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Un lien directe entre le guide
et le peuple ne remplace pas une équipe compétente où de la liberté
d'expression, nait les confrontations, d'où jaillissent les étincelles qui
illuminent le progrès.
Les dirigeants du Venezuela, ont distribué la richesse aux plus démunis, et, écarté ceux qui militaient pour une gestion rationnelle du pays. Le Venezuela s'est effondré en même temps que ses dirigeants tentaient d'exporter la révolution à l'étranger. Les Etats Unis leur ont coupé les vivres, et poussent à un changement de régime. Le président Maduro tiendra aussi longtemps que l'armée lui restera fidèle. |
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L'amérique
latine semble avoir du mal à sortir de ses malédictions, en alternant
dictatures militaires, révolutions, et contre révolutions, malgré des
richesses naturelles exceptionnelles, le sous continent n'a pas réussis à ce
jour, à réunir les conditions indispensables pour faire émerger des pays
stables, riches et puissants.
Une
(très) rapide histoire du Venezuela
L'histoire
du Venezuela (*) n'échappe pas à la règle, c'est par la guerre qu'il devint
indépendant en 1811, puis des révolutions et contre-révolutions
déchirèrent le pays de 1830 à 1848, après une période de dictature, le pays
subit une terrible guerre civile jusqu'en 1870.
Antonio Guzman modernisa le
pays avec une poigne de fer, jusqu'en 1888, puis une série de dictateurs
prirent le pouvoir, les généraux se succèdèrent, Juan Vicente Gómez,
conserva le pouvoir de 1908 à 1935. Sous son régime débuta l'exploitation des
gisements de pétrole, découverts dès 1840, et qui favorisa l'essor économique
du pays.
Ce n'est qu'en 1945 que commença une ouverture démocratique, hélas
de courte durée, en 1953, Pérez Jiménez instaura une
nouvelle dictature. En janvier 1958, il fut renversé et remplacé par le président Betancourt, qui mena une politique de réformes et de modernisation
de l'agriculture et du secteur industriel. Mais il dut faire face à un
malaise social qui provoqua des émeutes pendant toute l'année 1961. Celles-ci
furent fomentées à la fois par l'opposition d'extrême droite et les
révolutionnaires cubains.
En
1974, le pouvoir échu à Carlos Andrés Pérez. Celui-ci tenta d'améliorer les relations avec les pays
voisins du Venezuela et suivit une ligne de plus en plus indépendante
vis-à-vis des États Unis. Il exprima ouvertement son hostilité envers la
dictature du et renoua les relations diplomatiques avec Cuba.
Enfin, son programme économique se caractérisa par la nationalisation de
l'industrie du fer et de l'acier, en 1975 et de l'industrie pétrolière, en
1976.
En 1992, le pays a subit deux tentatives de coup d'état
militaire, en décembre 1993, le nouveau président
élu, Rafael Caldera suspendit les garanties démocratiques pour faire face à la
crise économique et aux manifestations, et en 1998, Hugo chavez gagne les élections législatives et présidentielles.
Hugo Chavez a profité des cours du pétrole qui se sont
enflammés et le Venezuela a disposé d'une manne financière très
importante qui lui permettra de se lancer dans un vaste projet de
restructuration sociale et d'aides aux plus démunis. Allié
de Cuba, il soutient à travers toute l'Amérique Latine des mouvements de
combat contre la main mise des États Unis sur la plupart des économies de la
région. Il se noue d'amitié avec les pires ennemis des USA, la Russie, la
Chine, l'Iran. (Voir sur Mivy) . Lorsqu'il meurt, en 2013, la fête
est finie. Les cours du pétrole se sont effondrés, les États Unis appliquent
des sanctions, et le Venezuela est en grande difficulté.
