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Leonarda: "il faut arrêter ces rafles" (Benbassa, écologiste)
PARIS, 17 oct 2013 (AFP) -
La sénatrice écologiste Esther Benbassa a réclamé jeudi l'arrêt "des rafles", en commentant sur le site du Huffington Post l'expulsion de Leonarda, une collégienne kosovare.
"Il faut arrêter ces rafles!", écrit Mme Benbassa dans un billet. "Moi qui pensais que la France n'avait pas perdu la mémoire de sa sombre histoire, j'étais loin d'imaginer qu'en 2013, en tant que parlementaire, élue du peuple, je serais témoin d'une rafle. Car oui, il faut bien le dire, c'est une rafle", ajoute-t-elle. "Je me réjouis néanmoins de la réaction du Premier ministre qui a rappelé que l'on ne pouvait légalement arrêter un mineur dans une enceinte scolaire", a poursuivi la sénatrice du Val-de-Marne. "Je note tout de même au passage que Manuel Valls n'a pas encore reconnu cette erreur administrative".
Elle affirme également son désaccord avec Marisol Touraine qui "justifiait cette arrestation par l'application stricte de la loi". "Je ne suis pas d'accord, car la loi dont elle parle est pervertie, affirme Mme Benbassa. "On ne peut humainement se contenter d'appliquer la loi sans discernement, sans appréciation au cas par cas".
La gauche "risque de perdre son électorat traditionnel, qui défend des conceptions humanistes", prévient-elle. "Au moment où la cote du président affiche un faible 24%, il serait temps de réfléchir aux conséquences de tels actes". "Si nous utilisons les mêmes méthodes que la droite dont le but affiché est de séduire l'électorat frontiste, nous faisons fausse route. Si ces pratiques recommencent, il sera fermement question de se désolidariser d'une telle majorité", affirme encore la sénatrice.
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http://www.dreuz.info/2013/10/affaire-leonarda-son-pere-resat-dibrani-prepare-son-retour-illegal-avec-des-passeurs/#sthash.VOu3bL6W.dpuf Affaire Leonarda : son père, Resat Dibrani, prépare son retour illégal avec des passeurs
Posted On 21 oct 2013
By : Jean-Patrick Grumberg
Leonarda Dibrani s’était vu offrir samedi par le président français François Hollande de revenir en France, seule, pour y poursuivre sa scolarité. Elle avait rejeté cette offre, assurant qu’elle ne voulait pas regagner la France sans sa famille.
«Je n’irai pas seule en France, je n’abandonnerai pas ma famille. Je ne suis pas la seule à devoir aller à l’école, il y a aussi mes frères et mes sœurs», avait déclaré samedi Leonarda, 15 ans, qui est née en Italie. Sur ses cinq frères et sœurs, quatre sont nés en Italie, et la petite dernière, âgée de 17 mois, en France.
Après avoir longtemps affirmé le contraire, le père, Resat, a reconnu qu’il était le seul de la famille à être né au Kosovo, ancienne province serbe qui a proclamé son indépendance de la Serbie en février 2008.
4 ans sans travailler
Le père a reconnu avoir, dans les demandes d’asile, menti aux autorités françaises en affirmant que toute sa famille était du Kosovo, dans l’espoir d’avoir plus de chances d’obtenir l’asile en France, où il est resté 4 ans sans travailler avant d'être expulsé.
Problèmes de voisinage, refus de travailler, absences répétées à l'école et efforts intégration très relatifs, le rapport officiel (PDF) établi par les autorités françaises sur le clan Dibrani contredit passablement l'image de famille modèle présentée par certains médias hexagonaux.
Regagner la France «par tous les moyens»
Après que les autorités kosovares ont indiqué être prêtes à délivrer des documents d’identité aux Dibrani, Resat s’interroge: «Je ne comprends pas comment le Kosovo a accepté de nous recevoir. Moi, il est vrai, je suis d’ici. Mais ma femme et les enfants ne sont pas des citoyens kosovars».
Souhaitant regagner la France «par tous les moyens», Resat Dibrani explique son projet: «Le problème, c’est de rejoindre la Croatie (pays membre de l’UE) et après la voie est ouverte».
«Il faut aussi que je me procure 20'000 euros» pour payer aux passeurs le passage jusqu’en Croatie, dit-il.
Dimanche dans la journée, un représentant de la communauté rom à Mitrovica, Qazin Gushani, a rendu visite aux Dibrani pour apporter son soutien à leur retour en France.
«Je lance un appel pour que cette famille puisse rentrer en France. Il n’y a pas de vie pour eux ici. Sur les 2850 Roms vivant à Mitrovica, seuls dix ont du travail», a affirmé M. Gushani.
