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Philippe Bilger : DSK est "plus proxénète que client !"
Le Point - Publié le 02/02/2015 à 17:18
Invité d'Audrey Crespo-Mara sur LCI, le magistrat honoraire donne son avis tranché sur le procès du Carlton de Lille et sur le rôle tenu par DSK.
Le procès pour proxénétisme, où l'ex-directeur du FMI comparaît aux côtés de 13 autres prévenus, a commencé lundi à Lille. © AFP PHOTO / MARTIN BUREAU
Propos recueillis par AUDREY CRESPO-MARA
Audrey Crespo-Mara : DSK est aujourd'hui renvoyé devant le tribunal correctionnel de Lillepour "proxénétisme aggravé en réunion". À votre avis, ressortira-t-il blanchi ?
Philippe Bilger : Je ne sais pas. On se trouve face à une contradiction qui est très rare dans les procédures importantes : le parquet a requis un non-lieu et les juges d'instruction ont décidé de renvoyer pour "proxénétisme aggravé". Donc, on aura une audience un peu étrange où le Ministère public ne soutiendra pas l'accusation, mais la relaxe, et de l'autre côté on aura des parties civiles qui viendront dire qu'il est coupable. Tout cela va donner des audiences passionnantes, très contradictoires, intenses sûrement...
Est-ce le procès d'un proxénétisme mondain ? L'enjeu est de savoir s'il existait un réseau de prostitution organisé autour de DSK...
Oui et ce qui est certain, c'est que la procédure engagée contre lui et d'autres n'est ni légère ni farfelue ! Il ne s'agit pas des bonnes copines invitées, comme le dit l'avocat Dupont-Moretti. Mais par ailleurs, on ne sait pas si le proxénétisme aggravé, reproché à Strauss-Kahn, est établi. Reste que c'est assez sérieux, car les deux éléments du proxénétisme lui sont reprochés : d'une part d'avoir aidé au proxénétisme, de l'avoir organisé, de l'avoir facilité, et d'autre part (et cela est plus discutable), d'en avoir bénéficié puisque les prostituées - à supposer qu'il l'ait su - lui ont offert leurs services gratuitement, donc implicitement il a eu un gain.
Compte tenu de ce que vous connaissez du dossier, DSK est-il un client ou un proxénète ?
REGARDEZ - La réponse de Philippe Bilger :
DSK est-il, selon vous, libertin ou proxénète ? Les parties civiles soutiennent que les scènes étaient tellement hard, violentes, des scènes "d'abattage", que DSK ne pouvait ignorer que ces femmes étaient des professionnelles...
On se demande si on est dans le domaine du libertinage avec ce pluralisme organisé, ces ébats qui semblent tout de même caractérisés... Avec la mise à disposition par Dominique Strauss-Kahn d'un appartement, ce qui constitue un des éléments du premier terme du proxénétisme. Donc, pour le moins, il y a un doute sérieux. Est-ce qu'il loue l'appartement en sachant que des prostituées vont y venir pour le faire bénéficier gratuitement de leurs charmes ?
Mais, l'une des femmes témoigne : "On avait pour ordre de ne pas lui dire qu'on était des prostituées !"
Bien sûr, mais j'ai du mal à considérer que lorsqu'il y a une sorte de massification du sexe tarifé, on peut dire que c'est du libertinage. Mais, peut-être que c'est le réactionnaire amoureux qui parle !
Me Dupont-Moretti a déclaré : "Je pense qu'on veut se faire DSK ! Pour comprendre cette instruction, il faut quitter le domaine du droit !"
Je ne crois pas, je ne crois pas... Je n'irai pas jusqu'à soutenir que par exemple le point de vue du parquet général qui requiert le non-lieu est uniquement fondé sur le droit, il y a parfois des opportunités politiques non méprisables. Mais, il me semble qu'au contraire on va avoir droit à une contradiction bienfaisante, pour une fois, un débat franc authentique !
Pour près de huit Français sur dix, DSK serait meilleur président que François Hollande (sondage Odoxa pour Le Parisien - Aujourd'hui en France). Donc, si l'on suit ce sondage, tout le monde est perdant dans l'histoire, Strauss-Kahn et les Français...
Oui, c'est très intéressant de voir le point de vue des Français ! Ils le jugent immoral, mais ils pensent qu'il aurait été un meilleur président que François Hollande qui doit être plus humilié par cela que par le fait que Manuel Valls le déborde dans les sondages. Mais, ce que les Français oublient un peu, c'est que l'immoralité d'un être n'est pas sans incidence sur la pratique politique - c'est mon point de vue.
