27-sep-24 |
Les frontières de l'Irak et du Levant : |
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Des informations filtrent de l'ambassade jordanienne; John Kerry se dit très préoccupé par la situation - (Isil/AFP)"La coopération entre Israël et la Jordanie est de plus en plus forte alors que l'insurrection sunnite radical avance en Irak et se rapproche dangereusement de la frontière jordanienne" a confié une source militaire de haut rang à l'ambassade jordanienne au site d'informations israélien Ynet. "Il y a une très bonne coopération entre nous (Israéliens et jordanien, ndlr) en ce qui concerne la menace croissante des extrémistes en Irak et en Syrie, mais aussi sur les questions relatives à d'autres forces radicales du Moyen-Orient qui ont leurs yeux rivés sur Israël et la Jordanie", a ajouté la source diplomatique, sans plus de précisions. John Kerry "très préoccupé" L'Irak devait dominer mercredi
les discussions de l'Otan à Bruxelles,
où le secrétaire d'Etat américain John Kerry a évoqué sa "vive
préoccupation" tandis que l'armée régulière combattait les insurgés
sunnites autour de la principale raffinerie du pays. M. Kerry, qui doit participer à
une réunion de ses homologues des 28
pays de l'Otan, a évoqué devant ses alliés européens sa "vive
préoccupation sur la menace posée par l'EIIL"
(Etat islamique en Irak
et au Levant (EIIL), groupe ultra radical qui a pris le contrôle d'une
partie du pays, a-t-elle précisé. Sa mission semble néanmoins ardue, M. Barzani appelant à la démission du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki qui semble vouloir se maintenir au pouvoir malgré les critiques virulentes contre sa politique confessionnelle qui a marginalisé notamment la minorité sunnite.Brendan Smialowski (AFP) "Comme tout le monde le sait, il s'agit d'un moment très critique pour l'Irak, et la formation d'un gouvernement est notre principal défi", a affirmé M. Kerry devant son interlocuteur.
Les profondes divergences qui minaient le pays bien avant l'offensive
djihadiste empêchent la formation d'un nouveau gouvernement, issu des
élections d'avril où le bloc Maliki était arrivé en tête. Et sa
formation est devenue plus urgente après l'assaut.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a fait état mardi
d'un bilan de plus de 1.000 personnes tuées dans plusieurs régions
d'Irak entre le 5 et le 22 juin.
Mais les soldats les ont repoussés et les combats se poursuivaient
mardi, selon des responsables. Dix enfants et neuf femmes ont péri dans
les raids, selon un autre responsable, alors que la télévision
officielle a parlé de 19 "terroristes" tués. D'autres raids ont fait
six morts dans la soirée.
Il s'agissait d'un rare succès des forces armées après leur totale
déroute aux premiers jours de l'offensive lancée le 9 juin par les
insurgés qui ont mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une
grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres
secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est), Kirkouk
(nord), et Al-Anbar (ouest).
- (Nasr Al-Mujahedeen/AFP/Archives)Dans la province occidentale
d'Al-Anbar, où les insurgés contrôlent plusieurs villes, l'armée
appuyée par des tribus locales a repoussé un assaut sur la cité de
Haditha, qui abrite une importante centrale électrique. L'armée de
l'air a en outre mené des raids sur deux ponts vitaux sur l'Euphrate
près de la ville d'Al-Qaïm, utilisés par les insurgés dans leurs
déplacements, faisant 13 morts. L'Irak se désintègrePour ajouter à la confusion, les forces kurdes ont pris plusieurs secteurs après le retrait de l'armée face à l'avancée des insurgés, notamment la ville multi-ethnique et pétrolière de Kirkouk où le chef du conseil municipal a été abattu. "L'Irak est clairement en train de se désintégrer et il est évident qu'un gouvernement fédéral ou central a perdu le contrôle sur tout", a dit M. Barzani dans une interview à la chaîne CNN. Selon Rupert Colville, un porte-parole du Haut-Commissariat, "l'EIIL a diffusé des dizaines de vidéos montrant des traitements cruels, des décapitations et des fusillades hors combat de soldats, de policiers et de personnes apparemment visées à cause de leur religion ou de leur origine ethnique (...)". Dans l'Ouest, une grande partie de la frontière échappe au contrôle des forces gouvernementales syriennes comme irakiennes et l'EIIL, qui ambitionne de créer un Etat islamique à cheval entre les deux pays, contrôle une grande partie de la province syrienne frontalière de Deir Ezzor. (Avec AFP) . |
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Les Frontières des Britannique et Français de 1920 ont déjà éclatéPar Albert Soued, écrivain et journaliste, Les frontières des mandats britannique et français de 1920 ont déjà éclaté. Elles auront duré près d'un siècle. Il y a un siècle, ces alaouites étaient des citoyens de troisième zone dans l'empire ottoman, du fait de leur foi étrange, un peuple renégat dans l'Islam ambiant. Le mandat français de la Société des Nations sur une Syrie découpée dans les dépouilles de l'empire ottoman a permis à ces pauvres mécréants de se relever, devenant des humains à part entière. Embauchés dans la police et la nouvelle armée syrienne, les alaouites sont émancipés progressivement par la France. Sous l'instigation de nombreux chrétiens d'Orient, ils forment un nouveau parti laïc, inspiré du parti national socialiste allemand, le Baath. Après la 2 ème guerre mondiale, ce parti prend le pouvoir suite à un coup d'état militaire, puis l'oligarchie alaouite des Assad s'installe pour près d'un demi-siècle, gérant le pays d'une main de fer, jusqu'à former un état considéré comme "voyou", jusqu'à la récente révolte du peuple. L'opposition pro-occidentale