|
|
|
|
|
|
|
Le péché en situation dans les textes
Géographique du péché Schmouel Trigano sur Akadem
http://akadem.org/sommaire/colloques/peche-culpabilite-et-kapara/le-peche-en-situation-dans-les-textes-22-02-2016-78401_4656.php
Notes prises en écoutant la conférence mise en ligne par Akadem
Est ce qu'on appelle péché en français exprime, la même chose en hébreu ?
Nous allons cerner la notion de péché pour comprendre la notion d'expiation
Dans la prière, nous avons les supplications "Tah'anounim" le Vidouï..
" Que notre prière s’élève jusqu’à Toi, ô notre Dieu et Dieu de nos pères ; Ne soit pas absent à nos supplication, car nous n’avons ni l’insolence ni l’arrogance de prétendre devant Toi, Éternel notre Dieu et Dieu de nos pères, que nous sommes des justes exempts de tout péché, car en vérité, nous reconnaissons que nous et nos pères, en avons commis.
– Nous nous sommes rendus coupables de méfaits, sciemment, intentionnellement, délibérément.
– Nous avons commis vol, extorsion, falsification, porté de fausses accusations.
– Nous avons trompé, escroqué, abusé, induit les autres en erreur.
– Nous avons éprouvé du mépris envers les autres, les avons outragés, calomniés, diffamés.
– Nous nous sommes laissés aller à la provocation, à la révolte, à la haine, à l’insolence.
– Nous nous sommes raidis sur nos erreurs, avons été odieux, fourbes, menteurs.
Et nous nous sommes éloignés de tes commandements, et de tes bons jugements et cela ne nous a pas été profitable, et toi tu es un juste, pour tout ce qui nous arrives, car tu as produit la vérité et nous nous avons agis avec méchanceté "
Ce panorama montre la richesse du vocabulaire hébraïque, pour décliner la notion de péché, il y a une vingtaine de mots pour définir ce que nous appelons en français, le péché, que nous voyons aussi dans un arrière plan chrétien.
Je tiens à revenir au vocabulaire pour avoir un fil rouge de la compréhension. Les termes bibliques sont toujours utilisés de façon précise et significative, et non poétique. La pensée prophétique est très rigoureuse sur les notions et les concepts. Il faut avoir l'oreille exercée pour pouvoir le percevoir.
Il y a trois notions : le h'et, le avon et le pecha
Le Het est cité 459 fois. Le plus courant
Le avon 229 fois
Le pécha 136 fois
Certains voient aussi une gradation dans la gravité dans les actes répréhensibles
'Hêth
חֵטְא
Heth désigne avant tout une erreur, une défaillance, une faute dans la mise en oeuvre d'un devoir, d'une obligation. lev 5-15 « Celui qui a péché en détournant des objets saints, il le paiera » , 13' il s'agit d'une erreur de manipulation.
'Heth peut aussi désigner une défaillance dans un rapport à autrui 'Hata lé.." on a fait une erreur envers quelqu'un gen 31-36 Jacob dit à Laban, quel est mon crime ? quelle est ma faute pour que tu t'acharnes contre moi ? " 15' Jacob aurait-il manqué aux attentes de son beau père ?
Le Hêth est aussi un rapport hiérarchique, on porte atteinte au statut, par exemple, quand Joseph se trouve en Egypte, il dit à l'échanson "Vous avez offensé le pharaon" c'est un manquement ou une négligence par rapport à un devoir défini par une norme, une attente situationnelle, ou une relation de pouvoir . Manquer cette exigence c'est commettre un Hêth.
Celui qui est fidèle à cette relation est appelé "Tsadiq", il est conforme au modèle, à l'ordre du monde. Le 'hêth c'est d'abord l'action qui échoue, c'est une action qui n'est ni abstraite, ni métaphysique, ni éternelle. Cette action défaillante est mesurée par rapport à une convention. Définie par une norme ou une relation hiérarchique. 20'
La loi est donnée à une collectivité, il peut y avoir un hêth collectif, Josué "H'atahé Israël" les fautes d'Israël. C'est inscrit dans l'univers d'une loi. Toutes les occurrences de la torah sont des occasions de pécher, de hêth. L'univers des actions est confronté à l'univers de la loi, donc de la réalité des actes. Le hêt se défini par rapport à une loi, la parole divine, l'acte en soi n'en fait pas un péché métaphysique, un acte inadéquat.
Le pêcheur est celui qui a échoué dans sa relation à Dieu, expliquée par une loi, il n'a pas honoré ses obligations. L'apôtre Paul, quand il rejette la loi, est obligé d'inventer le pêché originel. La question de la loi derrière le péché ramène les choses dans la réalité concrète.
Le pécha : c'est la même déclinaison que h'êt mais dans le sens de cacher une alliance, rompre une alliance : "Roi 12-19 ... Israël pécha contre la maison de David"
Avon : ('25) c'est un radical qui signifie fondamentalement le fait d'être tordu, on traduit pas malhonnêteté; l'ecclésiaste dit "le tordu ne sera pas redressée". Le tordu ne doit pas être pris comme une insulte, mais comme une inadéquation à l'ordre, à l'harmonie. Il a dévoyé ce rapport "Isaïe 29-2 Le péché a mis un mur entre vous et Moi"
Il y a un déséquilibre que suppose le Avon, la malhonnêteté. l'adéquation à l'horizon qui est esquissé, Jérémie 14-20 כ יָדַעְנוּ יְהוָה רִשְׁעֵנוּ, עֲוֺן אֲבוֹתֵינוּ: כִּי חָטָאנוּ, לָךְ. Nous reconnaissons ô Dieu notre culpabilité, Avon Avoténou... car nous manqué envers toi. Ce n'est pas une redondance littéraire.
Tout péché de ces trois catégorie est exposé à des reproches qui est la conséquence de la dissymétrie qu'il a introduit dans le monde. C'est important pour penser de façon saine, le rapport au péché. Jérémie 16-10 י וְהָיָה, כִּי תַגִּיד לָעָם הַזֶּה, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים, הָאֵלֶּה; וְאָמְרוּ אֵלֶיךָ, עַל-מֶה דִבֶּר יְהוָה עָלֵינוּ אֵת כָּל-הָרָעָה הַגְּדוֹלָה הַזֹּאת, וּמֶה עֲוֺנֵנוּ וּמֶה חַטָּאתֵנוּ, אֲשֶׁר חָטָאנוּ לַיהוָה אֱלֹהֵינוּ. 10 Et lorsque tu communiqueras à ce peuple toutes ces paroles et qu'ils te demanderont: Pourquoi Dieu menace-t-il de cette grande calamité? Quels sont donc nos péchés et nos fautes que nous aurions commis contre l'Éternel, notre Dieu? יא וְאָמַרְתָּ אֲלֵיהֶם, עַל אֲשֶׁר-עָזְבוּ אֲבוֹתֵיכֶם אוֹתִי נְאֻם-יְהוָה, וַיֵּלְכוּ אַחֲרֵי אֱלֹהִים אֲחֵרִים, וַיַּעַבְדוּם וַיִּשְׁתַּחֲווּ לָהֶם; וְאֹתִי עָזָבוּ, וְאֶת-תּוֹרָתִי לֹא שָׁמָרוּ. 11 Tu leur répondras: C'est que vos pères m'ont abandonné, dit l'Éternel, pour suivre d'autres dieux, les adorer et se courber devant eux, tandis que, moi, ils m'ont abandonné, se refusant d'observer ma loi.
La question du péché porte sur les actes dans le monde, il faut donc parler de la nature du monde. Le monde dans lequel nous nous trouvons est inachevé, il est en progrès embryonnaire, où tout peut échouer ou réussir. Nous sommes dans le chabbat, Dieu s'est retiré, et le méchant peut se croire totalement libre, le monde est à l'abandon. Les actes peuvent donc se dérouler, et on peut les réparer. Le pardon ne consiste pas à oublier ce qui a été fait, mais à le reprendre, le corriger.
Il n'y a pas de péché métaphysiquement mortel, mais il est humainement mortel;
Le péché, s'il n'a pas cette dimension métaphysique, est possible, car l'homme est faillible, et est dans un monde mouvant. "Quel est l'homme qui n'a jamais péché ? " Après le déluge, il est dit que
« l’instinct du cœur de l’homme est mauvais dès sa jeunesse » (Genèse VIII, 21).
Le péché peut être pardonné, il peut être porté. 36' L'éxode 34-6 et 7 montre que Dieu peut pardonner les trois types de fautes sans discrimination.
Exode 34-6 et 7
6 La Divinité passa devant lui et proclama: "ADONAÏ est l’Étre éternel, tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et d'équité; 7 "il conserve sa faveur à la millième génération; il supporte le crime (Avon), la rébellion (Pécha), la faute ('Hêt) , mais il ne les absout point: il poursuit le méfait des pères sur les enfants, sur les petits-enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième descendance."
נֹצֵר חֶסֶד לָאֲלָפִים, נֹשֵׂא עָוֺן וָפֶשַׁע וְחַטָּאָה; וְנַקֵּה, לֹא יְנַקֶּה--פֹּקֵד עֲוֺן אָבוֹת עַל-בָּנִים וְעַל-בְּנֵי בָנִים, עַל-שִׁלֵּשִׁים וְעַל-רִבֵּעִים.
Quand Dieu pardonne le péché, il le couvre "kapara recouvrement . Averah un autre mot pour transgression... passer au delà des règles.
Les péché commis par inadvertance, ou préméditée ou alors quelle a été l'intention ? il existe des listes de péché les plus graves, il n'a pas mort d'homme quand on fait rougir son prochain en public c'est comme si on faisait verser le sang. 41' dans la pensée talmudique on élargit les champs de la faute. Un essentialisation du mauvais instinct. Yetser Arah
Le Satan, et non Satan, c'est celui qui fait dévier dans un chemin, le Yetser Arah, ne se trouve pas dans le texte biblique. C'est un développement ultérieur.
Réponses aux questions
Voici l'état des lieux avant de rentrer dans le détail des questions :
Bernard Lazare : « Le juif n'a pas l'idée du péché, il a l'idée des péchés, des infractions à la loi divine, des actions engendrant le mal. » 43' Les descendants de ces unions seront réprouvés. Les enfants de Moab seront interdit d'entrée dans le judaïsme, et ceux de Ruth seront ancêtres de David.
