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Sciences et Avenir avec AFP le 05.08.2019
L'épisode caniculaire de fin juillet 2019 a été ressenti dans une grande partie de l'Europe . © LOIC VENANCE / AFP
Le mois de juillet 2019, marqué par un épisode caniculaire qui a touché toute l'Europe, a été le mois le plus chaud jamais mesuré dans le monde, juste au-dessus du mois de juillet 2016, selon les données du service européen Copernicus sur le changement climatique.
"Le mois de juillet est généralement le mois le plus chaud de l'année dans le monde, mais selon nos données ce mois de juillet 2019 est également le mois le plus chaud jamais mesuré, de justesse", a déclaré le 5 août 2019 dans un communiqué le chef du service Jean-Noël Thépaut. "
Avec la poursuite des émissions de gaz à effet de serre et l'impact sur l'augmentation mondiale des températures, des records continueront à être battus", a-t-il insisté.
Selon les données de Copernicus, le mercure est monté en juillet 0,04°C plus haut que le précédent record de juillet 2016, année marquée par l'influence d'un puissant El Niño.
Cet écart est tellement faible qu'il est possible que d'autres organismes de référence, qui collectent et analysent les données de façon un peu différente, ne parviennent pas à la même conclusion, note le communiqué. L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) n'a d'ailleurs pas encore publié ses conclusions pour le mois de juillet. Selon Copernicus, la température du mois de juillet 2019 a été 0,56°C plus élevée que la moyenne de la période 1981-2000. C'est près de 1,2°C au dessus du niveau pré-industriel, base de référence des experts de l'ONU sur le climat.
Sans le changement climatique imputable aux activités humaines, les températures qui ont frappé l'Europe de l'ouest fin juillet 2019 auraient été "environ 1,5° à 3°C moins élevées", selon les calculs d'un groupe de scientifiques publiés le 2 août 2019. Des records de température ont été battus dans plusieurs pays lors de cette vague de chaleur brève mais intense : 42,6°C à Paris et à Lingen, en Allemagne, 41,8°C à Begijnendijk, dans le nord de la Belgique, et 40,4°C dans le sud des Pays-Bas. Des températures inédites ont également été atteintes au Royaume-Uni, avec 38,7°C à Cambridge. La vague de chaleur est remontée jusqu'en Scandinavie. Or "sans le changement climatique induit par les humains, une canicule aussi exceptionnelle que celle-ci aurait eu des températures environ 1,5 à 3°C moins élevées", ont déclaré des chercheurs du réseau World
Les Observateurs.ch publié le 24/11/2018
C’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat !
Spécialiste reconnu des avalanches, le Suisse Werner Munter planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique. Et, pour lui, l’homme n’y est pour rien !
Il y a une semaine, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pointait une nouvelle fois d’un doigt accusateur l’homme et le CO2 qu’il produit comme principaux coupables du réchauffement climatique. Pour Werner Munter, spécialiste mondialement reconnu des avalanches, qui se penche compulsivement sur le phénomène depuis trois ans, « ces gens sont des imbéciles qui répètent en boucle des bêtises, le savent et sont payés pour ! » Le Bernois nous a longuement reçus dans son appartement d’Arolla (VS) pour étayer ces accusations entre une tranche de viande séchée et deux verres de Cornalin. Son diagnostic climatosceptique, loin d’être celui d’un hurluberlu, est partagé par d’éminents scientifiques dont deux Prix Nobel. Il nous l’explique. (Voir ici une liste Dont Vincent Courtillot et Claude Alègre )
Précisons tout d’abord que je ne conteste pas le réchauffement lui-même. Je l’ai d’ailleurs constaté en tant que guide de montagne en voyant les glaciers reculer. Celui qui nous fait face par exemple a perdu 100 m depuis que j’ai acheté cet appartement en 1989. En 2005, le pilier Bonatti des Drus s’est effondré à cause du réchauffement du permafrost. Ce que je remets en cause, ce sont les causes de ce réchauffement. Elles n’ont rien à voir avec l’homme ou avec le CO2 comme on nous le serine. Je suis arrivé à cette conclusion pour trois raisons.
