fiable, il reste qu’on peut aisément constater que les colonies sont toujours installées à proximité d’une source. Mais on ne peut utiliser ce seul facteur de l’eau pour expliquer le tracé du mur. La carte figurant dans le rapport d’Amnesty international d’octobre 2009 . Les Palestiniens ont soif de justice. Les restrictions de l’accès à l’eau dans les territoires palestiniens occupés, reproduite ci-dessous, est toutefois frappante. "
" ... Outre la question de l’expansion des implantations, c’est celle des conditions d’accès à l’eau qui apparaissent profondément inégalitaires aux yeux des Palestiniens. Les 450 000 colons israéliens installés en Cisjordanie utilisent autant, voire plus, d'eau que les quelque 2,3 millions de Palestiniens. Ils sont prioritairement desservis en période de sécheresse. Cette utilisation s’effectue clairement en violation du droit international qui impose à une puissance occupante de sauvegarder et d'administrer ces ressources conformément à la règle de l'usufruit et de ne pas utiliser les ressources du territoire occupé dans l'intérêt de sa propre population civile. La politique d’expansion se traduit ensuite par la construction du mur de séparation de façon décalée par rapport à la ligne verte (zone tampon à l’ouest de l’aquifère est) qui prolonge une politique systématique de limitation des prélèvements palestiniens afin que les eaux continuent leur écoulement vers l’ouest. Le mur de séparation construit par l’Etat hébreu dans les Territoires palestiniens permet également de contrôler l’accès aux eaux souterraines. En confisquant ou en isolant des terres et des propriétés, ce mur entraîne une destruction des puits ainsi que des infrastructures et empêche l’accès des Palestiniens au fleuve du Jourdain. Toutes ces mesures de contrôle de l’exploitation de l’eau en amont permettent de maintenir l’écoulement d’eau vers les puits israéliens situés le long de la ligne verte et vers les autres points d’extraction dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. La Banque mondiale estime les pertes du secteur de l’agriculture liées à la construction du mur de séparation et à la fermeture de terrains situés en zone C à 1,4 % du PIB et 14 880 emplois ;
Israël n’a pas respecté ses engagements de ne pas frapper des installations d’eau. A Gaza, des réservoirs ont été pris pour cibles en 2008-2009. Des citernes de récupération des eaux de pluies, notamment celles appartenant aux Bédouins, ont été démolies en Cisjordanie. Ces citernes sont pourtant indispensables quand on sait que le prix de l’eau dans la zone C est dix fois supérieur à celui payé à Ramallah du fait du coût du transport ;
– Israël a surexploité les aquifères, ce que corroborent les études conduites par la Banque mondiale. En effet, la quantité extraite par les Israéliens est de 50 % supérieure au seuil de renouvellement. Cette surexploitation entraîne une baisse du niveau des nappes phréatiques et un risque d’assèchement à terme.Les chiffres utilisés pour déterminer les volumes d’eau dont bénéficient les Palestiniens diffèrent, de même que ceux relatifs à l’exploitation des aquifères. Les Israéliens estiment qu’ils fournissent bien plus d’eau que ce à quoi ils sont astreints en application des dispositions de l’accord d’Oslo II et avancent le chiffre de 80 millions de m3 par an en sus de ceux déjà disponibles en Cisjordanie. A partir des chiffres de la Banque mondiale (63), il apparaît qu’en 2008, les Israéliens ont fourni à la Cisjordanie 23,7 millions de m3 et les Palestiniens seulement 11,5. En agrégeant Gaza et la Cisjordanie, on parvient effectivement à une fourniture d’eau de l’ordre du double de celle fixée en 1995. La Banque mondiale dans son rapport de 2008 nuance entre outre les montants d’eau fournis au-delà du quota dans sa réponse au ministre des Affaires étrangères israélien en date du 8 mai 2009 : un quart de l’eau vendue par la compagnie de l’eau israélienne Mekorot à l’Autorité palestinienne de l’eau provient de Cisjordanie et 44 millions de m3 sont puisés en Cisjordanie pour alimenter les colonies.
Encadré n°3 : L'eau, révélatrice d'un nouvel apartheid au Moyen Orient
Mise en place en 1948 par le premier ministre F. Malan, l'apartheid a vu le développement différencié des groupes ethniques en Afrique du Sud pendant un demi siècle. Cette politique consistait à la fois en une ségrégation raciale et spatiale (cloisonnement des populations noires et "coloured" dans des espaces confinés appelés bantoustans) mais aussi en une ségrégation citoyenne, les libertés d'une partie de la population (restriction du droit d'aller et venir, du droit de se rassembler dans les lieux publics, violences policières) étant bafouées. L’odieux régime de l’apartheid a pris fin en Afrique du Sud au début des années 90, avec la libération de Nelson Mandela et des prisonniers politiques, le compromis courageux entre M. de Klerk et Mandela et les premières élections libres de 1994 confiant massivement le pouvoir à l’ANC African National Congress, le parti de Mandela.
Bien sûr, comparaison n'est pas forcément raison : la Palestine n'est pas l'Afrique du Sud, et les années 2010 ne sont pas celles d'avant 1990. Pourtant, il est des mots et des symboles qui par leur force peuvent avoir une vertu pédagogique.
Or, tout démontre, même si bien peu nombreux sont ceux qui osent employer le mot, que le Moyen-Orient est le théâtre d’un nouvel apartheid.
La ségrégation y est raciale mais comme on n’ose pas le dire, on dira pudiquement « religieuse ». Pourtant, la revendication d’un état « Juif » ne serait-elle que religieuse ?
La ségrégation est spatiale également : le mur élevé pour séparer les deux communautés en est le meilleur symbole. La division de la Cisjordanie en trois zones, A, B et C en est une autre illustration :
L’armée israélienne a transféré à l’Autorité palestinienne la responsabilité des affaires civiles, c’est-à-dire la fourniture de services à la population, dans les zones A et B. Ces deux zones, qui contiennent près de 95 % de la population palestinienne de Cisjordanie, ne représentent que 40 % du territoire. La zone C reste entièrement placée sous l’autorité de l’armée israélienne. Cette zone représente 60 % du territoire de la Cisjordanie, avec toutes les réserves foncières et l’accès aux ressources aquifères, ainsi que toutes les routes principales.
