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Algérie : Inauguration de la basilique
Saint Augustin restaurée


jeudi, 26-Déc-2013
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19 octobre : une journée exceptionnelle de découvertes et de rencontres

 

 

 

Par Jean-François MINONZIO
Délégué épiscopal à la coopération missionnaire Diocèse de DIJON

Le 9 octobre, au cours de l’audience publique sur la place Saint Pierre, Le pape François avait donné une belle catéchèse sur la catholicité de l’Eglise, et il a salué les évêques réunis pour leur conférence de la région Nord de l’Afrique en les encourageant à consolider leurs relations fraternelles avec les musulmans.

Dix jours plus tard, l’inauguration officielle des travaux de restauration de la basilique saint Augustin à Annaba, fut une manifestation éclatante de cette exhortation pontificale.

Un mois au pravant, le 16 septembre, jour de la solennité de Saint Cyprien, le Père Jean-Marie JEHL, qui appartenait à la même paroisse dijonnaise que moi, m’a invité à cette manifestation exceptionnelle. Grâce au travail d’organisation remarquable d’efficacité et de précision de M. Laurent BECHER, économe diocésain, le voyage de Marseille vers Annaba s’est déroulé sans aucune difficulté par un avion spécialement affrété ; il y avait à bord une trentaine de passagers, surtout des membres de toutes catégories de personnel de l’entreprise GIRARD qui a réalisé les travaux, le maître verrier, le responsable de la sonorisation,ainsi que Mgr Dominique LEBRUN, évêque de St. Etienne, ville jumelle d’Annaba,dont Mgr Paul DESFARGES est originaire.

L’accueil à l’aéroport fut somptueux, roses remises par des jeunes filles en beau costume , et réception dans un salon d’apparat. Précédés d’une escorte nous ouvrant la route, nous sommes arrivés au pied de la colline où attendait le Père Jean Marie,puis un minibus nous a conduits à la basilique dans toute la splendeur de sa restauration qui était déjà pleine à craquer.

La fin de la matinée fut consacrée à l’aspect officiel de la journée par une série de discours, notamment de l’ambassadeur de France, des responsables des entreprises mécènes, des différentes autorités civiles et politiques, de l’évêque de Constantine et Hippone ; les interventions se complétaient, reflétant la personnalité de chacun, mais ils étaient tous placés sous de l’égide de Saint Augustin, d’origine berbère, personnage toujours revendiqué par les Algériens aujourd’hui. Je me suis retrouvé à côté d’un ingénieur, fier de me dire que le lycée Saint Augustin d’Annaba qu’il avait fréquenté, n’avait pas changé de nom. Dans l’assemblée, notons la présence de plusieurs imans, et de nombreux représentants de la presse écrite et télévisée qui ont largement relayé l’évènement dans les médias locaux et nationaux.

Une collation a été ensuite servie au chevet de la basilique ; ce fut l’occasion de nombreuses rencontres avec des Algériens ravis de parler à des Français, notamment une famille de Souk Akras, l’antique Thagaste, ville natale de Saint Augustin. Les petites sœurs des pauvres qui ont là leur maison pour recevoir des personnes âgées participaient au repas, l’une d’entre elles avait été dans la communauté de Dijon.

L’après-midi nous sommes revenus dans la basilique que nous avons pu visiter tout à loisir : la restauration très réussie, les vitraux, la chaire en onyx, la tour lanterne, la statuaire, mais aussi dans le bras du transept de droite la liste de ceux qui ont donné leur vie, dans la dernière décennie du vingtième siècle, pour l’annonce l’évangile en Algérie. Nous avons ensuite regardé une vidéo sur le chantier de restauration de la basilique, projet mené à bien grâce à une multitude de financements, à la volonté tenace des promoteurs du projet et à la compétence des entreprises et de artisans dont la plupart sont venus de France, mais ont transmis leur maîtrise technique à de jeunes Algériens dans un chantier école. Ensuite une lecture d’extraits des Confessions de Saint Augustin par Xavier Jacqueline, accompagnée par une violoncelliste, Hagar Hanaan,fit revivre la voix passionnée d’Augustin dans des moments d’une profonde beauté spirituelle et musicale.