La première, c’est tout simplement l’analyse des données climatiques reconstituées sur des millions d’années. Rien que dans les 10 000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons. Ces optima correspondent à des cycles naturels. Au Moyen Age, il était par exemple possible d’aller en vallée d’Aoste depuis Arolla avec les troupeaux car le glacier n’existait plus. Lors des deux premiers optima, le Sahara était une savane avec des lacs, des arbres et des éléphants. Avant cela, pendant des centaines de milliers d’années, il a fait plus chaud qu’aujourd’hui. Et parfois jusqu’à 7 degrés plus chaud !
Or le GIEC se concentre sur les 150 dernières années. Autant dire qu’il regarde autour de son nombril. Les reconstructions paléoclimatiques montrent aussi que, pendant des centaines de millions d’années, il n’y a pas eu de corrélations entre le CO2 dans l’atmosphère et la température sur terre.
La concentration de CO2 – qui est soit dit en passant un gaz vital et non pas un poison – dans l’atmosphère est négligeable. Il y en a un peu moins de 0,5‰ dans l’atmosphère, et au maximum 5% de cette quantité est imputable à l’homme. Pour un million de molécules d’air, il y a seulement 20 molécules de CO2 produites par l’homme. Et chaque année, notre industrialisation rajoute 4 molécules de CO2 pour chaque million de molécules d’air, mais la moitié est absorbée par les océans et les plantes. Et on veut nous faire croire que cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? J’ai beaucoup de peine à le croire (rires).
Ces théories visent à nous culpabiliser. Quand des scientifiques comme ceux du GIEC disent qu’ils veulent sauver la planète, je dis qu’ils ne sont pas crédibles. Ils mentent pour préserver des intérêts économiques dont les leurs. Car il y a tout un business derrière la lutte contre le réchauffement. Il y a une volonté de faire peur aux gens par exemple en dramatisant la montée des océans, alors que ceux-ci ne s’élèvent que de 2 à 3 mm par an ! C’est aussi une manipulation intellectuelle de parler de CO2 en tonnes plutôt qu’en proportion. Des tonnes, ça impressionne, mais rappelons que l’atmosphère pèse 5 000 000 000 000 000 tonnes ! (cinq millions de milliards de tonnes!)
Celle de la thermodynamique en particulier. Pour faire simple : la terre fait 15° en moyenne. L’atmosphère censément polluée de CO2 est grosso modo à -30° à 10 km d’altitude. Qu’elle réchauffe la Terre qui est bien plus chaude qu’elle est une aberration. La thermodynamique nous dit que la chaleur va toujours vers le froid et jamais dans le sens inverse, ce que correspond à notre expérience quotidienne.
Je n’ai pas de réponse car trop de facteurs entrent en jeu. Par contre, j’ai des hypothèses. Je soupçonne par exemple les variations de l’intensité du rayonnement solaire – qui répondent à des cycles – de jouer un rôle central, tout comme les processus nucléaires complexes et méconnus qui sont à l’œuvre au centre de notre Terre. Quoi qu’il en soit, c’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation nous avons changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas les maîtres de la Terre !
Et si le fait que la Sibérie devienne cultivable n'était pas une catastrophe ?
Et si ceux-là même qui sont incapables de prévoir la météo à plus de 5 jours et qui prétendent savoir le temps qu'il fera dans 50 ans, nous prenaient pour des cons ?
Et si la sagesse consistait à dire qu'on n'en sait rien .... Et si on commençait à raisonner par nous-mêmes au lieu de gober tout ce qu'on veut nous imposer ? (dans "imposer", il y a "impôt" !)
Merci à J.-P. G.
Risques sanitaires, augmentation de la pauvreté, espèces et lieux menacées... Les exemples de l'impact du réchauffement climatique sont nombreux. La COP21, en décembre 2015 à Paris, s'était fixé pour objectif de maintenir le réchauffement climatique à moins de 2°C. Si nous ne changeons pas notre mode de vie pour y parvenir - et le temps presse dangeureusement - les conséquences seront dramatiques.
En 50 ans, le niveau des océans s’est élevé de 10 centimètres. Une tendance qui devrait se poursuivre voire s’accélérer dans les années à venir. Selon les experts de la Nasa, une montée des océans d’au moins un mètre est inévitable dans les 100 à 200 ans qui viennent. «Au vu de ce que l’on sait aujourd’hui à propos de l’expansion des océans avec le réchauffement, et sur la fonte des glaciers et des calottes glacières, […] il est pratiquement certain que nous auront une augmentation du niveau des mers d’au moins un mètre, et probablement davantage», expliquait Steven Nerem en août dernier.