n'étant ni organisée, ni prise au sérieux, la rébellion est petit à petit monopolisée par toutes les milices radicales islamistes, venant de tous les pays musulmans sunnites en ébullition. La clique des Assad est appuyée par la Russie, les Gardiens de la Révolution et les Bassijis d'Iran et les milices du Hezbollah libanais. Cette confrontation sans merci peut durer longtemps encore avant l'épuisement des ressources ou la lassitude des soutiens. Par ailleurs les kurdes s'ingénient avec succès à constituer une zone autonome à l"Est, aux frontières avec la Turquie et l'Irak. Au Sud, les Druzes pourraient en faire autant, dans les zones frontalières du Golan et du lac Kinneret, là où se situe leur centre religieux, à Soueida. Encore faut-il qu'ils en aient les moyens. Le reste du pays sera sunnite, géré un certain temps, au mieux par la Confrérie des Frères Musulmans, sinon un nouvel Afghanistan avec al Qaeda, serait le prélude à un califat islamique tant rêvé. Et les autres minorités continueront à s'exiler là où elles peuvent trouver refuge. L'Irak shiite est sur la même voie. A l'issue des massacres quotidiens actuels, une zone autonome kurde existant déjà pourrait se constituer en Etat indépendant prospère. Le reste du pays pourrait se partager pacifiquement ou non entre un état tribal sunnite et un état shiite. Cet exposé n'est pas une vue de l'esprit. Des antagonismes sérieux existent au Moyen Orient créés par l'éclatement d'un Centre en 1923, l'empire ottoman -- une espèce de califat musulman --, auquel se sont ajoutées les ingérences exagérées et malvenues de l'Occident, suite à l'exploitation du pétrole. Aujourd'hui, ce pétrole a relativement moins d'importance. L'Occident s'affaiblit et a des préoccupations ailleurs. Les pays créés artificiellement à l'issue des 2 dernières guerres mondiales vont se recomposer selon des clivages tribaux et ethnico-religieux, sans qu'on connaisse aujourd'hui l'issue avec précision. Pourquoi l'Union européenne se précipite-t-elle pour définir unilatéralement les frontières de l'état d'Israël, via une résolution discriminatoire, excluant de tout accord avec Israël, des territoires non reconnus par elle comme israéliens ? Sans aucun avantage particulier à retirer de cette action, et plutôt des inconvénients sur le plan commercial et relationnel, qui s'ajoutent aux désordres dans la région et aux remodelages prévisibles des frontières. Il s'agirait donc simplement de méchanceté ou même de haine gratuite, alliée à de l'incompétence diplomatique. Par ailleurs, dans ce contexte, Israël ne devrait pas se précipiter dans de futiles négociations, à moins de contribuer à travers elles, à dessiner de nouvelles frontières stables et sûres pour le Moyen Orient. Dans l'attente, il faut gérer le statu quo le mieux possible. |
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Courriers Humour |
LA TUNISIE À LA POINTE DU COMBAT DES DJIHADISTESPar Jacques BENILLOUCHE
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Djihadistes tunisiens Pendant de longues années on parlait de la Tunisie comme du pays le plus modéré des États arabes. Elle était un exemple pour les Occidentaux et pourtant il s’agissait paradoxalement de l'époque de Bourguiba et de Ben Ali qui n’étaient certainement pas des exemples vivants de démocrates. Aujourd’hui cette qualification est illusoire tant la Tunisie fait parler d’elle dans les pages noires des médias. Même si l’on se réfère à la période de la guerre d’Indépendance, les fellaghas avaient mené une guerre relativement modérée face à celle qui avait ensanglanté l’Algérie et celle qui touche aujourd’hui l’Irak. Ratés de la vieLa Tunisie est à présent à la pointe du combat aux côtés des djihadistes figurant dans des photos ensanglantées montrant des miliciens tunisiens sur les deux fronts syrien et irakien. La question se pose de savoir ce qui pousse des jeunes, d’ordinaire à la réputation pacifique, à se transformer en tueurs sans scrupules. La plupart sont des ratés de la vie, issus des quartiers déshérités du bled, qui se sont trouvés marginalisés parce que l’État tunisien n’a rien pu faire pour eux. Ils avaient cru en la révolution qui devait changer leur vie mais ils n’ont hérité que de désespoir qui les a poussés entre les mains des extrémistes religieux. Ils leur ont fait miroiter un avenir meilleur qu’ils ne pourront atteindre que dans un combat contre les ennemis de l’islam au nom d’Allah, de son prophète et de sa religion.
Les Salafistes ont réussi à leur faire croire qu’ils pouvaient réaliser les promesses restées lettres mortes par les révolutionnaires. Il leur était donc facile d’agréger autour d’eux les chômeurs et les Sdf qui avaient atteint le paroxysme de l’aigreur. L’argent en provenance des États du Golfe a alors servi à les endoctriner grâce à l’afflux de biens matériels et avec l’assurance d’obtenir rapidement un statut social et surtout l’estime de ceux qui les avaient rejetés. Ils ont été convaincus qu’ils menaient un djihad au nom de l’islam et que tuer un autre musulman était une véritable consigne de Dieu
Leaders chez les djihadistes
Des études menées par la présidence de la République tunisienne, donc à priori fiables, révèlent que de nombreux Tunisiens sont aux commandes de l’EIIL et que 14 autres se sont fait exploser comme kamikazes en Irak. Parce qu’ils étaient considérés comme les plus expérimentés dans le maniement des armes et des explosifs, ils ont atteint des postes de commandement de très haut niveau. Mais le risque de ces combattants réside dans leur projet de mettre à feu et à sang la Tunisie, une fois que leur combat sera terminé en Irak et en Syrie et une fois acquise l’expérience des grands combats contre une armée régulière.
