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L'Europe va exclure les territoires occupés de la coopération avec Israël
Le Monde.fr avec AFP | 16.07.2013 à 19h44 • Mis à jour le 16.07.2013 à 19h48
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/07/16/l-europe-va-exclure-les-territoires-occupes-de-la-cooperation-avec-israel_3448586_3214.html
L'Union européenne a adopté, mardi 16 juillet, un texte prévoyant d'exclure à partir de 2014 les territoires occupés de sa coopération avec Israël, provoquant la colère de Tel-Aviv, qui y voit un "diktat" sur ses frontières.
La directive, qui sera publiée vendredi au journal officiel de l'Union, dispose que "tous les accords entre l'Etat d'Israël et l'UE doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu'ils ne s'appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967". Elle concernera notamment tous les prêts et instruments financiers financés par l'Union européenne.
L'UE a minimisé la portée de ces "lignes directrices", en parlant de "clarifications" ne concernant qu'"un très faible nombre de cas". Elles établissent pourtant pour la première fois "une distinction entre Israël et les entités en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le plateau du Golan", comme l'a indiqué David Kriss, un porte-parole de la délégation de l'UE en Israël.
NÉTANYAHOU N'ACCEPTERA PAS DE "DIKTATS DE L'EXTÉRIEUR"
Selon de hauts responsables israéliens cités par le quotidien Haaretz, Israël se retrouvera face à un dilemme : soit signer une clause faisant référence aux lignes de 1967, qu'il récuse, soit renoncer à d'important projets de coopération avec son principal partenaire commercial. "A partir de maintenant, si le gouvernement israélien veut signer des accords avec l'Union européenne ou l'un de ses Etats membres, il devra reconnaître par écrit que les colonies de Cisjordanie ne font pas partie d'Israël", a expliqué un de ces responsables sous le couvert de l'anonymat.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a vivement réagi à ce texte, en assurant que son gouvernement n'accepterait pas de "diktats de l'extérieur sur nos frontières" lors d'une réunion ministérielle d'urgence. "Cette question ne sera tranchée que dans le cadre de négociations directes entre les parties", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt dans la journée, la plupart des responsables israéliens avaient pourtant tenté de minimiser l'importance de cette décision. Le ministre de la défense, Moshé Yaalon, a affirmé qu'elle n'aurait guère d'effet concret, rappelant que la communauté internationale considérait déjà la Cisjordanie comme un territoire occupé : "Nous continuerons à agir en fonction de notre politique et de nos intérêts".
"UNE ÉTAPE TRÈS IMPORTANTE" VERS LA FIN DE LA COLONISATION
Son collègue aux relations internationales, Youval Steinitz, a appelé de son côté à ne "pas exagérer les retombées de cette directive administrative énervante" s'appliquant seulement "aux futurs accords et pas à ceux déjà signés". "Une majorité de ministres européens des finances et des affaires étrangères s'opposent à des sanctions ou un boycottage d'Israël", avait-il assuré.
Lire la tribune : " Aux Européens de relancer le processus de paix au Moyen-Orient"
Le gouvernement palestinien a salué pour sa part l'initiative européenne comme "une étape très importante pour arrêter la construction de colonies et mettre fin à l'occupation". Hasard du calendrier, cette initiative coïncide avec la sixième visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, dans la région pour tenter de relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, réclame pour revenir à la table des négociations un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne en juin 1967 comme base de discussion.
Yariv Oppenheimer, responsable du mouvement anticolonisation La Paix maintenant, s'est lui aussi félicité de la démarche européenne : "Les Européens, comme beaucoup d'Israéliens, estiment qu'il n'est plus possible de fermer les yeux sur la poursuite de la colonisation. Le monde a compris le bluff du gouvernement Nétanyahou". Un représentant des colons, Dani Dayan, a au contraire reproché à l'UE de "s'aligner sur les exigences les plus extrémistes des Palestiniens", estimant qu'elle abandonnait de facto "toute participation dans le processus de paix au Moyen-Orient".
