Mivy décoiffe, car il est fait par un chauve

Journal 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021, 2022, 2023

Derière mise à jour 25-Fév-2024
Pour m'écrire, ou pour s'abonner à la liste de diffusion

Famille Loeb

La famille Loeb étaient des Quincailliers, originaires de Reichshoffen
Nous connaissons les origines de la famille depuis le XVIII ieme siècle. Ils s'appelaient Leibel sous Louis XVI.

Le roi Louis XVI à l'écoute de son bon peuple, voulait limiter l'immigration clandestine de juifs venant d'Allemagne. Aussi en 1784, il a fait un recensement exhaustif de tous ceux qui étaient autorisés à vivre en province d'Alsace

Israël Grau Leibel était modeste, dans son foyer, on ne voit ni servante, ni pauvre rattaché au foyer . Israël Grau a eu un fils dénommé Isser en 1779 qui ne fut

Écusson de Jérusalem

pas recensé en 1784, pourtant, on le retrouve lors de la prise de nom imposée par Napoléon
Décret impérial n° 3 589 du 20 juillet 1808 concernant les Juifs qui n'ont pas de nom de famille et de prénom fixes -

En 1808. Isser Grau Leibel se fit appeler Antoine Loeb. 

Leibel, Loeb, Lebel, sont des dérivés du nom allemand Loew qui veut dire Lion. Beaucoup de juifs qui s'appelaient Juda, se sont fait appeler ainsi en souvenir du Lion de Juda, symbole de la Judée et de Jérusalem.

La descendance d'Israël Grau Leibel, a été documentée dans Family Tree of the
Jewish People, probablement par Ellen Clary ou l'un de mes cousins de
Louisiane. Voici le lien américain où on trouve beaucoup de détails https://www.jewishgen.org/. Toute la famille habitait Reichshoffen.

 

L'ancienne synagogue de Reichshoffen est désaffectée, toutefois, elle peut encore servir après un rapide nettoyage, cela arriverait pour des occasions exceptionnelles.

Situé à côté de Niederbronn les bains, Reichshoffen fait partie du "fief" de la famille Schlumberger. Ces puissants industriels font vivre le pays.

En 1870 une terrible bataille s'y déroula, la cavalerie de Napoléon III y fut décimée lors d'une charge héroïque et inutile à travers les houblonnières. Le baron Schlumberger fit ériger à ses frais un monument à la gloire des armées française, sous l'occupation allemande.

Non loin de là, les allemands également bâtirent un monument aux morts, à côté duquel il y a le cabinet du docteur Kahn, qui lui même jouxte une petite synagogue désaffectée.

Les nazis détruisirent le monument érigé par De Dietrich, et en 1950, un autre, tout plat, dédié à tous les morts de la guerre  fut inauguré, en 1970, cent ans après le drame par un aréopage de dignitaires français et allemands. Ce monument, triste, morne représente bien le désastre qui résulte de toutes les guerres.

En cliquant sur l'image de gauche vous arrivez sur le site de Reichshoffen, avec des info très intéressante sur la communauté juive 

 

Entre 1870 et 1914, de très nombreuses synagogues furent bâties dans tous les villages de la région, on trouve dans le secteur d'anciens cimetières, comme celui d'Oberbronn tout près de Reichshoffen,

Moïse Loeb épousa Adèle Weil et eu quatre fils, Simon, Léon, Myrtile et surtout Isidore qui a eu l'honneur d'être mon arrière grand père. Selon l'acte d'état civil, il serait né de sexe féminin, et je n'ai jamais su si son épouse le savait.

Enfin, elle a quand même eu dix enfants avec lui.

On voit Isidore sur la photo plus bas, accompagné de ses dix enfants.   


Isidore était quincaillier il a donné naissance à ma grand-mère à Reichshoffen, puis vers 1900 s'est installé à Haguenau

On n'est pas étonné que la quincaillerie d'Isidore s'appelait "Au Lion", même si ce nom n'apparaissait sur la photo du magasin.

Je suis retourné à Reichshoffen, il y a quelques années, et en plein centre j'ai trouvé une quincaillerie. Isidore avait déménagé pour Haguenau dès 1890, mais cela ne faisait rien, pour plaisanter, je suis entrer dans la quincaillerie de Reichshoffen, et j'ai demandé naïvement, "Pourrais-je parler à M Loeb ? "   A ma plus grande surprise, on m'a répondu "Le quel ? "   !  ! 