Vous avez rencontré DSK et vous avez écrit sur sa personnalité complexe. DSK a une dimension romanesque et tragique. C'est un vrai personnage de roman...
Oui, j'ai été frappé lorsque je l'ai rencontré lors d'un dîner et ensuite en examinant bien, en tant qu'avocat général passionné par la psychologie, ses ressorts fondamentaux. Il y a l'homme officiel, l'homme de devoir, de compétence, l'homme sérieux, l'homme qui cherche à faire croire qu'il maîtrise toutes les responsabilités. Et derrière, de manière complètement déconnectée du premier, l'homme de plaisir, victime de son appétence des plaisirs. Et c'est fascinant de le voir... Quand il était au FMI, il savait à la fois être le meilleur dans la conférence et, en même temps, organiser à la perfection la bureaucratie de ses plaisirs, dans l'heure qui suivait.
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DSK ET LES BISOUNOURS DU SEXE |
Le billet d'humeur de Jean SMIA
Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du sud de l'Italie.... ces bisounours qui n'attendent que DSK se gratte l'entre-jambe pour hurler à l'attentat à la pudeur. Pourtant, ces medias ne peuvent ignorer que d'innombrables soirées libertines sont discrètement organisées à travers le monde, y compris à Paris, et qu'à ces soirées participent nombre de célébrités et de puissants. Il en existe même exclusivement réservées aux homosexuels ou (sexuelles). Et ce depuis toujours. Et il n'est pas très difficile de trouver les adresses pour ceux qui veulent chercher.
Il semblerait que, pour ces medias, «Mata-Haris» et «confidences sur l'oreiller» ne fassent plus partie de la vie du renseignement, ni de l'incitation préférentielle. Alors que tous les grands groupes industriels et financiers avaient, jusqu'aux années 80, des budgets avec des spécialistes en relation publiques chargés d'organiser ce type de rencontres. Et que, aujourd'hui, ce sont les lobbies qui détiennent les budgets pour l'organisation de ces «fêtes» et qui fournissent gratuitement des Escort-girls lors des déplacements des Grands.
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Madame Claude n'existe plus, mais son business existe toujours et ils le savent les medias. Sauf qu'il leur est interdit d'en parler. Car, il faudra citer des noms et là, ça devient létal. Les amateurs/organisateurs de fêtes libertines savent la difficulté qu'il y a d'équilibrer les participants et surtout les participantes.
Car il reste probable que, parmi les libertines volontaires participantes, certaines pouvaient ne pas correspondre à de parfaits canons de beauté ou de sensualité.
Donc compléter le bouquet par de discrètes professionnelles rémunérées reste la solution pour le succès et le prestige de ce type de réunion.
Alors on nous décrit un procès pour «proxénétisme aggravé» : Ce qui, a priori, est très simple, car il suffit de suivre le trajet de l'argent :
Qui a payé quoi, combien et à qui ?
Des filles, plaignantes, se présentent comme prostituées, (occasionnelles ou confirmées). Elles savaient qu'il ne s'agissait ni d'un casting pour un film et ni d'une conférence sur le tiers monde.
Il suffit donc de leur demander qui les a payées pour se rendre à cette réunion et combien. Ensuite de savoir combien de bénéfice a tiré, celui qui les payées, de cet «investissement». C'est ce bénéfice qui est du proxénétisme. Y a-t-il plus simple ?
Pourtant, on perd son temps en considérations scabreuses, soit sur les raisons sociales qui ont amené ces filles à faire commerce de leur charme, soit sur l’indélicatesse de leur «client», qui, paraît-t-il, omettent les «préliminaires» avant de passer à l'acte, en évoquant un empalement douloureux.
Sauf qu'il est rare qu'une professionnelle n'ait pas à portée de main tous les gels et onguents indispensables à ce type de situation. Pour parler trivialement : il est rare qu'un client attende qu'une prostituée «mouille» pour la pénétrer et elles disposent de tout ce qu'il faut par ça.
Pendant que les commentateurs sont là, autour des micros, à se poser en dépositaires du code des convenances des bons préliminaires amoureux, ils oublient de s'offusquer de l’absence totale de préliminaires concernant les impubères chrétiennes qui se font empaler pour cinq euros sur les marchés aux esclaves de Daesh.
