7-déc-24 |
Redistribution des cartes au Proche Orient
lundi, 19-Sep-2011 |
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Le proche orient est l'objet d'une lutte acharnée pour la direction du monde islamique. L'islam politique gagne du terrain, les révolutions arabes ont fait sortir les partisans du Khalifat pour les amener aux marches du pouvoir, la Turquie a changé de camp, seule la tyrannie syrienne résiste, écrasant démocrates et islamistes, elle protège les minorités non-sunnites. Les révolutions actuelles n'apportent aucun signe d'espoir. |
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Des événements considérables modifient l'ordonnancement du Proche Orient, un observateur a l'impression de voir une grande partie d'échec, avec de nombreuses pièces, et de nombreux partenaires. Les joueurs ne disent pas ce qu'ils pensent, ne pensent pas ce qu'ils disent, et ne font pas ce qu'ils annoncent. En jouant les peintres impressionnistes, on peut mettre des touches de couleur un peu partout, en admirant la composition, avec un peu de chance, nous aurons une image en 3D (on ne sait pas représenter des images en cent dimensions), qui nous permettrons d'imaginer une partie des informations que les dirigeants doivent connaître s'ils ne veulent pas se trouver en échec et mat. La Libye La Libye était un pays riche, il attirait des travailleurs immigrés venus du Maghreb, d'Egypte, et de l'Afrique Noire. C'est un pays récent, sans véritable histoire propre, fragment d'empire comme tous les pays de la région (Sauf de Maroc), sa population se compose de tribus en général arabes, parfois berbères, toutes musulmanes sunnites, mais qui ne sont réunies que par un lien féodal de fidélité au Chef de l'Etat. Mouhamar Khadaffi, tyran fantasque s'appuyait sur certaines tribus, essentiellement de Tripolitaine, et savait mâter ceux qui auraient fait mine de s'opposer. La révolte de la Cyrénaïque a été appuyée par la France, suite à une curieuse intervention de Bernard Henry Lévy qui affirmait voulait venir au secours d'une population vouée à l'écrasement par le dictateur en place. En septembre, cela fait plus de six mois que la guerre civile dure, les insurgés du Conseil National de Transition (CNT) contrôlent presque tout le pays, une grande partie du clan Khadaffi a fuit vers l'Algérie, d'autres vers le Niger, mais le colonel affirme rester en Lybie, et continuer le combat jusqu'à la mort, s'il le faut par la guérilla. Pendant ce temps, les quasi vainqueurs ont du mal à présenter un front unis. Certains sont des démocrates laïques, ils sont appuyés et encouragés par les occidentaux qui les ont aidé à prendre le pouvoir. Mais d'autres sont très liés aux islamistes. On a appris avec stupeur que Mustapha Abdeljalil dont le comportement odieux avait été remarqué sou Khadaffi avait été nommé président du CNT ! Une des conséquences des plus inquiétante de l'anarchie Libyenne, est le sur-armement des populations, le pillage des stocks d'armes de l'armée qui ont été confisqués, des engins de mort ont été acheminés vers des groupes islamistes violents, et beaucoup ont pris la route de Gaza, le trafic étant facilité par la situation interne de l'Egypte. Egypte
L'Égypte est gouvernée par un comité militaire, Mohamed Hussein Tantawi âgé de 75 ans, préside le Conseil suprême des forces armées qui est l'autorité suprême du pays en attendant d'éventuelles élections. (Ne pas confondre avec Mohamed Sayyid Tantawi ancien recteur de l'université Al Azar décédé en 2010) Dès le début de la révolution, l'armée a été utilisée pour maintenir avant tout l'ordre, dans une société profondément islamique, l'armée a très peur des élections qui risquent de voir les frères musulmans prendre le pouvoir, aussi en apparence fait-elle assaut de nationalisme et se montre t-elle le plus anti-israélien que possible. Seulement, les faits sont là, le Sinaï lui échappe. Des groupes armés, liés à Al Quaïda, ou à d'autres tendances salafistes sont armés et entraînés par le Hamas qui a noué une double alliance stratégique d'une part avec l'Iran et le Hezbolla, et d'autre part avec les frères musulmans. Ils n'ont pas hésité à attaquer, en uniforme impeccable avec des armes de dernier cri des positions de l'armée égyptienne, en arborant un drapeau de l'armée du Khalifat du Sinaï.Ces groupes anti-occidentaux sabotent le tourisme, principale source de revenu d'un Égypte misérable, ils font exploser les oléoduc alimentant la Jordanie et