La ségrégation est aussi hautaine et méprisante (« ces gens-là ne sont pas responsables »…répètent à l'envie certains responsables israéliens), vexatrice et humiliante (les passages aux check point sont restreints ou relâchés sans prévenir) voire violentes (la répression des manifestations fait régulièrement des morts…).
C’est donc bien d’un « nouvel apartheid » qu’il s’agit.
Et dans cette situation, l'eau est ainsi un élément particulier du conflit entre Palestiniens et Israéliens, au point qu’elle constitue le « 5ème volet » des accords d'Oslo. La Déclaration d’Oslo du 13 septembre 1993 reconnaît les droits des Palestiniens sur l’eau en Cisjordanie. L’accord intérimaire de Taba du 28 septembre 1995 prévoit un partage des eaux jusqu’à la signature d’un accord permanent. Mais ce partage est incomplet : il ne porte que sur les aquifères ; le Jourdain en est exclu, les Palestiniens n’y ayant plus accès. Ensuite il gèle les utilisations antérieures et ne répartit que la quantité d’eau encore disponible, c’est dire 78 mètres cubes de l’aquifère oriental. Il est donc très défavorable aux Palestiniens qui n’exploitent que 18 % des aquifères ; soit 10 % de l’eau disponible sur le territoire.
C’est pourquoi sans règlement politique global, on voit mal comment ce qui est devenu un véritable "conflit de l'eau" pourrait trouver une solution.
Quelles sont donc les caractéristiques de ce « conflit de l'eau » ? Du point de vue « hydrique », il concerne avant tout le fleuve Jourdain, où sont réunis tous les éléments prompts à déclencher une « crise de l'eau » : depuis le début du conflit, guerre après guerre, les « extensions territoriales » d'Israël, qu'on le veuille ou non, s’apparentent à des « conquêtes de l'eau », que ce soit des fleuves ou bien des aquifères.
Or, l'eau est devenue au Moyen-Orient bien plus qu'une ressource : c'est une arme.
Pour comprendre la nature de cette « arme » au service de ce « nouvel apartheid », il faut savoir, par exemple, que les 450 000 colons israéliens en Cisjordanie utilisent plus d’eau que 2,3 millions de Palestiniens.
Sachons aussi entre autres multiples exemples que :
- la priorité est donnée aux colons en cas de sécheresse en infraction au droit international ;
- le mur construit permet le contrôle de l’accès aux eaux souterraines et empêche les prélèvements palestiniens dans la « zone tampon » pour faciliter l’écoulement vers l’ouest ;
- les « puits » forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie sont systématiquement détruits par l’armée israélienne ;
- à Gaza les réserves d’eau ont été prises pour cible en 2008-2009 par les bombardements.
- et comme les zones A et B ne sont pas d’un seul tenant, mais fragmentées en enclaves entourées par des colonies israéliennes et par des routes réservées aux colons, ainsi que par la zone C, cette configuration entrave le développement d’infrastructures performantes pour l'approvisionnement en eau et l'évacuation des eaux usées. La plupart des Palestiniens résident dans les zones A et B, mais les infrastructures dont ils dépendent se trouvent dans la zone C ou la traversent. Les déplacements des Palestiniens dans la zone C sont limités ou interdits ; l’armée israélienne autorise rarement les travaux de construction ou d’aménagement. On peut citer plusieurs exemples de stations d’épuration programmées par le ministère palestinien de l’Eau et qui sont « bloquées » par l’administration israélienne.
Les Israéliens reprochent aux Palestiniens l’existence de puits non contrôlés responsables de pompages excessifs et d’une salinisation des aquifères. Ils citent l’exemple de Gaza où l’aquifère est en passe d’être perdu. Ils reprochent également l’absence de traitement des eaux. Seuls 31 % des Palestiniens sont raccordés. Mais le Comité n’a approuvé que 50 % des projets palestiniens, avec d’énormes retards, alors que son autorisation doit encore être suivie d’une autorisation administrative pour la zone C. L’appropriation des ressources par les colonies et par le tracé du mur est également troublant. La surexploitation des aquifères est avérée.
Les Israéliens se fondent sur la théorie de la première appropriation pour défendre leurs droits et refusent toute gestion partagée dans une vision sécuritaire de l’eau. Israël propose des solutions, parfois intéressantes, mais où il garderait la maîtrise de l’eau. Il a semblé à la mission que le pays préférerait abandonner les aquifères, en finissant de développer le dessalement, plutôt que de mettre en place une gestion partagée. Il n’y aura pas de partage de l’eau sans solution politique sur le partage des terres.
Pourtant, un comité conjoint sur l’eau (Water joint committee) a été créé par les accords d’Oslo II. Il a compétence pour toutes les questions d’eau relative aux seuls Palestiniens sur le territoire de la Cisjordanie. Ce n’est donc pas un organisme de gestion partagée et encore moins de bassin. Il fonctionne en outre sur le mode du consensus ce qui donne de facto un pouvoir de veto à Israël.
Rudy Salles a trouvé ma présentation caricaturale, mais j’ai fait un résumé rapide du rapport. Ce dernier contient une analyse précise de la situation. De surcroît, Israël assume sa volonté de maîtrise et d’hégémonie sur l’eau, lesquelles peuvent être un élément dans la balance d’un éventuel règlement global du conflit. Nous avons été témoins de plein de cas choquants : les puits construits à Gaza sont détruits, certes en représailles de tirs de roquettes, mais ce sont des violations du droit international.
