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05-Déc-2024
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Gatestone Institute : par Lawrence Kadish 5 novembre 2024
Traduction du texte original: Rx for America Adaptation française: JForum
À l'automne 2024, il y a de nombreuses choses à considérer concernant l'avenir de notre nation, car les citoyens de la plus grande nation du monde exerceront bientôt leur droit de choisir notre prochain dirigeant.
Parmi les défis :
Le sort des nations du XXIe siècle dépendra de leur accès à l'énergie. Les dirigeants qui ne verront pas cette réalité simple mais évidente présideront au déclin et à la chute de leur nation.
En conséquence, les États-Unis sont confrontés à une décision cruciale ce jour d'élection: quel président reconnaîtra cette vérité et agira en conséquence dans un monde où les États ennemis cherchent à contrôler les réserves énergétiques stratégiques ?
La technologie de fracturation hydraulique a permis aux États-Unis non seulement d'être indépendants sur le plan énergétique, mais aussi d'exporter de l'énergie vers des pays alliés tout aussi préoccupés par leur sort. Mais plutôt que de permettre à l'industrie américaine des combustibles fossiles d'alimenter notre société dans toute sa puissance, l'administration Biden-Harris a préféré trouver des raisons de limiter, d'inhiber et de nuire à la capacité de cette industrie à le faire. L'administration Biden-Harris préfère apparemment poursuivre un programme d'« énergie verte » dicté par les soi-disant « progressistes », avec des alternatives éoliennes et solaires qui ne pourraient pas répondre aux demandes d'une nation avide d'énergie.
La politique énergétique de la Maison Blanche est le reflet d'un échec encore plus grand à un moment où notre pays se trouve à un tournant critique de son histoire. Aucun pays n'a jamais réussi à devenir prospère en dépensant ou en taxant. Washington doit utiliser les quatre prochaines années pour réduire les impôts et se débarrasser des réglementations fédérales qui freinent actuellement la croissance.
Washington doit également envisager des prêts à faible coût pour l'expansion des entreprises, qui aident particulièrement les entrepreneurs de la classe moyenne qui résident au cœur de l'économie américaine. Des efforts sont également nécessaires pour créer un filet de sécurité économique prioritaire pour nos vétérans qui ont porté l'uniforme pour défendre notre nation. Ils ne méritent rien de moins.
La prochaine administration devra également considérer la fermeture de nos frontières comme une priorité. Il n'est pas exagéré de dire que la politique d'ouverture des frontières de Biden-Harris constitue une menace énorme pour la sécurité nationale. Plus de 20 millions d'immigrés clandestins se trouvent actuellement aux États-Unis, dont au moins la moitié sont entrés depuis 2021. Parmi ces migrants, « près de 2 millions de « fuyards » connus auraient échappé à la police des frontières américaine sous cette administration. Les responsables de l'application des lois vous diront tranquillement que l'impact sur nos centres urbains a été effrayant.
Le plus important, peut-être, est l'avenir de notre démocratie. Nous avons besoin d'élections transparentes et équitables: des listes électorales obligatoirement nettoyées, des cartes d'identité avec photo, des bulletins de vote papier et un vote le jour même – afin que personne ne puisse vérifier combien de voix sont encore nécessaires pour annuler la dernière inscription.
Il serait bon de rappeler les mots de Benjamin Franklin, qui a joué un rôle déterminant dans la fondation de notre grande nation.
Lorsqu'on lui a demandé quel type de gouvernement nous souhaitions, il a répondu : « Une république, si vous pouvez la garder... »
Lawrence Kadish est membre du conseil des gouverneurs du Gatestone Institute.
