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Dernière mise à jour 03-Mar-2025
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L'Allemagne de l'Est retrouvée
Revue de presse

Jean Viard analyse l'ascension de l'AfD et les enjeux pour la France et l'Europe

À quelques jours des législatives en Allemagne, l'AfD fait craindre une poussée historique, notamment avec le soutien de Donald Trump. Jean Viard, sociologue, analyse les enjeux politiques et économiques pour l'Allemagne, l'Europe et surtout la France.

franceinfo - Jean Viard publié le 22 février 2025

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Les électeurs allemands se rendront aux urnes dimanche 21 février 2025 pour des législatives cruciales dans un contexte de crise politique. La montée du parti d'extrême droite AfD inquiète, d'autant plus qu'il bénéficie du soutien de figures comme Donald Trump. Le sociologue Jean Viard revient sur l'importance stratégique de l'élection allemande pour la France, l'Allemagne et l'Europe, en abordant les implications économiques et géopolitiques pour l'Europe. 

Franceinfo : Tous les regards sont tournés vers l'Allemagne où les électeurs doivent voter pour les législatives. Le pays est en pleine crise politique depuis l'implosion de la coalition du chancelier Olaf Scholz fin 2024. Selon les sondages, le parti d'extrême droite AfD doit faire une poussée record. Pourquoi la France s'intéresse autant à ces élections allemandes ?

Jean Viard : D'abord parce que quand on pense AfD, qui ne cache pas ses liens avec les mouvements nazis, il les revendique en partie, joue avec, évidemment, ça nous rappelle des souvenirs absolument tragiques de l'occupation allemande en France et de la guerre. Mais il y a aussi le fait que l'Allemagne a été reconstruite par les États-Unis après-guerre. Le modèle des régions en Allemagne, c'est le modèle américain, aussi la culture américaine en Allemagne. Rappelez-vous Kennedy à Berlin, qui dit "Ich bin ein Berliner". Ils ont enlevé le modèle nationaliste qui avait été la cause des deux guerres mondiales, il ne faut pas l'oublier. Qu’est-ce que l'identité allemande aujourd'hui quand les Américains prennent de la distance et quand le modèle économique allemand, qui a remplacé le nationalisme avec une vision très régionale du développement, est en train de reculer, de perdre des parts de marché.

Vous parlez des États-Unis, le président américain Donald Trump a clairement affiché son soutien à l'AfD. Est-ce que cela inquiète la France ?

Oui, parce qu'il cherche à faire exploser l'Europe. Le président Trump, comme le président Poutine, veut faire exploser l'Europe parce qu'ils préfèrent traiter avec des petits États qu'ils dominent. L'Europe est une grande puissance commerciale, mais ce n'est pas une grande puissance militaire. Donc effectivement, ils font tout pour faire exploser l'Europe. Pourquoi ? Parce que le vrai enjeu des Américains, c'est de basculer vers la question de la Chine et que si l'Europe explose, peut-être que la Russie travaillera moins avec la Chine et donc ça sera plus facile pour les Américains. On joue dans une partie de billard où on est une balle, tout simplement, ne parlons même pas des Ukrainiens qui ne sont même pas une balle, peut être une petite bille, et on est dans ce jeu-là de triangulation mondiale et on risque d'en faire les frais.

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L'Allemagne est la première économie de l'Europe. Sa politique a-t-elle des répercussions sur toute la zone ?

Oui, c'est notre premier partenaire économique, ça c'est totalement incontestable et puis c'est l'Allemagne qui garantit la valeur de l'euro, parce que comme ils sont les plus puissants, qu'ils sont les plus sages, qu'ils ne dépensent pas plus que ce qu'ils gagnent, ils ont un taux d'endettement qui est extrêmement faible. Quand la France a des comportements qu'elle a, c'est l'Allemagne qui amène la garantie qui nous manque. C'est d'autant plus important pour nous dans la période actuelle.

Les Français se comparent souvent aux Allemands, mais est-ce que c'est vraiment comparable ?

