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- Egypte : Manifestations massives contre le pouvoir => Le monde avec AFP
- Morsi n'a pas élu démocratiquement et voici pourquoi
- Égypte : le soulagement des Coptes
- La Turquie réclame la libération immédiate de Morsi (Ainsi que les USA et l'Union Européene)
- L’Armée Egyptienne mâte les Palestino-Jihadistes du Sinaï
- La chute des frères musulmans met les salafistes sur orbite (Jacques Benilouche)
- Egypte: la diabolisation des Frères musulmans
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Egypte : manifestations massives contre le pouvoir
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 30.06.2013 à 16h44 • Mis à jour le 01.07.2013 à 08h41
Au moins cinq personnes ont été tuées, dimanche 30 juin, et plus de 600 blessées dans des heurts entre partisans et adversaires du président islamiste égyptien Mohamed Morsi, en marge de manifestations monstres à travers tout le pays. L'armée estime à "plusieurs millions" le nombre d'opposants au président qui sont descendus dans la rue, un an jour pour jour après son investiture. Au Caire et à Alexandrie, plus d'un million de personnes ont défilé. Il s'agit "de la plus grande manifestation dans l'histoire de l'Egypte", a affirmé une source militaire citée par l'AFP.
Redoutant de graves troubles, l'armée et la police s'étaient déployées à travers le pays pour renforcer la protection des installations vitales, notamment le canal de Suez. Les militaires se sont dits récemment prêts à interveir si le climatdégénérait, après la mort de huit personnes, dont un Américain, dans les jours qui ont précédé.
Dimanche, les victimes ont été tuées à Beni Suef et dans la province d'Assiout, au sud du Caire, lors d'affrontements entre partisans et adversaires du président. Au Caire, le QG des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, a été attaqué avec des cocktails Molotov et des tirs de chevrotine. Un homme de 26 ans a été tué d'un tir dans la tête, et plusieurs dizaines d'autres personnes blessées, selon une source médicale. Dans l'ensemble du pays, 613 personnes ont été soignées pour des blessures reçues pendant les affrontements, a précisé le ministère de la santé selon un nouveau bilan.
"MORSI M'A TRAHI"
Sur la place Tahrir, emblématique de la révolte contre Hosni Moubarak début 2011, la foule a afflué en brandissant des cartons rouges à l'adresse du président. "Je suis ici parce que Morsi, pour qui j'ai voté, m'a trahi et n'a pas tenu ses promesses. L'Egypte va être libérée une nouvelle fois à partir de Tahrir", affirmait Mohammed Samir, venu de Mansourah, dans le delta du Nil, pour manifester dans la capitale.
"C'est une deuxième révolution, et Tahrir en est le symbole", affirmait Ibrahim Hammouda, un charpentier venu de Damiette (Nord). Les manifestants se sont également massés aux abords du palais présidentiel, dans le quartier d'Héliopolis, en scandant "Dégage" et "Le peuple veut la chute du régime".
Non loin, des militants islamistes campaient depuis plusieurs jours pour défendre la "légitimité" du premier chef de l'Etat égyptien librement élu. Ils étaient 25 000 dimanche soir, selon l'armée. Après plusieurs démonstrations de force ce mois-ci, les Frères musulmans n'ont de leur côté pas appelé officiellement leurs membres à descendre dans la rue ce dimanche, contrairement à d'autres mouvements islamistes.
Des manifestations anti-Morsi ont également eu lieu à Alexandrie, deuxième ville du pays, à Menouf et Mahallah, dans le delta du Nil, ainsi qu'à Port-Saïd et Suez, sur le canal du même nom, ou encore dans la ville natale de M. Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire.
APPEL AU DIALOGUE
La présidence a réagi en affirmant que "le dialogue est la seule façon pour parvenir à une entente" et qu'elle était "ouverte pour lancer un véritable et sérieux dialogue national". Mais la principale coalition de l'opposition égyptienne a appelé les manifestants à rester dans la rue jusqu'à la démission du régime "dictatorial"du président Morsi, accusé de gouverner au seul profit des islamistes et de laisserl'économie s'effondrer.
Dans un texte intitulé "déclaration révolutionnaire numéro 1", le Front du salut national appelle "toutes les forces révolutionnaires et tous les citoyens à maintenir leurs rassemblements pacifiques sur les places, dans les rues, les villages et les hameaux du pays [...] jusqu'à la chute de tous les éléments de ce régime dictatorial".
Cette journée constitue le point d'orgue de la campagne Tamarrud (rébellion en arabe), le mouvement à l'origine des appels à manifester massivement pour réclamer le départ de M. Morsi le jour même de l'anniversaire de son investiture. Tamarrud, soutenu par de nombreuses personnalités et mouvement de l'opposition laïque, libérale ou de gauche, assure avoir collecté plus de 22 millions de signatures pour une présidentielle anticipée, soit plus que le nombre d'électeurs de M. Morsi en juin 2012 (13,23 millions).
A lire : Tamarrud : des millions de signatures contre le président égyptien
LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE
Après un an d'une présidence mouvementée, déjà marquée par plusieurs crises, M. Morsi vit son "Jour du jugement", titraient dimanche certains journaux. Mais dans une interview accordée au journal britannique The Guardian publiée dimanche, Mohamed Morsi se dit déterminé à tenir tête à ce qu'il présente comme une remise en cause antidémocratique de sa légitimité électorale, émanant selon lui de partisans de l'ancien régime.
