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Unions Judéo-musulmanes difficiles

mardi, 01-Mar-2011

 

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Un organisme juif accusé d’enlever des enfants

[Mercredi 29/12/2010 19:11]

Le journal en langue arabe Kol al Arb, qui compte parmi les plus grands du public arabisant, a consacré plusieurs de ses colonnes à une attaque virulente de l’association humanitaire qui s’est fixée depuis plusieurs années comme objectif de sauver des femmes israéliennes juives du calvaire dans lequel elles se sont laissé emporter, séduites dans la quasi-totalité des cas par une approche avenante de leur futur tortionnaire, qui commence par les couvrir de cadeaux et de compliments. Certains se font passer dans un premier temps pour des Juifs avant de recourir à l’argumentation de la tolérance et de l’ouverture quand la victime, stupéfaite et effrayée, tente de faire marche arrière.

Le journal ouvre son article ainsi: «L’organisme Yad Leahim agit depuis des années pour le sauvetage de jeunes juives et de leurs enfants des localités arabes. Les grands du judaïsme, dont le kabbaliste Baba Salé, le Rav Kadouri, le Rav Ovadia Yossef et d’autres encore, ont donné leur bénédiction au Rav Lifshitz, le président de l’association, dont ils ont légitimé l’action. Ils l’ont béni pour le sauvetage des âmes juives et de leur retour dans le berceau de leur peuple.»

Le journal en arabe rapporte l’une des affaires dont il a eu vent, et qui concerne le cas d’une femme libérée lors d’une véritable action de commando, et qui a été traitée devant les tribunaux israéliens. Cette femme, juive, ainsi que ses enfants, ont été soustraits de la mainmise et des mauvais traitements du père de famille. La terminologie choisie dans le texte parle d’un «enlèvement» et de la surprise du mari qui a trouvé son appartement vidé de «sa famille et de tout son contenu», alors qu’il revenait d’une course. Le journal rapporte l’action qui s’étend sur l’ensemble de la terre d’Israël, des «villages arabes aux territoires contrôlés par l’AP en passant par Jérusalem occupée».

Le journal accorde un droit de réponse partiel à l’organisation: «Nous n’enlevons personne. Nous sommes la bonne adresse pour tous ceux qui ont foi dans le retour aux sources de la religion juive. Yad Leahim propose ses services à tout Juif qui en présente la demande.» Une autre précision qu’apporte l’association n’est pas mentionnée dans le dossier traité par le journal. Yad Leahim a donc repris le cas rapporté par ce dernier au sujet de l’affaire précitée: «Cette affaire tombe encore sous le coup de la censure judicaire. Les sessions se sont déroulées à huis clos. Yad Leahim a donc l’intention de porter plainte contre Kol al Arb pour la divulgation illégale de détails concernant cette affaire.» En outre, la femme concernée a porté plainte à plusieurs reprises contre son mari en raison des mauvais traitements, tortures et humiliations qu’il lui faisait subir. Cet individu a donc fait l’objet d’une arrestation. Quant au fait que la femme et ses enfants ont été extraits de ce milieu, Yad Leahim tient à préciser que ce geste a été effectué à leur demande, et qu’il s’agit non pas d’un enlèvement mais d’assistance à personne en danger.

D’autres associations sont conscientes de ce véritable phénomène et hébergent des jeunes filles ou des femmes juives, séduites par de jeunes Arabes, mais qui ont réussi en leur échapper. Souvent, la rééducation psychologique est longue et difficile. Citons à titre d’exemple l’association Hemla, dirigée par la rabbanite Baranès, qui parle d’une véritable «intifada par les sentiments»: «La troisième intifada est en cours (…). Son but est de convertir de force nos filles à l’islam.» Ces associations essaient de sensibiliser le public, «pour empêcher que d’autres personnes ne tombent dans le piège». Mme Baranès parle de 30 000 filles d’Israël séquestrées dans des villages arabes. Elle déplore le fait que l’opinion est encore trop peu sensible à ce phénomène, beaucoup pensant qu’il s’agit d’un libre choix de femmes sans préjugés répondant aux avances de jeunes hommes fort courtois.

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Ecoutons la voix des femmes
Par BARBARA SOFER 16.01.11 digg del.icio.us facebook

Une lettre envoyée à la presse par une dizaine de femmes et filles de rabbins (dans un pays comptant des milliers de rabbins) exhorte les Juives à ne pas fréquenter ou épouser d'hommes non juifs.
Vu le timing, la "lettre des rabbaniot" est perçue, à juste titre ou non, comme un relent de la tristement célèbre missive des rabbins favorables à la discrimination dans le logement.