Mis à jour le 7 novembre par Jean-Hugues Roy La Presse Canada
C’est une des principales surprises de l’élection de 2024. La communauté hispanique, traditionnellement acquise au Parti démocrate, a déserté Kamala Harris. Alors que Joe Biden avait une avance de 33 points auprès de cet électorat, celle de Kamala Harris a fondu à 8 points. Au Michigan, 62 % des électeurs de souche latino-américaine ont voté pour Donald Trump. La mauvaise blague de l’humoriste Tony Hinchcliffe, qui a comparé Porto Rico à une « île de déchets » lors d’un rassemblement républicain au Madison Square Garden, une semaine plus tôt, n’a visiblement pas permis aux démocrates de faire le plein de votes hispaniques.
Nb : les résultats définitifs sont bien plus favorables à Donald Trump, sauf dans le Michigan, où Kamal Harris a perdu de justesse malgré sa victoire à Chicago.
Harris | Trump | |
Wisconsin | 48,7 | 49,7 |
Pennsylvanie | 48.7 | 50.4 |
Georgie | 48.5 | 50.7 |
Arizona | 46.7 | 52.2 |
Caroline du Nord | 47,8 | 51,0 |
Nevada | 47.5 | 50.6 |
Michigan | 48.3 | 49.7 |
C’est le socle de l’électorat trumpiste. Six électeurs masculins blancs sur dix ont voté républicain cette année. Nouveauté de 2024 : les hommes d’origine hispanique ont voté pour Trump dans une proportion semblable. Ils n’étaient que 36 % en 2020. Le Parti démocrate craignait que Donald Trump fasse une percée dans l’électorat masculin noir. La proportion d’électeurs afro-américains qui ont voté pour lui est demeurée la même par rapport à 2020, soit environ 20 %.
La génération Z adore Kamala Harris. Mais avec une avance de 13 points sur son rival, elle fait moins bien que Biden qui, en 2020, devançait Trump par 24 points dans cette tranche d’électeurs. Le vote des jeunes pour la candidate démocrate a été particulièrement fort dans les États clés de la Sun Belt. Mais dans ceux de la Rust Belt, « ceinture de la rouille» désigne les friches industrielles, au bord des grands lacs par exemple) Harris a été moins populaire que sur le plan national. Au Michigan, les 18-29 ans ont majoritairement voté Trump.
L’économie n’était pas la principale préoccupation des électeurs interrogés à la sortie des urnes. L’avenir de la démocratie inquiétait davantage, et ceux pour qui cette question était au premier rang de leurs priorités ont voté Kamala Harris dans une proportion de 81 %. Ceux pour qui l’économie était le sujet numéro un ont voté républicain à 79 %. Mais si c’était l’immigration, ils cochaient Trump à 89 % ! L’immigration semble être le thème qui a davantage mobilisé l’électorat du prochain président.
Trump a fait des gains auprès de deux groupes : les catholiques et les évangélistes. Les chrétiens évangéliques, mouvance qui inclut toute la droite nationaliste chrétienne, l’ont soutenu encore davantage qu’en 2020. Ce groupe représente 22 % des répondants. Parce que Joe Biden est catholique, ceux-ci l’avaient appuyé en 2020. Mais ils sont nombreux à avoir plutôt choisi le candidat républicain le 5 novembre. Chez l’électorat athée ou agnostique (un quart des répondants), Kamala Harris a progressé par rapport à M. Biden. Trois sur quatre l’ont appuyée.
Méthodologie
Un consortium de quatre médias, ABC, CBS, CNN et NBC, a mandaté une firme qui a interrogé 22 205 électeurs sur l’ensemble du territoire américain. La plupart ont été interrogés après avoir voté le 5 novembre ou voté par anticipation. Certains ont été interrogés par téléphone, par courriel ou sur l’internet. Les résultats ont été publiés dans le Washington Post.
Voir aussi le graphique suivant montrant que Trump avait gagné des voix dans toutes les catégories de population.
On voit que le vote Harris, est avant tout urbain.