Dans l'univers rabbinique et talmudique, on entre dans une autre ère, le judaïsme change de forme une nouvelle ère, le judaïsme prend une autre forme.
Le mot péché vient-il de l'hébreu ? En latin péché est peccatus, est ce que le mot péché vient de là ? je ne sais pas. La notion du péché n'est pensable que par rapport à une loi, quand on a pas été fidèle à la maison de David sur le plan d'un contrat. C'est une rupture par rapport à une alliance.
"Il n'ont pas été fidèles à la maison de David". Si nous prenons le péché du veau d'or, dans les commentaires, le mal découle du péché, il y a transmission du mal. Il y a eu exil, car il y a eu transgression. Les ennemis ont gagné que par ce que les juifs ont été défaillants dans l'application de la torah. Doctrine de la Théodicée => justifier que Dieu existe alors que le mal est là. Ce ne sont pas les hommes qui vous ont chassé, ce sont vos fautes. Ce n'est pas une théodicée, il n'y a de péché que dans le cadre d'une loi, d'une alliance collective. L'héritage du péché est une conséquence de la défaillance. Il n'y a pas de fatalité, l'exil n'est pas éternel. 51'
La loi ne devrait pas être totalitaire, en raison de la loi orale, qui a fait la h'alakha du verbe aller en hébreu, donc dynamique, maintenant, si la loi n'assure pas le dynamisme, c'est notre faute ! Quand la loi orale a été mise par écrit, ce fut un drame. On a figé.
L'adultère est interdit, car interdit par la torah. La recherche d'un sens est accessoire. L'adultère est la trahison d'un alliance. L'alliance c'est quelque chose de concret. La gravité de la punition change avec les âges. Trahir une alliance matrimoniale, c'est trahir une alliance avec Dieu. C'est quelque chose de concret. 54'
Le plus important, est que la notion de péché ne divague pas dans tous les sens, car c'est la source de la culpabilité qui est graduelle, et mauvaise. Il y a trois sortes de péchés : Règles non respectée cela peut être la torah, l'attente déçue dans une relation inter-personnel, le rapport hiérarchique 59' le manque de respect à une personne qui a un rang supérieur.
Le monde est inaccompli, mais il a un horizon, la genèse n'est qu'une succession d'échec de l'humanité. Mais sans cesse, l'homme se remet sur le métier. Cela peut se comprendre, car il y a un projet. En hébreu on ne peut pas dire "je suis", il y a toujours l'émergence d'un futur. Le caractère autoritaire de la loi : la loi écrite s'accompagne d'une loi orale qui comporte des dimensions plus large. Halakha vient du verbe avancer, ce n'est pas le cas actuellement, et c'est notre défaillance. Pour Rousseau, l'homme est incapable de dire ce qui est bien et mal, pour cela il a besoin de son créateur.
אָשֵׁם
culpabilité et |
|
|
Thomas Römer est professeur au Collège de France
C'est un théologien protestant de Genève, spécialiste du l'ancien testament.
Ici nous avons une synthèse de la pensée du théologien sur le péché, l'aticle n'est pas signé n'est pas signé et a paru dans la revue "le conflit" trouvée sur Internet |
Les définitions du péché
Le péché, acte qui a pour effet la transgression d'un commandement négatif ou la non-observance d'un commandement positif, trouve le début de ses diverses spéculations religieuses dans le judaïsme. Nulle part ailleurs dans l'Antiquité, on ne trouve cette élaboration sur le péché, non pas tant au point de vue théologique qu'au point de vue de l'action (ou de l'omission) en infraction à la Loi divine. Dans tous les cas, dans le judaïsme, la responsabilité du pêcheur est engagée devant Dieu, que ce soit pour des fautes commises envers son prochain, ou pour des manquements aux devoirs envers le Créateur.
Dans le Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, on peut lire que "La Bible compte une trentaine de termes pour désigner les différents péchés, mais ils peuvent être classés dans trois grandes catégories. le terme le plus important est חֵטְא 'het qui apparait plus de six cent fois dans la Bible hébraïque ; la racine sur laquelle il est formé signifie "manquer le (passer à côté du) bien". Ce terme lui-même, ainsi que tous ceux qui en dérivent, sont appliqués à tous les types de péchés (social ou rituel, volontaire ou involontaire). C'est toutefois le seul qui désigne la catégorie la moins grave de péché : la transgression involontaire d'une loi rituelle.
Le second terme, par ordre ascendant de gravité, est avon עָווֹן. Traduit généralement pas "iniquité", il fait intervenir l'idée d'acte délibéré, et est donc beaucoup plus grave que le het. Bien qu'il puisse correspondre parfois à la transgression d'une loi rituelle, il désigne généralement la faute commise envers son prochain, en infraction aux lois étique-sociales, par exemple : les actes impliquant l'injustice, le dérèglement ou la perversion.
Le troisième terme qui désigne le péché est pècha פֶּשַׁע . Traduit généralement par "transgression", (Sur le dictionnaire morfix, crime, félonie) il renvoie, plus exactement, à l'idée de "rébellion". C'est le type de péché affecté du plus fort coefficient de gravité. (...). Le pacha ne fait jamais explicitement référence à la transgression de la loi rituelle. Rabbi David "Qimhi" (Radaq) note que le concept de pacha implique "un refus conscient et délibéré de reconnaitre l'autorité du maitre, ou d'obéir à celui de qui émane un commandement". En terme religieux, le pacha est un acte délibéré de rébellion contre Dieu par la transgression de Sa Loi.
Dans la littérature rabbinique, les trois concepts ainsi distingués interviennent dans la définition unique du péché, dont ils sont, en quelque sorte, la triple dimension. C'est ainsi que dans l'acte répréhensible apparait la dimension du h'et, par lequel "l'on manque le but", échec par rapport à l'idéal le plus haut ; la dimension du avon, par lequel on quitte le "sentier de rectitude", de la justice et du droit ; la dimension du pacha, par lequel on se rebelle, en pleine connaissance de cause, contre la Loi et le divin Législateur. Dans la théologie rabbinique, certains péchés sont toutefois plus réprouvés que d'autres. Par exemple, un acte positif de transgression est plus répréhenible que l'acte négatif d'abstention d'une acte prescrite. De même, un péché commis en infraction d'une loi de la Torah est lus grave qu'un péché commis en infraction à une règle d'origine rabbinique. Les trois péchés les plus graves sont l'idolâtrie, le meurtre, l'inceste ; la mort doit être préférée, et acceptée, plutôt que de commettre l'un de ces trois péchés (nonobstant, par conséquent, le principe de piqqouah néfech selon lequel toute obligation religieuse s'annule devant un danger même indirect d'atteinte à l'intégrité de la personne).
La littérature rabbinique connait également le terme avérah עֲבֵרָה pour désigner le péché. Au sens étymologique, il signifie "transgression", et correspond à tout acte positif de transgression d'une loi rituelle éthico-sociale.
Il n'y a pas de prédestination à la faute
La réparation du péché ou d'une infraction à la Loi consiste en l'offrande d'un sacrifice expiatoire, la restitution, ou le retour au statu quo ante, et souvent le repentir, ce qui dénote l'attitude pragmatique. du judaïsme face aux faiblesses et manquements de l'être humain. La morale religieuse pratique s'étend peu sur les questions de l'origine du péché et sur la condition humaine d'avant ou d'après le péché d'Adam ; rares sont aussi les considérations sur les conséquences du péché du premier homme sur ses descendants. Sauf quelques références, formulées de manière plus ou moins ambigüe, dans la littérature hassidique et dans la kabbale, le judaïsme normatif rejette résolument l'idée d'une nature humaine irrémédiablement corrompue depuis le "péché originel" adamique. C'est ainsi que le verset biblique selon lequel Dieu fait retomber "le crime des pères sur les enfants" ne doit pas s'entendre au sens théologique de l'inévitable transmission du statut de pécheur de génération en génération. Le verset ne signifie pas que les enfants seront châtiés pour le crime commis par leurs pères ; il ne concerne que ceux qui, libres de leur choix, sont "ceux qui m'offensent" en suivant leurs pères sur la voie du péché. La doctrine de la responsabilité individuelles, telle que l'expose la Bible, est au coeur de toute la pensée religieuse juive.
Sur le plan psychologique, les rabbins rapportent le péché au yètser ha-ra, יֵצֶר הָרַע le "mauvais penchant" qui fait partie de la nature humaine. Cette approche psychologique du péché constitue un des thèmes importants de la tradition de la kabbale et de la littérature hassidisme. Elle est clairement formulée dans le livre de l'Ecclésiaste : "Car il n'est pas homme juste sur terre qui fasse le bien sans jamais faillir". Les rabbins opposent au Yetser ha-ra, le yètser tov, le "bon penchant". L'homme est surtout un être doué de lire arbitre.
L'homme peut être dominé, fût-ce momentanément, par son mauvais penchant ; il peut toujours choisir d'en maitriser le cours. Il est libre d'obéir et de désobéir, d'agir conformément aux prescriptions divines ou de les rejeter ; c'est cette liberté qui, au regard du judaïsme, constitue la grandeur de l'être humain, et le rend capable d'un choix moral.
Le concept juif du péché apparait souvent sous son aspect purement légaliste. Cependant, le judaïsme n'ignore pas,tant s'en faut, la dimension métaphysique et spirituelle de la faute et du sentiment de culpabilité qui affecte la conscience morale de l'homme. Cet aspect apparait dans les derniers livres de la Bible. Le prophète Habacuc décrit le péché comme une "blessure de l'âme", comme une atteinte à l'équilibre spirituel de la personne humaine, qui brise sa relation à Dieu. (...) Le péché atteint ce que la créature recèle de sainteté, la détache et l'éloigne de son Créateur.
Les philosophes juifs du Moyen-Âge ou de l'époque moderne tentèrent eux aussi de rendre compte des conceptions bibliques et rabbiniques du péché, mais leur réflexion vise moins le concept rabbinique de avérah qu'à montrer que l'homme qui pèche dérobe à son idéal le plus noble en se refusant, consciemment ou non, à l'actualisation pleine et entière de ses plus hautes potentialités.
