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Que veulent les arabes de Jérusalem ?

mercredi, 19-Jan-2011 Pour réagir, ou s'abonner à la liste de diffusion :


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Les arabes de Jérusalem Est refusent la division de la ville, ils refusent même toute division de l'ancienne Palestine ! ils sont plutôt heureux sous domination israélienne, et redoutent un accord de paix qui les priverait des emplois et des services publics. Mais n'allez pas croire qu'ils se sentent israéliens ! ils sont musulmans d'abord, puis palestiniens et arabes. Comment un État pourrait-il gérer une minorité aussi importante de citoyens qui refusent d'appartenir à la nation, et qui sont discriminés pour cela ?
 

 

 

La notion française de nation est ignorée au Proche Orient. Nous nous battons ici pour gommer les différences, d'où un combat contre le voile à l'école, contre tout ce qui pourrait stigmatiser tel ou tel citoyen. Il n'y a que des français égaux devant la loi, et ils sont priés de parler français, de vivre français, et seuls ceux qui veulent être de vrais français méritent notre nationalité.

Il en va tout autrement au Proche Orient en général, et en Israël en particulier. Les habitants sont membres de leur famille, de leur clan, de leur ethnie ou de leur religion. Chaque groupe est traditionnellement soumis au pouvoir politique d'un empire auquel il adhère aussi longtemps qu'il y a intérêt. Le sentiment national est à bâtir, on souhaite avoir telle ou telle nationalité par ce qu'elle est plus intéressante qu'une autre, et non par ce qu'on adhère à telle ou telle nation. C'est ainsi qu'il faut comprendre le paradoxe des arabes de Jérusalem. Ils se définissent avant tout comme musulmans, arabes; sympathisants des partis islamistes et (ou) palestiniens, ne désirent en aucun cas faire partie du peuple Juif, et une majorité d'entre eux souhaite par convenance femmeobtenir la nationalité israélienne .

Ils sont généralement heureux de leur sort, leur niveau de vie est jugé correct, et ils bénéficient de services publics efficaces : éducation, santé, eau, électricité. Toutefois, ils se plaignent amèrement de discriminations, ils se sentent victime du racisme des juifs, et les entraves constantes à la libre circulation en dehors du territoire souverain d'Israël leur est insupportable. Plus inquiétant ils pensent que la mairie de Jérusalem est plus corrompue que l'autorité palestinienne à qui pourtant personne ne peut donner de leçons !

Si leur coeur est musulman, arabe et palestinien, leur intérêt est israélien. N'allez pas croire qu'ils aspirent à un mode de vie occidental, si leur quartier était rattaché à Israël, ils seraient angoissés non seulement par la coupure probable avec leurs proches de Cisjordanie, mais aussi par l'influence catastrophique des juifs sur l'éducation de leurs enfants. La liberté des filles ne plait pas à tout le monde !

Le partage hermétique de la ville en deux serait un traumatisme dont ils ne veulent pas. Leur souhait évident est de vivre dans un territoire libéré de barrières et de check points. Ils sont plutôt contre une déclaration unilatérale d'indépendance de la Palestine imposée par l'ONU, ce qu'ils veulent c'est un accord amenant une véritable paix, une véritable sécurité, et une véritable liberté de circuler partout. Ils souhaitent un libre accès à la mosquée Al Aqsa, à la mer, à Jenine et à Tel Aviv. Mais si une division devait avoir lieu, alors, ils seraient prêts à déménager pour habiter en zone juive afin de continuer à bénéficier de l'emploi et des services publics.

Le peuple israélien n'a pas été sondé, mais ils ne pourrait qu'être mal à l'aise devant cette situation. Les arabes veulent profiter des avantages de la nationalité, sans accepter de faire partie de la nation. Les négociateurs devront donc trouver une solution, l'idéal serait que le pays soit divisé administrativement et politiquement afin que chaque peuple puisse faire la loi chez lui, mais uni humainement, il doit y avoir une chambre pour des israéliens en Palestine, et une chambre pour des palestiniens en Israël, et chacun devrait pouvoir circuler partout sans contrainte.
A terme, il faut souhaiter une confédération israélo-palestinienne, et dans un premier, il lutter contre le racisme et l'antisémitisme, contre les boycotteurs, et contre tous ceux qui veulent mettre des barrières entre les hommes.