Ce sont deux sociétés différentes. Il ne faut pas se cacher, on a fait l'Europe pour faire la paix. L'Allemagne et la France ont fait la guerre pendant 100 ans, ont tué des dizaines de millions de gens. Chaque fois, c'est l'Allemagne qui a attaqué et chaque fois c'est grâce aux Américains qu’on s’en est dépêtré parce que sinon on ne s'en serait pas dépêtré. La réunification allemande c'est 1989. La plupart des gens, des adultes d'aujourd'hui l'ont vécu et l'extrême droite allemande se développe dans l'ancienne R.D.A qui est un pays qui avait connu effectivement une dictature nazie pendant 15 ans et ensuite une dictature communiste pendant plus de 40 ans. Ils ont eu un modèle autoritaire dans ces territoires, même si à côté il y avait une politique d'éducation et de santé qui était dynamique. Au fond, un régime autoritaire, c'est la culture de ce territoire depuis 1930. Ils en sont sortis bien sûr depuis la réunification, mais avec un développement économique plus lent. Les territoires qui votent pour l'extrême droite, ce sont presque toujours d'abord des territoires en déclin industriel et économique. Là est la clef de tout le sujet. C'est vrai pour la France et c'est évidemment vrai pour l'Allemagne.

Dernier livre de Jean Viard : L'individu écologique. Naissance d'une civilisation, Editions de l'Aube, 2024.

L’AfD appelle à une sortie de l’Allemagne de l’Union européenne et un retour au commerce avec la Russie

https://francais.news-pravda.com/ukraine/2024/11/29/297357.html

29/11/2024 : (article de News Pravda.. aux ordres de Poutine)

Dans son programme électoral, le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) prône la sortie de l’UE et de l’euro, tout en appelant à la reprise des échanges commerciaux avec la Russie. Ce programme sera soumis au congrès du parti en janvier prochain.

Le parti de droite allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD) a adopté une position résolument anti-européenne dans le projet final de son programme électoral. Selon le document cité par Der Spiegel ce 29 novembre, le parti plaide pour le retrait de l’Allemagne de l’Union européenne et son remplacement par une «communauté économique et d’intérêts» (Wirtschafts- und Interessengemeinschaft, WIG).

«Nous pensons qu’il est nécessaire de retirer l’Allemagne de l’Union européenne et de créer une nouvelle communauté européenne», indique le texte. Ce projet inclut également la sortie de la zone euro et l’introduction, si nécessaire, d’une monnaie nationale stable.

Conscient des défis qu’implique une telle transition, l’AfD précise qu’«une rupture brutale serait contre-productive». Le parti propose de négocier cette transformation avec les anciens partenaires européens afin d’atteindre un consensus. Pour ce faire, il envisage un référendum national pour modifier les articles européens de la Constitution allemande. En ce qui concerne l’euro, le programme reconnaît les coûts liés à la conversion monétaire, mais les juge inférieurs aux «coûts durables du maintien dans le système de l’euro».

Retour au commerce avec la Russie

Sur le plan international, l’AfD prône une réorientation de la politique étrangère allemande, notamment par la reprise des relations commerciales avec la Russie. «La Russie reste un fournisseur stratégique de gaz bon marché», souligne le programme, qui appelle à rétablir les importations énergétiques interrompues dans le contexte des sanctions.

L’AfD se montre également critique vis-à-vis du soutien occidental à l’Ukraine. Le document propose une solution diplomatique dans laquelle l’Ukraine deviendrait un État neutre, hors de l’OTAN et de l’Union européenne.

Des positions conservatrices sur la société et l’économie

Le programme électoral aborde également des questions sociales et économiques. L’AfD propose de limiter strictement les avortements, qui ne seraient autorisés qu’en cas d’indications médicales ou criminologiques. Le parti critique également la loi sur l’autodétermination, adoptée par le gouvernement actuel, et appelle à interdire l’utilisation de bloqueurs de puberté chez les adolescents.

Sur le plan économique, le parti souhaite déréguler davantage les cryptomonnaies, notamment le bitcoin, tout en maintenant l’argent liquide comme droit fondamental des citoyens.

Un retour à une ligne anti-européenne

Cette position marque un retour à la ligne dure anti-européenne que l’AfD avait déjà défendue lors des élections de 2021, avant de l’abandonner temporairement. En février dernier, les coprésidents du parti, Tino Chrupalla et Alice Weidel, avaient estimé qu’il était «trop tard» pour envisager une sortie de l’UE, préférant plaider pour une réforme de l’Union.

Sources: https://francais.rt.com


L'AfD appelle l'Allemagne à quitter l'UE dans son manifeste électoral

Der Spiegel 29/11/2024


Hors de l’UE, fini l’euro : l’AfD vise l’Europe dans le projet de son programme électoral. Il existe également des positions radicales sur le droit à l’avortement et sur la politique étrangère.