Le ministre tunisien de l’intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a évalué le 24 juin à 2.400 le nombre de Tunisiens qui combattent aux côtés des djihadistes. Ce chiffre, qui se répartit à 20% pour ceux qui combattent chez Jabat al-Nosra et 80% pour l’EIIL, démontre que la Tunisie est le pays le plus touché par le phénomène des mercenaires islamistes. Le ministre vient aussi de révéler qu'un camp d'entrainement de djihadistes a été découvert, masqué sous forme de camp de scouts.
Mais une nouvelle mission leur a été conférée consistant à étendre la violence dans leur pays d’origine. Ainsi le ministère de l’Intérieur tunisien a révélé que 400 djihadistes sont rentrés pour mener des actions de grande ampleur afin de déstabiliser le régime actuel. Ils ont d’ailleurs été très vite en besogne puisqu’ils ont mené une attaque contre le domicile personnel du ministre de l’intérieur à Kasserine, au pied du Mont Châambi où de nombreux djihadistes s’attaquent à l’armée régulière en lui occasionnant plusieurs pertes. Parmi les terroristes impliqués dans cette opération figurent Fathi Hajji, terroriste en provenance du Mali, Mourad Gharsalli, qui avait participé à l’opération d’égorgement des soldats au Mont Châambi, ou encore, l'algérien Abou Sakhr Chaïb impliqué dans l’assassinat d’Anis Jelassi en décembre 2013. Une nébuleuse très active
La Libye, aux portes de la Tunisie, est aussi entrée dans cette vague de violence avec des groupes terroristes financés par les États du Golfe qui se déploient à travers toute la région. L’EIIL est dans une phase d’expansion tendant à dépasser la maison mère d’Al-Qaeda dirigée par l’égyptien Zawahiri et sa filiale AQMI sous le commandement de l’algérien Droukdel, en pleine perte d’influence et isolées dans les régions montagneuses à la frontière tuniso-algérienne. Cette faiblesse a poussé d’ailleurs des forces terroristes de différentes obédiences, portant le nom de «Mourabitouns», à faire sécession pour rejoindre l’EIIL en plein potentiel de réussite. Ils ne se contentent plus de petites attaques éphémères mais développent une stratégie de ralliement autour de l’EIIL, pour prendre le contrôle d’un territoire complet avec une volonté d’en assurer la mainmise à long terme.
Le groupe Ansar Al-Charia qui est actif en Tunisie et en Libye est sur le point de rejoindre la coalition pour constituer une organisation unique et puissante avec comme objectif de renforcer l’axe tuniso-libyen et d’étendre ensuite le pouvoir terroriste à l’Algérie grâce aux effectifs aguerris de retour de Syrie. L’action est déjà amorcée avec l’organisation d’un plan d’émeutes dans le sud tunisien, à Ben Gardanne. L’État tunisien est de plus en plus affaibli par la recrudescence de la violence, sous le regard passif des Occidentaux qui ne cillent pas alors qu’ils savent que les pourvoyeurs de fonds de l’EIIL sont justement les monarchies du Golfe. Certains observateurs en sont à penser que ces groupes terroristes entrent dans la stratégie occidentale parce qu’ils légitiment le maintien dans la région de l’Africom chargée de combattre le terrorisme. Quant à la classe politique tunisienne, elle reste inerte face au danger, se bornant à s’essayer au jeu de la démocratie dans le cadre des élections à venir. La Tunisie agonisante, censée être dirigée par des technocrates, a seulement réussi à exporter le terrorisme plutôt que le phosphate ou l'huile d'olive. Mais comme dit le proverbe tunisien : «l’eau coule sous ton siège mais tu ne sembles pas voir le danger.»