S'il cède face à la pression de la rue, fait-il valoir, "il y aura toujours des gens pour s'opposer au nouveau président et, une semaine ou un mois plus tard, ils demanderont sa démission". Mohamed Morsi a toutefois réitéré sa proposition, formulée mercredi dans un discours télévisé, de réviser la Constitution d'inspiration islamiste, une suggestion que l'opposition a jugée insuffisante.
L'instabilité persistante en Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec plus de 80 millions d'habitants, pèse lourdement sur une économie handicapée par une inflation et un chômage en hausse ainsi qu'une chute de sa monnaie.
Samedi, le président américain, Barack Obama, a demandé à M. Morsi et à l'opposition d'engager un dialogue "plus constructif". Craignant des dérapages, le département d'Etat américain a annoncé le départ d'une partie de son personnel diplomatique et plusieurs pays, dont la France et la Grande-Bretagne, ont diffusé des consignes de prudence à leurs ressortissants.
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Égypte: Qaradâwî, arrêté et incarcéré au Caire
IRIB-Il était revenu en Égypte pour tenter de calmer les foules anti-Morsi.
Alors qu’il s’apprêtait à quitter nuitamment Le Caire, hier, très tard dans la soirée, et après avoir en vain demandé aux Egyptiens de se parler entre eux, l’imam wahabo-terroriste, chantre des Frères musulmans sur Al-Jazeera, Yûsuf Al-Qaradâwî, vient de voir son parcours de criminel par procuration, s’arrêter.
Yûsuf Al-Qaradâwî, a donc été empêché de quitter Le Caire, après que les services secrets égyptiens qui le recherchaient aient su, qu’il voulait quitter l’Égypte, pour rentrer au Qatar. Selon des sources bien introduites, il a été incarcéré, ou du moins, placé en résidence surveillée. L’intelligence égyptienne lui aurait signifié qu’il sera remis à la justice pour incitation à la haine, pousse-au-crime de musulmans chiites, de chrétiens, et incitation au djihad en Syrie, en Irak et en Égypte, contre la même catégorie des personnes.
Un coup dur supplémentaire pour les Frères musulmans déjà sous pression en Égypte, avec l’arrestation de Mohamed Morsi, que les Etats-Unis ne digèrent toujours pas. Hélas, le peuple laïc égyptien a dit NON.
Allain Jules |
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La Turquie réclame la libération immédiate de Morsi
Publié le : Mardi 16 juillet 2013-04:00 PM
La Turquie a réclamé la libération immédiate du président égyptien déchu Mohamed Morsi et avancé un plan visant à mettre fin à la phase transitoire par l’organisation de l’élection d’un président civil dans huit mois.
Selon le quotidien anglophone turc Today’s Zaman, le président turc Abdallah Gul a tenu une séance de pourparlers avec l’ambassadeur égyptien Abdel Rahman Salah Eddine, et ce lors de la première rencontre officielle entre les Turcs et les Égyptiens depuis la déposition de Morsi le 3 juillet courant.
Lors de la réunion, M. Gul a souligné l’importance de la poursuite des rapports forts, stratégiques et historiques entre les deux pays.
Le président turc a souligné l’importance pour le gouvernement transitoire de former un comité de 50 membres dans 15 jours, regroupant des avocats, des représentants des Universités, des unions ouvriers, et d’organisations de la société civile, pour la rédaction d’une nouvelle Constitution sur laquelle le président appelle à un référendum dans un mois.
Le président turc a jugé impératif la création d’une commission indépendante des élections, suivie par l’organisation d’élections parlementaires dans trois mois, et ensuite des présidentielles. |
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Metula News Agency
Ici, on n’a absolument pas compris non plus l’appel de l’administration Obama, la semaine dernière, à l’Armée égyptienne : "Libérez Morsi !". Tous les analystes de la région savent pertinemment que si l’ancien président était relâché, ces jours, le pays du delta du Nil sombrerait instantanément dans la guerre civile.
D’ailleurs, le général al Sissi - pourtant tributaire de la manne étasunienne pour sa survie économique, celle des forces armées et celle de l’Egypte entière -, loin de répondre à l’injonction de Washington, a, quelques heures après en avoir pris acte, décidé de poursuivre judiciairement le Frère musulman et de commencer immédiatement la procédure en faisant soumettre Morsi à un interrogatoire en règle concernant son évasion de prison en 2011.
Pourquoi Barack Obama a-t-il lancé cet appel ? Qu’est-ce qui l’a motivé ? Peut-on croire les engagements d’un personnage envoyant des requêtes de cette sorte ? Et ceux des conseillers qui le laissent agir ainsi ? Peut-on faire confiance pour assurer notre protection à des gens qui procèdent de manière aussi déraisonnable, alors que nous sommes la cible hebdomadaire de menaces d’extermination de la part du clergé perse, et qu’Ahmadinejad définit la négation de la Shoah comme l’acte le plus important de sa présidence ?
En frappant et détruisant des entrepôts bétonnés et dûment camouflés en plein cœur du réduit alaouite, il y a dix jours à Lattaquié, Israël a certes voulu se débarrasser des missiles Yakhonts qui hypothéquaient la liberté de ses mouvements maritimes.
Mais elle a aussi lancé un signal fort, aux Russes, leur démontrant qu’elle n’hésiterait pas à pulvériser les matériels modernes que Poutine livre aux ennemis de Jérusalem ; leur indiquant, par l’action, que la présence toute proche de leur flotte dans la grande base de Tartous ne nous empêchait pas de protéger nos intérêts.