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Affaire DSK/Carlton : ne faisons pas de ce procès celui de la prostitution |
Publié le 04-02-2015 à 14h59 - Modifié le 05-02-2015 à 08h58
Par Thierry Schaffauser Travailleur du sexe
LE PLUS. Le procès de l'affaire dite du Carlton a débuté ce lundi à Lille. Quatorze prévenus, parmi lesquels Dominique Strauss-Kahn, doivent répondre de proxénétisme aggravé. Mais avec la présence d'abolitionnistes se portant partie civile, ce procès risque de devenir peu à peu celui de la prostitution, craint Thierry Shaffauser, travailleur du sexe et co-fondateur du Strass.
Édité par Rozenn Le Carboulec
Le prestigieux hôtel Carlton est au cœur du "procès DSK", qui a débuté à Lille le 2 février 2015 (B.CHIBANE/SIPA)
Dans le procès en cours sur l’éventuelle culpabilité de Dominique Strauss-Kahn et d’autres personnes mises en examen, le témoignage des travailleuses du sexe sera déterminant.
Cependant, si elles ne sont entendues qu’en tant que témoins, elles ne pourront pas bénéficier d’indemnités, autres que celles liées au frais de transport ou pertes de revenus à l’occasion de leur audience. Il faut pour cela qu’elles soient reconnues comme parties civiles ; le cas de deux d'entre elles, ou bien comme victimes.
Vraisemblablement, elles ne bénéficieront pas d’un statut de victimes puisque les faits reprochés recouvrent l’aide à la prostitution, et non l’exploitation de celle-ci, ni des faits de travail forcé. Les potentiels actes de brutalité de DSK et la possible absence de consentement lors de certains échanges sexuels ne sont pas mis en cause alors qu’ils étaient pourtant les faits les plus sérieux. Si tel n’est pas le cas, à qui alors profitera ce procès ? Quand les associations abolitionnistes se portent parties civiles
Une chose est sûre, c’est que des associations abolitionnistes telles que les Équipes d’action contre le proxénétisme se portent systématiquement partie civile, même quand les accusés de proxénétisme sont des travailleurSEs du sexe eux/elles-mêmes. La définition du proxénétisme est en effet suffisamment large pour inquiéter y compris les personnes que la loi prétend protéger.
Dans ce genre d’affaires, il n’est pas rare qu’aucune victime ne soit identifiée puisque ce sont pour la majorité des faits de proxénétisme de soutien et non de contrainte qui sont jugés, ni qu’aucunE travailleurSE du sexe ne souhaite témoigner contre des personnes de leur entourage professionnel, amical, voire familial. Peu importe, car il n’est pas besoin d’avoir l’accord des victimes (quand il y en a), pour se porter partie civile.
Les magistrats qui composent l’association des Équipes d’action contre le proxénétisme le savent très bien, et savent aussi qu’ils peuvent obtenir des indemnités qui feront vivre leur organisation. Ce n'est plus le procès de DSK, mais de la prostitution
L’intérêt d’un procès comme celui-là est multiple pour ces associations anti-prostitution. Premièrement, cela leur permet de jouer sur la confusion ambiante et la méconnaissance de la définition des termes juridiques pour tenter de pénaliser indirectement les clients comme proxénètes.
Il ne s’agit plus du procès de DSK ni de l’hôtel Carlton, mais de la prostitution elle-même, puisqu’il s’agirait d’étendre l’infraction de proxénétisme aux clients qui pourraient avoir connaissance d’un intermédiaire quelconque organisant la rencontre.
Deuxièmement, la médiatisation leur donne l’occasion de relancer le débat sur la pénalisation des clients tandis que la proposition de loi en sa faveur est pour l’instant bloquée au Sénat. Enfin troisièmement, cela peut rapporter beaucoup d’argent, surtout lorsque cela concerne de grandes entreprises et hommes d’affaires.
L'argent devrait revenir aux travailleuses du sexe
Mais d’où vient cet argent ? Il provient de la Justice qui l’a saisi des proxénètes, qui sont dans le cas présent les intermédiaires ayant organisé les rencontres sexuelles. Mais l’argent des proxénètes provient lui des travailleuses du sexe.
La logique que le Strass défend est que tout l’argent saisi devrait revenir aux personnes qui ont fourni le travail, à savoir les travailleuses du sexe elles-mêmes, et non à l’ État, ou à des associations se portant partie civile sans ni les représenter, ni leur demander leur avis.
Cela parait d’autant plus incohérent quand ce sont des associations qui luttent contre la prostitution, qui nous empêchent d’accéder à des droits tels que le droit du travail et qui défendent des mesures de pénalisation qui nous précarisent et nous mettent en danger. C’est par ailleurs ironique car on peut se demander qui profite de la prostitution d’autrui au nom de la lutte contre le proxénétisme.