La fin des Etats-nations arabesShmuel Trigano Shmuel Trigano est un philosophe juif français qui écrit sur les questions politiques et religieuses, avec un accent particulier sur … [Plus] Follow us: @timesofisrael on Twitter | timesofisrael on Facebook
Des ruines de la structure géopolitique qui était née du retrait des pouvoirs coloniaux européens – qui, eux mêmes s’étaient substitués à un autre cadre impérial, celui de l’Empire ottoman -, est en train de se former un pouvoir monstrueux, celui de « l’Etat Islamique en Irak et au Levant », en fait une engeance d’El Qaida qui se nourrit de la décomposition de la Syrie et de l’Irak, tandis qu’au nord se constitue un Etat kurde qui va devenir le pivot de la région, et qui l’est déjà avec le succès de son armée de peshmergas capables de tenir à distance les djihadistes. La menace sur Bagdad est tout un symbole. L’effondrement d’un monde Cette situation est, quand on la regarde de plus près, le lot de tous les Etats arabes entre l’Algérie et l’Iran, deux pays qui, eux mêmes, connaissent une cassure certaine entre les régimes qui les dominent et leurs populations. La Libye a sombré dans le chaos et une partition de fait du pays est à l’œuvre, la Syrie et l’Irak n’existent plus dans la réalité. Le Liban va connaître le même sort: les lignes de fracture passent déjà dans ses rangs. La Jordanie est bien fragile dans ce maëlstrom, suscitant déjà l’envie de l’EEIL, tandis que les Etats de la péninsule arabique se retrouvent en très mauvaise posture, abandonnés de fait par les USA d’Obama et sous la menace des appétits de domination de l’Iran sur toute la région, déjà puissance dominante dans le sud de l’Irak (et peut-être alliée en sous main de l’EEIL, selon certaines sources). L’Egypte, quant à elle, s’accroche au bord de l’abîme pour ne pas tomber dans le néant. La Tunisie est branlante. Entre le Maroc et l’Iran, il n’y a qu’un seul véritable Etat, stable et florissant, Israël et sans doute aussi, plus au nord, la Turquie, malgré la fragilité d’Erdogan mais l’irruption d’un Etat kurde aura sur elle (et l’Iran ) un fort retentissement parce qu’une partie du peuple kurde y vit et qu’il nourrit une certaine rebellion. Sacrifié dans le partage bureaucratique de ces territoires par les puissance coloniales, Grande Bretagne et France (accords Sykes-Picot), le surgissement d’un Etat kurde en devenir est le premier signe de la fin d’un ordre international séculaire. L’islam derrière la nation Ce que nous découvrons, en fait, c’est que ces Etats n’avaient pas de consistance intrinsèque: ils étaient le produit des calculs coloniaux. Ils rassemblaient des groupes tribaux, des religions et n’ont jamais créé de nation. Il n’y eut jamais d’expérience de l’Etat-nation capable de forger une unité nationale. Sans nation, sans Etat véritable sinon des dictatures militaires, ils furent incapables de créer une véritable citoyenneté, capable de fédérer ces populations différentes. L’expulsion ou l’exclusion, c’est selon, d’environ un million de Juifs, entre 1940 et 1970 en fut le premier témoignage. Aujourd’hui, la persécution et l’expulsion générale des chrétiens arabes comme la guerre intra-islamique entre confessions shiite et sunnite montrent qu’ils ne furent jamais les Etats nations que les Etats coloniaux avaient cru créer. Et ce n’est pas un hasard que l’alternative à ce qui n’était qu’un décor creux soit l’islamisme, c’est à dire non pas le demos démocratique mais la massification de la Oumma. Contrairement aux attentes erronées des Occidentaux, le « printemps arabe » a vu, en effet, la levée en masse de la Oumma islamique qui balaya les structures étatiques, ce que montrait le fait étonnant que cette levée se produise en même temps dans des lieux fort éloignés. Un conglomérat de tribus ne fait pas une nation. Les empires, ottoman puis européens, n’avaient pas dominé en effet des nations déjà établies mais les restes de pouvoirs impériaux islamiques. Leur retrait n’ouvrait de fait que sur un néant antérieur que seul l’islam pouvait gérer, sauf que l’islam est aussi en guerre avec lui même. Le retrait colonial créait donc des nations qui n’avaient jamais existé et qui aujourd’hui s’effritent comme dunes au vent. Derrière la façade institutionnelle, il n’y avait pas de nation ni de peuple, mais des peuples. Contrairement à ce que les journalistes croient, Bashar El Assad, par exemple, « ne tue pas son peuple », mais un autre peuple que le sien qui est le peuple alaouite. De même que les insurgés syriens sont moins des « patriotes » qu’un peuple en lutte contre un autre. L’Etat que les Assad incarnaient était l’Etat d’un clan, d’une religion et pas de tous les Syriens. Et c’est vrai pour tous les Etats arabes: la connotation tribale, religieuse ou ethnique du pouvoir est la règle. La restructuration de toute une région Une restructuration géopolitique considérable est ainsi à l’œuvre qui verra naître de nouveaux Etats et de nouveaux centres de pouvoir, peut être des formes impériales. L’Iran est le grand candidat à un destin impérial. La Turquie « ottomane » d’Erdogan est sur les rangs. Que fera-t-elle face à la décomposition de la Syrie et sans doute du Liban? La décomposition de la Libye entraîne avec elle la décomposition de l’Afrique sub-saharienne et l’expansion du djihad en Afrique noire musulmane. Le lien de ces régions avec l’Egypte, le Soudan et la Somalie est évident. Nul ne sait encore sur quoi ouvrira la décomposition du monde arabo-musulman. Parmi les raisons de cet effondrement à la manière d’un chateau de cartes, il faut sans aucun doute compter les erreurs