Et un signal plus fort encore à Khamenei, qui dispose globalement d’un armement – radars et missiles sol-air - en tous points similaire à celui qui défend Lattaquié et la flotte russe, et qui n’a pas même réagi au raid de Tsahal.
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L’Armée Egyptienne mâte les Palestino-Jihadistes du Sinaï
http://www.jforum.fr/forum/international/article/l-armee-egyptienne-mate-les
lundi 15 juillet 2013, par MarcBRZ
Les hostilités entre l’armée égyptienne et les Islamistes font de nombreux morts, au Sinaï.
Deux zones explosives près de la frontière israélienne.
On a été témoin, ces dix derniers jours de dizaines de tués et de centaines de blessés, au cours des combats entre les forces de sécurité égyptiennes et une coalition d’Islamistes Salafistes de plus en plus agressifs, de combattants du Hamas et du Jihad Islamiste palestinien, rapportent les sources du renseignement de Debkafile. L’armée égyptienne a imposé un blackout quant aux informations en provenance du champ de bataille sinaïtique.
Au cours du dernier incident, lundi 15 juillet, des roquettes et lance-roquettes autopropulsées ont fait sauter un bus transportant des travailleurs en direction de la Base d’al-Gora de la Force Multibationale (MFO), près de la ville du Nord Sinaï d’El Arish. Selon des sources officielles, trois des passagers ont été tués et 17 blessés. Des estimations officieuses parlent de 13 à 20 tués. Les assaillants ont crié « Allahw’kbar, dès que le bus a explosé.
Debkafile révèle que, peu de temps après, un nombre non-précisé de soldats égyptiens et d’agresseurs islamistes ont été tués, au cours d’un échange de tirs nourris, près de là. Les Salafistes ont essayé de poser des bombes le long de la route reliant la ville de Sheikh Zeid au campement de la Force Multinationale. Beaucoup ‘entre eux sont morts, quand des tirs de fusil ont déclenché les explosifs qu’ils transportaient.
Nos sources dévoilent que, depuis la chute des Frères Musulmans au Caire, le 3 juillet, les troupes égyptiennes sont confrontées à la violence résurgente des Islamistes, sur quatre zones de combat, dans le Sinaï, dont deux se situent sur la frontière israélienne.
L’une correspond à la zone de Rafah, au Sud de la Bande de Gaza, où les Salafistes luttent contre les forces égyptiennes engagées à bloquer les tunnels de contrebande qui sillonnent les bordures de l’enclave palestinienne.
QG égyptien dans le Sinaï
Le Commandant de la Seconde Armée d’Egypte, le Général Ahmed Wasfi est convaincu par les renseignements qui lui parviennent, que les Frères Musulmans détrônés il y a deux semaines au Caire et leurs alliés libyens sont de connivence avec les Salafistes bédouins du Sinaï, le Hamas et le Jihad islamiste palestiniens de la Bande de Gaza, pour mettre n œuvre un soulèvement violent contre l’armée égyptienne et les forces de sécurité du Sinaï.
Les évènements des dernières 24h lui ont confirmé cette conviction ancrée. Samedi 13 juillet, l’armée égyptienne a intercepté et détruit trois convois d’armes, traversant la frontière libyo-égyptienne, en route pour la Bande de Gaza. Le jour suivant, des Salafistes armés ont conduit des attaques multiples et coordonnées contre les camps de la Police des Frontières, des barrages, checks-points et patrouilles, en face de la région israélienne d’Halutza.
Les résidents de Bnei Netzarim, Naveh, Yevul, Dekel, Avshalom et Sdeh Avraham se sont vus vivement recommandés de demeurer dans des zones protégées et les escadrons de sécurité locale ont été placés en alerte, au cas où des assaillants salafistes prenaient la frontière d’assaut, pour attaquer des cibles israéliennes.
Au cours de la nuit, Tsahal a renforcé les unités militaires présentes dans la zone. Au cours de ce processus, un rone israélienne Hermes 450 s’est écrasé, alors qu’il était en mission de surveillance au-dessus de la zone des combats. Les Forces aériennes israéliennes ont rapporté qu’une défaillance technique était la cause de l’embardée du drone devenu hors de contrôle.
Tout au long de la journée de dimanche, l’armée égyptienne a dépêché des force supplémentaires pour renforcer les unités du génie engagées à la destruction des tunnels de contrebande d’armes, de combattants et de produits de consommation, vers la Bande de Gaza, depuis plus de dix ans, qui fournissent une source essentielle de revenus au régime dirigé par le Hamas [il prélève 25% de taxe sur tout produit entrant. Il y a, au moins, 600 millionnaires à Gaza, qui se sont engraissés grâce à ces fraudes]. Les ordres, en provenance du Haut-Commande du Caire sont d’augmenter la pression sur le Hamas et le Jihad Islamique, de façon à ce qu’ils « rappellent leurs chiens ». Ainsi, l’Armée Egyptienne a pris un certain nombre de tunnels pour cibles, sur la frontière près de Rafah, utilisée pour introduire clandestinement du carburant à Gaza. Sans essence, leur mobilité au combat va se réduire drastiquement.
Les sources de l’armée affirment que 80% de l’ensemble de tous les tunnels ont été démolis, soit un total d’environ 805 tunnels. On a utilisé des bulldozers pour réduire en pièces plusieurs machines de pompage et d’alimentation du carburant vers la Bande de Gaza, à travers ces tunnels.