Israël, si on les laisse faire, la misère fera éclater une nouvelle révolution qui amènera les frères musulmans au pouvoir. Le général Tantawi a donc dépêché des troupes dans le Sinaï avec l'accord des israéliens, il a renforcé très sérieusement le contrôle de Gaza, quasiment isolé de l'Égypte, et fait l'impossible pour boucher les tunnels de contrebande qui sont utilisés pour le trafic d'armes et de mercenaires dans les deux sens aujourd'hui. Les généraux contrôlent mal la rue, ils n'ont pu empêcher l'attaque de l'ambassade d'Israël, ils font l'impossible pour reprendre la main, mais sont dans l'incapacité d'organiser des élections menant le pays sur la voie du développement. En cas de scrutin, les islamistes et les nationalistes anti-occidental gagneraient haut la main, et sans aide américaine, avec une guerre contre Israël sur le dos, l'Égypte s'enfoncerait dans une détresse telle que le pays pourrait sombrer dans une anarchie d'une extrême violence. |
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Courriers Humour |
La Syrie et le Liban Cela fait des mois que les syriens manifestent contre le régime du président Assad. Dans toutes les villes, des manifestations immenses ont lieu, le régime réprime de son mieux, en s'inspirant des méthodes iraniennes. Arrestations et torture des meneurs, snippers cachés sur le parcours de la manifestation pour assassiner au hasard des gens afin de terroriser la foule et de réduire l'envie d'y participer. Les minorités, en particulier les Allaouites qui bénéficient d'un statut privilégié, et les chrétiens qui craignent les islamistes sont inquiets, qu'ils aiment ou non Assad n'est pas la question, ils ne savent pas de quoi demain serait fait si le régime tombait. Les opposants, persécutés et héroïques sont encouragés par l'occident mais de loin, l'expérience libyenne montre qu'un succès militaire n'est pas évident, et la Syrie à proximité de l'Irak, de l'Iran et de la Turquie est un os autrement plus redoutable. Surtout, les russes et les Chinois sont franchement les alliés de Damas. Dans de telles conditions, l'occident s'abstient de toute intervention. La Turquie se montre, au moins en parole tout à fait solidaire des insurgés, sûrement pas par soucis de démocratie, Erdogan avait noué d'excellentes relations avec Assad, mais par ce qu'il y voit une chance pour les partis islamistes, et il compte bien, en cas de victoire trouver à Damas de nouveaux alliés beaucoup plus proches de ses idées. Pendant ce temps le Liban reste calme, il semblerait que les dirigeants fassent le dos rond en attendant de voir de quel côté les choses vont tourner, le Hezbollah aurait rapatrié ses armes depuis la Syrie, par crainte d'une chute du régime, tandis que le Hamas ait décidé de faire confiance à Assad et de rester à Damas. Les libanais ont appris sans surprise que les suspects recherchés pour avoir assassiné Rafik Hariri étaient des responsables du Hezbollah, mais c'était un secret de polichinelle, et que faire vu que le mouvement chiite est plus puissant que l'État ? ? Donc paradoxalement, c'est le pays le plus explosif qui reste le plus calme. |
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Turquie Cela fait maintenant deux ans, on peut dire depuis le sommet de Davos, en janvier 2009 ou Tayyip Erdogan insulta copieusement Shimon Perez que la Turquie est franchement hostile à Israël. Le premier virage avait été prise plus tôt, lorsque les turcs s'étaient opposés aux américains pendant la guerre d'Irak, ou lorsqu'ils s'étaient offusqué du survol de leur territoire quand les israéliens étaient partis bombarder une usine où les syriens préparaient en douce une bombe atomique. Mais depuis les choses se sont clarifiées. Erdogan a lancé une flottille pour briser le blocus de Gaza sachant qu'Israël ne pouvait pas la laisser passer, puis il a crié au scandale quand des soldats israéliens ont sauvé leur peau se défendant contre les miliciens turcs venus sur le bateau pour porter renfort au Hamas. La Turquie a exigé des excuses en sachant qu'Israël victime d'une machination ne pouvait pas les faire, et pour couronner le tout, la Turquie envisage de faire accompagner les prochaines flottilles par la marine de guerre Turque. La Turquie se déploie conformément au plan prévu par Huntington dans le choc des civilisations, ce changement de camp la poussera hors de la zone d'influence occidentale et Européenne. Elle retourne en Asie, et la Grèce se rapproche d'Israël.