L'idée de réparation de la faute, qui rétablit la relation de l'homme à Dieu et qui parcourt toute la littérature religieuse juive, a son fondement dans le pouvoir et le devoir de sincère repentir qui seul restaure l'être humain dans la plénitude de son être. "
L'analyse de Thomas Römer Relations avec les cultes antiques
Thomas RÖMER, professeur d'Ancien Testament à l'Université de Lausanne et titulaire de la chaire "Milieux bibliques" du Collège de France depuis 2007, nous explique que la Bible est déjà la "synthèse" de nombreuses influences de plusieurs groupes religieux. Le texte même de la Bible relate les pérégrinations d'un peuple confronté à de nombreuses influences et s'il semble vouloir faire des croyances de ce peuple quelque chose de très original (un monothéisme sourcilleux) venant directement de Dieu, reprend un certain nombre de thèmes très répandus dans l'Antiquité. C'est le traitement original de ces thèmes qui donne au peuple "juif" sa cohésion et sa culture propre.
Par ailleurs, la pratique religieuse est beaucoup plus révélatrice de la morale que les textes. Chaque variante du judaïsme édicte et surveille l'application d'un réseau plus ou moins serré de prescriptions sexuelles, alimentaires, vestimentaires, relationnelles (dominants/dominés) qui insère le fidèle quotidiennement. Est péché toute transgression de la loi, et ce péché s'intègre dans la nature du pécheur.
Pour revenir à ce que nous dit Thomas RÖMER de la Bible qui est aussi un récit des origines de l'humanité, même si le thème du péché originel apparait peu comme tel dans le judaïsme, "la question des origines préoccupe les religions, les systèmes philosophiques et bien sûr la science. Le Proche-Orient connait un certain nombre de récits de création qui combinent la question de de l'origine du monde et celle de l'homme, d'autres textes sont davantage centrés sur l'homme et la question de sa relations avec les dieux mais aussi avec les animaux." L'auteur explique que "il y a plusieurs modèles pour décrire les origines. En Egypte, on trouve souvent l'idée que les dieux enfantent le monde, ce qui est aussi le cas dans le psaume 90 (de la Bible) (...). Dans ce psaume, Yhwh est décrit à la manière d'Atoum, un dieu préexistant, qui donne naissance à la terre, mais à la manière d'une femme, en l'enfantant.
L'idée que l'univers est le résultat de la victoire contre le chaos est largement répandue, en Egypte, en Mésopotamie et dans le Levant. Dans la Bible, on trouve un certain nombre de psaumes, où le dieu d'Israël combat la Mer pour ensuite mettre en place le monde créé. Dans les épopées d'Enuma-Elish et d'Anthra-Hasis, la création des hommes se fait par le mélange de l'argile et du sang d'un dieu mis à mort. L'insistance est mise sur un lien étroite entre les humains et le monde des dieux, les hommes ont en eux quelque chose de l'"essence divine". Qu'en est-il dans la Bible hébraïque?
On trouve deux idées assez différentes dans les récits (de la Genèse). Le récit de Genèse 1 présente ainsi l'oeuvre créatrice d'une manière très ordonnée et harmonieuse. Le langage, la vision du monde et les préoccupations exprimées par le texte de Genèse 1 indiquent qu'il provient de prêtres judéens exilés à Babylone à la suite de la destruction de Jérusalem en 587 avant notre ère ou revenus de Babylone, probablement vers la fin du VIème siècle ou le début du Vé siècle (...). Ces prêtres ont eu connaissance, lors de leur séjour à Babylone, des cosmogonies babyloniennes ainsi que de leurs réflexions mathématiques et astrologiques. Ils ont donc repris le savoir et les concepts de la civilisation babylonienne tout en les adaptant à la théologie du judaïsme naissant. Gn 1 relate, tout comme Enuma Elish, la création comme une "victoire" du bien créateur sur le chaos aquatique. Mais contrairement au mythe babylonien, en Gn 1, il n'y a plus trace de combat. Lors de la création du premier couple humain, Dieu (Elohim) dit : "Faisons l'homme à notre image". Pourquoi ce pluriel? On a parfois postulé qu'il s'agit d'un plusieurs de majesté, mais un telle figure de style n'est pas plausible. On a par conséquent pensé que nous avons ici un résidu de l'idée d'une cour céleste au milieu de laquelle Dieu trône entouré de ses conseillers.
Peut-être pouvons-nous aller un pas plus loin : comment Dieu crée-t-il l'être humain "à son image" : mâle et femelle. Donc, il peut s'agir d'un résidu du couple divin (le dieu créateur avec sa parèdre) qui crée le couple humain à son image, comme le dit aussi Enuma Elish. (...) L'idée que tout être humain soit 'image de dieu peut se comprendre comme une démocratisation de l'idéologie royale.
Les chapitres 2-3 de la Genèse présentent une version très différente de la création des hommes et de leur séparation avec dieu.le récit ouvre par un manque : il n'y a pas encore de pluie, et il manque l'homme pour cultiver le sol. Pour remédier à ce manque, Yhwh crée alors l'homme à la manière d'un potier (...). Yhwh forme Adam avec de la terre (...) mais pour qu'il devienne vivant, il lui faut également, comme dans les mythes mésopotamiens, un élément divin. Cependant la Genèse évite l'idée du sang divin dans l'homme, le sang est remplacé dans la Genèse par le souffle divin que Yahvé insuffle à l'homme dans ses narines et qui le rend vivant. L'allusion au sang n'est peut-être pas totalement absente à cause du jeu de mot entre le sang (dam) et l'homme ('adam) pris de la terre rougeâtre ('adamah).
Gn 2,18 fait un constat anthropologique : l'homme a besoin d'un vis-à-vis, quelqu'un qui lui soit une aide, mais dans lequel il se retrouve ou se reflète. Le même constat sous-tend l'épopée de Gilgamesh. Yhwh curieusement crée l'homme et l'animal, parenté qui est évidente dans un contexte rural du premier millénaire avant notre ère, où les hommes et les animaux sont en contact permanent. Apparemment, Yhwh expérimente pour trouver le vis-à-vis adéquat pour l'homme. Il y a, comme dans le premier récit de la création en Gn 1, l'idée d'une cohabitions pacifique entre hommes et animaux qui prendra fin au moment où l'ordre du jardinet perturbé par la transgression de la femme et de l'homme. La femme qui est créée ensuite par une sorte de dédoublement de l'homme primordial représente ainsi un véritable vis-à-vis pour l'homme, mais leur relation reste néanmoins inégale, puisque c'est l'homme qui nomme la femme, comme il a nommé les animaux.
Leur premier état dans le jardin ressemble à celui d'Enkidu après sa création : ils sont nus, n'ont pas l'expérience de la sexualité (...), et ne sont pas encore entièrement différenciés des animaux (...).
L'idée de l'expulsion du jardin qui se trouve en Gn3 reprend le motif de l'expulsion d'un être primordial qui a laissé une trace (...). En Gn3, l'agent provocateur de la transgression est le serpent, animal qui tient un rôle important dans les mythologies en général. Dans le récit de la Genèse, le serpent n'a pas d'autonomie car il fait partie des créatures de Dieu, mais joue le rôle d'agent provocateur, il a un côté prométhéen. Par les sanctions que Yhwh inflige au serpent, à la femme, à l'homme, le texte expliquer comment la souffrance et la mort sont arrivés dans la création, tout en insistant sur le fait que, malgré la sanction divine, la vie reste possible. C'est seulement après la transgression que l'homme donne un nom à la femme, qu'il y a unes individualisation. Le nom de Hawwa (Eve) explique que malgré la mort qui est le destin de tous les hommes, la vie reste possible, via la descendance, la femme pouvant enfanter, donner la vie, et ainsi faire face à la mort. L'expulsion du jardin est une réflexion sur l'autonomie de l'homme face au monde des dieux. L'homme a une certaine liberté face à dieu, mais il faut aussi en assumer les conséquences. En même temps cette liberté est quelque peu limitée, car si le serpent est un agent provocateur, on peut se poser la question de savoir si ce n'est pas Yhwh lui-même qui pousse l'homme à la transgression, pour qu'il occupe son espace à lui."
A l'origne de la violence Cain et Abel
Notre auteur poursuit sur les violences divines/violences humaines, la diversité des cultures et des langues, les amitiés, amours, sexualités, les interdits sexuels, l'homme face à la mort, la pensée sur une fin absolue, la colère et le politique, la maladie, résultat de la colère divine... Mais ce qui nous intéresse surtout dans ce blog sur le conflit, c'est ce que le récit biblique nous dit des violences divines et des violences humaines. Par delà les diversités culturelles, les mêmes thèmes reviennent dans les récits mythologique mésopotamiens, babyloniens, sans compter ceux d'Egypte. Et parmi ces thèmes, celui de la violence n'est pas traité en tant que tel. Dans un univers à la vie brève et souvent interrompue de manière violente, ceci ne peut nous étonner. Et pourtant cette question de la violence, si souvent posées de nos jours (souvent d'une manière critique), se relie à celle du mal, qui lui est très évoqué partout. La Bible se centre souvent pour dénoncer la responsabilité (culpabilité) de l'homme dans l'origine du mal, même si elle le fait de manière éminemment plus subtiles que les cohortes de prédicateurs des religions monothéistes.
"Alors que, explique Thomas RÖMER, dans la plupart des religions, on trouve des réflexions sur la question des origines du monde et de l'homme, ainsi que sur la question de la mort, la question de la violence, qui est devenue une question centrale, n'est guère traitée sur le plan des mythes étiologiques racontant l'origine de la violence. Dans beaucoup de système d'origines, la violence semble aller de soi.
Dans la Bible, c'est le mal (selon non-P) et la violence (selon P) des hommes qui sont à l'origine du déluge. Mais d'où vient cette violence? Contrairement au diptyque de Athas-Hasis, les rédacteurs bibliques ont inséré entre la création de l'homme et le déluge un mythe expliquant l'origine de la violence et qui, à ce jour, ne possède pas d'équivalent dans les mythes du POA, c'est l'histoire de Caïn et Abel. La première partie du récit (verset 1 à 16) met en scène le fratricide et ses conséquences et comporte un certain nombre de parallèles avec le récit de la transgression en Gn3. (...).
Les deux frères Caïn et Abel offrent spontanément des dons sans que Dieu leur ait demandé un tel acte. le mobile qui les pousse n'est pas précisé. Mais Yhwh ne se comporte pas comme attendu. Il accepte le sacrifice d'Abel mais pas celui de Caïn (...). Derrière l'épisode des frères se cache une expérience humaine quotidienne : la vie n'est pas toujours prévisible et elle est faite d'inégalités qui ne sont pas toujours explicables. En Genèse 4, Yhwh conforte Caïn à cette expérience que tout homme doit faire dans sa vie, expérience qui n'est pas toujours facile à supporter.