Le Premier Ministre de Gaza, Ismaïl Haniyeh a tenté de faire appel aux chefs du renseignement au Caire, pour qu’ils stoppent l’opération. On s’est débarrassé de lui en le renvoyant vers de jeunes officiers de second rang qui lui ont affirmé ne pas être suffisamment compétents pour prendre de telles décisions en la matière et qu’ils transmettraient ses requêtes à la plus haute autorité.. [dès que l’opération serait terminée !].
La zone d’El Arish est devenue la plus dangereuse de ces quatre théâtres de guerre : ici, les forces égyptiennes, massivement concentrées sont la cible d’assauts constants. Ils sont encerclés par des milliers d’hommes armés salafistes. Tout officier, soldat ou véhicule tentant de sortir de son bastion fortifié prend le risque d’être victime de bombes dissimilées sur le bord de la route, d’armes antitanks, de grenades à main et des tirs de mitrailleuses lourdes.
Les combats font rage en deux autres endroits : les montagnes centrales de Jabel Halal etle long de la frontière israélo-égyptienne, face à la base aérienne d’Ovda, dans le sud.
debka.com Adaptation : Marc Brzustowski.
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Morsi n’a pas été élu démocratiquement. Voici comment et pourquoi.
Par : Amina Tharwat Abaza
Publié le : 15/07/13
La situation en Égypte racontée par une militante égyptienne.
Aux mécontents et autres donneurs de leçons, je leur répondrai en paraphrasant Aimé Césaire :« Le peuple égyptien, il vous emmerde »
- 1- Son parti et la confrérie islamique ont falsifié les listes électorales, et les électeurs de son parti avaient plusieurs bulletins de vote, le cas le plus surprenant était un électeur qui a disposé de 60 bulletins différents, utilisables dans des bureaux de vote différents. C’est pour permettre à ces fraudeurs de voter partout que les élections ont été étalées sur plusieurs jours. La justice a été saisie de cette affaire de fraude avant que Morsi ne soit déposé.
- 2- Une autre affaire de fraude concerne l’imprimerie nationale qui a émis plusieurs centaines de milliers de bulletins de vote qui ont été remis aux partisans de Morsi pour bourrer les urnes.
- 3- Les anti-Morsi et surtout les chrétiens ont été interdits de vote. Parfois sous la menace de brûler leurs maisons ou leurs commerces et de tuer leurs enfants.
- 4- En Égypte, les bureaux de vote sont supervisés par un magistrat (C’est la loi) La magistrature a refusé de superviser les bureaux de vote, parce que les « frères musulmans » s’attroupaient en masse dans les bureaux de vote pour intimider les votants et les obliger à voter pour Morsi.
- 5- En plus des gros bras présents dans les bureaux de vote, les pro-Morsi organisaient des files d’attente interminables devant les bureaux de vote. Ces files d’attente ne bougeaient presque pas, et ne votaient que très lentement. Ce qui fait que les autres votants se lassaient d’attendre et finissaient par rentrer chez eux.
- 6- Il est établi JUDICIAIREMENT, ET AVANT LA DESTITUTION DE MORSI, que c’est le général Chafiq qui avait remporté les élections présidentielles. Mais les frères musulmans ont menacé de mettre le pays à feu et à sang si Morsi n’était pas déclaré vainqueur. L’armée a fini par céder par crainte d’un bain de sang.
- 7- Le vote de l’assemblée nationale a été annulé en justice, et l’assemblée nationale dissoute, à cause des fraudes mentionnées plus haut.
8- Le jour où la Haute Cour Constitutionnelle devait rendre sa décision sur la validité du vote sur la constitution, des hordes payées par les islamistes ont assiégé le bâtiment de la Cour et empêché les magistrats de se réunir.
Voilà comment Morsi et sa mafia criminelle sont venus au pouvoir.
Alors, de grâce, renseignez-vous sur les faits avant de donner des leçons de démocratie à la terre entière.
Par ailleurs, depuis son élection, des « députés » de l’assemblée nationale dissoute ont proposé les textes de lois suivants :
- A- Une loi supprimant l’âge minimal du mariage, pour permettre le mariage des filles mineures et même enfant. Au motif que le Prophète a épousé Aicha alors qu’elle avait neuf ans.
- B- Une loi supprimant la scolarité obligatoire des enfants et la gratuité de l’enseignement primaire. Au motif qu’on n’a pas besoin d’écoles, puisque le prophète lui-même était illettré.
- C- Depuis que Morsi a été « élu », les chrétiens étaient accusés d’être des « croisés » ennemis de l’Égypte et de l’Islam, alors que l’Égypte est leur pays depuis toujours. De nombreuses églises ont été incendiées, et de nombreux chrétiens assassinés. Le gouvernement en place n’a même pas condamné ces actes odieux. Des centaines de filles et de jeunes femmes chrétiennes sont la cible des islamistes les plus radicaux. Enlevées, elles sont ensuite converties et mariées de force. En plus des chrétiens, il y a eu en mai 2013 un véritable pogrom où les islamistes ont assassiné d’autres musulmans chiites qui priaient. Le but est de fomenter une guerre civile et confessionnelle.
- D- Morsi et sa mafia ont délibérément laissé des djihadistes de AQMI et de HAMAS investir le Sinaï, pour servir de force de soutien s’il devait être renversé, et puis de permettre une solution du conflit Israël/Palestine en installant les Palestiniens dans le Sinaï. À cet effet, ils ont introduit dans la constitution (aujourd’hui abolie) un article permettant au président de VENDRE telle partie du territoire national qu’il voudra à qui il voudra, y compris une puissance étrangère… en gros, un article légalisant la haute trahison.