La quasi-totalité des commentateurs n'ont pu s'empêcher de faire le lien entre les deux. Blogueurs et journalistes de tous bords, en Israël et à l'étranger, se sont empressés de s'indigner devant le déferlement d'une "vague de racisme".
La dernière lettre met en garde les femmes juives de se méfier d'un éventuel contact avec les non-Juifs sur leur lieu de travail. Les caissières de supermarché et volontaires du Sherout Leoumi qui travaillent dans les hôpitaux sont désormais averties du danger de tomber amoureuses d'hommes arabes qui se feraient passer pour des Juifs. Une innocente romance, prévient le courrier, peut évoluer en véritable envoûtement, qui déboucherait sur un mariage abusif et un emprisonnement dans les impénétrables villages arabes.

Reconnaissons-le, nous sommes loin de ce que nos grands-mères espéraient pour nous.

Solution proposée par les auteures de la lettre : éviter de travailler ou de faire du bénévolat sous peine de socialiser avec un non-Juif.
Mais qu'est-ce qui peut bien motiver l'envoi d'une lettre aussi étrange aux médias ? Les femmes rabbins devaient forcément savoir qu'elles seraient lynchées par la presse. La signataire Strena Druckman de Kiryat Motzkin a même été admonestée par sa propre communauté. Dans une interview sur le web, une autre signataire, Esther Levanon d'Elon Moreh, a fait savoir qu'elle ne comprenait pas les remous médiatiques, et que la lettre ne consistait qu'en une réponse sincère à une situation préoccupante. Et qu'il ne s'agissait en aucun cas de racisme. Selon elle, 90 % des parents juifs ne veulent pas que leurs enfants contractent un mariage mixte.

Victimes consentantes

Sur ce point, elle n'a pas tort. Disons-le, la plupart des Israéliens juifs souhaitent que leurs enfants se marient dans le cadre du judaïsme, la majorité des Israéliens chrétiens préfèrent voir leurs fils ou leurs filles épouser des coreligionnaires et idem pour les Israéliens musulmans qui favorisent les unions au sein de leur religion. Ceux-là vont encore plus loin puisque nombre d'entre eux n'acceptent même pas que leurs enfants se joignent à une autre famille. Ils optent souvent pour des mariages consanguins, entre cousins germains, malgré le risque élevé de maladies congénitales. Se marier en famille devient alors une stratégie idéale pour préserver les ressources et valeurs culturelles de la dynastie, et maximiser les chances de faire des mariages stables.

Séduire les femmes juives, les inciter à se convertir et les confiner à la maison n'a pas vraiment l'allure d'un complot terroriste, comme suggéré par ceux qui appellent ce processus "une seconde Intifada".
Attention, je ne dis pas que de tels cas de figure n'existent pas. J'ai entendu des histoires déchirantes de femmes qui ont vécu le tragique scénario décrit dans la lettre des rabbaniot. Mais combien sont-elles ?

Dans une interview à Aroutz Sheva, Bentzi Gopstein, directrice de Lehava (l'organisation qui a parrainé la missive), a parlé du cas d'une femme dans un supermarché de Bnei Brak, d'une autre à Beitar, une troisième au Goush Etzion. Elles sont peut-être 10 en tout.

Les militants d'une organisation qui "sauve" ces femmes affirment recevoir des centaines d'appels par an. Chacun d'eux serait alarmant, mais pour chaque mariage cauchemardesque entre Juifs et Arabes, j'ai entendu 10 cas de femmes emprisonnées dans des mariages abusifs à des hommes juifs, dont quelques-uns portent barbes et kippa.

Savoir tirer profit de son statut

Si, malgré la critique à laquelle elles s'exposaient, ces femmes rabbaniot ont pris cette courageuse initiative, c'est forcément qu'elles se sentaient suffisamment préoccupées par ces malheureuses histoires. C'est pourquoi j'ose espérer qu'elles le sont aussi par les autres problèmes des femmes. Elles peuvent utiliser leur fonction historique d'épouses de rabbins pour protéger celles qui sont embourbées dans un processus de conversion compliqué par le tribunal rabbinique, celles, frustrées des années durant par une procédure de divorce religieux sans issue, ou celles qui ont reçu le précieux conseil de retourner vers un mari violent.