18 JANVIER 2012 D'après l'AFP cité par El-Watan
Le quotidien Haaretz (gauche) a publié, hier, des passages d’un rapport d’information pour la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, remis en décembre par le député socialiste Jean Glavany, qui décrit la question de l’eau comme «révélatrice d’un nouvel apartheid au Moyen-Orient». «Nous sommes étonnés et indignés par ce rapport de M. Glavany qui a introduit une terminologie extrême dans le document, au dernier moment, sans en informer ses collègues», a affirmé à l’AFP Yigal Palmor, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. «Israël ne prend pas de l’eau aux Palestiniens. C’est plutôt le contraire qui est le cas. Israël transfère aux Palestiniens des quantités d’eau bien supérieures à ce qui est prévu dans les accords d’Oslo» de 1993 sur l’autonomie palestinienne, a-t-il assuré.
«Le rapport est chargé d’une terminologie venimeuse très éloignée de toute critique professionnelle avec laquelle il serait possible de dialoguer (…) Au lieu de contribuer à l’entente et à la coopération (entre Israël et les Palestiniens), il attise les tensions en accumulant des données fausses et des affirmations biaisées», a ajouté M. Palmor. Dans son rapport, M. Glavany, ancien ministre de l’Agriculture, souligne que «la priorité est donnée aux colons en cas de sécheresse, en infraction au droit international», que «les ‘‘puits’’ forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie sont systématiquement détruits par l’armée israélienne» et qu’«à Ghaza, les réserves d’eau ont été prises pour cible en 2008-2009 par les bombardements».
LETTRE OUVERTE à MONSIEUR LIONEL LUCA
Député des Alpes Maritimes
Président de la Mission d’Information sur la Géopolitique de l’eau
Assemblée Nationale
Paris, le 20 Janvier 2012
Monsieur le Président,
Permettez-nous de vous faire part de notre surprise et de notre consternation devant le rapport de la Mission d’information parlementaire que vous avez présidée, sur la géopolitique de l’eau, portée par la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale qui l’aurait adopté à l’unanimité.
Une lecture attentive de ce document élaboré par le Rapporteur, le Député Jean Glavany, nous fait constater un certain nombre d’inexactitudes qui nous interrogent sur les sources d’information de la Commission sur l’eau et sur son objectivité. M. Glavany nous apprend avoir passé « une petite semaine » au Moyen-Orient, ce qui peut expliquer ses conclusions hâtives, mais ne justifie pas ses propos malveillants.
Comment expliquer que ce rapport, censé concerner l’ensemble de la planète, se soit arrêté aussi démesurément sur le conflit Israélo-palestinien. Israël est mis systématiquement en accusation et un encadré est dédié à « l’apartheid » que pratiqueraient les Israéliens à l’encontre des Palestiniens ! Cela est inadmissible.
Dans la partie traitant du Proche-Orient, un des premiers paragraphes qui s’intitule « Israël et la conquête de l’eau… », on sous-entend que les guerres menées par Israël étaient motivées par…l’appât de l’eau, que l’opération « Paix en Galilée » engagée par Israël en 1982, n’avait pour but que de prendre possession du barrage de Karaoun et de piller les ressources aquifères du Liban, alors qu’il s’agissait de guerres purement défensives.
Il est encore écrit qu’ « au total, l’eau naturelle d’Israël provient pour plus de la moitié, de ses frontières d’avant 1967 et un quart des territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie », en feignant d’oublier que Gaza est libre depuis 2005, date à laquelle le Premier Ministre Sharon l’a faite évacuer sans condition.
Il n’y aurait pas de blocus à Gaza si les palestiniens du Hamas n’en avait pas fait une base d’agression permanente contre Israël.
Il est notoire que les milliards d’euros attribués à Gaza par l’Union Européenne ne sont allés ni dans la construction d’infrastructures destinées aux eaux usées, ni dans la rénovation de systèmes de distribution d’eau, mais dans la constitution d’un arsenal militaire, dans la contrebande d’armes et dans la fabrication de roquettes dont plus de 680 sont tombées en territoire Israélien pendant la seule année 2011.
Le rapport parle de catastrophe de la Mer Morte en passant sous silence les efforts considérables d’Israël pour sauvegarder cette mer à travers un véritable plan de sauvetage.
Il invoque en plusieurs endroits les technologies de l’eau, mais il ne fait jamais état des technologies qu’Isra ël transfère aux palestiniens et aux jordaniens. Il ignore le plan de sauvegarde du Jourdain qui a été mis en place par Israël en collaboration avec les Jordaniens et l’autorité palestinienne. La consommation d’eau par habitant palestinien dans le secteur domestique est plus élevée que le minimum défini par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Dans chaque pays du monde des seuils ont été fixés par convention pour qualifier le degré d’adéquation de la quantité d’eau et du nombre d’habitants. Le seuil de pénurie en eau est fixé à 1.700 m3 par habitant et par an. La pénurie est considérée comme critique en dessous de 500 m3. Israël a 245,1 m3 par an et par habitant !
Le rapport prétend aussi que le « Lac de Tibériade » est, utilisé par Israël pour déverser déchets et eaux industriels, alors que le Lac de Tibériade est l’une des principales ressources en eau potable d’Israël que ce pays protège particulièrement.
Toutes ces précisions et bien d’autres aussi importantes figurent dans une étude produite par l’Université Hébraïque de Jérusalem, sous la direction du professeur H. Gvirtzman.
Elles auraient pu inspirer les conclusions de la commission parlementaire et lui éviter bien des dérapages.
Monsieur le Président, nos parlementaires ont parfaitement le droit de critiquer Israël et ils ne s’en privent pas, mais c’est bien autre chose que rapporte votre mission…C’est une charge violemment anti-israélienne à travers une accumulation de contre-vérités et d’une mauvaise foi évidente.
Le mot « apartheid » est inacceptable, c’est une faute morale, une posture grave indigne d’un document officiel produit par les honorables Députés de l’Assemblée Nationale.
Nous vous remercions vivement pour l’intérêt que vous porterez à notre lettre en souhaitant connaitre les mesures que vous comptez prendre pour réparer cette injustice.
