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Documents jugement France2-Al Dura
jeudi, 30-Mai-2013
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Soigné en son absence (info # 012202/12)

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Analyse de la MENA
mercredi, 22 février 2012

 

Par Stéphane Juffa

C’est devenu une habitude du camp des Enderlin-Fr2 dans la Controverse de Nétzarim, chaque fois qu’ils essuient un revers, ils tentent de contre-attaquer. Et chaque fois, ils s’essayent à présenter un fait nouveau du dossier, le plus souvent introduit dans la polémique par un "poids lourd" du paysage médiatique, un quidam, au demeurant au-dessus de tout soupçon de corruption ou de parti-pris.  

En l’occurrence, leur dernier échec consiste dans la relaxe du chirurgien Yehuda David, lors d’une énième procédure en diffamation qu’ils avaient intentée. Ils avaient, même, pour augmenter leur impact sur les juges, réquisitionné le "père" dans la mise en scène, Jamal Dura. C’est, en effet, le Gazaoui qui avait assigné le docteur israélien devant les tribunaux parisiens.

Ils ont esté, espérant obtenir la condamnation du médecin, qui affirme, dans le sillage de la Ména, que les cicatrices apparaissant sur le corps de Jamal lui ont été infligées à Gaza, en 1992, par des objets tranchants, et non, en 2000, par les balles de Tsahal. Qui accuse le Palestinien "d’avoir délibérément menti sur l’origine de ses blessures aux fins de se prêter à une manipulation de l’opinion internationale".

Ils ont alerté la justice française et la justice française ne les a pas suivis. C’est indéniablement une défaite pour les Enderlin-Fr2, même si la décision de la Cour d’appel ne signifie assurément pas la conclusion de la controverse.

Le héros choisi par le camp déconfit pour redonner des couleurs à ses partisans est, pour la seconde fois dans cette affaire, le Professeur Raphaël Walden, chirurgien et directeur adjoint de l'hôpital Tel Hashomer de Tel-Aviv, et, accessoirement, gendre du président de l’Etat hébreu, M. Shimon Pérès.

Tel Hashomer est précisément l’hôpital dans lequel Yehuda David avait opéré Jamal Dura en 94, parvenant, au terme d’une intervention relativement compliquée, à rendre partiellement à son patient l’usage de sa main droite, dont un tendon avait été sectionné à la hache lors de l’agression qu’il avait subie deux ans plus tôt.

Dans un article qu’il a écrit pour Haaretz, le 19 courant, Walden reproche vertement à David de ne pas avoir tenu compte, dans sa prise de position, d’un rapport médical produit par l’Hôpital du Roi Hussein d’Amman.

A en croire le Professeur Walden, Jamal Dura, qui aurait été atteint par de nombreux projectiles israéliens, aurait été transporté dans cet établissement le jour suivant l’incident de Nétzarim, soit le 1er octobre 2000.

Toujours d’après le même témoin, et le même rapport, le "père" aurait été soumis, dès son arrivée dans la capitale jordanienne, à des soins intensifs.  

 

A Raphaël Walden de savoir qu’un vol international réclame un certain nombre de documents officiels datés, à fortiori, un vol sanitaire ; et que tous les témoins que nous avons interviewés, et tous les documents concernant le vol en question, indiquent… la date du 4 octobre 2000.

Les chances pour que le rapport médical jordanien soit authentique sont nulles à mon sens. Dans les faits, Jamal Dura a été admis à l’hôpital Shifa à Gaza le jour de l’incident, le 30 septembre, où il a été présenté à la presse et d’où – le même jour ! – avec 13 balles à haute vélocité dans le corps, il a donné une conférence de presse.

Le lendemain, il est rentré chez lui au camp d’El Bourej, en parfaite santé ; il y a patienté trois jours, jusqu’à participer au second acte de la comédie, avec l’aimable participation de médecins d’Amman, tous palestiniens.

Les photos et radiographies du rapport jordanien sont des faux, Professeur Walden ! Ca n’est pas les images de blessures qui font défaut dans un hôpital de cette taille.

Vous dites que le Dr. David n’a, "évidemment, pas examiné" Jamal Dura. C’est vrai. Ou presque ! Yehuda David l’a, au moins, examiné de la tête aux pieds, avant de procéder à son intervention, en 1994, comme l’attestent les documents de ces examens médicaux que nous avions également produits.