Le Monde.fr avec AFP |
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Alexandre Benezra
Mon sentiment ce matin..
Mon sentiment relativement à la décision des pays européens de boycotter les produits israéliens des territoires annexes
( territoires annexes, rappelons le, suite à la victoire de 1967 contre tous les pays arabes belligérants, ligues contre israel et détermines à l effacer de la carte mondiale).
La décision européenne à été prise, à mon avis, sous l'effet d un constat d impuissance - de désespoir - de l union européenne, face à l évolution dramatique du contexte géo politique au moyen orient, tournant nettement à l avantage d Israël.
Parallèlement l Union Européenne se tait, face aux 100,000 morts en Syrie
Peu importé aussi si ce boycott entraînement aussi des milliers de licenciés essentiellement parmi les rangs.. palestiniens.
Ce qui intéresse l Union européenne, il faut le redire, n est pas le sort des pauvres palestiniens, mais celui de la terre d Israël qui doit coûte que coûte pour que leur âme soit enfin paix, être confisquée des mains juives et la seule base juridique pour revendiquer a nouveau la terre qui leur a échappée est par le biai des palestiniens..
AB
Laurent-Simon Goldenberg
Preuve que désormais l'Union Européenne est entre les mains des arabes: elle vient de voter une loi limitant les échanges commerciaux avec Israël selon les frontières d avant 1967.
Hallucinant cette ingérence.
Comme si nous disions a l Allemagne qu'on ne voulait pas travailler avec l'ancienne Allemagne de l'est ou a la France sans la corse la Guadeloupe et la Martinique! |
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Laurent-Simon Goldenberg Palestine: tensions entre Israël et l'UE
FLASH ACTU
Mis à jour il y a 9 heures
Israël a rejeté mardi une initiative de l'Union européenne excluant clairement les territoires occupés de sa coopération avec l'Etat hébreu, alors que des militants s'inquiétaient d'une "vague sans précédent d'avancement de plans de colonisation". "Nous n'accepterons pas de diktats de l'extérieur sur nos frontières", a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. "Cette question ne sera tranchée que dans le cadre de négociations directes". |
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ישראל תבור (Israël Tabor) Je précise que l'on attend aussi que l'UE cesse sa coopération autour des produits marocains en provenance du Sahara occidental... |
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Elia Moché Sarfati L'Europe c'est le territoire de Essav depuis toujours il cherche a nuire a Yaacov et a sa descendance si l'état ne touchait pas aux yechivoth rien de tout cela ne serait arriver , ils veulent enlever les aides dieu fait pareil c'est le principe en hébreu de mida kenegued mida de même que la presse israélienne parle très mal de l'ensemble des religieux LA presse mondiale en fait de même en diabolisant Israel et le sionisme nous avons perdu la guerre de l'image nous sommes au 3 eme sous sol tellement que le monde nous voit en horreur pourtant le sionisme est une chose absolument extraordinaire |
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Yoan Hadjadj
Pour ceux qui ne comprennent pas l'hebreu et ne sont pas au courant de la decision europeenne de supporter partiellement le boycott des produits israeliens:
"J'apparais aujourd'hui mal rasé et à jeun pour cause de 9 av, parce qu'on se rappelle depuis près de 2000 ans, la destruction de Jérusalem.
Ce n'est pas Catherine Ashton ou n'importe quel représentant Européen qui nous fera donner Jérusalem à nos ennemis, que ce soit bien clair, ça n'arrivera pas !
Des embargos et des sanctions, on en a vécu depuis 65 ans, et le fait concret est que nos exportation vers l'Asie, les US et même l'Europe, sont en constante augmentation. Si demain l'UE veut se passer de l'intelligence israélienne et de ses apports technologiques, qu'elle le fasse.
Mais si l'UE veut entrer dans cette démarche unilatérale de sanctions, alors qu'elle ne s'étonne pas de se voir aussi écarter du processus de négociations."