Les premères victimes de l'augmentation du niveau de la mer sont les archipels du Pacifique, notamment les îles Marshall, les îles de Polynésie, les Maldives (océan Indien) et certaines régions d'Asie (Philippes, Indonésie). Selon une étude du CNRS de 2014, 10 000 à 20 000 îles pourraient disparaître totalement au cours du siècle.Autre conséquence de la montée du niveau des océans, de nombreuses grandes villes construites sous le niveau de la mer pourraient être envahies par les eaux. C’est notamment le cas de Miami, New York, Tokyo, Singapour, Amsterdam ou encore Rotterdam.
D’après Steven Nerem, «il semble qu’il soit déjà trop tard» pour certaines villes américaines de Floride, notamment Miami. Et si rien n’est fait pour réduire la consommation d’énergies fossiles, New York pourrait devenir inhabitable en 2085.
Selon les spécialistes, les ouragans et les cyclones d'une plus grande intensité seraient l'une des conséquences directes du réchauffement climatique. Les ouragans, comme Harvey, Irma, Maria, Jose, Katia, ayant touché la région des Caraïbes, puisent leurs forces de l'énergie dégagée par les océans. Ainsi, les scientifiques mettent en gardent la population car leur intensité pourrait être décuplée avec l'augmentation de la chaleur terrestre.
Selon Valérie Masson-Delmotte, climatologue au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la différence entre la température de surface de l'Atlantique et la température en altitude était élevée. «On constate que la température de surface de l'Océan atlantique tropical était particulièrement élevée ces dernières semaines, souvent à 1 à 2°C de plus que les normales», explique-t-elle, avant de préciser que «le changement climatique ne provoque pas directement les phénomènes météorologiques comme les ouragans. Mais il renforce leur intensité, leur fréquence ou leur durée».
L’objectif principal de la Conférence de Paris est de maintenir le réchauffement climatique à moins de 2°C. Si cet objectif n’était pas réalisé, les prévisionnistes prévoient des records de températures dans le futur et la multiplication des épisodes caniculaires. «Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins», indiquait en 2013 le climatologue Thomas Stocker dans un rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat).
Les scientifiques tablent sur une hausse de la température moyenne de la surface de la Terre comprise entre 0,3 et 4,8°C selon la quantité des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2100.
Pour illustrer ces données, l’OMM (Organisation météorologique mondiale) a invité les présentateurs météo de différents pays à présenter la météo du 18 août 2050. Le bulletin français d’Evelyne Dhéliat est éloquent : la France présentera des températures très élevées puisqu’il fera en 40°C à Paris et jusqu’à 43°C à Nîmes.
Si le réchauffement climatique provoquera des records de chaleur, il entraînera également des épisodes de froid polaire en France et en Europe. Les météorologues soulignent que le fameux gulf stream, qui sépare habituellement les masses d'air froid de l'Arctique et du Pôle Nord de l'air plus chaud de l'hémisphère nord, est perturbé par le changement climatique et est de moins en moins étanche.
En ce mois de février 2018, la température au Pôle Nord, sur lequel est entré une masse d'air chaud, est ainsi plus élevée qu'en Europe. L'air chaud arrivé sur l'Arctique a en effet repoussé l'air froid vers le Sud.
Portugal, Canada, Etats-Unis, Italie et France .... Les feux de forêts se sont multipliés ces derniers mois. L'une des raisons: les canicules sont de plus en plus fréquentes, ce qui entraînent des conditions climatiques sèches et extrêmement chaudes, favorisant la survenue de feux de forêts.
Pour le climatologue Hervé Le Treut, interrogé par FranceInfo, «le réchauffement climatique est un des facteurs qui peuvent expliquer la multiplication des feux, mais ce n'est pas le seul : il y a aussi l'action humaine, la sécheresse parfois liée au réchauffement, la repousse des forêts.»
Sécheresses, typhons, inondations, cyclones… Les changements climatiques sont à l’origine de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Des catastrophes naturelles qui devraient continuer à se multiplier dans les décennies à avenir, provoquant la migration des populations. Dans un rapport publié en 2012, l’Onu prédisait 250 millions de déplacés dans le monde en 2050.