Il avait su se faire aimer par les plus modestes, car il a
réduit la misère, en 14 ans, la part de la population touchée par la pauvreté
a reculé de manière spectaculaire passant de 50 à 29%, selon l'ONU. Mais il a
su se faire détester par beaucoup d'autres en raison de ses atteintes
inacceptables à la liberté, et de son incapacité à assurer le développement économique. |
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Nicolás
Maduro veut sauver la "révolution bolivarienne"
Nicolás Maduro est un ancien
militant syndicaliste, qui était chauffeur de bus de son état, puis il a fait
une brillante carrière sous Hugo Chavez, (qui lui même n'avait pas fait d'études vu qu'il était entré à l'armée à 18 ans); il est devenu son bras doit, et son héritier naturel dès sa
mort en 2013.
Il a de suite provoqué des élections présidentielles pour
asseoire sa légitimité, et a été élu le 14 avril
2013, de justesse avec 50,66 % des voix
!
Le 6 décembre 2015 lors d'élections
législatives, les "libéraux"; ses adversaires gagnent le
parlement. Alors , Nicolas Maduro provoque la réunion d'une assemblée
constituante, le 30 décembre 2017 afin de pouvoir gouverner malgré les députés. La
campagne électorale donne lieu à des déchaînements de violence de part et
d'autre, y compris l'assassinat de candidat par des commandos para militaires
de droite, et peut-être de gauche.
L'opposition n'ayant proposé aucun candidat, la constituante est entièrement
dévouée à Nicolas Maduro. Fort de cette victoire, il a organisé dans la
foulée des élections présidentielles anticipées pour le
20 mai 2018, elles se déroulent dans
un climat de violence extrême.
Nicolas Maduro est réélu pour sept ans, avec cette fois 67,7
% des suffrages. Mais ! La principale coalition
d'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), n'a pas participé pas à
cette élection, faute de conditions réunies « pour un scrutin libre,
démocratique et transparent ». : « Pour pouvoir gagner, Maduro a dû
écarter de son chemin ses deux rivaux de plus grande envergure :
Leopoldo López, qui accomplit une peine de prison domiciliaire de 10 ans,
et et Henrique Capriles Radonski qui fut interdit de participation
par une décision de la Contraloría General de la République. Tous deux le
dépassaient amplement dans les préférences de l'électorat.» (b).
En réaction,
l'Union Européenne a pris des sanctions contre le régime en place à Caracas,
l'UE a mis un embargo sur les livraisons d'armes pouvant servir à la
répression, et a déclaré un certain nombre de caciques du
régime interdit de séjour sur le territoire de l'union, et des avoirs
ont été gelés. L'Union exige dès cette date, de nouvelles élections. |
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La
situation économique n'a cessé de se dégrader
Hugo Chavez avait choisi de dépenser la manne pétrolière pour
subventionner la consommation et les importations de biens de consommation.
Ce faisant, il a tué l'industrie manufacturière de son pays et sacrifié les
investissements. Il a licencé les ingénieurs et les ouvriers qualifiés, pour
les remplacer sur des critères politiques. Résultat des courses : le
Venezuela est incapable de raffiner son pétrole et doit payer les majors
américaines pour le faire. Peut-on voir un lien entre cette hostilité envers
les gens diplômés et le faible niveau d'instruction de Nicolas Maduro ? |
Avant la crise, le Bolivar, était stable, voir sur-côté de 20 %
par rapport au Franc. Le pétrole était le socle de la force du pays. Il
attirait les ruraux s installés dans des "ranchitos" (favelas
locales) au dessus de Caracas, lesquels ruraux délaissant les cultures ont
rendu le pays importateur non seulement de produits alimentaires mais de
toutes sortes de biens payés avec les revenus du pétrole.
Un dixième des 31 millions d'habitants ont fuit le pays depuis
l'avènement de Nicolás Maduro en 2013, en 2018, ils étaient de 5500 par jour
à s'en aller et on s'attend à pire pour 2019, alors que les voisins ont
tendance à fermer leurs frontières.
Les
effets les plus visibles de la crise portent sur l'inflation devenue
incontrôlable.