Enfin, vers 17 heures une concélébration d’une messe par plus de dix prêtres et présidée par Mgr DESFARGES était l’occasion de rendre grâce pour cette journée riche en rencontres, pour l’inauguration d’un projet mené à bien avec la collaboration de chrétiens et de musulmans ; ceux qui participaient à cette eucharistie n’étaient plus qu’un petit nombre. Mais le bâtiment restera un lieu d’accueil, de prière et de mémoire, pour tous.

Pour terminer, deux faits, qui marqueront la pérennité cette belle réalisation, concrétisant l’amitié islamo chrétienne en Algérie :

  • en quittant, à la nuit tombée Annaba pour Constantine, nous avons pu admirer la basilique sur sa colline toute illuminée, signe que cet édifice fait partie du patrimoine culturel national.

  • un très beau livre édité par l’Association diocésaine d’Algérie, sur la basilique d’ Hippone, sur les pas de Saint Augustin me sera très utile pour parler dans le diocèse de Dijon et ailleurs de cette journée extraordinaire qui a complètement renouvelé ma compréhension du dialogue des religions en Algérie.

Merci, Jean-Marie de ton invitation.

Voir aussi : http://www.elmoudjahid.com/fr/mobile/detail-article/id/48224

 

Impressions algériennes




Un paysage à couper le souffle

Célèbre depuis l’Antiquité, évoqué maintes fois en littérature, repris par de nombreux peintres, le site de Constantine éblouit encore aujourd’hui celui qui le découvre : comme blottie sur un château fort, la ville domine un gouffre impressionnant, au fond duquel tourbillonne la rivière sauvage du Rhumel. Les ponts et les passerelles s’élancent comme de longs rubans vertigineux, tandis que se construit un nouveau pont suspendu, immense, qui joindra le cœur ancien de la ville à ses quartiers modernes, dominés par la grande mosquée et les bâtiments de l’université. Tout autour, sur les collines et le long des routes, on voit pousser les immeubles de la banlieue, et on imagine la complexité des problèmes de voirie et de circulation posés par cette explosion urbaine : pourvu que la cité puisse parvenir à préserver son charme unique, digne d’être inscrit au patrimoine de l’humanité !

Un héritage multiculturel

Au fil des promenades on découvre, avec étonnement, les traces d’une histoire bimillénaire. Au musée, les objets d’art et de la vie quotidienne évoquent le passé antique de Cirta et on s’émeut des signes chrétiens, dont une inscription donnant le nom de des martyrs, trouvée sous un vieux pont. Le lacis des ruelles a abrité longtemps la cohabitation étroite de la communauté musulmane et des familles juives souvent venues d’Espagne, si bien que la musique arabo-andalouse résonne encore le soir sur les guitares, tandis qu’on entend un poète capable de s’exprimer dans un français parfait. Les jardins et les cours ravissants du palais du bey témoignent de son art de vivre raffiné, mais aussi hélas des traces de l’administration française qui s’y est installée ensuite : sur les fresques des murs, récemment rénovées, on peut voir les fleurs délicates cachées ici ou là par des badigeons tricolores ou les initiales de Napoléon III ! C’est à qui nous donnera le plus d’indications pratiques et de détails historiques, du personnel des musées, courtois et disponible, aux passants de tous âges qui nous abordent pour bavarder, fiers de leur ville et heureux de nous annoncer que Constantine sera en 2015 capitale culturelle pour le monde arabe.