Malgré l'exhortation divine, Caïn ne parvient pas à surmonter sa frustration. Le verset 8 s'ouvre par "Caïn dit à son frère Abel", mais il n'existe pas de discours. Les anciennes traditions ont rajouté : "Allons aux champs". Mais il faut prendre au sérieux cette absence de parole. Le narrateur a sans doute voulu signifier que Caïn, à la suite de l'exhortation divine, a voulu parler à son frère, mais que, finalement, il n'y est pas parvenu. le premier meurtre et l'éclatement de la violence sont liés à l'incapacité de communiquer. Comme en Gn 3, Yhwh sanctionne Caïn qui, comme les acteurs de la transgression en Gn3, veut d'abord se soustraire à sa responsabilité. Pour Caïn, la sanction divine change son rapport à la terre.
Caïn a compris qu'il a déclenché la spirale de la violence : lui, qui a tué, craint maintenant d'être tué à son tour. Yhwh intervient alors pour protéger le meurtrier et, comme en Gn3, deux fois. D'abord il annonce une vengeance totale (sept fois) pour celui qui tirait Caïn - mais on reste dans la logique de la vendetta : à la violence répond ne violence accrue. C'est pourquoi Yhwh change d'idée et protège Caïn par un signe qui empêche de le tuer. Le texte ne précise pas la nature du signe ; ce qui importe au narrateur, c'est l'insistance sur le fait que la vie humaine, même celle d'un meurtrier, est sacrée.
L'installation de Caïn à l'Est d'Eden va permettre la naissance de la civilisation, comme le montre la deuxième partie du récit (v. 17-24). La culture et l'avancement technique viennent des descendants de Caïn. Caïn bâtit la première ville et ses descendants inventent la musique et la métallurgie. Le fait qu'un agriculteur devienne fondateur d'une ville se trouve aussi dans l'histoire de la Phénicie de Philon de Byblos, transmise en extraits par Eusèbe, Praeparutio evangelicua (...).
Malgré la violence, la vie demeure donc possible. Mais elle reste fragile et menacée, comme le montrent les versets 23 et 24, qui rapportent un chant de vantardise d'un descendant de Caïn qui annule le signe qui protégeait Caïn. Lamek se vante d'avoir tué pour une simple blessure et d'avoir déclenché à nouveau la spirale de la violence. Ainsi ce récit primitif se terminait-il par le rappel de l'omniprésence de la violence et désir de vengeance.
C'est pourquoi la troisième partie (v. 25-26) du récit retourne à Adam (...) et Ève qui procréent une descendance à la place d'Abel. C'est (...) l'oeuvre d'un rédacteur qui veut faire le lien entre Gn4 et la généalogie de Gn5. Le nom de Seth est le seul avec celui d'e Caïn au début de l'histoire à recevoir une explication étiologique. Dans le contexte actuel, ce nom est un "Ersatzname". Le narrateur nous dit que c'est sous Enosh qu'on commence à invoquer le nom de Yhwh. Cette idée est en contradiction avec Ex 3 et 6 où le nom de Yhwh est seulement révélé à l'époque de Moïse. Le rédacteur sait peut-être aussi que l'idée selon laquelle Yhwh ne révèle son nom qu'en Egypte n'est pas partagé par tous les textes de la Torah (...). et veut ainsi affirmer que celle révélation s'est déjà faite (pour la première fois) aux origines.
Des lois pour faire respecter les interdits
Dans la version sacerdotale du déluge où Dieu redéfinit ses relations avec les hommes (Gn9), la nouvelle réalité inclut maintenant la possibilité de consommer de la viande, à l'exception du sang. Donc on peut faire violence aux animaux pour qu'ils servent de nourriture. En même temps, on trouve l'ébauche de la loi, plus précisément de la loi du talion. La violence commise sera sanctionnée par la violence, c'est-à-dire par la peine de mort pour un meurtrier."
Sur les interdits sexuels, sans doute les plus forts dans les lois successives du judaïsme, ils forment un catalogue d'interdits assortis des sanctions en cas de transgression. C'est une véritable collection d'interdits qui resserrent l'éventail des possibilités d'alliances entre hommes et femmes, qui précisent parfois comment ne doivent pas se faire les rapports sexuels, avec des "explications" qui doivent plus à l'ignorance du corps qu'à autre chose.
La difficulté de faire respecter le tabou de inceste, soit volontairement, soit involontairement explique la sévérité des sanctions encourues. L'éventail de ce qui est autorisé inclut parfois des relations sexuelles qui n'ont pas de conséquences directes sur ces alliances.
Ce n'est que tardivement dans l'histoire qu'apparait la notion de jugement dernier et de possible résurrection des morts. Très longtemps, il n'est question que de la relation (l'alliance) entre le peuple et son Dieu, relation soumise à l'observance de tout un réseau de rites qui couvrent tous les actes de la vis quotidienne. Transgresser les interdits, c'est d'abord, dans la majeure partie de l'histoire du judaïsme, mais des variantes apparaissent sur le tard, variations parfois très loin des textes d'origine, s'attirer la colère de Dieu, soit sur tout le peuple, soit sur un individu. Cette colère divine s'exprime souvent sous forme de maladies - soit individuelle soit collectives sous forme d'épidémies - qui, comme dans beaucoup de civilisations anciennes sont le résultat de péchés. Les formes de repentir pour éviter cette colère sont elles aussi variables et au cours des siècles les dieux semblent bien changer d'avis. Mais ces changements - que des variantes du judaïsme mettent en valeur - se font dans la ligne directe de la Genèse, où Dieu change de stratégie quant au futur de l'homme.
Thomas RÖMER, cours La condition humaine : Proche-Orient ancien et Bible hébraïque, Collège de France (http://www.college-de-france.fr), 2012-2013. Péché, dans Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Robert Laffont-Cerf, collection Bouquins, 1996.
http://www.leconflit.com/2016/11/le-peche-dans-le-judaisme-aux-sources-des-conceptualisations-occidentales.html |
|
La Techouva
https://docplayer.fr/60438704-Les-supplications-sommaire-les-supplications-1-la-techouva-2-la-confession-des-fautes-l-action-de-repentance.html
De suite après la répétition de l’Amida on fait les supplications. On prendra garde de ne pas s’interrompre par la parole. Selon le Rav Ha Ari zl on juxtapose les confessions, Tahanoun, à la « Amida » même les jours des supplications longues comme les lundis et jeudis.
Le Rambam dit : pour toutes les Mitsvot positives ou négatives que l’ on aurait transgressé volontairement ou par inadvertance quand on décidera de se repentir de cette transgression, on devra confesser ces fautes devant Le D tout puissant béni Soit - Il.
Le verset dit : un homme ou une femme qui feront une transgression ...ils se confesseront de leur péché cette confession consiste à réciter les paroles du Vidouy, cela est un commandement positif. Ce qui revient à énumérer ses fautes, on dira :
De Grace Eternel j’ai fauté, péché et je t’ai offensé j’ai commis tel délit tel autre forfait et voici que je le regrette, j’ai honte des mes actes et jamais plus je ne les recommencerai. Ceci est l’essentiel du Vidouy, sont dignes de louanges ceux qui le réitèrent et le renouvellent souvent.
Les sacrifices expiatoires offerts au temple n’étaient opérants qu’accompagnés de la confession de leurs propriétaires. L’absence de confession les rendait vains.
La Téfilah prenant la place des sacrifices, la confession est donc indispensable pour sa validité.
La Téchouva n’étant qu’une décision prise, dépendant e que de la pensée elle n’est pas accomplie par une action active. Il y a dans le Talmud un principe fondamental qui est cité : Une action ne peut être annulée que par une autre action. Une parole ou une pensée n’a pas suffisamment d’impacte pour abroger un acte. Kidouchin 59a.
La gravité de la faute réside dans la décision qui précède l'acte
La question qui se pose alors est comment une transgression active, réalisée par un acte peut être annulée par une pensée ou des paroles ? La Téchouva n’est qu’une déclaration, celle en premier lieu, qui consiste en l’abandon des habitudes négatives , puis l ’ application de résolutions nouvelles. Le Rav Ha Ari zl explique qu’en fait la gravité de la faute réside dans la décision qui précède l’acte. Toute action n’est que la conclusion d’un processus de réflexion et de choix, la désignation de notre préférence, l’arrêt de l’option est l’essentiel de la faute. C’est le principe du libre choix de nos actes הבחירה .
L’action elle - même n’est qu’un acte physique alors que la décision se situe au niveau du cerveau elle est bien plus élevé. La tache de la faute ne souille que le corps, le Néféch, la Néchama n’est pas atteinte comme nous le verrons par la suite.
Le Zohar dans le même ordre d’idée rattache les 365 interdits aux deux premières lettres du Nom ה - י alors que les 248 Mitsvot positives sont rattachées aux deux dernières lettres ה - י . Voir intro Tikouné Ha Zohar bas de la pag e 4b.
Les Mitsvot positives sont situées au niveau de l’action alors que les interdits sont situés au niveau de la pensée. Il n’y a pas d’action qui permette de réaliser une Mitsva négative, justement celle - ci consiste à ne rien faire elle se réalise donc par la volonté de ne pas la transgresser. C’est le sens véritable du verset « éloigne - toi du mal » par une purification de l’esprit puis dans un niveau plus bas « fais le bien ». Ce sont les deux composantes de la Mitsva de Mila on tranche le prépuce puis on retrousse la peau pour dévoiler le gland. A cet effet on récite deux bénédictions : « Qui nous a ordonné de faire la Mila » et celle « de faire entrer l’enfant dans l’alliance contractée par Avraham ».
Nechama et techouva
Cela revient à réaliser la Mitsva en pensée avant celle de l’action. À propos de la femme de belle apparence il est dit : Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis, Ha-Chem te le livreras entre tes mains.tu verras parmi les captifs une femme belle d’aspect et tu la désireras, tu pourras la prendre pour toi pour épouse etc Deutéronome 21,10. Le Rav explique dans une lecture allégorique de ces versets, qu’ il s’agit de la guerre qu’e chacun se doit de livrer contre son penchant du mal, le vrai ennemi de l’homme.
Dés qu’e tu auras décidé de le combattre Ha-Chem te le livre en tes mains la victoire est certaine. Encore une fois il est souligné ici la décision d’agir, le niveau de la pensée.