- E- Ajoutons à cela que depuis la prise de fonction de Morsi, les Islamistes faisaient régner la terreur : un couple de jeunes amoureux assassinés en pleine rue, parce que la charia interdit à des jeunes de sortir ensemble, une gamine en école primaire, sans voile tondue en classe pas la maîtresse d’école, et tous les jours des incidents de ce genre.
- F- Morsi a nommé comme gouverneur de la région touristique de Louxor un membre d’une association terroriste qui avait assassiné 75 touristes devant le temple de Hatshepsout (Avant que ce dernier soit contraint de démissionner).
- G- Morsi a nommé un ministre de la culture qui, dès sa prise de fonction, fermé l’Opéra du Caire, interdit la danse et imposé des séries télévisées « sans actrices ».
Chute du tourisme. Assassinat de la culture. L’économie ce n’est pas mieux : Les réserves de devises sont tombées au-dessous du minimum critique, et le gouverneur de la banque centrale a donné sa démission.
Le chômage a augmenté de 30 % en une année. Les prix ont augmenté de 40 %. Le cours de la livre égyptienne est passé de 1 euro pour 7 livres à un euro pour 13 livres.
Le peuple, qui est la source de la légitimité démocratique n’a pas accepté de vivre 3 ans de plus sous ce régime criminel pour respecter une échéance électorale qui serait évidemment truquée et falsifiée comme la précédente.
Alors, le peuple a imposé sa volonté.
Aux mécontents et autres donneurs de leçons, je leur répondrai en paraphrasant Aimé Césaire « Le peuple égyptien, il vous emmerde »
Amina Tharwat Abaza
S.P.A.R.E Founder and President.
Egyptian Ambassador for World Animal Day.
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Le Point.fr - Publié le 16/07/2013 à 18:33 - Modifié le 17/07/2013 à 14:04
Les chrétiens d'Égypte accueillent avec joie l'éviction du président Mohamed Morsi, qu'ils accusent d'avoir contribué à leur marginalisation.
Photo d'illustration. Des femmes coptes scandent des slogans anti-Frères musulmans devant la cathédrale Saint-Marc du Caire, le 7 avril dernier. © Amr Nabil / Sipa
Le temps semble s'être arrêté dans cet ancien quartier copte du Caire. Vieux de plus de 1 000 ans, le lieu abrite trois des plus anciennes églises d'Égypte : Saint-Georges, Saint-Serge et l'Église suspendue. Une vieille dame en robe descend avec peine l'escalier de pierre ocre menant dans l'enceinte du souk millénaire. Nadia n'est pas voilée et laisse admirer ses boucles d'oreilles en or. Elle porte au bras un tatouage représentant une croix. Cette Égyptienne est copte, autrement dit chrétienne d'Égypte.
"Je suis ravie que Mohamed Morsi ne soit plus là, car il n'a fait que nous diviser, souligne-t-elle. En ne parlant que de charia dans ses discours, il ne s'adressait qu'aux musulmans." Plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient, les Coptes (nom dérivé du grec qui signifie "égyptien") sont présents dans le pays depuis la fin de l'époque pharaonique. Mais l'invasion arabe, au VIIe siècle, a marqué le début de leur déclin. Les chrétiens d'Égypte ne représenteraient plus aujourd'hui que de 6 à 10 % des 84 millions d'Égyptiens, dans un pays à très grande majorité musulmane.
Discours antichrétien
Les étroites ruelles de la cité antique sont vides de tout habitant. Les touristes ont délaissé les magasins de souvenirs, laissant la poussière s'emparer des livres et autres portraits du Christ. Trois femmes vêtues de noir se présentent soudain devant une échoppe. Elles disent revenir d'un enterrement. "Morsi est parti, Dieu soit loué", sourient-elles, avant de disparaître aussitôt. L'accession du Frère musulman à la présidence du pays en juin 2012 s'est accompagnée d'une recrudescence d'attaques visant les Coptes. Des violences qui s'expliquent par une libération du discours antichrétien, notamment dans les prêches enflammés des islamistes les plus radicaux.
Adel Eshada est propriétaire d'une boutique du vieux Caire depuis 45 ans. Le sexagénaire vend bibles, corans, et même livres de cuisine égyptienne. Mais son magasin est vide, résultat, selon lui, de l'absence de sécurité dans le pays depuis la révolution du 25 janvier 2011. D'après le commerçant, nombreux sont les Coptes qui auraient ainsi été amenés à quitter le pays depuis un an. Assis sur un banc, face à sa boutique dont il a coupé l'électricité pour réaliser des économies, le vieil homme chauve dénonce le harcèlement dont il est victime. "Les islamistes essaient de me provoquer en m'insultant et en m'humiliant, mais je ne réagis pas", affirme-t-il. Pourtant, un officier de police stationné à l'entrée du quartier assure : "Les Coptes et les musulmans vivent ensemble main dans la main." L'agent se défend ainsi d'avoir été dépêché sur place pour protéger la minorité chrétienne. "Toute personne enfreignant la loi est punie, peu importe sa confession", lance-t-il.