(afp/SK/Newsnet)
Créé: 20.10.2013, 18h39
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Leonarda : ce que dit le dossier de la préfecture du Doubs
Le Monde.fr | 18.10.2013 à 04h24 • Mis à jour le 18.10.2013 à 19h06 |Par Soren Seelow
L'expulsion de Leonarda Dibrani, le 9 octobre, a provoqué une bouffée d'émotion nationale et un concert de protestations en raison du contexte de son interpellationet des déclarations d'identité contradictoires de ses parents. Par-delà les circonstances particulières de cette opération de police, cette jeune adolescente rom et sa famille pouvaient-ils éviter d'être reconduits à la frontière ? Quelle était la réalité de sa situation au regard du droit des étrangers ?
Voici quelques éléments de réponse tirés des notes de synthèse de la préfecture du Doubs sur le parcours administratif de la famille.
Selon la synthèse de la préfecture, Resat Dibrani, 45 ans, son épouse Gemilja, 40 ans, et leurs sept enfants, dont un majeur de 24 ans, sont entrés illégalement sur le territoire français le 26 janvier 2009. Ils ont depuis vu toutes leurs demandes de reconnaissance du statut de réfugié refusées. La raison en est simple, résume un avocat spécialiste du droit des étranger : "leur dossier n'est pas bon".
Leur première demande, quelques jours après leur arrivée, le 30 janvier 2009, est refusée par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA), puis en appel par la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) le 31 janvier 2011. Le 28 avril 2011, la préfecture du Doubs émet un premier arrêt d'obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais la famille court-circuite cette décision en sollicitant la réouverture de sa demande d'asile un mois plus tôt. Celle-ci est encore rejetée par l'OFPRA, puis de nouveau en appel.
Le 21 janvier 2013, la famille Dibrani demande le réexamen de sa situation en vertu de la circulaire du 28 novembre 2012, dite circulaire Valls, qui précise les critères à remplir pour prétendre à une admission exceptionnelle au séjour.
- "Pas de garantie d'intégration à la société française"
Parmi les critères retenus pour l'admission exceptionnelle au séjour figurent une bonne capacité d'insertion dans la société française et la maîtrise orale – au moins élémentaire – de la langue française. Mais lors de l'entretien de Mme Dibrani en préfecture le 19 mars 2013 pour étayer sa demande de réexamen, "il a été constaté qu'elle n'a pas une connaissance, même sommaire, de la langue française", relève la préfecture, qui conclut : "L'intéressée n'atteste d'aucun effort en vue de son insertion dans la société française".
Autres critères cumulatifs : Être installé sur le territoire français depuis au moins cinq ans et y avoir au moins un enfant scolarisé depuis plus de trois ans. Au moment de leur demande de réexamen, les Dibrani ne sont en France que depuis quatre ans. Il faudrait alors que la famille puisse fournir les preuves que leur sécurité est menacée au Kosovo, ou qu'il existe un risque réel de rupture de la scolarité de leurs enfants, ce qu'ils ne parviendront pas à faire.
Des pièces écrites peu probantes
Les Roms ne savent pas toujours lire et écrire et viennent d'une culture peu administrative, note un proche du dossier. La famille Dibrani a donc versé très peu de pièces écrites, et celles qui l'ont été n'ont guère convaincu l'administration française. Parmi les rares documents figurant au dossier, deux lettres : la première a été écrite par un certain M. Jahic. "Non traduite en français, elle ne peut qu'être écartée", selon la note de la préfecture.
Concernant la seconde lettre, écrite par le frère de Resat Dibrani, la préfecture relève "que seul le prénom de son auteur est lisible sur la copie de la pièce d'identité, ce qui ne permet pas de s'assurer du lien collatéral entre ces deux personnes". De plus, la préfecture trouve "surprenant qu'un courrier adressé à un membre proche de la famille soit dactylographié et ne comporte pas de signature manuscrite de son auteur".
En conséquence, la préfecture estime qu' "il n'est nullement démontré, à l'aide de preuves matérielles et circonstanciées, que leur vie familiale ne puisse sepoursuivre dans leur pays d'origine", et "qu'il n'est pas démontré que les enfants ne pourraient reprendre leur scolarité au Kosovo", malgré le fait que ces derniers affirment ne parler ni l'albanais ni le serbe.
Le 19 juin 2013, la préfecture prend une décision d'éloignement du territoire français laissant trente jours à la famille pour quitter volontairement le pays.
Le père est finalement expulsé le 8 octobre, et la mère et ses enfants le lendemain, au terme d'une intervention polémique dans le car scolaire de Leonarda.
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Leonarda et son père, Resat Dibrani, à Mitrovica, au Kosovo, le 19 octobre 2013.
Crédit : Armend Nimani - AFP
REPORTAGE - À Levier, dans le Doubs, une autre famille était menacée d'expulsion il y a quelques années. Tout le village s'était mobilisé contre cette décision. Elle est désormais parfaitement intégrée.