«Il y a déjà, aujourd’hui, davantage de réfugiés climatiques que de réfugiés de guerre. Quelque 80% d’entre eux vivent dans les pays du Sud, mais vont-ils y rester ? Si nous ne parvenons pas à un accord à Paris, en décembre, ils seront encore plus nombreux dans dix, vingt ou trente ans», mettait ainsi en garde François Hollande dans une interview au Parisien en septembre.
Selon les données de l’IDMC (Internally Displacement Monitoring Centre), 83,5 millions de réfugiés climatiques ont été recensés entre 2011 et 2014.
La Banque mondiale estime dans un rapport publié en novembre 2015que plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté si les objectifs de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas tenus. «Ce sont les plus démunis qui sont le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consister à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions d’êtres humains», souligne Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale.
Selon l’institution, les populations les plus pauvres sont ainsi menacées par «les mauvaises récoltes dues à la diminution de la pluviosité», la flambée des prix alimentaires provoquée par des phénomènes météorologiques extrêmes… Le continent africain serait le plus durement touché, la flambée des prix alimentaires pouvant atteindre 12% en 2030 et jusqu’à 70% à l’horizon 2080.
L’Onu estime par ailleurs, que près de 600 millions de personnes pourraient souffrir de malnutrition d’ici 2080. «L'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, la hausse des températures et du niveau des mers, ainsi que les inondations et les sécheresses ont un impact significatif sur le droit à l'alimentation», souligne la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Hilal Elve.
La Banque mondiale souligne également que le réchauffement climatique pourrait avoir un impact sanitaire en accroissant « l’incidence des maladies sous l’effet de vagues de chaleur et d’inondations».
Ces phénomènes pourraient, en effet, allonger la saison de transmission des maladies propagées par les moustiques. Un réchauffement planétaire de 2 à 3°C augmenterait de 5% le nombre d’habitants exposés au paludisme, soit une hausse de 150 millions de personnes. Et selon l’OMS, «deux milliards de personnes de plus pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue d’ici les années 2080».
Les maladies diarrhéiques, le plus souvent provoquées par la contamination de l’eau, pourraient grimper quant à elles de 10% dans les 15 prochaines années.
L'OMS estimait ainsi en 2014 que le réchauffement climatique pourrait causer la mort de près de 250.000 personnes chaque année. Une estimation jugée «conservatrice» par une étude du New England Journal of Medecine en janvier 2019, qui avançait que en raison des seules pénuries alimentaires causées par le climat, ce sont près de 529.000 adultes qui pourraient perdre la vie en 2050.
En analysant les résultats d’une centaine d’études portant sur l’impact du réchauffement climatique sur la faune et la flore, des chercheurs américains ont établi qu’une espèce animale sur six pourrait disparaîtresi le rythme actuel des émissions de gaz à effets de serre se poursuit.
Selon cette étude publiée en mai 2015 dans la revue Sciences, le nombre d’espèces menacées d’extinction augmente à chaque degré Celsius «gagné». Ainsi, dans le cas où les températures à la surface du globe augmentent de deux degrés par rapport à la période préindustrielle, ce sont 5,2% des espèces qui seraient touchées. Un chiffre qui atteint 16% en cas de hausse de 4,3 degrés.
Mark Urban, principal auteur de l’étude et chercheur au département d’écologie et de biologie de l’Université du Connecticut, les menaces d’extinctions varient également en fonction de la région du monde : 23% des espèces sont menacées en Amérique du Sud contre 14% en Australie et en Nouvelle-Zélande. Certains scientifiques affirment même que la 6eextinction animale de masse a débuté, une situation que la planète bleue n’a plus connu depuis 66 millions d’années.
Le plus grand récif corallien au monde, qui s’étend sur 348 000 km2 au nord-est des côtes australiennes, est menacé par deux phénomènes : l’augmentation de la température de l’eau et l’acidification des océans.
Un rapport du GIEC publié en avril 2007 mettait en garde contre le risque de blanchiment généralisé des coraux en cas d’augmentation de la température de l’océan de l’ordre de 2°C. En outre, d’après un rapport publié en octobre 2014 à l’occasion de la Convention sur la diversité biologique (CDB), le pH des océans a augmenté de 26% en 200 ans.