Linette (Aline Neyman), fille d'Hélène Loeb m'a raconté une anecdote sur son grand père. Léopold en 1901, a reçu sa fille qui avait fait un magnifique voyage de noce à Paris,et cela lui a donné des idées, mais Henriette était soucieuse du budget du ménage, et s'est affolée, "cela coûte trop cher" lui a-t-elle dit de façon décisive, mais Léopold l'a rassurée, et lui a dit, tu vois, je prends ces pièces dans le tiroire du magasin, et cela va suffire  !  !  ce qui fut fait. Léopold a fait un beau voyage, et est revenu enthousiasmé, "Alors, combien as-tu dépensé ? " a demandé Henriette. Presque rien, répondit il, et voici la monnaie qui me reste...  et il montra quelque pièces d'or... une valeur supérieure à ce qu'il avait emporté en partant... en théorie ! !  Linette conclut en disant en alsacien, qu'il avait une petite poche supplémentaire à son départ.

En Août 1914, Roger, mon papa était en vacances chez ses grand parents, Henriette Moch et Isidore Loeb à Haguenau lorsque la guerre de 1914 a été déclarée. Ses parents Gaston et Alice (née Denise Loeb) habitaient Troyes. Il a été rapatrié dans train dont les portes étaient plombées jusqu'à Bâle, puis il a changé de train, pour rejoindre Belfort et Troyes.

Pendant la guerre de 14, Henriette a vécu dans la plus grande angoisse, elle avait quatre garçons qui ont été enrôlés dans l'armée Allemande, mais quatre de ses filles étaient mariées avec des français de l'intérieur, et combattaient dans l'armée française. C'était le cas de Gaston, qui a quarante ans a du se battre dans la boue des tranchées en Artois.
On m'a dit que l'Oncle Maurice Loeb de Wasselone, lui aussi quincaillier, croyait lui à la victoire allemande.

Parmi les dix enfants, on peut signaler Edmond, qui fut président de la communauté juive de Haguenau, et don la fille s'est dévouée au judaïsme, Inès, sa petite fille a rédigé un article sur sa mère, qui a été publié sur le site du judaïsme alsacien, et que vous pouvez lire ici.

Mais la plus belle des filles d'Isidore, est Denise, qui se faisait appeler Alice.

En 1972, Lorsque ma fille Murielle, allait naître, mon papa m'a demandé de lui donner comme nom hébraïque Dina, celui de sa maman, ce que j'ai fait avec plaisir, car ma grand'mère née en 1876 était une très jolie femme, comme vous pouvez le voir sur la photo. Lorsque ma fille a eu l'âge de lire la bible, elle a découvert l'horrible histoire de Dina, fille de Jacob, kidnapée, violée, et à l'origine malgré elle, d'une violence condamnable et condamnée. Elle m'a dit, « est-ce ceci que tu souhaites pour moi ? ».

 Quelques années plus tard, Linette la cousine de mon papa, m'a demandé «Sais tu pourquoi ta grand mère qui s'appelait Denise tenait à se faire appeler Alice ? »  Je ne savais pas, alors elle m'a expliqué : «Car Denise vient de son nom hébreu Dina, et elle avait horreur de son prénom »  bien sûr, Papa ne me l'avait pas dit.

Mais voilà, en regardant les prises de nom, suite au décret impérial de 1808, j'apprends que Dinel Jacob, a changé de prénom pour s'appeler Julie, en même temps qu' Isser Leibel, son mari, se faisait appeler Antoine Loeb. Dinel était née vers 1786.. Donc.. Moïse Loeb a du demander à Isidore d'appeler sa fille du nom de sa mère... Dinel c'est à dire Dina. Dès qu'elle a pu changer de prénom, elle s'est fait appeler Julie  !   

Tous les cent ans, une arrière petite fille se fait appeler Dina, et n'aime pas son prénom !  !

Il se trouve que j'ai sympathisé sur Facebook, ou dans la vraie vie avec beaucoup de cousins Loeb, dont des descendants de Simon et de Myrtile, les frères d'Isidore, et des arrières petits enfants d'Isidore. 

Pendant la guerre, Aline, la fille d'Hélène Loeb, connue sous le surnom de Linette, et petite fille d'Isidore s'était réfugiée à Besançon auprès de la famille Blum, puis elle s'est mise à l'abri à Toulouse d'où elle a écrit une lettre superbe en 1944, que vous pourrez lire ici. Dans cette lettre on voit la vie apparemment insouciante d'une étudiante sous l'occupation. Linette est devenue professeur de français, n'a pas eu d'enfant, aussi elle a choyé ses neveux et nièces, les enfants de Denise et Julien Picard. Ses nièces lui ont trouvé une superbe maison de retraite à Jérusalem où elle est décédée le shabbat alors qu'elle s'était faite toute belle pour assister à l'office.

Beaucoup de descendants d'Antoine habitent en Israël et font partie de communautés juives très pratiquante, d'autre vivent un peu partout en France, en Belgique, voir à Montréal.


14 mars 2004 - mariage à Liège(Belgique) de Sarah Nejman et Simon Siboni petits enfants de Madeleine Loeb et Gilbert Moch

Ce mariage n'est pas le seul dans la famille, il y en a eu d'autres....

Retour famille....