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Le Judaïsme et les animaux, revue de Presse
et notes de conférences


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Judaïsme et végétarisme

http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=934

Végétariens ? Carnivores ? Sauvagerie  ?
Hypocrisie ! Le judaïsme porte le débat sur un autre plan.
Le régime alimentaire végétarien jouit d'une grande popularité dans les pays occidentaux. Certains l'adoptent pour des raisons de goût - ils n'aiment pas la viande - ou de santé - ils pensent qu'une alimentation carnée est moins saine. D'autres sont végétariens parce qu'ils considèrent comme immoral le fait de tuer un animal pour se nourrir.

QUELLE EST LA POSITION DU JUDAÏSME SUR CE SUJET?

Tout d'abord, un aperçu sur la vision juive du monde.
Il ne devrait y avoir théoriquement aucune barrière entre l'existence physique et l'existence spirituelle. La vie devrait être l'expression d'une connexion directe avec le Maître de l'Univers, le Créateur de notre existence. Dans la perspective juive, toutes les activités considérées comme purement matérielles - manger, dormir, travailler, entretenir des relations sociales, etc… - font partie intégrante du service de D.ieu tout comme le sont l'observance des prières, l'étude de la Tora ou la charité.

Manger n'est ni un acte insignifiant dont le but ne serait que de satisfaire nos sens ni même le moyen nécessaire pour maintenir notre bien-être physique.

C'est par l'intermédiaire des activités matérielles que l'on accède aux hautes sphères. Par conséquent, manger n'est ni un acte insignifiant dont le but ne serait que de satisfaire nos sens ni même le moyen nécessaire pour maintenir notre bien-être physique. Cela peut et doit être l'échelle proverbiale reliée aux cieux - un moyen d'apporter la sainteté dans notre vie.

Il est écrit dans le Talmud que la première question que D.ieu pose à quelqu'un qui vient de mourir est: "As-tu goûté à tous les fruits que J'ai mis sur la Terre?"

Il nous est prescrit de savourer tous les plaisirs de la vie. En effet, Maïmonide considère que c'est une mitsva (un commandement) de manger de la viande pendant les jours de fête afin d'intensifier son plaisir et sa joie. (En fait, cela ne concerne pas une personne qui n'aimerait pas ces aliments.)

En général, le Judaïsme autorise la consommation de viande à condition qu'elle provienne d'une espèce permise par la Tora (Lévitique, chapitre 14), que l'animal soit abattu rituellement (che'hita) (Deutéronome 12,21), que les éléments non-cachers soient enlevés (sang et certaines graisses - Lévitique 3,17 ainsi que le nerf sciatique - Genèse 32,33), que la viande ne soit pas cuite avec du lait (Exode 34,26) et que les bénédictions appropriées soient prononcées (Deutéronome 8,10).

C'est en mangeant, dit le Talmud, conformément aux prescriptions de la Tora et en y mettant l'attention et l'intention qu'il faut que la table peut devenir, en quelque sorte, un autel au service de D.ieu.

LA COMPASSION POUR LES ANIMAUX

Mais en parallèle, la Tora met d'accent sur la compassion qu'on doit avoir pour les animaux. En effet, c'est par le terme affectueux des "Sept Bergers" que sont appelés les fondateurs du Judaïsme. Le Talmud explique comment D.ieu fit de Moïse le dirigeant du peuple juif en raison des tendres soins qu'il prodiguait aux troupeaux de moutons qu'il avait sous sa garde.

Voici quelques exemples pris dans la législation juive indiquant comment traiter les animaux:

  • Il est interdit de faire souffrir les animaux - tsaar ba'alei 'haïm (Talmud - Baba Metsia 32b, basé sur Exode 23,5).
  • On doit soulager un animal qui peine (c'est-à-dire qu'il faut le délivrer du fardeau qu'il porte), même s'il appartient à son ennemi (Exode 23,5).
  • Si l'on pourvoit à la subsistance d'une bête, il est interdit de manger tant qu'on ne lui a pas apporté sa nourriture. (Talmud - Bra'hot 40a, basé sur le Deutéronome 11,15)
  • Il est ordonné d'accorder à ses animaux un jour de repos le Chabbat (Exode 20,10).
  • Il est interdit d'utiliser deux espèces différentes pour tirer une même charrue, car ce serait injuste envers l'animal le plus faible. (Deutéronome 22,10)
  • Au sujet des oiseaux, c'est une mitsva de faire partir la mère de son nid avant d'y prendre ses oisillons. (le Deutéronome 22,7)
  • Il est défendu de tuer une vache et son veau le même jour (Lévitique 22,28).
  • Il est interdit d'arracher et de manger un membre d'un animal vivant (Genèse 9,4; c'est une des sept lois des "Fils de Noé" qui concernent aussi bien les Juifs que les non-juifs).
  • Pendant la Che'hita (l'abattage rituel), l'animal doit éprouver le minimum de souffrance. Le Cho'het (celui qui abat la bête de manière rituelle) doit examiner méticuleusement la lame de son couteau afin de s'assurer que la bête subira la mort la moins douloureuse qui soit (""Hinou'h" 451; "Pri Megadim" - Introduction aux lois de la Che'hita).
  • Les Sages réprouvent vivement la chasse en tant que sport (Talmud - Avoda Zara 18b; "Noda BeYehouda" 2-YD 10).
  • Jouer avec la vie d'un animal de manière désinvolte ou irrespectueuse est contraire aux valeurs juives. L'histoire suivante en est une illustration:

Dans un petit village d'Europe, un jeune cho'het était allé chercher de l'eau pour l'appliquer sur sa lame avant de procéder à l'abattage. Au loin, il remarqua un vieil homme qui l'observait et hochait la tête en signe de désapprobation. Finalement, le cho'het demanda au vieillard la raison de son comportement. Celui-ci lui répondit que, pendant qu'il préparait son couteau, il se remémorait le temps où lui-même, jeune homme, examinait le Ba'al Shem Tov (fondateur du mouvement hassidique) faisant la même chose. La différence, comme il lui expliqua, était que le Ba'al Shem Tov n'avait pas besoin d'eau pour affûter sa lame ; les larmes qu'il versait étaient suffisantes.

LA HIERARCHIE DANS LA CREATION

Alors que la loi juive exige que les animaux soient bien traités, le Judaïsme affirme néanmoins que les animaux sont destinés à servir l'homme, ainsi qu'il est écrit: "Qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail; enfin sur toute la terre et sur tous les êtres qui s'y meuvent" (Genèse 1,26). Ceci instaure clairement la hiérarchie dans la création, l'homme se trouvant au sommet.

Maïmonide la répartit en quatre niveaux, chaque créature tirant sa subsistance du niveau qui lui est inférieur:

  • Premier niveau: Domem - le monde silencieux et inanimé (la terre et les minéraux) constitue le niveau le plus bas; il est complètement autonome.
  • Deuxième niveau: Tsomea'h - les plantes trouvent leur nourriture dans le niveau précédent, la terre.
  • Troisième niveau: 'Haï - le règne animal. La plupart des animaux mangent des végétaux.
  • Quatrième niveau: Medaber - les êtres humains (littéralement, les êtres qui parlent) se nourrissent à la fois de végétaux et d'animaux.
  • Une fois les aliments consommés, ils acquièrent l'identité de celui qui les absorbe. Par conséquent, le Talmud (Pesa'him 59b) ne justifie moralement le fait de manger des animaux que dans le cas où l'on poursuit un but saint et spirituel. C'est alors seulement que l'homme réalise le maximum de son potentiel et ainsi, l'animal se trouve élevé, pourrait-on dire, au niveau de l'"humain".
Un poulet sur la table du Chabbat est un poulet qui a beaucoup de chance!

Dans la conscience juive, le niveau le plus élevé que peut atteindre un animal est d'être consommé par une être humain et d'être utilisé pour le service de D.ieu. Un poulet sur la table du Chabbat est un poulet qui a beaucoup de chance! (voir "Tanya" chapitre 7)

Si quelqu'un, cependant, se conduit comme un animal, de quel droit pourra-il consommer son "égal"? Que peut-il lui conférer du point de vue spirituel en le mangeant?

C'est pourquoi, avant de manger de la viande, nous devons nous poser la question : étant donné ce que nous sommes: faisons-nous vraiment du bien à cet animal ?

C'est lorsqu'on ne se limite pas, en mangeant, à procéder à un simple geste automatique de consommation mais qu'on affiche clairement son intention de puiser dans la nourriture la force et l'énergie pour en faire bénéficier le monde que cet acte se sublime en un acte cultuel.

RAISONNEMENT POUSSÉ A L'EXTRÊME

Le problème des droits des animaux est une épée à double tranchant: bien que le monde animal soit important et qu'il y ait une obligation morale de bien le traiter, il faut admettre que le genre humain lui est supérieur. Parmi tous les êtres vivants, seul l'homme a été créé à "l'image de D.ieu" (Genèse 1,26).

Quand les limites sont estompées et que le vie de l'homme et celle de l'animal sont toutes les deux considérées sacrées au même degré, cela peut initier une philosophie dangereuse considérant que tuer un être humain n'est pas plus odieux que tuer une bête.

Rabbi Yossef Albo (14ème siècle) soutient que cette doctrine trouve ses sources dans l'histoire biblique de Caïn et Abel. La Genèse (Chapitre 4) raconte que Caïn apporta en offrande des produits de la terre alors que son frère Abel immola des premiers-nés de son bétail en sacrifice à D.ieu. Rabbi Yossef Albo explique que Caïn estimait que les animaux étaient égaux aux hommes et par conséquent, jugeait qu'il n'avait aucun droit de les tuer.

C'est alors qu'il poussa cette logique erronée à l'extrême: les hommes et les animaux étant selon lui égaux par essence, s'il est permis de mettre à mort un animal, il est également licite d'ôter la vie à un de ses semblables.

Les Nazis ont institué un certain nombre de lois protégeant les animaux, alors qu'en même temps, ils tuaient des millions d'êtres humains.