Magnifique! Digne du grand Shamir!!! |
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L'Union Européenne lance une sérieuse alerte à Israël
Dan R. Assayah
http://www.israelvalley.com/news/2013/07/16/40648/l-union-europeenne-lance-une-serieuse-alerte-a-israel
Réunion d’urgence avec sons et trompettes à Jérusalem. Face aux journalistes, Bibi ressemble à un catcheur pris à défault. La situation est mauvaise. L’Europe a lançé sa première boule puante.
EUROPE. Panique à bord du navire Netanyahou qui est aussi le Ministre des Affaires étrangères. L’Union Européenne a dit ouvertement “non” à Israël. Les accords entre Israël et l’UE “doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967”. Cette claque va être suivie d’autres. Les membres du Gouvernement tentent de minmiser la portée de la nouvelle directive européenne. Au fond d’eux-mêmes ils savent bien que plus rien ne sera “comme avant”.
Le Parisien (Copyrights) : Israël a rejeté une initiative de l’Union européenne excluant clairement les territoires occupés de sa coopération avec l’Etat hébreu, alors que des militants s’inquiétaient d’une “vague sans précédent d’avancement de plans de colonisation”. “Nous n’accepterons pas de diktats de l’extérieur sur nos frontières”, a affirmé Netanyahu. “Cette question ne sera tranchée que dans le cadre de négociations directes”.
M. Netanyahu avait convoqué une réunion ministérielle d’urgence à propos des “lignes directrices” que l’UE a adoptées en juin et qui doivent être publiées officiellement cette semaine. Cette nouvelle réglementation dispose que tous les accords entre Israël et l’UE “doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967”, a expliqué à Bruxelles la porte-parole du service diplomatique de l’UE, Maja Kocijancic.
Elle est “applicable à tous les prêts et instruments financiers financés par l’Union européenne à partir de 2014”, a-t-elle ajouté. Cette initiative établit ainsi une distinction entre Israël d’une part et la Cisjordanie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le plateau du Golan d’autre part, territoires palestiniens ou syrien occupés par Israël depuis 1967.
Selon de hauts responsables israéliens cités par le quotidien Haaretz, Israël se retrouvera face à un dilemme: signer une clause faisant référence aux lignes de 1967 qu’il récuse, ou renoncer à d’importants projets de coopération avec son principal partenaire commercial. “Si le gouvernement israélien veut signer des accords avec l’Union européenne ou l’un de ses États membres, il devra reconnaître par écrit que les colonies de Cisjordanie ne font pas partie d’Israël”, a expliqué un de ces responsables.
“J’aurais pensé que ceux qui s’inquiètent pour la paix et la stabilité dans la région n’évoqueraient une telle question qu’après avoir réglé des problèmes légèrement plus urgents, comme la guerre civile en Syrie et la course de l’Iran pour se doter d’armes nucléaires”, a ironisé M. Netanyahu".
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TRIBUNE17/07/2013 à 16h05
Quand nos impôts financent (indirectement) les colons d’Israël
Laurent Bonnefoy
http://www.rue89.com/2013/07/17/quand-impots-financent-indirectement-les-colons-disrael-244289
MAKING OF
Laurent Bonnefoy est chercheur au CNRS en sciences politiques. De retour d’un séjour de deux années en Palestine, il est « inondé de messages d’associations communautaires de soutien à Israël » depuis qu’il s’est inscrit (comme simple électeur) sur les listes électorales lors de la campagne législative pour les députés de l’étranger en 2012. Il a découvert à cette occasion que certaines associations de colons israéliens étaient en partie financées grâce aux deniers publics français. M.D.
TRIBUNE
En France, la loi permet de réduire son impôt sur le revenu grâce à des dons à « certains organismes ayant un caractère d’intérêt général ». Un don de 150 euros revient par exemple à seulement 37,5 euros au donateur, une fois l’abattement sur son impôt effectué.
Cette disposition représente un manque à gagner brut certain pour l’Etat mais est évidemment juste et utile. Elle permet en effet à nombre d’associations, fondations et aux partis politiques de vivre et d’agir sur le terrain, en particulier dans le domaine humanitaire. Elle est garante d’une société civile vivante et dynamique et est donc, en elle-même, d’utilité publique. Rien ne justifierait une quelconque remise en cause... même en temps de disette budgétaire.