Lorsque le Strass se porte partie civile dans des procès de traite ou de proxénétisme, c’est toujours avec l’accord des victimes ou des membres de leur famille lorsque celles-ci sont décédées, et c’est dans le but de les soutenir, pas pour profiter des conséquences.
Nous craignons que les travailleuses du sexe soient utilisées dans ce procès pour fournir des témoignages, mais leurs droits seront-ils réellement défendus ? Rien n’est moins sûr.
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Ouverture du procès du Carlton
Ce lundi 2 février débute le procès du Carlton au tribunal correctionnel de Lille.
Cette semaine, au tribunal correctionnel de Lille, s'ouvre le procès du Carlton, mettant en scène Dominique Strauss-Kahn et 13 autres prévenus. Retour sur cette affaire de proxénétisme.
Pendant trois semaines, 14 personnes seront jugées pour proxénétisme aggravé, dont Dominique Strauss-Kahn. Les juges reprochent à l'ex-président du Fonds Monétaire International (FMI) d'avoir participé à un réseau de prostitution mis en place par des connaissances dans le Nord de la France. Une accusation qu'il n'a cessé de réfuter.
DSK face à la justice
Après l'affaire du Sofitel de New York, Dominique Strauss-Kahn se retrouve une nouvelle fois face à la justice. L'affaire dite du Carlton de Lille remonte à 2011 et met en accusation 14 personnes. L'enquête avait révélé que l'ex-patron du FMI participait à des parties fines. Alors qu'il avait bénéficié, à la demande du parquet, d'un non-lieu en juin 2013, les juges d'instruction ont renvoyé l'affaire au tribunal correctionnel de Lille. D'après eux, DSK ne pouvait ignorer que que les femmes qu'on lui présentait lors des soirées étaient des prostituées rémunérées. Dans l'ordonnance de renvoi, les juges estiment que les hautes fonctions exercées par l'ancien ministre socialiste nécessitent "un certain sens du discernement et de la clairvoyance". Une déclaration qui doute de la prétendue naïveté de l'accusé.
Les prostituées engagées par ses amis du nord, ou "fournies" par Dodo la Saumure, propriétaire de maisons closes en Belgique, affirment elles aussi que le prévenu ne pouvait ignorer leur statut. Jade, Mounia, Marion et Estelle jurent toutes qu'il ne "pouvait pas ignorer". Lors de leurs auditions, elles ont également décrit des séances de "boucherie" et de "carnage".
A lire aussi - Présidentielle 2017 : les français préfèreraient voir DSK que François Hollande
Adepte du libertinage, pas des prostituées
L'ex-patron du FMI ne nie pas les soirées de libertinage. Dans un hors-série paru le 21 janvier, La Voix du Nord explique qu'il "ne nie pas un instant la frivolité de sa vie. Il est libertin, l'assume, l'explique". Or, ce type de soirées est légal. Seule la rémunération des femmes rendrait l'activité contraire à la loi. DSK le répète "je n'en savais rien. Chacun vient accompagné dans ces soirées. Accompagné comme il veut, par qui il veut". En plus de cette ligne de défense, les avocats dénoncent un "acharnement des juges". Pour eux, la motivation serait "idéologique, politique, morale". Une requête en nullité va être déposée par l'avocat de Jean-Christophe Lagarde, un des 14 prévenus, se basant sur une enquête officieuse qui aurait débuté bien avant celle ouverte en février 2011. Canal + consacre par ailleurs ce lundi une émission d'investigation démontrant que le Premier ministre de l'époque, François Fillon, avait autorisé des écoutes administratives.
L'affaire mettant en scène DSK ainsi que divers personnalités telles que David Roquet, ancien patron d'une filiale d'Eiffage ou encore René Kojfer, chargé des relations publiques du Carlton, devrait être éclaircie lors de ces trois prochaines semaines. Dominique Strauss-Kahn encourt jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende. Le parquet pourrait cependant demander sa relaxe. |
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La définition controversée du proxénétisme, au cœur de l'affaire du Carlton
Le Monde.fr | 02.02.2015 à 12h38 • Mis à jour le 02.02.2015 à 20h19 | Par Mathilde Damgé
Source : Le Monde
Quatorze personnes, dont Dominique Strauss-Kahn, comparaissent à partir de lundi 2 février dans l'affaire de proxénétisme dite « du Carlton ».
Accusé de proxénétisme, l'ancien directeur du Fonds monétaire international et figure du Parti socialiste risque gros : le proxénétisme aggravé en réunion est puni jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 1,5 million d'euros d'amende quand il est commis à l'égard de plusieurs personnes ; sept ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende quand il n'y en a qu'une seule.