C'est dans la période contemporaine, pendant les années 30, que ce type de démarche a été tenu par les Nazis. Ils ont institué un certain nombre de lois protégeant les animaux, par exemple en limitant l'utilisation d'animaux vivants dans les expériences biomédicales (vivisection) alors qu'en même temps, ils tuaient des millions d'êtres humains. (En fait, les Juifs furent relégués légalement au statut de "sous-homme"). La frontière entre l'homme et la bête avait totalement disparu.

De nos jours, cet ultra-végétarisme est adopté par l'organisation PETA (Pour le traitement éthique des animaux) qui avait choqué l'opinion en publiant dans les multimédias, sous le titre "L'holocauste dans votre assiette", des photos juxtaposant des victimes des camps de concentration nazis avec des poulaillers, assimilant de la sorte sur un plan moral les deux cas et ce, de manière particulièrement grossière. (Voir http://www.masskilling.com)

Cette déviation a touché également les milieux universitaires. Ainsi, le philosophe Peter Singer, enseignant à Princeton, a émis l'idée, aussi bien dans ses écrits que dans ses conférences, qu'il est plus important de veiller au bien-être des animaux qu'à celui de nouveaux-nés congénitalement malades; de même, il incite la société à accepter la possibilité d'une association familiale entre l'être humain et l'animal. (Voirhttp://www.naotd.org/singash.html)

Ne parlons pas, en France, de certaine star déchue qui milite pour les droits des animaux tout en soutenant les thèses racistes de l'extrême droite, ni du débat récurrent sur l'abattage rituel en France et qui l'a fait interdire en Suisse.

Le Judaïsme, en permettant la consommation d'animaux, a élevé une barrière toute pragmatique face à ce type d'extrémisme: elle rappelle constamment à chaque homme qu'il bénéficie d'un statut privilégié au sein de la création divine.

Le célèbre kabbaliste du 18ème siècle, le Ramhal (Rabbi Moshé Haïm Luzzatto), explique que tous les êtres vivants - humains et animaux - ont une âme. Cependant, toutes les âmes n'ont pas été créées de manière égale. Celle des animaux a pour fonction d'animer leur corps et de leur fournir l'instinct de survie, de procréation, de peur, etc…Seuls les êtres humains, qui possèdent une âme divine, ont cette capacité, la dimension transcendante, de forger une relation avec D.ieu. Seuls les êtres humains ont la possibilité de viser des "plaisirs de l'âme" plus élevés - en aidant par exemple les pauvres - aux dépens même de "plaisirs corporels" tels que l'accumulation de nourriture à titre personnel. On n'a jamais vu un chien affamé disant à ses congénères: "Ne nous disputons pas cet os" ou bien "Laissons un peu à manger pour les chiens qui sont absents!"

Le Rabbin Abraham Isaac Kook (prétendument végétarien) a écrit que la domination sur les animaux a été accordée à l'homme afin de souligner sa supériorité spirituelle et accroître ses obligations morales. Du fait qu'on ne peut escompter qu'une bête se comporte suivant de hautes normes de moralité, si l'on concédait aux animaux les mêmes droits qu'aux hommes, on diminuerait, et ce d'une façon tragique, le niveau de moralité qu'on est en droit d'attendre de la part de l'être humain.

PRECEDENTS HISTORIQUES

D'après la Genèse (chapitre 1, verset 29), Adam et Eve étaient végétariens: "Or, Je vous accorde tout herbage, portant graine, sur toute la face de la terre, et tout arbre portant des fruits…Ils serviront à votre nourriture."

D.ieu ne permit la viande à Noé et à sa descendance qu'après le Déluge (Genèse 9,3; Talmud - Sanhedrin 59b).

Pourquoi ce changement?

Après le déluge, le genre humain a perdu la possibilité d'influer sur le monde animal au moyen de ses actes.

Selon certains commentateurs, l'homme occupait, avant le Déluge, une position au-dessus de la chaîne alimentaire et avait la responsabilité de veiller sur le monde et sur tout ce qu'il contenait. Après le déluge, l'homme a baissé d'un degré et s'est retrouvé lié à cette chaîne, tout en restant à son sommet. Le genre humain a perdu la possibilité d'influer sur le monde animal au moyen de ses actes. Il lui était nécessaire de l'ingérer pour pouvoir agir plus directement sur l'animal.

Rabbi Yossef Albo, cité plus haut, affirme que, parce que des générations entières adoptèrent la philosophie tendancieuse de Caïn, la viande fut autorisée à Noé afin de mettre en valeur la supériorité de l'être humain sur l'animal.

Un autre commentateur, le Malbim, se place dans une perspective physique: L'ère post-diluvienne fut marquée par un déclin général de la condition humaine. Etant donné que la qualité nutritionnelle des produits agricoles avait baissé, que les hommes étaient géographiquement dispersés et sujets à différents climats, il devint nécessaire d'ajouter des aliments carnés à leur régime alimentaire.

Certains citent le précédent d'Adam et Eve pour affirmer que dans un monde idéal, c'est-à-dire à l'ère messianique, les humains retourneront au végétarisme universel. Mais la majorité écrasante des rabbins maintiennent que cette ère verra la reprise des sacrifices d'animaux.
En fait, dans le Talmud (Baba Batra 75a), il est écrit que D.ieu préparera un festin de viandes pour les justes.

CONCLUSION

Le Judaïsme accepte l'idée du régime végétarien à condition que la raison invoquée pour le pratiquer ne soit pas la remise en cause de notre droit moral de tuer des animaux.

L'adoption du végétarisme pour des raisons de goût ou de santé est tout à fait légitime; en vérité, l'injonction de la Tora "Prenez donc bien garde à vous-mêmes!" (Deutéronome 4,15) exige que nous fassions attention à notre santé dans le cas où nous aurions tendance à consommer trop de viande. Et l'on pose un œil inquiet sur le mode contemporain d'élevage industriel en raison de l'augmentation des maladies chez les animaux et sur les hormones de croissance, sur les antibiotiques et sur toutes sortes de drogues qu'on leur administre. Tout cela ne représente-t-il pas un risque pour notre santé?

« Le Rabbin Moshé Feinstein, a interdit d'élever les veaux dans des conditions pénibles et de trop grande promiscuité. »

De plus, n'y aurait-t-il pas violation du principe de tsaar ba'alei 'haïm (faire souffrir les animaux) à cause des méthodes de production de masse, de transport et d'abattage? Le grand décisionnaire du 20ème siècle, le Rabbin Moshé Feinstein, a interdit d'élever les veaux dans des conditions pénibles et de trop grande promiscuité; de même, a-t-il proscrit de donner aux animaux des produits chimiques à la place d'aliments car cela les prive du plaisir de manger. ("Igrot Moshé" EH 4.92)

La conscience juive exige que la préservation et la protection de la nature soient notre constante préoccupation. Lors d'une promenade, Rabbi Benzion de Bobov et un des ses disciples étaient plongés dans une discussion d'un sujet de Tora. En passant près d'un arbre, l'élève, sans faire attention, arracha une feuille et la déchira inconsciemment. Rabbi Benzion s'arrêta brusquement. L'étudiant, tout surpris, demanda ce qui n'allait pas. Le Rabbi lui demanda la raison pour laquelle il avait arraché la feuille de l'arbre.

L'élève, interloqué, ne sut quoi répondre.

Le Rabbi lui expliqua que toute la nature - les oiseaux, les arbres, chaque brin d'herbe - tout ce que D.ieu a créé dans ce monde, élève son chant, qui lui est propre, en l'honneur de son Créateur. S'il s'avère qu'il doive servir de nourriture, c'est l'espèce supérieure qui l'ingérera et l'intégrera dans son propre chant. Mais en arrachant une feuille d'un arbre sans aucune raison, on fait taire son chant tout bêtement, sans lui donner aucune chance, s'il en est, de se joindre à un autre instrument dans la symphonie de la nature.

Oui, le Judaïsme permet de manger de la viande, à condition d'avoir présent à l'esprit l'intention et la préoccupation qu'il convient, à savoir: tendre à élever l'énergie divine contenue dans la viande au niveau le plus haut de notre être; utiliser l'énergie qui découle de la consommation pour prendre en charge des responsabilités, à la foi sur le plan spirituel que sur le plan moral; et servir D.ieu au moyen des plaisirs qu'Il a mis à notre disposition dans Son monde.

Traduction et adaptation de Claude KRASETZKI

Judaïsme protecteur des animaux

http://haim.harboun.free.fr/judaisme_protecteur_des_animaux.htm
par le rabbin Haïm Harboun

En ces temps très agités par le terrorisme, alors que le mépris de la vie humaine est magnifié. Il serait bon de connaître comment le Judaïsme considère  le respect à l'égard des animaux et par déduction nous comprendrons que la vie d'un homme est sacrée. La Protection des animaux figure dans le texte  fondamental du Judaïsme à savoir :

  • les dix commandements. Le repos est prévu pour l'animal tout comme l'homme : Six jours tu travailleras… mais le septembre jour est chabbath… Tu ne feras aucun travail, ni toi… ni ton bétail .( Exode 20, 10 )
  • Dans le deuxième paragraphe du chéma, ce texte essentiel de la Torah récité deux fois par jour, il est dit :Je donnerai de l'herbe à tes animaux et tu mangeras et te rassasieras ( Deut. 11, 15 ) Et ce verset est commenté par la Loi orale :Tu dois d'abord donner à manger à tes bêtes, ensuite seulement tu peux te mettre à la table toi-même pour manger (Bérakhoth, 40a )
  • Il ne faut pas atteler ensemble un bœuf et un âne ( Deut. 22.20 )  car le travail est pénible pour deux animaux de force inégale attelés à la même tâche.
  • Dans le même livre on peut lire ne muselle pas le bœuf qui bat le blé , C'est l'empêcher de manger de ce blé qu'il voit constamment devant ses yeux pendant son travail.
  • Tu ne dois pas voir l'âne de ton frère ou son bœuf s'abattre sur la voie publique et te dérober : tu es tenu de les relever avec lui ( Deut. 22, 4 ). L'animal a droit à notre sollicitude en tant que créature divine et nous n'avons pas de le laisser souffrir.
  • Dans le livre de l'Exode (23,5) on peut lire Si tu vois l'âne de ton ennemi succomber sous la charge, tu n'as pas le droit de l'abandonner, mais il te faut prêter la main pour le décharger . L'amour que tu dois porter aux animaux doit être  plus fort que la haine que tu dois porter à ton ennemi, quand la souffrance d'un animal est en jeu.  Il convient de noter que ce texte a été diffusé il y a plus de trois mille ans .