Mais que vient faire l’association franco-israélienne Hasdei Avot dans la liste des bénéficiaires potentiels de cette disposition ? Depuis quand nos impôts (même de façon indirecte) doivent-ils servir à appuyer et financer la colonisation israélienne en Cisjordanie que la diplomatie française ne cesse pourtant officiellement de condamner ?
L’association Hasdei Avot, organisme de bienfaisance de la colonie de Kiryat Arba, en périphérie d’Hébron, sollicite en ce moment nos dons par courriel pour financer les vacances des enfants des colons.
Collée à la vieille ville d’Hébron, dont la population palestinienne est soumise à un ordre militaire israélien vexatoire et particulièrement choquant, Kiryat Arba est généralement considérée comme la colonie israélienne la plus radicale de Cisjordanie. Au centre de Kiryat Arba, le décor est planté ; y trône la statue de Baruch Goldstein, qui en 1994 dans la mosquée d’Abraham à Hébron a massacré 29 Palestiniens et blessé 125 autres à l’arme automatique. Visiter Hébron et ses environs, c’est s’approcher au plus près du caractère inique et sinistre de la colonisation israélienne et de l’occupation militaire… peut-être même plus encore qu’à Gaza.
Les critères de l’administration fiscale
Malgré les dizaines de visites que j’ai effectuées là-bas au cours des deux années que j’ai passées en Palestine, je n’ai jamais pu me faire à cette violence et à la déshumanisation subie au quotidien par les Palestiniens (la semaine dernière c’était un enfant de 5 ans qui était arrêté par l’armée). Et je ne suis visiblement pas le seul… tant les récits des mécanismes de la violence abondent et tant la ville constitue pour tout militant de la cause palestinienne ou simple curieux un passage obligé.
Pourquoi la France reconnaît-elle donc à l’association Hasdei Avot un quelconque « caractère d’intérêt général » ? Répond-elle aux critères formulés par l’administration fiscale ? Celle ci-précise sur son site internet :
« L’organisme doit respecter les trois conditions suivantes : être à but non lucratif, avoir un objet social et une gestion désintéressée, ne pas fonctionner au profit d’un cercle restreint de personnes. »
Une population de colons (dont les enfants apparaissent de toute évidence comme instrumentalisés par leurs ainés) n’est-elle pas justement un « cercle restreint de personnes » ? L’entreprise de colonisation, par la violence, la spoliation et la vexation quotidienne est-elle un « objet social » ? Est-elle-même « désintéressée » ?
« Maintenir la présence juive » http://www.hasdeiavot.org/presentation/
Quant au « centre aéré » que « nos » dons sont censés financer, qu’enseigne-t-il aux enfants ? La coexistence pacifique ? Le site de Hasdei Avot donne quelques indices : son objectif est de « maintenir la présence juive dans la ville des Patriarches [Hébron, ndlr] ». Des « pauvres » Palestiniens qui auraient légitimement droit à l’assistance d’une association humanitaire « désintéressée » et qui seraient sans doute heureux d’avoir eux aussi droit à des vacances, il n’est point question.
Le centre aéré financé par Hasdei Avot, non mixte évidemment car réservé aux filles, répond-il même au critère de la « sainte » laïcité « à la française » ? Accepterait-on de voir les deniers publics financer, même de façon indirecte, les « colonies de vacances » de Troisième Voie, organisation d’extrême droite française dissoute il y a peu ? Celles de la secte Moon en Corée du Sud ? Celles « réservées au Blancs » du Ku Klux Klan ou des nostalgiques de l’apartheid sud-africain ? Ou celles du gouvernement élu du Hamas dont on critique volontiers les raccourcis nationalistes et la valorisation de la résistance armée ?
Sans doute est-il aujourd’hui temps de cesser cette incroyable exception dont jouissent nombre d’associations franco-israéliennes qui œuvrent en faveur de la colonisation israélienne et le font avec les deniers publics.
