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Derière mise à jour
07-Déc-2024
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A Nanterre vivent des racailles, des jeunes qui ne respectent rien, l'un d'entre eux âgé de dix sept ans, sans permis au volant d'une voiture de luxe roulant sur une voie de bus a refusé de s'arrêter quand les policiers le lui ont demandé, bloqué par les forces de l'ordre, après une altercation dont on ignore tout, une balle est partie qui a tué le jeune homme. Ce meurtre a enflammé la France. Sans peur du gendarme, comme faire respecter l'ordre ? Comment faire peur à des ados bravaches ? ?
Ce drame cache mal l'absence de politique pour prévenir la délinquance, et les très mauvaises conditions de travail et de rémunération des policiers. Les économies budgétaires coûtent très chères dans les quartiers.
Le 27 juin 2023, à Nanterre, une Mercedes AMG de classe A jaune, plus de 300 CV, en vente à partir de 62 349 €, immatriculée en Pologne roulait à vive allure sur un couloir de bus.
La police lui a fait signe de s'arrêter, mais la voiture a continué sa route avant d'être immobilisée par les fonctionnaires. Au volant Nahel M, âgé de 17 ans, sans permis bien sûr vu son âge et deux compagnons. Un des policiers connaissait Nahel, un jeune descolarisé, indiscipliné, qui devait se présenter prochainement au commissariat de police pour conduite sans permis, se permettait de récidiver et dans un couloir de bus ! !
On sait très mal ce qui s'est passé une fois la voiture immobilisée, Nahel a-t-il été insolent ? possible, il en était bien capable, les policiers ont-ils été provocateurs ? possible, ils étaient à bout de nerf. Toujours est-il qu'à un moment une balle est partie, et le jeune homme est mort sur le coup. On a parlé de crime raciste, car Nahel est d'origine nord africaine, certains ont voulu le masquer, en l'appelant Naël, mais le policier mis en cause est lui même noir, il n'y avait rien de raciste dans ce drame.
Le policier incriminé dans ce meurtre a affirmé que Nahel tentait de redémarrer et qu'il risquait de se faire écraser. Un film du drame viral sur Tweeter, a montré que ce n'était pas vrai, car le policier était à côté du véhicule. "On" a fait fuiter de fausses informations parlant d'un casier judiciaire « long comme le bras » avec trafic d'armes et de drogue, mais c'était faux, Nahel n'a pas de casier judiciaire, il n'avait pas d'arme, et n'a été impliqué dans aucun trafic.
Cet adolescent a eu une vie difficile, il n'a pas connu son père qui a quitté sa maman alors qu'elle était enceinte, son père ? on l'a retrouvé en prison pleurant la mort de son fils, qu'il ne connaissait pas. De quoi vivait la famille ? ? je n'en sais rien, je n'ai rien trouvé sur internet sur le métier de sa maman, je ne sais pas non plus s'il avait des frères et soeurs, ni si sa maman s'est occupée de son mieux de son éducation.
Les médias bien pensants jettent un voile pudique sur le passé, les médias de droite calomnient. On peut affirmer que l'adolescent était allergique à l'obéissance, qu'il narguait régulièrement la police, qu'il a eu une scolarité difficile, mais qu'il se dégageait de lui une certaine sympathie, beaucoup de pédagogues se sont penchés sur son cas, et avaient bon espoir de le voir reprendre le droit chemin.
Toujours est-il qu'il a été tué pour refus d'obtempérer car qu'il roulait sans permis, alors que le lendemain, il devait se présenter à la police, qui l'avait convoqué pour conduite sans permis ! !
Une rapide enquête de la police a conclu à une faute professionnelle du tireur, « les conditions légales d’utilisation de l’arme ne sont pas réunies » a affirmé le procureur de la République à Nanterre, Pascal Prache, le jeudi 29 juin. Le policier auteur du tir a été déféré devant deux magistrats instructeurs pour « homicide volontaire » et a été placé en détention provisoire.
Cela n'a pas calmé l'opinion. « Le décès du jeune Nahel, âgé de 17 ans, survenu hier à Nanterre suscite une forte émotion dans le pays. Il conviendra de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame », a déclaré la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, en invitant les députés à observer une minute de silence « en mémoire de Nahel, en soutien à ses parents, et à ses proches ».
Était-ce opportun ? au vu des informations, les comportements de la victime comme celui des policiers sont regrettables, ils ne sont pas des modèles. Fallait-il laisser croire que la police n'a pas le droit d'user de la force pour se faire obéir ? qu'on ne risque rien en refusant de s'arrêter quand on nous le demande ? cette tentative de calmer la colère des zones sensibles m'a semblé pathétique et inutile.