En revanche, vous, vous n’avez jamais examiné M. Dura, et cela participe d’un fait indiscutable. Vous vous êtes cependant permis d’authentifier formellement un rapport médical dressé par des confrères que vous ne connaissiez pas, sans voir le patient, huit ans après qu’il aurait été blessé et traité en Jordanie ; tout en sachant, Professeur, que la véracité de l’assassinat de Mohammed Dura, ainsi que les circonstances qui l’entourent, étaient sujettes à controverse depuis huit années. Vous avez, à tout le moins, manqué de prudence, Rafi Walden ! En sus, vous étiez un précurseur en matière d’examens médicaux à distance ! Sans la présence du patient, cela touche au grand art.

Et puis, en 2008, nous nous posions les questions :

"Le professeur Walden a rédigé, en date du 9 septembre 2008, soit presque huit ans jour pour jour après les faits, un rapport médical sur le rapport médical des médecins de l’Hôpital Al-Hussein, daté du 30 octobre 2000.

Ce n’est pas uniquement une initiative fort tardive, totalement inaccoutumée, c’est également un procédé médical qui appelle des explications. Le rapport initial était-il incomplet ? Ses rédacteurs jordaniens si incompétents qu’il faille les reprendre, de Tel-Aviv, huit ans plus tard ? Manquait-il, dans le rapport jordanien, des éléments médicaux indispensables qu’il convenait d’ajouter ? Contenait-il des arguments erronés qu’il fallait modifier ? Des données qu’il convenait d’ostraciser ?

 

mardi 29 mars 2011

Les blessures de Jamal al-Dura étudiées par le tribunal correctionnel de Paris


aLe 8 février 2011, le Dr Yehuda David et Clément Weill-Raynal, journaliste à Actualité juive (1), ont comparu et le directeur de cet hebdomadaire français était représenté devant la XVIIe chambre du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Ils étaient poursuivis pour diffamation par Jamal al-Dura. Au centre des débats, la question cruciale : les blessures de Jamal al-Dura (bras droit, pied gauche) proviennent-elles de coups d’armes blanches portées par des Palestiniens en 1992 ou de balles tirées par des soldats israéliens le 30 septembre 2000 ? Le jugement sera rendu le 29 avril 2011.



accrobatLe Dr Yehuda David, Clément Weill-Raynal et Actualité juive condamnés par le Tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé Jamal al-Dura



 C’est un étrange et long procès – environ dix heures - qui s’est tenu ce 8 février 2011 devant la XVIIe chambre du TGI de Paris, spécialisée dans la diffamation par voie de presse.

En dépit de la grève des magistrats, le Tribunal a maintenu l’audience en invoquant la venue spéciale, d’Israël à Paris, d’un des trois prévenus, le Dr Yehuda David.



Une affaire judiciarisée

Le 30 septembre 2000, France 2 diffusait au JT de 20 heures un reportage d’environ 50 secondes de Charles Enderlin, son correspondant permanent à Jérusalem, déclarant en voix off sur des images signées par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma : « Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus des positions israéliennes. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».

Une polémique a surgi rapidement sur l’origine des tirs. Celle-ci pouvant être, selon les premières déclarations de Tsahal, d’origine palestinienne.
aaDiverses personnalités – le physicien Nahum Shahaf dès fin 2000, le rédacteur en chef de la Metula News Agency (1) ou Ména, Stéphane Juffa, la journaliste Esther Schapira, etc. - ont enquêté et émis des doutes argumentés sur la réalité des faits allégués par ce reportage.

En octobre 2004, Talal Abu Rahma filme les cicatrices de Jamal al-Dura, à son domicile gazaoui. France 2 diffuse ce film lors d’une conférence de presse peu après.

Plusieurs procédures judiciaires ont été lancées en France et en Israël dans l’affaire al-Dura. L’une d’elles a été gagnée le 21 mai 2008 devant la Cour d’appel de Paris par le directeur de Media-Ratings, Philippe Karsenty, poursuivi pour diffamation par Charles Enderlin et France 2 pour avoir évoqué une « mise en scène » et relaxé par la Cour. Le 2 juillet 2008, Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), a demandé à France 2 de collaborer à une commission indépendante d’experts chargée d’établir les faits. France 2 a donné son accord en septembre 2008, mais a fait « lanterner le CRIF » (Luc Rosenzweig). aLors du dîner du CRIF du 9 février 2011, son président a réitéré sa requête en présence notamment du Président de la République Nicolas Sarkozy et des responsables de France Télévisions, groupe audiovisuel public français dont France 2 est le fleuron.