Sans doute est-il enfin temps pour notre gouvernement d’accepter que le rejet de la colonisation et la mise en application des principes républicains qui nous sont chers passent non seulement par des paroles mais aussi par des décisions politiques courageuses… En l’espèce, notre conscience et notre déficit public ne s’en porteraient que mieux. |
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Palestinians delay answer on peace talks
Palestinian sources in Ramallah told Ynet that the PLO's executive committee decided to delay its answer regarding the resumption of talks with Israel and form a committee to discuss the improving of the outline US State Secretary John Kerry offered Palestinian President Mahmoud Abbas.
According to the sources, Abbas voiced his support of Kerry's outline before the Fatah central committee, and won its unanimous support. However, the PLO's executive committee could not come to an agreement and decided to delay its answer. (Elior Levy)
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Par Emmanuel Navon
La Commission européenne annoncera officiellement vendredi 19 juillet 2013 que les institutions israéliennes opérant au-delà des lignes d'armistice de 1949 ne seront plus autorisées à demander des « subventions, des prix et des outils financiers » à l'Union européenne (UE). La conséquence de cette décision est que l'Université d’Ariel ainsi que les entreprises israéliennes qui opèrent au-delà de ces lignes d'armistice de 1949 seront interdits de participer au prochain programme de recherche et développement (R & D) européen, appelé Horizon 2020, qui sera lancé en 2014.
En 1996, Israël est devenu le premier pays non européen à être associé à ce programme dans le cadre de la recherche et du développement technique de l'UE (également connu sous le nom "FP"). Près de 1.500 sociétés israéliennes et universités ont reçu un financement du 7e FP (entre 2007 et 2013), ce qui fait de l’UE la plus importante source de financement de la recherche publique israélienne. Ainsi, le financement de la R & D de l'Université Ariel et des entreprises israéliennes qui opèrent au-delà des lignes d'armistice de 1949 sera sans aucun doute affecté par la récente décision de la Commission européenne.
Théoriquement, l'Université hébraïque de Jérusalem, elle-même, pourrait être affectée. Cette université a deux campus: l'un dans la partie ouest de Jérusalem (à Givat Ram) et un dans la partie orientale de Jérusalem (sur le Mont Scopus). Techniquement, Israël a obtenu l'accès au mont Scopus avec l'armistice de 1949. Le Mont Scopus (où se trouve également l'hôpital Hadassah) est devenu une enclave israélienne contrôlée par les Jordaniens. Dans la pratique, la Jordanie a refusé l'accès d'Israël à cette enclave. Est-ce que l'UE considère que le mont Scopus est, ou non, conforme aux lignes d'armistice de 1949? La nouvelle décision européenne va-t-elle discriminer les chercheurs de l'Université Hébraïque, permettant à ceux qui travaillent sur le campus de Givat Ram de demander des subventions de l'UE, mais refusant de financer ceux qui travaillent depuis le Mont Scopus? Et que dire des dortoirs d'étudiants sur le Mont Scopus? Certains sont construits à l'intérieur de l'enclave de 1949, d'autres non. Les doctorants qui font une demande de subvention de l'UE doivent-ils préciser où ils logent? On se demande si la Commission européenne est consciente de la complexité de ces subtilités juridiques. Outre ces aspects techniques, la décision de la Commission soulève deux questions juridiques fondamentales.
Légalité de la décision
La première question juridique concerne la légalité même de cette décision. Les relations commerciales et scientifiques entre Israël et l'Union européenne sont régies par l'accord d'association datant de 1995, entré en vigueur en 2000. L'article 77 de cet accord stipule que l'UE « ne doit pas donner lieu à une discrimination entre les ressortissants israéliens ou ses sociétés ou entreprises ». De toute évidence, la décision de la Commission crée une discrimination. Au moment de la signature, l'UE n'a pas précisé ou clarifié que l'accord d'association n'était pas valide au-delà des lignes d'armistice de 1949. La décision de la Commission constitue donc une violation post-facto de l'accord de 1995.