Roger Pinto |
Eric-Simon Hanoune SIONA Nice Côte d’Azur |
Par Rotil le 13 Janvier 2012 à 19:11
SUR LE RAPPORT D’INFORMATION DÉPOSÉ en application de l’article 145 du Règlement PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES en conclusion des travaux d’une mission d’information onstituée le 5 octobre 2010 (1) sur « La géopolitique de l’eau »
Président M. Lionnel LUCA, Rapporteur M. Jean GLAVANY, Députés
La Coordination du CJFAI, présidée par Richard Abitbol, et l'Association pour une consommation durablecoordination remercie les auteurs de ce contre-rapport : M. Norbert Lipszyc (Président de SPNI France), Mme Monique Sander, MM. Alexandre Feigenbaum (directeur de recherche), Henri Cohen et Maxime Ouanounou.
Janvier 2011
Le Rapport sur la géopolitique de l'eau traite de la situation des Palestiniens. Il contient des éléments d'accusations graves envers Israël ; ces accusations sont tantôt erronées, tantôt imprécises, ou totalement subjectives et accompagnées d'arguments tendancieux qui, notamment dans l'encadré 3, n'ont rien à voir avec le problème de l'eau.
Selon les mots mêmes d’un parlementaire français, Rudy Salles, il s’agit d’une « présentation caricaturale et une charge irresponsable contre Israël ». Dans ce contre-rapport préliminaire, les principales désinformations sont analysées.
La répartition de l’eau entre Israéliens et Palestiniens relève d’un accord sur l’eau signé dans le cadre d’un traité intermédiaire en 1995
Introduction
1 - Le document Géopolitique de l’eau au Moyen-Orient (http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4070.asp) publié par la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale est la parfaite illustration de la phrase d’un humoriste, « Il y a les petits mensonges, les gros mensonges, les très gros mensonges, enfin il y a les statistiques », et c’est une infamie.
Ce document contient en effet de très nombreuses contre-vérités qui, si elles n'étaient pas rectifiées, altèreraient la vision de politique étrangère des lecteurs et des députés.
A partir de certaines statistiques, le document tire des conclusions qui n'ont rien à voir avec les faits et toutes vont dans le même sens : délégitimer Israël et ignorer tout ce que ce pays fait pour le bien-être des populations palestiniennes.
Certaines affirmations sont à la limite du racisme.
2 - Le document, émanant de législateurs, fait très curieusement fi de la réalité sur le terrain ainsi que de toute base légale qu'il minimise sans arrêt, comme si le droit était une entrave au bien. On peut s'étonner que des députés, législateurs de la France, abordent le sujet sous cet angle. Le Rapport parle de « première appropriation » pour caractériser les revendications de droit des Israéliens. C’est tendancieux. Le droit appliqué en l’occurrence est celui qui régit les cours d’eau alimentés à partir de sources en dehors du territoire où ils s’écoulent. L’ensemble
des rivières qui coulent vers la Méditerranée sur le territoire israélien dans la zone centrale ont leur source à l’intérieur des lignes d’armistice d’avant 1967, même si elles sont toutes alimentées par les nappes phréatiques de Samarie. Le droit d’Israël sur ces nappes est donc fondé sur le droit international
3 - Le document est de piètre qualité et mélange des faits et des jugements idéologiques. Par exemple, que vient faire dans un document sur l'eau la négation de l'existence du peuple juif ?
4 – Un adage dit « Quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage ». Ce document en est une illustration. L’encadré numéro 3 est supposé résumer les principaux éléments. Mais les affirmations qui y sont présentées n'ont aucun rapport avec les faits. Il reprend sans discernement et sans aucune vérification les affirmations de la propagande arabe.
1 - Le Rapport sur la Géopolitique de l’eau de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale (ci-après le Rapport) se réfère dans son introduction à la Convention des Nations-Unies de 1997 sur le droit relatif à l'utilisation des cours d'eau à des fins autres que la navigation. Cette convention rappelle aussi le droit des riverains de rivières entièrement dans le territoire d'un état, mais dont les eaux proviennent de nappes phréatiques qui sont à cheval sur plusieurs pays. C'est cette partie du droit qui s'applique aux relations entre Israël et l'Autorité
palestinienne.
Il y a eu peu de négociations globales de paix entre Israël et les Arabes palestiniens depuis le refus par l’Autorité palestinienne des propositions de Barak, et aucune de ces négociations n'a abouti.
Par contre il existe des accords techniques entre Israël et l'Autorité Palestinienne.
Israël a présenté un projet d'exploitation des nappes qu'il met en pratique dans l'attente de négociations globales.
Mais ses gouvernements successifs ont clairement affirmé qu'il s'agissait d'une position de départ dans les négociations, et que la position finale serait équitable envers toutes les populations, dans le cadre d'un accord de paix. Donc lorsque le document présente la position israélienne d'exploitation des nappes comme une volonté d'ignorer les besoins des Palestiniens et comme un abus de pouvoir de la part des Israéliens (page 20), c'est une imposture.
2 - Le Rapport parle (page 5 du chapitre sur le Moyen-Orient, fin du 2ème paragraphe) de "catastrophe de la Mer Morte" illustrant l'importance "trop faible" accordée aux questions environnementales et de santé publique.
En dehors du fait que la soi-disant "catastrophe" n'est pas définie dans le Rapport, cette affirmation est fausse concernant Israël. Le Rapport passe sous silence les efforts considérables d'Israël en vue de sauvegarder la Mer Morte. Ce pays a renoncé à une partie de ses faibles ressources en eau de manière à réalimenter le Jourdain et limiter la perte de la Mer Morte.
Un plan de sauvetage de la Mer Morte a été mis en place en 2011 et il est appliqué.
L'ensemble du bassin du Jourdain, depuis la frontière nord d'Israël jusqu'à la Mer Morte est sous surveillance écologique permanente afin d'améliorer la qualité de ses eaux et de limiter les atteintes environnementales. Mais Israël n'est pas le seul acteur en la matière.
3 - Au cours des siècles, des antijuifs ont usé et abusé du thème de l'eau détournée ou empoisonnée pour déchaîner des vagues d'antisémitisme meurtrier. Parler du premier sommet des états arabes de 1964 comme ayant pour objet de "réunir les Arabes contre le détournement des eaux du Jourdain par Israël" est un énorme abus de langage. Ce sommet avait pour but clairement énoncé de définir comment détruire Israël, Ce sommet arabe a alors décidé de reprendre le thème de l'eau en accusant Israël de détourner "l'eau des Arabes".