Fouad Twal, nouveau patriarche latin de Jérusalem dans son homélie de Noël a terminé par un appel auquel je m'associe pleinement :

« Le Message du Synode invite à intensifier le dialogue avec nos frères juifs et musulmans : il s’agit de nous réunir autour de nos valeurs communes, qui sont nombreuses, comme la prière, la piété, le jeûne, l’aumône, et surtout les valeurs éthiques.

En ce Noël, nous souhaitons que Jérusalem devienne non seulement la capitale de deux nations, mais aussi un modèle pour le monde entier de bonne entente et de coexistence entre les trois religions monothéistes.

Notre souhait pour cette Fête est que le son des cloches de nos églises couvre le bruit des armes dans notre Moyen-Orient blessé. Que la joie se dessine sur tous les visages, que l’allégresse pénètre tous les cœurs !

Prions pour la paix : nous souhaitons qu’elle descende sur le peuple d’Israël comme sur le peuple de Palestine et sur tout le Moyen-Orient, afin que nos enfants puissent vivre et grandir dans un environnement serein. »

Michel Lévy

 

Une enquête sérieuse

 

 

 

Une enquête américaine (Petcherpolls de novembre 2010, résultats parus en 2011), cherche à mieux connaître les arabes de Jérusalem. Même si la société est récente, elle a déjà réalisé des sondages dans divers pays musulmans : Egypte, Jordanie, Liban, Kurdistan etc... Ce sont des professionnels qui respectent les règles du métier : Plus de 1000 personnes interrogées, pas d'intervention gouvernementales, méthode des doubles quotas, enquêteur à domicile, questions posées en arabe etc... Le seuil de confiance est de 3 %, ce qui veut dire que si je trouve 48 % des gens qui sont pour, et 51 qui sont contres, je ne peux rien affirmer sur la majorité.

Les arabes interrogés sont très jeunes : le tiers n'a pas 24 ans, et un autre tiers a plus de 36 ans. Ils sont pour un tiers fonctionnaires, un autre tiers travaillent dans le privé, et le troisième tiers est retraité, étudiant, mère au foyer ou sans profession.

Ils ont un bon niveau d'éducation, la majorité dépasse le bac, mais des revenu modestes 44 % ont plus de 4 800 Nis par mois et le revenu moyen israélien (en 2008) atteint 7800 Nis.
La moyenne n'a de sens qu'en professionsabsence de grande fortune... un milliardaire fait augmenter sensiblement la moyenne, et les enquêteurs n'ont pas frappé à leur porte.
On ne sait pas si le revenu concerne l'enquêté ou son foyer.
Des étudiants peuvent déclarer un revenu nul et vivre dans un foyer opulent.
On est frappé par le petit nombre de retraités, et de cadres, qui est peut-être sur-estimé, le terme utilisé dans l'enquête est "professionnal", ce qui suppose qu'on y intègre les professions libérales. On peut simplement dire que le revenu moyen est modeste, car les professions déclarées sont modestes.

Petcher Polls
Pechter Polls, une société US de sondage récente spécialisée sur les pays arabophones
 

Peintures

Courriers

Humour

Les arabes de Jérusalem à leur majorité préfèrent la nationalité israélienne à la nationalité palestinienne.

Les arabes hésitent, quand on leur demande s'ils préféreraient être citoyens israéliens ou palestiniens avec tous les droits qui vont avec. Le tiers sondage1refuse de répondre, les militants sont davantage pro-palestiniens, et les opportunistes plutôt pro-israéliens, comme il y a plus d'opportunistes que de militants... la majorité apparente souhaiterait être israélienne.

Le fort taux de non réponse traduit un malaise face à la question, certains n'osent probablement pas s'avouer à eux même leurs préférences intimes. Il pourrait aussi indiquer une crainte, ou une défiance vis à vis des enquêteurs sur un sujet jugé dangereux. Avec une marge d'erreur de 3 %, la majorité est indécise.

Toutefois quand on leur demande ce que pense leur entourage, 39 % les pensent pro israéliens et 31 % pro palestiniens. A 3 % d'imprécision, les résultats sont cette fois pertinents.

 

Un partage de Jérusalem serait mal vécu, et provoquerait des mouvements de population de masse

Si Jérusalem Est revenait à la Palestine où à Israël, ce serait un drame pour beaucoup qui feraient l'impossible pour déménager afin d'être du bon côté de la frontière. Ceux qui souhaitent habiter Israël sont les plus nombreux.

Le taux de non réponse est plus faible, cela confirme la préférence pour Israël.