"Non" au retour de la famille mais "oui", si elle le souhaite, à celui de la jeune fille.La synthèse formulée par François Hollande lors de son allocution télévisée, samedi, a semé le trouble dans son propre camp et donné lieu à une réplique cinglante de la part de Leonarda et de sa famille.
À Levier (Doubs), le village où l'adolescente vivait avec ses parents, l'affaire donne un éclairage particulier à la situation d'une autre famille d'immigrés également menacée d'expulsion il y a quelques années. À l'époque, tout le village s'était mobilisé contre cette décision. Aujourd'hui, cette famille est parfaitement intégrée.
Une intégration exemplaire
À la maison de retraite de Levier, Asra est une employée comme les autres. Aucune différence liée à ses origines. Partie de Bosnie avec ses deux enfants, elle est arrivée en France il y a 8 ans. Hébergée à l'époque dans le même centre d'accueil que la famille de Leonarda, sa priorité était de s'intégrer.
"La première étape était d'apprendre la langue", explique-t-elle au micro de RTL. "Mon but était de vivre, donc de travailler et d'élever mes enfants. Quand j'ai eu mes papiers, j'ai pu trouver du travail. Ça fait trois ans maintenant", précise celle qui est désormais aide-soignante. Locataire de son logement, elle est fière, à 35 ans, de ne percevoir aucune aide de l'État.
Des amalgames douloureux
Une adaptation réussie dont peuvent témoigner les riverains. "Les enfants sont scolarisés, ils ont même un an d'avance à l'école. Ils sont là. Et on est contents qu'ils y soient", explique Pierrette, une habitante qui avait signé la pétition de soutien à cette famille. "Après, les gens qui ne s'intègrent pas, il ne faut pas qu'ils restent là", ajoute-t-elle dans une allusion à la polémique qui ne désenfle pas autour de la situation de Leonarda.
L'affaire a fait du tord aux réfugiés. Victime d'amalgames, Asra subit douloureusement la polémique depuis plusieurs jours. "Deux ou trois personnes, indirectement, m'ont fait comprendre que les étrangers devaient rester chez eux", explique-t-elle. "Ça m'a blessée mais je suis fière de ma réussite et de vivre normalement", conclut-elle.
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La folie du temps
par Gilles William Goldnadel
Président de France-Israël et d'Avocats Sans Frontières
A propos du psychodrame qui s'est joué à l'occasion de l'expulsion de la famille Dibrani et de leur fille Léonarda, Mme Esther Benbassa, aujourd'hui confortablement installée en tant que verte sénatrice sous les ors du palais du Luxembourg a eu cette formuledont elle a la magie : « il faut arrêter les rafles ».
J'ai bien connu la dame autrefois historienne, pas toujours pour mon immense plaisir, lors de débats télévisés ou lorsqu'elle venait témoigner en faveur du MRAP.
Elle dénonçait la propagande sioniste qui, la chose est bien connue, a instrumentalisé à des fins politiques le génocide des juifs. Elle n'appréciait pas beaucoup ma cliente et amie la très grande historienne d'origine égyptienne Bat Yeor, qui a approfondi la notion de dhimmitude, et osé rappeler assez effrontément aux thuriféraires de l'islam politique - parmi lesquels dame Benbassa - que contrairement à la légende dorée, l'air que respiraient dessous les cieux d'Orient les fils d'Israël, ne fleurait pas toujours la rose et le jasmin.
Ce qui surtout donnait sur les nerfs de la future sénatrice, c'est lorsque je me risquais à constater que l'antisémitisme d'aujourd'hui, surtout le plus sanglant, celui qui agresse les juifs calottés dans la rue et massacre les enfants dans les écoles, s'abreuvait davantage aux sources de l'islamo-gauchisme, qu'à celles de la droite extrême.
Et la voici qui voit dans les actions légales de la police républicaine « des rafles » d'enfants kosovars…
Toute la folie du temps est résumée dans cette extravagance verbale.
Ceux qui se réclament de l'Israël vivant se voient dénier, sous peine d'être taxés de communautaristes ou d'extrémistes, d'en appeler à l'expérience historique tragique de leur peuple pour éviter que ne se renouvellent les mêmes catastrophes. Il leur est interdit, par exemple, de suggérer que le régime islamo-fasciste de Téhéran, leur rappelle par -ses funestes projets- le régime hitlérien. Il est également proscrit, sous peine d'être outrancier, de déceler dans la crédulité et la faiblesse occidentale un parfum de ragoût munichois.
En revanche, libre aux histrions historiens de comparer les actions de Messieurs Valls et Sarkozy à celle de la Gestapo ou de la milice.
La démocratie, c'est le droit à la perversion intellectuelle et aux inepties.
C'est encore, l'obligation de les tolérer.
Je suis un démocrate légèrement excédé.
Gilles William Goldnadel
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