Ces rabbaniot qui ont eu assez de bravoure pour se mettre à dos les médias du monde entier pourraient facilement affronter le monde rabbinique qui leur est si familier.
Un seul éditorialiste a posé la question du statut de femme de rabbin. Pourquoi être une rabbanit/rebbetsen ferait d'une femme une éducatrice ou une arbitre des valeurs ? Dans le judaïsme traditionnel, les femmes ont longtemps profité de ce privilège pour œuvrer pour le peuple juif à travers l'enseignement, l'attribution de conseils ou un travail communautaire. Dans le monde orthodoxe, où seuls les hommes dirigent, les femmes doivent bénéficier d'un statut à la fois officiel et officieux pour occuper des responsabilités.

Dans notre génération, force est de constater que de nombreuses érudites et figures sociales sont des femmes ou des filles de rabbins.
Recha Freier, la première à avoir pensé à envoyer des jeunes dans ce qui était encore la Palestine, était femme de rabbin ; puis c'est Henrietta Szold qui a organisé leur implantation, une fille de rabbin.

Aujourd'hui, la rebbetsen Esther Jungreis peut à elle seule remplir un stade avec des jeunes attirés par le judaïsme. La rabbanit Adina Bar-Shalom a révolutionné les opportunités universitaires des femmes d'aujourd'hui.
Pour conserver cette bonne réputation, les rabbaniot se doivent d'être réfléchies dans leurs déclarations, et de prendre gare à ne pas faire le jeu des politiciens. Tout comme elles ont montré qu'elles étaient prêtes à s'exposer, qu'elles voulaient faire entendre leur voix, elles ne peuvent exiger d'autres femmes de se cloîtrer ou de balayer d'un revers de main leur droit de s'exprimer.

jpost
Jérusalem Post
 

Les mariages mixtes selon l'islam (Mosquée de Lyon)

Cette règle telle que la présentent nos textes :

C'est après Hudaybiyya (qui a eu lieu en l'an 6 de l'hégire) que le Coran a réglementé le mariage des musulmans avec des non-musulmans (Majmû' ul-fatâwâ, tome 32 p. 186) : il est alors demandé à ceux qui avaient fait de tels mariages de ne plus considérer le lien de tels mariages déjà établis comme étant impératifs (lâzim). C'est un verset de la sourate "Al-mumtahana" qui est venu apporter le changement : "O les croyants, lorsque les musulmanes viennent à vous en ayant émigré, éprouvez-les ; Dieu connaît mieux leur foi ; si vous constatez qu'elles sont croyantes, ne les faites pas retourner vers les non-musulmans ; elles ne sont pas licites pour eux et eux ne sont pas licites pour elles" (Coran, 60/10) (c'est-à-dire qu'il n'est pas licite pour ces musulmanes de se donner à eux et il n'est pas licite pour ces musulmanes de les recevoir en intimité) et "Ne retenez pas le lien conjugal [contracté auparavant avec] des non-musulmanes" (Coran 60/10). Le texte de ce verset englobe le mariage d'un musulman avec toute non-musulmane de même que le mariage d'une musulmane avec tout non-musulman : ceux qui étaient déjà établis ne sont plus impératifs (lâzim) (Ahkâm ahl idh-dhimma, tome 1 p. 344) et il ne faudra plus en faire de nouveaux (Majmû' ul-fatâwâ, tome 32 p. 186).

De même, le verset suivant de la sourate "Al-Baqara" – révélé peut-être après celui de "Al-mumtahana" d'après Majmû' ul-fatâwâ, tome 32 p. 180 – dit : "Ne vous mariez pas avec les mushrikât jusqu'à ce qu'elles soient musulmanes (…). Et ne mariez pas (vos parents) avec des mushrikîn jusqu'à ce qu'ils soient musulmans (…)" (Coran 2/221). Le terme "mushrik" ne désigne habituellement pas la personne des Gens du Livre (ahl al-kitâb) ; c'est bien pourquoi d'autres versets font explicitement la différence entre "mushrik" et "ahl al-kitâb" ; ainsi "Wa la-tasma'unna min-alladhîna ûtul-l-kitâba min qab'likum wa min-alladhîna ashrakû…" ; "Lam yakun illadhîna kafarû min ahl il-kitâbi wal-mushrikîna…". En fait le terme "kâfir" est général et le terme "mushrik" particulier. Cependant, dans les cas où ce terme "mushrik" est utilisé seul, il est parfois synonyme de "kâfir" et désigne alors tout non-musulman, Gens du Livre y compris ; ainsi : "Innama-l-mushrikûna najas fa lâ yaq'rabu-l-masjid al-harâma…" englobe, selon Umar ibn Abd il-Azîz, les Gens du Livre aussi (Tafsîr Ibn Kathîr). Ceci car une certaine dimension secondaire du shirk n'est pas toujours absente : "Ittakhadhû ahbârahum wa ruhbânahum arbâban min dûnillâhi wal-massîha-b-na maryam (…). Sub'hânahû 'ammâ yushrikûn" (voir Majmû' ul-fatâwâ, tome 32 p. 180).