Ces deux processus mettent en péril la diversité de la Grande Barrière, qui abrite 400 espèces de coraux, 1 500 espèces de poissons et 4 000 espèces de mollusques. En 2012, le site avait déjà perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes en seulement 27 ans. Et le récif pourrait continuer à se détériorer dans les mêmes proportions d'ici 2022 si rien n'était fait pour le protéger, selon les scientifiques de l'Australian Institute of Marine Science (Institut océanographique d'Australie, AIMS) et de l'université de Wollongong (Etat de Nouvelle-Galles du Sud).
Si les conditions climatiques sont aujourd’hui idéales pour les vignes dans ces régions, le réchauffement de la planète et les baisses de précipitations pourraient redistribuer la répartition géographique des régions productrices de vin dans le monde, révélait en 2013 une étude américaine.
«La surface des terres propices à la culture de la vigne va se réduire dans de nombreuses régions traditionnellement productrices de vin, comme la région de Bordeaux ou la vallée du Rhône, ainsi qu’en Toscane en Italie. Mais ont trouvera de plus en plus d’endroits favorables dans des régions plus au nord, en Amérique du Nord et en Europe», indiquait Lee Hannah, le principal auteur de cette étude.
Concrètement, la surface de terres favorables à la culture du vin va Europe va se réduire de 68% en 2050. Le scénario le plus pessimiste fait état d’une réduction de 86%.
Selon une étude parue en 2013 dans la revue Nature Climate Change, les zones de turbulences devraient augmenter de façon considérable à l’avenir. Basés sur une simulation des modèles climatiques, les chercheurs estiment que les turbulences pourraient doubler d’ici à 2050. Leur force augmenterait également de 10 à 40%
«L’aviation est en partie responsable du changement climatique. Ironie du sort, le climat est en voie de prendre sa revanche en créant une atmosphère plus turbulente», commentait l’un des auteurs de l’étude, le Professeur Paul Williams.
Comment cette cette « farce », selon les propres termes d’un climatologue, a-t-elle pu créer une des hystéries collectives les plus incroyables de la civilisation humaine ? Dernier épisode de la saga.
Par Michel Negynas. Contrepoints
On peut quand même tirer quelques tendances, au moins qualitativement, de tout ce tintamarre autour des températures :
Il y a environ 10 000 ans, certaines parties habitées de la planète ont vu arriver un climat plus clément, qui a probablement contribué à l’explosion de la civilisation humaine.
Les incertitudes sur la connaissance que nous avons des températures en différents points de la planète et à différentes époques sont énormes.
Au cours de notre époque géologique, le climat est resté relativement constant, du moins selon des critères géophysiques. Il a bien sûr subi de nombreuses variations, mais dans des limites qui n’ont pas provoqué des changements cataclysmiques.
Notre réchauffement actuel, pour l’instant, n’est pas sans précédent, comme l’attestent les études sur les rejets des glaciers et les documents historiques.
Cependant, il est vain d’essayer de chiffrer ces fluctuations avec un degré de précision raisonnable. Ainsi, nous ne connaissons pas la part naturelle du réchauffement que nous subissons, du moins par des mesures.
Dans ces conditions, comment peut-on croire qu’on puisse se fixer des objectifs aussi précis qu’une augmentation de 1,5 degré entre l’ère industrielle et un futur infini ? La question n’est pas de remettre en cause les principes fondamentaux de l’effet de serre, je n’en ai aucunement l’intention. La question est : peut-on relier un indicateur si peu significatif au futur de l’humanité, avec un outil, la modélisation informatique, qui n’a pas encore prouvé ses capacités prédictives ? Et peut-être, qui n’en n’est définitivement pas capable ?
En fait, nous lions notre destin à 3 modélisations en cascade :
Une modélisation économique, technologique et sociale qui détermine des prévisions d’émissions de CO2, de quelques autres gaz, et de l’utilisation des sols. On sait ce que valent les prédictions des économistes…
Une modélisation du cycle du carbone entre les océans, l’atmosphère, la biosphère et les sols. Actuellement, on constate que 40 % de nos émissions dans l’atmosphère disparaissent, mais on est loin de pouvoir chiffrer les différents flux par où ça passe. C’est un peu gênant, non ?
