Les Chrétiens d'Orient sont les plus vieux chrétiens du monde, ils sont les descendants de la civilisation hellénistique qui a dominé la région depuis Byzance pendant des siècles et des siècles. Très divisés en de multiples chapelles, ils ont réussi à être tolérés dans le monde islamique, malgré des tentatives d'éradications multiples, dont les plus sévères ont été le génocide des Arméniens, (1,5 million de morts environ) et et l'expulsion d'un million trois cent mille grecs d'Anatolie. Faut-il rappeler que la population d'Istanbul était encore majoritairement chrétienne au début du XX ième siècle ?
Tiout ceci n'est pas de l'histoire ancienne, « Le 14 mars 1964, le gouvernement d'Ankara, par exemple, décide d'expulser douze mille habitants d'Istanbul de citoyenneté grecque. Ces derniers sont sommés de quitter la ville en douze heures, autorisés à emporter vingt dollars et vingt kilos d'affaires personnelles. Ils seront suivis par plus de trente mille Grecs, citoyens turcs pour leur part : époux et épouses, enfants, associés, amis, compagnons et compagnes. Au total, en quelques mois, quarante-cinq mille Grecs quitteront à jamais leur ville, amers, surpris, accusés d'être Grecs en Turquie, et Turcs en Grèce… Une poignée d'entre eux a échappé à l'évacuation forcée. Aujourd'hui les Grecs d'Istanbul, la plus vieille communauté de la ville, ne sont plus que quelques milliers»
Petit à petit malgré leurs engagements militants pour toutes les causes nationales, y compris "LA" cause des cause, le djihad contre Israël, les chrétiens sont marginalisés dans le monde arabe et lentement prennent la place peu enviable des juifs, en poi aux brimades et aux persécutions.
En Egypte, les chrétiens respirent
L'Egypte d'avant Nasser était peuplée dans la vallée du Nil de musulmans et d'une forte minorité Coptes, des chrétiens parlant toujours la langue des pharaons. Dans le delta du Nil, et surtout à Alexandrie vivait une forte communauté méditerranéene, composée de grecs, d'italiens, de français, de juifs, qui en faisait une capitale multiculturelle et un lieu d'échange extraordinaire.
Le nationaliste triomphant a chassé cette population trop ouverte sur la modernité, l'alliance entre nationalisme et islamisme a continué à pourrir le pays, une fois les derniers juifs et européens chassés, ce sont les coptes qui ont pris leur place, en tous les sens du terme. Ils ont été pourchassés, brimés, leurs filles kidnappées et converties de force, des églises brûlées. Tout retour au christianisme était passible de la peine de mort.
L'arrivée au pouvoir du président Morsi a été une angoisse supplémentaire pour les copte, mais l'arrivée du général Sissi au pouvoir leur redonne espoir, ce militaire sans état d'âme a condamné à mort un nombre important dde "frères musulmans", et a décidé de punir sévèrement toute agression contre des chrétiens. Abou islam, connu pour ses provocations a été condamné à cinq ans de prisons pour avoir brûlé une bible chrétienne.
Dans les zones contrôlées par les islamistes c'est l'enfer.
L'État Islamique (DAESH) contrôle un territoire grand comme la France avec des villes très importantes, comme Mossoul qui dépasse largement le million d'habitants. Ses combattants sont en guerre avec tous les voisins : Kurdes, Irakiens Chiites, Régime Allaouite de Syrie, Jordanie, et même avec l'Arabie Saoudite et le Maroc qui bombardent aux côtés des occidentaux leurs positions militaires.
La décision d'appeler "DAESH" le mouvement "Etat Islamique" est politique. DAESH veut dire en arabe Etat Islamique, et ne veut rien dire en français. En France, on veut éviter la confusion. Ces fanatiques qui se revendiquent de l'islam ne sont pas légitimes pour parler en son nom.
Aussi la France qui combat DAESH et ne veut pas qu'on puisse l'accuser de combattre la religion musulmane. Pour cela, elle ne peut pas lutter contre l'Etat Islamique, bombarder DAESH passe mieux.
Dans tout le monde islamique, quand les états sont trop faibles, des milices armées fanatisées surgissent, se réclamant de DAESH et commettent crimes et exactions, c'est la cas en Lybie, ou des réfugiés érythréens et éthiopiens chrétiens ont été égorgés, puis leur exécution a été diffusée mondialement via internet. Parmi ces malheureuses victimes, trois avaient trouvé refuge en Israël avant d'en être expulsé.
Dans ces régions, on ne compte plus des églises démolies, les chrétiens sont chassés, parfois assassinés de façon souvent cruelle, on pend les enfants et les parents sur la même corde, on crucifie des gens, et on expose toutes ces horreurs comme des trophées sur internet. Des églises millénaires sont démolies, et c'est toute une civilisation qui est en train de disparaître sous nos yeux.
Les chrétiens d'orient se réfugient dans les derniers pays succeptibles de les accueillir, la Jordanie qui tient encore, mais est submergée de réfugiés, et menacée de l'intérieur par les islamistes. Le Liban, toujours au bord de la guerre civile, et en Syrie, les zones contrôlées par le régime de Bachar El Assad.
Mais un nombre sans cesse croissant cherche refuge en Europe ou en Amérique, pour la première fois, on a vu à Lourde un pélerinage réunissant plus de deux cent chrétiens d'Irak, tous réfugiés dans la région. La France s'est engagé à accueillir 1300 réfugiés irakiens, c'est peu et c'est beaucoup.
Le patriarche Maronite Bechara Boutos Raï vient de lancer au monde un appel désespéré, hélas, il n'a rien compris à son environnement, et considére que la résolution du conflit israélo arabe est la première chose à faire pour sauver les chrétiens d'Orient, en refusant de voir que la perpétuation de ce conflit est justement due à l'incapacité arabe d'accepter la diversité.
La diaspora libanaise est surtout chrétienne
Connaissant les persécutions sporadiques vécues par les chrétiens sous domination musulmane, la France avait détaché dans les années 30, une partie de la Syrie dont elle avait le mandat, pour créer le protectorat du Liban. Un havre, où les chrétiens pourraient être majoritaires. Malheureusement, dès l'indépendance, il y a eu de vives tensions, alors que les chrétiens rêvaient d'alliance avec l'Europe, les musulmans s'en méfiaient. L'afflux de musulmans palestiniens, n'a pas arrangé les choses, ni la démographie chiite. Les chrétiens ont du accepter un régime boîteux, dans une société morcelée restée avant tout clanique.
Les guerres et l'afflux de réfugiés de toute la région (Syrie, Irak) ont marginalisé encore davantage les chrétiens, qui, en désespoir de cause ont souvent préféré l'exil.
Aujourd'hui quel est le poids des chrétiens au Liban ? ? 40 % ? 30 % ? ?
Les sunnites alliés des rebelles syriens tentent de faire contre poids aux chiites qui se sont engagés du côté d'Assad. Aussi les chrétiens ont-ils peur de leurs compatriotes sunnites capables de s'allier avec des proches de DAESH, alors que la tolérance de l'Iran, mentor des chiites n'est pas forcément rassurante.
Les chrétiens du Liban sont coincés, et terriblement divisés, et leurs responsables, se comportent comme des seigneurs féodaux, vasseaux des musulmans sunnites ou chiites.
En désespoir de cause un nombre sans cesse croissant a choisi l'exil. |