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Publié le 25-05-2014 à 08h56
Bannis sous Sarkozy, la revanche de Cécilia et Richard Attias
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Un temps excommuniés, ils ont remonté la pente. Elle à fait dans la philanthropie, lui dans l'organisation de forums internationaux, parfois controversés.
Histoire d’une ascension qui fait jaser.
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Cécilia et Richard Attias à Beyrouth le 28 janvier 2009. (JOSEPH BARRAK/AFP) |
Leurs cartes de visite sont flatteuses. Mrs. Attias préside la Cécilia Attias Foundation for Women, à vocation humanitaire. Mr. Attias dirige Richard Attias & Associates, qu’il a créé pour être "un catalyseur d’idées au niveau planétaire". A New York, ils se sont repositionnés en power couple.
On les voit à la Clinton Global Initiative, au Festival du Film de Marrakech, à la soirée des L’Oréal-Unesco Awards. Et depuis vendredi, ils sont, bien sûr, à Libreville pour la troisième édition du New York Forum Africa, création de Richard Attias, placé sous le patronage du président gabonais, Ali Bongo. Richard accueille les 1.500 invités de marque, chefs d’entreprise, dirigeants de fonds d’investissement, ministres venus du monde entier, au premier rang desquels Laurent Fabius.
Quelle revanche ! Il y a sept ans, quand Cécilia a quitté l’Elysée pour vivre sa vie avec l’as de la communication événementielle de Publicis, ils ont tous deux été maudits, excommuniés. Ils étaient les bannis de la République. Ils se sont refaits, et ils en sont fiers. Ils ont juste quelques petits comptes à régler. Les sarkozystes font de l’ex-première dame la grande sorcière des années bling-bling ? Elle sort, comme une mise au point, "Une envie de vérité", autobiographie à l’eau de rose.
Contre-offensive
Ce n’est pas la guerre, les Attias ne la veulent pas, ni ne peuvent se la permettre. C’est une contre-offensive de velours. Plus que quiconque, Richard Attias connaît la loi d’airain de la com : toujours revenir à l’événement fondateur pour sculpter une image. Celle d’une Cécilia campée en héroïne, en libératrice des infirmières bulgares hier, de toutes les femmes en danger dans le monde aujourd’hui.
Le 26 mars, ils sont à Sofia. A l’hôtel Kempinski, sur les hauteurs de la ville, Richard a réservé pour Cécilia la suite présidentielle. Sous les dorures baroques de la suite, Kristiana, Snejana, Valya et Valentina s’avancent dans leurs plus beaux habits vers leur "libératrice". Etreintes, sourires, émotions. "Assieds-toi là sur le canapé, entre elles", conseille d’une voix douce Attias à son épouse, immortalisant l’instant avec son portable. Il ne manque que le tarmac de l’aéroport de Sofia pour rejouer la scène restée dans les mémoires, où Cécilia sort blême et victorieuse du combat mené "au péril de [sa] vie" contre Kadhafi.
Cécilia Attias avec les infirmières bulgares, à Sofia, le 27 mars 2014.(Nikolay Doy/AFP)
En la chargeant de cette mission, Nicolas Sarkozy espérait la convaincre de rester la première dame de France – et son épouse. Aujourd’hui, Richard Attias joue les princes consorts. La tournée à Sofia est digne d’une visite d’Etat. Berline aux vitres fumées, tête-à-tête avec le chef de l’Etat bulgare, la maire, le ministre des Affaires étrangères. Pendant deux jours, tout est parfait… Enfin presque.
Gaffe cinq étoiles
Le soir tombe sur le Kempinski quand le Net s’embrase sur leur passage au Salon du Livre. Le dimanche précédent, Cécilia Attias était venue pour une séance de dédicace. A Paris, on se gausse de cette scène prise sur le vif par "le Petit Journal" de Canal+ : Cécilia Attias félicitant Edwy Plenel. Plenel ! Le journaliste qui s’est donné pour mission de révéler la face noire des années Sarkozy – de l’affaire Karachi à l’affaire Bettencourt en passant par le financement supposé de la campagne présidentielle par la Libye ! Richard Attias n’est pas en reste, qui complimente le patron de Mediapart : "Vous étiez très bon à 'Mots croisés'." Dans l’émission d’Yves Calvi, Plenel clame ni plus ni moins que "la déchéance sarkozyste entraîne l’histoire de la droite française"....
J’ai téléphoné à Nicolas, confie Cécilia. Je voulais réagir, il m’a dit de ne pas le faire. C’était aussi l’avis de Richard."
Pour l’ancien président, l’essentiel est que le livre de la femme qui a partagé tous ses secrets se soit révélé inoffensif. Cécilia peut être si imprévisible… Jusqu’à la veille de sa parution, qu’il a apprise tardivement, Sarkozy était tendu. Pour lui, l’épisode du Salon du Livre n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. En revanche, sous le manteau, les sarkozystes, eux, se déchaînent. "Pour son business, Richard a besoin de Cécilia : elle est l’appât", assure l’un. "Attias a quelque chose à demander [sous-entendu, à Sarkozy]....
Duo romanesque
Qui sont vraiment les Attias ? Un duo romanesque ? Un couple d’arrivistes ? Et leur philanthropie clinquante, quels fruits produit-elle ? A Paris, d’anciens proches accusent Attias d’exploiter la notoriété de sa femme. A Libreville, d’autres estiment qu’il ripoline l’image d’un dictateur. Le New York Forum Africa est le joyau du business d’Attias & Associates. Il a eu l’idée de ce Davos des pays émergents et en a fait un événement pharaonique.
Or voilà qu’un Front des Indignés, rassemblant l’opposition gabonaise, dénonce le "New York Farine Africa" – entendez, ce "couple Attias" qui "roule les Africains dans la farine". Cette alliance inédite d’adversaires d’Ali Bongo a même rédigé une "lettre ouverte à Laurent Fabius" pour le dissuader de venir à Libreville :
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