Une modélisation de la physique de l’ensemble Terre/océans/atmosphère (et peut- être même, si nécessaire, de l’influence de l’activité du Soleil, et de quelques planètes et galaxies…) En gros, la création d’un monde global virtuel… tout simplement.
Et quel est le chiffre clé ? 1,5 degré ? Non, l’unité physique, celle qui régit les phénomènes thermodynamiques, c’est le Kelvin ; l’objectif est de limiter la hausse, partant de 288 K, à 289,5 K : un écart de 0,5 %… et on en a subi déjà les deux tiers !
Pour l’instant, cela donne ceci :
L’auteur du graphe est cruel : il a placé pour chaque sortie du rapport du GIEC le degré de confiance que celui-ci s’attribue lui-même dans la connaissance de la part anthropogénique du réchauffement. Les carrés et les ronds sont les mesures de température ; les spaghettis sont l’ensemble des modélisations.
Il semble que nous soyons en plein dans un immense malentendu entre les scientifiques du GIEC et le monde politico/écolo/médiatique. Le GIEC produit des scenarii, associés à des probabilités d’occurrence. Le monde politique transforme cela en prévisions pures et dures. Dans son quatrième rapport, le GIEC constatait :
« Nous devrions reconnaître que nous avons à faire à un système chaotique d’équations non linéaires couplées, et que de ce fait la prédiction à long terme du climat dans le futur est impossible »
Le GIEC dit dégager des tendances, mais donner des prévisions à 1,5 degré près, personne ne le prétend. Dans le 5ème rapport, on peut lire aussi :
« Les climatologues ne prétendent pas prédire une évolution future détaillée de la météo pour les saisons, années ou décennies à venir. D’un autre coté, il y a une base scientifique robuste pour supposer que certains aspects du climat peuvent être prédits, bien que de façon peu précise, malgré « l’effet papillon » (note du traducteur : l’effet produit par la nature chaotique du système)
On est déjà à 1 degré de réchauffement ; alors, les 0,5 degré restant (à une date infiniment lointaine !) seraient une « prédiction peu précise » ?
Fred Vargas, qui s’y connaît en histoires haletantes, explique qu’à 1,5 degré de plus de réchauffement climatique, la moitié de l’humanité mourra. Elle affirme aussi que lors de la COP 24, les dirigeants politiques ont sciemment décidé de sacrifier un quart de plus de la population mondiale en s’autorisant à aller jusqu’à + deux degrés.
Le GIEC, lui, a sorti un énorme rapport qui explique pourquoi il faut limiter à 1,5 degré et pourquoi c’est pire à 2 qu’à 1,5. On est rassuré quand on nous explique que les conclusions sont tirées d’une extrapolation du passé, de modélisation informatique et d’avis d’experts…
Un exemple parmi d’autres, le niveau des mers. Extrait :
« Les projections basées sur les modèles de la montée des eaux (relative à 1986/2015) suggèrent une fourchette indicative de 0,26 à 0,77 m pour 1,5 degré de réchauffement global. C’est 0,1 m de moins que pour 2 degrés (confiance moyenne). Une réduction de 0,1 m du niveau des mers implique que jusqu’à 10 millions de personnes en moins seraient exposées aux risques associés… »
À noter que le terme normé « medium confidence » (jugement dans la confiance moyenne qu’on peut avoir de l’affirmation) signifie, dans le jargon du GIEC, « bof…on n’est pas vraiment sûrs, et/ou pas d’accord entre nous » Dans les 5 niveaux de confiance, medium est juste au dessus de low…
Si on lit bien ce texte, la fourchette varie du simple au triple… est-ce encore de la science ? Comment peut-on tirer des conclusions avec ça ? et la moitié de la borne inférieure suffirait à provoquer 10 millions de réfugiés en plus… et vous avez bien lu, c’est 10 cm ! Alors que les phénomènes côtiers sont dus à l’érosion provoquée par des vagues de plusieurs mètres ! Et la différence entre 1,5, où on survit un peu, et 2, où on meurt à peu près tous, d’après Fred Vargas, c’est une hausse de 10 cm ! Et la Hollande, qui vit depuis le Moyen Âge en dessous du niveau de la mer…
Tout le reste du rapport est à l’avenant, et c’est vraiment de la science de bazar. La lecture de tout le texte est très pénible, ce qui fait que probablement personne ne le lit. Heureusement pour la crédibilité du GIEC !