France Info Publié le 07/11/>2024 06:01
Venus faire la fête sur le campus de l'université de Howard, dans le district de Washington, les partisans de Kamala Harris sont repartis la boule au ventre. Au fil de la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre, le dépouillement n'a cessé de confirmer l'avance du candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, Donald Trump, face à la vice-présidente de Joe Biden. Quatre des sept swing states ont placé l'ancien président en tête, faisant mentir des sondages qui prévoyaient une course plus serrée que jamais.
Donald Trump n'a d'ailleurs pas attendu d'atteindre les 270 grands électeurs nécessaires pour l'envoyer à la Maison Blanche pour revendiquer une "victoire politique jamais vue" dans l'histoire des Etats-Unis. A l'heure du bilan, les démocrates et les commentateurs politiques tentent d'expliquer la débâcle du camp Harris, incapable de mobiliser les électeurs séduits quatre ans plus tôt, face à un adversaire qui assume un discours toujours plus clivant.
Pour expliquer ce ratage, les premiers doigts accusateurs pointent vers Joe Biden. Alors que des observateurs notent dans le Washington Post(Nouvelle fenêtre) que "Kamala a fait une bonne campagne", la candidate n'est pas parvenue à combler son déficit de notoriété face à Donald Trump.
A l'issue d'un débat télévisé catastrophique pour Joe Biden face à Donald Trump, fin juin, le passage de témoin entre le chef de l'Etat et sa vice-présidente a été arraché de haute lutte au sein du camp démocrate, et au prix de plusieurs semaines de tergiversations. Intronisée candidate par son parti en août lors d'une convention euphorique, Kamala Harris n'a eu d'autre choix que de mener une campagne express – du jamais vue – sans programme longuement peaufiné ni stratégie claire. Etre propulsée candidate, Kamala Harris "ne s'y attendait pas", confiait même à franceinfo Nadia Brown, politologue à l'université de Georgetown.
Sur CNN, le journaliste Kevin Liptak, qui suit l'activité présidentielle à la Maison Blanche, prédit "beaucoup de remises en question concernant la décision initiale de Joe Biden de se représenter pour un second mandat, ce que beaucoup de démocrates considéraient comme une erreur en privé". L'échec de Kamala Harris illustre de fait l'incapacité du parti à préparer la "relève" ces dernières années, alors que Joe Biden s'était présenté en 2020 comme un président "de transition".
La candidate.
Elle-même a semblé hésiter à prendre ses distances avec l'héritage politique du président sortant, assurant d'abord qu'il "n'y a pas une seule chose" qu'elle aurait faite différemment durant le mandat écoulé, avant de prendre le contrepied dix jours plus tard, jurant que sa présidence ne serait pas "une continuation" de celle de Joe Biden.
"Peut-être Harris aurait-elle pu davantage prendre ses distances avec Joe Biden si elle avait passé plus que 107 jours dans la course", poursuit Kevin Liptak. "Mais, contrainte de mener une campagne extraordinairement brève, il a toujours semblé compliqué qu'elle prenne ses distances vis-à-vis du président dont elle était encore la numéro 2."
D'autant que Joe Biden termine son mandat avec une cote de popularité au plus bas. " La préoccupation numéro un a toujours été l'économie, et en particulier l'inflation. Le bilan économique de Joe Biden tel qu'il est perçu par l'électorat n'était pas bon ", analyse Ludivine Gilli, directrice de l'Observatoire de l'Amérique du Nord pour la Fondation Jean-Jaurès. "Kamala Harris a fait campagne sur ces questions, mais manifestement la campagne n'a pas réussi à changer l'avis de l'électorat", convaincu que la vice-présidente n'était "pas la plus à même de résoudre la situation par rapport à son opposant."
Comment se montrer loyale à Joe Biden, mais aussi en rupture avec certaines de ses prises de position ? Comment assumer le bilan décrié d'une administration au sein de laquelle elle a joué un rôle important ? Dépourvue d'un programme taillé sur-mesure faute de temps, Kamala Harris n'a pas su délivrer aux électeurs des messages clairs, que ce soit sur l'économie, le Proche-Orient, l'environnement ou l'immigration. Autant de thèmes synthétisés par le camp Trump en une poignée de slogans immanquables : "drill, baby, drill", sur la reprise des subventions aux forages d'énergies fossiles, des "expulsions de masse" en réponse à l'immigration illégale, la lutte contre des adversaires politiques désignés comme un "ennemi de l'intérieur"...