Ceci nous donne une indication précise de l'avance du Judaïsme sur la civilisation occidentale. C'est pourquoi il est recommandé de replacer chaque texte de la Torah dans son contexte historique et sociologique. Au moment où le Judaïsme proclame la protection de l'animal, le monde était plongé dans l'obscurité morale. La vie humaine n'avait aucune valeur. Au moment où le Judaïsme proclame l'interdiction de faire souffrir un animal ( Chabbath 28b)  Les hommes s'entretuaient uniquement pour vivre.

On peut encore lire dans le talmud ( Sanhédrine 38a) :Les animaux on été crées le 5e jour, l'homme le 6e jour seulement, ceci afin qu'il ne puisse pas s'enorgueillir sur ses frères inférieurs qui l'on précédé dans l'œuvre divine. Dans le traité Kétouboth  yérouchalmi (4,8 )  on lit également  On n'a pas le droit d'acheter un animal avant de lui avoir  préparé au préalable sa nourriture.

Le midrache à son tour  apporte sa contribution à la protection de l'animal. En effet le midrache Rabba ( chémoth 31,8 ) écrit :Regardez cette homme il porte une gerbe sur son dot et son âne le suit dans l'espoir de la manger Et voilà que cet homme entre dans l'écurie et dépose la gerbe à un endroit inaccessible à l'animal. N'est-il pas cruel d'agir de la sorte ?d'éveiller un espoir dans le cœur de l'animal et ne pas le satisfaire ? .

Le judaïsme légifère même en faveur de l'âme de l'animal et non seulement pour qu'il ne subisse pas de douleur physique.

Le plus grand Maître de la Michna, Rabbénou Haqadoche , le compilateur de la Michna a été puni par l'Eternel pour ne pas avoir pris en pitié un veau qui s'était échappé de l'abattoir, qui s'était réfugié auprès de lui et qu'il avait renvoyé en disant :Va, tu as été créé dans ce but ( Baba Métsia, 5)

Enfin pour terminer , rappelons que la chasse en général, la chasse à courre en particulier, sont absolument interdites ; c'est faire souffrir les animaux pour son plaisir (Avoda zara,18b )

Rav Haim Harboun  

Judaïsme, Animaux et Végétarisme 

http://www.jewishveg.com/francais/ja.html   et En anglais

« l'E-ternel est bon envers tous, et sa tendre pitié est sur toute ses créatures. »(Psaume 145,9)

Le Judaïsme exige un traitement humain des animaux

Le concept juif de tsaâr baâlei 'haïm, צער בעלי חיים  l'obligation de ne pas causer de souffrance aux animaux, est un des plus beaux éléments de la pensée juive. La tradition juive est remplie de compassion envers les animaux, et s'oppose fortement au fait d'infliger une douleur à une autre créature vivante. Voyons ce que dit le judaïsme au sujet de notre propre façon de traiter les animaux.

De nombreuses histoires de la tradition juive reflètent notre préoccupation des animaux. Voici une belle histoire tirée du Midrash :

Pendant que notre maître Moïse prenait soin du troupeau de Jéthro dans l'étendue sauvage, un agneau s'enfuit loin de lui. Il courut après lui jusqu'à ce qu'il atteint Hasuah. Alors qu'il atteignait Hasuah, il arriva à un point d'eau où l'agneau s'arrêta pour boire. Lorsque Moïse arriva à lui, il lui dit : « Je ne savais pas que tu courrais parce que tu avais soif. Tu dois être fatigué. » Il le plaça sur son épaule et commença à marcher. Le Saint Béni-soit-Il, le bénit et dit : « Tu es compatissant dans la conduite des troupeaux appartenant aux mortels ; Je fais le serment que tu seras de la même façon le berger de mon troupeau Israël. » (Exode Rabbah 2,2)

Le Judaïsme est clair en commandant l'attention envers les animaux. La Bible nous le dit explicitement : « L'homme juste prend soin de la vie de ses animaux. » (3) Dans le livre de l'Exode, D.ieu soutient que « Si tu vois l'âne de celui qui te hait succomber sous sa charge, et que tu hésites à le décharger, tu l'aideras à le décharger. » (2) Le Code de la Loi Juive établit qu' « il est interdit, en accord avec les lois de la Torah, d'infliger une souffrance à quelque créature vivante que ce soit. En sens contraire, il est de notre devoir de soulager de la douleur chaque créature, même sans être propriétaire des biens d'un non-Juif. » Le Talmud explique que l'obligation de soulager un animal de la souffrance ou de lui éviter un danger prévaut sur les ordonnances rabbiniques relatives au Shabbat.

En effet, le bien-être des animaux est si important que le cinquième commandement les mentionne spécifiquement, et il leur est permis de se reposer le Shabbat. (4) Rachi, l'immense commentateur de la Torah explique que cela signifie que les animaux doivent être laissés errant le jour de Shabbat, paissant et se réjouissant des beautés de la nature.

Le Talmud soutient plus loin qu' « une personne ne devrait pas manger ou boire avant d'avoir nourri ses animaux. »(5) En effet, le Shoul'han Aroukh nous enseigne qu'il est si important que nos animaux ne soient pas affamés pendant que nous mangeons et qu'une personne est légalement autorisée à interrompre l'exécution d'un commandement rabbinique afin de s'assurer que cela a été fait.

Dans le Deutéronome, la Torah nous apprend à ne pas prendre ensemble un oiseau femelle et ses petits. (6)

Maïmonide explique que cette injonction est destinée à prévenir toute souffrance causée à la mère par la vue du retrait de ses petits. La Torah nous commande plus loin « vous ne devez pas le [un animal] tuer et son petit ensemble le même jour. » à propos de quoi Maïmonide dit « afin que les gens soit retenus et empêchés de tuer les deux ensemble, de telle manière que le petit soit tué à la vue de la mère, parce que la souffrance des animaux dans une telle circonstance est immense. Il n'y pas de différence en ce cas entre la souffrance des gens et la souffrance d'autres êtres vivants, parce que l'amour et la tendresse de la mère pour son jeune petit n'est pas produite par le résonnement mais par le sentiment, et cette faculté existe non seulement chez les gens mais chez la plupart des choses vivantes. »(7)

Les rabbins démontrent plus loin leur intérêt pour les animaux par une très forte désapprobation de la chasse et le Talmud interdit toute association avec les chasseurs.

Les lois de l'abattage casher reflètent également un profond respect pour le bien-être des animaux. En accord avec la loi juive, le cho'het (boucher) doit être un homme pieux et instruit, l'animal doit être en parfaite santé, le couteau doit être parfaitement tranchant sans aucune imperfection qui puisse cause une souffrance momentanée au moment de la mort, et l'animal doit être tué avec une coupure rapide sectionnant les artères majeures allant vers le cerveau. Ainsi, le judaïsme exige que si un animal doit être tué, le moment de la mort soit aussi rapide et indolore que possible.

En effet, il existe tant de commandements exigeant un traitement humain des animaux que les rabbins ont déclaré explicitement comme loi biblique la considération envers les animaux. Comme le Talmud l'établit : « Une grande importance est attachée au traitement humain des animaux, autant l'est-il déclaré fondamental que l'est la vertu humaine.(9) Comme Rabbi Samson Raphaël Hirsch l'a écrit : « Ici vous êtes confrontés à l'enseignement de D.ieu, lequel vous contraint non seulement à vous abstenir d'infliger une souffrance à quelque animal, mais à l'aider et, quand vous le pouvez, à diminuer la souffrance lorsque vous voyez un animal souffrant, même si cela n'est pas de votre faute. »(10) Tsaâr baâlei 'haïm צער בעלי חיים est une idée si importante au sein du judaïsme, que le Grand Rabbin d'Angleterre J.H. Hertz a dit : « C'est une des gloires du judaïsme que, des milliers d'années avant aucun autre, furent totalement reconnu nos devoirs envers (les animaux).» Il est absolument clair que la préoccupation pour le bien-être des animaux est une obligation pour les Juifs.

 (Au niveau de la souffrance, il faut savoir que lorsqu'on égorge l'animal, on coupe automatiquement les artères qui amènent le sang au cerveau et sans afflux de sang le cerveau ne peut pas ressentir de la souffrance plus d'une seconde. Ceci n'est pas le cas avec les autres méthodes d'abatage, comme assommer l'animal ou lui tirer une balle dans le cerveau, méthodes qui font extrêmement souffrir l'animal. Néanmoins de quel droit pouvons-nous faire souffrir l'animal égorgé rituellement même une seconde ?