L’humanité s’est donné un objectif virtuel en passe de supplanter tous les autres défis qu’elle a à relever, alors qu’ils sont bien réels ceux-là : assainissement, malnutrition, épidémies…
L’indicateur choisi, l’anomalie de température moyenne sur la surface du globe, est purement médiatique. Il n’a pas de substance scientifique, n’est d’aucune utilité pour une éventuelle adaptation, qui ne peut être que régionale. On ne sait pas vraiment le mesurer, encore moins déterminer son évolution passée, et pas le prédire de façon précise.
L’objectif chiffré d’une augmentation de 1,5 degré entre le début de l’ère industrielle et un futur infini, sous peine de catastrophe, est purement politique. Il est justifié par un rapport du GIEC peu convaincant, c’est le moins qu’on puisse dire. De plus, sa réussite ne dépend pas que de nous, puisque le climat varie aussi naturellement.
Comment ce « travesty », cette « farce », selon les propres termes d’un climatologue, a pu se développer et créer une des hystéries collectives les plus incroyables de la civilisation humaine ?
La COP1 a lieu à Berlin en 1995. Le monde est alors divisé entre pays riches et pays pauvres, qui refusent de porter la responsabilité du réchauffement climatique. Berlin ouvrira la voie à Kyoto, où des objectifs de réduction des émissions de CO2 seront pris deux ans après, sans grand succès.
Angela Merkel en mars 1995 devant le logo de la Conférence de l'ONU sur le climat. La future chancelière est alors ministre de l'environnement et chargée d'organiser la COP1 de Berlin.• Crédits : Martin Gerten / Picture alliance - Getty
Bien avant la COP24 qui ouvre ses portes ce dimanche à Katowice, en Pologne, il y eut la COP1 à Berlin. La première édition de la Conférence des parties sur les changements climatiques a eu lieu du 28 mars au 7 avril 1995 : véritable événement diplomatique pour l'Allemagne à l'époque, le pays recevait pour la première fois une conférence plénière des Nations unies. La conférence de Berlin a été le théâtre d'une confrontation entre pays industrialisés, responsables du réchauffement, et pays pauvres, qui souhaitaient mener à bien leur développement économique sans renoncer aux énergies fossiles. Berlin n'a pas abouti à des mesures concrètes mais a préparé le terrain aux véritables décisions prises deux ans plus tard au Japon avec le protocole de Kyoto (1997).
La montée en puissance de l'alerte sur le réchauffement climatique commence réellement dans les années 80. A l'époque, la communauté scientifique comprend peu à peu que les activités humaines sont à l'origine de ce phénomène. Les premiers à s'y intéresser sont des modélisateurs du climat qui mènent les premières simulations sur les effets que pourraient avoir un réchauffement. "D'après leurs mesures, ils envisagent un doublement des teneurs en gaz carbonique dans l'atmosphère à l'horizon 2050", explique le climatologue Jean Jouzel, "ce qui correspond alors à un réchauffement prévu de l'ordre de 3 degrés et à une élévation du niveau de la mer de 60 cm à 1 mètre. En fait, les premières simulations étaient les mêmes que celles que l'on fait aujourd'hui, elles étaient simplement moins détaillées".
En 1985, une équipe franco-russe, dont Jean Jouzel fait partie aux côtés de Claude Lorius, découvre le lien entre gaz carbonique et changement climatique dans le passé de la Terre. "Nous avons prélevé des carottes glaciaires au pôle nord qui nous ont permis de remonter 150 000 ans en arrière et de constater qu'il y avait moins de CO2 en période glaciaire. Ces résultats ont participé à la prise de conscience".
Les années 80 voient toute une série de conférences, en particulier à Villach en Autriche en 1985, où des scientifiques comme le Suédois Bert Bolin essaient de sensibiliser les décideurs politiques. A la fin des années 80, le G7 décide de créer le GIEC (le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Une décision appuyée à l'époque par Ronald Reagan et Margaret Thatcher qui y voient un moyen de créer une institution détachée de toute forme d'écologie politique et militante. Le GIEC, fruit également de la volonté de l'ONU et de l'OMM (Organisation météorologique mondiale) est présidé par Bert Bolin.