occidentales. Le projet naïf des conservateurs américains d’instaurer à marche forcée la « démocratie », la naïveté perverse de choisir le camp des islamistes pour maitriser la situation de la supposée « démocratie » des printemps arabes, le renversement des alliances autant de l’Europe que des USA par rapport aux anciens alliés de l’Occident (Israël autant que l’Arabie saoudite), la politique défaitiste d’Obama sur tous les plans et notamment le nucléaire iranien, sont autant de causes efficientes de cet effondrement. Et qui sait si demain, par un suprême renversement d’alliances, les USA ne se retrouveront pas aux côtés de l’Iran dans l’affaire irakienne? Il ne faut pas non plus négliger le poids délétère que pèse l’UE sur les régions alentour d’autant que ses frontières semblent ne pas être définitives (accession à l’Union de la Turquie, du Maroc, de l’Ukraine, de la Biélorussie?…) et notamment avec ses ambitions en Méditerranée. La dynamique (éventée) du Traité de Barcelone visant à l’harmonisation du fonctionnement des pays riverains de la Méditerranée, à l’unisson des normes européennes, n’a-t-elle pas été une forme d’intrusion intempestive dans ces pays? La nouvelle donne dans le conflit du monde arabe et d’Israël Cette nouvelle donne change complètement la réalité du conflit arabo-israélien. Le cadre dans lequel les Accords d’Oslo ont été pensés et mis en œuvre s’est irrémédiablement effondré. Sa finalité devient caduque. Que signifierait, en effet, de contribuer à créer un Etat-nation palestinien alors que les Etats nations arabes s’effondrent de toutes parts? Le « peuple » palestinien est lui même une invention récente, effet d’un tournant stratégique de l’OLP des années 1970. Dans, les faits il n’existe pas: les Palestiniens sont traversés par des fractures tribales importantes et leur partage entre Gaza et la Cisjordanie, leurs revendications irrédentistes sur les Arabes d’Israël et les Palestiniens de Jordanie promettent un avenir de troubles régionaux sans fin. L’alliance du Fatah et du Hamas montre également que le Hamas est le fond du paysage palestinien, son décor-cadre. Si, demain, un accord était passé avec l’Autorité Palestinienne, Israël se retrouverait inéluctablement face au Hamas, réduisant à néant toute promesse contractuelle: un cas de figure déjà vu en Algérie avec les accords d’Evian passés avec le GPRA mais jamais respectés avec le FLN qui l’a suivi. Ce serait bien l’expression, dans le cadre palestinien cette fois ci, de ce qui se passe actuellement dans le monde arabe où l’on voit l’islamisme poindre derrière ce que l’on croyait être les Etats-nations arabes. Le conflit redevient ce qu’il a toujours été, malgré l’illusion « nationale » palestinienne: un conflit mu par l’hostilité du fondamentalisme islamique envers la souveraineté d’un peuple qui, selon lui, a vocation à être dominé (dhimmi). C’est un bouleversement considérable de la situation et les pacifistes israéliens, les Etats occidentaux doivent revoir leur slogan de » deux peuples, deux Etats ». Il n’a plus aucun sens et les choses ne se jouent plus dans cette arène. Du point de vue d’Israël, la mutation dramatique du monde arabe est très positive. L’apparition d’un Etat kurde est une très bonne nouvelle, jusqu’à nouvel ordre. La décomposition de la Syrie et de l’Irak allège la menace à l’est et promet d’être un facteur de trouble en Turquie et d’échec pour le bloc sunnite arabique (Arabie et émirats). Les Palestiniens quant à eux ont tout intérêt à rester dans la dépendance d’Israël dans un monde aussi incertain et où eux mêmes appartiennent à un passé révolu (nationalisme arabe, entité forgée avec l’aide de l’URSS…). Le maillon le plus important maintenant est la Jordanie qui pourrait sauter… Reste à surveiller l’Iran, à moins que son régime ne subisse aussi le coup d’une révolution de la société civile contre la dictature islamique. C’est un vieux principe de la prophétie biblique « Du nord s’étendra le mal » (Jr 1, 14). L’assaut contre l’Etat d’Israël antique est presque toujours venu des empires de l’est, Assyrie et Perse, d’ailleurs des empires au destin extrêmement mouvant. C’est le sort géopolitique de la Mésopotamie.
Read more: La fin des Etats-nations arabes | Shmuel Trigano | Ops & Blogs | The Times of Israël http://frblogs.timesofisrael.com/la-fin-des-etats-nations-arabes/#ixzz35pHzAMBp Géopolitique au Moyen Orient
Depuis le déclenchement des révoltes arabes, à la fin 2010, aussi bien Ankara que Téhéran ont été déchirés par des intérêts vitaux contradictoires. Ces deux puissances ont toujours eu le même objectif final: affaiblir la montée en puissance du sunnisme traditionnel de Bilad al-Sham et al-Jazira, alimenté par l'Arabie. Pour faire barrage à cette renaissance de l’arabisme, ils ont divergé quant à la politique à adopter. Ankara est déterminé à étendre son hégémonie régionale au détriment du pouvoir traditionnel, prenant sa source dans la Péninsule arabique, en instaurant un axe sunnite Nord-Sud, capable d’absorber l'oligarchie des Al-Saoud. Dans ce but, il finance et prête main forte à Isis (voir ci-dessous). Téhéran répugne à renoncer à son Croissant shi’ite Est-Ouest, avec le Hezbollah au Liban et le gouvernement shi’ite irakien, qui offre à l’Iran un accès à la Méditerranée. Actuellement, l'intérêt commun à ces deux puissances se situe dans leur détermination à dominer rapidement le cœur du pays sunnite, entre la Syrie centrale et l’Irak occidental. Dans cette volonté de suprématie, la compétition irano-turque demeure la clé de la guerre fratricide, en pleine escalade, en Syrie et en Irak.