Sa volonté de séduire les électeurs républicains modérés ont conduit Kamala Harris à s'afficher avec des personnalités du camp opposé, comme la républicaine Liz Cheney, ou encore à renier des positions passées. Mais ces appels du pieds ont aussi entretenu le flou sur ses convictions. Connue pour s'être prononcée lors des primaires démocrates de 2019 pour l'interdiction de la technique de la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste, elle est ainsi revenue sur cet engagement. Mais même dans l'Etat industriel de Pennsylvanie, où nombre d'électeurs défendent l'industrie minière, ce revirement soudain n'a pas eu l'effet escompté.
Il n'y a guère que sur la question de la défense du droit à l'avortement, et plus largement de la santé des femmes, que Kamala Harris est parvenue à convaincre. Les électeurs américains n'ont toutefois pas fait de cette question une priorité. D'autant que dans certains Etats où le droit à l'IVG faisait l'objet de consultations locales, ils ont pu se prononcer à la fois pour Donald Trump, et pour garantir le droit des femmes à disposer de leur corps.
En comparant vendredi les spots publicitaires payés par les deux équipes dans la dernière ligne droite, le journaliste du New Yorker(Nouvelle fenêtre) Vinson Cunninghal notait : "Le spot, comme la candidate, essaye d'en faire trop. De parler aux parents épuisés et aux seniors inquiets, et puis, surtout, aux femmes soucieuses de préserver leurs droits sur leur propre corps et leur propre vie", listait-il. "Il faut parler des trucs dingues, non ?", en référence aux déclarations outrancières de Donald Trump. "J'imagine que c'est trop dingue pour ne pas figurer dans la pub".
Entrée en campagne sur le thème de la joie et de l'optimisme, en réponse aux discours belliqueux de son adversaire, la candidate et ses soutiens ont rapidement retrouvé les réflexes hérités de la stratégie de Joe Biden, visant à présenter Donald Trump comme "un danger pour la démocratie". "Kamala Harris a perdu dès lors qu'elle s'est consacrée presque exclusivement à attaquer Donald Trump", analyse sur X(Nouvelle fenêtre) le sondeur américain Frank Luntz.
Mercredi, après sa défaite, elle a tenté de faire preuve d'optimisme au moment de clore définitivement sa campagne. "Je sais que de nombreuses personnes ont l'impression de rentrer dans une période sombre de l'Histoire, j'espère que ça n'est pas le cas", mais "si c'est le cas, remplissons le ciel de la lumière de millions d'étoiles", a lancé la candidate devant ses partisans réunis à Washington.
Au final, la stratégie de la démocrate a été sanctionnée par les électeurs, y compris dans des groupes qui avaient fait confiance à Joe Biden en 2020. Selon un sondage de sortie des urnes publié par CNN(Nouvelle fenêtre), les électeurs afro-américains ont par exemple voté à 86% pour Kamala Harris, contre 92% pour son prédecesseur. Quant aux Latino-Américains, ils ne sont que 53% à avoir voté pour elle, contre 65% pour Joe Biden en 2020.
***
ps : lu ailleurs : Présidentielle américaine : "La misogynie" est la principale raison de la défaite de Kamala Harris, estime l'écrivain Douglas Kennedy . "C'est une femme", et "la misogynie reste dans la société américaine", surtout "pour le rôle de président", souligne le romancier américain, jeudi dans franceinfo soir.
éditorial du "Haaretz" du mardi 5 novembre.