Cette accusation est totalement infondée au regard du droit et de la réalité sur le terrain. Il est pour le moins surprenant qu'un rapport parlementaire français accorde du crédit aux conclusions de ce sommet et à la propagande qu'il a mise en place avec des relents antijuifs.
4 - Dans le même paragraphe le Rapport accuse "l'esprit de l'Organisation Sioniste" avant la création de l'état de prévoir le futur état du peuple juif comme "devant inclure une partie du Liban, plus précisément le Litani". C'est une absurdité totale et un mensonge historique.
Le mouvement sioniste, dès le départ, prévoyait uniquement la réappropriation par le peuple juif du territoire du royaume d'Israël. Les Hébreux avaient perdu la souveraineté sur ce territoire (le "pays d'Israël", en Hébreu Eretz Israel) suite à l'invasion romaine. La résistance des Hébreux ayant été l'une des plus acharnées qu'ils aient rencontrées, les Romains ont effacé le nom du pays d'Israël en le renommant "Palestine", nom qui a été repris par la suite par les Ottomans puis par les Anglais. Une minorité juive est restée sur place malgré les massacres par des envahisseurs successifs, notamment les Croisés. Avant la guerre de 1914-1918, ce territoire comprenait le plateau du Golan et une partie du sud Liban, qui furent ensuite cédés à la France dans les accords dits de Sykes-Picot. Comme le mouvement sioniste s'était allié aux Anglais durant la 1ère Guerre Mondiale, il a accepté la position anglaise. Mais peu après la guerre, l'Angleterre abandonna les promesses faites aux sionistes et se retourna contre eux, dès qu'elle n'eut plus besoin d'eux. Le sionisme politique, à travers ses organisations, n'a jamais exprimé les revendications qui lui sont attribuées dans le Rapport.
5 - Le Rapport parle en plusieurs endroits des technologies de l’eau, mais il ne fait jamais état du fait qu'Israël transfère ses technologies aux Palestiniens et aux Jordaniens pour leur permettre une meilleure gestion de leurs ressources en eau. Israël, la Jordanie et les Territoires palestiniens manquent d'eau et, très tôt, une collaboration technique s'est instaurée pour gérer les maigres ressources. Grâce à cela, les Palestiniens exportent dans tout le monde arabe les technologies d'irrigation goutte-à-goutte développées par les Israéliens. Le Rapport ne fait jamaisétat du fait de cet apport israélien considérable.
6 - Les normes appliquées en Israël, y compris aux eaux livrées aux Arabes palestiniens, sont comparables à celles pratiquées dans l'UE, les eaux étant traitées avant d'être mises en consommation. Là où il y a dégradation des nappes phréatiques, salinité élevée en particulier, elle résulte de la sécheresse et vient de ce que les palestiniens creusent des puits « pirates » sans l’accord de la commission mixte JWC (Joint Water Commission entre Palestiniens et Israéliens).
Un plan de sauvegarde du Jourdain a été mis en place par Israël, en collaboration avec les Jordaniens et l'Autorité palestinienne, et il commence déjà à porter ses fruits. Israël par exemple a abandonné une partie de ses ressources pour permettre au Jourdain de revivre et ralentir ainsi la dégradation de la Mer Morte.
Pourtant le Rapport affirme la dégradation de la qualité de l'eau des nappes phréatiques et du Jourdain (page 7, 2ème paragraphe). Selon quels critères ? Rien n'est mentionné, et le Rapport assimile qualité des eaux dans leur milieu naturel avec celle des eaux livrées à l'agriculture ou à la consommation humaine.
Le Lac de Tibériade est l'une des principales ressources en eau potable d'Israël. Les Israéliens protègent donc ce lac : il est interdit d'y rejeter toute eau usée qui dégraderait la qualité des eaux. Le contrôle des eaux de ruissellement agricole est de plus en plus strict, et l'agriculture biologique est fortement encouragée pour éviter que pesticides et engrais ne polluent le lac. Les eaux usées même des petites localités sont collectées et traitées afin d'éviter toute pollution. La qualité de l'eau du lac est surveillée en permanence et le seul véritable danger aujourd'hui est l'augmentation de sa salinité à cause de la sécheresse.
Pourtant, le Rapport prétend (page 8, avant dernier paragraphe) que "le Lac de Tibériade est utilisé par Israël pour déverser déchets et eaux industrielles". On se demande d'où viennent de telles affirmations et comment elles ont pu être introduites dans un rapport d'une Commission du Parlement.
7 - Le Rapport mentionne abondamment les "Accords d'Oslo" (signés en 1993) et leur contenu concernant l'eau. Il faudrait rappeler que des conférences universitaires israélo-arabes avec forte participation d'universitaires arabes de Palestine ont élaboré des accords possibles impliquant une gestion conjointe et équitable, se sont tenues en 1991-92. Ces conclusions ont montré qu'un accord était possible et c'est ce qui a conduit aux négociations d'Oslo. Cette collaboration se poursuit depuis sur le terrain, et elle est beaucoup plus active et efficace que le Rapport ne le dit.
Car parler du "nombre de projets" est trompeur. Il est bien plus important de parler du volume
des projets qui aboutissent et des causes des rejets, qui sont toujours techniques et de viabilité.
Ces accords ont toujours réservé une partie des nappes phréatiques à l'usage unique des Palestiniens.
Ces accords ont intégralement été mis en oeuvre.
Pourtant le rapport parle d'"apartheid de l'eau", ce qui est mensonger et s'inscrit dans une grossière propagande anti-israélienne et antijuive.
Pourquoi le Rapport ne fait-il pas mention des projets d'usine de traitement des eaux usées réalisés par les Israéliens et en collaboration entre municipalités israéliennes et palestiniennes ? Ces usines sont importantes pour toute la région.