Discriminations
Adossé à un mur, un jeune couple profite de l'ombre pour déguster des biscuits en plein jeûne du ramadan. "On ne se cache pas ici, car nous sommes dans l'enceinte de l'Église", souligne Gabriel, un Copte de 25 ans. "Mais dehors, je me sens étranger." Le jeune homme affirme être sans cesse pris à partie dans la rue, lorsqu'il se promène avec sa fiancée. "Lorsqu'on aperçoit ma croix accrochée à mon rétroviseur, on n'hésite pas à me cracher dessus", raconte-t-il. Titulaire d'une licence en commerce, Gabriel doit se contenter d'un métier de chauffeur de taxi. Quant à Amal, sa fiancée, elle n'a pas de travail malgré son diplôme de comptable. "Nous sommes victimes de discriminations, car nous sommes chrétiens", assure-t-il.
Si la Constitution égyptienne accorde en théorie les mêmes droits à tous ses citoyens, peu importe leur appartenance religieuse, il est rare de voir des Coptes occuper des postes de haut niveau, que ce soit dans le gouvernement, le Parlement ou à l'université. Et l'adoption par référendum, en décembre 2012, d'un nouveau texte plaçant l'islam au coeur de la société n'a fait qu'éloigner la perspective d'un État égalitaire entre les différentes communautés égyptiennes. Ainsi, le couple ne voit aujourd'hui son salut que dans un départ à l'étranger, malgré la récente mise à l'écart de Mohamed Morsi. "L'avenir est noir", lâche Gabriel, sans détour.
Théorie du complot
Le portrait du nouveau patriarche copte trône fièrement sur les bicoques cubiques de la vieille ville. Élu en novembre 2012, Tawadros II s'est rapidement démarqué du pouvoir islamiste du Caire. En avril 2013, le pape orthodoxe a accusé le président Morsi de "négligence" après des affrontements entre policiers et Coptes qui avaient fait 2 morts et 89 blessés devant la cathédrale Saint-Marc du Caire. Le 1er juillet, Tawadros II apparaît à la télévision aux côtés du général al-Sissi, qui somme le président islamiste de quitter le pouvoir.
"La majorité des manifestants à Tahrir étaient des chrétiens et des fellouls (caciques de l'ancien régime, NDLR)", grogne devant la mosquée Rabaa al-Adaweya du Caire Mossad Fathi, médecin responsable d'une milice d'autodéfense des Frères musulmans. "C'est le pape Tawadros qui les a poussés à manifester, poursuit-il. Si nous, les Frères, voulons la démocratie, les chrétiens veulent la guerre civile."
Actes de vengeance
Des accusations récurrentes au sein de la confrérie que John Andi, un Copte d'une vingtaine d'années, rejette catégoriquement. "Il est vrai que les Coptes ont beaucoup participé aux manifestations anti-Morsi, mais ils étaient autant présents que les musulmans", assure le jeune homme frêle, de passage dans le vieux Caire pour visiter l'église Saint-Serge. "Morsi n'a pas respecté les idéaux révolutionnaires, la justice sociale et la liberté d'expression, insiste John Andi. C'était un dictateur, qui s'est attribué les pleins pouvoirs. Il a nommé des Frères partout et n'a associé aucun chrétien."
S'ils ne cachent pas leur satisfaction à voir le président islamiste écarté du pouvoir, les chrétiens d'Égypte sont depuis la cible d'actes de vengeance. Depuis le 3 juillet, au moins six Coptes ont ainsi été tués à Louxor et dans le Sinaï.
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lundi 22 juillet 2013
LA CHUTE DES FRÈRES MUSULMANS MET LES SALAFISTES EN ORBITE
LE REGARD DE JACQUES BENILLOUCHE POUR TRIBUNEJUIVE.INFO
La chute des Frères musulmans en Égypte accroit l’influence grandissante des salafistes arabes. Elle est le résultat des relations conflictuelles entre le Qatar, proche des Frères musulmans, et l’Arabie saoudite inspiratrice des salafistes. La différence idéologique des deux clans de l’islam tient à leur méthode pour arriver au pouvoir.
Les Frères musulmans veulent islamiser le pays par le haut, c’est-à-dire par une prise de pouvoir politique au sommet après utilisation des structures étatiques. Les salafistes ont le même objectif d’islamiser le pays, mais par le bas, en utilisant la population pour remodeler les instances du pouvoir par une application intensive de la charia. Contrairement aux Frères musulmans, mieux organisés, les mouvances fondamentalistes restent hétéroclites.
Printemps arabes
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Salafistes en Jordanie |
Le printemps arabe a permis aux adeptes d’un retour aux sources des «pieux ancêtres» (al-salaf el-saleh, en arabe) dont une seule petite frange prône le recours à la violence. La stratégie des salafistes s’explique, selon Jean-Pierre Filiu professeur à Sciences Po, par «une volonté de créer un rapport de force dans la rue, en prenant prétexte de la dénonciation des atteintes au sacré». L’Arabie saoudite a encouragé la propagation du discours salafiste à travers ses différentes chaines de télévision dans le seul but de diviser les islamistes et d’affaiblir les Frères musulmans. Les partisans du Qatar ont instrumentalisé les salafistes pour leur faire jouer le rôle d’épouvantails, dans les pays en butte à une insurrection populaire. Bachar Al-Assad a d’ailleurs trouvé en Syrie, grâce à eux, une justification aux massacres des groupes terroristes qui s’opposent à lui.
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Cheikh salafiste libanais al-Assir |
Pour permettre un maillage de toute une population dans plusieurs pays, les salafistes se regroupent en petites formations hétéroclites dirigées par des cheikhs influents. S’ils axent leur message sur l’aspect religieux et social, ils n’oublient pas de défendre leur dogme. Certes, ils n’excellent pas dans le discours politique, souvent mal compris par leurs adeptes, mais ils arrivent à convaincre de la nécessité de réformes religieuses fondées sur la charia.