Organisation terroriste Isis "Eiil" ou "Daesh" ou "Isis", est une organisation islamique qui regroupe près de 10/15 000 combattants bien entraînés et décidés à mourir pour leur cause. Elle sévit avec une très grande violence depuis 3 ans au Moyen Orient, sous la houlette de son chef Abou Baqr al Baghdadi. Cet homme s'est opposé à Ayman al Zawahiri, chef d'al Qaeda sur les méthodes pour parvenir au califat. La priorité de ce dernier, c'est l'Occident. Baghdadi a d'autres priorités. D'abord tous les infidèles musulmans, les shiites de Syrie (alawites) et d'Irak (liés à l'Iran), les kurdes et les druzes d'Irak et de Syrie, les ismaélites et les soufis, les chrétiens, et pratiquement tous ceux qui s'opposent à un Islam pur et dur, celui du début et des ancêtres. Pris d'une nostalgie de la fulgurante conquête du monde d'il y a 14 siècles, ces "Cavaliers arabes de l'Apocalypse", s'emparent de villes et villages de la Grande Syrie l'un après l'autre, pillant l'armée régulière et les banques, détruisant tout signe non-musulman, décapitant et crucifiant à tue-tête, massacrant les Infidèles. Isis est déjà à la porte de la Jordanie, et pour Baghdadi, même les Hashémites d'Amman sont des apostats. Et la Jordanie est un état tampon entre Israël et une guerre impitoyable qui s'amplifie. Il semble que Baghdadi se contente de prendre des postes frontières entre l'Irak et la Jordanie et entre l'Irak et l'Arabie, intéressé dans l'immédiat par l'élargissement de ses conquêtes en Syrie et la consolidation de la province d'Anbar en Irak. Les postes frontières pris sont le symbole de la fin des frontières artificielles imposées par l'Occident après la 1ère guerre mondiale. - Selon le site "Money Jihad", Isis est l'organisation terroriste la plus riche du monde, ayant dévalisé les banques sur son chemin, rapine des temps modernes, dépassant le Hezbollah qui n'aurait qu'un ½ milliard $ !
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L’électrochoc risque d’être catastrophique pour le Moyen-Orient, mais l’Europe sait déjà -sans l’admettre- qu’elle n’échappera pas, à termes, à l’onde de choc. L’échec du modèle d’Etat-Nation au cœur du monde arabe (Irak-Syrie) se traduit par l’expansion indéfinie des réseaux terroristes. En aucun cas, un Etat stable ne pourra surgir du ventre de la bête immonde terroriste. Au Moyen-Orient, il faut donc tout repenser, depuis le début... La prise de contrôle du nord-ouest de l’Irak par l’Etat Islamique en Irak et au Levant, à la suite de sa conquête d’une partie du Nord de la Syrie, est une preuve supplémentaire de la puissance croissante d’Al Qaïda et de ses supplétifs, dans la poursuite de l’instauration d’un Califat islamiste régional.
Elle représente, pour les Jihadistes radicaux, une nouvelle étape de leur exploitation des faiblesses des gouvernements centraux arabes, les conduisant à une situation d’états faillis. S’emparant de vastes zones à l’abandon, l’EIIL a mis la main sur des infrastructures, des arsenaux d’armes américaines, des sources d’énergie dont la contrebande des dérivés du pétrole, des fonds bancaires, tout en massacrant sans pitié les membres des armées présentes, des groupes ethniques et tribus adverses. Il en tire un encouragement à poursuivre ses réalisations sanguinaires, devant le constat de l’impuissance dont fait preuve la « communauté internationale ». Disparition des frontières.Ce désir d’instaurer un Califat reposant sur l’application stricte de la Chari’a est marqué par le rejet de l’existence des Etats-Nations et des frontières établies par les puissances coloniales, lors des accords Sykes-Picot (1916 : chute de l’Empire Ottoman). De son côté, l’Iran veut promouvoir son arc chi’ite, qui, lui aussi, transcenderait les anciennes frontières nationales. Ce conflit d’intérêts fait du conflit chi’ites-sunnites le facteur régional le plus significatif et le plus meurtrier pour la région, comme dans les tous premiers temps de l’Islam.
L’offensive jihadiste généralisée en Irak est la conséquence directe de la disparition de la frontière Syrie-Irak et de l’implication du Hezbollah en Syrie, appuyée par l’aide massive de l’Iran et des milices chi’ites irakiennes,. Elle se traduit par la disparition de fait de toute frontière réelle entre la Syrie et le Liban et un accroissement exponentiel des actes terroristes (au moins 3 depuis le week-end dernier). En contrepartie, sa victoire en Irak a mis le vent en poupe à l’EIIL en Syrie et renforcé sa mainmise sur le secteur Est de ce pays. Par la saisie d’armes américaines, particulièrement, de missiles antitanks et de véhicules blindés, il dispose maintenant d’un arsenal transférable sur le front syrien contre l’armée d’Assad et ses alliés. Des Humvees U.S. ont ainsi fait leur apparition, aux mains des Jihadistes, à Alep. Malgré la division des forces jihadistes, et alors qu’une partie du Front al Nusra (lié à Al Zawahiri) a prêté allégeance à l’EIIL, ce n’est plus qu’une question de temps, avant que cette organisation ne se prépare à une offensive généralisée dans le Sud de la Syrie et contre sa capitale, Damas. L’engagement de l’Iran en Irak va probablement déboucher sur le brouillage de la frontière entre le centre de l’Irak et le sud de l’Iran qui, bientôt, ne feront plus qu’un. Chacun des deux camps extrémistes pense donc que c’est sa vision qui va prévaloir, à la seule condition que les frontières soient balayées et que la région soit reconfigurée en une seule et même entité religieuse et politique : la sienne. Jordanie : Le dernier BastionSi les récents évènements débordent à l’intérieur de la Jordanie et que l’EIIL