La réalisation est le fait de l’aide qu’ Ha-Chem nous accorde. La Guémara cite : Réch La Kich dit : « le mauvais penchant de l’homme se renforce de jour en jour contre lui et cherche à le mettre à mort, comme il est dit : Le méchant guette le juste et ambitionne de le tuer, si le Saint béni Soit-Il ne lui venait pas en aide, il serait incapable de le vaincre. Le verset poursuit Ha-Chem ne l’abandonnera pas entre sa main et Il ne le condamnera pas qu’and Il le jugera ». Ps 37, 32,33. Souccah 52b.
Le Rav poursuit sa lecture et commente, la femme de belle apparence est sa propre Néchama, qu’il l’abandonne quand la décision de fauter est prise. Quand il fait Téchouva il la retrouve dans toute sa splendeur il est soudain conscient de la beauté de son âme. Voir SéFer Ha Likoutin parachat ki Tétsé.
L’âme est formée de cinq composantes. Voir Bérakhot10a.
- Le niveau le plus bas est celui du Néféch, c’est l’âme bestiale elle se place au niveau du foie. Les kabbalistes l’assimilent au corps, elle dirige toutes les pulsions et les désirs physiques. C’est la face animale de l’homme.
- Au-dessus se trouve le Rouah, le souffle de vie, il se place au niveau du cœur. Les émotions et les sentiments dépendent de lui. La parole qu’i distingue l’homme de la bête en découle. L’essentiel de la mission de l’homme sur cette terre est d’élever le Néféch au niveau du Rouah pour qu’ils se confondent et ne face qu’un. C’est le Rouah qu’i défini le niveau spirituel de l’homme. La relation du souffle et du Néféch est identique à celle du donneur et du receveur.
- 4 Au-dessus se trouve la Néchama qu’i se place au niveau du cerveau. Elle est principalement une force d’énergie enveloppante qui envoie des ondes au cerveau, elle n’y pénètre pas entièrement mais uniquement une infinie partie.
C’est pour cette raison qu’e les hommes de peuvent exploiter qu’une petite partie des possibilités de leur cerveau.
Cette Néchama a pour mission de veiller sur l’homme afin qu’il ne s’égare pas, qu’e l’influence du corps ne soit pas trop fort.
C’est la Néchama qui envoie des influx de sainteté afin d’empêcher les hommes de tomber trop bas cela à la condition qu’ils le méritent.
Ces impulsions se renouvèlent au quotidien grâce aux Mitsvot qu’e nous réalisons, chaque jour étant un jour nouveau, c'est-à-dire un réservoir d’énergies totalement nouvelles qu’i ne sont encore jamais apparues dans ce monde.
Ainsi cette Néchama se replie dés que l’homme s’apprête à fauter de manière à ne pas être entachée par la faute. Le verset dit : l’homme qu’i possède un joyau, s’il manque de raison, il est pareil aux animaux. Ps 49,21. Ce joyau qu’e l’homme possède est son Ame s il la troque contre les plaisirs et les jouissances matérielles sa vie ressemble alors à celles des bêtes. Le Tikouné Zohar page 116 b dit : Cet homme qui n’a pas su garder cette merveille qu’est son âme ressemble à présent à la bête, mais lors de sa création il ressemblait à Son créateur.
Un homme ne faute que si un esprit de folie s'empare de lui
Cela est le sens de l’enseignement qui suit. Les deux autres parties de l’âme sont aussi des énergies enveloppantes, la Haya entoure la tête et la Yéhida le corps. Voir Pithé Chéarim Olam Hatikoun pétah 20. Les maîtres du Talmud enseignent «un homme ne faute que si un esprit de folie s’empare de lui». Sottah 3a. La question qui se pose alors si cet homme est considéré comme fou il devrait être acquitté de sa faute, à l’instant de la transgression il était irresponsable, pourquoi alors serait-il jugé et condamné? C’est une situation de force majeure, il lui est impossible de ne pas fauter!
Le Rav Ha Ari zl explique alors qu’e l’homme n’est pas jugé ni condamné pour l’acte qui est un cas de force majeur «Oness» mais uniquement pour la détermination à fauter la décision qu’i a précédée. La réponse à la qu’estion initiale est alors trouvée. La Téchouva ne vient que pour éliminer la pensée, la décision de fauter. C’est une parole qui annule une parole ou une pensée .
Le prophète dit : Reviens! Israël, jusqu'à l’Eternel ton D car tu as trébuché par ton péché. Osée 14,2. Ce verset pose problème qu’and il dit tu as trébuché, il s’agit d une faute involontaire, ou un cas de force majeure et qu’and il conclut par péché (Avonn) il s’agit d’une transgression intentionnelle, volontaire.
De même Isaïe dit : «Ton péché disparait et ta faute est pardonnée», ici aussi le péché est volontaire alors qu’e la faute est involontaire. Isaïe 6,7.
Selon le commentaire du Rav Ha Ari zl cela est limpide, trébuché ce dit de l’action de la faute, il était comme fou, elle est considérée comme involontaire. Le péché est la décision qui lui a précédée, celle-ci était voulue c’est sur cela qu’ il faut se repentir.
En matière d'impureté, la pensée a valeur d’action
Au sujet des souillures de Toumaa טֻמְאָה (impuretés) qui peuvent être transmises à un objet par contact physique comme par exemple une carcasse d’animal qui touche un ustensile celui-ci est entaché d’impureté.
L’une des conditions pour que cet objet contracte l’impureté est qu’il soit fini, que l’artisan lui est donné sa forme définitive, qu’il ait gravé les motifs s’il y a lieu ou qu’il soit poncé etc. Cependant si l’artisan décide d’utiliser l’objet avant que la touche finale ait été donnée, cette pensée a valeur d’acte d’achèvement de l’objet. Dés lors l’ustensile est apte à recevoir la Toumaa.
Tous les objets qui ont contractés la Toumaa ne peuvent retrouver leurs états initiaux que s’ils subissent une transformation physique telle que celle ci endommage l’objet, qu’il ne soit plus du tout utilisable. Ils doivent être percés ou brisé etc.. et pour l’objet inachevé qui est considéré comme fini uniquement par la pensée, la décision de l’utiliser tel quel.
Si cet objet a contracté l’impureté alors qu’il n’a pas été encore utilisé, peut on changer d’avis pour le rétablir dans son état initial ?
Peut-on lui appliquer le principe «une pensée annule une pensée» ?
Non la Guémara répond qu’il faut absolument lui faire subir une transformation telle que son utilisation soit impossible.
Rabbi Yohannan dit: la pensée, qui rend un objet susceptible de contracter la Toumaa, est différente de toutes les pensées car elle a force et la valeur d’une action.
Rav Pappa confirme cela par l’interprétation du verset, il est dit: Toute nourriture consommable sur laquelle vient de l’eau, cette nourriture deviendra apte à être contaminée par la Toumaa.
Lévitique 11,34. Cependant l’eau ne rend apte à la Toumaa uniquement dans le cas ou cette eau est voulue par le propriétaire ou qu’il en retire une satisfaction.
Le verset dit: וכי יתן מיםעל זרע ונפל מנבלתם עליו טמא הוא לכם
Le mot est écrit יתן sans voyelle cela peut vouloir dire s’il met de l’eau, c'est-à-dire volontairement, c’est lui qui doit verser l’eau sur le fruit ou qui trempe le fruit dans l’eau. Mais si cette eau tombe sur le fruit d’elle-même comme la pluie par exemple est ce que le fruit devient apte à contracter la Toumaa ? Rav Pappa répond qui oui car nous lisons le mot יתן comme cela יֻתַן au lieu de יִ תֵן notre lecture signifie s’il est mis même sans aucune action de la par du propriétaire alors que l’écriture il faut que cette action soit volontaire
Comment résoudre cette contradiction? De même que lorsque la personne verse de l’eau sur le fruit il en est satisfait et en retire un profit de même si la pluie tombe sur le fruit et l’homme en est satisfait cette pensée a valeur d’action. Voir Kidouchin 59b. 6
Si la pensée a valeur d'action, une autre action est nécessaire pour l'annuler
De ce long et laborieux développement nous constatons que pour les impuretés la pensée à valeur d’action et nécessite une autre action pour l’annuler.
De même la volonté de transgresser est déjà considérée comme si la faute est déjà accomplie. La question qui se pose est que pour la Téchouva il est suffisant d’annuler la pensée, la décision de fauter l’action de la faute est effacée.
Pour les objets l’annulation de la pensée ne suffit pas il faut une action qui annule l’utilisation.
La différence est simple dans le cas des objets la pensée de l’homme rend l’objet apte à contracter la Toumaa, ce n’est pas l’artisan lui-même qui impurfie l’objet, la Toumaa est indépendante de lui. Alors que pour la faute c’est le même homme qui décide et qui transgresse.
La Guémara Yoma 86 b rapporte: Rech Lakich a dit, grande est la Téchouva qui transforme les transgressions volontaires en fautes par inadvertance comme il est dit «car tu as trébuché par ton péché» le mot péché est dit (עון) qui veut dire une faute volontaire, le mot trébucher sous entend qu’on ne l’a pas fait exprès, il y a contradiction. Répond Rech Lakich la Téchouva a changé la transgression volontaire en involontaire.
La Guémara oppose un autre enseignement de Rech Lakich qui a dit: grande est la Téchouva qui transforme les fautes volontaires en mérites, comme dit le verser dans Ezéchiel 33,19: Quand le mécréant renonce à sa méchanceté et pratique la justice et la vertu grâce à elles il vivra.
Rachi explique grâce à elles, il s’agit de toutes ses actions passées les bonnes mais aussi les mauvaises, il vivra même des mauvaises.
La Guémara répond à la contradiction, dans le premier cas il s’agit de quelqu’un qui fait Téchouva par la crainte, la gravité des fautes est atténuée, dans le second cas il s’agit d’une Téchouva par amour qui elle transforme les fautes en mérites.
Le Hassid dans le chemin des justes au chapitre quatre explique comment la Téchouva peut effacer la faute:
Il dit «en effet comment l’homme pourrait il réparer ce qu’il a déformé après la faute ? Après avoir commis le meurtre ou l’adultère comment réparer? Est-il possible de soustraire l’acte à la réalité ? » Le Rav poursuit en disant que le principe de miséricorde donne à l’homme la possibilité de faire disparaitre l’acte, s’il reconnait sa faute médite sur le mal causé et regrette définitivement son erreur il désire profondément que cet acte n’ait jamais pénétré en ce monde... ainsi le fait de déraciner l’acte de sa volonté sera considérer comme l’éradication d’un vœu et de se fait sera expié.