La deuxième question juridique se base sur la position déclarée de la Commission sur la présence israélienne au-delà des lignes d'armistice de 1949, qui est « une occupation illégale ». La ligne de démarcation qui séparait Israël de la Jordanie entre 1949 et 1967 n'a jamais été une frontière internationalement reconnue. C'était une ligne d'armistice temporaire, définie comme tel par l'accord de 1949. En droit international, un territoire est considéré comme occupé lorsqu'il est conquis par un pays souverain. Tel n’était pas le statut de la Cisjordanie en Juin 1967. Il n'y avait, dans la région, aucun pays souverain quand la Grande-Bretagne a renoncé à son mandat en 1948. Concernant la conquête et l'annexion de la Cisjordanie par le Royaume hachémite en 1949, elle n'a jamais été reconnue par la communauté internationale (à l'exception de la Grande-Bretagne et du Pakistan).
La résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU, quant à elle, ne considère clairement pas la ligne de 1949 comme une frontière permanente future, et elle n'exige pas non plus d’Israël de se retirer de cette ligne. Alors pourquoi l'UE qualifie-t-elle d’illégale, une situation qui n'est pas considérée comme telle par le droit international?
Enfin, la décision de la Commission européenne de discriminer les institutions opérant à partir de territoires contestés peut potentiellement se retourner contre l'UE elle-même. Car il y a, au sein de l'UE, les territoires qui sont contestés et des populations dont l'indépendance complète est refusée. Chypre, membre de l'UE, a été partiellement occupée par la Turquie depuis 1974. L'UE et la communauté internationale ont été incapables de résoudre le conflit entre Chypriotes grecs et turcs. Pour les mêmes raisons, elles ont été incapables de résoudre le conflit entre Israéliens et Palestiniens. Pourtant, l'Union européenne ne pénalise pas la Turquie sur sa situation dans l'impasse face à Chypre.
Puis, il y a les territoires français d'outre-mer dont l'indépendance complète est toujours refusée. Depuis 1986, le Comité des Nations Unies sur la décolonisation a introduit la Nouvelle-Calédonie sur la liste des territoires non autonomes. Le mois dernier, le Comité a renouvelé le statut de la Polynésie française comme un «territoire non autonome» et a demandé à la France de mettre la Polynésie sur le chemin de la pleine indépendance. Est ce que la Commission européenne devrait exclure de l'application aux subventions de l'UE et du financement, les possessions de la France dans le Pacifique?
De toute évidence, la décision de la Commission européenne est, d’un point de vue juridique, fragile et elle applique des normes différentes entre Israël et l'UE elle-même. Comme dit le proverbe : « les gens ont droit à leurs propres opinions, mais pas à leurs propres faits ». L'UE semble se sentir à l'abri de ce principe.
Le Dr. Emmanuel Navon dirige le département de science politique et de Communication au collège universitaire orthodoxe de Jérusalem et enseigne également les relations internationales à l'Université de Tel-Aviv et au Centre interdisciplinaire de Herzliya. Il est chercheur au Forum Kohelet de politique publique.
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Pour Israël, l’heure de vérité approche
par Éditorial de la rédaction du Ha’aretz
Traduction Tal Aronzon pour LPM
Photo Miki Kartzman : Une section du mur le long de la route 443, près de Maccabim-Reut
Ha’aretz, le 17 juillet 2013
http://www.haaretz.com/opinion/.pre...
“Un tsunami économique, la mère de toutes les peurs”, décrivait le caricaturiste Amos Biderman sous les visages soucieux de Tsippi Livni et autres ministres surmontant un Bennet souriant et un colon dansant la farandole : face à l’enlisement des négociations dont elle est en charge côté israélien, celle-ci mettait en garde contre un possible boycott de l’Union européenne. Et Bennett, ministre du Commerce et de l’Industrie, de se fendre depuis la Chine d’une longue déclaration faisant litière de ses inquiétudes : à l’entendre, tout ceci était « absurde ».