Belles et sages, des jeunes filles à la croisée des chemins

Je ne sais si ce sont mes cheveux blancs qui les rassurent ou mon allure de touriste française qui les attire, mais en quelques jours j’ai vu venir m’embrasser spontanément une multitude de jeunes Algériennes. Elles sont partout, le plus souvent voilées, mais toujours ravissantes et actives. Chaque jour nous les avons vu affluer à la faculté de médecine, toute proche de notre domicile : elles y sont largement majoritaires, de même qu’à la faculté de droit. Même à l’Université musulmane, dont nous avons visité la riche bibliothèque, elles sont très nombreuses, avides de bavarder, de nous montrer leurs lectures, et de nous demander de ne pas les juger sur leur foulard ! Loin de moi cette pensée, et je suis prête à mettre le mien par respect pour ces lieux de savoir et de foi, mais comme on a envie aussi que ces jeunes courageuses rencontrent toujours autour d’elle la confiance et l’admiration qu’elles méritent ! Elles seront capables de mener de front la vie de famille et leur vie professionnelle, si on ne leur coupe pas les ailes 

La tradition de l’hospitalité

Etre invitée en Algérie par un ami inséré dans le pays de longue date m’avait fait espérer quelques rencontres personnelles, une découverte moins extérieure que celle du simple touriste. Mais j’étais loin de croire possible la générosité de l’accueil que nous avons reçu ! Non seulement nous avons été renseignés, dépannés, voire transportés, sans même souvent avoir besoin de demander, mais les maisons se sont ouvertes, même si nous n’étions pas attendus ! Anciens collègues, amis de l’université, anciens élèves, anciens voisins, tous ceux que Jean Marie cherchait à revoir ou rencontrait par hasard nous ont ouvert leurs portes, et conviés à des repas qui paraissaient improvisés et qui étaient toujours délicieux. Merci mesdames, si efficaces et si discrètes ! Comme je pouvais bavarder avec elles, j’ai appris ainsi qu’une jeune institutrice était venue après sa journée de travail, à cause de nous, pour seconder sa mère ! Je me suis sentie toute petite ! J’ai rapporté en souvenir le cadeau d’une belle robe brodée et j’espère qu’elle me rappellera de savoir continuer cette chaîne de solidarité qui n’a pas de prix.

Un grain de sénevé

Vous cherchez la cathédrale de Constantine ? C’est une grande salle toute simple, au cœur du Bon Pasteur, la maison d’accueil et de formation du diocèse. Quelle différence avec la basilique d’Annaba, ruisselante de la lumière de son élévation et de ses vitraux ! Et pourtant

C’est bien la même Eglise qui s’y rassemble pour prier, et c’est bien le même Esprit de service qui anime la chorale dynamique des étudiants sub-sahariens, le jeune couple français envoyé par la DCC, le bibliothécaire au service des étudiants, les religieuses enseignantes, et les néophytes courageux. On se sent à l’aise dans cette communauté qui fait imaginer celle des premiers chrétiens, modeste, mais vivante et très fraternelle.

Maguy Minonzio

 

Saint-Augustin, Wlid el bled (Fils du pays), et nommé docteur de l’amour

 

 

 

 

Par LEÏLA BERATTO
http://choufeldjazair.mondoblog.org/2013/10/20/saint-augustin-wlid-el-bled/

C’est ainsi que le père Desfarges, évêque de Constantine, a rendu hommage hier à Saint-Augustin, philosophe des IVe et Ve siècles. Saint-Augustin est né en Algérie, il y a vécu, et est devenu l’évêque d’Hippone (aujourd’hui, Annaba). Il est reconnu comme saint et comme docteur de l’Eglise au XIIIe siècle.

En 1881, lorsque les Français décident de construire une basilique sur le sol algérien, dans la ville d’Annaba (qui s’appelait à l’époque française, Bône), ils la baptisent Basilique Saint-Augustin.

Cette basilique a été inaugurée hier, après 3 ans de travaux de rénovation.