Le rav compare le regret d’avoir commis la faute au regret d’avoir formulé un vœu. Il y a deux manières d’annuler les vœux, d’une part le regret ( חרטה) d’avoir fait ce vœu car cela va à l’encontre de ses principes, dans ce cas le regret est total et déracine le vœu comme s’il n’avait jamais était formulé. L’autre possibilité est une prise de conscience des conséquences de ce vœu, il dit si j’avais su que cela avait de telles conséquences je ne l’aurais pas formulé.
Dans ce cas ce n’est pas un regret profond sur le vœu lui-même mais ce qui le dérange ce sont les conséquences.
Techouva par crainte ou par amour ?
On peut expliquer de la même manière la différence entre la Téchouva par crainte et celle que l’on fait par amour.
Celui qui fait une Téchouva par amour déracine l’action à sa racine car il la regrette au plus profond de lui comme pour le vœu. Mais celui qui se repend par crainte, il ne regrette l’action qu’à cause des conséquences de celle-ci, l’acte n’est pas arraché à sa racine mais uniquement de l‘intention volontaire. C’est pour cela que dans un cas la faute elle-même est élevée au niveau du mérite parce qu’en fin de compte cette prise de conscience extraordinaire de cet homme est due à la faute alors que pour l’autre cas l’action n’est que détachée de la volonté.
Pour nous aider à cerner un peu mieux la différence entre la démarche par amour de celle de la crainte, prenons un exemple. Le Zohar vol 1page 67 b rapporte: Quand Noah sortit de l’arche et constata la désolation du monde il se mit à pleurer devant Ha-Chem et lui dit: «Maitre du monde, Tu es appelé miséricordieux, il fallait l’être avec Tes créatures.» D lui répondit en ces termes : berger idiot ! c’est maintenant que tu le dis, pourquoi ne l’as-tu pas dis avant. Quand Je t’ai dit «c’est toi qui est juste devant Moi dans cette génération, Je vais amener le déluge sur le monde puis je t’ai ordonné de construire l’arche...Tout ce temps que je t’ai donné,Je te l’ai donné pour que tu implores la miséricorde en faveur des créatures etc.». On remarque que Noah réagit à la destruction du monde en constatant les résultats. Il se met alors a exprimé une prière tardive. Ha-Chem le qualifie de «berger idiot» qui n’a pas sut protéger son troupeau.
Plus loin le Zohar fait la comparaison avec Abraham, rabbi Yohanan dit: Viens voir la différence entre les justes d’Israël et Noah. Noah n’a pas protégé sa génération alors que Abraham à l’ instant où D lui dit qu’Il va punir la ville de Sedom il pria pour leur survie ...puis vint Moché qui pria pour le peuple etc.... La génération du déluge a fauté, elle mérite une sanction, le juste doit intervenir pour la protéger, quelle doit être sa démarche ?
Faisons une parabole, un enfant a fait une très grosse bêtise, son père se saisit d’un bâton pour le corriger. La maman assiste à la scène, et à chaque coup que l’enfant reçoit elle implore son mari de cesser, qu’elle en est la raison? Il est évident que la maman souffre de voir les douleurs de son fils. Elle supplie le père d’avoir un peu de miséricorde pour son enfant. Le père lui répond, tu ne vois que le bras de la sanction, mais ne vois tu pas ma douleur et ma peine, quand je frappe mon enfant? Le geste de la punition cache à l’intérieur de lui l’amour du père et la compassion qu’il a pour son fils. Noah ne voit que les coups et les blessures qu’ils laissent sur le corps meurtri de l’enfant. Abraham s’adresse à D lui disant, Mon D quand Tu sanctionne je ressens la souffrance que Tu éprouves en étant obliger de sanctionner.
Abraham ne prie pas pour les souffrances des hommes, mais pour les «douleurs» de D quand IL est dans l’obligation d’exprimer la rigueur. Ha-Chem est le D de la miséricorde absolue, quelle «peine» Il doit avoir de châtier les méchants. Abraham prie pour que les miséricordes débordent au dessus des rigueurs, pour qu’ils ne s’expriment pas. Toi Mon D, qui est la bonté il ne Te sied pas de sanctionner. La démarche de notre père Abraham est celle de l’amour, Il aime D à tel point qu’il fait tout pour que D n’exprime que son amour et non pas la rigueur.
Noah ne réagit que par rapport aux conséquences et il met la responsabilité de la destruction sur Ha-Chem, Tu es la Miséricorde il fallait l’appliquer. La démarche de Noah est celle de la crainte. Nos maitres ont mentionné qu’il y a quatre degrés d’expiations des fautes.
La Guémara Yoma86 a cite: Rabbi Matia ben Harach demanda à rabbi Elazar ben Azaria, quand ils étaient à Rome. As-tu entendu les quatre sortes d’expiations que Rabbi Ychmael enseigne?
Il lui répondit il y en a trois associées à la Téchouva.
- Celui qui n’accomplit pas un commandement positif, la Téchouva seule lui procure le pardon.
- Celui qui transgresse un interdit de façon active. La Téchouva suspend la faute et Yom kippour le pardon.
- Celui qui transgresse un interdit pour lequel on est passible du retranchement ou d’une peine capitale. La Téchouva associée à kippour suspendent la faute les épreuves de ce monde procurent le pardon.
- Celuiqui a offensé le Nom de D. La Téchouva plus Yom Kippour et les souffrances suspendent la fautes, le pardon est obtenu à la mort.
Le Rav Hida sur cantique5, 8: précise que ces quatre degrés d’expiation ne s’appliquent qu’à ceux qui font une Téchouva parla crainte, mais ceux qui font Téchouva par amour, l’annihilation des fautes est immédiate. Il semble que la source de cet enseignement est le suivant:
Le Meharcha sur Yoma 36 b, met en parallèle ces quatre degrés avec les quatre réponses concernant le pécheur. La question posée est, quel doit être le verdict de celui qui faute?
- La sagesse répondit par le verset des proverbes 13,21: Le mal poursuit les pécheurs.
- La prophétie répondit par le verset dans Ezéchiel 18, 4: L’âme pécheresse mourra:
- La torah répondit qu’il apporte un sacrifice et il sera pardonné.
- Ha-Chem répondit, qu’il fasse Téchouva comme dit le verset dans Osée 14,3. Et il est dit dans les psaumes25 :L’Eternel est bon et droit Il montre le vrai chemin aux pécheurs.
La réponse de la sagesse correspond à la transgression volontaire qui nécessite des souffrances pour l’expiation.La réponse de la prophétie correspond à celui que s’est rebellé la mort lui procure le pardon. La torah parle de celui qui faute involontairement, il doit faire un sacrifice pour obtenir le pardon. La réponse de D ne nécessite aucune autre chose que la Téchouva, ni sacrifice ni souffrance ni la mort, puisqu’il est dit L’Eternel est bon.
On peut dire que la Téchouva par la crainte est «calculée», rationnelle, elle reste sous l’emprise des règles de ce monde l’homme ne se laisse pas aller entièrement à D. Dans l’autre cas la Téchouva atteint les niveaux les plus hauts parce que cet homme s’abandonne totalement à Ha-Chem.
La Téchouva ressemble à une montagne que l’on doit gravir, elle possède des échelons qui permettent d’atteindre le sommet, mais elle a aussi un ascenseur qui permet d’y arriver directement. Ce sont les deux volets qui la composent. Le premier est la méditation, la réflexion, la décision, et ledeuxième la mise en pratique, il va falloir changer énormément de choses dans notre vie et cela au quotidien. Notre décision nous amène directement au sommet. C’est de cette Téchouva dont parle le Hassid! Les échelons sont alors disposés horizontalement, les difficultés s’aplanissent et ne sont plus infranchissables, l’impossible devient réalisable.Si notre décision de Téchouva est fonction de notre volonté de changement de nos actions c'est-à-dire du nombre d’échelons, ce n’est pas une réelle Téchouva.Mais la Téchouva est la décision sans calcul c’est elle qui détermine notre capacité à tout transformer dans notre vie. C’est de cette manière qu’on réussit sa Téchouva.
Suite : analyse du Vidouy, des confessions page 10 et suivantes
https://docplayer.fr/60438704-Les-supplications-sommaire-les-supplications-1-la-techouva-2-la-confession-des-fautes-l-action-de-repentance.html
|
|
Le problème du pardon
Armand Abecassis, à Davar
Question difficile sur le plan de la pensée et de l'existence
Sur le plan rationnel et philosophique, la raison ne connaît pas le pardon, elle ne peut le justifier par un raisonnement, comment la raison peut-il lier l'humiliation au pardon.
Le discours juridique ne laisse pas de place non plus au pardon, car il a pour objet d'établir la culpabilité pour décider la sanction, ou l'acquittement. Le tribunal a pour fonction de rendre justice et non de pardonner, le pardon n'est pas un acte juste. Les circonstances atténuantes ne sont pas un pardon. Pardonner n'est pas excuser.
Le pardon n'est pas compréhensible dans l'expérience humaine, on exige que ce qui a été détruit soit réparé. La vie sociale deviendrait irréalisable si les fautes commises étaient pardonnées en tout temps et tout lieu. Dans les temps messianiques, on restera faillible vu que nous avons été crée comme cela.
Comment oublier l'humiliation subie, pardonner ce n'est pas oublier et n'est pas excuser. Le pardon exige de ne pas oublier.
Il n'y a pas d'impardonnable, ce serait parfois aux morts à pardonner, pas à nous. Pardonner, ce serait ce pas suppléer aux insuffisances de la justice ? La justice seule, exclusive, ne peut pas fonder le lien social, une société fondée sur la justice pure rendrait impossible la relation humaine, quelque soit les idéologies fondées sur la justice, elles sont vouées à l'échec, elle rendrait la vie impossible.
Même Dieu a du rajouter la miséricorde à la justice. La société messianique ne sera pas qu'une société juste.
Il reste la conscience éthique, pour pardonner, cela ne signifie pas qu'il faut croire en Dieu, pardonner c'est faire appel à un au delà, à un ailleurs, car l'existence ne laisse pas de place au pardon.