établit des bastions au cœur du royaume hachémite (en particulier, étant donnée la situation économique et démographique délabrée qui résulte de l’afflux d’un million de réfugiés syriens et de milliers de réfugiés irakiens), la Jordanie est susceptible de s’engouffrer dans le chaos, mettant en péril la survie même du royaume. La Jordanie est confrontée à un nombre croissant de cellules des organisations jihadistes qui s’infiltrent en se faisant passer pour des « réfugiés », grâce à des réseaux d’assistance et d’approvisionnement des rebelles en Syrie, présents dans le pays. Le Chef des forces de l’EIIL à Mossoul a explicitement menace d’envahir la Jordanie et d’éliminer le Roi Abdallah. Bien que l’Arabie Saoudite ait annoncé la nécessité de déployer des tanks pour défendre la Jordanie, Amman ne peut pas uniquement compter sur l’aide saoudienne. Abdallah a besoin d’une assistance immédiate, dans le but d’améliorer ses capacités opérationnelles et de renseignement, afin de sécuriser ses frontières avec la Syrie et l’Irak. Il a aussi besoin d’une aide économique et d’une fourniture constante de pétrole. Qui plus est, la Jordanie a vraiment besoin d’un allié militaire stratégique qui fasse la différence sur le terrain. Bien qu’elle ne puisse pas le reconnaître officiellement, dans les faits, son seul allié militaire stratégique reste Israël, selon toutes les apparences. Mais, par-dessus tout, la Jordanie a besoin de recevoir une aide financière et humanitaire pour être en mesure de gérer l’énorme afflux de réfugiés. Un test pour la stratégie américaineDans son discours de West Point, Obama a déclaré : “La principale menace actuellement, ne provient pas du cercle dirigeant centralisé d’Al Qaïda (Al Zawahiri), mais bien des associés décentralisés d’Al Qaïda (l’EIIL) ». Il a suggéré d’allouer des ressources pour l’entraînement et la reconstruction des capacités des pays-partenaires confrontés aux extrémistes jihadistes sur les lignes de front. La stratégie de retrait d’Irak se fondait sur le mirage de la construction d’une armée nationale professionnelle. En Syrie, l’Administration devait s’appuyer sur une assistance limitée aux forces d’opposition les plus modérées, pour construire une armée de guérilla capable de combattre le Hezbollah, les forces d’Assad, Al Qaïda et toutes les autres formations islamistes. Cette stratégie s’est effondrée complètement en Syrie, comme en Irak. L’Armée Syrienne Libre s’est désintégrée, face aux forces islamistes, l’EIIL et le Jabhat al Nosra et elle n’a jamais constitué une alternative crédible face au régime Assad. En Irak, l’armée s’’est effondrée aux premiers coups de semonce et a été chassée du nord et de l’ouest du pays, comme une bande de va-nu-pieds, malgré son équipement et son entraînement américain réputés à la pointe. Par conséquent, la stratégie américaine visant à bâtir des partenaires crédibles n’a pas franchi le test de la réalité. Cet échec patent se conjugue à l’érosion de la dissuasion américaine, depuis qu’Obama –malgré ses menaces explicites – a délibérément choisi de ne pas réagir militairement aux armes chimiques syriennes. Ces options successives pour la passivité ne font qu’ajouter à la colère des alliés de l’Amérique et à leur inquiétude qu’ils seront tous abandonnés, les uns après les autres, le moment venu. Le Président Obama a ordonné à plus de 300 de ses conseillers militaires d’aller balayer les pots cassés en Irak et l’Administration commence à examiner “d’autres” options. Le débat fait rage aux Etats-Unis, quant à une intervention aérienne, appuyée par des forces spéciales, qui ne ferait qu’aggraver la fragmentation de l’Irak, en prenant partie pour l’un ou l’autre des groupes extrémistes en présence, Al Maliki inféodé à l’Iran ou les Sunnites se mélangeant aux Jihadistes. Les frappes pourraient être totalement inefficaces contre des villes mêlant les terroristes au milieu des populations qui ont, essentiellement, des aspirations politiques, du fait de l’attitude sectaire d’Al Maliki à leur encontre. Des drones ne pourront pas, à eux seuls, chasser les Jihadistes des villes. Il faudrait donc la présence de forces spéciales et troupes au sol, à condition d’un centre politique clair à défendre. Obama ne peut pas mettre tous ses œufs dans le même panier du serpent iranien, s’appuyer sur les Ayatollahs pour stabiliser l’Irak central et du Sud, lui accorder l’accès au seuil du nucléaire, sans se mettre à dos tous les pays sunnites de la région, qui interpréteront ce geste comme une trahison pure et simple de leurs intérêts vitaux. En réalité, ce liquidateur testamentaire des accords entre empires du XIXè et du XXème siècle, n’est plus en mesure d’en sauvegarder les acquis politiques et il revient aux acteurs régionaux eux-mêmes d’en tirer toutes les conséquences pour se redistribuer les cartes, selon les lignes de force pouvant restaurer une relative stabilité. Conséquences pour l’avenir :Les raisons du succès de l’EIIL sont simples : a) les faiblesses structurelles et fonctionnelles des Etats nations arabes ; b) l’organisation en réseaux décentralisés de ces mouvements terroristes, qui exploitent et érodent de plus en plus ce qui subsistait de ces Etats centraux, empêchant les armées régulières d’en venir à bout. c) l’impuissance criante de la communauté internationale, en tout premier lieu, l’hyperpuissance évanescente qu’incarne le « soft-power » négociateur de Barack Obama, qui, d’une part, manque de solutions à apporter et, d’autre part, n’a aucune volonté de se retrouver militairement impliqué. d) Il est donc devenu évident pour tous que les