Et là, nous voyons une chose extraordinaire. Pourquoi l'animal souffre-t-il cette seconde-là ? Parce qu'à part les deux artères que nous sectionnons lors de l'abattage rituel, il y a encore une petite artère qui se trouve proche de la colonne vertébrale, qui n'est pas sectionnée lors de l'égorgement et qui amène encore un peu de sang au cervelet, provoquant des souffrances. Et voici que chez tous les animaux impurs, il n'y a aucun contact entre l'artère qui passe près de la colonne vertébrale et qui n'est pas sectionnée, et les deux artères qui sont sectionnées, donc forcément il y a encore un apport de sang dans le cervelet qui fait souffrir la bête pendant cette seconde.
C'est uniquement chez les animaux purs que D a fait une chose miraculeuse : il a fait une liaison (dénommée en anglais : the Willis circle) entre l'artère qui se trouve près de la colonne vertébrale (la non sectionnée) et les deux artères sectionnées, ce qui fait que dès que l'animal est égorgé plus aucune goutte de sang n'atteint le cervelet et tout est évacué par le biais de ce pont vers les deux artères qui sont sectionnées et par lesquelles tout le sang s'échappe.
Ce qui signifie qu'au moment de l'égorgement rituel pratiqué exclusivement sur des animaux purs, il n'y a absolument aucune souffrance. Il est extraordinaire de voir la sainteté de notre Torah et comment D'ieu a fait attention que les animaux ne souffrent pas, nous permettant de manger leur chair afin que nous fassions le tikoun des âmes qui s'y trouvent emprisonnées.
(http://hakolhatorah.forumactif.com/t4-comment-pouvons-nous-tuer-les-animaux)

La façon dont les animaux sont traités de nos jours, dans les fermes, viole totalement les enseignements juifs.

Le Judaïsme est sans équivoque en exigeant de tous un traitement humain des animaux. Comment appliquer ces importants enseignements juifs à ce que nous mangeons ?

....

De nos jours, plus de 90% des animaux des fermes américaines sont élevés en utilisant des méthode d'élevage intensif, dans des « fermes industrielles ». Ecoutez ce qu'il se passe dans ces fermes industrielles et considérez de quelles façons les animaux sont élevés aujourd'hui pour la consommation, entrez-y avec notre tradition juive de compassion pour les animaux.

Les poulets, par exemple, sont élevés dans des conditions absolument atroces. Ceux-ci sont élevés pour leur chair et vivent leur courte vie entièrement enfermés, sans jamais voir d'herbe, de soleil ou de ciel, serrés si étroitement que chaque poulet dispose d'un espace de 78 cm pour déployer les ailes et a une moyenne de seulement de 50/90 cm2 dans lesquels vivre sa vie. Leur déjections de sont pas nettoyées, aussi passent-ils leur vie entière dans leur propre crasse. En conséquence de l'ammoniaque, de la poussière et des maladies dans l'air, les fermiers se plaignent d'avoir les yeux endoloris, de toux et de bronchites chroniques et ont été  prévenus d'éviter d'entrer dans ces lieux. Si cela est vrai pour les fermiers, qu'est-ce que cela doit être pour les poulets, qui doivent vivre leur vie entière en respirant cet air ? etc...

... Des millions de personnes deviennent végétariennes chaque année. Envisagez, s'il vous plaît, de devenir végétarien vous-même, c'est ainsi qu'en tant que Juifs nous pouvons aider à créer un monde plus compatissant.

Traduit de l'anglais par Emmanuël Eliyahou Briglia, France

 

NOTES 

(1) Proverbes 12,10  
(2) Exode 23,5
(3) Rabbi Solomon Granzfried, Code of Jewish Law, New York: Hebrew 
Publishing Co., 1961, book 4, chapitre 191, 84
(4) Exode 20,8-10, Deutéronome 5,12-14 
(5) Deutéronome 11,15  
(6) Deutéronome 22,6-7  
(7) Maïmonide, Guide des Egarés, 3,4 
(8) Talmud, Avodah Zorah 18b  
(10) Rav Samson Raphaël Hirsch, Horeb, chapitre 60, section 416 

 
 

Les animaux ont-ils des droits


Par Léa Shakdiel    sur Akadem

Les animaux ont-ils des droits : la réponse est "Non" 
 L'enseignant doit aussi transmettre des valeurs, et non seulement des connaissances.
Il y a des idéalistes parmi les jeunes, qui ne veulent plus rien avoir à faire avec l'idéalisme, ils vont vers les animaux, c'est embarrassant, il y a un problème, ils créent des conditions de vie superbe pour les animaux, mais on ne voit pas son prochain qui est à côté. Le judaîsme doit regarder avec soupçon toutes les pensées à la mode, dans chaque école de pensée, il y a des nuances qui vont ou qui ne vont pas avec la thora (4')
Il y a l'espèce humaine, du moment où on dit qu'on favorise l'humain, c'est une forme de discrimination, si on est contre la discrimination, on travaille pour l'égalité de tous les êtres vivants.
On étend l'éthique qui va jusqu'au bout de l'humanité, et on va au delà pour inclure dedans les animaux.
Ce sont des philosophie contemporaine qui ne sont pas cohérente avec l'éthique de la torah.  6'

Les mamifères et l'homme sont crées le même jour, le vendredi, et son nefesh h'aya, une âme, dans le second chapitre de la genèse, l'homme voit les animaux, et à la fin, il ne trouve pas de compagne, alors on prend une femme  qualifiée de "em col h'ai" pourça elle est 'hava mère de tous les vivants, donc des animaux. Les animaux et les humains sont végétariens. Mais l'être humain est crée à l'image de Dieu, il a son libre arbitre, il peut penser, c'est ça qui fait la différence avec les autres créature

.Caïn et Abel

Abel ne donne ni laine, ni lait, mais il tue un animal. Caïn, lui demande, qui t'as autorisé à tuer un animal ? Cain si Dieu accepte le sacrifice d'un animal tué, moi, je vais tuer pour que Dieu accepte mon sacrifice. La mort d'un animal ce n'est pas la même chose qu'un meurtre. Cain construit une ville, cest une sorte de techouva, l'homme n'est pas un animal, même si la ville est aussi lieu d'orgueil, ils se prennent pour Dieu.

Déluge

Après le déluge on peut tuer les animaux, mais on ne peut pas être cruel Le meurtre d'un être humain doit être puni de façon très forte;

Abraham


Il a deux histoires d'Abraham comme Caïn Dieu Bénit, mais Dieu laisse agir et ne guide pas.
- Sdom : Dieu dit, je ne cache pas mon action "tsedaka et michpat" je sais qu'il va l'enseigner, Abraham agit de façon parfaite, et plaide pour les non pêcheurs.
Dieu est fier d'Abraham, car il est debout, et discute.
- Sacrifice d'Isaac, Akeda pour Dieu peut-on sacrifier un être humain, la torah dit non, mais on nous enseigne cette leçon. De façon très compliquée, quand Abraham est arrivé au bout de l'expérience humaine, Dieu ne parle plus à Abraham après ce passage. L'homme peut il comprendre que je suis arrivé au bout de l'expérience humaine, l'être le plus élevé, Dieu veut savoir s'il peut comprendre  qu'il ne faut pas faire ce qu'il pense ce que Dieu lui a dit ?  Après la Akeda, il entend que son frère a des enfants, il arrange l'enterrement de sa femme, il laisse l'histoire à son fils.

Centralité de l'être humain, humanisme, des écolos ont souhaité modifier la loi "quand on fait du mal à son prochain, on doit payer, une des catégorie est tsahar ba
indemniser financièrement "on sent le mal" les animaux peuvent sentir, on ne peut pas manger le sang, car nous l'avons en commun avec les animaux. On a pas le droit de faire du mal aux animaux, car c'est ce que nous avons de commun avec les animaux.

Les droits de l'homme

Ce qui est humain a des droits, et ce qui n'est pas humain n'en a pas, où est la ligne qui sépare ce qui est humain ou non humain, Vendredi dans Robinsin Crusoé ? au IV ième siècle on a décidé que la femme est un être humain.

Je pourrais accepter que les dauphins soient humains, mais je ne pourrais pas accepter l'absence de limites. Si on ne met pas de limite entre les  hommes et les animaux, on met la limite entre les hommes.

La construction du mur, on s'est inquiété sur les conséquences pour les animaux, mais on ne s'est pas préoccupé des conséquences pour les palestiniens.
Amour de la nature romantique très forte dans le mouvement romantique à la base du nazisme. Les nazis ont été les premiers a promulguer la charte des droits des animaux. Il faut distinguer parmi les mouvements écologiques, ceux qui vont à droite car ils ignorent l'universalisme de l'être humain, mais ceux qui pensent que l'universalisme est au centre.

L'homme est responsable de la nature, il doit se soucier des animaux, de leur nourriture et leur bien être. Le talmud Tsaar baale Haïm. Quel sorte de respect avons nous pour les animaux ?  il y a une différence entre donner des droits et respecter, on ne donne des droits qu'à ceux qui ont la faculté de faire des choix.
Ce n'est pas facile de respecter les droits de tous les humains, c'est un effort énorme, il y a parmi les hommes de toute condition.
  Respectons les animaux sans utiliser le terme droit.

Exemple le propriétaire qui tue un voleur bédouin qui voulait voler une vache. On a fait un principe pour étendre la loi.

Les animaux n'ont pas de droit, mais nous avons des devoirs vis à vis d'eux.
Se poser la question où est la place de l'homme quand on privilégie les animaux ?

Il y a dans l'armée israélienne des chiens de combat. Le chien devient-il un héro ? Chez les musulmans on ne donne pas de nom aux animaux. Faut-il autoriser de nommer un animal d'un nom humain ? ? faut-il mettre une limite ? ?

Problème de foie gras qui a été déclaré non cachère.



Le foie gras est-il cachère ?

 – mots clés  

Auteur : Yeshaya Dalsace Webmaster de ce site, Rabbin à Paris de la communautéDorVador, Paris 20e. Contactyeshaya@massorti.com

Certainement pas à mon humble avis ! Un Juif  kasher digne de ce nom devrait éviter de manger de ce produit, même lorsqu'il est estampillé par le Beit Din et servi sous « surveillance rabbinique ».

La raison est très simple : pour fabriquer du foie gras, on gave les oies et les canards en leur introduisant un tube dans la bouche, ce qui non seulement les fait souffrir, mais les blesse également à la gorge.

On les force à ingurgiter une nourriture qu'ils ne veulent pas. On rend ainsi leur foie malade et c'est cette maladie qui en fait toute la saveur culinaire !