Pour pardonner, il faut faire appel à une espérance, à une attente, à une spiritualité au de la de la pensée. C'est à l'au delà, cet ailleurs à qui il faut faire appel, pour lui demander de faire une place à la notion de pardon. Le pardon est un acte de volonté, c'est à dire que la volonté est transcendant à la raison, et c'est elle qui décide, par rapport à des valeurs qui transcende les idées, les concepts.
Le judaïsme, n'est pas un intellectualisme, c'est un volontarisme.
Ce qu'on demande à l'homme c'est sa volonté "Que ta volonté soit-faite", Jésus a pris cela dans l'enseignement juif, le pardon est une illustration de la transcendance de la volonté par rapport à la raison, et ce n'est pas la raison qui décide.
Moïse casse la loi après le veau d'or, car si on a la loi, la justice veut l'extermination de tous, donc pour réparer et couvrir on doit casser la loi. C'est une réparation.
La Amida, prière juive dit que Dieu existe, série de bénédictions :
4 ième bénédiction la connaissance
5 ième le repentir
6 ième le pardon
Chaque matin on dit le tah'anoun... la liste de nos fautes
kippour un jour de pardon...
|
|
Edouard Robberecht maître de conférence en philosophie juive
Pendant les trois prières de la journée, matin, après midi, soir on a une prière très importante, qu'on lit debout en silence, et qui est répétée par l'officiant si 10 hommes sont réunis, c'est la Amida, ou Choné esré... les dix huit bénédictions, mais parfois il y en a 19. Ici, vous avez les 4 ième, 5 ième et sixième d'entre elles.
4 : Connaissance :
Toi qui a donné à l’homme l’intelligence et enseigné à l’humain le discernement, donne nous l’intelligence, le discernement et la sagesse.
Béni sois-Tu, Adonaï, qui donne la connaissance
5 : Retour ou réponse :
Fais nous revenir à ta Torah et rapproche nous de ton service, notre Roi. Ramène-nous à un repentir complet devant ta face.
Béni soi-tu, Adonaï, qui accueilles le retour (repentir Techouva).
6 Pardon :
Pardonne-nous car nous avons manqué. Acquitte nous, notre Roi, car nous avons péché. Car tu es un Dieu bon et indulgent.
Béni sois-Tu, Adonaï, qui donne le pardon en abondance. (on peut traduire par prendre en pitié)
La connaissance, et le retour peut aller vers le pardon.
Slah' lanou pardonne nous au sens strict. Il y a beaucoup d'expression pour dire "pardon", et elles ne sont pas équivalentes. Jamais l'homme ne pardonne dans le sens de Slih'a.
La connaissance, "Adam connu Eve sa femme", la Daat dans la cabale, c'est l'axe central des sephirot, entre l'infini et l'homme.
On prie pour la relation qui nous permet de prier. C'est par ce que je prends conscience de vivre dans une relation qui me dépasse que je peux prier, je prie pour que cette relation continue. C'est la sagesse et l'intelligence de cette relation. On est jamais sage ni intelligent, on cherche la sagesse et l'intelligence chez les kabbalistes. Il y a une dynamique relationnelle qui est la base de la prière.
Le retour
Après le veau d'Or, Moïse voit Dieu qui passe, mais il est en retard, il est déjà passé. J'essaie de me réhausser à la hauteur de la relation qui n'est déjà plus. Une réponse à un appel qui me précède.
Je suis le serviteur d'un appel dont je ne suis plus maître
Le pardon
N'étant pas à la hauteur de l'appel, j'ai cassé la relation, et volontairement agit contre la relation, quelque chose s'est très mal passé, à cause de moi. J'ai commis des actes inexcusables. Pour relancer la relation, j'ai demandé pardon. Le pardon est dans le cadre d'une relation inter-personnel, il n'est pas général, il est généreux, mais pas général. Un état ne peut pas demander pardon.22'
כפרה Kapara couvrir est différent נשאת נָשָׂא Leasset, porter, élever, supporter, se marier, pardonner... celui qui porte la faute, c'est pas celui qui pardonne. On la porte que par rapport à une relation spécifique. Pour comprendre le pardon, il faut sortir de l'universel. Il faut entrer dans l'utopie de la relation inter-personnelle. Sortir du monde, c'est mélanger pardon et excuse.
Il n'est de pardon que de l'inexcusable.
L'excuse, quand on dit je m'excuse, cela veut dire, je n'ai pas besoin de vous pour me faire pardonner. Cela veut dire, je sais que je vous embête, mais je n'ai pas le choix.
Quand je vous dit, "pardon, je m'excuse", cela veut dire que je ne vais pas vous embêter trop souvent.
Quand je dis "excusez moi", c'est déjà mieux, il y a une demande, l'autre a un certain droit sur vous. 28'
Il y a dans cette phrase un impératif. Quand vous dites pardon, vous pouvez aussi devenir agressif, pardon ! ! Je vous présente mes excuses, c'est correct, c'est à vous de décider s'il faut m'excuser ou non, "Je vous demande de m'excuser" car les circonstances m'ont contraint à ... les circonstances extérieures m'ont amené à vous causer du tort, donc prenez en considération le contexte.
L'excuse justifie les choses,
et ne met pas en cause la personnes qui a fauté. C'est excusable, mais ce n'est pas pardonnable. Vous m'expliquez que vous n'avez pas pris les précautions, ces circonstances je justifient pas le retard, par contre je peux vous pardonner.
La culture de l'excuse dit, il n'y a personnes, rien à voir, circulez, ce sont les circonstances. Excuser c'est expliquer par le contexte général du monde, je ne suis plus personne. Je ne suis pas responsable. *n'étant pas responsable, il n'y a pas de pardon possible. Les nazis sont excusables, ils ont été embarqués dans une idéologie qui les a conduit à faire ceci ou cela, ils sont victimes, tout le monde est victime. Tout le monde est jouet de l'histoire, les uns sont tombés du côté des bourreaux, les autres des victimes, ils ne sont pas responsable. C'est l'acte d'un déséquilibré, donc personne n'est coupable, tout le monde est excusable. Seule l'histoire est une force. Pourquoi revenir sur la mémoire, car l'histoire est un accident, un hoquet de l'histoire, l'humain a agit comme ça, mais ce n'était pas l'humain, ce sont des déséquilibré. L'excuse est une tentation, expliquer le mal par le contexte c'est le diminuer.
On se cache derrière la totalité pour ne pas avoir de responsabilité soi-même.
Comment sortir de cette inhumanité de l'excuse pour avoir accès au pardon ?
Dans la torah, ce n'est que le cinquième jour qu'émerge la seconde personne du pluriel, ce n'est pas encore une parole directement adressé. Comme si du côté animal, il y avait déjà une attente de relation. Le sixième jour, on passe du vous au nous. Faisons l'homme, le je et le tu n'est pas encore là. Verset 1-28 on lit Veyomer lahem à eux .
Il faudra attendre le shabbat pour atteindre le tu, C'est au 2-16 qu'on a la première émergence du tu, c'est le premier commandement,
16 L’Éternel-Dieu donna un ordre à l’homme, en disant: "Tous les arbres du jardin, tu peux t’en nourrir. Mon je, mangé.. s'il n'y a pas de "je" il n'y aura pas de "tu", ils émergent dans la première mitzva. Ceci est constitutif de la personne humaine;
Le commandement est constitutif de l'humain comme personne.
C'est le commandement qui m'économise l'excuse, et me permet le pardon. Pour être pardonné il faut être inexcusable. 51'
Le pardon n'a de sens que dans le cadre du commandement.
Adam ne rencontre pas Eve, il dit "celle la est la chair de ma chair" dans la relation, il y a objectivation d'Eve, il parle d'elle, il ne lui parle jamais. Il faut attendre Abraham pour qu'un homme parle à une femme. (20 génération). Le midrache dit qu'il a mal parlé. Il se cache ensuite, il n'accepte pas sa responsabilité, c'est pas moi, c'est elle ! et elle dit, c'est pas moi, c'est lui ! ! Êtes vous sûr qu'on ne se cache pas aujourd'hui derrière les arbres ? Chaque fois que quelqu'un dit "hinéni" ! c'est un homme, contrairement à Adam qui se cache derrière les arbres.Chaque fois que quelqu'un dit hinéni, il est fils d'Abraham, mais on est davantage fils d'Adam, et on se cache.
Quand on s'attaque à tout, on ne s'attaque à rien. Quand on est pas capable d'être présent dans notre vie, notre vie pas celle d'un autre. Un autre façon de se disculper est de dire, tout le monde est coupable, donc personne n'est coupable Les responsabilités sont diluées, et on ne fait rien.
Une autre manière de se défiler est de dire, tout le monde est une crapule, on déshumanise la relation personnelle à l'autre.
Je ne suis pas parfait, vu que je dois changer mon fusil d'épaule en fonction de mon contacte.
Pendant 2000 ans, on a voulu réduire l'autre à l'image qu'on avait de lui. Mon moi personnel va devoir évoluer pour être capable d'avoir une relation.
Le premier commandements de ne pas manger, le premier texte demande de mettre des limites à la violence. Changer ses propres relations au monde qui nous entoure. Je n'attend pas à ce que le messie vienne de l'extérieur pour me sauver, mais je travaille pour qu'il puisse venir.
Le pardon n'est compréhensible qu'à travers la relation.
C'est par une relation inter personnel que le pardon est possible. Je ne peux pas pardonner que par ce que l'autre à fait du mal, a mis à mal la relation, et en dehors de cela je n'ai pas à lui pardonner. C'est la relation qui porte le pardon possible. וְנָשָׂאתִי Je porterai la faute (Gen 18-26)
Comme se faire pardonner de ce qu'on a fait ? Première faute, l'homme mange le connaître, comment porter cette faute. Adam mange la relation avec l'autre.
Joseph est ses frères est une fraternité réparée. Joseph n'est pas indemne de la faute, dans une fratrie, il y en a toujours un qui se croit supérieur aux autres. Joseph a oublié l'alliance. Simon et Lévi voulaient le tuer, Ruben et Juda s'y sont opposé. Joseph va provoquer tout un processus de Techouva pour les amener à leur faire demander pardon. Demande express de son père d'aller voir la paix de ses frères. Il va ramener ses frères à la période de leur faute. Joseph veut se faire reconnaître face à face, il veut une relation de paix. Il va demander à être seul. Dépasser la faute, il va s'assurer que ses frères n'ont plus envie de le tuer. S'inspirer de Joseph pour les relations judéo-chrétiennes; |
|
Débat sur Facebook
Mivy : Avis aux hébraïsants et aux spécialistes de la torah, j'ai fais un exposé sur le péché et le pardon, et pour le mot péché, j'ai trouvé plusieurs mots, en particulier 3 ont réussis à retenir l'attention des commentateurs que j'ai lu :
חֵטְא 'h'et
עָווֹן. Avon
פֶּשַׁע Pécha
Le mot pécha signifierait presqu'une trahison, le mot avon supposerait un acte délibéré, et h'et une faute intentionnelle ou non, Armand Abécassis semble penser qu'il n'y aurait pas d'échelle de gravité entre ces mots.