Mais encore faut-il établir s'il s'agissait bien de proxénétisme, un délit aux contours peu précis.
Lire le décryptage : Cinq questions sur le procès de l'afaire du Carlton où va comparaître DSK
Prostituées ou libertines ?
Selon la loi, alors même que la prostitution n'est pas interdite en France, le proxénétisme est un délit qui suppose que l'intéressé a conscience que les femmes dont il profite des services ou favorise l'activité se prostituent.
L'article 225-5 du code pénal définit le proxénétisme ainsi :
« Le proxénétisme est le fait, par quiconque, de quelque manière que ce soit :
1° D'aider, d'assister ou de protéger la prostitution d'autrui ;
2° De tirer profit de la prostitution d'autrui, d'en partager les produits ou de recevoir des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution ;
3° D'embaucher, d'entraîner ou de détourner une personne en vue de la prostitution ou d'exercer sur elle une pression pour qu'elle se prostitue ou continue à le faire. »
DSK a-t-il « aidé », « assisté », « protégé », « tiré profit » de la prostitution d'autrui ? L'enquête a révélé l'existence de dix-sept soirées, dont trois séjours à Washington et New York, pour un coût total, supporté par ses amis, de l'ordre de 100 000 euros. Pour les juges d'instruction, celui qu'ils appellent « le roi de la fête », « ne pouvait ignorer la qualité de prostituées des filles ».
Problème, DSK jure qu'il ignorait que les sept femmes avec lesquelles il a eu des relations entre le 29 mars 2008 et le 4 octobre 2011 faisaient commerce de leur corps. Un démenti couvert par les autres prévenus.
« Abattage », « boucherie »
En outre, ce démenti ne semble pas très cohérent avec les déclarations des jeunes femmes : ses besoins et pratiques sexuelles « hors norme » détaillés dans les dépositions des jeunes femmes – « abattage », « boucherie », disent-elles – occupent d'ailleurs les deux tiers de l'ordonnance des juges (la décision qui a mis fin à l'instruction, l'affaire étant prête à être jugée).
Ces derniers voient en DSK « le pivot central et le principal bénéficiaire, parfois exclusif, des rencontres sexuelles », même s'il ne « payait pas ». Le fait de payer n'entre pas obligatoirement dans la définiton du proxénétisme, comme le rappelle le professeur de droit d'Assas, Didier Rebut :
Dans leur ordonnance, les juges accordent une importance particulière aux scènes de sodomie décrites pour fonder leur conviction que DSK ne pouvait ignorer qu'il avait affaire à des prostituées :
« Indépendamment de tout jugement de valeur morale sur ce type de pratique sexuelle qui, lorsqu'elle est consentie librement, n'intéresse pas le droit pénal, force est de constater que ce type de pénétration sexuelle est même parfois refusé par des prostituées. Un tel comportement pouvait donc a fortiori nécessiter de recourir à des professionnelles rémunérées. »
Une définition dépassée ?
Ces considérations seront au centre du procès qui s'ouvre à Lille. Pour Hubert Delarue, avocat de René Kojfer, l'entremetteur présumé qui se chargeait de trouver des filles pour les soirées, interrogé par France Info, l'article du code pénal qui définit le proxénétisme n'est plus adapté à notre société :
« Aujourd'hui, on essaie de faire rentrer cette affaire au forceps dans un article du code pénal qui a terriblement vieilli et qui ne correspond plus à l'état des mœurs. C'est un article qui a presque 25 ans d'âge et, en vingt-cinq ans, notre société a terriblement évolué. »
Mais comment expliquer qu'« il y avait parfois huit femmes pour lui, si c'était une soirée échangiste », demandent les deux escort girls qui se sont constituées parties civiles, ainsi que l'association Equipes d'action contre le proxénétisme.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/02/02/la-definition-controversee-du-proxenetisme-au-c-ur-du-proces-dsk_4567886_4355770.html#5Z4leAyXY5QrXPrX.99 |
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http://www.planet.fr/societe-proces-du-carlton-dsk-juge-pour-proxenetisme.790767.29336.html#E8DvkB1t3BhtUqzk.99
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20150202.AFP7436/carlton-dsk-et-treize-prevenus-comparaissent-a-lille-pour-proxenetisme.html
http://www.planet.fr/politique-dsk-comment-le-complot-sinvite-dans-laffaire-du-carlton-de-lille.791057.29334.html?xtor=ES-1-784952[Planet-a-la-Une]-20150203 |
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