Dans cette pratique il y a quelque chose de profondément vicieux et cynique à la fois ! Personne ne devrait donner la main à une telle barbarie.

Du point de vue purement halakhique, cela relève de deux interdits principaux : celui de faire souffrir un animal et celui de consommer d'un animal malade (trefa).

La question de la souffrance est évidente, il suffit de voir les méthodes de gavage pour s'en rendre compte.

La question de la maladie est plus complexe, car on peut discuter des symptômes. Non seulement le foie est malade et une oie dans la nature ne présente pas de tels symptômes mais engraisse, sans développer de pathologie. Mais le gavage provoque en général une déchirure de la paroi interne de la gorge et en tout cas de fortes irritations, ce qui rend l'animal trefa, comme c'est indiqué dans le Talmud H'oulin 42a.

Nombreux furent les rabbins à s'élever contre la consommation de foie gras pur cause detrefa :

Le Kitsour Shoulkhan Aroukh (46.29) du rabbin Shlomo Dantzig (Hongrie 19e siècle) et plusieurs autres autorités rabbiniques mettent en doute la kashrout des oies gavées.

Le Taz (rabbi David Halévy, Pologne 17e siècle) recommande de s'abstenir de consommer des oies gavées (voir signet 18 sur Rama YD 33.9) ; Divrei H'aim 2.39 (rabbi Halberstam 19e siècle en Galicie) recommande également aux « craignant Dieu » de s'en abstenir et signale que dans sa communauté on ne gave pas les oies.

C'est à cause du risque de trefa que d'après Shevet Halevy 9.153, le Hazon Ish s'y opposait en Israël, même si des autorités précédentes l'acceptaient en Europe. Il faut bien comprendre ici la force de l'habitude qui faisait qu'en Europe de l'Est la consommation d'oie était régulière et qu'on ne faisait donc pas trop attention à l'état de leur gorge.

Le Rav Ovadia Yossef (Israël 20-21e siècle) en particulier (YO 9.3).

Le rabbin Shlomo Amar (Israël 20-21e siècle - Shema Shlomo YD 4.1) considère qu'un Beit Din ne doit pas donner son consentement au foie gras (à cause de trefa) car il existe toujours un doute.

Il faut ajouter que la gorge déchirée n'est pas seule en cause et que l'état du foie en fin de gavage est tel que l'oie ne peut plus vivre, elle respire avec difficulté, ne peut plus bouger, ni même se nourrir seule ! Elle est donc au seuil de la mort, donc trefa, du fait de sa maladie.

Mais l'interdit de faire souffrir un animal est moralement beaucoup plus grave et remet en cause tout le processus de gavage. L'animal souffre aussi bien physiquement que psychiquement, il est soumis à une pression constante et sa fin de vie est immonde.

Le rabbin David Rosen (ex Grand rabbin d'Irlande) est particulièrement clair : « Ce devrait être évident pour tout observateur objectif que le pâté de foie gras est complètement Treif ! Je ne vois pas comment un être humain décent peut justifier de manger du foie gras, et je ne vois pas comment tout Juif décent peut le justifier par des raisons halakhiques », ajoute le même rabbin Rosen.

En 2003, la Cour Suprême israélienne (juridiction laïque) a interdit le gavage des oies tel que pratiqué classiquement avec un tube. La Cour a déclaré que la Knesset pourrait permettre la production de foie gras à la condition que le ministère de l'Agriculture soit en mesure d'émettre des règlements qui « garantiraient l'utilisation de moyens aptes à réduire considérablement les souffrances causées aux oies. »

Israël était alors un des principaux producteurs mondiaux de foie gras, la décision de la Cour Suprême d'Israël est donc d'une grande incidence et d'une grande force symbolique et représente même une première juridique mondiale.

Voici un extrait du verdict du juge Rivlin :

« Quant à moi, il n'y a aucun doute dans mon cœur que les créatures sauvages, comme les animaux, ont des émotions. Ils ont été doués d'une âme sensible et ressentent des émotions telles que la joie et la tristesse, le bonheur et le chagrin, l'affection et la peur. Certains d'entre eux nourrissent des sentiments affectifs particuliers envers leur ami-ennemi : l'homme. Personne ne nie que ces créatures sentent également la douleur qui leur est infligée par un préjudice physique ou une intrusion violente dans leur corps. La seule justification du gavage artificiel est la nécessité de conserver une source de subsistance pour les agriculteurs et d'améliorer le plaisir gastronomique des consommateurs ... Mais cela a un prix - et ce prix est de réduire la dignité de l'homme lui-même. »

L'affaire suivit son cours, la Knesset vota en 2005 une loi interdisant le gavage malgré une forte pression du secteur agricole. En 2006 la Cour Suprême exigea de la Knesset une mise en application de la loi non respectée par les éleveurs. Le gavage a quasiment disparu d'Israël pourtant grand producteur de foie gras il y a peu.

Le fait qu'il n'est pas rare de trouver du foie gras lors de réceptions kasher, notamment en France, montre la difficulté pratique à faire respecter toutes les règles de la kashrout face aux enjeux économiques qu'un tel marché représente et la faiblesse de la position rabbinique sur ce sujet.

Mais ce n'est pas parce que les rabbins chargés de la kashrout au Beit Din sont plus scrupuleux sur la question de savoir qui a touché une bouteille de vin ouverte plutôt que sur la question autrement plus essentielle de savoir comment est élevé un animal, qu'ils ont raison !

Il me semble donc évident, qu'il faut éviter de consommer du foie gras quand bien même celui –ci serait servi sous autorité rabbinique et estampillé kasher.

Le fait même que ce met soit délicieux, (je suis le premier à adorer cela), ne rend que plus méritoire le fait de s'en abstenir.

On peut donc à ce propos utiliser la forme classique affirmant que « le rigoriste amènera sur lui-même une bénédiction » « המחמיר תבא עליו ברכה ». 

Rabbin Yeshaya Dalsace

L'animal souffre t-il

 

Yehouda Moraly paracha Emor conférence sur Akadem

L'animal souffre-t-il ?

La  paracha Emor est celle où Dieu instaure les fêtes juives, chabbat, pâques chavouoth etc se termine par l'épisode du blasphémateur. Je me m'attaquerai qu'à un seu verset 22-28

Cela va s'ouvrir sur le principe biblique d'interdiction de faire souffrir les animaux :

 Tsaâr baâlei 'haïm צער בעלי חיים

La souffrance a pris dans notre société industrielle moderne des proportions gigantesque et généralement occultées.

 כחוְשׁוֹר, אוֹ-שֶׂה--אֹתוֹ וְאֶת-בְּנוֹ, לֹא תִשְׁחֲטוּ בְּיוֹם אֶחָד .
28 Taureau ou agneau, lui et son fils, n'abattez pas le même jour.  
Grosse ou menue bête, vous n'égorgerez pas l'animal avec son petit le même jour (traduction du rabbinat)

Premier point masculin ou féminin,

Cette différence de traduction n'est pas une questin d'élégance  elle tient compte du commentaire de . Rachi précise que bien que la langue du verset est au masculin, il faut l'entendre au féminin, on applique ce verset au féminin, on n'applique pas la loi pour les mâles, il est permis d'égorger le père et le fils .  La traduction du rabbinat tient compte du commentaire de Rachi et n'utilise que des termes féminins.

C'est en relation avec l'interdiction de faire souffrir les animaux. Maïmonide, "il est interdit de tuer un animal et son petit le même jour, pour qu'on ne tue pas le jeune animal devant sa mère afin d'éviter sa souffrance. Parce que la souffrance des animaux dans une telle circonstance est immense. Il n'y pas de différence en ce cas entre la souffrance des gens et la souffrance d'autres êtres vivants, parce que l'amour et la tendresse de la mère pour son jeune petit n'est pas produite par le résonnement mais par le sentiment, et cette faculté existe non seulement chez les gens mais chez la plupart des choses vivantes «Guide des Egarés 48 , 3,4»  (Couah Amedame )

Maïmonide s'appuie sur le talmud chapitre 5 du traité 'Houlim  Les sages comprenant qu'il s'agit d'éviter une souffrance, à un animal proche du petit, prennent le mot au féminin.  La vache et son petit. La mère est liéee à son petit, mais si on est sûr de la paternité du taureau ,  il est interdit de tuer le taureau et le veau le même jour. La sanction est de 40 coups de fouets, et même 80 coups de fouets pour avoir tué la vache et deux petits vaux.

Dans les conditions de l'abattage industriel, il y a peu de taureau, l'insémination n'est pas considéré comme la paternité. Pour les vaches on  peut se fier au grand nombre, si on ne sait pas, l'interdiction ne s'applique pas. Quand il n'y a pas de lien affectif entre le petit et sa mère, il n'y a aucune raison d'avoir un doute.
C'est la souffrance qui explique l'interdiction, Descartes ne reconnait pas la souffrance animal, pour lui l'animal est comme une machine.

L'interdictdion de faire souffrir animal est une obligation Toraïque

Quand Dieu s'allie aux animaux

Tout le texte biblique est plein de relations aux animaux :

Nefesh h'aya est appliqué aux animaux et aux hommes berechit 1-24
Dieu fait des alliances avec les animaux  ver9 9-10  : 'Et moi je veux établir mon alliance avec vous, et avec la postérité qui vous suivra et avec  toute créaturer vivante qui est avec vous...  tous les animaux terrestes qui sont sortis de l'arche"   Rachi dit que le déluge s'est produit, car même les animaux avaient corrompus leur voie.
Dans les dix paroles, la loi du shabbat s'applique aux animaux. Six jours durant tu t'occuperas de tes travaux, mais le septième jour, tu chômera afin que ton boeuf et ton âne se repose comme le fils de ton esclave...

Année sabbatique, les animaux reviennent au paradis, où ils consommaient librement les fruits de la terre. Ton bétail ainsi  Vayka 25 6  7   les bêtes sauvages

Dieu ouvrit la bouche de l'ânesse Balak et balaam   bamidbar 22  bilam aurait laissé vivre l'ânesse.