Par contre j'ai trouvé aussi deux autres mots
אָשֵׁם Achem
עֲבֵרָה Averah
Qui sont généralement définies comme culpabilité, et transgression.
****
De ceci je remarque le mot pécha, qui évoque le mot péché, or l'académie française refuse de reconnaître la moindre origine hébraique à un mot français, et fait venir ce mot de peccatum dont elle ignore l'origine. (Pour moi les mots ont plusieurs origines, comme nous avons tous des identités multiples)
Quelqu'un a-t-il des idées sur l'importance des nuances entre ces mots ? sont-ils hiérarchisés dans la gravité ? ?
Si vous pouviez m'apporter un peu de lumière, je vous en serais reconnaissant ! !
Lisa Elkaïm : פשע. פשיעה: crime delinquance (pécha)
עוון -כפרת עוונות péchés
.fauter faute פשע
חט עברה יותר קלה מעוון אשם coupable Accuse
Emmanuel Attyasse Bonne lecture :-) Les fautes involontaires (Sur juif.org)
Oui l'hébreu est très riche en signification.
Mais quelle échelle cherches-tu à établir?
Het חטא serait plutôt utilisé par rapport à D-ieu
Avon pour une faute avec nous-même et notre système de valeur.
Pecha פשע se dirait d'une faute envers les autres.
Avira עבירה se dit d'une faute par rapport à un système de lois (et cela inclut la délinquance)
Quant à la ashema אשמה la culpabilité je dirais qu'il s'agit d'une autre notion pas toujours en rapport avec les actes précédents....
On peut se sentir coupable même si on n'a rien fait de mal....
Jean Taranto Très intéressant. Je sollicite l'avis de Nissim Sultan. J'ai aussi entendu dire que le mot hébraïque pour péché signifiait "ratage" ou "déviation" au sens balistique du terme : un action ou intention déviée de sa cible : jauge/jugement faussée. La "discordance"
Hananel Prin Cher Michel une petite aide périphérique . PÉCHÉ.
Bloch et Wartburg : Dictionnaire Étymologique de la langue Française.
PÉCHÉ . Lat., peccatum " Faute ", qui a pris dans le lat. ecclésiastique. le sens partic. de " faute contre la loi religieuse ".
PECCATUM
Felix Gaffiot : Dictionnaire illustré LATIN FRANÇAIS
PECCATUM, i, n. (pecco), faute, action coupable, crime : Cic. Ac.1, 37;Virg. En. 10, 32... //
faute, erreur : Cic. Tus. 3, 47 ...
P.s J’ignore tout du latin, à l’exception du mot (éclé.) AMEN. !
Jean Taranto AMen est de l'héb. "Emouna" = foi
Janine Gueta Khaf mipesha. Innocent
Michaël Lévy Tout à été dit.
Sache toutefois qu’en hébreu moderne, H’et est une contravention (une faute mineure), Avon un délit et Pesha un crime.
Ashem est un état (fautif) et Avéra une action (la faute)
La racine di mot Peccatus se retrouve en Sanskrit ancien, en arabe, en français, en perse.
Tout comme Tsar, César, Shah, Cheikh, Kaiser... c’est un mot qui a traversé les frontières et il est fort probable que le Pesha hébreu et le Peccatus latin aient la même origine
Marlène Abouaf Je crois pouvoir te dire que AVÉRA c’est exactement le contraire de MITZVA....
Michaël Lévy Contraire de Héanout plutôt
Héanout contient la même racine que le mot Laanot (répondre)
Mitzva signifie commandement ou injonction, sans connotation positive ou négative |
|
Les fautes involontaires
source : http://www.juif.org/
Cette Hala'ha est dédiée à la guérison totale de Gavriel Yossef Ben Leah (enfant de 10 ans renversé par une voiture), ainsi que qu'à celle de mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Sim'ha
QUESTION
Pourquoi l'homme doit-il demander pardon à Hashem sur ce qu'il a fait sans intention, c'est-à-dire de façon involontaire, alors qu'il n'existe pas d'homme juste sur terre qui ne fait que le bien sans commettre de faute, et il est impossible à l'homme de ne pas commettre quelques fautes sans y avoir porté attention. Pourquoi avons-nous donc le devoir de nous repentir même sur ce type de fautes ?
Il est enseigné dans la Guémara Yoma (36b) :
Rabbi Meïr dit : «Quel est l'ordre du Vidouï (aveux des fautes) ? »
On doit dire : « J'ai fauté volontairement (Avon) ; j'ai fauté par rébellion envers Toi (Pesha') ; j'ai fauté involontairement (Het) » selon l'ordre respecté au sujet du bouc qui était envoyé du haut d'une falaise le jour de Yom Kippour, et qui servait d'expiatoire aux fautes d'Israël :
« Il (le Cohen Gadol) avouera sur lui les « Avonot » (fautes volontaires) des enfants d'Israël, ainsi que tous leurs « Pesha'im » (fautes par rébellion) et leurs « Hataïm » (fautes involontaires)? »
C'est à partir de là que nous apprenons l'ordre du Vidouï.
Mais les Ha'hamim objectent et pensent que l'ordre du Vidouï est :
« J'ai fauté involontairement (Het), j'ai fauté volontairement (Avon), j'ai fauté par rébellion envers Toi (Pesha') ».
En effet, le terme « 'Het » désigne les fautes involontaires, comme il est dit : « une personne qui fauterait ('Het) involontairement' ».
Le terme « ?Avon » désigne la faute volontaire, comme il est dit : « Cette personne sera retranchée, sa faute (Avon) en elle ».
Le terme « Pesha' » désigne la rébellion, c'est-à-dire, le niveau le plus grave de la faute, comme il est dit : « Le roi de Moav a fauté envers moi (« Pasha' Bi ») ».
Or, puisqu'il n'est pas juste d'avouer des fautes commises de façon involontaire après avoir avoué des fautes volontaires et de la rébellion, par conséquent, le plus juste est de dire : « j'ai fauté involontairement (Het), j'ai fauté volontairement (Avon), j'ai fauté par rébellion envers Toi (Pesha') ».
Nous savons que la Hala'ha est fixée selon l'opinion des ?Ha'hamim.
De même, le roi David dit : « Nous avons fauté (Het) avec nos parents, nous avons fauté volontairement et nous avons fait preuve de mécréance. ».
Nous pouvons constater qu'il a placé le « ?Het » (faute involontaire) devant le « ?Avon » (faute volontaire).
Nous voyons à partir de tout cela que le « Het » désigne la faute involontaire, et le « Avon » la faute volontaire, et malgré cela, selon Rabbi Meïr, l'homme doit d'abord avouer ses fautes volontaires et ensuite ses fautes involontaires.
Nous devons donc comprendre la raison de Rabbi Meïr, puisque la logique voudrait d'abord placer la faute involontaire avant la faute volontaire, car il n'est pas correct de demander pardon d'abord sur la chose grave et ensuite sur la chose moins grave.
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita explique cela en disant que la raison de Rabbi Meïr réside dans le fait qu'en réalité l'homme n'aurait pas à demander pardon pour des fautes commises involontairement puisque, comme le dit notre question, il n'existe pas d'homme sur terre qui accomplit le bien sans commettre la moindre faute, et il est inconcevable qu'un homme ne se heurte pas une seule fois dans sa vie à une quelconque faute par inattention.
Mais en réalité, si l'homme était un véritable Tsaddik, et qu'il se comportait dans le moindre de ses actes selon le chemin de la Torah, aucune forme de faute ne se présenterait devant lui, pas même une faute involontaire, car il est inconcevable qu'un juif qui possède en lui une âme sainte puisse commettre la moindre faute, même par inattention, excepté s'il a commis auparavant une faute de façon volontaire et de son plein gré, car à ce moment-là, son âme est souillée et entachée, et de ce fait, il peut en arriver par la suite à commettre des fautes de façon involontaire. D'une certaine façon, la faute volontaire fragilise l'individu et l'expose plus facilement à la faute involontaire.
Notre maître rapporte que le Gaon MAHARAM ALSHI'H explique lui aussi dans ce sans en ajoutant que l'âme de l'homme ne peut normalement pas arriver à la moindre faute, et si l'homme commet malgré tout des fautes involontaires, c'est en raison des fautes volontaires qu'il a commises.
C'est pourquoi le roi David dit : « J'avoue mon « Avon » (faute volontaire), mais je me soucis de mon Het (faute involontaire) ».
Car après s'être heurté à la faute volontaire, j'ai de quoi me faire du souci vis-à-vis de ma faute involontaire, puisque c'est le volontaire qui provoque l'involontaire.
C'est donc pour cette raison que Rabbi Meïr place la faute volontaire avant l'involontaire dans le Vidouï, car c'est la faute volontaire qui entraîne la faute involontaire.
Par conséquent, chacun est tenu d'avouer ses fautes et de se repentir sur tous ses actes, et il ne faut surtout pas se laisser convaincre par des mensonges comme les propos de certains qui affirment : « Après tout, notre situation est correcte' ».
Ou bien « Si tout le monde était comme moi, le Mashia'h serait déjà arrivé? ». Car il n'en est rien et qui peut imaginer la profondeur de la justice «Hashem »
Chacun doit se repentir de façon sincère, en particulier des fautes commises de façon volontaire, et grâce à cela, Hashem le préservera de toute faute, même involontaire.
Qu'Hashem accepte favorablement notre repentir. |
|
חטא הוא השוגג עוון הוא המזיד עושה חטא אך נהנה ממנו ופושע הוא המורד עושה החטא אף על פי שאינו נהנה ממנו כדי להכעיס להכעיס וכדומהו |
|
le h'et est une faute non intentionnelle שָׁגַג Avon est une faute volontaire מֵזִיד, une faute dont profite. Pécha, c'est un acte de rebellion, c'est une faute dont il ne tire pas profit. (לְהַכְעִיס de mettre en colère)le but est d'irriter etc.... |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|