Etats-Unis sont incapables d’apporter la moindre résolution à aucun problème régional qui se présente au Moyen-Orient. Leurs alliés sont persuadés qu’ils seront abandonnés à leur sort, le jour venu. Avec les ondes de choc qui traversent les frontières, il est évident que la nation la plus menacée, à ce point précis, est la Jordanie dont les frontières sont faciles à franchir, depuis Israël, l’Autorité Palestinienne et la Péninsule du Sinaï. Par conséquent, ce dont la région aurait le plus besoin, actuellement, est d’un effort massif et conjoint des Etats-Unis et de l’Europe (avec une implication israélienne faisant profil bas) pour renforcer la Jordanie sur le plan aussi bien militaire qu’économique. Les Sunnites modérés après lesquels courent les Etats-Unis, ont un pouvoir central qui leur ressemble, établi à Amman, qui peut les encourager et les seconder. Autant que de lutter contre Assad, il leur serait impératif de contribuer, en tout premier lieu, à stabiliser l’Irak en reconstituant un camp sunnite plus apte au compromis historique et capable de chasser les Jihadistes. Quoi qu’il en soit, l’Irak comme la Syrie, ne seront plus jamais des Etats centralisés et pluri-confessionnels, sans qu’il soit accordé des prérogatives à chaque groupe ethno-religieux qui les réclament aujourd’hui, par les armes. Israël doit continuer à se préparer à un scénario dans lequel les récents évènements pourraient déborder à ses propres frontières. Il doit empêcher’ la pénétration et l’influence d’éléments islamo-jihadistes et l’édification de leurs infrastructures dans les zones contrôlées par l’AP -zones A et B qu’il n’a pas l’intention d’annexer-, en aidant celle-ci à conserver des moyens de gouvernance, de sécurité et une économie viable, de façon à ce qu’elle ne soit pas aspirée tête la première dans ce siphon. La neutralisation des organisations-type Hamas, allié des groupes jihadistes du Sinaï, apparaît donc comme une première étape incontournable, avant de discuter de quoi que ce soit d’autre. Mais le temps semble venu de se préparer, autant sur le plan conceptuel que dans la pratique, à un principe d’organisation de la région Irako-syrienne, qui se traduirait par la dissolution (déjà effective et bien avancée) des Etats-Nations et l’établissement de nations sur une base ethnique : Alaouites, dans l’Ouest de la Syrie, Kurdistan du nord de l’Irak et de la Syrie ; nation sunnite dans le nord-ouest de l’Irak et le Nord-Est de la Syrie et un Etat chi’ite en Irak central et du Sud. Il pourrait s’avérer que les divisions ethnico-religieuses soient plus naturelles et stables que l’actuelle configuration. Il en résulterait, assez naturellement, que les grandes familles et tribus palestiniennes seraient intrinsèquement rattachées aux régions et populations dont elles sont originaires, le mirage d’un « Etat-nation » palestinien n’ayant pas plus lieu d’être que les autres, qui, actuellement, s’effondrent et deviennent ce qu’on nomme : des Etats faillis, dans une sorte de jeu de dominos qu’il faut impérativement endiguer, d’abord par le Nord-Est : en s’appuyant sur la résilience kurde et le Sud-Ouest : grâce à la modération du régime jordanien. Par Marc Brzustowski. Source : Kobi Michael, Udi Dekel |
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Netanyahou soutient un Etat Kurde indépendant
l'Etat Islamique en Irak et au Levant se fait appeler désormais Etat islamique. Il déclare le rétablissement du califat, qui a pour but de réunifier tous les croyants sous la houlette de son nouveau chef : Abou Bakr Al-Baghdadi Dans un enregistrement audio diffusé sur internet, l'EIIL, qui se fait appeler désormais Etat islamique, a également désigné son chef Abou Bakr Al-Baghdadi comme calife et donc chef des musulmans partout dans le monde. Ce califat devrait être imposé sur les régions conquises par ce groupe en Syrie et en Irak, où il a réussi à s'emparer de larges pans de territoires. Lors d'une réunion, la choura (conseil) de l'Etat islamique a décidé d'annoncer l'établissement du califat islamique et de désigner un calife pour l'Etat des musulmans. Le cheikh djihadiste Al-Baghdadi a été désigné calife des musulmans, a annoncé dans cet enregistrement Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EIIL. Netanyahou soutient les KurdesBenyamin Netanyahou a annoncé dimanche soir qu'Israël soutenait la création d'un Etat kurde indépendant au nord de l'Irak lors d'un discours à l'Institut de l'Université de Tel Aviv pour les études de sécurité nationale. "Nous devons soutenir l'aspiration à l'indépendance kurde car ils le méritent", a déclaré le Premier ministre israélien. Quelques jours plus tôt, le président Shimon Peres et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ont soulevé la question dans une réunion à huis clos avec le président américain Barack Obama et la secrétaire d'Etat John Kerry, rapporte Haaretz. Et alors que l’Etat irakien est à feu et à sang et rend très probablement son dernier souffle en ce moment même, les Kurdes irakiens continuent de gagner du terrain. La prise de contrôle de Kirkouk, riche en pétrole, il y a quelques semaines, symbolise le début d'une nouvelle ère pour les Kurdes irakiens qui ont pendant des années exigé de Bagdad d’établir leur propre système de partage des bénéfices de l'or noir. Les liens historiques entre Israël et les Kurdes se sont tissés depuis le début des années soixante, lorsque les agents de renseignement israéliens opéraient au Kurdistan irakien et aidaient les autorités locales. Bibliographie complémentaire :
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