Le premier rapport du GIEC est remis en 1990 et confirme les chiffres qui circulaient déjà : un réchauffement possible à +3° à l'horizon 2050 par rapport à l'ère préindustrielle. Il faut attendre deux années supplémentaires avec le Sommet de la Terre de Rio (les deux précédents ont eu lieu en 1972 à Stockholm et 1982 à Nairobi) pour que les décideurs politiques prennent le cri d'alarme des scientifiques au sérieux. Cette conférence est l'endroit où tout commence. Trois textes sont mis sur pied : sur la biodiversité, sur la désertification et sur les changements climatiques.
Environ 170 pays participent à cette conférence et construisent ce qui sera la base de l'effort international pour répondre à ce défi : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le texte reconnaît trois grands principes :
Les pays signataires deviennent parties prenantes de ce processus dont le premier acte a lieu en 1995 à Berlin : on l'appelle la COP, la conférence des parties signataires à la Convention-cadre des Nations unies. En quelques années, les pays du monde se sont mis en ordre de marche pour répondre à l'enjeu climatique.
L'Allemagne reçoit cette première conférence des Nations unies et veut en profiter pour construire son influence. A l'époque, le pays est réunifié depuis peu et le chancelier Helmut Kohl veut saisir l'occasion pour affirmer la place de son pays dans le concert des nations ; Berlin est alors engagé dans l'idée d'obtenir un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. L'objectif ne sera pas atteint mais l'Allemagne hérite tout de même du Secrétariat de l'ONU sur le climat, qui s'installe à Bonn, et dont le rôle est d'organiser la COP chaque année. Si aucun pays n'est candidat, la conférence est censée avoir lieu dans cette ville.
La préparation et l'organisation de l'événement sont confiées à la ministre de l'Environnement de la République fédérale, Angela Merkel, qui monte souvent à la tribune pendant la durée du Sommet. "Avec son marteau et sa parfaite maîtrise de l'anglais, la Berlinoise a fait autorité tout au long de la conférence", écrit Le Monde. L'Allemagne fait alors figure de modèle en matière environnementale : le pays s'est engagé à réduire de 30 % ses émissions de CO2 entre 1987 et 2005.
Mais la presse est beaucoup plus mesuré sur le fond : "Il est vrai que, une fois le cérémonial médiatique oublié, les bilans paraissent maigres au regard de l'immense défi auquel l'humanité est confrontée", écrit encore le quotidien du soir. "La conférence sur l'effet de serre (...) ne semble avoir débouché que sur un laborieux compromis, renvoyant à deux ans et à une nouvelle réunion, à Kyoto, l'application de mesures destinées à contenir la menace de réchauffement climatique."
Berlin n'aboutit pas à des mesures concrètes mais les 120 gouvernements présents prennent acte de la gravité de la situation et de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre relevant des activités humaines. A Berlin, les pays reconnaissent que les recommandations prises à Rio en 1992 s'avéraient "insuffisantes" et "inadéquates". "Au total, derrière la menace d'un effet de serre renforcé, c'est le spectre d'une déstabilisation économique et sociale généralisée qui se dessine et que la conférence de Berlin accrédite solennellement", écrit aussi Le Monde.
La conférence préfigure déjà les blocages que l'on connaîtra par la suite : "A Berlin, la responsabilité du changement climatique incombait aux pays développés", se souvient Pierre Radanne, expert des questions climatique et mété orologique, présent lors de la conférence, "à l'époque, les pays en développement n'était quasiment pour rien dans la situation. Leur position était clair 'nous faisons d'abord notre développement et on verra après'. Ce clivage entre pays riches et pays pauvres n'a finalement été résolu qu'avec l'accord de Paris en 2015 où tous les pays du monde se sont engagés volontairement à prendre des mesures, qu'ils soient riches ou pas".
L'ambition d'instaurer des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2 naît tout de même à Berlin et sera mis en oeuvre en 1997. "Le protocole de Kyoto fixait comme objectif de réduire de 5% les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2012", explique Jean Jouzel, "un protocole qui valait pour les pays développés. Mais cette ambition climatique née en 1995 a capoté quand les Etats-Unis ont décidé de ne pas ratifier l'accord au début des années 2000, sous la présidence de George W. Bush".