 

A Jérusalem, les arabes sont plutôt contents de leur niveau de vie, et apprécie leurs services publics,

contents44 % s'estiment satisfait de leur mode de vie (standard of living), ce n'est pas mal, ce qui n 'est pas mal compte tenu de nombre important de sujets de mécontentement.

 

 

 

Mais ils sont surtout fâchés avec les impôts, et se plaignent amèrement des difficultés à obtenir un permis de construire.

21 % d'entre eux sont très mécontents de leurs relations personnelles avec les juifs de Jérusalem

Malheureusement, l'enquête ne dit pas combien sont contents de ces mêmes relations.

 

 

Les arabes de Jérusalem voyagent souvent dans toute l'ancienne Palestine

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Si les déplacements ont lieu le plus souvent à l'intérieur de son quartier, comme partout dans le monde, Jérusalem Est est bien au centre de l'ancienne Palestine, et les arabes qui y habitent vont presqu'aussi souvent dans les zones juives que dans les zones musulmanes du pays. On voit bien que, la solution à deux états ne pourrait être la bienvenue qu'avec une totale liberté de circulation à l'Est comme à l'Ouest.

Ce qui ne va pas : l'attitude des forces de l'ordre, des colons et de la mairie ainsi que l'insécurité.

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Ces résultats montrent à la fois une politique sécuritaire très contraignante, les checks points, le mur, l'attitude de la police sont très mal vécu mais cela n'empêche pas un climat d'insécurité du aux crimes. Les intimidations et menaces venus de «colons» font partie des troubles fréquents, mais ce qui est le plus mal vécu est l'attitude discriminatoire de la mairie de Jérusalem, malgré le bon accueil de son personnel.

Ce point tellement important pourrait pourtant être facilement amélioré. Il suffirait pour cela que les arabes se décident à voter aux élections municipales ! Les consignes nationalistes leur interdit de s'impliquer dans la vie israélienne, or de facto, on voit bien que les arabes de Jérusalem vivent presqu'autant en contact avec les israéliens qu'avec les autres palestiniens, et qu'une majorité redoute de tomber sous administration palestinienne.

Les Jérusalémite se sentent d'abord musulmans, et ne pensent pas participer à la vie politique israélienne.

C'est  ce qui ressort de deux questions, pour 70 % d'entre eux, il est très important d'être considéré comme musulman, palestinien, détenteur d'une carte bleue, et arabe.

Ils s'identifient au Fatah, au mouvement islamique israélien, et dans une moindre mesure au Hamas dans 30 % des cas. Peut-être certains s'identifient à plusieurs de ces mouvements en même temps, mais on a l'impression qu'ils sont tous anti-israéliens, ce qui ne les empêchent pas d'en souhaiter la nationalité.

Le choix entre la préférence palestinienne, c'est la raison contre le coeur

Dans le graphique ci contre, en bleu les motifs d'être pro israéliens et en vert celui d'être pro palestinien.

On voit de suite qu'il n'y a qu'une seule raison vraiment retenue de souhaiter être palestinien, c'est le nationalisme, et cette raison est une motivation très très forte, qui écrase toutes les autres.

Par contre on veut être israélien par ce que les revenus espérés sont supérieur, qu'il y a une assurance maladie, et ... qu'il n'y a pas de check point à l'intérieur d'Israël ! !

La préférence pour le mode de vie israélien est très marginale.

Un transfert du quartier à la Palestine fait craindre une coupure avec Al Aqsa et ses proches

La Palestine est perçue moins chère, plus corrompue, avec de mauvais services publics, de faibles prestations et des bas salaires.

Mais les amis et la famille s'y trouvent, et les gens seraient heureux d'habiter un pays arabe.

Si le quartier devait devenir israéliens, les inconvénients seraient aussi importants !

La discrimination subie est le principal inconvénient d'une annexion à Israël.

Outre le risque de coupure avec les proches, ou les craintes d'un accès difficile à Al Aqsa, on remarque un risque éducatif.

Les parents palestiniens redoutent l'influence nocive des mœurs occidentales de très nombreux israéliens. Ces derniers risque d'apprendre la liberté à leurs filles, et cela ne plait pas du tout !

 
 
 
 
 
 

La plupart des gens croient que des groupes de résistance continueront le combat, mais qu'une minorité seulement des gens les approuveront

En l'absence d'accord politique, les arabes de Jérusalem sont convaincus qu'une nouvelle intifada aura lieu.

Mais ils restent très sceptique sur l'utilité d'une déclaration par l'ONU de l'indépendance de la Palestine sans accord avec les israéliens.