Une interview et un droit de réponse

A l’origine de la plainte de Jamal al-Dura, une interview du Dr Yehuda David, chirurgien à l’hôpital Tel ha Shomer à Tel-Aviv, par le journaliste Clément Weill-Raynal, sous le pseudonyme de Daniel Vavinsky, et une réponse de celui-ci à un droit de réponse de Charles Enderlin, publiés dans les numéros respectivement des 4 septembre et 25 septembre 2008 d’Actualité juive, hebdomadaire incontournable de la communauté juive française.
Le Dr Yehuda David y affirmait qu’il avait opéré en 1994 Jamal al-Dura, victime en 1992, de blessures à l’arme blanche (hache, couteau) lors d’une rixe entre Palestiniens, donc bien avant le reportage controversé en 2000. Des blessures qui avaient induit une paralysie de la main droite causée par une section des nerfs médian et cubital.


Chroniqueur judiciaire dans cet hebdomadaire et depuis près de 25 ans sur la chaîne publique France 3, Clément Weill-Raynal s’est exprimé aisément, malgré son stress visible.

Il a retracé son enquête, son évolution, de l’incrédulité à l’égard des doutes exprimés par Nahum Shahaf ou la Ména vers le scepticisme concernant le commentaire de Charles Enderlin.
Celui-ci a alors menacé Clément Weill-Raynal, lui promettant de graves problèmes s’il poursuivait son enquête. « Il avait raison. La preuve : je suis en train de vous parler », constate le prévenu en s’adressant aux magistrats.

Il a cité des exemples de « manipulations de l’information » par des Palestiniens : un soldat israélien présenté par des médias comme menaçant un Palestinien, alors qu’il protégeait un étudiant Juif américain, Tuvia Grossman, de la violence de Palestiniens ; un Palestinien présumé mort après un prétendu « massacre » par des soldats israéliens, tombant de sa civière, et y remontant prestement ; des sources médicales palestiniennes alléguant auprès de l’AFP (Agence France Presse) qu’un adolescent Gazaoui, Muhammad Zen Ismail Al-Farmawi,  a été tué par les Israéliens, alors que ce jeune avait fugué via un tunnel de contrebande palestinienne avant de revenir à son domicile, etc

. aEt de rappeler quelques unes des invraisemblances et incohérences – absence de sang, durée inconnue de tirs nourris laissant moins de dix impacts sur le mur derrière les al-Dura, absence d’image de l’évacuation par ambulance, etc. - émaillant le reportage controversé ayant créé "l’icône médiatique de l’Intifada II", les "témoignages mensongers" de cameramen palestiniens présentés lors du procès contre Charles Gouze, webmaster du site Desinfos.com, ceux contradictoires des auteurs du reportage controversé, les « consignes de silence et dissimulation d’un général palestinien », le procès à rebondissements contre Philippe Karsenty conclu par un arrêt tançant sévèrement Charles Enderlin et France 2, la pétition de soutien à Charles Enderlin recueillant de nombreuses signatures, etc.

Clément Weill-Raynal a aussi souligné les précautions dont il a fait preuve pour recouper les déclarations du Dr Yehuda David. Il a tenté d’interviewer à deux reprises, en hébreu et par téléphone Jamal al-Dura. Celui-ci a refusé. Clément Weill-Raynal a aussi fait traduire en français les propos en arabe de Jamal al-Dura filmé par Talal Abu Rahma pour France 2 en 2004. Ce qui n’avait pas été fait auparavant.

Le professeur Raphaël Walden, spécialiste de chirurgie vasculaire à l'hôpital de Tal ha Shomer (2) ? « C’est l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours », a ironisé Clément Weill-Raynal : sans avoir examiné Jamal al-Dura, ce médecin a écrit une lettre du 9 septembre 2008 en reprenant la teneur d'un rapport médical jordanien sur ce patient. Et ce journaliste de soulever un « problème éthique » :
Charles Enderlin avait alors sollicité l’opinion du professeur Walden… sujet de son long reportage élogieux de trois minutes diffusé alors au JT de France 2. « Il aurait mieux valu que cela n’arrive pas au même moment », a conclu Clément Weill-Raynal. Quant à son pseudonyme, il l’utilise pour signer des articles sur des sujets sensibles tout en évitant toute confusion avec son activité professionnelle principale pour France 3.C’est le Dr Yehuda David qui avait opéré en 1994 Jamal al-Dura dont la main droite était paralysée. Pour restaurer la flexibilité des doigts de cette main, ce chirurgien avait prélevé des tendons du pied gauche, puis les avait réimplantés dans la main droite.