Ne pas faire travailler ensemble âne et boeuf, pour ne faire souffrir l'âne

Ne muselle pas le boeuf pendant lqqu'il foule le grain, si on enfreint on est passible de 40 coups de fouets, mais on empêche une homme de manger pendant qu'il travail, la punition est moindre.

Tous les meneurs du peuple juif ont été choisi parmi les bons bergers. 

Jonas, Dieu a pitié des hommes et des animaux de Ninives

 Profit, Halah'a et abattage rituel et industriel

Si le bien être animal est si important, comment la halakha  peut elle accepter les violences sans nom qu'on inflige aux animaux dans le monde moderne. Si le principe de Tsaâr baâlei 'haïm צער בעלי חיים est si important, comment accepter la souffrance des animaux dans le monde moderne, des poussins mâles jetés dans des broyeuses, des singes, des chats sont torturés dans des laboratoires etc....
        La cruauté gratuite est interdite, mais si l'homme y trouve un quelconque intérêt, la souffrance est permise. « Tsorekh col chéou ».
Toutes les lois de la chrita sont destinées à réduire la souffrance animale, du moment où il est égorgé, l'animal n'éprouve aucune souffrance. Quand les nazis filment "Der Ewige jude" dans le ghetto de Lublin, on voit des animaux se débattant dans leur sang, afin de prouver l'infini cruauté des juifs, ils mentent . . dans l'hypothèse d'un abattage traditionnel l'animal ne souffre pas.

Dans l'abattage industriel, comme aujourd'hui, la bête est soulevée renversée, suspendue pas une patte avant l'égorgement, ou soumise à toutes sortes de sévices pour la faire avancer, la souffrance, la peur, sans p arler de la fracture, me semble être un cas de de tsaar le haïm.  l'industrie répond, la souffrance, ne rend pas taref, autremente, la viande serait plus chère.  L'argument ne me convainc pas.

Avraham Mezlich dayan de Haïfa limite la notion de profit s'appuyant sur Nah'manide il distingue => le profit certain et profit incertain; profit direct et indirect. Il dit que selon le Rambane, la souffrance infligée au animaux n'est permise que si le profit est direct et certains, alors la halakha la permet. Mais s'il est indirect ou incertain c'est différent.  C'est le cas des expériences médicales. Au cours d'expériences médicales, la bête est soumise à un processus, dont on tirera peut être une conclusion qui permettra peut être de trouver une thérorie qui pourra peut-être être appliqué à l'homme. Ce profit de indirect et incertain est l'objet de discussion entre décisionnaires, certains permettent dans ce cas la souffrance animales. D'autres pensent que cela doit être interdit car il y a un risque que cela ne serve à rien.

Igal Shafran, (chef du département Médecine et Halakha du Grand Rabbinat de Jérusalem), a parlé aux médecins, et aux associations de protection des animaux, il a cherche un consensus. Le principe de base est que la souffrance infligée aux animaux est un interdit biblique , faire une expérience inutile sur une poule est beaucoup plus grave que de la manger avec du lait, le premier est toraïque, le second rabbinique.
Celui qui fait une expérience inutile commet une transgression grave. Quand il y un intérêt véritable on a le devoir absolu d'éviter toute expérimentation animale.  Le choulh'an aroukh ajoute même si la souffrance est autorisée "Aolam imnaIm"  il faut éviter de le faire'

cela éclaire cette histoire

On peut expliquer par la Guémara Baba Metsia (85) qui raconte l'histoire de Rabbi Yehouda Hanassi qui a été puni de treize ans de souffrances, pour une simple petite phrase.
Un jour, il est sorti à l'extérieur de la maison d'étude et un veau, qui voulait échapper à la Shé'hita, est venu sur refugié sous son manteau, il voulait demander la miséricorde de Rabbi Yehouda Hanassi et de ne pas être égorgé mais Rabbi Yehouda Hanassi le repoussa et lui dit : « Va, tu as été créé pour cela ! ». A cause du fait que Rabbi Yehouda Hanassi n'as pas eu pitié de ce veau, il subit de grandes souffrances. Comment la souffrance a-t-elle disparue ? un jour la servante du rabbi balaie sa maison, elle voit des petites souris, elle voulu les balayer aussi, le rabbi lui dit "laisse les", lui dit il, il est écrit "sa pitié s'étend à toutes les créatures" (psaume), alors du ciel on a entendu, "puisqu'il a eu pitié, on aura pitié de lui" et les souffrance du Rabbi disparaissent.

Igal Shifran s'interroge, pourquoi fallait-il punir Rabbi Yehouda à Nassi, lui même n'avait-il pas écrit écrit des michnaIoth sur la chrité ? Mais sa remarque "va, tu as été crée pour cela" montre qu'il n'avait pas compris, le but de la création des animaux dans le monde. Cette seule pensée venue d'un homme aussi haut, mérite une punition très grave, ce n'est que lorsqu'il éprouve de la pitié qu'il est pardonné. L'expérience médicale animale, n'est permise qu'en cas d'utilité immédiate même si elle est utile, elle n'est possible qu'à deux conditions :
-La bête doit être endormie
-tuée aussitôt après la mutilation due à l'expérience

Cette clause permettrait d'interdire la plupart des expériences, car on fait plusieurs types d'expériences, en particulier sur les singes jusqu'à leur mort.

Igal Shaffrane termine avec deux histoires,

l'une est faite par le Noda ben Yehuda (18 ième siècle) un juif demandait si on pouvait pratique la  chasse
    Le Noda, lui répond :

  • La souffrance infligée à un animal est interdite en raison du principe Tsaâr baâlei 'haïm צער בעלי חיים
  • Un animal tué ainsi n'est pas cachère, en raison du principe bal tachrit בל תשרית gaspillage on ne peut pas gaspiller ainsi la viande.
  • Cependant on peut objecter que si un homme trouve un profit à tuer un animal on peut lui permettre, mais quelle âme juive peut-elle jouir de tirer des coups de fusil un animal ? 
    si tu veux pratique la chasse tu le peux, mais moi comment tu es arrivé à un tel état de dépravation morale ? Dire tith'adesh est interdit sur une paire de chaussure en cuir, car on ne se réjouit pas de la mort de l'animal dont on a pris la peau pour faire la semelle, et tu veux tuer pour ton plaisir ? alors, si tu veux aller à la chasse vas-y, mais moi, je ne veux pas te voir à la synagogue.   C'est le signe d'un avilissement moral qui le répugne

Lorsque le rave Arié Léwin est arrivé en Israël il est allé voir le rav Kook, le rav l'invita à se promener avec lui, et pendant la promenade, Arié a cueilli une petite branche, il a froissé les feuilles entre ses mains, le rav Kook s'écria "Pourquoi détruire cette feuille ?  ignores tu que dans le ciel, chaque feuille a un ange qui lui dit "grandit ! "

Notre bien être repose sur des asbimes de souffrance animal qui sont occultés, et le rôle du peuple juif est la réparation du monde "Tikoun Aolam", or les seuls rabbins qui s'en occupent sont des rav décisionnaires qui sont soumis aux pressions des géants de l'industriels alimentaires ou pharmaceutique. Il est donc urgent de constituer des groupes d'ethiques qui seraient capables de se pencher sur la µHalakha, ces groupes pourraient très vite obtenir des résultats concrets.

Si chaque feuille a dans un ciel un ange qui lui dit "grandit", chaque poussin en a aussi, et que pensent tous ces anges de nous même ? 

Le Gaon de Vilna questionne, car Rabbi Yehouda Hanassi à raison dans les faits et que le veau a été créé pour être égorgé et c'est sa réparation, dans ce cas, pourquoi Rabbi Yehouda Hanassi a subi ces souffrances ? Le Gaon de Vilna répond que même si Rabbi Yehouda Hanassi avait raison, il était le dirigeant de la génération et aurait dû avoir pitié de ce veau et le sauver de la Shé'hita.
   

 
 

Etude sur la souffrance animale lors de l'abattage rituel ou conventionnel

3 avril 2012

Près de 1 500 personnes selon la préfecture, 3 000 selon les organisateurs, et un message unique sur les banderoles et les tee-shirts : « Nos voix pour les animaux. » Organisée à Nîmes, samedi 24 mars, par sept associations, la Marche des animaux avait pour objet d'interpeller les candidats à l'élection présidentielle sur la souffrance animale. Parmi leurs revendications : la gestion des dérives de l'abattage sans étourdissement, dont la pratique excède largement la demande des consommateurs de viande halal ou casher.

« Depuis 1964, l'étourdissement préalable des animaux est obligatoire en France afin d'éviter la souffrance lors de l'abattage. Une dérogation permet toutefois d'abattre les animaux en pleine conscience, sans insensibilisation, dans le cadre strict de l'abattage rituel. Or, sous couvert de cette dérogation, de nombreux abattoirs français ont généralisé cette pratique en dehors de tout cadre religieux », rappelle le manifeste publié par ces associations.

Logique économique oblige, de nombreux industriels renoncent en effet à s'équiper de deux chaînes d'abattage, et mettent dans le circuit classique, en l'absence de toute traçabilité, d'importantes quantités de viande issue de l'abattage rituel.

« Alors que la demande en viande halal ou casher devrait correspondre à environ 10 % des abattages totaux, on estime que le volume d'abattage rituel atteint 40 % des abattages totaux pour les bovins et près de 60 % pour les ovins. Ce qui ne devait être qu'une dérogation s'est généralisé », confirme le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux dans un rapport datant de novembre 2011.

Un constat toutefois démenti par son propre ministre de tutelle, Bruno Le Maire, pour qui seuls 14 % des bovins et ovins en tonnage, et 26 % en nombre d'animaux, sont abattus sans étourdissement.