Mais même si on considère qu'ici, dans ce verset de "Al-Baqara" 2/221, le terme "mushrik" n'englobe pas les Gens du Livre et n'interdit que le mariage d'un musulman avec une polythéiste et le mariage d'une musulmane avec un polythéiste, alors de toute façon le verset de "Al-Mumtahana", que nous avons vu plus haut et qui avait été révélé avant ce verset de "Al-Baqara", a déjà interdit le mariage d'un musulman avec toute non-musulmane et le mariage d'une musulmane avec tout non-musulman.

D'un autre côté, cependant, la sourate "Al-Mâ'ïda" est parmi les dernières sourates à avoir été révélées (Majmû' ul-fatâwâ, tome 32 p. 180). Or, un de ses versets a, de l'interdiction des mariages sus-mentionnés, fait l'exception du mariage d'un musulman avec une chrétienne ou une juive : "Et [il vous est permis de vous marier avec] les femmes vertueuses parmi les croyantes et les femmes vertueuses parmi les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur douaire, ceci étant sous la forme d'un mariage et non en gens de mauvaise vie ni en preneurs d'amantes" (Coran, 5/5). Ce cas de mariage est donc en soi autorisé.
Tous les autres cas (mariage d'un musulman avec une polythéiste, une agnostique ou une athée, et mariage d'une musulmane avec un juif, un chrétien, un polythéiste, un agnostique ou un athée) restent interdits et restent concernés par les versets suscités de la sourate "Al-Mumtahana" et de la sourate "Al-Baqara". Il n'y a pas de divergence d'interprétations à propos de cette règle ; il y a au contraire consensus sur cela.

Le pourquoi de cette règle :

Cette différence entre le mariage d'un musulman avec une juive ou une chrétienne et le mariage d'une musulmane avec un non-musulman est à comprendre par rapport à trois points :

Primo, le mariage est quelque chose de très important, qui demande beaucoup plus que l'amour. En effet, en plus d'être fondé sur l'amour, un couple est aussi un équilibre qui se maintient au jour le jour, à force de compréhension mutuelle, de concessions, de dialogue et de volonté. Or, le fait d'avoir une sorte de non-reconnaissance de ses croyances, de ses valeurs et de son cadre de référence fragilise énormément les fondements du couple.

Secundo, l'organisation de la famille en islam est telle qu'il y a une complémentarité des fonctions qui fait par exemple que le mari a le devoir de subvenir aux besoins de la famille, mais que l’épouse a le droit de ne pas subvenir à ses propres besoins matériels même si elle possède des biens. Cette différence des fonctions fait que l’épouse peut se retrouver dans une situation de dépendance par rapport au mari.

Tertio, les musulmans et musulmanes reconnaissent tous et toutes comme véridiques Moïse et Jésus : celui qui ne reconnaît pas en eux d'authentiques messagers de Dieu, ayant reçu de Lui la révélation, n'est pas musulman.

Un musulman peut sous condition se marier par une non-musulmane, mais c'est interdit à une musulmane

Cest dans le cadre de ces trois particularités que l'on peut comprendre pourquoi un musulman peut se marier avec une juive ou une chrétienne (sous certaines conditions) mais qu’une musulmane ne peut pas se marier avec un non-musulman. En effet, au cas où une juive ou une chrétienne épouse un musulman, le responsable du foyer reconnaît sa foi en Moïse et Jésus, qui sont considérés comme d'authentiques messagers de Dieu. En revanche, les sources musulmanes n'ont pas permis le mariage d'une femme musulmane avec un juif ou un chrétien, parce qu’elle pourrait se retrouver dans une situation où le responsable du foyer ne reconnaît absolument pas sa foi et le message de Muhammad comme un authentique message de Dieu... Voilà pourquoi ce qui est possible dans un sens ne l’est pas dans l’autre.

Wallâhu A3alam (Dieu Sait mieux).

gd mosquee Lyon