 
Les dirigeants de l'AfD Weidel et Chrupalla Photo:Fabian Strauch / EPA

LAlternative pour l'Allemagne (AfD) revient à un cap anti-européen dans le projet final de son programme électoral. Selon le document, dont dispose der SPIEGEL, le parti s'est mis d'accord sur la sortie de l'Allemagne de l'Union européenne et du système euro.

« Nous pensons que la sortie de l'Allemagne de l' Union européenne et la création d'une nouvelle communauté européenne sont nécessaires », indique le journal. L’UE doit être remplacée par une « communauté économique et d’intérêts (ECO) ». Il devrait y avoir un référendum sur une « adaptation des articles européens de la Loi fondamentale ».

Dans le même temps, selon le rapport, le parti souligne qu'une « rupture dure serait contreproductive ». La transition vers le nouveau WIG devrait donc être négociée par consensus avec les anciens États partenaires de l'UE et les nouvelles parties intéressées.

Le texte ajoute que l'Allemagne doit « quitter le système de l'euro » et introduire une monnaie nationale stable, « si nécessaire ». tout en maintenant l’euro. Cela aussi « ne se fera pas sans efforts d’ajustement ». Ces coûts sont toutefois inférieurs aux « coûts permanents du maintien dans le système de l’euro ».

Lors de la campagne électorale fédérale de 2021, l'AfD avait adopté des positions similaires, mais s'était ensuite éloignée d'un éventuel « Dexit ». En février dernier, le chef du groupe parlementaire de l’AfD, Tino Chrupalla, déclarait à Deutschlandfunk  qu’il était trop tard pour un « Dexit ». C'est également la position de sa co-chef de parti, Alice Weidel . Ils veulent plutôt œuvrer pour une réforme de l’UE.

Politique familiale : réduire les avortements

Le projet de l'AfD contient d'autres points radicaux du programme : les avortements doivent rester « l'exception absolue » et être autorisés uniquement « dans les cas d'indication criminologique ou médicale ». Le parti estime que le nombre d’avortements signalés chaque année en Allemagne est nettement trop élevé. Au lieu de cela, l'AfD veut adapter les séances de conseil obligatoires avant un avortement : « Lors des séances de conseil sur les conflits liés à la grossesse, les mères devraient se voir montrer des images échographiques de l'enfant afin qu'elles soient claires sur le stade de développement de l'enfant », indique le projet.

Le parti formule également une position sur l’identité de genre dans le projet. L'AfD veut abroger la loi d'autodétermination votée par la coalition des feux tricolores, qui permet aux personnes transgenres de changer de sexe et de nom sur leurs cartes d'identité. Elle parle d’une prétendue « secte trans » et d’une supposée « sexualisation précoce » des enfants. L'AfD veut interdire l'utilisation de bloqueurs de puberté, qui sont utilisés pour réassigner le sexe des jeunes.

Politique économique et sociale : déréglementer le Bitcoin

L’AfD s’efforce également de mettre en place une politique économique fondée sur « une économie de marché, la responsabilité nationale et une coopération amicale entre les États européens ». Pour le parti, cela signifie dans un premier temps quitter la zone euro. Dans le même temps, l’AfD veut conserver l’argent liquide comme une « liberté civile ». On ne sait pas encore quelle monnaie l'AfD veut introduire après sa sortie de la zone euro. Elle a néanmoins des mots élogieux à l’égard de Bitcoin. On dit que cela doit être davantage déréglementé.

Sécurité : retour aux échanges avec la Russie

L'AfD consacre plusieurs pages à la politique de sécurité dans son projet. La Russie est présentée comme un fournisseur de gaz bon marché, avec lequel il faudrait reprendre les échanges. L’Ukraine doit poursuivre son avenir en tant qu’État neutre « en dehors de l’UE et de l’OTAN ». À propos de la guerre d’agression de Poutine contre l’Ukraine : pas un mot.

Le service militaire obligatoire n’apparaît pas non plus dans le projet. Le chef du parti AfD, Chrupalla, avait récemment appelé à cette fin. Jusqu’à récemment, l’AfD était le seul parti à insister sur le rétablissement de la conscription dans son programme de base.

 Elections allemandes : les résultats et la composition du nouveau Bundestag


Publié le 24.02.2025    Valentin Ledroit  

Les élections fédérales allemandes ont rendu leur verdict dimanche 23 février. Les conservateurs de la CDU et leurs alliés de la CSU ont remporté le scrutin, marqué par une percée historique de l'extrême droite. 

