Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

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Derière mise à jour 25-Fév-2024
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La Ligne à Grande Vitesse Lyon-Turin

Pour sauver la planète, des militants s'opposent par la violence à la construction de la ligne de chemin de fer à grande vitesse entre Lyon et Turin. Réaliser de grands travaux est un choix politique et un pari risqué sur l'avenir qui nécessairement soulève doutes et questions. Toutefois, il faut décider, et des écologistes remettent en cause la légitimité de la démocratie représentative.

La ligne de Chemin de Fer entre Paris ou Lille et Turin est lente, et tortueuse elle peut passer par Dijon-Bourg en Bresse, ou Mâcon-Bourg en Bresse, puis s'enfonce dans les vallées alpines, vers Aix le Bains, Chambéry, Modane. Toutes les villes des Alpes ne sont pas bien desservies, par exemple pour relier Annecy à Lyon, éloignés de 99 km, il faut à peu près deux heures, et très souvent un changement de train. Avec le TGV on mettra moins de temps pour aller de Lyon à Turin que pour relier Lyon et Annecy !

Un projet est en cours depuis... 1994, issu de la coopération franco-italienne, les travaux sont bien plus avancés en Italie qu'en France, ou un long tunnel attend avec impatience le passage du premier train. Il y aura 57 kilomètres de tunnels, et 10 sont déjà creusés.

Voici l'architecture prévue, montrant l'intérêt de la nouvelle voie ferrée, elle fera gagner un temps considérable. Les tunnels permettront un trafic intense ferroviaire, ce qui rendra possible le transport des camions par train, ce qui est déjà obligatoire en Suisse.

L'aspect de la nouvelle voie laisse supposer le peu d'intérêt des dirigeants pour l'espace. Il y a les métropoles et les déserts sans intérêt ! Aussi beaucoup d'habitants des zones traversées militent-elles pour investissent dans la remise à niveau des voies existantes, d'autant plus que la facture est astronomique, et de retard en retard, elle ne cesse d'augmenter.

Le parcours de la voie ferrée en France n'est pas encore décidée, et le gouvernement hésite entre une scénario très coûteux, d'une voie à grand gabarit réservé avant tout au trafic marchandise, et une autre mixte qui est soutenue par les élus, surtout qu'elle permettrait de desservir Chambéry. Le gouvernement en janvier a mis une option pour le parcours à Grand Gabarit.

Faut-il moderniser les voies ancienne ou créer une ligne nouvelle ?

La nouvelle ligne "permettra de délester les routes alpines d'un million de poids lourds et de réduire chaque année les émissions de gaz à effet de serre d'environ un million de tonnes d'équivalent CO2", soit "l'équivalent produit par une ville de 300.000 habitants", affirme la société franco-italienne Telt, en charge du tunnel. Aujourd'hui, aller à Turin par Modane et le tunnel routier de Fréjus, en voiture n'est pas une partie de plaisir : « Avec des centaines de camions et du personnel qui ricane quand il voit les automobilistes complètement perdu. Ne surtout pas passer par cette route et ce tunnel pour aller en France ou en Italie à fuir. Les camions font leur loi sur cette route et ce tunnel ils ne respectent rien.» conseil Tripavisor.

Les voies ferroviaires actuelles, en passant par Modane, ne sont exploitées qu'à 20 % de leur capacité. Le tunnel ferroviaire de Fréjus date de 1871, et est mono tube. Or, depuis l'incendie sous le tunnel du Mont Blanc, les mesures de sécurité ont été renforcées, le nombre de trains pouvant emprunter le tunnel est de 25 par jour maximum pour des raisons de sécurité car il s'agit d'un trafic mixte, dans un tunnel mono tube. C'est très largement insuffisant. Le projet de TGV prévoit trois tubes, un aller, un retour, et un de secours. Si on voulait élargir le tunnel existant, il faudrait fermer la ligne pendant plusieurs années, le temps de faire les travaux, et les conséquences seraient catastrophiques pour tout le trafic transalpin.

Des infrastructures nouvelles soulageront-elles vraiment la route ?

Le trafic ferroviaire se porte mal en France, le rail perd régulièrement des parts de marché, ce qui n'est pas nécessairement le cas dans les pays voisins. On se demande si une nouvelle infrastructure très onéreuse pourrait changer quelque chose si elle n'était pas accompagnée d'une politique volontariste, imposant par exemple, le fer-routage comme en Suisse, où tous les camions doivent impérativement traverser les Alpes en train. Voyez l'évolution du transport ferroviaire en France entre 2018 et 2018 :

Une étude de l'autorité des transports européens montre que l'Allemagne utilise quatre fois plus que nous le chemin de fer, nous avons donc de la marge.