La mission israélienne à Bruxelles n’avait, quant à elle, rien vu venir de la nouvelle directive de l’Union européenne, destinée dit-on à éviter pire, un boycott global des produits israélien ultra et intra ligne verte – alors que pendant les travaux, pardon les “négociations”, la colonisation allait et va bon train ! Ainsi l’annonce tomba-t-elle telle la foudre en un ciel azuré.
Benyamin Nétanyahou, nous “rassura”, il reste droit dans ses bottes et le pays avec lui... Shimon Pérès, cependant, marchande des délais afin de permettre la réussite du nouveau round de négociations reprenant sous la houlette de John Kerry. Chacun retient son souffle. Comme le notait la conclusion de cet éditorial : « Le gouvernement israélien doit trancher : est-il prêt à continuer à mettre en danger l’avenir du pays à seule fin de perpétuer l’occupation ? »
L’Union européenne a récemment émis une directive stipulant que les accords passés entre Israël et des pays membres de l’Union Européenne ne s’appliqueront pas au delà des frontières antérieures à juin 1967.
D’après l’article de Barak Ravid en date du 16 juillet [1], les consignes de l’Union européenne, qui engagent l’ensemble de ses 28 membres, interdisent tout financement ou toute coopération avec des entités israéliennes [sises ou opérant] en Cisjordanie et à Jérusalem-Est [2]. La directive exige également que tout accord conclu avec Israël comprenne dorénavant une clause spécifiant que les implantations ne font pas partie de l’État d’Israël et ne sont donc pas concernées par ces accords.
Les sanctions directement imposées aux implantations, et indirectement à l’État d’Israël, sont montées d’un cran. Un haut responsable israélien a qualifié le nouveau cadre réglementaire de l’Union européenne de « tremblement de terre ». Selon certaines sources, cette directive a engendré tensions et inquiétudes tant au sein du cabinet du Premier ministre qu’au ministère des Affaires étrangères.
Les informations concernant ce dernier développement sont sorties quelques jours à peine après que Yossi Verter [3] eut fait part de l’examen par les grandes banques européennes d’une recommandation de ne plus accorder de prêts en Israël à une quelconque entité financière directement ou indirectement liée aux implantations. Mise en suspens pour le moment, cette recommandation a cependant généré, elle aussi, certaines préoccupations.
Et, à en croire la récente mise en garde de la ministre de la Justice, Tzippi Livni, l’Europe pourrait ne pas se satisfaire d’un boycott des colonies, et l’étendre jusqu’à englober l’ensemble de l’État d’Israël [4] lui-même. Ces évolutions sont le reflet d’une nouvelle réalité internationale, laquelle prend rapidement forme. À l’heure actuelle, et pour la plupart, il ne s’agit encore que de simples signaux d’alarme – mais de ceux qu’Israël ne saurait ignorer.
Jusqu’à présent, les gouvernements européens se sont évertués à conserver de bonnes relations avec Israël, en dépit de l’impasse des négociations de paix et de la poursuite de la construction dans les implantations [5] – au grand dam parfois de secteurs croissants de la population dans leurs propres pays. La position des États-Unis et l’héritage légué par l’histoire des pays d’Europe ont empêché l’adoption de mesures plus rigoureuses. Il apparaît cependant que leur patience soit aujourd’hui près du bout.
Dans l’avenir immédiat, Israël va devoir décider s’il accepte de signer des accords porteurs des nouvelles restrictions territoriales, obligatoirement incluses dans tout accord avec tout État membre de l’UE. Sinon, l’Union européenne, qui constitue le plus grand débouché israélien à l’exportation, est susceptible de mettre un terme à sa coopération avec Israël.
Israël peut persister à se montrer récalcitrant. Le gouvernement peut continuer à poser de plus en plus de conditions à un accord avec les Palestiniens. Mais l’heure de vérité approche à grands pas. Le gouvernement israélien doit trancher : est-il prêt à continuer à mettre en danger l’avenir du pays à seule fin de perpétuer l’occupation ?
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