Habilement, Me Orly Rezlan, avocate de Jamal al-Dura absent de l’audience, a joué de sa solitude contre quatre avocats, et a mis sur la sellette le Dr Yehuda David qui s’est efforcé de rendre compréhensible, gestes à l’appui, par les trois magistrats composant cette formation juridictionnelle, l’opération dont a bénéficié Jamal al-Dura : un transfert de tendons.

Ces blessures, ou celle à l’artère fémorale, de Jamal al-Dura peuvent-elles avoir été causées par des balles à haute vélocité, de M 16 ? « Impossible, car l’artère aurait été sectionnée, le bras amputé, la paroi interne de vaisseaux décollée, des tissus auraient été aspirés… », a asséné ce médecin militaire émérite qui s’est défendu d’avoir violé le secret médical. Un grief absent des poursuites lancées par Jamal al-Dura.

Fort de l’autorisation de ses supérieurs hiérarchiques, le Dr Yehuda David a souligné avoir été précis dans son interview, sans sortir de son domaine de compétence.

aPour démonter ce médecin, Me Orly Rezlan a « produit de nombreux documents… Nombre de ces documents (rapports médicaux, radiographies, comptes-rendus d’interviews…) étaient traduits de l’arabe et rédigés sur papier libre le plus souvent sans indication de date ou de source.

A noter en particulier, un curieux certificat médical jordanien, contredisant celui de la défense, mais dépourvu du tampon de l’hôpital duquel il était censé émaner. Poussée dans ses retranchements, maître Rezlan a fini par reconnaître qu’elle avait trouvé ce document sur… Internet, provoquant une certaine stupeur dans le prétoire ! » (Actualité juive, 17 février 2011)

Des joutes entre médecins

Après le visionnage du film de France 2 sur les cicatrices de Jamal al-Dura, le Tribunal a entendu les témoins.

Le journaliste Hervé Deguine a « mené une enquête en 2005 à la demande de Robert Ménard, alors président de Reporters sans frontières » (RSF), mais sans rencontrer Jamal al-Dura et Talal Abu Rahma.
L’affaire al-Dura ? Elle « n’existe pas en Israël ».
Et en France ? « Elle a eu un écho énorme : la communauté juive y est plus importante que dans d’autres pays ; le climat d’insécurité très fort en France explique la recherche de protection des pouvoirs publics ; France 2 a trahi cette attente [des Juifs] de soutien des institutions et a mis en cause le comportement de l’armée israélienne à laquelle les Juifs sont attachés ».
Le documentaire d’Esther Schapira diffusé par ARD, la TSR et d’autres chaînes ? « Léger. Il s’appuie sur une information erronée ». Certes, « les Palestiniens mettent en scène les violences subies des Israéliens. Comme le font les Israéliens. Comme dans tous les conflits ».
Mais, Mohamed al-Dura a été « tué dans un combat violent » par des tirs de l’armée israélienne. Et d’ajouter qu’il est « difficile aujourd’hui d’être journaliste non palestinien à Gaza en raison de la vague d’enlèvements et de séquestrations depuis deux à trois ans, et de réaliser un reportage sur le Hamas ».

Les images des al-Dura ont bouleversé Richard Prasquier, président du CRIF : « Si c’est vrai, si un soldat israélien tirait sur un enfant, c’est contraire à tout ce que j’ai cru toute ma vie. Il est impossible de soutenir quelque chose de pareil ». Richard Prasquier a rappelé son souhait de constituer une commission d’enquête composée d’experts afin d’établir les faits, et a regretté les réticences de Patrick de Carolis, président de France Télévisions, alléguant qu’il n’arrivait pas à obtenir l’autorisation des autorités israéliennes afin de permettre à Jamal al-Dura de se rendre à Paris via Israël. Or, les autorités israéliennes ont assuré n’avoir reçu aucune demande en ce sens. Une demande qui aurait reçu leur accord si elle leur avait été présentée. Le témoignage de Richard Prasquier revêt une signification double : par sa fonction dirigeante au CRIF, et sa volonté d’être présent au côté des prévenus la veille du prestigieux dîner du CRIF.