Tous les pays arabes sans exception ont réprimé la mouvance salafiste. En Libye, Mouammar Kadhafi avait pris prétexte de la destruction de mausolées musulmans pour combattre l’organisation salafiste radicale libyenne, «Katibat ansar el-charia», à l’origine d’ailleurs de l’attaque du consulat américain à Benghazi. Le président de Ben Ali les avait pourchassés en Tunisie tandis que le régime actuel islamiste d’Ennahda les combat dans les montagnes de Chaambi pour les renvoyer au-delà de la frontière algérienne.
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Salafiste tunisien : Abou Iyyadh Al-Tunisi, |
Salafistes égyptiens
Les salafistes n’ont pas de culture de gouvernement et ne cherchent pas à entrer en politique. Ils ont souvent tendance à susciter les débordements dans les pays faibles pour essayer de récupérer à leur profit le mécontentement des populations.
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Salafistes égyptiens |
En Égypte en revanche, sur les conseils de l’Arabie saoudite, ils ont appris à modérer leur discours pour entrer dans le jeu politique. Aux dernières élections législatives, ils avaient remporté 25% des sièges en deuxième place derrière les Frères musulmans. Mais la chute des Frères musulmans hypothèque l’avenir de l’islam politique qui disposait du plus grand pays arabe pour se crédibiliser et pour se diffuser. Ce problème a d’ailleurs été discuté au sommet, au sein de l’Organisation internationale des Frères musulmans,Tanzim Dawli, qui a convoqué d’urgence une réunion de crise à Istanbul pour prendre les mesures contre le coup subi par la Confrérie. Elle a analysé les raisons de l’échec égyptien et les risques sur l’avenir de l’islam politique.
Les divisions s'enveniment au sein même des Frères car le clivage entre jeunes et anciens dirigeants s’exprime au grand jour. Le mouvement créé par Hassan Al-Banna il y a 80 ans n’a pas résisté à sa première expérience gouvernementale. Les printemps arabes ont perdu leur idéologie constitutive des révolutions. Le chercheur Ammar Ali Hassan attribue cet échec à «un orgueil soutenu par une volonté de s’accaparer le pouvoir, mais avec une incapacité et une inefficacité de gouvernance. L’islam est la solution s’est révélé illusoire». L’effondrement de Morsi n’est pas dû à un problème d’idéologie ou de charia mais à son pouvoir personnel : «la légitimité c’est moi». La Confrérie a pourtant résisté aux coups de Nasser et de Moubarak car son organisation était semi-secrète mais elle s’est effondrée après seulement une année de pouvoir de Morsi.
Al-Nour au pouvoir en Égypte
Les salafistes profitent donc de la crise au sein des Frères musulmans pour tenter de représenter, à leur place, le nouvel islam politique. D’ailleurs le parti salafiste Al-Nour se pose à présent en leader des partis islamiques. Les salafistes avaient disparu du champ de vision mondial mais ils réapparaissent à présent pour être courtisés par les forces politiques en Égypte.
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La réunion du 3 juillet 2013 |
Une image reste dans les esprits pour conforter leur place dans l’échiquier égyptien. Le général Al-Sissi avait annoncé le 3 juillet le départ du président Morsi alors qu’il était accompagné de personnalités politiques et religieuses représentatives dont le cheikh d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayeb, le pape Tawadros II, le prix Nobel de la paix Mohamed Baradei et Galal Morra, secrétaire général du parti Al-Nour.
L’entrée en politique des salafistes est une surprise car il n’est pas dans leur culture de participer aux affaires d’un pays, surtout quand il s’agit de cautionner l’éviction de l’islamiste Morsi. L’Arabie saoudite a voulu battre le fer chaud pour installer ses pions dans un pays qui l’avait boudée au profit du Qatar et de ses millions de dollars. Les salafistes ont donc analysé les erreurs des Frères musulmans pour les éviter.
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Ziad Bahaeddine |
Mais leurs relations avec l’armée restent une inconnue car ils n’ont jamais pactisé avec les militaires. Par pragmatisme, ils ont été contraints de se rapprocher des nouveaux tenants du régime égyptien pour sauver ce qu’ils pouvaient encore sauver, la Constitution avec ses pans entiers de dogme islamiste et le Parlement où ils occupent 25% des sièges. Ils disposent d’une influence certaine puisqu’ils ont réussi à bloquer la nomination de Mohamed El-Baradei et du socialiste Ziad Bahaeddine du poste de premier ministre. La fragilité du nouveau gouvernement les met en position d’imposer leur avis sur certaines décisions politiques.
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Les salafistes d'Al-Nour |
Il est certain que leur présence au pouvoir va exacerber la rivalité entre Al-Nour et les Frères musulmans qui n’est pas nouvelle puisqu’ils avaient présenté des listes distinctes aux élections législatives et que Abdel-Moneim Aboul-Foutouh a été le candidat présidentiel sans succès des salafistes. Ils n’hésitent pas aujourd’hui à critiquer ouvertement l’hégémonie de Morsi qui ne leur a laissé aucune petite place dans les institutions, en particulier dans le contrôle sur les mosquées par le biais du ministère des Waqfs. Le parti Al-Nour s’est aussi distingué dans le traitement du conflit syrien en s’alignant, contrairement à Morsi, sur la stratégie de l’Arabie saoudite.
