Depuis la décolonisation le Gabon, pays d'Afrique riche en pétrole mais dont les habitants sont pauvres, est gérée comme un fief personnel de la famille Bongo. Omar Bongo a été président de 1967 à sa mort en 2009, et son fils Ali Bongo est président depuis.
La commission électorale du Gabon vient de déclarer qu'Ali Bongo avait remporté l'élection présidentielle du 27 août 2016, avec 49,80% des suffrages, rapporte Reuters. (Au Gabon, le scrutin présidentiel est uninominal à un tour, donc il n'y a pas besoin d'une majorité.)
Mais ce n'est peut-être pas le dernier chapitre : en effet, les membres de l'opposition de la commission ont dénoncé le scrutin.
Un commissaire du parti du rival principal, Jean Ping, a déclaré que l'élection avait été "volée". Il y eut des émeutes après la première élection d'Ali Bongo en 2009, et les autorités s'attendent à de nouvelles violences, rapporte le Washington Post. Sur Facebook, les opposants gabonais au régime déclarent que "leur" président est Jean Ping. Cet homme pourrait peut-être encore être président…
Qui est Jean Ping ?
Son nom, et son visage, sont déjà inhabituels. En effet, son père, Wang Ping, est Chinois, et sa mère gabonaise. Il est sans doute l'homme politique gabonais le plus connu dont le nom de famille n'est pas "Bongo".
"Ce mélange culturel a eu un impact profond sur mon enfance. Le fait que j'avais l'air différent […] m'a donné une conscience du monde autour de moi très tôt, et m'a rendu plus ouvert d'esprit", a-t-il déclaré au site Quartz.
L'homme, âgé de 73 ans, n'est pas exactement un étranger au régime : il a eu des postes ministériels sous le régime Bongo pendant plus de dix ans. Il fut également le compagnon de Pascaline Bongo, la fille d'Omar Bongo, avec qui il a deux enfants, rapporte Le Figaro.
Mais il s'est surtout fait connaître par ses positions dans des organisations internationales. De 1978 à 1984, il est délégué permanent du Gabon à l'Unesco. En 1993, il préside l'Opep, dont le Gabon est membre à l'époque. En 2004, il est le 59ème président de l'Assemblée générale des Nations-Unies. Et il a été président de la commission de l'Union africaine de 2008 à 2012.
L'avenir avec Ping ?
Le programme de Jean Ping ? Il semble que son principal argument est qu'il ne s'appelle pas Bongo, ce qui se comprend dans un pays dirigé par la même dynastie depuis plus de 50 ans.
Il propose également des mesures sociales comme l'école obligatoire et gratuite jusqu'à 16 ans, plus de centres de santé, des investissements dans l'infrastructure, mais également plus de démocratie et de transparence. "Je lutterai résolument contre la corruption et la fraude dans les affaires publiques", déclare-t-il.
Encore faut-il qu'il devienne président, ce qui semble tout sauf assuré étant donné les résultats de la commission électorale (quelle que soit leur valeur), et la mainmise des Bongo sur l'appareil d'État.
L'avenir du Gabon semble aujourd'hui incertain. "La rue gronde. Le Gabon est comme le Titanic, il se dirige contre un iceberg et pendant ce temps-là, l'orchestre joue ! Et cet iceberg, si rien n'est fait, c'est la guerre civile", a-t-il déclaré au Monde
Source : http://www.atlantico.fr/decryptage/jean-ping-pourrait-etre-prochain-president-gabon-meme-c-est-mal-parti-2807480.html#0hTrs72q63ocAre6.99
Jean Ping, qui fut longtemps le compagnon de Pascaline Bongo (avec laquelle elle a eu un fils). Depuis plus d'une quinzaine d'années, il est de tous les gouvernements. Seules changent ses attributions. Il a eu tous les portefeuilles stratégiques : les finances, le pétrole, actuellement celui de la diplomatie. Aujourd'hui, Jean Ping s'ennuie. Il a épuisé les charmes du gouvernement et lorgne sur une agence des Nations unies. Mais tous les postes de direction sont pourvus. Natif de Port-Gentil, la deuxième ville du pays, "M. Ex-gendre" a été chargé par le président candidat de reconquérir la cité pétrolière, fief de l'opposition. La tâche s'annonce difficile. Il y a quelques années, Jean Ping avait fait parler de lui en se faisant dérober près de 300 000 euros en liquide à l'Hôtel de Crillon, à Paris.
Source :
Demain le nouveau Congo article de 2007
http://www.demainlenouveaucongobrazzaville.org/article-18876548.html |