Quant au professeur Marcel-Francis Kahn, bien que non chirurgien, cet ancien chef du service de rhumatologie de l’hôpital Bichat (Paris) a effectué des expertises en « radiologie osseuse et chirurgie de guerre ». Nul doute pour lui que la cicatrice au niveau de la fesse de Jamal al-Dura résulte d’une blessure par balles israéliennes. Le fondement de sa certitude ?
Les radios examinées. Mais ces radios ne mentionnent aucun nom, aucune date, aucun lieu pour les authentifier. « Ce sont des radios sans aucune source. Comment peut-on être sûr qu’il s’agit de radios de Jamal al-Dura ? Le rapport de radiographie n’a pas été communiqué », a raillé Me Alain Jacubowicz, qui listait les carences informatives constatées par le Dr Yehuda David. Ce qui a fait sourire les autres avocats des prévenus et la salle.
Le professeur Marcel-Francis Kahn a peiné à répondre aux questions précises du Dr Yehuda David, dédaigneux à son égard.

Le Dr Yehuda David a contredit les allégations du prof. Kahn en rappelant que "le trajet intra-corporel d'une balle n'est pas rectiligne, mais qu'il suit un mouvement en spirale, en tous sens. Donc, une balle tirée en haut de la fesse droite peut parfaitement se retrouver en bas de la cuisse en passant par la fémorale".  Le Dr Yehuda David a aussi informé le Tribunal que des Palestiniens tirent une balle dans la fesse de ceux présumés avoir collaboré avec l’Etat d’Israël.

Tandis que Me Gilles-William Goldnadel, avocat de Clément Weill-Raynal, a relevé que le professeur Marcel-Francis Kahn est un témoin qui omettait de mentionner son militantisme pro-palestinien.

aJournaliste retraité, Luc Rosenzweig avait visionné les rushes de France 2 le 22 octobre 2004 au siège de France 2, en compagnie de Denis Jeambar, alors directeur de L’Express, et de Daniel Leconte, journaliste-producteur. Il en a retiré « l’impression que la version donnée par les auteurs du reportage ne correspond pas à la réalité ». Il a « appuyé la proposition de constituer une commission d’enquête ». Mais « France 2 ne veut pas que la vérité soit faite » : si Charles Enderlin a écrit à de nombreuses reprises sur son blog que Jamal al-Dura est volontaire pour des expertises, Jamal al-Dura s’y est de facto soustrait.

Relaxe requise par le Parquet

Me Orly Rezlan, avocate de Jamal al-Dura, absent de l’audience, a plaidé contre ceux qui « ne débattent pas, mais affirment » à propos d’un reportage aux « images surinterprétées » et intégrées dans la thèse d’un complot.

Puis, Mme Dominique Lefebvre-Ligneul, représentant le Procureur de la République, a requis la relaxe des prévenus.

Me Aude Weill-Raynal, avocate de Serge Bénattar, directeur d’Actualité juive, a listé les éléments ayant amené nombre d’intellectuels, dont Elie Barnavi dans Marianne, Alain Finkielkraut et Pierre-André Taguieff à douter de la thèse de Charles Enderlin, sans que les médias reproduisant leurs questionnements n'aient été poursuivis par Jamal al-Dura.

« Cette affaire a commencé par le plus grave mensonge par imprudence de l’histoire de l’information. Elle est grosse de beaucoup de haine et de morts », a résumé Me Gilles-William Goldnadel qui a loué la rigueur de l’enquête de Clément Weill-Raynal. Il a aussi dénoncé « le conformisme intellectuel, l’esprit de corps et de caste, le copinage » de ceux qui voient un « crime de lèse-majesté » dans toute contestation de la version de Charles Enderlin.

Mes Isabelle Wekstein et Alain Jacubowicz, défenseurs du Dr Yehuda David, ont détaillé les blessures décrites de manière factuelle par leur client, les carences informatives des documents de la partie adverse et ont démontré l’absence de diffamation.

Le jugement devait être rendu le 29 mars 2011. La date a été reportée au 29 avril 2011.

Un élément majeur extérieur au reportage controversé

« J’aurais aimé continuer [d’enquêter]. Les poursuites judiciaires ont fait qu’il y a moins d’article sur cette affaire dans Actualité juive. C’est peut-être le but recherché… », a déploré Clément Weill-Raynal lors de cette audience.

Une audience où le cocasse – Comment Jamal al-Dura a-t-il pu se sentir diffamé par deux articles en français, langue qu’il ne comprend pas ? - l’a disputé au surprenant, au dramatique, voire au tragique. Et ce, devant une salle quasi-pleine – parmi les spectateurs : Philippe Karsenty -, mais avec peu de journalistes.