Les Frères musulmans, bien que partisans de la charia, gardent cependant leur étiquette surfaite de«modérés», sous prétexte qu’ils ne rejettent pas la démocratie et la laïcité accusées par les salafistes de corrompre la foi musulmane. Mais les salafistes veulent exploiter les changements intervenus dans les révolutions arabes car ils voient dans les processus de transition une occasion historique de créer un État et une société islamiques. L’entrée en politique des salafistes représente cependant une radicalisation de l’islam politique. Elle entérine la victoire de l’Arabie saoudite sur le Qatar qui n’a plus d’autres alliés que le Hamas et d’une certaine mesure la Turquie.
http://www.tribunejuive.info/moyen-orient/la-chute-des-frEgyeres-musulmans-met-les-salafistes-en-orbite
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Egypte: la diabolisation des Frères musulmans
De notre correspondante Nina Hubinet, publié le 26/07/2013 à 07:43, mis à jour à 15:08
Les discours de haine contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi se banalisent depuis un mois. La diabolisation des islamistes vise à légitimer la répression à leur encontre, à l'heure ou pro et anti-Morsi sont face à face dans la rue, ce vendredi.
L'objectif des militaires est, selon le mouvement du 6 avril, de faire endosser au peuple la responsabilité d'un nouveau massacre de manifestants islamistes.
Reuters/Asmaa Waguih
Il n'a pas fallu longtemps aux Egyptiens pour réagir au discours d'Abdel Fattah Al Sissi sur les réseaux sociaux. Mercredi, le ministre de la Défense a appelé ses concitoyens à descendre dans les rues ce vendredi pour "lui donner mandat afin d'en finir avec le terrorisme et la violence". Autrement dit, le général leur demandait d'exprimer, via des manifestations massives, leur approbation d'une nouvelle vague de répression, potentiellement violente, contre les partisans du président Mohamed Morsi.
Le terme "terroristes" est devenu banal pour qualifier les islamistes
Sur Facebook, beaucoup d'Egyptiens ont aussitôt affiché leur soutien à l'armée. Une jeune femme écrivait ainsi sur son mur: "Oui, j'autorise Sissi à exterminer les Frères musulmans et aussi, si possible, les salafistes". En écho à la violence dans les rues, des propos aussi virulents sont devenus habituels ces dernières semaines en Egypte, tant dans le camp des opposants aux Frères musulmans que dans celui de leurs partisans, qui disqualifient systématiquement leurs adversaires politiques comme des "kufar", des infidèles.
Des révolutionnaires de la première heure, comme le mouvement des Jeunes du 6 Avril, ont en revanche dénoncé l'appel du ministre de la Défense. L'objectif des militaires est, selon eux, de faire endosser au peuple la responsabilité d'un nouveau massacre de manifestants islamistes. Mais une grande partie des Egyptiens semblent prêts à fermer les yeux sur les crimes que l'armée pourrait commettre contre les partisans de Mohamed Morsi, qu'ils considèrent désormais comme des "terroristes". En moins d'un mois, le terme est en effet devenu banal pour qualifier les islamistes: reprenant une rhétorique utilisée par le régime d'Hosni Moubarak, certains médias égyptiens n'hésitent pas aujourd'hui à comparer les Frères musulmans à Al Qaïda.
Une rhétorique utilisée par le régime d'Hosni Moubarak
Dès le 30 juin, des chaînes de télévision privées avaient affiché un logo clamant "Le peuple contre le terrorisme" au coin de leur écran, qui est devenu depuis mercredi: "Le peuple et l'armée contre le terrorisme". Et les événements des derniers jours - un attentat à la bombe à Mansoura qui a fait une victime, les attaques quotidiennes contre les forces de l'ordre dans le Sinaï", viennent renforcer la certitude que seul le mot "terroristes" convient pour désigner les Frères musulmans, même s'il n'y a pas de preuve de leur implication dans ces attaques.
Morsi négociait avec les Américains pour leur vendre un tiers du Sinaï
Alimenté par un nationalisme omniprésent en Egypte, le discours sur les islamistes s'est progressivement radicalisé. Cela a commencé par des moqueries contre Mohamed Morsi et les militants de la confrérie, désignés comme des "moutons" qui exécutent bêtement les ordres. Puis une autre accusation traditionnelle sous Moubarak est revenue en force: leur manque de patriotisme. "Ils travaillent dans l'intérêt de leur groupe, pas dans l'intérêt de l'Egypte", entend-on ainsi depuis des mois dans les rues du pays. "Morsi négociait avec les Américains pour leur vendre un tiers du Sinaï", affirme de son côté un homme d'affaires égyptien, relayant l'une des rumeurs du moment. Et une bonne part de la population en est arrivée aujourd'hui à cette conclusion: les Frères musulmans ne sont pas Egyptiens, ils sont un élément étranger au pays.
Si la diabolisation des islamistes vise avant tout à légitimer la répression à leur encontre, elle pourrait aussi servir une autre ambition: réhabiliter la police, haïe et largement méprisée depuis la révolution, en reportant ses fautes passées sur les Frères musulmans. Après le massacre d'une cinquantaine de manifestants pro-Morsi le 8 juillet, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a affirmé que tous les policiers accusés d'avoir tiré sur les manifestants pendant le soulèvement de 2011 avaient été blanchis par la justice, ce qui prouvait leur innocence. "On sait bien qui sont ceux qui ont tué les révolutionnaires", a-t-il ajouté, sans mentionner les Frères musulmans. Mais pour les Egyptiens, l'allusion était limpide.
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