Mardi, les votes d’environ 160 millions d’Américains décideront entre Kamala Harris et Donald Trump, candidats à la présidence. Leur choix déterminera le cours des quatre prochaines années pour les États-Unis eux-mêmes, mais aura également d’énormes conséquences pour un Moyen-Orient en guerre. Pour le bien d’Israël, il est essentiel que Trump perde la course à la Maison Blanche.
Trump est synonyme d’isolationnisme, d’autocratie et de nationalisme. Il affaiblira les normes et les institutions internationales qui sont essentielles à la défense d’Israël, mais il lui demandera également des comptes sur son comportement. Son antagonisme envers les normes démocratiques et l’État de droit donnera un coup d’accélérateur aux efforts continus du gouvernement du Premier ministre Netanyahou en vue d’un coup d’État judiciaire, d’une annexion de la Cisjordanie et d’une occupation prolongée de Gaza et peut-être du sud du Liban.
Outre l’utilisation du terme « Palestinien » comme insulte pendant la campagne, les déclarations bizarres selon lesquelles le 7 octobre n’aurait pas eu lieu sous sa direction et les commentaires contradictoires adressés à différents publics, la politique réelle de Trump envers Israël, les Palestiniens et les guerres à Gaza et au Liban est à la fois inconstante et totalement opaque.
Alors pourquoi, selon les sondages récents, deux tiers des Israéliens expriment-ils une préférence pour Trump plutôt que pour Harris, alors que plus de deux tiers des Juifs américains soutiennent résolument Harris ?
Ces Juifs américains ont en fait vécu une présidence Trump et ont combattu l’antisémitisme violent et le sectarisme antimusulman qui ont marqué son mandat et l’insurrection antidémocratique qui a couronné son mandat. Ils suivent de près le langage de plus en plus sombre des incitations racistes, des menaces et du nationalisme chrétien qui caractérisent ses discours de campagne. Ils savent qu’il représente un danger clair et présent pour les conditions de vie et d’épanouissement des juifs américains, notamment en raison de son encouragement à l’antisémitisme et au sectarisme, de ses attaques contre les droits des femmes et de son engagement explicite à saper la démocratie libérale.
Et sur Israël, ils ne croient pas aux déclarations démagogiques, mais inintelligibles, de Trump selon lesquelles il mettrait fin à tous les conflits au Moyen-Orient. Ils savent que son isolationnisme « America First » et son envoûtement pour Vladimir Poutine limiteront l’implication des États-Unis dans la région, augmentant la vulnérabilité stratégique d’Israël, en particulier face à la menace iranienne. Ils savent que les précédents, son instabilité et ses accès de colère sont une recette pour jeter les alliés des États-Unis, y compris Israël, sous le bus.
Les Israéliens devraient écouter la voix de la grande majorité des juifs américains, si ce n’est par solidarité, du moins par intérêt personnel. L’affirmation selon laquelle une seconde présidence Trump serait une aubaine géopolitique pour Israël, au lieu de menacer sa sécurité, sa responsabilité et sa démocratie libérale déjà limitée, est une erreur, voire une illusion dangereuse.
Sandra Salomon sur Facebook
Ça a déjà commencé. La rupture radicale promise par Trump.
Avec Trump une mafia d’escrocs fascistes accède au pouvoir, composée de ses fidèles indépendamment de toutes compétences, soit des délinquants, banquiers, vedettes de télévision, idéologues, extrémistes engagés dans toutes les mauvaises causes.
Enola Richet dans l'Express publié le 17/11/2024
Le président élu des États-Unis Donald Trump au Madison Square Garden de New York, le 16 novembre 2024. Kena Betancur / AFP
Donald Trump égraine, depuis le 13 novembre, les nominations pour les postes clés au sein de son gouvernement. Climatosceptique, antivaccin, ultra-conservateur accusé de trafic sexuel, pro russe, star de télévision pro arme… Le casting explosif du président élu pour sa future administration confirme son intention de bousculer l’establishment américain.