 Jamais le scrutin fédéral n'avait autant mobilisé les électeurs outre-Rhin.

 Ce dimanche, les Allemands ont élu leurs 630 représentants au Bundestag, l'équivalent de notre Assemblée nationale. Des élections fédérales historiques, au moins sur le plan de la participation : 82,5 % des électeurs se sont rendus aux urnes, un record depuis la réunification allemande en 1990.

Les conservateurs en tête, l'extrême droite à un niveau historique 

Après avoir échoué d'une courte tête en 2021, les conservateurs allemands ont remporté dimanche les élections fédérales. Crédités de 28,5 % des voix, la CDU et ses alliés de la CSU arrivent ainsi en tête, mais loin du plébiscite un moment espéré. Ce résultat devrait tout de même permettre à son leader Friedrich Merz de devenir le prochain chancelier. 

Le principal enseignement de ce scrutin est la percée historique de l'AfD. Arrivée en deuxième position avec 20,8 % des suffrages, elle double son score par rapport à 2021 (10,4 %). Surtout, elle réalise la meilleure performance pour une formation d'extrême droite depuis la Seconde Guerre mondiale. L'AfD avait d'ailleurs le vent en poupe avant ces élections fédérales : elle était arrivée en deuxième position lors des élections européennes en juin 2024, avant de remporter un scrutin régional en Thuringe quelques mois plus tard. Là aussi, une première depuis l'après-guerre pour l'extrême droite. 

Le vote AfD, symbole d'une fracture est/ouest Si l'AfD réalise un score de 20,8 % au niveau fédéral, le vote en faveur du parti d'extrême droite diffère énormément selon les régions allemandes. C'est dans les anciens Länder d'Allemagne de l'Est que le parti réalise un score supérieur à 30 %, arrivant en tête dans une grande majorité des circonscriptions électorales. Ci-dessous, la carte des candidats élus directement dans chaque circonscription électorale donne également un aperçu de ce clivage.

Recul des sociaux-démocrates, échecs pour les libéraux et de la gauche populiste Les sociaux-démocrates du SPD subissent la plus forte baisse par rapport au précédent scrutin et arrivent en troisième position. Avec 16,4 %, la formation du chancelier Olaf Scholz enregistre près de 10 points de moins qu'en 2021 (25,7 %).

 Les Verts (Bündnis 90/Die Grünen) limitent quant à eux la casse par rapport à 2021. Ils recueillent 11,6 % des suffrages contre 14,8 % quatre ans plus tôt. La surprise du scrutin est à chercher du côté de Die Linke.

 A la peine dans les sondages début janvier, la formation de gauche radicale a fortement progressé dans les dernières semaines de la campagne pour finalement décrocher 8,8 % des voix ce dimanche.

Enfin, deux formations manquent de peu la barre des 5 % qui permet d'avoir des élus au Bundestag. Les libéraux du FDP chutent ainsi à 4,3 % (contre 11,5 % en 2021). Mais la plus grosse frustration est sans doute du côté du BSW, un parti créé en 2023 par Sahra Wagenknecht (qui donne son nom au parti) après une scission avec Die Linke. Avec 4,97 % et à quelques 10 000 voix près, il n'enverra pas de représentants dans l'hémicycle allemand.

Vers une "grande coalition", Friedrich Merz futur chancelier 


Le malheur du BSW fait le bonheur des conservateurs et des sociaux-démocrates. Avec respectivement 208 et 120 sièges, les deux formations historiques disposent donc à elles deux d'une courte majorité au Bundestag.

 Une situation qui n'aurait pas été possible si le BSW avait dépassé la barre des 5 %, et mécaniquement engrangé une trentaine d'élus. La situation libère donc la voix à Friedrich Merz pour devenir le futur chancelier.

 Agé de 69 ans, il devrait donc pouvoir gouverner à la tête d'une "grosse coalition" (große Koalition ou "Groko" en allemand) composée des conservateurs (CDU/CSU) et des sociaux-démocrates (SPD). Avec 152 élus, l'AfD va devenir la principale force d'opposition. Tandis que les Verts et Die Linke compteront respectivement 85 et 64 membres au Bundestag. Enfin, le petit parti régional SSW obtient un élu : représentant une minorité ethnique, en l'occurrence les Danois du Schleswig-Holstein, il est exempté de la règle des 5 % requise pour obtenir des sièges au Bundestag.

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