« MAUVAISES MANIPULATIONS »

Au-delà des chiffres, la vraie question que pose cette dérive en termes de protection animale est la suivante : les souffrances des bêtes tuées sans étourdissement sont-elles plus importantes que dans les abattages conventionnels, comme le soutiennent les associations ? Globalement oui, répondent les scientifiques (NDLR Faux voir l'article ci-dessous). Mais avec des nuances.

Effectué par électronarcose, au moyen d'une tige perforante provoquant des lésions mécaniques du crâne et du cerveau, ou par recours au gaz (technique peu usitée en France), l'étourdissement a pour but de faire perdre conscience à l'animal avant la saignée fatale.

D'après plusieurs études européennes, la tige perforante et l'électronarcose provoquent une perte de conscience immédiate lorsqu'elles sont bien utilisées. Ce qui n'est pas toujours le cas.

« Un des inconvénients majeurs de l'électronarcose, surtout quand elle est automatisée, est lié aux mauvaises manipulations, aux difficultés de positionnement des électrodes et à leur paramétrage. Incorrectement employées, elles peuvent stimuler des récepteurs de la douleur sans induire l'inconscience », soulignait Pierre Le Neindre, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), dans un rapport sur les douleurs animales réalisé en 2009.

De même avec la tige perforante, pour laquelle les taux d'échec, et donc les risques de douleur, vont « de 6% à 16% chez les bovins dans les abattoirs commerciaux ». (NDLR : ces chiffres sont largement sous-estimés)

Dans le cas d'une saignée sans étourdissement, c'est la perte de sang qui induit l'inconscience, puis la mort. En combien de temps ? C'est là tout le problème. « Les études sur les ovins saignés directement montrent des résultats assez constants : de 2 à 14 secondes en moyenne jusqu'à la perte de conscience. Chez la volaille, les résultats sont plus variables, entre 14 et 44 secondes », indique Claudia Terlouw, éthologue à l'INRA de Clermont-Ferrand.

DE LONGUES MINUTES D'AGONIE

C'est chez les bovins que la perte de conscience tarde parfois le plus : entre 17 secondes et 5 minutes chez les veaux, entre 19 secondes et 11 minutes chez les bovins adultes. Une variabilité qui s'explique, précise Mme Terlouw, par un double phénomène.

« D'une part, cette espèce dispose d'une artère vertébrale, qui n'est pas coupée lors de l'égorgement (NDLR: FAUX les deux artères sont coupées). D'autre part, certains bovins développent des caillots au niveau des extrémités des carotides coupées, qui limitent le flux de sang vers l'extérieur. Dans ces cas-là, l'artère vertébrale peut prendre le relais et continuer à irriguer le cerveau », détaille-t-elle. D'où l'idée, défendue notamment par l'association Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA), de pratiquer systématiquement, pour cette espèce, un étourdissement « post-jugulation ».

« Dans ce cas, l'animal est conscient -comme l'exige le rituel- lorsqu'il reçoit du sacrificateur le geste de l'égorgement, et c'est un autre opérateur qui lui donne, quelques secondes après, le coup de pistolet à tige perforante », précise le docteur vétérinaire Jean-Pierre Kieffer, président de l'OABA.

L'idée, semble-t-il, fait son chemin dans la communauté musulmane. Le producteur de viande Charal, dans son installation de Metz réservée à l'abattage rituel, pratique ainsi systématiquement l'étourdissement après l'égorgement. Sans pour autant avoir perdu sa clientèle halal.

Reste que la souffrance, durant la période de l'abattage, commence largement avant celle de la mise à mort. Elle débute avec le transport des animaux vers l'abattoir, se poursuit durant les longues heures d'attente qui précèdent leur exécution. Autant d'étapes durant lesquelles les interventions humaines, la qualité des équipements et la promiscuité avec les autres animaux peuvent occasionner des douleurs.

Citant l'enquête qu'elle a récemment menée dans un abattoir commercial, Mme Terlouw raconte ainsi comment l'opérateur, afin de respecter les cadences dans l'un des couloirs de l'abattoir, utilisait « de manière intensive l'aiguillon électrique » sur l'arrière des bovins pour les faire avancer.

Si l'on veut réellement tenir compte de la souffrance des animaux d'élevage, c'est toute la conception de leur fin de vie qu'il faudra repenser.

Catherine Vincent   Article original

 

Les chiens et les rabbins

 

Question :

Pourquoi les Juifs religieux ont-ils peur des chiens ? Chaque fois que je passe avec le mien à proximité d'une famille pratiquante, les enfants sont terrorisés et se cachent derrière la jupe de leur mère. Y a-t-il quelque malédiction sur les chiens ?

Réponse :

  • Je sais exactement ce que ressent votre chien. Je suis moi-même souvent exposé au même genre de réaction de la part des Juifs. Car si de nombreux juifs pratiquants ont peur des chiens, de nombreux Juifs non-pratiquants ont une peur bleue des rabbins. Il y a quelque chose de commun entre les chiens et les rabbins qui leur font susciter la peur. Et ce n'est pas les poils sur le visage.

Les gens ont peur de l'inconnu.

La plupart des familles religieuses n'ont pas d'animaux de compagnie. Peut-être est-ce parce que les familles nombreuses sont moins susceptibles de rechercher une compagnie non humaine, peut-être est-ce parce qu'il n'est pas facile de prendre soin des animaux le Chabbat ou peut-être est-ce seulement une question culturelle. De fait, mis à part les poissons rouges, les animaux sont rares dans les communautés juives orthodoxes.

Ainsi, ceux qui ne sont pas habitués à la compagnie canine ont souvent peur des chiens. Les gens ont peur des rabbins pour la même raison. Les chiens et les rabbins sont aimés par ceux qui les connaissent, et inspirent la peur aux autres.

Cependant, la ressemblance s'arrête là. Car les causes sous-jacentes de ces deux peurs sont très différentes, voire opposées. La peur des chiens (la cynophobie) vient de la peur d'être mordu. La peur des rabbins (la rabbinophobie), vient de la peur d'être inspiré.

Ce que beaucoup de Juifs craignent par-dessus tout, c'est que, s'ils en apprennent un peu plus sur le judaïsme, cela leur plaise. Et si cela leur plaît, ils pourraient en vouloir davantage. Et s'ils en veulent davantage, ils pourraient en venir à vivre de manière plus juive. C'est la perspective d'un changement, et le changement – même positif – fait peur.

Le remède à la cynophobie est de jouer avec quelques chiens et de s'apercevoir que cette peur n'a pas de fondement. Mais le remède à la rabbinophobie est d'explorer le judaïsme et de laisser sa plus grande peur devenir réalité : cela vous plaira, et vous en redemanderez.

PAR ARON MOSS
Le Rav Aron Moss est le rabbin de la Nefesh Community à Sydney en Australie
et contribue fréquemment à Chabad.org. ©
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Le sens des sacrifices

Shaul David Botschko sur Akadem

 

 

Le sacrifice semble barbare et appartenir au passé, et si la Torah est éternelle, comment Dieu a-t-il a pu donner des ordres qui n'ont qu'un temps.
Certains ont attribué à Maïmonide la volonté de dire que le sacrifice était obscolète
Les prophètes ont appelé à servir Dieu par le coeur, et les prêtres tenaient aux sacrifices peut-être pour des raisons pas très avouables. "Je n'ai pas parlé à vos ancêtres à propos des sacrifices, voici ce que je leur ai demandé : "écoutez ma voix, je serai pour vous Dieu et vous serez pour moi un peuple" a dit Jérémie.
Certains pensent qu'il n'y a pas lieu de faire des sacrifice.

Mais la torah dit bien que Dieu a ordonné des sacrifices. Il y a sacrifice et sacrifice, il y a celui apporté par quelqu'un qui voudrait acheter Dieu, se donner bonne conscience en offrant un cadeau au tout puissant, et cette idée est une hérésie, il n'y qu'une manière de se rapprocher de Dieu, c'est d'obéir à ses commandements, aucun acte n'a de sens s'il n'est précédé par la techouva. On ne peut pas acheter Dieu par des bonnes actions. Dieu demande à l'homme de vivre en harmonie.

Maïmonide consacre des centaines de pages aux lois des sacrifices, qui pour lui font partie du Judaïsme dans son livre des lois, pour lui on reconstruira le temple, et qu'on offrira des sacrifices. Lorsqu'il fait la liste des commandements, il parle des sacrifice, en les qualifiant de lois éternelles.
La raisons des sacrifices était pour habituer le peuple, au lieu d'interdire les sacrifice, Dieu a précisé qu'ils ne pouvaient être à un seul endroit, et seuls les cohanims le feront. Le texte laisse sous entendre que quand le temps sera passé, à ce moment, il n'y aurait plus de raison d'être des sacrifices.

Nahmanide, "Il y a trois dimentions chez l'homme, la pensée, la parole et l'acte. Lorsque Dieu a dit que le pècheur doit apporter un sacrifice, il faut qu'il appuie ses mains, pour faire un acte, qu'il se confesse, (techouva), et qu'il brûle les parties de l'animal qui symbolise la pensée. Il asperge le sang, car il doit réfléchir et penser que la vie qui est symbolisée par le sang appartient au Tout Puissant.  L'homme quand il fait le sacrifice, donne corps aux pensées qui l'habitent.

Rav Epstein, il y a les sacrifices obligatoires, ce sont des  h'oukims, on en connait pas toujours le sens, éternelle même si nous ne comprenons pas pourquoi il faut l'appliquer. Ces obligations ne sont pas limitées par le temps. Par contre le sacrifice dirigé pour éviter l'idolatrie concerne le sacrifice volontaire. Le sens des deux types de sacrifices ne sont pas les mêmes. Pourtant les sacrifices volontaires se retrouvent dès Beréchits, dès Adam.  La Torah elle même donne l'argument de Maïmonide, que c'était pour éviter l'idolatrie que les sacrifices ont été fixés à Jérusalem. Même à la sortie d'Egypte Dieu dit je vais faire un détour pour qu'ils ne reviennent pas en Egypte  => la Torah a un but éducatif, la tentation de l'idolâtrie est inscrite dans l'homme, pour sortir de l'idolâtrie, le sacrifice est nécessaire.