Elon Musk a annoncé ensuite sur X, réseau social qu’il possède, que les actions du ministère seraient listées en ligne "pour une transparence maximale", accompagnée d’un "classement des dépenses les plus terriblement stupides". "Nous ne ferons pas les choses en douceur", a de son côté prévenu Vivek Ramaswamy, qui a proposé par le passé une série de réformes radicales, dont la suppression du Federal Bureau of Investigation (FBI). x
Après avoir investi son temps et plus de 200 millions de dollars dans la campagne du républicain, signant des apparitions parfois hystériques, Elon Musk prend désormais part, selon le New York Times, à nombre de décisions. Il a dernièrement rencontré l’ambassadeur de l’Iran à l'ONU pour "apaiser les tensions" entre Téhéran et les Etats-Unis - ce que dément l’Iran.
Une star de Fox News au Pentagone Il est "sans aucun doute le candidat le moins qualifié pour le poste de secrétaire à la Défense de l’histoire américaine", s’est ému Paul Rieckhoff, fondateur de l’association des vétérans d’Irak et d’Afghanistan, qui a côtoyé le nouveau ministre de la Défense. Si Donald Trump avait choisi en 2016 l’un des généraux les plus capés des États-Unis pour diriger le Pentagone, en 2024, c’est Pete Hegeth, vétéran de 44 ans et animateur vedette sur Fox News, qui a été choisi par le président élu pour occuper le poste stratégique de secrétaire à la Défense.
Membre des forces de réserve et déployé en Irak et en Afghanistan, il est depuis dix ans commentateur et présentateur sur la chaîne américaine très conservatrice Fox News. Une plateforme qui lui a permis de largement s’attaquer durant la campagne à la candidate démocrate Kamala Harris, de combattre le "wokisme" en s’en prenant aux minorités LGBTQ au sein des armées et de défendre fermement le droit à détenir une arme, jusqu’à certains fusils d’assaut.
Un antivax à la Santé Un antivax notoire va prendre le contrôle des agences de santé et d’alimentation aux États-Unis. Et il compte bien s’y attaquer. Le neveu de John F. Kennedy, Robert Kennedy Jr, a annoncé dès sa nomination sa volonté de "nettoyer la corruption" ces agences nationales, alors que les Américains sont, selon Trump lui-même, "écrasés par le complexe agroalimentaire et les laboratoires pharmaceutiques qui se sont livrés à la tromperie et à la désinformation en matière de santé publique".
Admiré pendant 20 ans pour son engagement dans le combat écologiste - il est avocat spécialisé dans l’environnement de profession, et a mené le combat contre Monsanto et son herbicide Roundup -, ce fervent combattant des multinationales s’est passablement éloigné de la science avec le temps et la pandémie de Covid-19.
Sa réputation a récemment été ternie par l’affirmation, allant contre tout fondement scientifique, que la vaccination pourrait être à l’origine de cas d’autisme chez les enfants. Robert Kennedy Jr a néanmoins affirmé après sa nomination qu’il ne "va retirer les vaccins de personne". Il entend réformer la Food and Drug Administration (FDA), dont le service de nutrition ne protège pas, selon lui, les jeunes américains "d’un millier d’additifs qui sont illégaux en Europe" et responsables de maladies chroniques.
La guerre de la FDA (Food & Drug Administration) contre la santé publique est sur le point de se terminer.
Cela comprend sa répression agressive des psychédéliques, des peptides, des cellules souches, du lait cru, des thérapies hyperbares, des composés chélateurs, de l'ivermectine, de l'hydroxychloroquine, des vitamines, des aliments sains, du soleil, de l'exercice, des nutraceutiques et de tout ce qui fait progresser la santé humaine et ne peut pas être breveté par l'industrie pharmaceutique.
Si vous travaillez pour la FDA et que vous faites partie de ce système corrompu, j'ai deux messages à vous transmettre : 1. Conservez vos dossiers et 2. Faites vos valises.