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Prix d'une tasse de café au lait à Caracas depuis un an (« Café Con Leche Index ») Bloomberg
Le 20 Aout 2018, la banque du Venezuela a crée une nouvelle
monnaie, le Bolivar Souverain, qui vaut 100 000 Bolivars, mais
l'opération devra prochainement être renouvellée car on s'attend à
l'apocalypse pour 2019. Dire qu'en 2017, l'inflation n'était que de 700
% on regrette le bon temps ! |
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Les États Unis sont ils coupables ?
Hugo Chavez et Nicolas Maduro au Venezuela, la Bolivie d’Evo Morales, Cuba, et le Nicaragua de Daniel Ortega forment le coeur de cible de l'hostilité réciproque avec les États Unis. Les USA veillent au grain, et seraient impliqué dans la chute de certains gouvernement "rose bonbon", comme le Brésil.
Depuis 2017, il est interdit de participer à tout nouvel investissement direct dans le pays. Citgo, compagnie pétrolière Venezuélienne basée aux Etats-Unis où elle a des activités de raffinage et dispose de stations-service, ne peut plus en outre rapatrier des dividendes ou des bénéfices à Caracas.
En supprimant toutes les sources de financement potentielles, à l'exception de celles émanant de la Russie ou de la Chine, les apports en financements, qui ont déjà chuté de plus de 75 % ces cinq dernières années, se sont encore amoindris "à des niveaux effrayants" (3) . Et si la Russie ou la Chine, les deux principaux créanciers, venaient en aide à Caracas, les marchés devraient rejeter les obligations non libellées en dollars autorisées par la toute-puissante Assemblée constituante.
Outre le pétrole, le Venezuela extrait de l'Or, il était stocké en Suisse, mais vu le climat, et les pressions américaine, il est désormais raffiné en Turquie et rapatrié au Venezuela. En effet John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a précisé que le président américain a interdit aux ressortissants américains d’entretenir des relations d’affaires liées à la vente d’or depuis le Venezuela.
« Les nouvelles sanctions viseront les réseaux qui interviennent dans les secteurs économiques Venezuéliens corrompus », et notamment, dans l’immédiat, dans le secteur de l’or, a-t-il détaillé. Aucun Américain ne pourra plus faire affaire avec le Venezuela dans ce secteur, « utilisé par le régime pour financer ses activités illégales, remplir ses coffres et soutenir des groupes criminels ».
« La troïka de la tyrannie sur ce continent ne durera pas éternellement. Comme tous les régimes et les idéologies oppressifs, elle est vouée à disparaître » a déclaré John Bolton en faisant allusion à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela.
On a beaucoup écrit sur l'hypocrisie des sanctions, qui prétendent toucher les dignitaires d’un régime mais, dans les faits, affectent en premier lieu la population. Le Venezuela n’échappe pas à la règle. 95 % des revenus d’exportation du pays proviennent du pétrole vendu par PDVSA, compagnie dont l’Etat est propriétaire. Empêcher le gouvernement d’avoir accès à ces dollars c’est, mécaniquement, lui bloquer le financement des importations de nourriture et de médicaments. Et exposer les Venezuéliens à une crise d’envergure. Une aberration humanitaire, mais pas seulement.
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Juan Giaodó se proclame président par intérim
Juan Guaidó
est un jeune député depuis janvier 2016, mais c'est le 5 janvier 2019 qu'il se fait élire président de l'Assemblée Nationale, et le 10, il déclare ne plus reconnaître Nicolás Maduro, il s'auto proclame "Président de la République par intérim" et a fait le serment suivant « Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres.»
C'est un véritable coup d'État, dans la foulée d'immenses manifestations de soutien à Juan Guaido sont organisées... suivies, par d'immenses manifestations de soutien à Nicolas Maduro. On ignore le nombre de manifestants, mais on a vu des photos montrant des foules innombrables de chaque côté.
Il est soutenu avec enthousiasme par Donald Trump, par les pays "libéraux" d'Amérique Brésil, Argentine, Colombie, Chili, Canada par exemple, alors que le Mexique, la Bolivie, le Nicaragua et l'Uruguay et bien sûr Cuba soutiennent toujours Maduro.