Pourtant, ces blessures réelles de Jamal al-Dura constituent un élément majeur et extérieur au reportage controversé. Le débat dans l’affaire al-Dura s’est ainsi déplacé de l'analyse des images vers l'examen des blessures cicatrisées.

Loin de renforcer l’allégation du reportage controversé, cette audience a miné considérablement l’authenticité dudit reportage, déjà fortement ébranlée par les enquêtes de Nahum Shahaf, de la Ména, d'Esther Schapira, le procès contre Philippe Karsenty, etc.

En effet, si des cicatrices de Jamal al-Dura remontent à des blessures infligées en 1992, opérées en Israël en 1994, alors ce 30 septembre 2010, Jamal al-Dura n’a pas été blessé à ces parties de son corps et…

a

Que reste-t-il donc de réel dans ce reportage ? Qu’attendent France Télévisions, le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), le ministère de la Culture et de la Communication et les plus hautes autorités de l’Etat pour mettre un terme à cette affaire al-Dura par la constitution d’une commission d’enquête composée d’experts indépendants chargés d’établir les faits ?

aLa scène du prétendu assassinat d’un enfant palestinien par des soldats israéliens, un blood libel - accusation diffamatoire portée contre les Juifs d’assassiner un enfant non-Juif pour en boire le sang lors de leur fête de Pessah (Pâque Juive) -, « marche » si bien qu’elle a été reprise lors de la semaine de l’Apartheid, dans les rues de Bruxelles, le 12 mars 2011. Dans un faux « check-point », un faux soldat israélien a « tiré » sur un enfant prénommé lui aussi Mohamed, sous les yeux de sa « mère ». Cette fois, l’actrice jouant le rôle de la mère éplorée a tendu sa main tachée du faux sang du gisant prétendument mort et promptement recouvert du linceul/drapeau palestinien.

aAutre exemple : le 30 janvier 2011, la 22e édition du Concours international de plaidoiries du Mémorial de Caen-Normandie a remis son 1er prix à Maître Mahmoud Arqan, « avocat de Hébron en Palestine, pour sa plaidoirie intitulée « L’exécution du fœtus dans les entrailles de sa mère ». Le 13 février 2011, l'ambassade d'Israël a réagi avec fermeté au Mémorial de Caen à cette diffamation.

Par son témoignage devant le TGI de Paris, Richard Prasquier a montré l’un des buts majeurs de la propagande palestinienne, prisant notamment l'antisémite blood libel, si efficace : ébranler la confiance des Israéliens envers leur armée, chargée de défendre l’Etat Juif contre ses ennemis (Etats, mouvements terroristes, etc.), et celle de la diaspora Juive en l’Etat d’Israël. Déliter le lien entre les Juifs de diaspora et cet Etat, briser leur engagement envers cet Etat, les diviser. Et sans ce soutien vital de la diaspora, l’Etat d’Israël, affaibli par des dissensions internes, serait encore plus isolé, marginalisé, et plus facile à détruire.

Mais un Etat décidé à se défendre. C’est ainsi qu’il faut interpréter par exemple, après la lettre du 10 septembre 2007 de Tsahal demandant à France Télévisions les rushes de l'incident al-Dura et les déclarations réitérées de Daniel Seaman, alors directeur du GPO (Bureau de presse du gouvernement), l’autorisation accordée par les supérieurs hiérarchiques au Dr Yehuda David afin que celui-ci s’exprime publiquement sur une accusation diffamatoire qui a terni l’image de l’Etat Juif dans le monde, et qui est une réussite de Pallywood, cette industrie audiovisuelle palestinienne produisant des images incitant à la haine des Israéliens, des Juifs.


(1) J’ai collaboré comme journaliste à Actualité juive et à la Mena.

(2) Le professeur Raphael Walden milite au sein de l'association pro-palestinienne Doctors for Human Rights (Médecins pour les droits de l'homme). Il est aussi le gendre du président Shimon Peres.

A lire sur le site de Véronique Chemla :

Pour en savoir plus :

Gérard Huber, Contre-expertise d’une mise en scène, Editions Raphaël. Paris, 2003. 252 pages. ISBN 2-87781-066-6

Pierre-André Taguieff, La nouvelle propagande antijuive, du symbole al-Dura aux rumeurs de Gaza. Puf, 2010. 556 pages. ISBN : 978-2-13-057576-4

Remis en forme en mai 2013 par Michel Lévy, en recopiant l'article publié par Veronique Chemla le 3/29/2011 09:01:00 AM