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Israël Israël voit tout cela avec inquiétude. Les difficultés de son ennemi syrien ne le réjouit pas, rien n'indique que les successeurs éventuels d'Assad seront plus pacifiques. Les craintes du Hezbollah d'être coupé de sa source principale de ravitaillement est une bonne nouvelle, la milice fascisante rapatrie par prudence son stock d'armes au Liban. Mais les menaces sur la stabilité de Jordanie, et le chaos qui s'installe en Egypte est inquiétant. La perte de l'allié turque est aussi une très mauvaise nouvelle peu compensée par l'amélioration des relations avec la Grèce dont l'économie est chancelante. A moyen terme, Israël voit avec espoir les gaz de Méditerranée améliorer sa situation financière, alors que son rôle de fournisseur d'armes de pointe lui assure des soutiens officieux mais très précieux de pays comme l'Indes et la Chine. Les menaces extérieures, habituelles et toujours renouvelées sont entrées dans le quotidien. Cela fait partie de la nature des choses, et on est philosophe. Ce qui préoccupe le plus le citoyen lambda, c'est de boucler son budget, et de ce côté rien ne va plus. La seconde intifada a amené au pouvoir des équipes très libérales, très proche en tous les sens du terme des républicains américains. Les barrières de protection sociale, les aides aux familles ou aux produits de première nécessité ont sauté. Les salaires plafonnent alors que les profits s'envolent. L'état d'Israël est un bon élève du FMI, sa note vient d'être relevée, elle est passé à A+ pour standard & poor's. Si l'Etat s'enrichit, les citoyens s'appauvrissent, les logements en particulier atteignent des niveau français, alors que le salaire est moitié moindre. Tout à commencé par une grève des Yaourts pour protester contre le cartel qui impose des prix prohibitifs (les plus chers du monde ! ), puis les sans logis ont planté des tentes Boulevard Rotshild à Tel Aviv, et des manifestations de plus en plus importantes ont soudé toute la population israélienne contre la politique sociale du gouvernement. Comme d'habitude le secteur arabe et religieux s'y est peu impliqué, ces milieux vivant plutôt à côté de la société qu'à l'intérieur. 400 000 manifestants, dont 300 000 à Tel Aviv, ce qui est énorme pour une population de 7 millions d'habitants. C'était donc une manifestation de l'Israël laïque, et des classes moyennes, en gros de l'Israël occidental. Les manifestations ont été non violentes, et sont restées sur le plan économique, personne n'a demandé la tête des dirigeants. On était très loin du printemps arabe. Mais si demain ceux qui n'ont pas manifesté, et qui avaient beaucoup de raisons de le faire se mettaient en branle, le caractère laïque, voir démocratique de l' État serait clairement menacé. Le mouvement a été un moment interrompu, suite à l'attaque en règle, le 18 août 2011, menée par des islamistes près d'Eilath. Un commando d'une vingtaine d'hommes, en uniforme égyptien ont passé la frontière, attaqué un bus et des voitures qui passaient par là, il y a eu des morts, et lors de la poursuite des assaillants, des échanges de tirs avec l'armée israélienne au cours desquels des terroristes et des soldats égyptiens ont été tué. Cela a envenimé les relations avec l'Egypte, d'autant plus que les islamistes cherchaient le clash, et que l'attitude de la police égyptienne n'avait pas été très claire pendant le drame. Michel Lévy
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