Pourquoi le Rapport ne signale-t-il pas que l’Autorité palestinienne n’a pas respecté les accords qu’elle avait signés (en 1995 puis en 1998) qui prévoyaient la création, avec les financements des pays donateurs, de stations de traitement des eaux usées ? Une seule station a été créée en plus de 16 ans.
Pourquoi cette complaisance du rapport envers l'Autorité Palestinienne ?
Pourquoi le Rapport ne mentionne-t-il pas que quand les Israéliens ont quitté la bande de Gaza, ils ont laissé en place une infrastructure hydrique importante en bon état de marche qui, au lieu d'être reprise par les autorités palestiniennes, a été entièrement détruite afin de récupérer les tuyaux pour en faire des qassams.
Cela oblige aujourd’hui les Israéliens, pour raisons humanitaires, à livrer de l’eau potable à Gaza pour compenser les carences du Hamas.
8 - Le Rapport insiste, à juste titre, dans le chapitre d) Règlement global (page 21) sur le fait qu'il est impossible d'isoler les dossiers, ce qui a été la position de toujours des gouvernements israéliens. Mais le Rapport est erroné quand il affirme que les "restrictions imposées par Israël rendent l'accès aux ressources en eau difficile aux Palestiniens".
C’est l'Autorité Palestinienne qui a refusé le raccordement au réseau d'adduction d'eau israélien.
Israël a installé des centaines de kilomètres de conduites d’eau raccordant des villages qui ne l’étaient pas avant 1967, ainsi que des piscines de stockage et décantation. Israël fournit des dizaines de millions de m3/an à partir de ses installations pour compenser leur manque à produire.
Un nouvel accord dédié à l'eau serait utile pour tenir compte des évolutions, mais l'Autorité Palestinienne s'y refuse, mettant comme condition préalable un accord politique.
Les Israéliens, eux, sont prêts à négocier un nouvel accord sur l'eau.
Les remarques « politiques » du Rapport sur l’importance de l’eau dans le tracé de la barrière de sécurité ou concernant les fermes de Chebaa n’ont aucun sens si l’on regarde la carte des nappes phréatiques. Ce n’est pas la situation géographique de la nappe qui compte, mais les droits sur l’exploitation de celle-ci selon les critères définis dans les traités et par le droit international. Elles n’ont d’autre but que d’entériner la position palestinienne que la
Cisjordanie doit être « Juden rein ».
9 - CONCLUSION sur l'encadré n° 3
Cet encadré est un pamphlet haineux contre Israël, et un document de propagande qui reprend les thèmes les plus extrêmes de la propagande arabe. Il affirme, à tort et sans preuve, que les réserves d'eau de Gaza ont été ciblées lors des combats en 2008-2009 (Israël avait ciblé exclusivement les installations logistiques du Hamas et des autres mouvements terroristes, cachées dans des infrastructures civiles, logements, écoles, mosquées et bâtiments publics),
Un citoyen français qui ferait confiance à ce rapport d'une Commission Parlementaire conclurait qu'Israël opprime ses voisins et les prive de leur eau ; il aurait de la compréhension pour ceux (le Hamas) qui parlent de détruire Israël.
Mais aucune des accusations envers Israël de ce Rapport n'est fondée ! Les mots d'apartheid, de ségrégation raciale, de mépris sont des mots de haine justifiant la destruction d'Israël. La négation même de l'existence du peuple juif révèle les intentions réelles du rédacteur. Il rejoint le négationnisme officiel des dirigeants palestiniens qui nient tout rapport historique entre les Juifs et cette région, entre les Juifs et Jérusalem par exemple, alors que cette ville est la capitale historique du peuple juif et, depuis 3000 ans, n'a jamais été capitale pour un autre peuple.
Comment une Commission du parlement français en arrive-t-elle là ? Pourquoi ce rapport parlementaire montre-til un si profond mépris pour les règles de droit ? Ainsi, le Rapport déplore que les puits "forés spontanément par les Palestiniens en Cisjordanie soient systématiquement détruits par l'armée israélienne". Encore heureux que ce soit fait, sinon les nappes phréatiques de la région centrale seraient toutes dans un état pire que celles de Gaza où chacun peut creuser un puits sur son terrain sans contrôle. De plus c'est la loi locale (jordanienne et jamais supprimée par l'Autorité palestinienne) qui est ainsi mise en oeuvre par les Israéliens. Seuls les puits autorisés par l'autorité de gestion des ressources en eau peuvent être construits. En France aussi il est interdit de forer des puits sauvages. Pourquoi ce parti-pris et cette malhonnêteté intellectuelle dans le texte d'une Commission Parlementaire française ?
Qu'un représentant du peuple français ait pu, en notre nom, publier un texte aussi mensonger est une honte pour notre pays. Et son rejet par le Quai d'Orsay l’honorerait.
Les thèmes antijuifs de la Ligue Arabe de 1964 sont présentés comme des faits. Chaque phrase de cet encadré mériterait une réfutation. Nous nous limiterons au dernier paragraphe. On y qualifie le comité conjoint (israélopalestinien) sur l'eau de ne pas être un organisme de gestion partagée parce qu’il fonctionne "sur le mode du consensus". Imaginez ce qu’on en aurait dit s'il fonctionnait sur tout autre mode, qui donnerait nécessairement plus de poids aux Israéliens qu'aux Palestiniens, quel que soit le critère de répartition des voix choisi !
Conclusion
Le Proche-Orient est une région d'immigration intense. A peu près 80 % des Arabes et des Juifs qui résident en Israël et dans les Territoires Palestiniens sont des immigrés depuis 1870. Malgré les conflits, la région a connu un développement économique exceptionnel, notamment depuis 1948.
L'eau étant une ressource vitale, les Israéliens ont plusieurs fois revu leur politique de développement pour ménager les ressources en eau de la région.
Palestiniens, Israéliens et Jordaniens ont su mettre entre parenthèses leur conflit pour discuter de la sauvegarde et du partage de ces maigres ressources hydriques.
Il aurait été possible de parler de l'eau au Proche-Orient en évitant tout discours de propagande. Mais le rapport n'évoque même pas ce contexte.