Le ministre de la Justice empêtré dans les affaires À l’image du président élu, l’élu de Floride Matt Gaetz, nommé procureur général des Etats-Unis, a plusieurs affaires judiciaires à son actif, dont une implication présumée dans le trafic sexuel. Ensemble, Donald Trump et Matt Gaetz "feront du ministère de la Justice une arme pour se protéger et protéger leurs alliés", a réagit l’équipe de campagne de Kamala Harris à l’annonce de sa nomination. Adepte de la théorie du grand remplacement, climatosceptique, pro armes et opposant au droit à l’avortement… Matt Gaetz, pour certains, est même plus trumpiste que Donald Trump.
Jusque dans son camp, l’élu à l’idéologie extrémiste est considéré comme "une personne de turpitude morale", selon les mots de John Bolton, ancien conseiller républicain à la sécurité nationale. Le futur ministre de la Justice est très familier du système : ces dernières années, il a fait l’objet de plusieurs investigations par des procureurs fédéraux et le FBI concernant son implication présumée dans le trafic sexuel d’une jeune fille de 17 ans (l’affaire est encore en cours), mais aussi pour un potentiel détournement de fonds publics ou une conduite en état d’ivresse.
Des climatosceptiques à la tête de la politique environnementale Climatosceptique et soutenu par les compagnies pétrolières américaines : Chris Wright, PDG de l’entreprise Liberty Energy, spécialisée dans la fracturation hydraulique, une méthode polluante d’extraction d’hydrocarbures, a été nommé au poste de secrétaire à l’Energie par Donald Trump. Chris Wright jugeait, il y a à peine une année, qu'"il n’y a pas de crise climatique et nous ne sommes pas non plus en pleine transition énergétique".
Sa feuille de route : la dérégulation du secteur. "Chris sera un leader clef, stimulant l’innovation, réduisant les barrières administratives et inaugurant un nouvel âge d’or de la prospérité américaine et de la paix mondiale", a ainsi promis Donald Trump. Chris Wright sera également membre du tout nouveau Conseil national de l’énergie (CNE), dont la mission sera de "superviser le chemin vers la domination énergétique des Etats-Unis". Il aura Doug Burgum pour l’accompagner. Le gouverneur de Dakota du Nord, lui aussi proche des industries pétrolières et gazières, a été nommé à la tête du CNE et aussi ministre de l’Intérieur chargé de la gestion des parcs nationaux.
D’autres nominations ont été annoncées pendant la semaine. Comme celle de l’influent sénateur Marco Rubio au poste de secrétaire d’Etat. Avec le nouveau conseiller à la sécurité nationale, Mike Walt, ils deviendront les principaux architectes de la politique étrangère de Donald Trump, qui a promis de mettre fin aux guerres en Ukraine et au Proche-Orient, sans jamais expliquer comment.
Tulsi Gabbard a, elle, été fléchée à la direction nationale du renseignement. Les prises de position favorables à la Russie de cette ancienne militaire, et transfuge du Parti démocrate, font polémique.
Pour représenter les États-Unis auprès des Nations unies, Elise Stefanik, une représentante de l’Etat de New York âgée de 40 ans, a été choisie après avoir refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden.
Donald Trump a également annoncé confier le dossier brûlant du contrôle de l’immigration aux frontières à Tom Homan, un tenant de la ligne dure et connu comme "le tsar des frontières", qui sera chargé de mettre en application la promesse du candidat de réaliser la plus grande opération d’expulsion de migrants illégaux de l’histoire des Etats-Unis.
Seule exception par sa discrétion dans la formation de ce nouveau gouvernement : la cheffe de cabinet du nouveau président élu, Susie Wiles. Elle sera, à 67 ans, la première femme à occuper ce poste. Les neuf secrétaires d’Etats nommés par Donald Trump devront tout de même être entérinés par le Sénat - dont la majorité est républicaine - avant de pouvoir prendre leur poste.