Nous vivons dans un monde où il y de l'idolâtrie, pour Maïmonide, dit que tous ceux qui croient qu'il y a une autre source à l'existence de l'univers que Dieu est idolâtre ou qui croit que l'homme peut tout faire est idolâtre. La tentation reste en tout temps et toute époque. Il est donc toujours nécessaire d'éduquer l'homme qui n'est pas qu'esprit.

L'homme est corps, fait de chair et de sang, plein de craintes, il n'est pas capable d'avoir une relation avec Dieu qui ne soit que spirituelle, l'homme doit être éduqué à un autre type de relation avec le tout puissant.

Il y a le feu sur l'autel qui ne doit jamais s'étteindre, comme s'il était toujours nécessaire qu'il y ait des sacrifices. La création est une coupure entre l'homme et la créature, par le retrait de Dieu qui fait que la matière n'est pas trenscendée. Dieu a retiré sa toute puissance, et l'homme aide la lumière de Dieu qui ses trouve dans toutes les créatures. Toute créature est une créature de Dieu, comment un acte aussi matériel peut-il avoir une dimention spirituelle. Toute créature a été crée par Dieu, et cette distance n'est qu'une apparence. Le sacrifice vient dévoiler que tout est imanation d'Akadosh barouh-hou qui a crée et le monde, et ceci, nous ne pouvons pas le comprendre.  Nous allons crée et développer notre monde spirituellement pour comprendre ce que signie le sacrifice.

 

 

 

IsaIe 1-15 Ecoutez la parole de l'Eternel, magistrats de Sodome; soyez attentifs à l'enseignement de notre Dieu, peuple de Gomorrhe! 11 Que m'importe la multitude de vos sacrifices? Dit le Seigneur. Je suis saturé de vos holocaustes de béliers, de la graisse de vos victimes; le sang des taureaux, des agneaux, des boucs, je n'en veux point.

 

 

http://frblogs.timesofisrael.com/le-scandale-de-la-viande-cachere-qui-ne-lest-peut-etre-pas-vraiment/

Le scandale de la viande cachère qui ne l’est peut-être pas vraiment…

28 juin 2017, 10:23

Blogueur, c'est pas un métier ça ! Mon vrai boulot, c'est consultant en informatique, mais mes passions sont l'histoire juive, le foot, la politique, les blagues et Internet. Séfarade, fan de ABBA, Bibi Netanyahou, mon iPhone, Johan Cruyff, la dafina du samedi midi, Alain Finkielkraut, Rihanna et mon Rabbin. J'écris des pitreries, des billets d'humeur ou des articles très sérieux depuis Jérusalem, ma ville adorée, où j'habite depuis mon Alyah en 2015.

Ce passionnant article écrit par le Rav David Rosen est paru mi-mars sur l’un des blogs du Times of Israël.

Dans cet article, intitulé « Is any meat today kosher ? » – que l’on pourrait très approximativement traduire par « Y a-t-il aujourd’hui de la viande vraiment cachère ? », le Rav s’appuie sur son expérience dans le monde de la cacheroute et le milieu des abattoirs et se pose cette question pour le moins étonnante…

Pour ceux qui ne sont pas anglophones, et aussi pour les gros fainéants, je vais essayer de résumer sa pensée (pardon si je ne suis pas exhaustif et si parfois j’interprète ses propos)…

1- Le Rav commence par exposer sa conviction que l’abattage rituel juif est bien plus respectueux de l’animal que toutes les autres formes d’abattage et permet à la bête de ne pas (ou de moins) souffrir.

2- Le Rav explique ensuite que d’importants décisionnaires modernes – Rav Moshé Feinstein, Rav Haim David Halévy – ont interdit la consommation de foie gras, mais aussi de viande de veau, en vertu du principe de za’ar baalei hayim, c’est-à-dire (schématiquement) pour ne pas transgresser l’interdit de faire souffrir inutilement un animal.

Cette position reste marginale dans le judaïsme orthodoxe mondial et n’est pas suivie par la plupart des décisionnaires en matière de cacheroute.

3- Le Rav ajoute que de nos jours la souffrance des animaux est devenue la norme et donne de nombreux exemples : cornes coupées afin de mettre plus d’animaux dans un espace restreint, animaux gonflés aux hormones et antibiotiques, veaux très vite enlevés à leur mère pour permettre de récupérer davantage de lait, etc.

Le Rav démontre alors que ces traitements « inhumains » entrent directement en contradiction avec plusieurs interdits d’ordre rabbiniques ou thoraïques, avec le risque que le lait issu de ces vaches ou les œufs des poulets « maltraités » soient en conséquence également sujets à controverse.

4- Le Rav poursuit en disant que les raisons qui poussent les Rav Feinstein et Halévy à interdire le foie gras ou le veau peuvent dès lors aussi bien s’appliquer à tout le reste de l’industrie de la viande cachère.

Mais les intérêts en jeu sont ici considérables et il est probablement plus simple d’être dans le déni ou de continuer en faisant fi de la morale et de l’éthique juive.

5- Le Rav conclut par un plaidoyer pour une plus grande éthique dans la chaine de production animale et termine en affirmant que plus on s’éloigne de la consommation de viande « productiviste » actuelle, plus on est certain d’être proche du cacher.

En quoi tout cela me concerne ?

Puisqu’on est entre nous, je vais vous l’avouer : j’adore la viande ! Le bœuf, le veau, l’agneau (miam !!!), le poulet. Toutes les viandes. Et le foie gras plus que tout.

Pas plus tard que la semaine dernière, une brochette de foie d’oie à Mahané Yehouda, le grand marché de Jérusalem, a fait mon bonheur à un point que vous n’imaginez pas… Pas question de devenir vegan !

Et pourtant…

Je ne peux ignorer que la souffrance animale est bien réelle. Même dans le monde cacher. Le Rav Rosen l’a rappelé dans son texte mais je crois que c’est désormais une évidence pour à peu près tout le monde.

Même pour une viande « ultra-cachère » – fut-elle issue d’un abattage Glatt, avec la surveillance la plus stricte, et le shohet (abatteur rituel juif) le plus habile au monde – personne ne pourrait affirmer que la bête consommée n’a pas souffert tout au long de sa (triste) vie.

Alors que faire ?

D’abord, je ne peux m’empêcher de poser une question. Si le processus de production est si cruel (et tout porte à croire qu’il l’est pour la très grande majorité des animaux abattus), pourquoi nos Rabbanim n’interdisent pas tout simplement ces bêtes, ou plus exactement cette forme d’élevage et de production intensifs ?

Trop d’intérêts en jeu, tant économiques qu’humains. S’il fallait élever et abattre les bêtes selon des normes d’hygiène plus respectueuses, le prix de la viande serait probablement multiplié par deux ou trois, avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer. Et alors ???

Il me semble que nos Rabbanim – avec tout le respect que nous leur devons – ne s’embêtent pas avec ce genre de considération… Prenons le cas des centaines de femmes qui réclament leur guett (acte de divorce) pendant des années ou des milliers de familles avec des enfants en bas-âge qui sont condamnées à rester cloîtrées chez elles pendant le chabbat en vertu de l’interdit de porter un enfant ou de tirer une poussette le samedi.

« La halakha (la loi juive) est comme ça », entend-on avec une fin de non-recevoir. Alors pourquoi cette application la plus stricte des lois de la Torah ne vaut-elle pas aussi pour la consommation de viande ?

Mon avis est que si l’on trouve des « arrangements » (des accommodements raisonnables, comme disent nos amis canadiens) pour la viande, alors on devrait pouvoir en trouver pour le guett, la mise en œuvre d’un érouv (clôture qui permettrait de délimiter des zones où on peut porter le chabbat) et tout un tas d’autres sujets…

Je ne vois pas en vertu de quoi on ferait deux poids deux mesures. Sauf à dire que les intérêts économiques priment sur les lois de la Torah…

Bref, je ne vous remercie pas, Rav Rosen, de m’avoir rappelé cette triste réalité ! Je suis désormais tiraillé entre ce que me disent

  • les Hautes Autorités de mon Pays (« vas-y, c’est cacher ! »),
  • la Torah (« on ne fait pas souffrir inutilement un animal »),
  • ma propre éthique (« tant de cruauté vaine pour un morceau de foie gras… »)
  • et mon estomac (« qu’est-ce que c’est bon ! »).

Alors je vais revenir aux fondamentaux… qu’est-ce qui est « juste », qu’est-ce qui est « bon » pour moi et pour la collectivité ?

La réponse est sans appel : évidemment, le chemin à emprunter est celui qui mène à moins de souffrance animale.

Mais je suis un pragmatique… On ne peut tout bouleverser d’un coup, renverser la table d’un coup de pied. Les choses peuvent se faire tranquillement, petit à petit, en mettant des jalons pour essayer d’améliorer les conditions d’élevage des animaux destinés à la filière cachère.

Se comporter en Juif, c’est-à-dire travailler à s’élever davantage et à faire de notre monde un endroit un peu meilleur (ou un peu moins pire, c’est selon).

Alors, voilà ce que je propose : parlez-en autour de vous, ouvrez le débat avec vos amis, votre famille. Interrogez votre rabbin sur ce sujet. Et demandons – collectivement – au Grand Rabbin de France ce qu’il en pense.

Ce serait formidable par exemple qu’il prenne l’initiative d’interdire le foie gras cacher en France, juste pour le symbole, pour dire qu’on peut imaginer l’avenir différemment, avec plus d’humanité et de considération pour les animaux.

Si nous nous comportons mieux envers les animaux, a fortiori cela devrait nous encourager à nous comporter mieux avec nos semblables. C’est en tous cas ma conviction.

Quant à moi, c’est décidé, je vais faire ce que j’aurais du faire depuis longtemps. J’arrête de manger du foie gras.

Et ça commence aujourd’hui.