L' ''Union Européenne a lancé un ultimatum au président Maduro, en lui demandant de s'engager à organiser des élections libres, devant son refus, 17 pays européens ont pris position pour Juan Giado, parmi eux France, la Grande Bretagne, l'Allemagne et l'Espagne. Mais les sentiments anti-américains ont joué en Italie, en Grèce et en Irlande contre ce "coup d'État".
Ailleurs dans le monde, La Corée du Nord, la Turquie, l'Iran, la Chine, la Russie soutiennent la "légitimité" de Maduro alors qu'Israël a été un des premiers pays à reconnaître Guaido.
« Tous les frères du Hezbollah et le secrétaire général Hassan Nasrallah soutiennent le peuple Venezuélien et son leadership libre… L’intervention américaine porte atteinte aux intérêts du peuple et constitue une honte, qui doit être rayée de l’histoire humaine… La position du peuple Venezuélien contre l’intervention américaine est une position puissante et il serait impensable que nous ne la soutenions pas. » a déclaré Hassan Nassralah.
La victoire entre Maduro et Guaido viendra à celui qui saura obtenir dans la durée le soutien de l'armée, à ce jour très peu de militaires ont fait défection, aussi Maduro, même s'il perd le soutien populaire n'est pas franchement menacé.
Ce que cette crise nous dévoile
Le Venezuela est assis sur une des plus importante nappe de pétrole au monde, et si l'argent ne fait pas le bonheur, le pétrole fait le malheur quand il n'existe pas d'état assez raisonable pour le gérer, investir, et s'en servir comme un outil de développement au service du pays.
Demander à Maduro qui vient d'être élu après avoir écarté ses concurrents de refaire la même élection mais cette fois honnêtement, c'est beaucoup lui demander, quel est le chef d'état peu démocratique qui l'accepterait ? Poutine qui a été élu de la même façon le refuserait sûrement.
Ce pétrole attire la convoitise des puissances mondiales, qui espèrent bien conclure des contrats avantageux, nous avons bien vu en Lybie, la France intervenir pour soutenir les tribus de l'Est du pays, contre celles de Tripolitaine, probablement dans le seul but d'évincer les allemands qui avaient signé avec Khadafi ! !
Nous avons en ce moment un retour à la guerre froide, et les intérêts occidentaux s'opposent à ceux de la Chine. Cette confrontation masquée semble prendre de l'ampleur, surtout depuis l'arrivée de Donald Trump qui a coutume d'appeler un chat, un chat.
L'Europe tient aussi au pétrole Venezuélien, et le voir capter par les chinois ne lui fait pas particulièrement plaisir. D'ou un soutien à Guaino, qui prend pour prétexte les droits de l'homme, mais lorsqu'il n'y a pas de richesse, personnes ne s'intéresse à ces mêmes droits.
L'attitude de la Turquie, massivement derrière Maduro pose problème, on ne comprends plus ce que fait ce pays dans l' OTAN. L'OTAN est une alliance militaire dirigée par les États Unis, or Erdogan, est tout sauf un ami, l'opinion turque, formée par son chef est l'allié des pires ennemis des Etats Unis.
Si l'ingérence des États Unis a aggravé sensiblement la situation économique du pays, ce n'est pas elle qui l'a crée. Les animaux malades attirent les prédateurs, mais ce ne sont pas les prédateurs qui les rendent malade. Un régime autoritaire et violent peut écraser l'opinion un certain temps, mais si les résultats économiques ne sont pas là, tôt ou tard, les dirigeants seront évincés. Le nombre de déçus du chavisme augmente tous les jours au Venezuela, les États Unis font ce qu'ils peuvent pour cela.
Michel Lévy
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b) El País, Edicíón
América du 25 mai 2018,
(c) https://www.lepoint.fr/monde/venezuela-les-sanctions-americaines-precipitent-le-pays-vers-defaut-de-paiement-07-11-2017-2170360_24.php |
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