Le 29 juin, deux jours après le meurtre, une marche blanche a été organisée en mémoire de Nahel, Mounia, sa maman y participait, on l'a vu sourire, comme si la mort de son fils ne l'avait pas touché. Ces photos ont largement été diffusées dans la presse de droite, la faisant passer pour une mère indigne, qui non seulement n'avait pas éduqué son fils, mais qui était indifférente à sa mort. Mais l'Huffpost explique dans une analyse psychologique que ce comportement est fréquent, car le deuil était trop récent, elle n'avait pas encore réalisé ce que voulait dire la mort de son fils. Christiane Taubira dans une vibrante plaidoirie décrit très bien le drame de la mort d'un adolescent qui n'avait somme toute, rien commis de pendable.
Ce drame est intervenu alors que la police a systématiquement été mise en cause, dans de nombreuses affaires, que ce soit au cours de la répression de manifestations écologistes violentes (Bassines ou TGV Lyon Turin), ou des manifestations contre la réforme des retraites, ou des bavures plus ou moins racistes lors de contrôle dans les quartiers sensibles. La mort de Nahel a été filmée et aussitôt diffusée sur les réseaux sociaux, ce petit film contredisait la version des policiers. Ce film a mis le feu aux poudres.
Le consensus judiciaire et politique pour condamner le policier fautif n'a en aucun cas calmé les cités. On a vu partout en France des violences spontanées se déclencher, des feu de poubelles même dans des bourgs ruraux, plus grave des agression contre les commerces, contre les écoles, contre les centres culturels, contre les mairies, et pire contre des élus. Ces émeutes se sont transformées en pillages. Les auteurs des violences urbaines étaient souvent des gamins, des jeunes adolescents même pas politisés.
Au conseil régional de Bourgogne-Franche-comté, on a eu droit à une belle empoignade :
" Julien Odoul, président du groupe Rassemblement National s'est lancé dans une longue diatribe : « Nous avons connu une nuit de violences et de cauchemar partout en France. Notre pays s'embrase et notre République perd le contrôle ! A Sens, le commissariat a été attaqué par une centaine de racailles ... l'émotion est légitime, mais est-ce que cette émotion peut engendrer ce déchaînement de violence ? Est-ce que sous couvert de l'émotion, on peut tuer du Flic ? Est-ce que sous couvert de l'émotion on peut s'attaquer aux policiers en criant "Allah Akbar ? Non, ce n'est pas l'émotion qui motive tout ça, nous le savons tous, c'est évidemment une guerre délibérée contre ce que nous représentons, contre l'Etat, contre la République ! » Puis il s'en est pris à la France Insoumise, et à la ligue des droits de l'homme qualifiée d'officine d'extrême gauche.
J'avais entendu Jean Luc Mélenchon, parler des violences urbaines, et condamner toutes les violences, d'abord celles des manifestants, mais aussi celle des policiers, il rappelait que les discriminations, et les injustices dont souffrent ces populations explique leur colère, et que la solution n'est pas dans la répression mais au contraire en multipliant la présence bienveillante de l'état sur place, par des services publics, des maisons de la culture etc... mais j'ai quand même été surpris quand il a affirmé que pour calmer le jeu, il fallait construire des maisons de la culture... justement, ce que les émeutiers adorent brûler ! !
Les policiers sont outrés de voir le déchaînement contre eux, et ne comprennent pas qu'on puisse mettre un représentant des forces de l'ordre en prison. Suite à un autre drame à Marseille, où un policier de la Brigade Anti-criminalité (BAC) lors d'une répression d'une émeute suite à la mort de Nahel, avait maladroitement tiré avec un tir type Flash-ball, un jeune homme de 27 ans était mort, la poitrine enfoncée. Le tireur a été placé en détention provisoir pendant l'enquête. Frédéric Veaux, Directeur Général de la Police Nationale a déclaré qu'un policier n'avait pas sa place en prison. Ce qui a fait réagir, pouvait-on en déduire que les policiers ont le droit d'assassiner qui ils veulent ? En fait sa phrase est juste, mais incomplète, il aurait dû dire : "Un policier n'a pas sa place en prison, et un criminel n'a pas sa place dans la police"
Le policiers n'ayant pas le droit de se mettre en grève, ont multiplié les arrêts maladie de complaisance... et le même Frédéric Veaux a promis de refuser les arrêts maladie de complaisance.
Le mois d'Août aidant, tout s'est calmé, mais le problème de fond n'est pas résolu, le mépris des institutions et de la république chez les uns, le mal être et le sentiment d'abandon chez les autres.
Espérons qu'à la rentrée, nos dirigeants s'attaqueront aux vrais problèmes de nos cités, et qu'il aura enfin compris que la prévention coûte moins cher que la répression, et que les fonctionnaires qui travaillent pour l'état et qui assurent l'éducation et la sécurité méritent le respect, donc des salaires et des conditions de travail honorables.
Michel Lévy