Les autorités française en appuyant la construction d'une ligne au coût pharaonique, proclament leur amour du ferroviaire, or ailleurs, ils se sont montrés incapables de développer le train pour transporter des fruits et légumes du Languedoc vers Rungis. On ne peut à la fois être libéral et interventionniste, et Emmanuel Macron est un libéral.
De même la ligne SNCF Dijon-Roissy-Lille a été supprimée au grand dam des Dijonnais, pourtant nous voyons qu'à Beaune, l'autoroute partant vers le Nord a plus de trafic que celle partant vers Paris. Pourquoi les chemins de fer n'alignent pas leur offre sur les les besoins exprimés par le flux de trafic routier sur le même axe ?

L'État ne considère pas que l'aménagement du territoire soit une priorité, alors qu'il pourrait utiliser les chemins de fer comme un moyen important pour équilibrer les territoires et limiter la pollution.
Sans volonté d'intervenir, les lois du marché continueront à couler le transport ferroviaire.

Le trafic ferroviaire passager augmente de façon vertigineuse, quand on a des infrastructures modernes et confortables. Par exemple, je me souviens du tortillard qui reliait Issu-plaine à Puteaux, avec des trains vétustes et très irréguliers. Cette ligne a été transformée en Tramway, prolongé d'un kilomètre pour atteindre la Défense, avec une belle fréquence. Le nombre de passagers a dû être multiplié par cent ! De même à Dijon, le Tramway a multiplié le nombre de voyageurs de façon impressionnante par rapport aux anciennes dessertes par bus.
Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les marchandises ? ?

La nouvelle ligne sera un succès économique si l'environnement est confortable pour les entreprises, et si les tarifs ne sont pas prohibitifs. Si le temps de chargement et déchargement est rapide, la ligne grande vitesse aura son public, les besoins ne peuvent pas être déduits du trafic actuel du chemin de fer.

La fédération écologiste "Soulèvements de la terre" s'insurgent contre le projet.

Cette fédération d'associations écologiste est fondamentalement opposée à toutes les violences faites à la nature, elle est très angoissée par le réchauffement climatique et la destruction de l'environnement provoquée par la modernité.

Soutenue par des élus écologistes dont Éric Piole maire de Grenoble, et par des élus de "La France insoumise" et par syndicalistes elle s'oppose de toute ses forces à cette ligne à grande vitesse, en avançant plusieurs arguments :



Appuyé par une large partie de l'opinion, le gouvernement dissous «Les soulèvements de la terre»

Sur les forum, on fait remarquer que si on avait suivi les écologistes, on aurait jamais construit ni de TGV ni d'autoroutes. Leurs ancêtres ne s'étaient-ils pas opposé aux chemin de fer, provoquant le déclin de la ville de Provins ?

Le discours des écolos est inaudible : pour le train mais pas les lignes, pour les énergies renouvelables mais pas les éoliennes ... Ils devraient plutôt réclamer des mesures immédiates et de bon sens, comme les Suisse l'a fait en exigeant le fer-routage.

Les violences récurrentes, les casseurs venus parfois des pays voisins pour "casser du flic" et du matériel chèrement acquis pas des entreprises ne plaît pas beaucoup, et on fini par reprocher au gouvernement de laisser faire, et de favoriser l'anarchie.

Les entreprises menacées ont fait pression sur le ministre de l'intérieur, Gérard Darmanin, qui souhaitait interdire ce mouvement depuis longtemps. La violence contre "les bassines", les blessés parmi les forces de l'ordre ne sont plus supportées par l'opinion.
Les violences contre les gendarmes chargés de protéger le chantier du train à grande vitesse ont précipité la décision, le mouvement est officiellement dissous Les écologistes clament qu'on ne peut pas "dissoudre ce qui repousse partout". Le collectif promet de continuer : « Nous allons ensemble continuer à soutenir nos blessé.es. Nous allons poursuivre les luttes de terrain partout et converger à plus nombreux-ses encore. ».

Le décret sera attaqué devant le conseil d'État, et ne sera pas facile à appliquer. Il reste que légitimer la violence individuelle face à une décision politique qu'on peut légitimement contester, c'est la porte ouverte à toutes les milices, et la destruction de notre société démocratique qui veut que les conflits se règlent sans violence.

Notre démocratie est bien malade, la réforme des retraite est passée au forceps, contre la volonté de la majorité des français, et un nombre croissant de citoyens pensent le pouvoir autiste, si bien qu'en désespoir d'être écouté, ils jugent nécessaire de casser ce que les destructeurs de l'écologie veulent imposer. Ils remettent en cause ainsi la démocratie parlementaire, celle qui confie à des élus le soin de gérer la société conformément aux souhaits de la population.

Dès lors se pose une question simple : Qui fait la loi ?

Qui est légitime pour dire ce qui est bon pour la société ?

Le débat est loin d'être clos.