 

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L’inauguration d’un monument chrétien dans un pays où l’Islam est religion d’état est un moment surprenant.
Tout commence par un sacré bazar, le matin, au pied de la colline. Les invités sont nombreux, les personnes chargées de l’organisation dépassées: il n’y a pas assez de badge pour tout le monde. Sans badge, interdiction de monter dans les navettes. Les policiers ont reçus des instructions. Le président du Sénat est là pour représenter le Président de la République. Alors, faudrait pas déconner.

 

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La basilique a été embellie, les invités, eux, sont sur leur 31.

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Arrivés au sommet de la colline, la basilique est déjà plein de monde. Ambassadeurs, dignitaires de l’Eglise d’Algérie, représentants politiques locaux, membres de la paroisse, curieux, imams de la ville… Il y a même une dame aux cheveux blancs qui m’a raconté qu’elle était née à Guelma et qu’elle venait, petite, à la messe ici, avant de quitter l’Algérie avec ses parents à l’indépendance du pays.

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Les discours de remerciements se multiplient. Les travaux de rénovations ont été financés par des fonds publics algériens mais aussi des fonds public et privés étrangers. L’anecdote de la journée est que Benoit XVI a fait un don pour la réhabilitation.

La première partie de la cérémonie se termine, on peut alors se lever et découvrir l’intérieur de la basilique.

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Autour du père Ambroise, recteur de la basilique, les paroissiens aident de leur mieux. Ces paroissiens sont principalement des jeunes étudiants venus d’Afrique Subsahariennes, comme dans la quasi-totalité des paroisses chrétiennes du pays. Yasmine (à gauche) et Mireille (à droite) sont originaires de Côte d’Ivoire. Elles viennent de temps en temps pour les offices. Elles sont enchantées du résultat des travaux et me répondent « Ca fait plaisir! » (expression très algérienne).

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Je ne peux que constater que cultures juive et kabyle se ressemblent. Elles partagent un héritage commun avec d'étranges similitudes. L'exemple le plus frappant est le chandelier que nous retrouvons dans les deux cultures. Chez nos ancêtres le chandelier est appellé "mesvah", la "ménorah" chez les Hébreux.

Le chandelier est objet de culte traditionnel dans nos deux cultures. Au temps de Moïse, il était déjà présent dans la tente de la réunion, au désert (Ex 25,31-40). Il avait été confectionné, sur l’ordre de Dieu, afin de faire briller perpétuellement sa lumière dans le lieu saint (Lv 24,3-4). Sa présence n’avait pas seulement une utilité pratique. Il était avant tout un symbole dont la signification se développera tout au long de l’histoire du peuple juif.

Le chandelier à sept branches en devenu le symbole de la foi juive. Ce symbole est infiniment cher aux anciens Hébreux qui en multiplièrent la représentation. Ce chandelier prit une telle importance dans l’histoire politique et religieuse du peuple juif et tout autant chez les Berbères qu’il devint, même et peut-être surtout après son transfert à Rome, par Titus [en 70 après JC], le signe symbolique et mystérieux de l'identité et de la foi juive. On retrouve le candélabre sur tous les événements figuratifs quels qu'ils soient, ceux qui ont une origine hébraïque.
Est-ce à dire que cet emblème ne se rencontre jamais chez les chrétiens ? L’Eglise chrétienne pour mieux affirmer la disparition d’Israël entreprit de lui succéder et d’en hériter. Dans ce but elle revendiqua les livres sacrés et fonda sur eux son symbolisme.

Les emblèmes judaïques les plus révérés ne devaient pas échapper à cette tentative d’accaparement. On peut dire qu’il suffit de lire les passages où la Bible parle du chandelier pour y voir précisément la preuve que c’était un symbole essentiellement juif. Comme signe de sa foi le chandelier qui, aux yeux de tous, caractérisait le juif.

Justement quelle signification prend ce même chandelier dans notre culture ? Si vous remarquez bien lors d’un mariage amazigh kabyle même à l'heure actuelle ce chandelier est présent, et pourquoi?


Mokrane NEDDAF