C'est en fait un rapport à charge qui affirme qu'il y a une gestion catastrophique des effluents de la part des Israéliens, ce qui est totalement contraire à la réalité sur le terrain.
En fait, la France
aurait beaucoup à gagner à collaborer avec les Israéliens qui sont devenus des leaders sur les technologies de l’eau.
La répartition de l’eau entre Israéliens et Palestiniens relève d’un accord sur l’eau signé dans le cadre d’un traité intermédiaire en 1995
Il n’y a, aujourd’hui pratiquement pas de différence entre la consommation par personne, en eau potable-naturelle entre israéliens et palestiniens. Le gap important qu’il y avait en 1967, s’est réduit au cours des 40 dernières années et est aujourd’hui très minime.
La fourniture domestique en eau aux palestiniens est supérieure de façon significative à celle qui est considérée comme minimum par l’OMS. Israël a respecté toutes ses obligations contractuelles avec les palestiniens, ainsi que celles des besoins futurs définis selon les règles. En revanche les palestiniens ne respectent pas les accords en cela qu’ils ne réalisent pas les équipements de traitement des eaux usées (malgré les financements des pays donateurs).
D’après les lois internationales, les palestiniens n’ont aucune base pour leurs revendications. Premièrement les accords sur l’eau incombent à toutes les parties. D’autre part le droit d’antériorité sur l’aquifère montagneux existe bien avant la création de l’Etat.
D’après ces accords, les palestiniens ne sont pas autorisés à augmenter leur pompage des aquifères utilisés par Israël, avant d’avoir épuisé le pompage des nappes profondes de l’aquifère
oriental.
Les palestiniens doivent éviter le gaspillage de l’eau provenant des fuites dans les canalisations, utiliser l’eau d’arrosage avec parcimonie, traiter les eaux usées, et utiliser les eaux de source avant de demander à Israël des quantités d’eau supplémentaires. Tout cela découle des principes des lois internationales.
Israël considère que l’utilisation de l’eau doit faire l’objet d’une entente et d’une collaboration mutuelle au lieu d’être la raison de conflits et de pressions. Selon les textes des accords signés avec les jordaniens en 1994, et avec les palestiniens en 1995, Israël veut arriver à un arrangement pratique et logique avec les palestiniens. En conséquence Israël recommande d’adopter un programme pratique qui règle rapidement, pour les deux parties les problèmes de manque d’eau actuel et futur.
Ce rapport résume trois autres rapports plus détaillés de l’auteur à ce sujet.
Introduction
Les palestiniens prétendent qu’ils ont un droit total sur les sources d’eau naturelles, qu’ils souffrent d’un manque d’eau et qu’ils ont le droit international avec eux.
En conséquence, ils réclament près de 400 Millions de m3 d’eau/an de l’aquifère montagneux, 200 Millions de m3 du système Jourdain-lac de Tibériade, et 100 Millions de m3 de l’aquifère côtier pour Gaza, c'est-à-dire près de 50% des disponibilités d’eau potable qui reviennent à Israël.
Ce rapport répond aux prétentions des palestiniens, et présente les données réelles de fourniture d’eau.
Ces données ont été autorisées à la publication par la direction des eaux à l’été 2009, après le changement de politique qui fut en vigueur pendant 15 ans et qui considérait ces données comme secrètes.
Les données présentées réfutent les plaintes des palestiniens, montrent que les palestiniens n’ont aucune base à leurs prétentions, et qu’Israël a rempli tous ses engagements en la matière.
La pénurie d’eau devrait faire en sorte qu’on passe d’un état de conflit à celui d’une coopération, pour autant que les parties ne procèdent pas systématiquement à des accusations infondées et qu’on se préoccupe de chercher des solutions pratiques et de technologie avancée. Ce rapport présente des solutions dans ce sens.
La question de savoir si Israël devrait renoncer à ses droits aux sources montagneuses, et se concentrer sur le seul dessalement a été même étudiée et il en ressort que le coût considérable de cette solution, et les problèmes qu’elle soutend fait qu’elle n’a pas été retenue.
Sous administration jordanienne, la fourniture d’eau provenait de sources d’eau. Dans la réserve orientale, il y avait trois sources d’eau pour l’agriculture, (Wadi Kalat, Wadi Oudjia et Wadi Pri’a), et dans la région montagneuse il y avait 3 aqueducs romains pour la fourniture des villages (Une pour Sichem et 2 pour Jérusalem). Ces sources livraient près de 18 Millions de m3/an. De plus les palestiniens utilisaient près de 200 petites sources et les eaux de pluie qui remplissaient les puits, lesquels fournissaient près de 5 Millions de m3/an dans les bonnes années.
A Gaza : En 1994, à l’occasion des accords Gaza Jéricho, la responsabilité de la fourniture d’eau a été transférée aux palestiniens.
En 1995, à l’occasion des accords d’Oslo, il a été décidé et mis en pratique, même au cours des périodes les plus difficiles (Intifadas) :
* Que les besoins des palestiniens seraient augmentés de 70 à 80 Millions de m3, dont 28,6 Millions comprenant les 5 Millions à Gaza seraient fournis sur les réserves israéliennes, le solde étant pompé sur l’aquifère oriental.
* Que l’exploitation du réseau serait faite selon les règles de l’art, comprenant le traitement des eaux usées et les précautions contre la pollution des puits.
Afin de réaliser ces projets,un groupe de travail conjoint (JWC) a été constitué. A ce groupe ont été adjoints 4 sous-groupes
Les villages israéliens qui étaient raccordés au réseau palestinien ont été débranchés et raccordés au réseau israélien.
Concernant les quantités fournies par Israël aux palestiniens les relevés de compteurs sont faits mensuellement et les factures établies en conséquence.
De fait, tous les objectifs fixés pour la partie israélienne ont été réalisés et en 2008 la fourniture d’eau aux palestiniens a dépassé le chiffre des 200 Millions de m3.
En violation des accords de 1995, les palestiniens creusent des puits « pirates », sans autorisation de la commission mixte, dans les aquifères Nord et Ouest, dans les régions de Jénine Kalkilya et Tulkarem. Près de 250 puits ont été creusés, puisant près de 10 Millions de m3 réduisant d’autant les disponibilités pour Israël.
D’autre part les palestiniens se raccordent illégalement au réseau israélien de Mékoroth, pour l’arrosage des champs, en particulier dans les villages de Sa’ir et Visouah. On estime les « vols » ainsi pratiqués à près de 5 Millions de m3.
La fourniture globale par tête d’habitant : Les palestiniens prétendent que la fourniture moyenne d’eau par tête d’habitant qui leur est réservée est quatre fois inférieure à celle fournie aux israéliens. Les chiffres démentent cette
Ce tableau reprend les fournitures en eau potable naturelle qui sont l’objet de cette plainte.
En 1967, c'est-à-dire avant qu’Israël n’occupe la Judée Samarie les chiffres étaient de 508m3/israélien contre 98m3/palestinien. En 2006 ce « gap » n’est plus que de 170 contre 129 m3. Ceci est dû au fait que d’une part les israéliens ont eu recours à d’autres sources (dessalement, traitement des eaux usées) et que d’autre part les installations de pompage ont été considérablement améliorées pour les palestiniens.
Les projets en cours réduiront le gap dans le futur proche, passant à 150 m3 / Israélien contre 140 m3/ Arabe palestinien et ce malgré la croissance démographique.
Il est intéressant de remarquer que la dépendance des Israéliens vis-à-vis des eaux potables naturelles est la plus faible de la région : 150 / Israélien contre 172 / Jordanien, 732 / Egyptien, 861 / Syrien et 949 / Libanais.
La fourniture domestique par habitant
Les Arabes palestiniens disposent pour leurs besoins domestiques de 82 Millions de m3 d’eau, soit 58m3/tête d’habitant, mais du fait que 33% de cette eau est perdue par fuites dans les tuyauteries en mauvais état, la quantité effectivement reçue est de 39m3/habitant, supérieure au minimum fixé par l’OMS qui est de 36,5m3/an /habitant (100l/j).
De leur côté les Israéliens reçoivent 84m3/habitant comprenant 11% de pertes.
Les besoins en eau des palestiniens en 2006 étaient donc de 178Millionsde m3/an dont 82 Millions pour les besoins domestiques et 96 Millions pour l’agriculture.
Les 82 Millions domestiques sont fournis à hauteur de 42 Millions par les installations palestiniennes, et 40 Millions par les installations israéliennes
Les 96 Millions pour l’agriculture sont fournis à hauteur de 90 Millions par les installations palestiniennes et 6 Millions par les installations israéliennes. Ces chiffres ne comprennent ni les puits « pirates », ni les raccordements illicites.
Les stations israéliennes pour les besoins domestiques : Elles sont au nombre de 6, basées à l’Ouest de la ligne verte (en Israël) et sont gérées par la Société Mekorot qui fournit les villages israéliens et les villages palestiniens voisins.
Les stations palestiniennes pour les besoins domestiques : Elles sont gérées par l’Autorité palestinienne, basées essentiellement sur des sources ou des puits. Les investissements de développement n’ayant pas été réalisés, c’est le réseau israélien qui fournit le déficit en eau domestique.
Les stations israéliennes pour l’agriculture : Elles se trouvent dans la vallée du Jourdain et sont gérées par Mekorot. Ce sont des eaux de puits locaux, qui fournissent également et partiellement l’agriculture palestinienne.
Les stations palestiniennes pour l’agriculture : On ne peut pas à proprement parler de stations, s’agissant de puits locaux non raccordés à un réseau de distribution, ou à des piscines de stockage.
Ces informations sont détaillées dans les tableaux suivants :
Le tableau 2 donne le détail des installations en Judée Samarie gérées par les israéliens et celles gérées par les palestiniens, les quantités d’eau pompées par ces stations et leurs répartitions entre fournitures aux israéliens et fournitures aux palestiniens.
On y voit en particulier les quantités fournies aux palestiniens par les stations de pompage israéliennes
Le graphique 3 donne l’évolution année par année, entre 1995 et 2006, des fournitures d’eau aux palestiniens et aux israéliens, à partir des installations israéliennes de la vallée du Jourdain et des sources de montagne de Judée Samarie. On y voit que les installations israéliennes (sans compter les installations palestiniennes) fournissent en 2006 presque autant d’eau aux Palestiniens qu’aux Israéliens, et ce du fait que les installations palestiniennes ne
sont pas capables de satisfaire leurs besoins par manque d’investissements et ce malgré le financement des pays donateurs.
« l'eau tombe sur la montagne, de notre côté et elle est donc à nous. Elle s'écoule ensuite du côté israélien, mais elle est à nous quand même.
- les Israéliens nous interdisent de prendre de l'eau, c'est "l'apartheid". »
Bien sur, la réalité est l'inverse. Mais c'est parce qu'ils sont confinés dans le rôle du gendarme que les Israéliens s'exposent à la propagande de l'AP qui justifie ainsi sa propre incurie.
Il n'y a pas de raison qu'Israël prenne en charge seul les problèmes de l'eau des Arabes palestiniens, c'est comme si les Israéliens en étaient seuls responsables. C'est l'image qui reste dans le débat international. Quand les Israéliens agissent de manière responsable et font ce qui a été convenu pour approvisionner en eau les Arabes palestiniens, voire plus encore, cela a l'effet inverse sur l'opinion occidentale : les médias entendent qu'Israël est responsable de la carence d'eau des Arabes palestiniens.
L'analyse focalise le débat de l'eau sur tout ce que les Israéliens font ou ne font pas pour les Palestiniens. Mais la réalité de la situation,c'est que le problème de l'eau en Israël - Territoires - Jordanie ne pourra pas être réglé de manière durable par ces trois partenaires seuls : ils manquent tous d'eau, alors que le Liban, la Turquie la Syrie et
même l’Arabie Saoudite à partir de ses usines de dessalement de l’eau de mer pourraient les approvisionner.